Coldstar Posté 25 octobre 2008 Signaler Posté 25 octobre 2008 (badurl) http://www.amazon.fr/Apr%C3%A8s-d%C3%A9mocratie-Emmanuel-Todd/dp/2070786838/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1224891393&sr=8-1 (badurl) Non, je n'ai pas utilisé bad URL à la place de la balise Amazon par erreur. Je ne mets pas la balise parce que de toute façon, aucun libéral digne de ce nom n'achétera ce caca fumant. Bon, je l'admet, je n'ai pas lu ce livre même pas encore paru. Donc je base mon opinion sur autre chose. Cette interview. Morceaux choisis. Attention, haute voltige intellectuelle. Citation Taper sur Nicolas Sarkozy est une activité saine, morale et satisfaisante, mais il ne faut pas s'arrêter là. Il faut bien comprendre qu'il n'a pas été élu en dépit de ses défauts mais grâce à eux. Et s'il m'intéresse, comme chercheur, c'est parce qu'il est un concentré des tendances mauvaises qui travaillent la société française. Citation Je m'intéresse à ce qui se passe effectivement, le taux de mariages mixtes, le niveau réel de pratique religieuse. Il est vrai qu'on n'a pas d'enquête bien faite depuis 1992. Mais je sais que le taux de mariages mixtes est une variable à très forte inertie. Et je sais aussi que lorsqu'une bande mêlée, de toutes les couleurs, caillasse la police, c'est que l'assimilation fonctionne, fût-ce sur un mode négatif. Les valeurs égalitaires sont toujours ancrées dans la société. Citation J'aimerais que les intellectuels et les politiques français s'intéressent un peu moins à l'islam et au football, un peu plus au libre-échange et aux délocalisations qui détruisent la vie des gamins de banlieue Citation Le problème fondamental de la démocratie, c'est que la classe politique refuse de mettre en question le libre-échange, ce qui mène à la baisse des revenus, à la montée des inégalités, bref à une baisse du niveau de vie pour le plus grand nombre . Et désormais à l'insuffisance de la demande, à la crise financière et à la récession. Jusqu'à présent, une démocratie de manipulation a animé, de plus en plus difficilement, un pseudo- débat politique. Maintenant, il va falloir choisir : une ethnicisation de la démocratie française me paraît assez peu probable. La séquence « appauvrissement des jeunes diplômés-luttes de classes immatures-poussée autoritaire et, ultimement, perversion ou suppression du suffrage universel » est déjà plus vraisemblable. Le PC est mort, mais Marx revient. Bonaparte aussi, malheureusement. Toutefois, il existe une chance de sortir par le haut de la course dépressive de la demande et des salaires : cette solution, européenne et non nationale, c'est le protectionnisme. Mais la crise financière rapproche l'heure du choix. Et celle du jugement. Citation Face à la narcissisation des comportements, l'adoption d'un protectionnisme coopératif, mis en oeuvre au niveau d'un collectif supranational, délivré de tout mythe fondateur ethnique ou étatique, montrerait que nous sommes passés à un état supérieur de la conscience humaine et du développement historique. Miam. Mon opinion sur cette interview, vaut sans doute pour nombre de ses collègues: il y a des observations pas trop idiotes quant il s'agit de pur constat de l'un ou l'autre fait social: déclinisme culturelle extrapolé, narcissisation des comportements, fétichisme islamophobe… En revanche, dès qu'il s'agit d'entrer dans un processus explicatif causes-conséquences, on se prend en pleine poire tous les poncifs du catéchisme collectiviste et altercomprenant, peu importe la recherche de la vérité et de solutions réalistes. Je vous laisse vous déchaîner sur ce nonosse
Sous-Commandant Marco Posté 25 octobre 2008 Signaler Posté 25 octobre 2008 Qu'attendre de mieux de la part de quelqu'un qui a fait élire Chirac?
