Luc Douillard Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Peut-on être prof, mais d’accord avec Ségolène sur les 35 heures ? C’est curieux. D’habitude, en tant que prof, je suis toujours scandalisé par les propos médiatiques qui s’essuient les pieds sur la prétendue fainéantise des enseignants. Une précision : Ne médisons jamais des fonctionnaires au contact du public et au service des usagers : enseignants, infirmières, facteurs, conducteurs de bus, etc. C’est souvent par eux que la société continue à tenir debout. Mais en revanche, il y a certainement un vrai problème dont d’ailleurs les « libéraux » ne parlent jamais : la bombe à retardements qu’a constitué ces dernières années l’embauche de centaines ( ?) de milliers d’agents territoriaux dans les nouvelles administrations locales redondantes (et trop dépendantes d’un lien d’allégeance personnel avec les élus), comme les communautés de communes. Qui va payer ces carrières et ces retraites non provisionnées ? Pour quel service réel à la population ?… Mais ici, il ne s’agit pas de cela. Si Ségolène Royal a regretté que des profs travaillent le soir dans les boites à bac privées, elle n’a pas eu tort : Cela démolit très concrètement l’égalité républicaine qu’ils sont censés assurer. C’est une dérive habituelle dans le tiers-monde (car les salaires d’enseignants y sont trop faibles.) Ne le tolérons jamais en France. Si Ségolène Royal a demandé plus de présence dans les lycées, elle n’a pas eu tort, non plus. J’ai choisi ce métier de prof pour sa liberté. Mais disons « banco » : Nous voulons bien assurer une présence horaire plus longue au lycée, notamment pour recevoir facilement des élèves en difficultés et des familles. Peut-être par volontariat contractuel. Mais en échange, qu’on nous donne de vrais bureaux individuels, dignes, avec les rangements efficaces et des connections internet. Nous pourrions y classer nos affaires encombrantes, recevoir nos collègues et partenaires, préparer nos cours sur place et corriger nos copies. Et simultanément contribuer à l’ambiance du bahut comme lieu de vie. Cela augmenterait la présence des adultes, ce qui est primordial. Cela donnerait du temps concret pour la concertation avec les collègues (tout en apprenant cependant à ne pas perdre trop de temps en réunionite inutile et hypocrite). Et puis surtout, que vive la convivialité qui manque tant : Que les salles de professeurs s’équipent enfin de vrais cafés-bar et de salles de repos. Que les gymnases nous soient ouverts. Que les CDI (bibliothèques) deviennent de vrais lieux d’effervescence intellectuelle, richement dotés. Que chaque musicien (adulte ou enfant) puisse répéter sur place, pour que chaque établissement possède son orchestre ou sa fanfare, comme dans de tant de pays, sauf la France. Mon lycée : Sa fanfare. Sa scène théâtrale. Son potager autogéré. Son musée. Sa rédaction et son imprimerie ouvertes sur le quartier. Ségolène, si tu savais ! on ze webblog : http://lucky.blog.lemonde.fr
Fredo Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Une belle idée, qui me rappelle la série TV Boston College
Wallace Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Une précision : Ne médisons jamais des fonctionnaires au contact du public et au service des usagers : enseignants, infirmières, facteurs, conducteurs de bus, etc. C’est souvent par eux que la société continue à tenir debout. Mais en revanche, il y a certainement un vrai problème dont d’ailleurs les « libéraux » ne parlent jamais : la bombe à retardements qu’a constitué ces dernières années l’embauche de centaines ( ?) de milliers d’agents territoriaux dans les nouvelles administrations locales redondantes (et trop dépendantes d’un lien d’allégeance personnel avec les élus), comme les communautés de communes. Qui va payer ces carrières et ces retraites non provisionnées ? Pour quel service réel à la population ?… Justement, le libéralisme, consiste de mon avis, à constater l'incompétence de l'Etat dans ces domaines (Poste, hopitaux,…) et à penser que l'initiative privée serait bien plus compétente. Et puis il ne faut pas critiquer la poste, les chauffeurs de bus, et les enseignants, mais par contre feu à volonté contre l'administration territoriale ? Il y a un bimensuel, "la lettre du cadre territorial" (7 euros); je vous en recommande vivement la lecture; vous y apprendrez notamment, que l'administration territoriale, travail beaucoup sur la construction de Lycée et collège. Vous critiquez les liens étroits entre l'administration territoriale et les élus, sachez qu'elle est infime, si à chaque changement de président de région il fallait remplacer tous les attaché territoriaux, les rédacteurs territoriaux, et les administrateur, en fonction de la nouvelle couleure politique du président, un seul mandat(en terme de temps) ne sufirait pas pour un tel recrutement. En vérité il n'y a qu'une dizaine de fonctions qui dépendent du politique (chef de cabinet, directeur de cabinet, administrateur des services technniques….), dans l'administration territoriale. Et cette dépendance des plus hautes fonctions territoriales, avec le politique, m'apparait comme une hausse de la démocratie locale; mais cela fait peut être peur aux jacobins.
