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Arlequin/TuringMachine

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  1. Mon propos ne se limitait évidemment pas à cela. Evidemment que le thème est brûlant, et qu'il y a derrière un arrière-plan politique qui cadre sans doute avec l'idéologie des universitaires et les pousse sans doute à adopter certaies positions plutôt que d'autres (encore que certains partisans d'une influence arabe nette que j'ai lus ici et là me paraissent pas forcément tous être des gauchistes typiques, beaucoup des gens qui s'intéressent à la scolastique sont juste profondément catholiques. J'ai du mal à penser que quand un Pasqua va parler de l'influence profonde d'Avicenne sur Duns Scot ce soit pour ces raisons-là. Evidemment aussi que quand ça fait scandale dans la presse gauchiste, ça l'est pour d'autres raisons que de des seuls enjeux que la seule précision factuelle. Par contre, on pourrait aussi rétorquer que c'est tout aussi naïf que de croire que cet étonnement est complètement sincère - quand il s'avance autant sur un sujet aussi brûlant dans un ouvrage destiné au grand-public. Oui je suis d'accord, je me suis un peu trop empressé de répondre, et j'ai écrit un peu trop vite (et encore laissé trop de coquilles hélàs), je le confesse. Ce que ce que j'en lisais me paraissait par contre être dans une très certaine discordance avec ce que je connais des interprétations d'Aristote au moyen-âge et cela m'a immédiatement frappé. J'ai un peu trop tendance à faire confiance aux recensions universitaires quand je vois un argument revenir mais et javais tout de même vu certaines citations revenir, qui laissaient assez peu de place à l'interprétation. En attendant, si quelqu'un l'a lu il peut me préciser en quoi l'ouvrage est plus nuancé dans son propos sur l'originalité du monde arabe, cela m'intéresse tout aussi bien. Le sujet m'intéresse un petit peu plus du pdv historique maintenant que j'ai cherché à en débattre donc je vais y remédier très prochainement.
  2. Je suis assez peu sensible à la rhétorique de l'innocent chercheur de vérité qui remet l'église au milieu du village contre l'establishment terroriste intellectuellement après avoir sorti un ouvrage grand-public avec un style et des arguments polémiques- quand il fait effectivement polémique et rencontre les résistances totalement attendues. C'est un meme efficace qui rencontre facilement beaucoup de succès et il est très susceptible de vrai dans beaucoup de contextes - le conformisme étant une barrière difficile à franchir. Très souvent je trouve qu'il manque souvent un certain nombre de nuances si on s'en arrête là car souvent, les propos des spécialistes, mêmes consensuels, sont aussi fondés en raison. Aussi bien Galilée que les pires Charlatans sont susceptible de vouloir se retrouver sous ce manteau. Avec les probabilités qui penchent tout de même assez régulièrement dans la deuxième direction. Pour y aller un peu plus finement, ce que j'ai eu de seconde main - mais j'ai revérifié à l'occasion de ce débat en rapide les résumés synthétiques du livre que je pouvais en trouver et des critiques et des défenses - c'est que le propos de SG ne s'est pas du tout contenté de rappeler l'existence d'un certain aristotélisme latin qui a bien existé - et de rappeler les contacts avec les Byzantins. Il y a certains points qui sont vrais - c'est idéniable que la logique des prédicats était mieux reconstruite par Boèce et Abélard que par les Arabes par exemple qui eux foutaient un peu tout et n'importe quoi dans leur terme de logique plus simplement relatif aux arts du discours et du raisonnement au sens très large, et très connecté à la médecine dans la tradition avicennienne - mais de relativiser complètement l'importance des Arabes pour les scolastiques en prétendant que tous les ingrédients étaient déjà disponibles sur place et que les développements arabes ultérieurs étaient très mineurs. Ce qui me paraît considérablement plus révisionniste si tel est effectivement le propos parce qu'il y a 1/ toute l'énorme partie de la pensée qui n'était en fait pas en possession de ces copistes (ceux qui prédatent les contacts arabes plus poussés, par exemple au mont saint-Michel par exemple, étaient la traduction du Peri Hermeneias de Boèce et les catégories https://craham.hypotheses.org/1425 ) 2/ qu'elle n'était pas du tout développé dans ces termes et avec ce degré de systématicité dans les commentaires. Cf les traditions exegétiques très importantes auquel on a fait référence plus haut. Le fait de souligner que les interprétations arabes aient été sans importance ni originalité et l'expliquer à travers des hypothèses linguistiques bizarres sur la nature comparée des langues arabes et latines, consonante ou contextuelle, me paraît aussi juste faux. J'ai cru voir aussi voir qu'il ne s'est pas contenté de parler d'Aristote mais a étendu le propos aux mathématiques par exemple, en ne mentionnant pas Al Khuarizmi, mais je n'ai pas été lire le livre pour vérifier si c'est vrai. En tout cas, ne pense pas que son ouvrage aurait fait un tel éclat s'il s'était contenté d'insister sur les communications avec les byzantins ou sur la réforme grégorienne, ou le soin de certains copistes. En fait, ce qui me paraît plus probable du point de vue pragmatique, c'est que SG ait un peu troll, exagéré certains traits très considérablement, et totalement obtenu les réactions knee-jerks qu'il désirait pour populariser son bouquin - même s'il a au moins le mérite au moins de rappeler certains faits intéressants sur les traditions d'interprétation antérieures d'Aristote et de recentrer un peu l'attention du public sur la philosophie médiévale généralement.
