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Raoul.

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Tout ce qui a été posté par Raoul.

  1. Une banque à réserves fractionnaires a en commun avec une compagnie d’assurance de quantifier la probabilité d’un évènement et d’investir tous les fonds remis qui ne seraient pas nécessaires à la couverture de l’évènement identifié. Mais l’analogie s’arrête là. Il me semble qu’il existe une différence essentielle entre une banque de dépôts et une assurance. Elles exercent chacune une fonction différente. Quand un client souscrit une police d’assurance, il se protège contre un « risque », au sens que Franck Knight a donné à ce terme, c'est-à-dire contre un danger futur mais connu, identifié. Comme ce danger est futur (quoique d’un futur potentiellement proche), l’assuré peut remettre des fonds à son assurance qui en acquerra la propriété à charge d’indemniser l’assuré en cas de sinistre, mais seulement en cas de sinistre. Entre-temps, l’assurance peut valablement engager ces fonds, en vue d’investissement, dans la structure de production. Une seule personne à la fois sera propriétaire des fonds. Certes, l’assurance peut faire de mauvais calculs, sous-estimer les risques qui pèsent sur elles et ne pouvoir remplir ses obligations, mais la fraude ne pourra être réalisée qu’à terme, si la compagnie d'assurance manque à ses obligations, en cas de faillite. A l’inverse, quand une personne possède du liquide, elle se protège contre « l’incertitude », c’est-à-dire, toujours au sens knightien, contre une multitude de risques dont la nature et le terme sont inconnus. Cette personne doit disposer pour y faire face du seul bien présent et non spécifique qui existe : le cash. Elle ne peut se permettre d’investir cet argent, car, alors, elle n’en pourrait demander la restitution à volonté et au pair en cas de besoin soudain. Cette personne peut donc, soit conserver ces fonds dans un bas-de-laine, soit les remettre à une banque en dépôt. Ce faisant, dans les deux cas, elle en conservera la propriété. Cependant, dans un système de réserves fractionnaires, la banque investira une partie des fonds remis à vue. Par conséquent, à un même instant t, il y aura deux « propriétaires » des fonds. De là, inflation et risque de faillite structurel. Comme l’écrivent Hoppe, Hülsmann et Walter Block, Pour qu’une assurance réalise une « fraude », il faut attendre que la créance de remboursement devienne exigible ; à l’inverse, dans le cas d’une banque de dépôt, comme cette « créance » (à proprement parler, ce n’est même pas une créance) est exigible à tout moment, la banque est en situation de « fraude » permanente. (Aux termes de du droit commun du redressement judiciaire, une banque de dépôt à réserves fractionnaires aurait même, jusqu'à 2008, été ipso facto en faillite. En effet, selon l'ancien article L. 631-1 du Code de commerce, le critère d'ouverture d'une procédure de redressement était "l'impossibilité de faire face au passif exigible [et non "exigé"] avec son actif disponible"). Même si la faillite de la banque ne se concrétise pas, le fait que deux personnes soient propriétaires des mêmes fonds au même moment aura un effet inflationniste qui « fraudera » les droits des tiers. Observé sous un autre angle, la différence entre une compagnie d'assurance et une banque à réserves fractionnaires est la suivante : alors que l’assurance quantifie le risque couru par ses clients et peut en déduire le risque auquel elle-même fait face, la banque quantifie le comportement habituel de ses déposants (et en déduit le taux de réserve sous lequel elle se mettrait en grand danger) mais ne peut réellement quantifier le risque qui pèse sur elle – la probabilité d’un bank run ne se quantifie pas. (A l’inverse, l’assurance, elle, n’est en principe pas exposée à un risque de bank run.) Les réserves conservées par la banque sont destinées à "assurer" uniquement son propre risque, non celui d’autrui. Elle n'assure pas le risque de ses clients, elle le crée. En fin de compte, l’assurance ressemble plus à une banque d’épargne qu’à une banque de dépôt (Il y a tout de même une différence : pour une banque d'épargne, la créance est future mais certaine, tandis que pour une assurance, elle est future mais incertaine.) Cela dit, la question de savoir si l’Etat ou une agence de sécurité doit intervenir pour faire cesser cette « fraude » est un autre débat (et ce débat se pose en des termes différents selon que l’on est ou non dans un système de monnaies privées).
