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Et si on faisait un peu de stratégie ?


F. mas

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Cette analyse me conviens globalement

toutefois, quelques détails

La question de la stratégie est intéressante et peut influer.

Les libéraux français ont étudié de nombreuses fois la manière dont ils pourraient s'organiser pour se faire entendre.

Quelques observations ou opinions surla situtation :

1- Les hommes politiques classiques ne porteront les idées libérales que si l'opinion connait un fort mouvement libéral.

2- En attendant les libéraux ne peuvent disposer que de micro partis portant à titre d'information la voix libérale dans la sphère électorale. Cela a déjà des conséquences considérables : diffusion des idées libérales, désalignempent d'avec les réseaux de pouvoir affairsites, désensibilisation aux peurs anti-libérales, dégonflement de la force d'hystérisation des alter camarades, libération de la parole libérale des politiciens des partis de pouvoirs, etc.

3- La pensée libérale est par nature orientée vers la suppression de tout instrument de pouvoir ou d'influence illégitimement placé entre les mains de la puissance publique. Les libéraux ne veulent ni ne peuvent corrompre l'opinion publique par des promesses clientélistes (sauf à supposer des dénationalisations privilégiées e.g. HLM vendus à bas prix à leurs occupants). A contrario les autres mouvances politiques connaissent les affres de la corruption des électeurs, conformément à la description de la théorie des choix publics.

4- En France, avec 20 ans de retard sur les US, les libéraux investissent la société civile et montent des vecteurs médiatiques. Aux US il a fallu près de 20 ans pour voir l'élection de REAGAN, et 30 ans la percée du réseau TV FOX. Cela recourre à DES organisations (et non UNE organistion) centralisées.

5- Internet permet de façon décentralisée la diffusion rapide de faits, d'idées, et de supports médiatiques. Exemples de vecteurs : Liberaux.org, Wikipedia, et Wikiberal. Exemple d'événements : le Climategate, qui a percé dans les medais sous l'influence de la blogosphère.

Voila pourquoi je crois que les militants libéraux réussiront s'ils :

1- Développent une sphère internet porteuse d'une culture libérale étoffée notamment dans la dimension contemporaine : news, encyclopédie (vues des libéraux sur les personnalités, les mouvements, les faits contemporains, les politiques nationales, etc.), dossiers techniques, interlocuteurs spécialisés compétents, etc.

2- Mènent des campagnes vérités couplées à des levées de fond par des associations aux thématiques ciblées.

3- Cherchent à créer du lien entre eux tout en acceptant d'apporter de façon privilégiée une pierre à l'édifice en se spécialisant.

A quoi peut servir une stratégie dans tout cela ?

1- Pour chaque association thématique bien sur il faut une stratégie de positionnement, de ciblage, et de communication.

2- Eventuellement les milieux libéraux peuvent convenir d'une stratégie proposant une liste réduite d'objectifs prioritaires précis.

1- Les hommes politiques classiques ne porteront les idées libérales que si l'opinion connait un fort mouvement libéral.

…..dés que notre travail commencera à porter ses fruits, il sera récupéré par les pourris habituels….

Je proposerais donc:

*bien veiller à insister sur la responsabilité des " hommes politiques classiques"

*chercher, trouver, mettre en œuvre tous les moyens de les empêcher de nuire

*faire changer d'abord la façon de concevoir la"mission" des politiques, redonner au "peuple " le goût de la chose, l'envie de reprendre des initiatives…

Soutenir tous ce qui va, ne serais-ce que partiellement, et temporairement dans le bon sens:

(non cumul de mandats, non professionnalisation des"carrières", limitation des mandats, responsabilité des élus devant la loi……….etc)

nous retrouvons des champions de ces thématiques dans toutes les tendances politiques actuelles …

allons y rechercher les "libéraux" qui s'ignorent, sur cette base:3- La pensée libérale est par nature orientée vers la suppression de tout instrument de pouvoir ou d'influence illégitimement placé entre les mains de la puissance publique. Les libéraux ne veulent ni ne peuvent corrompre l'opinion publique par des promesses clientélistes (sauf à supposer des dénationalisations privilégiées e.g. HLM vendus à bas prix à leurs occupants). A contrario les autres mouvances politiques connaissent les affres de la corruption des électeurs, conformément à la description de la théorie des choix publics.

5- Internet … à privilégier…en priorité…en se spécialisant…en effet..