Calembredaine Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Une précision : Ne médisons jamais des fonctionnaires au contact du public et au service des usagers : enseignants, infirmières, facteurs, conducteurs de bus, etc. C’est souvent par eux que la société continue à tenir debout. Quand vous dite "la société", vous voulez dire l'Etat? Si Ségolène Royal a regretté que des profs travaillent le soir dans les boites à bac privées, elle n’a pas eu tort : Cela démolit très concrètement l’égalité républicaine qu’ils sont censés assurer. C’est une dérive habituelle dans le tiers-monde (car les salaires d’enseignants y sont trop faibles.) Ne le tolérons jamais en France. Vous voulez-donc interdire afin que ne subsiste aucune alternative? C'est le nivellement par le bas que vous souhaitez? Vous préférez supprimer les dernières chances de certains élèves sous prétexte d'autres n'ont pas les moyens de se payer des cours? Justement, le libéralisme, consiste de mon avis, à constater l'incompétence de l'Etat dans ces domaines (Poste, hopitaux,…) et à penser que l'initiative privée serait bien plus compétente. Pas du tout. Ce que tu décris est une conséquence observable de la libéralisation. On peut en être heureux mais ce n'est pas le "but" du libéralisme fondé sur la liberté et la propriété.
Largo Winch Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 C’est curieux. D’habitude, en tant que prof, je suis toujours scandalisé par les propos médiatiques qui s’essuient les pieds sur la prétendue fainéantise des enseignants. Pas moi, car c'est un fait. Il existe une forte proportion de fainéants dans l'EN (ce qui ne signifie pas que tout le monde l'est).Une précision : Ne médisons jamais des fonctionnaires au contact du public et au service des usagers Et pourquoi donc ? Le corporatisme dont la préoccupation n'est certainement pas la défense du "service des usagers", ça n'existe pas peut-être ?Si Ségolène Royal a regretté que des profs travaillent le soir dans les boites à bac privées, elle n’a pas eu tort : Cela démolit très concrètement l’égalité républicaine qu’ils sont censés assurer. C’est une dérive habituelle dans le tiers-monde (car les salaires d’enseignants y sont trop faibles.) Ne le tolérons jamais en France. Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Les profs doivent-être enchainés corps et âmes à la fonction publique ? Ils n'ont pas droit d'exercer leurs compétences en dehors de l'EN quand bien même celles-ci sont beaucoup mieux mobilisées et donnent des résultats beaucoup plus efficaces que dans le système bureaucratique public ? Dans le même ordre d'idées, doit-on interdire à un universitaire d'écrire des livres ? Parce que là aussi ça détruit l'égalité républicaine qu'il est censé assurer… Si Ségolène Royal a demandé plus de présence dans les lycées, elle n’a pas eu tort, non plus. J’ai choisi ce métier de prof pour sa liberté. Mais disons « banco » : Nous voulons bien assurer une présence horaire plus longue au lycée, notamment pour recevoir facilement des élèves en difficultés et des familles. Peut-être par volontariat contractuel.Mais en échange, qu’on nous donne de vrais bureaux individuels, dignes, avec les rangements efficaces et des connections internet. Nous pourrions y classer nos affaires encombrantes, recevoir nos collègues et partenaires, préparer nos cours sur place et corriger nos copies. Et simultanément contribuer à l’ambiance du bahut comme lieu de vie. Cela augmenterait la présence des adultes, ce qui est primordial. Cela donnerait du temps concret pour la concertation avec les collègues (tout en apprenant cependant à ne pas perdre trop de temps en réunionite inutile et hypocrite). Et puis surtout, que vive la convivialité qui manque tant : Que les salles de professeurs s’équipent enfin de vrais cafés-bar et de salles de repos. Que les gymnases nous soient ouverts. Que les CDI (bibliothèques) deviennent de vrais lieux d’effervescence intellectuelle, richement dotés. Que chaque musicien (adulte ou enfant) puisse répéter sur place, pour que chaque établissement possède son orchestre ou sa fanfare, comme dans de tant de pays, sauf la France. Mon lycée : Sa fanfare. Sa scène théâtrale. Son potager autogéré. Son musée. Sa rédaction et son imprimerie ouvertes sur le quartier. Ségolène, si tu savais ! Tout ce que tu dis là est intéressant. Mais ce n'est pas directement lié à la question du temps de travail. Tu procèdes ici plutôt à une remise en cause de l'organisation bureaucratique de l'EN…