F. mas Posté 25 octobre 2008 Signaler Posté 25 octobre 2008 Une anecdote à propos de cet escroc. Il y a quelques années, j'ai participé aux travaux d'un groupe de recherches sur les Etats-Unis (au CERI, à sciences po Paris). Ses organisateurs avait proposé à Todd de présenter son bouquin sur le déclin de l'Amérique (avis unanime de l'assemblée : une inqualifiable saleté). Il accepta à une seule condition, qu'aucune question ne lui fut posée. Il faut dire que le groupe comprenait quelques vrais spécialistes des USA, ce qui aurait achevé de le ridiculiser en public. On ne l'a pas rappelé.
Coldstar Posté 2 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 2 novembre 2008 J'ai commencé à lire ce bouquin, disons, une bonne cinquantaine de pages. Mais lu debout, à la FNAC, devant le présentoir. Gratos. faut pas pousser. Bilan: Comme on pouvait s'y attendre, ce bouquin se laisse finalement lire. Parce qu'il n'est pas trop mal écrit, et surtout parce que les thèmes abordés sont assez intéressants. En revanche, comme c'était également prévu, on y trouve des opinions, mais finalement très peu d'arguments, et même pas des bons. La valeur ajoutée intellectuelle de M. Todd ne dépasse pas celle de bon nombres de ses collègues. On y trouvera, entre autres, des présentations historiques bâclées, une analyse socio-économique et politique parfois assez primaire (que je partage ou non ses conclusions suivant le thème), et surtout, donc, une incroyable vacuité de l'argumentaire. Je lisais dans son interview que Todd se plaignait qu'il ne trouvait pas "d'enquêtes biens faites" sur tel ou tel thème… vu la manière dont il utilise les enquêtes, ce serait donner de la confiture aux cochons. Il va consacrer trois pages à faire un comparatif du vote Maastricht 92 / TCE 05 selon les CSP. Mais alors le plus beau, c'est le chapître consacré au libre-échange. Ca commence par une assertion gratuite de type: "le libre-échange a appauvri les salariés, mis les jeunes défavorisés au chômage et accru les inégalités". Zéro chiffre ou argument pour étayer cela. C'est une technique de l'art d'avoir toujours raison: ne pas chercher à démontrer une affirmation, pour tenter de faire croire qu'on n'en a pas besoin, que cela a déjà été fait mille fois, et que c'est un fait avéré. Même surtout si c'est un gros bobard. Suit un réquisitoire sur les élites corrompues à la religion du néolibéralisme et aux principes ricardiens (oui, Ricardo a gardé un rayonnement extraordinaire dans l'économie politique en 2008, limite si on ne le lit pas dans le texte). Puis viennent quelques paragraphes de "théorie économique selon E. Todd" dans lesquels il va, bien sûr, raconter connerie sur connerie, tout en trahissant perceptiblement son ignorance par l'emploi répété de compléments circonstanciels coupables: "pour faire court" "en résumé" etc… à ce moment-là, je ne lis plus qu'en diagonales, le temps de me rendre compte qu'il va continuer son paragraphe avec l'emploi de… chiffres. Des chiffres, mais alors, va-t-il chercher à démontrer, données statistiques à l'appui, que le libre-échange appauvrit les peuples, comme il le prétend??? Que nenni, il va utiliser les chiffres d'une enquête d'opinion sur la perception du libre-échange par les français. Sans doute, à son grand bonheur, ces chiffres sont-ils très mauvais et lui permettent-ils d'affirmer que les gens ont une opinion affreuse du libre-échange parce que bla bla bla. Je n'en sais rien. J'ai fermé son livre, car ce contre quoi j'aime batailler, ce sont les arguments contradictoires. E. Todd n'en a pas. Je propose Après la démocratie comme nominé potentiel au prix Flanby 2009
Copeau Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Coldstar a dit : Je propose Après la démocratie comme nominé potentiel au prix Flanby 2009 Suggestion retenue, chef !
