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Je Crains Le Pire


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Eh voilà !

Les français ont visiblement été impressionné par le talent oratoire de Ségo, la finesse de son argumentation, la pertinence de ses points de vue et son esprit visionnaire pour sortir la France de la crise.

Evidemment, ca fait un peu flipper ce genre de news… Mais quand je vois que beaucoup d'entre vous n'apprécient pas plus Sarkozy que Ségolène, je perds un peu le fil…

De toute façon, Sarkozy va passer. Les français votent toujours pour celui qui a "le plus envie" de devenir président, donc Sarko. Peu importe le reste au fond, car aprés tout, Ségolène est moins dramatique que le début de campagne de Fabius, qui préparait visiblement une révolution néo-bolchévique.

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Les français ont visiblement été impressionné par le talent oratoire de Ségo, la finesse de son argumentation, la pertinence de ses points de vue et son esprit visionnaire pour sortir la France de la crise.
Ségoléne devant Sarko !

Ca y est !

Ségoléne devance Sarko au premier tour, et n'est plus qu'à un point de lui pour gagner au second tour. Voila résultat d'une politique de promesses vraiment de Gauche. Les vrais gens veulent que l'Etat leur donne de l'argent. Le reste ne les interesse pas. Alors il faut leur en donner. Les attaques de la Droite sur les prétendu gaffes de Ségo, son discours décliniste sur la dette, l'armée, la productivité, blablabla, le départ des entreprises du CAC40, l'immigration, le travail, bref son discours réactionnaire, cela ne marche pas. Les vrai gens le refuse. Ce qu'il veulent, c'est du fric.

La République est grande lorsqu'elle est proche des aspirations des vrais gens, qui sont, comme dit Ségo, les meilleurs experts d'eux même. Leur expertise confirme la mienne. Un grand désire de mieux partager les richesses dans ce pays. Bien sur, cette demande est légitime, et de Progrés ! Car enfin je demande ce qui pourrai bien justifier le refus de l'Etat de verser de l'argent à un Citoyens. Au dela des arguties juridiques, des situations ou des catégories, destiné à légitimer cette redistribution - peut être hypocritement, mais qu'importe-, chacun est fondé à réclamer sa part du gateau. La République est forte lorsqu'elle est Juste, et avec Ségoléne elle est plus forte qu'avec Sarko. Car Sarko, c'est le candidat des Riches, de ceux qui doivent par Solidarité se sacrifier et verser cette argent aux vrais Citoyens, via l'Etat. Or avec Sarko, les Riches ne veulent plus payer, on l'a bien vu avec Jonny Halliday. Ils preférent fuire la France ou frauder le fisc ! Cette mesquinerie est anti-Républicaine. Incompréhensible. Même si l'on prend 99,99% à un Riche, il lui reste toujours bien plus qu'à un RMIste ! Voila le résultat de l'individualisme libéral, qui ne pense qu'à son petit interet égoiste au lieu de se penser parti d'un tout et donc de penser d'abord à ce tout (Sans bien sur tomber dans le nationalisme et autre patriotisme fachoide, bien sur. Etre français, ca ne veut rien dire, ca ne doit vouloir rien dire. C'est de la Société dont on parle ici).

En plus, ce partage de Richesse va créer de la consomation, donc de la demande, donc de la croissance. C'est merveilleux de simplicité. Il faut vraiment sniffer du White-Spirit comme le font les Ultra-économistes pour mettre en doute ce carré vertueux. Ségoléne veut de plus créer de nouveaux emplois étatique, pour l'environement, qui ne sont pas délocalisable, payé par les Riches. Car les fonctionnaires ne sont pas délocalisable, M. Sarkozy ! Elle veut aussi faire de la Recherche, pour lutter contre le chomage. Car les PME ne font pas de recherche. Car elles ne sont pas Riches. Donc les Riches vont financer la recherche des PME. Et ca, ca va faire de l'emploi. Car un chercheur est un Riche, donc paye beaucoup d'impôt, donc relance la croissance. Et s'il trouve quelque chose, ca peut se vendre dans les 10 ans qui suivent. Ce triangle de croissance offre des opportunité de spirale productive. De toute façon, comme l'a dit Ségo, le simple fait de son election provoquera une vague de confiance, et donc d'investissement massif qui conduira rappidement au plein emploi.