xxc Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Peut-on être prof, mais d’accord avec Ségolène sur les 35 heures ? Oui, bien sûr. Dès lors qu'un prof est socialiste, je ne vois qu'est-ce qui pourrait l'empêcher d'adopter les idées socialistes de Mme Royal. (Je n'aime pas l'appeler Ségolène, ça lui donne un petit côté sympa qu'elle n'a pas.) En revanche, un prof libéral ne peut être que pour la libéralisation intégrale de l'enseignement. Il peut préférer l'école selon Mme Royal à l'école actuelle (de deux maux, il choisit celui qui lui semble le moindre), mais il ne peut pas être partisan de l'école selon Mme Royal.
h16 Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Son potager autogéré. Avec ou sans pesticide ? Avec ou sans OGM ? … Accessoirement, sera-ce encore un fil lancé par M. Douillard, publicité détournée pour son blog, auquel il ne participera plus ou viendra-t-il débattre avec nous ensuite ?
Ash Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Les profs doivent-être enchainés corps et âmes à la fonction publique ? On peut néanmoins remarquer que les entreprises font souvent signer un contrat d'exclusivité qui empêche leurs salariés d'aller travailler ailleurs. Mais de là à faire l'analogie avec des cours privés…
Apollon Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Accessoirement, sera-ce encore un fil lancé par M. Douillard, publicité détournée pour son blog, auquel il ne participera plus ou viendra-t-il débattre avec nous ensuite ? Pareil
Wallace Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Pareil En plus c'est un alter-mondialiste ?
Luc Douillard Posté 12 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 12 novembre 2006 Pas moi, car c'est un fait. Il existe une forte proportion de fainéants dans l'EN (ce qui ne signifie pas que tout le monde l'est). Et pourquoi donc ? Le corporatisme dont la préoccupation n'est certainement pas la défense du "service des usagers", ça n'existe pas peut-être ? Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Les profs doivent-être enchainés corps et âmes à la fonction publique ? Ils n'ont pas droit d'exercer leurs compétences en dehors de l'EN quand bien même celles-ci sont beaucoup mieux mobilisées et donnent des résultats beaucoup plus efficaces que dans le système bureaucratique public ? Dans le même ordre d'idées, doit-on interdire à un universitaire d'écrire des livres ? Parce que là aussi ça détruit l'égalité républicaine qu'il est censé assurer… Tout ce que tu dis là est intéressant. Mais ce n'est pas directement lié à la question du temps de travail. Tu procèdes ici plutôt à une remise en cause de l'organisation bureaucratique de l'EN…
Luc Douillard Posté 12 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 12 novembre 2006 Avec ou sans pesticide ? Avec ou sans OGM ?… Accessoirement, sera-ce encore un fil lancé par M. Douillard, publicité détournée pour son blog, auquel il ne participera plus ou viendra-t-il débattre avec nous ensuite ? Je suis favorable à ce qu'on favorise les passerelles entre les fonctionnaires de l'EN et les entreprises privées, et notamment que les profs puissent aller travailler dans le privé, voire créer des entreprises, tout en conservant la possibilité de revenir. Même chose pour les salariés et entrepreneurs qui aimerait tâter de l'enseignement. (Ceci sous conditions précises, pour éviter corruption et rabaissement qualitatif.) Mais pour autant, donner des cours privés quand on est enseignant du public, je trouve qu'il y a conflit d'intérêt. (Il n'en sera pas de même si l'on publie des ouvrages, des oeuvres artistiques, ou qu'on exerce toute sorte d'activité, même lucrative, dans un domaine disctinct de l'enseignement.)