Dardanus Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Coldstar a dit : J'ai commencé à lire ce bouquin, disons, une bonne cinquantaine de pages. Mais lu debout, à la FNAC, devant le présentoir. Gratos. faut pas pousser.Bilan: Comme on pouvait s'y attendre, ce bouquin se laisse finalement lire. Parce qu'il n'est pas trop mal écrit, et surtout parce que les thèmes abordés sont assez intéressants. En revanche, comme c'était également prévu, on y trouve des opinions, mais finalement très peu d'arguments, et même pas des bons. La valeur ajoutée intellectuelle de M. Todd ne dépasse pas celle de bon nombres de ses collègues. On y trouvera, entre autres, des présentations historiques bâclées, une analyse socio-économique et politique parfois assez primaire (que je partage ou non ses conclusions suivant le thème), et surtout, donc, une incroyable vacuité de l'argumentaire. Je lisais dans son interview que Todd se plaignait qu'il ne trouvait pas "d'enquêtes biens faites" sur tel ou tel thème… vu la manière dont il utilise les enquêtes, ce serait donner de la confiture aux cochons. Il va consacrer trois pages à faire un comparatif du vote Maastricht 92 / TCE 05 selon les CSP. Mais alors le plus beau, c'est le chapître consacré au libre-échange. Ca commence par une assertion gratuite de type: "le libre-échange a appauvri les salariés, mis les jeunes défavorisés au chômage et accru les inégalités". Zéro chiffre ou argument pour étayer cela. C'est une technique de l'art d'avoir toujours raison: ne pas chercher à démontrer une affirmation, pour tenter de faire croire qu'on n'en a pas besoin, que cela a déjà été fait mille fois, et que c'est un fait avéré. Même surtout si c'est un gros bobard. Suit un réquisitoire sur les élites corrompues à la religion du néolibéralisme et aux principes ricardiens (oui, Ricardo a gardé un rayonnement extraordinaire dans l'économie politique en 2008, limite si on ne le lit pas dans le texte). Puis viennent quelques paragraphes de "théorie économique selon E. Todd" dans lesquels il va, bien sûr, raconter connerie sur connerie, tout en trahissant perceptiblement son ignorance par l'emploi répété de compléments circonstanciels coupables: "pour faire court" "en résumé" etc… à ce moment-là, je ne lis plus qu'en diagonales, le temps de me rendre compte qu'il va continuer son paragraphe avec l'emploi de… chiffres. Des chiffres, mais alors, va-t-il chercher à démontrer, données statistiques à l'appui, que le libre-échange appauvrit les peuples, comme il le prétend??? Que nenni, il va utiliser les chiffres d'une enquête d'opinion sur la perception du libre-échange par les français. Sans doute, à son grand bonheur, ces chiffres sont-ils très mauvais et lui permettent-ils d'affirmer que les gens ont une opinion affreuse du libre-échange parce que bla bla bla. Je n'en sais rien. J'ai fermé son livre, car ce contre quoi j'aime batailler, ce sont les arguments contradictoires. E. Todd n'en a pas. Je propose Après la démocratie comme nominé potentiel au prix Flanby 2009 Il donnait des chiffres concernant le libre-échange dans l'Illusion économique que j'ai cité dans le fil qui lui est consacré Par ici Que peut-on lui opposer ?
Domi Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Dardanus a dit : Il donnait des chiffres concernant le libre-échange dans l'Illusion économique que j'ai cité dans le fil qui lui est consacréPar ici Que peut-on lui opposer ? Il prend les exemples qui l'intéressent. Concernant l'asie on fait souvent valoir que les pays qui ont réussi ( corée du sud, Japon ) étaient protectionnistes. En réalité, ils ne l'étaient que partiellement et certainement moins que des pays isolationnistes qui ont échoué ( inde et pays marxistes). Enfin, les pays totalement ouvert ( hong kong, singapour) ont réussi. Si on fait une synthèse globale des réussites économiques en extrême-orient, on voit qu'il vaut mieux ouvrir l'économie, malgré les affirmations contraires.