  3. C'est possible en règle générale, mais ça me semble un peu moins évident si on parle d'un débat d'histoire de la philosophie. Si le philosophe est en théorie moins formé à l'histoire quantitative ou à l'évaluation de la pertiennce sources, il l'est quand même en théorie plus pour attribuer plus finement de la valeur à chaque influence et mesurer leur importance ultérieure dans leur contexte théorique. Je reconnais cependant ne pas avoir lu Aristote aumont Saint-Michel, faute de temps et d'intérêt. Par contre ces modèles d'interprétation d'Avicenne et d'Averroës sur la scolastique de Thomas ou Avicenne me paraît a priori plutôt évidente. Leur modèle d'interprétation d'Aristote me paraissent bien avoir eu des conséquences extrêmemement lourdes sur les développements philosophiques ultérieurs. J'ai un peu du mal à percevoir ce qui pourrait les rendre secondaires. Que ce soit chez Albert le Grand, Henri de Gand, Bonaventure, Thomas ou Duns Scot. La plupart des développements scolastiques que je trouve les plus intéressants pr ce qui est du traitement des concepts aristotélicien - me paraissent passer très fortement par le filtre d'Avicenne au moins dans la formulation, l'organisaion de la pensée ou même cetains conceppts. Ce qu'on y trouve de plus intéressant, que ce ce soit tout ce qui est relatif à l'intellect -et de ce qui y "chute" et s'y objective, les soucis explicites de formulation de l'intentionnalité, l'apport des transcendantaux, les problèmes d'univocité ou d'équivocité de l'être -, les questions de distinction formelle me semble extrêmement teinté d'une attention et de similarités dans les nuances dont il me paraît être une source relativement directe et évidente et ont une postérité lourde qui dépasse largement la scolastique - quoique plus implicitement. La figure d'adversaire d'Averroës me paraît aussi complètement incontourable également pour tenter de résoudre les paradoxes apparents de la raison et de la révélation et il sert quand même de référence ultime comme interprète d'Aristote, il est nommé "le Commentateur" pour une grande partie de ces noms Alors c'est un peu relatif, et ça dépendra peut-être un peu des endroits. A Paris et Padoue sans doute un peu plus qu'ailleurs pour Averroës chez ceux qui s'en réclamaient. Ca par contre c'est assez vrai, la philosophie d'Averroës est une figure bien plus notable dans philosophie occidentale que de la philosophie arabe, il intéressait beaucoup moins les penseurs arabes (probablement par l'effet d'une trop grande distance). C'est beaucoup moins vrai si on parle d'Avicenne par contre qui reste quand même un nom important assez tard, chez un Kammuna par exemple. Les débats philosophiques étaient devenus plus mineurs à cette époque et tombés dans un net déclin, par contre, je veux bien le concéder.
