flavien Posté 26 juin 2005 Signaler Posté 26 juin 2005 Délocalisations, Voici le sujet à la mode (au coeur du réferundum) que chaque homme politique digne de ce nom se doit de combattre. Le coupable de ce phénomène est tout trouvé : la recherche du profit et donc le capitalisme. C'est si simple et si porteur auprès du grand public, qu'il serait trop bête de se priver d'un tel sujet à des fins politiques (avec un petit p). Seulement voilà : tout n'est pas si simple. D'abord le phénomène n'a pas l'ampleur que l'on veut bien nous faire croire. Ensuite, il serait bon de dire une fois pour toute que ce phénomène n'est que la conséquence d'un système social ultra protecteur dans notre pays. Comment s'étonner de voir partir nos emplois industriels à l'étranger lorsque l'on sait que : La France est un des pays où l'on travaille le moins au monde La France est l'un des pays où l'on travaille le moins longtemps au monde Le coût de la main d'oeuvre la moins qualifiée est l'une des plus élevées au monde. Notre code du travail rend très difficile l'adaptation des moyens de production aux variations économiques. A chaque fois que nous touchons au code du travail nous donnons une raison supplémentaire aux industriels de délocaliser leur production. Pour finir j'ai envie de dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres : de nombreux pays souvent pauvres profitent de ce phénomène. Voici peut-être le booster économique dont ces pays avaient besoin pour poursuivre leur (très lente) ascension économique.
Serge Posté 26 juin 2005 Signaler Posté 26 juin 2005 Délocalisations,Seulement voilà : tout n'est pas si simple. D'abord le phénomène n'a pas l'ampleur que l'on veut bien nous faire croire. <{POST_SNAPBACK}> Bien d'accord. Dans le domaine informatique, par exemple, "l'ampleur des débats enflammés que soulève l'offshore est inversément proportionnel à son impact réel sur l'emploi." Informatique et offshore
Nicolas Luxivor Posté 26 juin 2005 Signaler Posté 26 juin 2005 Le totalitarisme ne supporte pas la concurrence. C'est pour cela que les entreprise qui délocalisent la production sont si mal vue. Le pire c'est que le gouvernement français, à travers son ministère des finances, traque sans répit les entreprises qui ne délocalise pas encore. Vous avez raison de le signaler, au dela du coût de la main d'oeuvre, c'est surtout l'insécurité générée par une économie en déclin et une administration illégitime, qui est la cause des délocalisations.
Invité jabial Posté 27 juin 2005 Signaler Posté 27 juin 2005 Le problème n'est pas la durée du travail mais sa flexibilité, qui doit exister aussi bien au profit de l'employé que de l'employeur. Nous sommes dans des systèmes rigides qu'il faudra bien réformer, mais ça prend du temps.
Sous-Commandant Marco Posté 27 juin 2005 Signaler Posté 27 juin 2005 Le problème n'est pas la durée du travail mais sa flexibilité, qui doit exister aussi bien au profit de l'employé que de l'employeur. Nous sommes dans des systèmes rigides qu'il faudra bien réformer, mais ça prend du temps. <{POST_SNAPBACK}> Même chose pour le coût du travail: le problème n'est pas qu'il est trop élevé, mais que les assurances sociales ne sont pas soumises à concurrence. Si l'on dit que le coût du travail est trop élevé, l'état va penser qu'il faut intervenir pour le baisser, alors qu'il doit cesser d'intervenir pour imposer ses assurances.
flavien Posté 27 juin 2005 Auteur Signaler Posté 27 juin 2005 Même chose pour le coût du travail: le problème n'est pas qu'il est trop élevé, mais que les assurances sociales ne sont pas soumises à concurrence. Si l'on dit que le coût du travail est trop élevé, l'état va penser qu'il faut intervenir pour le baisser, alors qu'il doit cesser d'intervenir pour imposer ses assurances. <{POST_SNAPBACK}> Quelle qu'en soit la cause, le constat c'est que le coût du travail peu qualifié est trop élevé. Du coup ce même travail peu qualifié (l'industrie par exemple) est la première (mais pas la dernière) cible des délocalisations. Le comble de ce système absurde, c'est que pour le travail peu qualifié qui reste en France ( exemple : ramasser les fruits ), les employeurs ne trouvent personne…..Travail trop dur, pas assez payé…. Ah si !! Ils trouvent des salariés polonais qui ont un rendement bien meilleur. Source :Capital M6 Mai 2005
Sous-Commandant Marco Posté 27 juin 2005 Signaler Posté 27 juin 2005 Quelle qu'en soit la cause, le constat c'est que le coût du travail peu qualifié est trop élevé. Peut-être mais cela n'est qu'une conséquence des obligations sociales (charges sociales) et règlementaires (SMIC, régulations, etc…) et pas une cause première. Donc, en s'attaquant à ce symptôme sans s'attaquer à ce qui le cause, on passe à côté d'une des sources principales du chômage (et des délocalisations, bien qu'elles soient un faux problème): le travail est trop réglementé en France. Il se pourrait fort bien, si l'on déreglemente le travail et que le chômage baisse, que le coût du travail dans l'industrie (qui demande de bonnes qualifications, contrairement au ramassage des fruits) augmente.