Hakill Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Domi a dit : Il prend les exemples qui l'intéressent. Concernant l'asie on fait souvent valoir que les pays qui ont réussi ( corée du sud, Japon ) étaient protectionnistes. En réalité, ils ne l'étaient que partiellement et certainement moins que des pays isolationnistes qui ont échoué ( inde et pays marxistes). Enfin, les pays totalement ouvert ( hong kong, singapour) ont réussi.Si on fait une synthèse globale des réussites économiques en extrême-orient, on voit qu'il vaut mieux ouvrir l'économie, malgré les affirmations contraires. Tu prends aussi les exemples qui t'intéressent Les micro-États comme HK ou Singapour n'ont pas d'autres choix que de s'ouvrir étant donné leur petite population. Un pays comme la Chine pourrait sûrement s'en sortir dans un environnement protectionniste, comme l'ont longtemps fait les Etats-Unis. Quant à l'Inde, on peut difficilement dire que l'échec de ses politiques économiques ne soit dû qu'au protectionnisme. Le frein le plus fort a certainement été la quantité énorme de régulations étatiques et l'absence de confiance dans les transactions.
Rincevent Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Hakill a dit : Un pays comme la Chine pourrait sûrement s'en sortir dans un environnement protectionniste, comme l'ont longtemps fait les Etats-Unis. Compare la Chine des années 60 à celle des années 90. Ou même 80.
Hakill Posté 5 novembre 2008 Signaler Posté 5 novembre 2008 Rincevent a dit : Compare la Chine des années 60 à celle des années 90. Ou même 80. Oui, c'est parce qu'elle était communiste en 60 et un peu moins en 80/90/2000. Je suis contre le protectionnisme, mais je pense que si un pays comme la Chine se mettait au libéralisme "intérieur" tout en étant protectionniste, elle pourrait continuer à se développer tranquillement. Cela dit, je doute que Emmanuel Todd préconise du libéralisme économique au sein d'une l'UE protectionniste.
Coldstar Posté 5 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 5 novembre 2008 Dardanus a dit : Il donnait des chiffres concernant le libre-échange dans l'Illusion économique que j'ai cité dans le fil qui lui est consacréPar ici Que peut-on lui opposer ? Sans te vexer, les chiffres que tu donnes sont trop parcellaires pour lui opposer quoi que ce soit. Concernant le dynamisme des exportations en France au XIXème, je me souviens qu'il y a une nette amélioration entre 1815-20 et 1835-40 (lu dans l'autre livre de Todd justement) alors que la tendance est à une libéralisation modérée des droits de douanes. Mais ce n'est qu'un indicateur extrêmement restrictif de la performance d'une économie pris isolément.
AX-poulpe Posté 6 novembre 2008 Signaler Posté 6 novembre 2008 Citation Et je sais aussi que lorsqu'une bande mêlée, de toutes les couleurs, caillasse la police, c'est que l'assimilation fonctionne, fût-ce sur un mode négatif. Ca ne me semble pas idiot comme idée. Qu'en pensez-vous ?