Face au programme incompréhensible de sarkozy, Ségoléne à toute ses chances. Il faut qu'elle promette beaucoup pour être élus. Plein de gens votent uniquement pour celui qui fait le plus de promesse. Ils aditionnent, et vote pour celui qui leur promet de leur verser le plus d'argent, en nature ou espéce. En tous cas dans ma famille il y en a des comme ca. C'est un moyen simple d'évaluer une politique. Suffit de prendre l'argent ou il est, par exemple dans les superprofit de Total ou de Airbus. Au pire, on emprunte. De toute façon, l'importent c'est tout de même avant tout de battre la Droite, pour le reste, on verra aprés. Cette seule satisfaction vaudra bien à elle seule toutes les promesses non respectés.

http://pour-un-autre-monde.blogspot.com/20…vant-sarko.html

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Suite à son émission de tf1, elle remonte en flèche dans les sondages.

La prestation de la Royal aura été médiocre, mais comme tout le monde (journalistique) s'est employé à prétendre qu'elle s'était bien défendue (i.e. n'a pas fait de bourditudes) et qu'elle avait fait bonne impression, il fallait ensuite que des sondages (pas du tout choisis et pas du tout fabriqués à dessein) montrent une progressssssion géniale de la baronne du Chabichou.

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Est-ce que Sarkozy est déjà passé dans pareille émission? Je serais curieux de voir l'effet sondage.

Oui, c'est même lui qui a inauguré le bal de cette nouvelle émission de TF1. Sans parler du contenu, je lui ai au moins trouvé le mérite de réponses simples et franches. Alors que là… J'ai eu l'impression qu'elle répétait la même chose, répondant sur douze sujets après une question précise. Et ça, encore quand j'arrivais à comprendre de quoi elle parlait. Ce doit être moi, j'étais un peu fatigué aussi…

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Cette bonne femme est vraiment lamentable.

Et que je te fais un petit sanglot fémino-victimaire, et que je te "compatis" avec les pauv'z'handicapés… J'ai failli vomir quand j'ai vu comme elle s'est pressé auprès du guignol en chaise roulante, sans doute pour aller l'aider à se moucher (ses bras avaient l'air de fonctionner pourtant…)

Seul moment hyper-drôle, lorqu'elle s'est présentée avec bravitude comme un exemple de la réussite de l'école républicaine. Tu l'as dit poufiasse ! :icon_up:

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Cette bonne femme est vraiment lamentable.

Et que je te fais un petit sanglot fémino-victimaire, et que je te "compatis" avec les pauv'z'handicapés… J'ai failli vomir quand j'ai vu comme elle s'est pressé auprès du guignol en chaise roulante, sans doute pour aller l'aider à se moucher (ses bras avaient l'air de fonctionner pourtant…)

Seul moment hyper-drôle, lorqu'elle s'est présentée avec bravitude comme un exemple de la réussite de l'école républicaine. Tu l'as dit poufiasse ! :icon_up:

D'autant que son soi-disant passé de petite fille pauvre est très largement exagéré. Je me demande d'ailleurs pourquoi elle n'a pas ajouté que son père la battait et que sa mère faisait des ménages le jour et des manèges la nuit pour pimenter un peu son récit bidon…

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D'autant que son soi-disant passé de petite fille pauvre est très largement exagéré. Je me demande d'ailleurs pourquoi elle n'a pas ajouté que son père la battait et que sa mère faisait des ménages le jour et des manèges la nuit pour pimenter un peu son récit bidon…

Son père la battait nécessairement puisqu'il était militaire. Sinon, pour les curieux:

La jeunesse cachée de Ségolène Royal

par Elise Karlin

Paru dans L'Express du 02/11/2006

Ségolène Royal a toujours dit que son enfance n'avait pas été heureuse. En butte aux exigences d'un père autoritaire et traditionaliste, elle s'est construite dans la rébellion, façonnant, au fil du temps, la légende d'une «Cosette» de Lorraine portée par une volonté farouche d'échapper à sa condition. Il y un mois, L'Express dévoilait les blessures secrètes de l'enfant Nicolas Sarkozy, pour tenter d'éclairer l'adulte d'aujourd'hui. De même, sous la carapace de Marie-Ségolène, fille de militaire, quatrième d'une fratrie de huit, sauvée par l'école d'un destin tout tracé, perçait déjà Ségolène Royal, candidate à l'investiture pour l'Elysée.

l fait si froid, ce matin de janvier 1965, que l'encre a gelé dans les encriers. Impossible de commencer la dictée! Transie sous sa blouse légère, Marie-Ségolène Royal range les plumes Sergent-Major. D'un geste, elle écarte la feuille de buvard qui évite les éclaboussures, soleils noirs éclatés au hasard du papier. L'exercice est reporté après midi, le temps que le poêle se remette à chauffer. A tour de rôle, les adolescentes viennent y glisser le charbon - les semaines où elles portent le tablier rose, il faut prendre bien garde à ne pas se salir.