  2. Oui, j'avais déjà vu l'article de Kel Kelly. Il est très intéressant. Voir aussi, dans le même sens : -Frank Shostak, "What is up with the GDP?", http://mises.org/daily/770 -Henry Hazlitt, The Failure of the New Economics, chapitre XXVII, pp 413-414
  3. Effectivement, il semble logique qu'un accroissement du nombre d'étapes de production en amont de la consommation entraîne une baisse du PIB monétaire, si les facteurs de production sont réellement non comptabilisés. On dit certes en général que le PIB ne comprend que les biens et services finaux. Mais j'ai cru comprendre que cela n'excluait pas l'intégration de la formation de capital et la variation des stocks. Par exemple, tant que le sandwich n'a pas été réalisé, il faut tenir compte de la tranche de jambon et des deux tranches de pain, mais une fois le sandwich consommé, on efface les étapes antérieures. L'INSEE écrit ainsi sur son site internet que : A l'inverse, si le PIB monétaire/nominal ne comprenait que les dépenses de consommation, ce serait un splendide outil étatique pour faire croire au succès de ses plans de "s(t)imulation de la croissance". Il est vrai que ce biais même en faveur de la "relance de la consommation" rendrait vraisemblable que les statistiques nationales aient opté pour une telle méthode. De même, j'ai un vague souvenir d'un Huerta de Soto concevant un agrégat permettant de mesurer les étapes intermédiaires de production, ce qui impliquerait que, au moins à l'époque où il écrivait et dans son pays, ces étapes-là n'étaient pas prises en compte, ou pas de la bonne façon. Bon, cela dit, nous sommes d'accord sur un point : sans inflation, il n'y aucune raison que le PIB monétaire augmente. (Et peut-être sommes nous aussi d'accord pour dire que la croissance réelle, à taux d'imposition inchangés, n'augmentera pas les recettes fiscales ?)
  4. Vous vous êtes arrêté à la moitié de l'histoire. Les prix unitaires diminuent…mais cela est compensé par l'augmentation du nombre de biens et de transactions. En fin de compte, le tout devrait peu ou prou se compenser.
  5. J'avais bien noté…mais c'est précisément ce que je pourrais vous reprocher ! Comme je l'avais précisé, mes connaissances concernant les modalités d'estimation du "PIB" sont de seconde main. Mon propos était justement que, grâce à l'exemple d'une économie à stock monétaire fixe, il est relativement aisé de se rendre compte qu'il y un obstacle théorique radical à toute prétention de mesurer la production nationale ; pas besoin de connaissances techniques pour cela. Oui, sauf qu'il n'y a rien de mécanique dans cette relation. Il faut simplement avoir en tête que, si la masse monétaire n'évolue pas, il n'y a pas de raison particulière pour que le "PIB nominal" évolue. Alors, 1° Il n'y a pas raison particulière de vouloir quantifier cette relation, puisque, aux dernières nouvelles, personne ne voulait troquer la France contre le Niger et obtenir une soulte. La plupart des statistiques globales ne sont d'aucun intérêt pour les opérateurs privés et peuvent servir à accréditer l'idée que, au moyen de ces instruments de mesure, l'Etat serait capable de contrôler l'économie. S'il n'y a pas d'instruments de mesure macro, i.e., s'il n'y a pas de critère de réussite pour l'Etat, il devient tout de suite plus difficile de justifier la méconnaissance des droits des individus sous des prétextes utilitaristes. 2° Quand bien même de telles statistiques seraient utiles, leur désirabilité n'influerait pas sur leur faisabilité. 3° J'avais expressément réservé ci-dessus (dans mon gros pâté de 16h17) la possibilité théorique de déterminer la richesse relative de deux ensembles à un instant t. Il suffit pour cela de disposer des PIB nominaux des deux ensembles et (éventuellement) du taux de change. Evidemment, dans les faits, de telles mesures doivent être extrêmement approximatives, mais elles sont vraisemblablement suffisantes pour donner un ordre de grandeur. Ce qui me paraît impossible, c'est seulement, d'une part, de donner une valeur absolue de la richesse ou de la production d'un pays et, d'autre part, d'effectuer des comparaisons inter-temporelles. Donc, pour répondre à ta question : je ne pense pas que la comparaison des productions respectives de la France et du Niger soit d'un grand intérêt, mais une telle tâche me paraît tout à fait réalisable, si on veut bien se contenter d'un simple ordre de grandeur.