Dardanus Posté 6 novembre 2008 Signaler Posté 6 novembre 2008 Coldstar a dit : Sans te vexer, les chiffres que tu donnes sont trop parcellaires pour lui opposer quoi que ce soit.Concernant le dynamisme des exportations en France au XIXème, je me souviens qu'il y a une nette amélioration entre 1815-20 et 1835-40 (lu dans l'autre livre de Todd justement) alors que la tendance est à une libéralisation modérée des droits de douanes. Mais ce n'est qu'un indicateur extrêmement restrictif de la performance d'une économie pris isolément. Sans vouloir vous vexer si les chiffres avaient montré l'inverse, leur caractère parcellaire n'auraient été relevés par personne sur ce forum. Donc soit Todd ne donne pas de chiffres, soit ses chiffres sont trop parcellaires. Je précise, bien sûr, que le fait de reprendre ses propos n'est nullement le signe que je partage son point de vue. Domi a dit : Il prend les exemples qui l'intéressent. Concernant l'asie on fait souvent valoir que les pays qui ont réussi ( corée du sud, Japon ) étaient protectionnistes. En réalité, ils ne l'étaient que partiellement et certainement moins que des pays isolationnistes qui ont échoué ( inde et pays marxistes). Enfin, les pays totalement ouvert ( hong kong, singapour) ont réussi.Si on fait une synthèse globale des réussites économiques en extrême-orient, on voit qu'il vaut mieux ouvrir l'économie, malgré les affirmations contraires. Todd se moque justement de ces sempiternels et si peu nombreux exemples pris sur des micro-Etats qui ne représentent qu'une très faible population. Des données trop parcellaires, si vous voulez.
F. mas Posté 6 novembre 2008 Signaler Posté 6 novembre 2008 axpoulpe a dit : Ca ne me semble pas idiot comme idée. Qu'en pensez-vous ? Les bandes sont plutôt monochromes (elles se regroupent sur des bases ethniques, nationales et en dernière analyse en fonction des quartiers, donc claniques). Ne pas confondre le film "La haine" avec la réalité.
Nick de Cusa Posté 6 novembre 2008 Signaler Posté 6 novembre 2008 Hakill a dit : …Le frein le plus fort a certainement été la quantité énorme de régulations étatiques et l'absence de confiance dans les transactions. Ce qu'on appelle le "Licence Raj". Traduction approximative : le royaume des permis.
Coldstar Posté 6 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 6 novembre 2008 Dardanus a dit : Sans vouloir vous vexer si les chiffres avaient montré l'inverse, leur caractère parcellaire n'auraient été relevés par personne sur ce forum. Donc soit Todd ne donne pas de chiffres, soit ses chiffres sont trop parcellaires.Je précise, bien sûr, que le fait de reprendre ses propos n'est nullement le signe que je partage son point de vue. Désolé mais la période prise en compte est ancienne et ce n'est pas facile de retrouver des données statistiques d'ensemble fiables. J'irai fouiller un peu dans son bouquin à la FNAC pour voir où il va chercher ses sources et quels chiffres il donne. Mais ça me prendra un moment. … Et puis sans vouloir te (re)vexer, je vous signale que je suis extrêmement mal à l'aise avec les gens qui me vouvoient, et si tu n'arrêtes pas tout de suite je n'oserai plus vous adresser la parole axpoulpe a dit : Ca ne me semble pas idiot comme idée. Qu'en pensez-vous ? Non ce n'est pas idiot. Mais là encore, c'est parcellaire. Quand on regarde de plus près la composition de ces groupes sociaux ("i.e. les bandes de jeunes de banlieues"), il faut se demander ce qu'on va y trouver: - en terme de profil scolaire - en terme de profil ethnique (il faut bien, si on parle d'assimilation - je rebondis ici sur la remarque de F. Mas qui parle de bandes globalement monochrome pour ajouter qu'en plus, il existe concrètement un fort sentiment d'appartenance selon le pays d'origine: on se sent appartenir au groupe des Marocains ou au groupe des Algériens, pas au groupe des maghrébins ou des arabes). - en terme de profil religieux (l'assimilation résiste-t-elle à la différence religieuse) - comment les membres de ces groupes se comportent-ils vis-à-vis des autres membres ou cellules de leur environnement - comment se comportent-ils face à d'autres groupes rivaux (c'est un fait absolument indiscutable qu'il existe des rivalités très violentes entre groupes de composition semblable mais originaires de différents quartiers / cités) - comment se comportent-ils comparativement à des groupes semblables qui existaient il y a une ou deux générations… le processus d'assimilation va-t-il différer ou non, entre les jeunes immigrés africains d'aujourd'hui et les jeunes portugais ou polonais d'il y a 40 ans? En quoi? Etc etc… Pour rebondir sur les propos d'E. Todd, je trouve particulièrement saisissant qu'il choisisse un exemple d'assimilation effective, les caillassages, qui soit ouvertement dirigé contre une institution républicaine, la police. Si l'assimilation fonctionne, ce serait donc en réaction au système… Nombre de statolâtres de gauche cherchent à se rassurer en voyant ici une révolte contre la société sarkozyenne, mais les incidents des manifs étudiantes anti-CPE [pas exactement des caillassages, mais était-ce si différent?], qui reconstituent incontestablement un phénomène de "bandes mêlées", montrent bien que leur ennemi fédérateur n'est pas situable à droite ou à gauche.