Par la fenêtre, la cour est blanche encore du givre de la nuit. Pour tenter d'oublier le froid qui mord le bout des doigts et pique les pieds malgré les gros souliers, les jeunes filles ont le droit d'enfiler des chaussons. C'est peu dire que l'hiver est rude à Charmes, ce gros bourg du cœur des Vosges! «L'âme ancienne de la Lorraine», exaltée par Maurice Barrès, s'étiole le long des plaines grises. Les champs de pommes de terre dessinent l'horizon, interminables limbes de glaise que percent les tubercules jaunes.Dans la petite salle de classe, assise sagement parmi les premiers rangs, Marie-Ségolène frissonne. Toute fine du haut de ses 13 ans, elle guette les soupirs de la lente combustion du foyer. Comme chaque jour, avant d'arriver, elle a fait sa toilette à l'eau froide et s'est changée sous l'édredon, profitant un dernier instant de la tiédeur des draps. Le chauffage? Il n'est jamais allumé dans les chambres. Ce n'est pas un problème d'économies, c'est une question de principes: pour le père de Marie-Ségolène, «tout ce qui n'est pas nécessaire est superflu», résume Daniel Bernard dans Madame Royal (Jacob-Duvernet).

Jacques Royal, ancien officier d'artillerie, ne plaisante pas avec la discipline. Il n'élève pas une fratrie, il éduque des enfants de troupe. Son épouse, Hélène Dehaye, lui en a donné huit en neuf ans: Marie-Odette, Marie-Nicole, Gérard, Marie-Ségolène, Antoine, Paul, Henry et Sigisbert. Sur les clichés aux bords dentelés, les petits sont souvent dans les bras des grandes. On met une jolie robe pour la photo et on sourit à l'objectif.

Marie-Ségolène Royal naît à Dakar, le 22 septembre 1953. Après l'Afrique, la Martinique: au gré des affectations du lieutenant Jacques Royal, la famille profite du climat et des privilèges dont jouissent les expatriés. Les maisons sont spacieuses, Hélène a du personnel, des nounous pour les enfants. A la Martinique, ceux-ci vont «au Couvent», une institution privée d'excellente réputation. Le jeudi après-midi, ils fréquentent les goûters d'anniversaire de leurs camarades de classe. Au début des années 1960, la famille s'installe à Chamagne, un village de 400 âmes sis au nord-est d'Epinal. Le berceau de la lignée paternelle.

Les garçons serviront la patrie; les filles, leurs époux

Là encore, la place ne manque pas dans la grande maison d'angle, avec ses 10 pièces sur trois étages, ses hautes fenêtres, son garage pour l'estafette et sa cour intérieure. L'été, un arbre y apporte un peu d'ombre. Le jardin est en contrebas, de l'autre côté de la rue. En partie dissimulée par le lierre qui couvre la façade, au-dessus de la porte d'entrée, une plaque de bronze indique la route de Saint-Germain. Derrière la grille en fer forgé, entre deux persiennes de bois blanc, une Vierge de porcelaine embrasse son enfant. Cet ancien pavillon de chasse des ducs de Lorraine assure aux Royal le statut de notables, conforté par l'achat d'une télévision et d'une machine à laver. D'autant que, pour les vacances, la nichée prend ses quartiers au bord de la mer, dans le Calvados, chez les grands-parents Dehaye.

Mais jamais, à Chamagne, elle ne retrouvera la douceur des colonies. Revenu à la vie civile, l'ex-lieutenant-colonel s'applique à transmettre à ses enfants les valeurs auxquelles il croit - ordre, discipline, honneur - dans une France qui lui échappe. Premier enfant d'une famille de huit, lui-même s'est toujours conformé aux attentes de son père, le général Florian Royal, jusqu'à s'engager dès 1939. Il a tout juste 19 ans. Immédiatement fait prisonnier, il assiste, impuissant, à l'invasion nazie. La paix revenue, il choisit, comme Florian, d'embrasser la carrière militaire. Mais, du combat, lui ne connaîtra que les défaites, du naufrage de Diên Biên Phu, en 1954, au «désastre» algérien, en 1962.