  4. Bon, j'ai quelques doutes sur le fait que ce sont seulement les régulations ou le degré d'interventionnisme qui expliquent les paradoxes de la productivité actuels. Mais passons. Au sujet de l'adversaire chinois j'ai cru comprendre qu'il y avait des intentions assez intéressantes à ce sujet dans Project 2025 que j'ai commencé à lire hier sur la recommandation d'un ami vu qu'effectivement une grosse partie des guidelines est suivie, et qu'on observe un certain partage du parole (Navarro y écrit même un article particulièrement hostile aux déficits si ça vous intéresse). Ce que j'ai lu concernant la politique internationale, dans son article et ailleurs, était réellement marquée par une obsession anti-chinoise de bout en bout il y a réellement un sentiment de terreur qu'on sent vis à vis de l'ascension du rival avec un modèle. Uqn but, à échelle global, serait d'orchestrer ou de forcer un basculement de l'industrie vers l'Inde et les pays alentours et leur faire accueillir davantage d'entreprises américaines. L'intention étant de contraindre l'Inde à baisser globalement ses droits de douane. L'idée de tout relocaliser aux Etats-Unis paraissant par certains aspects trop ambitieuse, là où l'Inde offre plusieurs avantages (que ce soit en termes de démographie, ou de régulations - reste l'obstacle de la Chine. Une stratégie pour affaiblir la Chine consisterait bien à forcer une diminution de la part de la Chine dans la supply chain mondiale et perdre autant que possible en dépendance unilatérale. Ca peut être assez intéressant d'observer ce qui se passera de ce côté-là aussi, car c'est un scénario qui me semble beaucoup plus réaliste dans un premier temps que la relocalisation des entreprises du secteur secondaire les plus optimisées en termes de coûts aux Etats-Unis - même si la relocalisation reste sûrement une perspective long terme qui est gardée en tête. J'ai trouvé un résumé rapide sur les projets par rapport à l'Inde dans cet article https://www.vifindia.org/sites/default/files/Project-2025-What-a-Trump-Administration-Portends-for-India.pdf,- dans les faits on constate bien d'ailleurs que la visite de Modi était parmi les premières choses qui se sont passées après l'investiture de Trump. Ca explique aussi beaucoup le très grand intérêt pour la sécurisation et des accès à l'océan indien et le bombardement récnt des Houthis en dépit de leur volonté prétendue de ne plus être les gendarmes du monde et de ne plus en pouvoir du "free-loading". C'est un paradoxe qu'on retrouve bien chez Hegdseth. Dans le fond ça reste un peu du business as usual de leur part, mais en beaucoup plus explicite qu'auparavant : on vous protège, mais vous êtes nos vassaux et en tant que tels les tribus doivent être payés. Sinon, plus directement dans Project 2025 ça parle de cette idée dans ces termes : Pour l'instant, j'ai vu que la démarche erratique de Trump a surtout mené à un rapprochement commercial de la Chine, de la Corée et du Japon par contre. Je ne sais pas tellement comment ils comptent affronter ce problème. Ca me fait penser que je n'ai pas encore lu ce qui s'y disait au sujet de la FED, par rapport aux questions que je me posais plus haut, ça pourrait sans doute être assez instructif si ça cadre avec les idées de Miran.
  5. Le fait de vouloir s'en prendre aux journalistes de l'autre bord me semble plutôt orthogonal au clivage gauche-droite. C'est un tort assez bien partagé par les politiciens. Ce qui devrait peut-être plus poser question, c'est que ce soit devenu aussi acceptable.
  6. Oui je suis d'accord avec ça, et c'est assumé dans le camp Trump. Ce sont surtout les fonctions "régulatives" qui sont visées. Je ne connais pas assez le fonctionnement pratique des banques centrales à ce niveau-là (d'ailleurs, si quelqu'un en sait un peu plus, ça m'intéresse beaucoup), mais ça m'étonnerait beaucoup que les deux fonctions désignées soient complètement déliées les unes des autres dans la pratique. J'imagine que par contre, gagner en capacité pour virer des gens dans leurs fonctions régulatives est un bon moyen pour mettre de la pression sur la politique monétaire désirée? https://www.npr.org/sections/planet-money/2025/03/04/g-s1-51515/trump-asserting-extraordinary-power-over-independent-agencies-is-the-fed-next J'y ai appris d'ailleurs que les idées de Miran (décidemment, son nom revient souvent à chaque fois que j'essaie d'approfondir la stratégie du camp Trump) pourraient aussi être un facteur important sur la question. De manière plus nette, il s'est rendu auteur d'un article très critique de la FED où il défendait et planifiait la mise en place d'un droit de regard beaucoup plus important du président sur le fonctionnement de l'agence (en prétendant toutefois faire en sorte d se soucier de certains autres critères d'indépendance - commme le fait d'empêcher par exemple que des membres de l'exécutif puissent se retrouver à des fonctions dans la FED - ou en balançant ce nouveau pouvoir présidentiel par davantage de pouvoirs délivrés aux Etats) https://manhattan.institute/article/reform-the-federal-reserves-governance-to-deliver-better-monetary-outcomes En tout cas en feuilletant un peu le document, les auteurs m'ont l'air très cosncients des limites et des restrictions qu'ils veulent imposer en la matière, mais j'ai d'énormes doutes sur la manière dont ce sera mis en place (et qu'assez peu sur le fait que le dessein d'une telle opération est de permettre davantage l'utilisation du rapport de force de la part du pouvoir central).