Dardanus Posté 6 novembre 2008 Signaler Posté 6 novembre 2008 Coldstar a dit : …Et puis sans vouloir te (re)vexer, je vous signale que je suis extrêmement mal à l'aise avec les gens qui me vouvoient, et si tu n'arrêtes pas tout de suite je n'oserai plus vous adresser la parole Ce serait bien triste mais je vouvoie tout le monde sur ce forum même Lucilio qui me tutoie. J'ai bien ma petite réponse concernant le choix (fallacieux) des périodes que Todd a retenu mais je la garde pour moi pour le moment.
Domi Posté 7 novembre 2008 Signaler Posté 7 novembre 2008 Hakill a dit : Tu prends aussi les exemples qui t'intéressent Les micro-États comme HK ou Singapour n'ont pas d'autres choix que de s'ouvrir étant donné leur petite population. Un pays comme la Chine pourrait sûrement s'en sortir dans un environnement protectionniste, comme l'ont longtemps fait les Etats-Unis. Quant à l'Inde, on peut difficilement dire que l'échec de ses politiques économiques ne soit dû qu'au protectionnisme. Le frein le plus fort a certainement été la quantité énorme de régulations étatiques et l'absence de confiance dans les transactions. Je suis d'accord avec ce que tu dis mais n'avait pas développé par manque de temps. Globalement, je pense que le premier point à rappeler est que l'ouverture extérieure n'est qu'un des instruments du développement. Il vaut mieux s'ouvrir mais on peut imaginer un pays qui s'en sort sans être ouvert, et un pays qui tout en étant ouvert ne s'en sort pas. Mais la thèse de Todd est semble-t-il de dire que les pays pauvres ne peuvent pas s'en sortir s'ils ouvrent leurs frontières. Il peut difficilement venir affirmer ensuite que des pays ayant ouvert leurs frontières s'en sont sorti parce qu'ils ont connu des circonstances favorables. Ce serait comme affirmer qu'un produit est un poison mortel et devant les preuves qu'une population a été exposée à des doses prétendument mortelle sans développer la maladie, se défendre en disant que les gens ne sont pas morts "parce qu'ils avaient une alimentation équilibrée". L'argument de ta première phrase est de toute façon bancale. Il est difficile de soulever cet argument sans admettre en creux la validité des théories favorables à l'échange extérieur. Sinon, il faudrait expliquer à partir de quelle taille l'ouverture des frontières n'est plus intéressante. Les micro-etats n'ont pas d'autres choix que de s'ouvrir ? Certes, on pourrait accepter cela dans la mesure où la fermeture serait pire que l'ouverture, dans leur cas. Mais l'ouverture n'en comporterai pas moins les mêmes défauts qu'à l'habitude, même en étant préférable à la fermeture. Donc les micro-états ne pourraient pas se développer. PS : je suis conscient que les arguments que tu présentes ne reflètent pas nécessairement une position favorable aux thèses de Todd mais vise à critiquer l'insuffisance des arguments contraires.