Humilié, désemparé, convaincu d'avoir été floué, Jacques Royal obtient une mise à la retraite anticipée et range définitivement des médailles qu'il refuse désormais d'épingler à sa poitrine. Contre un général de Gaulle qu'il exècre, il vote Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l'Algérie française, à l'élection présidentielle de 1965. Lorsqu'il croise son frère Pierre Royal, militaire de carrière lui aussi, les deux hommes ne parlent jamais de leurs enfants. Ils préfèrent évoquer leurs «campagnes» et les souvenirs heureux au service de la France.

Dépassé par une société dont il a le sentiment de ne plus maîtriser les codes, Jacques Royal se transforme en despote. Cet homme au regard vif qui sourit sous sa moustache, cet amateur d'histoire cultivé, latiniste et germanophone, féru de chant grégorien, impose à sa propre famille l'obéissance qui, pense-t-il, lui permettra d'assurer la pérennité de ses certitudes. L'éducation des garçons lui tient particulièrement à cœur; il est convaincu de préparer la relève pour un monde en déshérence.

Les garçons, sans discussion, serviront la patrie; les filles, elles, serviront leurs époux, ce qui n'exige ni la même attention ni la même sévérité: Jacques Royal a la claque facile, mais c'est à ses fils qu'il réserve le «cabinet noir» et les heures d'enfermement, poings serrés, dans l'obscurité de la cave. Une mauvaise bêtise mérite la tonte «à l'œuf», signe extérieur de pénitence. A table, les desserts sont supprimés et les sucreries interdites. On soupe en silence après le bénédicité. Les enfants ne ratent ni les vêpres ni la messe du dimanche. Ils y arrivent en rang, traversent au pas les quelques mètres qui séparent la maison de l'église du village. Jacques Royal avance en tête, raide dans ses bottes d'équitation. Les femmes s'installent à gauche de la nef, et les hommes à droite. A l'intérieur, obligation d'ôter les bonnets de laine rouge, couvre-chefs tricotés par Hélène. Plus tard, au collège, quand il faudra répondre à la question «profession de la mère», Marie-Ségolène trouvera toujours incongru d'écrire «sans», au regard des heures interminables qu'Hélène a passées à laver, à ranger, à cuisiner, à nettoyer, à broder…

«C'est la meilleure de mes enfants!»

Quatrième de la fratrie, la fillette supporte mal l'inégalité de sa condition, quand ses deux sœurs paraissent se résoudre aux diktats paternels. Plus rétive à l'autorité, plus secrète, heurtée au plus profond par l'apprentissage de la soumission, elle s'interroge très tôt sur l'origine des principes de cette éducation dont elle souffre: «Pourquoi les hommes et les femmes n'ont-ils pas les mêmes droits, selon les Evangiles, alors que nous sommes tous enfants de Dieu?» demande-t-elle au curé de Chamagne. Daniel Bernard, dans Madame Royal, raconte l'embarras du père Chevrier devant cette révolte féministe d'une enfant de 12 ans: «L'homme et la femme sont égaux devant Dieu, ce qui n'empêche pas la femme d'avoir ses qualités propres, tente d'expliquer l'homme d'Eglise. L'éducation des enfants et les soins aux malades conviennent mieux à sa nature que les travaux de force ou le maintien de l'ordre.»

La démonstration ne convainc pas la petite, de plus en plus prompte à la révolte. Elle n'en veut pas, de cet avenir, de ce destin en sous-main, de ce rôle d'épouse dévouée écrasée par les contraintes ménagères auquel elle est promise. L'instruction ne suffit pas - un diplôme de chimie n'a pas préservé Hélène de la tyrannie domestique. Pour échapper à la condition maternelle et aux desseins paternels, Marie-Ségolène le comprend très tôt: de longues études sont la voie unique qui conduit à l'indépendance financière.