Posté

La stratégie m'intéressait assez peu jusqu'à ce que je lise ce remarquable article de John Laughland, sur l'excellent site Mecanopolis (merci à h16 de me l'avoir fait découvrir) :

"Les révolutions ne sont parfois pas aussi spontanées qu’on le croit"

http://www.mecanopolis.org/?p=12345&type=1

Selon John Laughland, pour prendre le pouvoir il ne faut pas se concentrer sur l'action politique mais sur le contrôle de l'opinion publique. Si le climat médiatique était propice aux idées libérales, il suffirait d'une pichenette déclenchée par quelques individus bien organisés pour s'emparer du pouvoir. Songez que Sarkozy a connu sa traversée du désert et qu'il s'appuie aujourd'hui sur une poignée de fidèles, par exemple Guéant ou Guaino.

Je manque un peu de temps pour structurer des idées sur le contrôle de l'opinion publique cependant je remarque que le pouvoir étatique réussit parfaitement cette tâche aujourd'hui. Le lecteur ou spectateur moyen croit sincèrement que ce qu'on lui raconte à la télé ou dans son canard favori représente fidèlement la réalité tout en s'imaginant être arrivé lui-même aux conclusions (qui peuvent se résumer à "faites confiance à l'état pour régler tous ces problèmes"), alors qu'il est manipulé voire abruti afin de le maintenir sous la coupe du prince.

Cette manipulation de l'opinion en faveur de l'état repose sur :

- un contrôle centralisé de l'information, afin de pouvoir répéter et faire répéter ad nauseam la ligne officielle,

- la manipulation des ressorts psychologiques de l'être humain,

- des actions plus ciblées afin de déclencher certains mouvements d'opinion, par exemple le financement de "journalistes", de médias, de journaux, et des actions à la limite de la légalité comme l'intoxication et la désinformation. Songez à tous les documents falsifiés sur les armes de destruction massive irakiennes et maintenant sur la bombe atomique iranienne.

Et là, nous risquons fortement de nous heurter à trois os :

- le libéralisme est par essence décentralisé. Songez à nos multiples chapelles,

- le libéralisme postule (faussement à mon avis, en tout cas dans une perspective pragmatique) que l'être humain est parfaitement rationnel. Il méconnaît ou ignore complètement les autres composantes de l'esprit humain : lucre, vanité, paresse, jalousie, etc.

- le libéralisme repose sur la vérité et le respect du droit et s'interdit donc, du moins en l'état, de se livrer aux actions illégitimes nécessaires à son succès.

Voilà pourquoi je ne crois pas à un succès à grande échelle du libéralisme, sauf dans une version complètement dévoyée que l'on peut raisonnablement qualifier de "néolibéralisme". L'authentique libéralisme est condamné à demeurer confidentiel et individuel.

Posté
Si je comprends bien sa position, POE énonce un principe éthique dont il ne faudrait pas sortir pour avoir une chance de réussir. Chez Aristote, les vertues sont un milieu entre deux extrèmes (POE indique 'Aristote' comme référence).

Et puisque dans toute éthique objective il n'y a pas d'opposition entre ce qui est moral et ce qui est pratique, suivre un principe moral sûr est théoriquement assez pour réussir.

Donc POE exprime bien un principe stratégique.

Par ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il appelle "voie du milieu", un 'milieu' (sens philosophique sans doute assez trouble) entre la victoire par le désir et la victoire par la violence, qui toutes deux sont de mauvaises méthodes de promotion d'une idée juste, et a fortiori du libéralisme. Il appelle à utiliser la voie qui fait appelle à l'intelligence de chacun ; la "voie naturelle" serait peut être un meilleur terme que 'voie du milieu'.

Bref, je suis plutôt d'accord avec son principe, et complètement d'accord avec sa façon d'aborder la stratégie, qui d'un point de vue pratique permet d'écarter a priori un certain nombre de méthodes, pratiques, stratégies, techniques envisagables pour faire avancer le libéralisme.

Notre système est tellement dysfonctionnant que nous n'avons pas d'autre choix que d'en revenir à des grands principes éthiques, et à rechercher à créer des liens sur des grands principes partagés, en ayant la force d'écarter tous les facteurs de clivage…..philosophie de la liberté

Posté
le libéralisme postule (faussement à mon avis, en tout cas dans une perspective pragmatique) que l'être humain est parfaitement rationnel. Il méconnaît ou ignore complètement les autres composantes de l'esprit humain : lucre, vanité, paresse, jalousie, etc.

Ou tu as lu ça?

Posté
Ou tu as lu ça?

En essayant de ne pas faire dévier le fil, je vais prendre un exemple con : beaucoup de libéraux ici croient que tous les échanges librement consentis sont win-win.

Posté

Si deux individus effectuent un échange librement cela veut dire que l'un comme l'autre trouve un intérêt à cet échange. Ceci n'implique nullement que cet intérêt soit rationnel.

Posté
Si deux individus effectuent un échange librement cela veut dire que l'un comme l'autre trouve un intérêt à cet échange. Ceci n'implique nullement que cet intérêt soit rationnel.

