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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Tu as la source de cette citation ? Moi je l'ai vu passé sous une forme différente: « Les journaux de guerre de Jünger constituent sans doute la meilleure preuve et la plus honnête des énormes difficultés auxquelles est exposé l’individu lorsqu’il veut maintenir entière sa représentation des valeurs morales et sa conception de la vérité dans un monde où la vérité et la morale ont perdu la possibilité même d’être perçues et identifiées. » -Hannah Arendt, Visite en Allemagne. Sinon, tu te livres à un sophisme, on ne peut pas juger de la qualité d'un penseur par celle de ses disciples (et réciproquement, ne serais-ce parce que le génie et l'efficacité pédagogique sont deux choses distinctes).
  2. Whaaat ? Mais c'est de pire en pire. Édit: On a fais les deux pages, je prédis un beau futur à ce fil au moment des débats télévisuels.
  3. Si tu as des témoignages décrivant Hitler comme cultivé, ça m'intéresserait de les lire. Dans sa bibliothèque personnelle, il n'y avait qu'un seul philosophe, Fichte (pas un penseur de premier plan, admettons-le), qu'Hitler adorait pour sa théorie économique autarcique (L'Etat commercial fermé). J'ai lu la première moitié de la biographie d'Hitler par Kershaw ; hé bien il ne mentionne aucune lecture de la part d'Hitler, à tel point qu'on ne sait toujours pas si c'est en lisant un quelconque auteur völkisch qu'il est devenu antisémite. Il adorait le cinéma et Wagner, soit, mais de là et le dire brillant et cultivé... Je suis sûr qu'en cherchant bien, on trouverait autant de témoignages insistant sur la vulgarité d'Hitler (en particulière de la part des élites allemandes traditionnelles).
  4. Non, s'il te plaît, soyons sérieux 5 minutes. Est-ce que quelqu'un peut me dire une seule idée originale ou intéressante (je ne demande même pas du génie) chez Heidegger ? Non ? Alors pitié, inutile de crier au génie.
  5. Je ne vois pas où est le manque de rigueur, sauf à croire que le "grand homme" (l'homme de caractère dirait De Gaulle) et l'homme d'Etat se recoupe impeccablement. Hollande aussi, mutadis mutandis, est un "raté" (le bouffon du parti, le type jamais ministre, le mari de...). Ce qui ne l'a pas empêché de se retrouver à la tête d'un Etat. Et il y a aussi des gens qui le trouvent brillant au point de réclamer dans les journaux qu'il se représente pour sauver le pays (on se pince pour le croire, mais c'est ainsi). Et puis un personnage médiocre, paumé, mais agressif et chef de bande, peut avoir une certaine forme de charisme par effet de transgression des codes sociaux policés. Regarde Soral. Sans oublier l'effet de "charisme" apporté par l'adhésion d'autrui et ensuite le pouvoir ("autant de gens ne peuvent pas adorer un homme sans qualités"). Si ma comparaison ne te semble pas convaincante, je ne pense pas que ce soit parce que tu résistes fondamentalement à l'idée qu'un personnage médiocre puisse devenir chef d'Etat ; je dirais plutôt que c'est parce nous avons toute la peine du monde à ne pas avoir vis-à-vis du nazisme un rapport dominé par des jugements moraux (comme Ian Kershaw l'admet "à regret" dans Qu'est-ce que le nazisme ?) ; ça nous paraît impossible que des personnages nullissimes soit à l'origine d'une horreur pareille. La fiction du "mal incarné", du personnage charismatique et démoniaque, est beaucoup plus rassurante et familière que la banalité du mal (et c'est d'ailleurs cette première figure qui est véhiculée par les émissions grand public: on nous montre Hitler qui arrangue, Hitler qui complote, Hitler qui décide, qui organise la mort. Jamais l'être humain derrière -pas politiquement correct- qui piquait des crises de stress névrotiques après avoir insulté ses interlocuteurs, jamais le type pas particulièrement intelligent qui donne des ordres absurdes à ses généraux, l'homme dont tout le parti se moquait pendant son emprisonnement de 1923 parce que Mein Kampf est illisible et littérairement médiocre). Bien sûr je réserve ces propos pour les individus que j'ai mentionné ; une analyse de l'appareil d'Etat nazi doit dégager d'autres figures: le tortionnaire, le bureaucrate planificateur, l'officier militaire vieux-prussien un rien dédaigneux de ces prolos parvenus, etc.
  6. De mémoire c'est cet épisode qu'explique Guillemin dans sa conférence ; vu qu'il a l'habitude de dire plus ou moins la même chose par écrit, il faudrait chercher dans ses écrits (chers et difficilement trouvables), mais lequel ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Guillemin#Publications @Coligny, pourrais-tu sourcer la lettre de Rousseau que tu cites, s'il te plaît ? Il y a une date ?
  7. C'est le seul leader bolchevik à être d'origine prolétarienne. Sans doute l'une des raisons pour lesquelles les autres le regardaient avec une certaine condescendance et l'ont sous-estimés.