Elle se distingue dès la petite école, liberté arrachée à un univers de servitudes. Jacques Royal en tire une réelle fierté: «C'est une surdouée», ou encore, «la meilleure de mes enfants!» n'hésite-t-il pas à affirmer. Au point d'aller contre l'avis de la directrice du collège de Charmes, qui s'oppose à l'inscription en cinquième de la petite Royal au prétexte que le niveau du cours martiniquais d'où elle vient serait inférieur à celui de l'institution vosgienne! Pour Jacques Royal, qui a obtenu l'épreuve écrite du concours de Polytechnique juste avant de partir au front, la réussite scolaire n'est pas un vain succès. L'admiration, parfois, pallie les démonstrations impossibles d'amour paternel. L'année de ses 15 ans, Marie-Ségolène obtient de son père qu'il l'inscrive à l'internat de l'institution Notre-Dame d'Epinal. C'est un aller dont elle seule sait déjà qu'il sera sans retour.

En septembre 1969, le jour de la rentrée, les lycéennes sont convoquées dès 8 heures par l'une des chanoinesses de Saint-Augustin qui veillent sur ces demoiselles. Interloquées, elles s'entendent rappeler les gestes à éviter en présence des garçons, qui, pour la première fois, vont partager la classe. A la fin du long monologue de l'enseignante, les jeunes gens arrivent enfin. Ils sont 3, pour 34 filles. Echaudée par l'autoritarisme paternel et le sentiment de supériorité qu'elle croit inhérent au sexe opposé, Marie-Ségolène, «Marie-Ségo» comme l'appellent souvent ses camarades, se tient à l'écart. Elle est jolie pourtant, le front haut, les yeux clairs, et ses cheveux, qu'elle dénoue parfois, si longs qu'elle doit les relever pour ne pas s'asseoir dessus.Bien sûr, elle aussi «monte à Saint-Jo», l'institution Saint-Joseph, qui accueille les garçons, plus haut dans la rue, voir un Fritz Lang aux séances du ciné-club. Simplement, elle n'est pas du genre à se laisser embrasser au détour d'un couloir. Et l'invasion bruyante du dortoir des filles ne l'a jamais amusée. Plus tard, elle éconduit très fermement le frère d'une de ses amies. Mlle Royal travaille.

Son premier meeting politique : Rocard

Prude, peut-être, mais pas bégueule: elle sait apprécier le monbazillac que Dominique, la fille d'un négociant en vins, ouvre en cachette pour son anniversaire. Au douzième coup de minuit, des ombres en chemise déjouent dans un frôlement la surveillance des sœurs, étendent les couvre-lits sur les tables de chevet, sortent les petits-suisses qu'elles ont chipés à la cuisine et trinquent à l'amitié en étouffant leurs rires. Demain matin, il faudra que chacune ait regagné son lit avant la cloche du réveil.

Cette insouciance, Marie-Ségolène n'en partage que l'apparence. Elle ne se livre pas, close de l'intérieur sur ses douleurs d'enfance. D'elle, personne ne sait rien, ou si peu. Juste qu'elle veut faire «Sciences Po.», comme elle l'écrit dans le petit journal ronéotypé que sa classe rédige pour l'enterrement du «père Cent», rituel désuet des terminales au centième jour qui précède le bachot: la nuée profite d'une grille ouverte, s'éparpille dans les cris. Rendez-vous au café du Commerce, imaginer le futur dans les volutes des cigarettes! Il faudra l'intervention des parents pour éviter aux filles d'être mises à pied…

Jacques Royal n'en saura rien. Jacques Royal ne sait pas que sa fille est allée écouter l'un des leaders socialistes du moment, Michel Rocard, en meeting à Epinal, ni qu'elle se passionne pour les apparitions télévisées de la journaliste Françoise Giroud. Jacques Royal ne sent pas que, à leur manière, les sœurs initient la jeune femme au progressisme. Et s'il arrive à Marie-Ségolène d'évoquer chez elle la convention Saint-Vincent-de-Paul, à laquelle elle participe le jeudi après-midi en visitant des personnes âgées, Jacques Royal ne comprend pas que ces activités caritatives sont avant tout l'occasion d'échapper au quotidien. Très pointilleux sur une instruction religieuse dont il n'est pas entièrement satisfait, le père impose à sa fille un rattrapage dominical auprès du curé de Chamagne. Sans se douter que cet acte d'autorité est l'un des derniers.