Hakill Posté 8 novembre 2008 Signaler Posté 8 novembre 2008 Je suis tout à fait d'accord avec toi. La thèse d'Emmanuel Todd me fait d'ailleurs penser à la stratégie d'industrialisation par substitution des importations dont une explication concise est donnée dans Wikipédia: Citation Il existe plusieurs types de politiques menées par les pays en voie de développement durant les années 60 et jusqu'à nos jours. Celle de la substitution à l'importation se base sur des barrières tarifaires ou non tarifaires permettant au pays de produire lui même ce qu'il importe à l'origine créant un développement autocentré. Le pays en question va donc produire de lui-même ce qu'il importait se mettant en situation d'indépendance par rapport aux autres pays d'où il importait. Cela implique aussi des limites. Celles-ci sont pour la plupart du temps le fait que le marché intérieur n'est pas assez développé (trop restreint) pour pouvoir permettre un développement de la nouvelle économie locale. De plus le pouvoir d'achat de la population (étant donné que c'est une économie en transition) n'est souvent pas suffisant pour faire décoller les industries naissantes. Inhérent à cela l'investissement ne peut être rentabiliser à 100% par la demande insuffisante. La plupart des pays ont abandonné l'ISI vers le début des 80's tout simplement parce qu'ils n'avaient plus d'argent (la plupart des pays ayant opté pour cette stratégie étant pétroliers) pour subventionner les entreprises nationales encore trop faibles pour assurer seules l'approvisionnement du marché national. De plus, cette stratégie (en fait mercantiliste) était certes auto-centrée mais n'excluait pas du tout l'échange avec l'extérieur, bien au contraire, puisque les exportations agricoles par exemple étaient aussi un élément important du financement de l'industrialisation. Cela dit, je n'ai pas lu ce qu'en disait E. Todd et j'imagine tout de même qu'il avait bien en tête ces cas-là. Je suppose qu'il propose d'autres mécanismes politiques pour éviter les problèmes qu'ont connu ces pays. Concernant les micro-États, je dis qu'ils s'ouvrent nécessairement parce que le marché intérieur est trop faible pour permettre l'émergence de quelque grande entreprise que ce soit. L'histoire le montre, il me semble. Je n'ai en tout cas aucun exemple de petit pays prospère dans un environnement économique fermé.
Fëanor Posté 12 mars 2009 Signaler Posté 12 mars 2009 Qu'est-ce que Todd entend par les "ravages du libre-échange" ?
Bastiat Posté 15 mars 2009 Signaler Posté 15 mars 2009 Hakill a dit : Oui, c'est parce qu'elle était communiste en 60 et un peu moins en 80/90/2000. Je suis contre le protectionnisme, mais je pense que si un pays comme la Chine se mettait au libéralisme "intérieur" tout en étant protectionniste, elle pourrait continuer à se développer tranquillement. C'est justement l'intérêt des petits états, pour bénéficier de la division du travail ils sont obligés de renoncer au protectionnisme.
Blèh Posté 16 mars 2009 Signaler Posté 16 mars 2009 De Todd j'ai lu "Après l'empire" méga bouse que j'avais acheté à 15 ans en même temps que "L'obsession anti-américaine" de Revel (probablement le livre qui m'a fait faire le premier pas vers le libéralisme). Je l'ai relu il y a peu histoire de me confronter aux argumentaires vaseux… c'est véritablement édifiant : Todd compare les Etats-Unis à l'Empire Romain, Bush à César, l'intervention en Irak à l'étirement de Rome à travers l'europe, la démocratie à l'empire, bref de la folie pure ! Sa méconaissance du système romain (système de tribus, rôle du dictateur, système de classe, privilège des soldats, etc) sert à embrayer sur du bon vieil anti-américanisme tordu ("Les anti-américains primaires n'ont pas tort quand ils disent que…"). Ca donne le tournis. Bref je suis pas près de poser mes yeux sur une autre merde de ce type.
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