xxc Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Je suis favorable à ce qu'on favorise les passerelles entre les fonctionnaires de l'EN et les entreprises privées, et notamment que les profs puissent aller travailler dans le privé, voire créer des entreprises, tout en conservant la possibilité de revenir. Même chose pour les salariés et entrepreneurs qui aimerait tâter de l'enseignement. (Ceci sous conditions précises, pour éviter corruption et rabaissement qualitatif.)Mais pour autant, donner des cours privés quand on est enseignant du public, je trouve qu'il y a conflit d'intérêt. (Il n'en sera pas de même si l'on publie des ouvrages, des oeuvres artistiques, ou qu'on exerce toute sorte d'activité, même lucrative, dans un domaine disctinct de l'enseignement.) Moi je trouve qu'il serait bien que les profs vivent dans le lycée pour éviter de se corrompre au contact du monde extérieur. Je pense qu'il serait bien qu'on leur interdise de regarder Cauet à la télé pour préserver un certain niveau intellectuel. Je pense qu'il serait bien que les profs soient astreints à un minimum de deux ou trois heures de sport par jour. Il faudrait leur interdire aussi de fumer, de manger gras et de picoler. Ça, ce sont les idées que j'ai sur les profs. Un autre jour, quand j'aurai le temps, je vous parlerai des idées que j'ai sur les policiers, les paysans, les chauffeurs de bus et joueurs de pétanque. Il est plus que temps que les gens désapprennent à vivre comme ils le veulent, et qu'ils apprennent à vivre comme je le veux.
Calembredaine Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Mais pour autant, donner des cours privés quand on est enseignant du public, je trouve qu'il y a conflit d'intérêt. Lequel?
DoM P Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 A mon avis, il faisait référence à un risque fantasmé que les profs trouvent intérêt à être mauvais en classe pour avoir plus de clients mauvais élèves dans le privé. J'ai connu nombre de mauvais profs n'ayant nul besoin de cette motivation.
Largo Winch Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Moi je trouve qu'il serait bien que les profs vivent dans le lycée pour éviter de se corrompre au contact du monde extérieur. Je pense qu'il serait bien qu'on leur interdise de regarder Cauet à la télé pour préserver un certain niveau intellectuel. Je pense qu'il serait bien que les profs soient astreints à un minimum de deux ou trois heures de sport par jour. Il faudrait leur interdire aussi de fumer, de manger gras et de picoler.Ça, ce sont les idées que j'ai sur les profs. Un autre jour, quand j'aurai le temps, je vous parlerai des idées que j'ai sur les policiers, les paysans, les chauffeurs de bus et joueurs de pétanque. Il est plus que temps que les gens désapprennent à vivre comme ils le veulent, et qu'ils apprennent à vivre comme je le veux. Tu es en forme !!