Serge Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Dans le cas précis des travaux saisonniers agricoles, il existe le T.E.S.A. (Titre Emploi Simplifié Agricole) avec des allègements de charges assez sensibles. Je crois que personne ne veut plus faire ce boulot, tout simplement.
IGNOTI NULLA CUPIDO Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 [ Pour finir j'ai envie de dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres : de nombreux pays souvent pauvres profitent de ce phénomène. Voici peut-être le booster économique dont ces pays avaient besoin pour poursuivre leur (très lente) ascension économique. <{POST_SNAPBACK}> Un aspect POSITIF des délocalisations n'est jamais cité et je me demande pourquoi . Il semble qu'on ne veuille qu'instruire à charge contre les délocalisations . Comme dirait un auteur que vous reconnaitrez, il y a ce qu'on voit et ce qu'on voit pas. Ce qu'on voit : des emplois perdus dans le secteur objet de délocalisations. Ce qu'on voit pas :ce qu'on pourrait appeller un effet de déversement . Ca signifie simplement que lorsque le consommateur achète à bas prix un produit importé , à un prix plus bas que celui qu'il aurait payé pour un produit national, il bénéficie d'un pouvoir d'achat supplémentaire qu'il pourra utiliser pour l'achat d'autres produits ou services. Or , souvent la structure de ces achats supplémentaires se déplace aussi vers des services , par exemple santé, culture, loisirs qui sont en grande partie produits nationalement. On s'enrichit à faire faire par d'autres ce que nous ferions à prix plus élevé . C'est typiquement une relation gagnant-gagnant .
Calembredaine Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 il y a ce qu'on voit et ce qu'on voit pas. Ce qu'on voit : des emplois perdus dans le secteur objet de délocalisations. Ce qu'on voit pas :ce qu'on pourrait appeller un effet de déversement . Ca signifie simplement que lorsque le consommateur achète à bas prix un produit importé , à un prix plus bas que celui qu'il aurait payé pour un produit national, il bénéficie d'un pouvoir d'achat supplémentaire qu'il pourra utiliser pour l'achat d'autres produits ou services. Or , souvent la structure de ces achats supplémentaires se déplace aussi vers des services , par exemple santé, culture, loisirs qui sont en grande partie produits nationalement. On s'enrichit à faire faire par d'autres ce que nous ferions à prix plus élevé . C'est typiquement une relation gagnant-gagnant . <{POST_SNAPBACK}> Déjà dit et répété souvent ici mais c'est toujours bon de le rappeler
Serge Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Déjà dit et répété souvent ici mais c'est toujours bon de le rappeler <{POST_SNAPBACK}> Exactement … pour les nouveaux venus, comme moi, qui n'ont malheureusement pas le temps de passer sur toutes les archives.
XtremCap Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Or , souvent la structure de ces achats supplémentaires se déplace aussi vers des services , par exemple santé, culture, loisirs qui sont en grande partie produits nationalement. On s'enrichit à faire faire par d'autres ce que nous ferions à prix plus élevé . C'est typiquement une relation gagnant-gagnant . j'aime le "qui sont en grande partie produit nationalement", c'est rassurer la plèbe avec un avis d'économètre … Au sujet des délocalisations : le capitalisme ne donne le choix ni à l'individu, ni aux corporatismes, soit tu t'adaptes, soit tu es éliminé … Il n'y a donc pas à dire si c'est bien ou pas, parce que "localiser" fait toujours référence à l'Etat Nation, dont on a pas besoin pour faire du business …
José Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 j'aime le "qui sont en grande partie produit nationalement", c'est rassurer la plèbe avec un avis d'économètre… No, it's a fact. La phrase complète étant "Or , souvent la structure de ces achats supplémentaires se déplace aussi vers des services, par exemple santé, culture, loisirs qui sont en grande partie produits nationalement." Au sujet des délocalisations : le capitalisme ne donne le choix ni à l'individu, ni aux corporatismes… Au corporatisme sans doute pas, à l'individu (propriétaire de l'affaire) certainement. Chitah l'a bien monré ailleurs : c'est une foultitude de motivations qui expliquent les "délocalisation" et pas seulement la main-d'oeuvre à bon marché (compétance, qualité, savoir-faire disparu dans nos régions, etc.) Il n'y a donc pas à dire si c'est bien ou pas, parce que "localiser" fait toujours référence à l'Etat Nation, dont on a pas besoin pour faire du business… En fait, le terme délocalisation ne recouvre rien : à partir du moment où l'on vit dans une société régie par la division du travail et où plus personne ne fabrique lui-même, chez lui, les produits qu'il consomme, on est dans une société basée sur une économie "délocalisée".