  7. https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-04-09/us-chief-justice-lets-trump-remove-two-agency-leaders-for-now https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-04-09/trump-asks-supreme-court-to-let-him-fire-top-agency-officials?embedded-checkout=true Il y a tout un combat légal de Trump contre la FED en ce moment. L'affaire vient du fait qu'il avait pu replacer deux agents notamment à d'autres fonctions plus dépendantes de l'exécutif pour les rendre inopérants et les virer. Pour l'instant, ça lui est accordé par Roberts en attendant d'autres jugements sur la question. L'un des enjeux nets son camp étant de faire sauter si possible Humphrey's executor - un jugement de l'époque Roosevelt qui protégeait les agences mises en place par le congrès des sanctions directes de l'exécutif en-dehors de cas particulièrement graves d'inaptitudes. Ce qui aurait d'autres conséquences bien au-delà de la seule question de la FED et qui sont dans la droite lignée des intentions pratiques de ce gouvernement en matière de droit, lesquelles consistent à chercher les limites de la plupart des checks and balances (tant qu'ils défavorisent l'exécutif, pas de souci pour la pardon évidemment). Tout cela est plutôt dans l'air du temps. Je n'ai pas une sympathie beaucoup plus profonde pour la FED que the next guy mais je ne suis pas sûr que céder encore plus de terrain à Trump en matière de manipulation de la monnaie soit une excellente nouvelle vu les idées qui sont exprimées sur la question dans son camp. Du point de vue du droit, je ne sais pas trop quel succès il est susceptible d'obtenir à la cour suprême. A l'époque de Roosevelt, la cour suprême avait délivré son jugement à l'unanimité en la faveur de Humphrey mais je doute que ce soit le cas cette fois-ci tellement la suprématie de l'exécutif semble s'être avancée comme une évidence ces dernières décennies. Je me demande un peu comment cela va être justifié légalement. Sans doute en faisant appel à une situation d'urgence encore une fois?
  8. On a le fin mot de l'histoire sur les intentions derrière toute cette opération.
  9. Comme quelques jours plus tôt en mentionnant entre autres ce texte, je ne suis pas sûr que toutes les factions du gouvernement soient complètement en accord sur le plan les uns avec les autres è t je pense qu'ils ont beaucoup été convoqués parce qu'ils croient dans une utilisation des droits de douane (que ce soit pour négocier des positions privilégiées dans l'économie des autres pays ou mener la guerre tarifaire) et que Trump aime les droits de douane et veut les utilisere Peut-être aussi que l'idée c'est un moyen de chercher la quadrature du cercle en dévaluant le dollar en même temps que de prévenir la création d'une alternative trop forte ou d'un moyen de sortir de l'indépendance - et qu'au moment d'être accomplie en politique par Trump cela ne donne pas une ligne de conduite complètement systématique. J'ai l'impression que l'un des gros implicites de la doctrine miran c'est la compliance des autres pays- et que l'une des méthodes qu'ils envisagent pour accomplir cela consiste dans une augmentation des pressions féodales sur les alliés (que ce soit avec les droits de douane ou les différentes formes d'extorsion relativement irréalistes proposées en échange de commerce privilégié) Leur but ne me paraît pas réellement de faire disparaître la suprématie financière - dans l'idée, dans les faits j'ai l'impression que ça y mène tout droit. Je tiens toutefois à indiquer, que ce soit chez Miran ou chez d'autres - qu'une des méthodes pour y parvenir résiderait dans l'utilisation de stablecoins comme alternative à la monnaie fiat ainsi dévaluée. Ca expliquerait aussi l'intérêt qu'ils ont pour le fait d'empêcher à des concurrents de se développer. Même si j'ai des doutes sur la manière dont c'est implémenté et mis en place et que je pense que c'est une approche horriblement risquée, cet article - qui avait déjà été cité ici sur un autre topic je crois - en fait une présentation très intéressante. https://legrandcontinent.eu/fr/2025/04/07/pourquoi-le-dollar-americain-va-continuer-de-dominer-le-monde-geopolitique-des-stablecoins/
  10. Au-delà de ça, c'est peut-être personnel mais je suis assez défavorable à tout ce qui tient à la psychiatrisation d'opposants politiques, en particulier quand le travers désigné est dirigé contre des gens effectivement au pouvoir (et peu soucieux du droit). Même quand ça les mène à critiquer de manière contre-productive. C'est beaucoup trop facile d'abuser de ça rhétoriquement parlant, et assez peu efficace pour convaincre (ça l'est sans doute plus pour intimider mais je ne suis pas certain que ce soit désirable).