L'affreux Posté 12 novembre 2006 Signaler Posté 12 novembre 2006 Justement, le libéralisme, consiste de mon avis, à constater l'incompétence de l'Etat dans ces domaines (Poste, hopitaux,…) et à penser que l'initiative privée serait bien plus compétente. Non point. A constater l'inadéquation d'un monopole avec la demande des usagers. Ne pas confondre privatisation et libéralisation. Accessoirement, sera-ce encore un fil lancé par M. Douillard, publicité détournée pour son blog, auquel il ne participera plus ou viendra-t-il débattre avec nous ensuite ? Par contre j'ai l'impression que l'idéal libéral est bien (ou mieux) cerné. Ce qui est une bonne nouvelle.
Calembredaine Posté 13 novembre 2006 Signaler Posté 13 novembre 2006 A mon avis, il faisait référence à un risque fantasmé que les profs trouvent intérêt à être mauvais en classe pour avoir plus de clients mauvais élèves dans le privé. Si c'est la vraie raison, elle est complètement idiote: Qui serait assez bête pour payer les services d'un prof qui est la cause de l'échec?
Coldstar Posté 13 novembre 2006 Signaler Posté 13 novembre 2006 Si Ségolène Royal a regretté que des profs travaillent le soir dans les boites à bac privées, elle n’a pas eu tort : Cela démolit très concrètement l’égalité républicaine qu’ils sont censés assurer. C’est une dérive habituelle dans le tiers-monde (car les salaires d’enseignants y sont trop faibles.) Ne le tolérons jamais en France. Lire ça sur ce forum, retenez-moi je Si Ségolène Royal a demandé plus de présence dans les lycées, elle n’a pas eu tort, non plus. J’ai choisi ce métier de prof pour sa liberté. Mais disons « banco » : Nous voulons bien assurer une présence horaire plus longue au lycée, notamment pour recevoir facilement des élèves en difficultés et des familles. Peut-être par volontariat contractuel.Mais en échange, qu’on nous donne de vrais bureaux individuels, dignes, avec les rangements efficaces et des connections internet. Nous pourrions y classer nos affaires encombrantes, recevoir nos collègues et partenaires, préparer nos cours sur place et corriger nos copies. Et simultanément contribuer à l’ambiance du bahut comme lieu de vie. Voila déjà qui recoupe ce que je prédisais: si on leur "imposait" plus de présence, les professeurs commenceraient à discuter contreparties, ce qui est d'ailleurs bien normal. A voir ce que ça donnerait en terme d'efficacité… Si c'est la vraie raison, Elle ne l'est pas. Les profs de ces sociétés ne sont pas toujours enseignants, loin de là. Et lesdites sociétés n'affectent pas aux élèves des tuteurs qu'ils connaissent déjà. Ce problème d'aléa moral ne se réalisepas concrètement. En plus, même les profs ont une moralité
Luc Douillard Posté 13 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 13 novembre 2006 Je plussoie la question. Lequel ? Travailler pour un concurrent.
h16 Posté 13 novembre 2006 Signaler Posté 13 novembre 2006 Travailler pour un concurrent. Où est le problème ? Si nous avons le meilleur enseignement du monde, rien à craindre de la concurrence, non ? Et si ce n'est pas le cas, la concurrence permettra aux familles qui le pourront de mettre leurs moutards dans des établissements de meilleure qualité. Rien n'empêche de faire signer un contrat d'exclusivité au prof. Mais dans ce cas, il doit avoir des contreparties qui vaillent le coup et qui vaillent cette exclu (c'est comme cela que cela se passe dans n'importe quelle boîte privée).
Luc Douillard Posté 13 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 13 novembre 2006 Où est le problème ? Si nous avons le meilleur enseignement du monde, rien à craindre de la concurrence, non ? Et si ce n'est pas le cas, la concurrence permettra aux familles qui le pourront de mettre leurs moutards dans des établissements de meilleure qualité. Rien n'empêche de faire signer un contrat d'exclusivité au prof. Mais dans ce cas, il doit avoir des contreparties qui vaillent le coup et qui vaillent cette exclu (c'est comme cela que cela se passe dans n'importe quelle boîte privée). Tout-à-fait d'accord avec vous. La contrepartie peut être matérielle (un statut professionnel, des tickets de cantine, des perspectives d'avancement, etc) ou morale (la satisfaction gratuite de faire un métier utile et honnête).