Mais qu'ils y trouvent, ou pensent y trouver un intérêt, ne veut pas dire que l'échange profitera aux deux ! Nombre de libérau, ou du moins de participants a ce forum, considerent que les acteurs sont rationnels et en déduisent que les échanges librement consentis sont donc gagnant-gagnant.

Ne me réponds pas ici si tu as quelque chose a dire, je vais retrouver le fil adéquat et je te l'envoie en mp.

Posté
- le libéralisme postule (faussement à mon avis, en tout cas dans une perspective pragmatique) que l'être humain est parfaitement rationnel. Il méconnaît ou ignore complètement les autres composantes de l'esprit humain : lucre, vanité, paresse, jalousie, etc.

Juste une correction. Le libéralisme ne postule pas nécessairement la rationalité forte de l'être humain (sauf à Chicago, dans le département d'économie). Il peut postuler une rationalité faible (i.e. que les gens ont des raisons, objectives ou subjectives, d'agir comme ils le font), ou même un manque de rationalité compensé par le fait que B ne sera pas nécessairement plus rationnel que A pour s'occuper des affaires de A. Cette idée d'une rationalité parfaite est d'ailleurs un mythe bien ancré qu'il faudra pourtant déboulonner de la tête des gens que nous voulons convaincre. Parenthèse close.

Posté

Certes, mais à nous lire ici on a souvent l'impression de la croyance en l'avènement du libéralisme comme équivalent du triomphe de la raison.

Posté

De toute façon, dans un débat d'idée (surtout en politique), celui qui perd est celui qui semble défendre l'état de fait. Les "spectateurs" - en tant qu'humains, c'est naturel - détestent le réel, et s'identifient donc à celui qui semble vouloir changer le réel. Tant que les libéraux seront perçus comme les défenseurs de l'état actuel des choses, tout débat est vain.

Exemple : Quand on voit que chez Taddéi, Philippe Némo défend le MEDEF et Gaspard Koenig se présente comme libéral alors qu'il écrivait les discours de Christine Lagarde… on comprend pourquoi personne ne lit Hayek de nos jours.

Posté
Certes, mais à nous lire ici on a souvent l'impression de la croyance en l'avènement du libéralisme comme équivalent du triomphe de la raison.

Il me semble pourtant que de grands auteurs comme Hayek mais surtout Berlin défendent un scepticisme disons épistémique, une méfiance face à cet espèce de rationalisme et de culte de la Raison qui établirait de facto un système de libertés positives entravant des libertés négatives plus respectueuses des droits fondamentaux de l'individu.

Posté
Ou tu as lu ça?

Quelqu'un a rappelé que ce n'est pas le sujet du fil, je vais donc tenter de répondre en restant au plus près du sujet.

Je ne l'ai lu précisément nulle part. C'est mon sentiment après avoir lu quelques auteurs libéraux (Bastiat, Rothbard, Hayek), sentiment qui n'est pas démenti par cet article de Wikiberal :

http://www.wikiberal.org/wiki/Raison

Pour prendre un exemple, par "rationnel" l'école autrichienne signifie "motivé par une raison". Or il me semble que le comportement humain n'est motivé par des raisons qu'épisodiquement. On peut signaler qu'il y a un fonctionnement humain machinal mais également procédurier, c'est à dire n'obéissant qu'à des procédures conscientes ou inconscientes. Et puis il y aussi des comportements complètement rationnels d'un point de vue autrichien mais pourtant irrationnels et désastreux du point de vue commun. J'avais déjà cité cet exemple d'un pilote de ligne chevronné, réputé pour sa ponctualité et responsable de la sécurité dans la compagnie aérienne pour laquelle il travaillait et qui, un jour où il risquait d'être en retard, décolla sans autorisation, provoquant l'accident le plus mortel de toute l'histoire de l'aviation civile.

Donc, et c'est là où je veux en venir, le libéralisme ne répond qu'à une partie des motivations humaines. Le libéralisme ne dit pas comment séduire sa voisine de palier ou gagner plus d'argent. Or ce sont là des choses qui remplissent la vie d'un homme nettement plus que la liberté du port d'armes ou la crise financière.

J'en déduis que, si par hasard un libéral voulait utiliser les techniques de manipulation des foules nécessaires à la prise du pouvoir, il serait obligé de le faire en dehors du libéralisme, c'est-à-dire en développant une idéologie non-libérale. Reprenons l'exemple du slogan "travailler plus pour gagner plus", opportunément cité par POE. Ce n'est pas un slogan anti-libéral, encore qu'il soit contraire au principe de division du travail, qui permet de gagner plus en travaillant moins, mais ce n'est pas un slogan libéral non plus. Pour prendre un autre exemple, l'arrivée au pouvoir de Reagan fut à mons sens bien plus le résultat de l'image qu'il s'était donné en faveur du "retour de l'Amérique" que de son libéralisme présumé. Le "retour de l'Amérique", c'est très clairement un appel à un sentiment qui n'est pas du ressort du libéralisme.