Marie-Ségolène Royal, contre toute attente, obtient l'autorisation de poursuivre ses études à la faculté de Nancy. Elle s'inscrit en sciences économiques comme d'autres font leur droit, sans savoir exactement pourquoi. Tout ce qui l'éloigne du joug paternel mérite d'être vécu. En butte à cette volonté farouche d'émancipation, Jacques Royal se détourne peu à peu de sa cadette, plus investi désormais dans ses activités de représentant de commerce et ses fonctions d'adjoint au maire de Chamagne. Mais sa vie, si méthodiquement ordonnée, se délite entre ses doigts: ses enfants si durement soumis, sa femme, si docile - personne n'échappe à la chute des corps. Hélène, que même les absences de l'époux n'avaient pas détournée des règles imposées, rechigne désormais à obéir encore. Dans un sursaut, elle menace de partir. En réponse, Jacques Royal lui envoie un huissier pour lui signifier la séparation. Humiliée, elle s'enfuit en vélo, sous la neige - c'est sa fille qui racontera l'échappée, vingt ans plus tard.

Attali veut Hollande, il accepte Royal

Sans le sou, vingt ans d'une vie froissés dans un petit baluchon, Hélène Dehaye débarque à Nancy, désavouée par ses propres parents et par son beau-père, le général Florian Royal. Libre! Elle fait des ménages pour survivre, s'endort certains soirs au hasard des bancs publics. Grâce à un héritage, elle quitte enfin la Lorraine pour retourner en Normandie, ignore Jacques Royal, qui lui fait porter la responsabilité de la faute. Fidèle à sa foi, il refuse de divorcer, de verser une pension alimentaire ou de financer les études de ses enfants. En 1972, à 19 ans, c'est Marie-Ségolène qui, au côté de sa mère, assigne son père en justice, déterminée à le faire payer. Aussi tenace et volontaire que lui, paradoxalement si semblable à cet homme dont elle exige réparation pour une vie sans tendresse…

Elle l'emporte au terme de longues années de procédure, à la veille de la mort de Jacques Royal. Reclus dans sa maison de Chamagne, rongé par un cancer du poumon, physiquement et moralement déchu, il s'éteint à l'été 1981, sans avoir revu 6 de ses 8 enfants que Marie-Ségolène a convaincus de prendre fait et cause pour leur mère. Ils sont tous là, pourtant, le jour de l'enterrement, réunis autour de l'aumônier militaire qui célèbre les obsèques. Marie-Odette, Marie-Nicole, Gérard, Antoine, Paul, Henry, Sigisbert et… Ségolène. Quelque temps plus tôt, la jeune femme a abandonné son nom de naissance, conservant, malgré son ressentiment, le patronyme de ce père qu'elle combat.

Elle vit à Paris depuis qu'elle a réussi Sciences po, dans une chambre du Quartier latin qu'elle partage avec un amoureux. En 1978, portée par la cause féministe, elle adhère au Parti socialiste, à la section du VIe arrondissement. Un peu moins «province» dans sa mise, la jeune femme continue de fréquenter ses amis de Nancy, avec lesquels elle se sent à l'aise, sans qu'ils percent jamais l'étendue du déchirement familial. Elle s'y prend à deux fois pour intégrer l'ENA. S'y distingue, racontent Marie-Eve Malouines et Carl Meeus dans La Madone et le Culbuto (Fayard), refusant de participer au pot commun chargé de pallier les inégalités de traitement de hauts fonctionnaires stagiaires: qui l'a aidée, elle, aux heures sombres de sa longue bataille solitaire?

L'un de ses condisciples trouve cependant grâce à ses yeux. C'est ainsi qu'un matin les copains de François Hollande prennent conscience de la présence de Ségolène. Fils d'un médecin rouennais et d'une assistante sociale, grand joueur de foot, lui est aussi enjoué qu'elle est sur la réserve. Qu'importe - le couple fonctionne depuis dans un respect mutuel qui ne laisse pas de la séduire. C'est François Hollande, tout jeune magistrat de la Cour des comptes, que repère d'abord Jacques Attali, «conseiller spécial» du candidat à la présidence de la République François Mitterrand. Dans cette gauche en ébullition, qui prépare l'alternance avec des ardeurs d'adolescente, les têtes bien faites sont une denrée précieuse. Attali veut Hollande, il accepte Royal. Les deux sont chargés d'élaborer des notes, notamment pour préparer les négociations sur les nationalisations promises dans les 110 propositions du bretteur socialiste. Le 10 mai 1981, c'est encore ensemble qu'ils intègrent l'Elysée, dans les bagages du conseiller. L'avenir leur appartient.A quelques centaines de kilomètres à l'est, dans les faux plats des collines vosgiennes, un homme affronte la fin d'un monde. Terrassé par la maladie et la ténacité d'une jeune femme qui s'est construite tout entière en s'opposant à lui.

http://www1.lexpress.fr/info/france/dossier/segoleneroyal/dossier.asp?ida=453683&p=1

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Et que je te fais un petit sanglot fémino-victimaire, et que je te "compatis" avec les pauv'z'handicapés… J'ai failli vomir quand j'ai vu comme elle s'est pressé auprès du guignol en chaise roulante, sans doute pour aller l'aider à se moucher (ses bras avaient l'air de fonctionner pourtant…)

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Il va falloir s'y faire : Ségolène a de grande chance d'être élue président.