Wallace Posté 13 novembre 2006 Signaler Posté 13 novembre 2006 Je suis favorable à ce qu'on favorise les passerelles entre les fonctionnaires de l'EN et les entreprises privées, Pourquoi, "favoriser", il n'y a qu'a laisser les enseigants libres, et les entreprises privées libres de les embaucher. Et c'est le cas. et notamment que les profs puissent aller travailler dans le privé, voire créer des entreprises, tout en conservant la possibilité de revenir. Même chose pour les salariés et entrepreneurs qui aimerait tâter de l'enseignement. Mais un prof, peut en l'état actuel du droit, partir vers le privé, absolument rien ne l'en empêche. Et il peut revenir, il suffit que le prof se mette "en disponibilité", comme ça s'il en a marre du privé il peut revenir dans l'EN; et tous les fonctionnaires peuvent en faire autant. Dautres part, les salariés et les entrepreneurs qui veulent tater de l'enseignement, il peuvent le faire très facilement, il suffit de passer les concours, et pour l'enseignement technnique je crois qu'à partir d'une certaine expérience on passe un concours différent, qui est facile. Quest ce que c'est que cette farce du cloisonnement étanche entre secteur privé et public ?
Luc Douillard Posté 13 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 13 novembre 2006 Justement, le libéralisme, consiste de mon avis, à constater l'incompétence de l'Etat dans ces domaines (Poste, hopitaux,…) et à penser que l'initiative privée serait bien plus compétente.Et puis il ne faut pas critiquer la poste, les chauffeurs de bus, et les enseignants, mais par contre feu à volonté contre l'administration territoriale ? Il y a un bimensuel, "la lettre du cadre territorial" (7 euros); je vous en recommande vivement la lecture; vous y apprendrez notamment, que l'administration territoriale, travail beaucoup sur la construction de Lycée et collège. Vous critiquez les liens étroits entre l'administration territoriale et les élus, sachez qu'elle est infime, si à chaque changement de président de région il fallait remplacer tous les attaché territoriaux, les rédacteurs territoriaux, et les administrateur, en fonction de la nouvelle couleure politique du président, un seul mandat(en terme de temps) ne sufirait pas pour un tel recrutement. En vérité il n'y a qu'une dizaine de fonctions qui dépendent du politique (chef de cabinet, directeur de cabinet, administrateur des services technniques….), dans l'administration territoriale. Et cette dépendance des plus hautes fonctions territoriales, avec le politique, m'apparait comme une hausse de la démocratie locale; mais cela fait peut être peur aux jacobins. Cher monsieur, permettez de vous suggérer trois sujets de réflexion : -1- Le degré de sincérité des concours de la fonction publique territoriale (sujet tabou) ; -2- Les critères d'embauche mis en rapport avec la capacité de l'embauché à faire du travail dissimulé (collage d'affiches, claque de meeting, surveillance bénévole des collègues, syndicats, associations et journalistes) ; -3- Le poids électoral montant des fonctionnaires territoriaux, relativement à l'abstentionnisme croissant des électeurs "normaux", désintéressés : Mettons qu'il y a 2 à 4000 personnels municipaux et paramunicipaux (sans compter les obligés subventionnés), dans une ville d'environ 100 000 habitants (c'est-à-dire en fait seulement 20 000 électeurs exprimés "utiles", au plus), multipliez ce chiffre de fonctionnaires par leur familles et entourages, et vous obtenez un socle compact de voix acquises d'avance, qui peut faire la différence dans la plupart des scrutins locaux (Encore un sujet tabou). Donc il est très rentable d'embaucher des fonctionnaires territoriaux sans aucune raison réelle de service du public, d'autant plus que c'est le contribuable qui paye. Conclusion : Il est inutile de critiquer le jacobinisme parisien, si c'est pour réinstaller des micro-jacobinismes locaux (micro-jacobinismes d'autant plus absolus qu'ils ne sont limités par aucun contre-pouvoir comme le seraient une presse indépendante régionale, une assemblée pluraliste et débattante ou encore une magistrature courageuse. Ceci s'appelle la féodalité, ou appropriation privée de la fiscalité, et n'a rien de libéral.)