  8. Non, pas tant que ça, Staline aussi était un prolo. Je suis d'accord
  9. Je ne trouve pas qu'Hitler soit extra-ordinaire, au contraire, c'est un personnage qui me paraît très banal, d'une grande médiocrité. J'ai pas mal étudié Goebbels et j'ai exactement la même impression, il est consternant de nullité (en dehors de son talent de propagandiste): il parvient péniblement à faire une pseudo-thèse de philosophie, il ne décroche pas de poste (le fameux problème de la saturation universitaire allemande et de ses conséquences politiques), il devient employé de banque parce qu'il faut bien manger mais il hait l'argent et finit par démissionner (je ne parle de ses problèmes sentimentaux mais c'est du même niveau). Puis il intègre le parti d'un ancien clochard, artiste raté, que la guerre a tiré de la dèche pour en faire un petit caporal puis un petit agent des manœuvres politiques de l'armée... Ce ne sont pas des personnages dont on s'attendrait à ce qu'ils prennent le contrôle d'un Etat moderne, encore moins pour l'emmener dans une guerre mondiale.
  10. Guillemin raconte tous par le détail, ou bien dans sa conférence sur Rousseau, ou bien dans celle sur Voltaire, je ne sais plus. Tu trouveras sur Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCcuXQ_oZ4REyjjf4e39hyew
  11. Par de basses manœuvres indirectes, de surcroît. Le degré zéro du courage physique. Pour moi Voltaire c'est de la littérature montée en épingle, c'est quand même terrible de voir que ça reste un des noms les plus connus du siècle (et des moins étudiés, dieux merci). Une sorte de sous Jean-Paul Sartre, le communisme en moins, les revenus de la traite négrière en plus.
  12. C'est pas faux. Cf la tentative ratée de faire buter Rousseau.
  13. Intéressant, mais, recherche faite, le marxisme a eu 33 ans d'avance, ce coup-ci: https://www.ernestmandel.org/fr/ecrits/txt/1984/fonctions_et_limites.htm
  14. Si encore ce n'était que ça ; moi je ne comprends rien de ce qu'il dit une fois sur deux, le délire postmoderne atteint un seuil critique là. Sinon il est assez connu, l'un de ses textes sur la psychanalyse (-_-) était étudié dans l'un des cours de L3 philo de Nanterre, il y a deux ans.
  15. Tu as raison, excuse-moi, c'est juste que ça m'énerve de le voir se noyer sur cette question pendant que Le Pen va arriver tranquillement au deuxième tour (voire être élue). Mais ça n'a rien de surprenant car comme je l'ai déjà dit, on ne monte pas un parti politique sérieux du jour au lendemain, Macron n'a pas les équipes ni les militants pour travailler sérieusement ce genre de problématique. Comme dit H16 et d'autres, plus le temps passe plus l'impréparation et le vide vont se voir. A mon avis Macron est dans une bulle (un peu comme Mélenchon dans un autre genre) et le retour au réel va être brutal.
  16. Lycée Alexis de Tocqueville Sinon je vois que le contrôle des sacs à l'entrée et autres vidéosurveillance est toujours aussi efficace.
  17. Ici (dans cette attaque), par opposition aux derniers attentats. Donc il fait une comparaison. Vivement le moi de mai, qu'on soit débarrassé de ce guignol.
  18. Je n'ai pas l'impression que les libéraux sachent plus que Macron répondre à la question identitaire. Paille, poutre... Quand on ne sait pas quoi dire, le plus rentable est de ne fâcher personne, et sur ce terrain-là Macron joue la carte du "personne ne peut être contre la fraternité, je vais leur donner de l'amour". C'est complètement vide mais il y a des tas de gens qui semblent n'attendre que ça, la fiction du consensus.
  19. Parvenir à entourer la Russie de pays membres de l'Organisation, ce qui la mettrait sous pression vu que le moindre incident frontalier monter en épingle prendrait tout de suite des proportions calamiteuses (une guerre entre la Russie et un pays limitrophe n'aurait que des conséquences limitées, mais si le pays est membre de l'OTAN, tous les pays membres sont censés le soutenir militairement...). J'avoue que la stratégie et les motivations des euro-atlantistes restent difficiles à saisir.
  20. Comme Macron ? Mélenchon c'est un ex-trotskyste, jacobin, écologiste et social-démocrate (on chercherait en vain la notion de "collectiviser les moyens de production", même comme horizon politique, dans L'Humain d'abord de 2012, ou dans le discours de Mélenchon en général). Malgré les postures, il n'y a pas de différence idéologique fondamentale entre Hollande et Mélenchon (on oublie trop facilement qu'ils ont été dans le même parti pendant des décennies): l'un veut le statu quo, conserver l'Etat-Providence à la française, l'autre veut en remettre une couche. Mélenchon est bien sûr plus à gauche mais c'est essentiellement de la rhétorique, par rapport au gradualisme révolutionnaire de la SFIO dans l'Entre-guerre il est même au centre-gauche.
  21. C'est ce qu'a pensé Mélenchon, et c'est probablement pour ça qu'il va stagner électoralement ce coup-ci. Le cyber-activisme a son utilité, mais en complément du militantisme de terrain ("tenir un quartier", "se faire voir sur un marché / place publique"). MLP (ou plutôt les cadres autour d'elle) a compris depuis des années que la confiance sociale passe fort peu par du virtuel, il faut parler et être vu en chair et en os. Et le FN progresse dans une large mesure du simple fait qu'il occupe un marché non-concurrentiel ; les partis de gouvernement ont cessé depuis des années d'être des partis militants pour se transformer en machine électorale. Usul, en critiquant simultanément Macron et Mélenchon, parlait d'ailleurs récemment de la différence entre fonder un parti et lancer un mouvement, c'est typiquement de cela qu'il s'agit.
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