  6. Tant que j'y suis : Dans la Théorie générale (IV, 1), Keynes réfute d'une manière parfaitement correcte et simple l'idée que l'on pourrait mesurer les variations du revenu réel. Le problème est que, à peine cette réfutation écrite, il se dépêche de l'oublier, et ressort le vieux sophisme, pourtant dynamité par Böhm-Bawerk, de l'unité de valeur-travail.
  7. Si vous vouliez me démontrer que j’ai tort, ce serait facile. Je vous ai livré sur un plateau, ci-avant, le contre-exemple qui pourrait invalider mon argument, à savoir celui d’une économie où le stock de monnaie est constant (par exemple, un système 100% or où la production aurifère serait nulle). L’intérêt de cette situation hypothétique est que, en raison de la fixité du stock monétaire, il n’y a pas besoin d’appliquer un quelconque « déflateur » – ou, si vous préférez, vous pouvez considérer que cette économie correspond à l’hypothèse où un « déflateur » aurait été parfaitement mis en œuvre. Il vous suffirait de me montrer comment, dans une telle économie, la croissance de la production de biens 1° pourrait être quantifiée dans un agrégat, 2° pourrait faciliter le remboursement des dettes étatiques déjà souscrites. Le PIB réel n’est pas susceptible d’être calculé, faute d’étalon de mesure. Le PIB nominal peut permettre (quoique d’une manière extrêmement approximative) d’avoir une idée de la distribution des revenus, à un instant t, entre deux ensembles (par exemple, entre deux pays, ou, au sein d’un pays, entre l’Etat et le secteur privé, etc. – d’ailleurs Rothbard établit un agrégat de ce genre dans une annexe à America’s Great Depression). En revanche, le PIB nominal ne peut permettre d’effectuer des comparaisons inter-temporelles puisque, en l’absence d’inflation, ce PIB n’a aucune raison de changer. Accessoirement, pour ce qui regarde le « PIB que l’on calcule tous les mois », il n’est ni vraiment réel, ni vraiment nominal. Je ne connais pas exactement tous les détails de son calcul (mais je n’ai pas besoin de les connaître pour répondre à l’objection que vous soulevez dans votre message initial), mais globalement, si j’ai bien compris, ça se déroule comme ça : 1/ on sélectionne (arbitrairement) un panier de biens, 2/ on détermine chaque année quelle est la croissance en volume de la production de ces différents biens, 3/ en année n, on affecte ces différents biens d’un coefficient correspondant à leurs taux d’échanges relatifs en n, 4/ on modifie chaque année ces coefficients en fonction de l’évolution des taux d’échange monétaires entre les biens sélectionnés. C’est du bricolage. Je pense que cet instrument est si approximatif qu’il est dépourvu de toute utilité. Mais, de toute façon, en dernière analyse, il n’est pas monétaire. C’est un indice sans unité (dans le genre « si on prend un indice 100 en 2005, aujourd’hui, on en est à… » – je ne connais pas le terme technique). Maintenant, vous me dites que vous ne pouvez pas utiliser cet argument pour des raisons stratégiques. Je n’ai rien contre le fait de ne pas employer des arguments, qui, quoique justes, sont trop compliqués pour être compris par public. Cependant entre s’abstenir d’employer un argument et employer un argument dépourvu de sens, sous prétexte qu’il sera compris, il y a un fossé que, personnellement, j’hésiterais à franchir. Cela dit, vous êtes évidemment libre de faire comme vous voulez, et je vous souhaite bonne chance dans tous les cas.