  11. Assez d'accord. Je pense que les négociations sont un aspect fonctionnel complètement évident de cette méthode (c'est assumé par exemple dans la doctrine Miran) - dont Trump et ses conseillers se serviront évidemment à dessein pour avantager leurs produits - mais ça ne doit pas amener à confondre cette idée avec celle selon laquelle on arriverait par-là à un modèle plus libre-échangiste pour le monde d'une quelconque façon (même si ici ou là ils demandent d'abaisser des droits pour des produits américains, ce qui n'est pas du tout incompatible avec du mercantilisme de base qui cherche à favoriser les exportations). Le libre-échange mondialisé n'est l'idéologie d'à peu près personne parmi les membres de gouvernement qui se chargent de définir les lignes de conduite, et ils n'affichent pas leurs convictions protectionnistes depuis hier seulement.
  12. Assez d'accord sur le fait que prendre la cohérence interne me paraît être un critère assez faible pour définir la rationalité globale de l'approche- s'appuyer seulement sur de la cohérence essayer de justifier une approche et en reprendre les arguments presque dans les mêmes termes me paraît une entreprise assez vaine, en particulier quand ladite approche est ausi complètement opposée à nos idées. Beaucoup d'édifices intellectuels très "internalement" cohérents sont complètement à côté de la plaque. J'ai tendance à préférer la présentation de LGC que j'ai cité plus haut qui va plus systématiquement chercher les limites théoriques, les contradictions, les inconsistances de certaines attentes de la doctrine dans le temps où elle l'expose (en se référant directement à leur "meilleure" version). En tout cas, essayer de vérifier dans quel terme les justifications sont posés chez certains décideurs ou conseillers peut aider à caractériser l'univers dans lequel baigne cette approche, ce qui la rend aussi systématique - et prédire marginalement mieux le prochain move en regardant un peu quels sont les problèmes désignés : dette, valeur du dollar, système monétaire international, balance commerciale. Même s'il faut insister sur le "marginalement" parce que les méthodes ne m'ont pas l'air d'être parfaitement claires pour tous les acteurs ni sur tous les sujets, ni d'être complètement consistantes selon les négociations qui sont à faire et avec qui, ou à quel moment étant donné le chaos qui règne dans les relations internationales. Bon, accessoirement, puisqu'il est à mon avis aussi beaucoup de ça, et peut-être davantage, que d'économie dans le sens large, s'intéresser à la psychologie qui règne à la tête de la première puissance mondiale, à ses "causes profondes" quand elle annonce un tournant aussi majeur reste un exercice intéressant quoiqu'il en soit. Pour ma part, sinon, pour revenir à des propos qui ont été tenus plus haut, je ne trouve du reste pas incompatibles du tout l'idée qu'il y ait une certaine rationalité instrumentale dans le gouvernement - en même temps qu'une certaine forme d'aveuglement caractéristique à la limite de la folie dans ses fondations (et aussi sans doute dans ses manières).
  13. Je pense quand même que certains ont dans son équipe pour vocation de rationaliser une partie de ses goûts curieux dans un système cohérents et essaient de maîtriser le plus possibles de circonstances long-terme (dans la diplomatie en partie). Miran, Bessent me semblent avoir été recrutés à ce dessein même si la manière de faire et certaines justifications posent de nombreuses questions. Même si c'est sans doute très sous-optimal, et que je pense effectivement que c'est du second plan qui vient à la suite d'une vision du monde profondément erronée de Trump. J'avis feuilleté un peu le document de S. Miran et lu cet article notamment : https://www.hudsonbaycapital.com/documents/FG/hudsonbay/research/638199_A_Users_Guide_to_Restructuring_the_Global_Trading_System.pdf https://legrandcontinent.eu/fr/2025/02/28/la-doctrine-miran-le-plan-de-trump-pour-disrupter-la-mondialisation/
  14. https://www.cbsnews.com/news/what-records-show-about-migrants-sent-to-salvadoran-prison-60-minutes-transcript/ Selon 60minutes/CBS News A à peu près 75% des gens envoyés en prison au Salvador l'auraient été sans casier judiciaire apparent.
  15. Oh, cela je n'en doute pas, même si j'ai un gros doutes sur l'efficacité de ces moyens et la mesure de toute la gamme de ces effets pour en bénéficier prioritairement. Mon interrogation porte beaucoup plus sur la manière dont ils peuvent bien motiver ce raisonnement, avec quelle cohérence, avec quelle conviction, en espérant quoi etc. c'est cette dimension-là qui m'a l'air beaucoup plus incertaine et erratique.
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