Je constate qu'elle a très bien réussi à énerver ses adversaires. Bien joué.

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Il est bien Charles Legrand. Isn't it ?

C'est du second degré non ? J'ai du mal à croire que l'intellect humain peut descendre aussi bas naturellement.

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C'est du second degré non ? J'ai du mal à croire que l'intellect humain peut descendre aussi bas naturellement.

Je me pose la question depuis pas mal de temps. Si c'est un fake, c'est fort bien fait. Ceci dit, j'ai connu et connais un certain nombre de zozos qui ressemblent trait pour trait à Charles Legrand.

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Oui, c'est même lui qui a inauguré le bal de cette nouvelle émission de TF1. Sans parler du contenu, je lui ai au moins trouvé le mérite de réponses simples et franches. Alors que là… J'ai eu l'impression qu'elle répétait la même chose, répondant sur douze sujets après une question précise. Et ça, encore quand j'arrivais à comprendre de quoi elle parlait. Ce doit être moi, j'étais un peu fatigué aussi…

Surtout qu'elle n'était pas contrariante: elle n'a pris personne à rebrousse-poil.. C'en était blasant..

Sarko a eu le mérite d'être plus clair et de tenir des positions de manière plus ferme lors de l'émission.

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C'est comme ca qu'on justifie de fermer les frontieres. Accepter une loi liberticide sous pretexte qu'elle tempere une autre loi liberticide est immoral. Il n'y a pas de raison de sacrifier les etudiants en medecine sous pretexte que d'autres personnes (l'Etat) ont decide de socialiser l'education.

Et en quoi est-ce moins immoral que de sacrifier des travailleurs pour que des gens qui ont envie de faire médecine sur le dos des autres puissent le faire ?

Il est bien là le pb, dans les deux sens, il y a des gens violés. Quel est le critère qui permet de choisir entre deux viols lequel serait le "moins pire" ?

La réponse facile est : libéralisons l'école, ça je suis d'accord.

mais si on en est pas là, on fait quoi ? on accepte le vol des travailleurs au profit d'étudiants ? ou on accepte de sacrifier les étudiants pour pas que les travailleurs se fassent voler ?

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mais si on en est pas là, on fait quoi ? on accepte le vol des travailleurs au profit d'étudiants ? ou on accepte de sacrifier les étudiants pour pas que les travailleurs se fassent voler ?

Question déjà posée et réponse déjà donnée:

- Un examen pour l'entrée dans les facultés publiques

- Une libéralisation du secteur avec autorisation d'ouvrir des fac de médecine privée.

Je ne vois pas en quoi ces points poseraient problème, tout le monde critique le temps perdu en fac de médecine avant le concours en fin de première année. En outre, l'examen d'entrée permettrait de grandes économies.

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Question déjà posée et réponse déjà donnée:

- Un examen pour l'entrée dans les facultés publiques

- Une libéralisation du secteur avec autorisation d'ouvrir des fac de médecine privée.

Je ne vois pas en quoi ces points poseraient problème, tout le monde critique le temps perdu en fac de médecine avant le concours en fin de première année. En outre, l'examen d'entrée permettrait de grandes économies.

Comme l'a dit je ne sais plus qui, le bac devait représenter cet examen d'entrée dont vous parlez.

soit on supprime le bac et on met un examen d'entrée sous le contrôle des facs (rendue autonomes bien sûr), soit on remet le bac au niveau.

mais il est totalement idiot d'avoir un bac et un examen d'entrée, ça fait double emploi.

Je suis plutôt favorable à l'examen d'entrée plutôt qu'au bac, car avec un examen sous la responsabilité des facs, elles seraient plus responsables pour faire en sorte que le niveau soit correct, car elles auraient à subir les élèves qui entreraient chez elles.