  8. Pour les dettes libellées en devises étrangères, oui. (J'ignore ce que le montant de ces dettes représente aujourd'hui pour l'Etat français ; j'ignore même s'il y en a.) Mais, même dans cette hypothèse, l'effet net de l'inflation étrangère ne serait pas forcément positif pour nous. Division internationale du travail oblige, la désorganisation et les bulles engendrées dans les pays inflationnistes auprès desquels l'Etat français est endetté pourraient, en limitant la production de ces pays, "nous" nuire plus que ce que l'allègement de la charge de la dette nous bénéficierait. Je n'ai aucun avis sur ce que serait l'effet net.
  9. Je précise que je me place dans la situation (qui est, semble-t-il, celle envisagée par Patrick), où les taux d'imposition restent inchangés. A taux constants, amha, la croissance réelle ne génère pas d'augmentation des recettes fiscales. Mais évidemment, le gouvernement peut arguer de l'amélioration de la situation réelle des individus pour justifier une hausse des taux d'imposition.
  10. Pour le coup, vous allez un peu trop loin. Il n'est bien sûr pas ridicule de penser qu'il puisse y avoir une faille dans le raisonnement de Rothbard. En revanche, il n'est pas légitime de postuler qu'il doive nécessairement y en avoir une.
  11. Le problème est bien là. Ce qui faciliterait le remboursement des dettes étatiques (si tel est l'objectif), ce n'est pas la croissance réelle, mais la croissance monétaire, c'est-à-dire l'inflation. Or, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a pas de lien de causalité entre la croissance du PIB réel et la croissance du PIB monétaire. Ce qui fait augmenter le "PIB" réel, c'est la croissance de la "quantité" de biens et services produits. (Ce PIB réel n'est pas susceptible de quantification dans la mesure où il consiste en des biens et services hétérogènes -- tout au plus peut-on élaborer un vague indice dépourvu d'unité.) Ce qui fait augmenter le "PIB" monétaire, c'est la croissance de la quantité de monnaie, et uniquement cela. La croissance réelle n'exerce aucune influence sur le PIB monétaire, le seul qui intéresse l'Etat. En effet, il serait faux de croire que la croissance monétaire est un composé formé de deux parts, l'une réelle et l'autre inflationniste, composé dont il serait possible de défalquer la part inflationniste pour obtenir le PIB réel. Ainsi, à stock monétaire constant (par exemple, dans un système de réserves 100 % or, avec une croissance nulle des stocks d'or disponibles), la croissance réelle (i.e., celle des biens et services) ne pourrait se refléter dans les agrégats censés mesurer le revenu monétaire national. Dans cette hypothèse de stabilité de la masse monétaire, l'effet de la croissance réelle est, d'une part, d'augmenter le nombre d'échanges, et, d'autre part, de diminuer le prix unitaire des biens et services. Les deux effets se compensent peu ou prou pour donner une "croissance monétaire" nulle. Bref, li faut appeler un chat un chat. La croissance au sens strict, celle qui est synonyme d'amélioration de l'économie, n'aura pas d'effet sur le remboursement des dettes publiques déjà contractées. Seule l'inflation exercera un tel effet. Reste à déterminer si cela est désirable.
  12. Justement, non. L'impôt se répercute sur la "chaîne de la valeur", certes, mais seulement en "amont" du consommateur. Celui-ci n'est affecté qu'indirectement, à long terme, par une diminution du volume de la production. Du moins, c'est ce que tendent à démontrer les propos mis en gras par Cedonc dans son message initial. Mais si vous avez des arguments prouvant que cette analyse est erronée, n'hésitez pas à les faire partager.
  13. C'est effectivement un mécanisme de base de formation des prix. Mais je maintiens que mon "indirecte" est justifié. D'abord, parce que, temporellement, les intérêts des producteurs sont affectés les premiers (à court terme, i.e., à stocks constants, leurs revenus sont réduits sans que cela nuise aux consommateurs). Ensuite, si tant les "intérêts" des producteurs que ceux des consommateurs seront finalement affectés, seuls les droits de propriété des producteurs sont enfreints (les consommateurs n'ont aucun "droit" à ce que les producteurs travaillent et leur vendent leurs produits ; la thèse inverse, qui est à la base du raisonnement antitrust, est d'inspiration esclavagiste). Enfin, et surtout, l'argument autrichien vise à combattre l'idée (convoyée par l'expression même d'"impôt sur la consommation") selon laquelle les impôts dans le genre de la TVA n'affecteraient pas du tout les producteurs.