Antoninov Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 soit tu t'adaptes, soit tu es éliminé… wep, une balle dans la tête, mais c'est ce qui est prévu dans le contrat librement consenti hein!
XtremCap Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 En fait, le terme délocalisation ne recouvre rien : à partir du moment où l'on vit dans une société régie par la division du travail et où plus personne ne fabrique lui-même, chez lui, les produits qu'il consomme, on est dans une société basée sur une économie "délocalisée". <{POST_SNAPBACK}> Là dessus je suis entièrement d'accord … Au corporatisme sans doute pas, à l'individu (propriétaire de l'affaire) certainement. Chitah l'a bien monré ailleurs : c'est une foultitude de motivations qui expliquent les "délocalisation" et pas seulement la main-d'oeuvre à bon marché (compétance, qualité, savoir-faire disparu dans nos régions, etc.) Je me fondais plus sur l'avis du consommateur, qui lui ne choisit pas son produit de consommation en fonction des provenances, mais uniquement en fonction de son prix. Le consommateur lamba en tant qu'individu s'adapte, il n'a de toute façon pas le choix. Pour les biens produits "nationalement" : si l'économie d'échelle est fonction du pétrole tu as raison pour un nb faramineux de biens marchands. De plus il existe une foultitude d'emplois non délocalisables. Mais : Serge cite un peu plus haut le cas de l'informatique : j'estime pour ma part que le offshore explosera dans ce secteur, on manque de recul pour affirmer le contraire : l'édition logicielle s'affranchit du coût du pétrole, et en fonction d'un projet, tu peux recevoir les binaires le lendemain venus d'Inde, dans ce cas là c'est bien le coût du salarié qui est en cause. Soit le développeur US accepte de baisser son salaire, soit il disparait …
José Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Soit le développeur US accepte de baisser son salaire, soit il disparait … Soit il développe un nouveau produit.
ibinico Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Soit le développeur US accepte de baisser son salaire, soit il disparait … Soit il a une super bonne idée qui le fait vivre pendant quelques années, le temps que là-bas le salaire augmente.
XtremCap Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Soit il développe un nouveau produit. <{POST_SNAPBACK}> La DSI sera à San francisco et le développeur à Shangai …
José Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 La DSI sera à San francisco et le développeur à Shangai … Très théorique tout cela.
XtremCap Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Très théorique tout cela. <{POST_SNAPBACK}> Je ne trouve pas IBM "théorique", mais pragmatique quand la firme supprime 13 000 postes en occident pour en créer autant en offshore (par exemple) Les compétences du développeur indiens sont équivalentes à l'informaticien US et il est moins cher, à moins de considérer IBM comme un fleuron national qui aurait vocation à conserver des emplois, ce qui n'est pas son job. (le lien donné par Serge précise bien que les délocalisations IT aux USA sont plus conséquentes qu'en France, je ne juge pas si cela est bien ou pas bien, je dis simplement que c'est le capitaliste qui décide à toi de t'adapter ou de "disparaitre")
Largo Winch Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 XtremCap, ce que tu dis se vérifiera peut-être dans le hardware, l'édition de logiciel ou l'infogérance, en revanche dans le secteur des SSII, on observe la stratégie inverse : un déploiement de sites au plus près des clients (voir ce que font Cap Gemini, Unilog, etc.) Dans la mesure où ces entreprises réalisent une production personnalisée à la demande du client, en mode projet, les avantages de la délocalisation disparaissent. C'est d'ailleurs ce que confirme l'étude citée par Serge.
Serge Posté 28 juin 2005 Signaler Posté 28 juin 2005 Tout cela tend à prouver qu'une profession trouve son équilibre à l'échelle planétaire.
Serge Posté 30 juin 2005 Signaler Posté 30 juin 2005 Tout cela tend à prouver qu'une profession trouve son équilibre à l'échelle planétaire. <{POST_SNAPBACK}> ben … quoi ? J'ai dit une connerie énorme ou quoi ?
flavien Posté 1 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 1 juillet 2005 ben … quoi ? J'ai dit une connerie énorme ou quoi ? <{POST_SNAPBACK}> En fait on reste sans voix……….
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