Wallace Posté 13 novembre 2006 Signaler Posté 13 novembre 2006 Cher monsieur, permettez de vous suggérer trois sujets de réflexion : Merci pour la suggestion. -1- Le degré de sincérité des concours de la fonction publique territoriale (sujet tabou) ; Vous entendez quoi par "degré de sincérité" ? Dans ma formation, beaucoup de mes camarades se destinent à une carrière dans la territoriale, je vous assure que les concours de la territoriale se passent dans les mêmes conditions que ceux de la fonction publique d'Etat et hospitalière. Il n'y a rien de Tabou, de plus les jury d'admission comportent beaucoup de fonctionnaire d'Etat et il n'y a pas d'élus présents. -2- Les critères d'embauche mis en rapport avec la capacité de l'embauché à faire du travail dissimulé (collage d'affiches, claque de meeting, surveillance bénévole des collègues, syndicats, associations et journalistes) ; Affirmation gratuite et ridicule. Vous savez, la pluspart des élus proviennent de partis politiques et pr exemple, un président de région socialiste pour préparer sa campagne n'a pas besoins des cadres territoriaux pour faire coller des affiches les militants du comité local du PS s'en chargent très bien. -3- Le poids électoral montant des fonctionnaires territoriaux, relativement à l'abstentionnisme croissant des électeurs "normaux", désintéressés : Mettons qu'il y a 2 à 4000 personnels municipaux et paramunicipaux (sans compter les obligés subventionnés), dans une ville d'environ 100 000 habitants (c'est-à-dire en fait seulement 20 000 électeurs exprimés "utiles", au plus), multipliez ce chiffre de fonctionnaires par leur familles et entourages, et vous obtenez un socle compact de voix acquises d'avance, qui peut faire la différence dans la plupart des scrutins locaux (Encore un sujet tabou). Donc il est très rentable d'embaucher des fonctionnaires territoriaux sans aucune raison réelle de service du public, d'autant plus que c'est le contribuable qui paye. Quand on réussi un concours de la territoriale, on est sur une liste d'aptitude à la profession, et certains attendent longtemps avant de trouver une collectivité, si ce que vous dîtes était vrai, tous les fonctionnaire territoriaux seraient embauché d'office par les collectivités, si assoifées de fonctionnaires territoriaux comme vous le prétendez. Conclusion : Il est inutile de critiquer le jacobinisme parisien, si c'est pour réinstaller des micro-jacobinismes locaux (micro-jacobinismes d'autant plus absolus qu'ils ne sont limités par aucun contre-pouvoir comme le seraient une presse indépendante régionale, une assemblée pluraliste et débattante ou encore une magistrature courageuse. Ceci s'appelle la féodalité, ou appropriation privée de la fiscalité, et n'a rien de libéral.) La notion de "micro jacobinisme local", est assez interressante, et laisserait plus d'un constitutionnaliste perplexe. Bien sur qu'il y a des contres pouvoirs, le plus évident, est la chambre régionnale des comptes. C'est une armada de hauts fonctionnaires d'Etat, chargés de contrôler au centime près les comptes de la collectivité territoriale et de sévir en cas d'irrégularité. De plus lorsqu'une collectivité (région ou commune), dépense trop à tort et à travers elle est immédiatement placée sous tutelle. De plus un président de région ou un maire, ne peut se comporter en "petit roi", toutes les décisions font l'objet d'un contrôle "de légalité" exercé par le préfet, et s'il y a litige sur l'issue de ce contrôle, l'affaire se termine devant le juge administratif. Sur le plan politique, enfin, l'idée selon laquelle il n'y aurait pas de contre pouvoir est d'autant plus ridicule; il y a une presse régionnale indépendante, et le résultat des dernnières élections régionnales montre bien, que les élus locaux peuvent perdrent leurs places au profit de l'opposition, à tout moment.
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