  14. Cedonc, Pourquoi postulez-vous a priori qu'il y aurait une faille ? D'ailleurs, je ne connais pas l'opinion de Madelin en la matière, mais la phrase que vous citez serait plutôt une confirmation de la théorie du non-transfert : ce n'est pas parce que l'impôt est mis sur la "consommation" que ce sont les consommateurs qui le paient. Rothbard donne un indice intéressant de la véracité de sa thèse : le comportement des organisations de producteurs quand des hausses d'impôts sont annoncées. Si réellement ils pouvaient transférer entièrement la charge de l'impôt sur les consommateurs, pourquoi se battraient-ils tant contre les hausses de TVA ? "Businessmen are particularly prone to this “passing on” argument—obviously in an attempt to convince consumers that they are really paying any tax on that industry. Yet the argument is clearly belied by the very zeal of each industry to have its taxes lowered and to fight against a tax increase. If taxes could really be shifted so easily and businessmen were simply unpaid collection agents for the government, they would never protest a tax on their industry. (Perhaps this is the reason why almost no businessmen have protested being collection agents for withholding taxes on their workers!)"
  15. Drake, Ce que vous dites est juste, mais ne réfute pas théorie du non-transfert de l'impôt. Rothbard utilisait la notion de "transfert" pour désigner l'hypothèse où les producteurs parviendraient à se protéger de l'impôt en transférant le coût de celui-ci aux seuls consommateurs. La thèse de Rothbard est que les consommateurs ne peuvent être atteints qu'"indirectement", i.e. dans la mesure où, comme vous le soulignez, l'impôt, annihilant les revenus marginaux des producteurs, entraîne un ajustement à la baisse du volume de biens produits (et donc, in fine, une augmentation des prix). Je cite : "The concept of “shifting” will here be limited to the case where the payment of a tax can be directly transferred from the original payer to someone else, and will not be used when others suffer in addition to the original taxpayer. The latter may be called the “indirect effects” of the tax." "Suppose that a particularly heavy tax—of whatever type—has been laid on a specific industry: say the liquor industry. What will be the effects? As we have noted, the tax will not simply be “passed on” to the consumers. Instead, the price of liquor will remain the same; the net income of the firms will decline. This will mean that returns will be lower to capital and enterprise in liquor than in other industries of the economy; marginal liquor firms will suffer losses and go out of business; and, in general, productive resources of all types will flow out of liquor and into other industries. The long-run effect, therefore, is to decrease the supply of liquor produced, and therefore, by the law of supply and demand, to raise the price of liquor on the market. However, as we have said above, this process—this diffusion of suffering over the economy—is hardly “shifting.” For the tax is not simply “passed on”; it only permeates to the consumers through hurting the industry taxed. The final result will be a distortion of the factors of production; fewer goods are now being produced than the consumers would prefer in the liquor industry; and too many goods, relatively to liquor, are being produced in the other industry." Edit : en revanche, je ne pense pas que l'on puisse parler de "partage".
  16. Je cite : (L'action humaine, I, 1, 3)
  17. Mises avait déjà envisagé l'argument, un peu différent et plus courant, selon lequel le comportement des êtres humains serait entièrement déterminé par leur environnement. Les êtres humains, pas plus que les choses, ne pourraient faire de "choix". La réponse de Mises était simple : on ne peut exclure que l'hypothèse déterministe soit vraie, mais, tant que l'on ignorera quel stimulus matériel particulier génère quelle réaction humaine déterminée, il faudra prendre acte de cette ignorance et étudier les actes humains per se, comme s'ils résultaient de choix. Cette analyse semble transposable à l'argument de la dualité esprit/corps : quand bien même il serait vrai que l'esprit humain n'est pas la cause "réelle" des mouvements du corps humain, tant que l'on ignorera quelle est la cause réelle de ces mouvements, il faudra arrêter l'analyse à l'acte humain lui-même, et le prendre comme "donné ultime".