Alors qu'aujourd'hui, les lycées se foutent de donner le bac à tout le monde, ce n'est pas eux qui auront à gérer des armées d'ignorants.

En terme d'incitations, c'est même plutôt le contraire, les lycées veulent se débarrasser au plus vite de leurs élèves, et donc l'administration est plutôt favorable à le donner à tout le monde.

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Comme l'a dit je ne sais plus qui, le bac devait représenter cet examen d'entrée dont vous parlez.

soit on supprime le bac et on met un examen d'entrée sous le contrôle des facs (rendue autonomes bien sûr), soit on remet le bac au niveau.

mais il est totalement idiot d'avoir un bac et un examen d'entrée, ça fait double emploi.

Tout d'abord, je ne parlais que de la fac de médecine où la sélection à l'entrée serait probablement acceptée contrairement à l'université où des crétins pseudo étudiants syndiqués empêchent toute réforme.

Quant au bac, il est trop généraliste pour servir d'examen d'entrée.

Il faudrait savoir ce que vous voulez: le changement en douceur que vous préconisez, auquel cas, l'examen en plus du bac est une solution ou bien une solution plus cohérente mais plus brutale qu'appellent les libertariens de leurs voeux?

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Tout d'abord, je ne parlais que de la fac de médecine où la sélection à l'entrée serait probablement acceptée contrairement à l'université où des crétins pseudo étudiants syndiqués empêchent toute réforme.

Quant au bac, il est trop généraliste pour servir d'examen d'entrée.

Il faudrait savoir ce que vous voulez: le changement en douceur que vous préconisez, auquel cas, l'examen en plus du bac est une solution ou bien une solution plus cohérente mais plus brutale qu'appellent les libertariens de leurs voeux?

effectivement, on a toujours le pb de définition du contexte de la discussion.

Dans une perspective de changement en douceur on peut avoir le bac et l'examen d'entrée.

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La sélection en imposant un examen d'entrée serait effectivement un bon moyen et permettrait de supprimer le numérus clausus. Seulement, dans l'attente du libéral providentiel qui sauvera la France du malheur…

Il y a env. 10 ans, l'entrée en UFR STAPS (la fac de sports) était soumise à une sélection, tests écrits et épreuves sportives. Je me souviens que des étudiants recalés avaient portés l'affaire en justice sous pretexte que l'accès à l'université française devait etre libre (il l'était dans les autres matières comme le droit, la psy etc).

Si mes souvenirs sont bons, ils ont gagné et n'importe quel bachelier pouvait commencer des études dans les filières sportives..

En 10 ans, cela a surement changé.

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Il y a env. 10 ans, l'entrée en UFR STAPS (la fac de sports) était soumise à une sélection, tests écrits et épreuves sportives. Je me souviens que des étudiants recalés avaient portés l'affaire en justice sous pretexte que l'accès à l'université française devait etre libre (il l'était dans les autres matières comme le droit, la psy etc).

Si mes souvenirs sont bons, ils ont gagné et n'importe quel bachelier pouvait commencer des études dans les filières sportives..

En 10 ans, cela a surement changé.

Oui, une de mes camarades de classe avait choisi de faire staps aussi (un choix étonnant!), en 1999 (année de notre bac), et effectivement il n'y avait pas de sélection. Je pense que ça doit toujours être le cas aujourd'hui.

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Techniquement je crois qu'ils avaient raison, s'il n'y en a pas ailleurs pourquoi sélectionner en sport ? Auquel cas il suffirait de les former dans plusieurs matières et mettre les épreuves et tests sportifs au concours d'un Capes.

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Il y a env. 10 ans, l'entrée en UFR STAPS (la fac de sports) était soumise à une sélection, tests écrits et épreuves sportives. Je me souviens que des étudiants recalés avaient portés l'affaire en justice sous pretexte que l'accès à l'université française devait etre libre (il l'était dans les autres matières comme le droit, la psy etc).

Si mes souvenirs sont bons, ils ont gagné et n'importe quel bachelier pouvait commencer des études dans les filières sportives

Et aujourd'hui, ce sont les même qui manifestent et recommencent à porter plainte parce que l'état ne les embauche pas dans l'EN. Il n'y a pas assez de postes, paraît-il… 50 000 profs de sport, pourtant, ça doit être facile à planquer dans une administration pareille, non ? Je crois me souvenir qu'ils ont au bas mot 32 000 emplois fictifs, alors quelques profs de sport de plus…

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