  18. Merci. Ca tombe bien car ma liseuse ne semble pas accepter le PDF d'Atlas trouvé sur Internet.
  19. D'Atlas Shrugged ou de The Fountainhead, lequel faut-il lire en premier ?
  20. Sous l'Ancien régime, le roi était "propriétaire" d'une petite partie du royaume (le "domaine casuel") et usufruitier du reste (le "domaine de la couronne"). Source : http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/domaine/44341
  21. Je pense que René Girard est le seul penseur français de notre époque qui sera encore lu dans quelques siècles. Il est pour moi aussi important que Mises ou Rothbard. Cela dit, il est indéniable qu'il y a des chaînons assez faibles dans on oeuvre. Tout ce qui a trait à l'indifférenciation (ou à la "crise mimétique") en fait partie, notamment. Personne n'est parfait. Il me semble cependant que ces parties défectueuses peuvent être enlevées sans nuire le moins du monde aux thèses de l'auteur, lesquelles sont tout de même fascinantes.
  22. Si Villey est fréquemment référencé dans votre bibliographie, lisez-le… Il n'est pas inintéressant. Il m'est même plutôt sympathique. Mais il y a des choses chez lui qui me dérangent. Par exemple, dans sa Formation de la pensée juridique moderne, que je citais plus haut, une de ses thèses est que le réalisme philosophique, i.e. l'attitude philosophique qui consiste à concevoir les agrégats (ville, nation…) comme ayant une existence propre distincte de celle de ses composants, a totalement été abandonné par la modernité. Or, il me semble bien que c'est exactement le contraire. Suffit de jeter un oeil à la "macro"-économie pour s'en rendre compte. Un autre de ses vices, très énervant, consiste à citer du grec ancien sans en donner de traduction… Je crois aussi me souvenir qu'il interprète le "rendez à chacun ce qui lui est propre" de Cicéron d'une manière très particulière ; alors que cet adage semble assez proche du libéralisme, car axé sur le droit de propriété, Villey le réduit plus au moins au sophisme de la "redistribution". Sinon, d'une manière générale, je vous conseillerais Droit et passion du droit, de Jean Carbonnier (un classique qui est d'ailleurs déjà certainement dans votre liste), Droit, législation et liberté (malgré tout ce qu'on peut dire contre Hayek je persiste à penser qu'il y a de très bonnes choses dans cet ouvrage), ainsi que les oeuvres de Turgot (Turgot dit de très belles choses sur la liberté contractuelle et le prêt à intérêt -- sans compter que c'est un économiste de génie). Yves Guyot, dans La tyrannie collectiviste, fait également d'intéressantes variations sur le thème de la propriété privée. En revanche, je vous déconseillerais plutôt la lecture des ouvrages libertariens : non que leur philosophie juridique ne soit pas intrinsèquement intéressante, mais elle est trop éloignée du droit français actuel. Vous vous heurteriez à de l'incompréhension. Reste l'école de la Law and Economics (Posner, tout ça…). J'y connais assez peu de chose mais je dois vous prévenir d'un risque important : l'ignorance en économie est telle chez les profs de droit en France que l'école de Chicago y est vue comme le démon ultralibéral. En un sens, mieux vaut citer Mises ou Rothbard qui, eux, ont au moins le mérite d'être totalement inconnus. Sur le droit des sociétés, je ne connais aucun d'ouvrage d'intérêt. C'est pourtant un domaine intéressant du point de vue libéral : comme justifier que certaines personnes morales puissent opposer le responsabilité limitée en cas de faute délictuelle ?
  23. Ca dépend, quel sera le programme de votre master ? Plutôt droit de la consommation, marchés publics ou antitrust ? Et de quel Villey parlez-vous ? Michel ou Daniel ? S'il s'agit de Michel, à mon humble avis, cette lecture n'est pas indispensable. Son La formation de la pensée juridique moderne n'est guère original. Dans Le droit et les droits de l'homme, il fait preuve de courage (il y moque le culte des "droits de l'homme"), mais de peu de pénétration (il omet la distinction cardinale : droits de l'homme de 1ère, 2ème et 3ème génration ; il met tout et son contraire dans le même sac).
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