Posté
Donc, et c'est là où je veux en venir, le libéralisme ne répond qu'à une partie des motivations humaines. Le libéralisme ne dit pas comment séduire sa voisine de palier ou gagner plus d'argent.

Ah bon ?

Or ce sont là des choses qui remplissent la vie d'un homme nettement plus que la liberté du port d'armes ou la crise financière.

Ah bon ?

Posté
De toute façon, dans un débat d'idée (surtout en politique), celui qui perd est celui qui semble défendre l'état de fait. Les "spectateurs" - en tant qu'humains, c'est naturel - détestent le réel, et s'identifient donc à celui qui semble vouloir changer le réel. Tant que les libéraux seront perçus comme les défenseurs de l'état actuel des choses, tout débat est vain.

Exemple : Quand on voit que chez Taddéi, Philippe Némo défend le MEDEF et Gaspard Koenig se présente comme libéral alors qu'il écrivait les discours de Christine Lagarde… on comprend pourquoi personne ne lit Hayek de nos jours.

Je pense aussi que bcp de libéraux font la défense du statu quo.

Alors que je pense aussi qu'on nous devrions être identifié comme des révolutionnaires voulant apporter un monde meilleur.

Posté
Si tu as un bon manuel libéral de drague en milieu urbain, je suis preneur.

Hum, je n'y avais jamais pensé, mais c'est le genre de document qui pourrait amener des nouveaux fans au libéralisme (ça c'est pour faire semblant de ne pas être hors sujet du fil :icon_up: ).

A l'occasion je pourrais te donner mon vais sur qq trucs (je suis loin d'être un casanova, mais sur un plan théorique, j'ai développé qq idées - qui ont fait leur preuve). La base c'est "zéro manipulation & entreprendre" .

A noter que si ma voisine est communiste hard core, il n'est pas forcément possible de m'entendre avec.

Ce serait quand même malheureux que les relations entre hommes et femmes ne soient pas fondées sur la liberté …

Posté
Si tu as un bon manuel libéral de drague en milieu urbain, je suis preneur.

Curieusement, les gamers sont considérés comme l'avènement du libéralisme sexuel. De plus, beaucoup sont libertarien, et l'un deux, Tyler Durden, se réfère abondamment à Rand dans "blueprint decoded" pour aider ses élèves à comprendre l'état d'esprit d'indépendance et de responsabilité personnelle nécessaire à la drague.

…bon désolé, là c'est vraiment HS.

Posté

J'imagine qu'il y a aussi une façon spécifiquement libérale de shampouiner son caniche et de faire réparer sa voiture ? Si c'est le cas, j'avouerais bien volontiers avoir eu tout faux lorsque j'ai écrit que le libéralisme ne peut arriver au pouvoir qu'en perdant son âme. Notre stratégie devrait alors être de transformer le libéralisme en une idéologie séduisante pour le commun des mortels, par exemple avec un slogan tel que "respectons le Droit Naturel pour choper plus" ou encore "La liberté rend plus beau".

Posté
De droits créances ? Ok, j'ai mal formulé :

Droit à l'immigration => Droit de libre-circulation des individus découlant de la propriété de soi.

C'est un changement de définition sémantique qui ne trouve pas de traduction réelle, dans la mesure où cette permutation ne peut aboutir qu'à une belle déclaration de principe sur la liberté d'émigrer.

La propriété de soi est un concept abstrait et vague qui ne peut servir de base solide pour un programme politique. De plus il n'y a pas de lien logique, la conception propriétariste ne conduisant pas nécessairement à un accroissement de la libre-circulation, mais bien plutôt à une augmentation du nombre de clotures, de péages, de contrôles et filtres divers, qui sont autant d'obstacles à la circulation libre dans les villes.

Concrètement, le droit à l'immigration crée un appel d'air, impose une intégration forcée, subventionne l'assistanat via le système de protection sociale, engendre un coût financier et social qui pèse sur le contribuable.

Vous ne convaincrez jamais l'électorat cible des libéraux (les producteurs) avec un programme d'immigration libre dans un contexte européen de droits sociaux forts et protecteurs. Il faut être un doux idéaliste pour croire le contraire.

Droits des homosexuels => Égalité en droits des individus quelles que soient leurs préférences sexuelles, leur race, etc.

stupéfiants, avortement, contraception, euthanasie => Toujours la propriété de soi.

La défense des droits des homosexuels (si tant est qu'elle ait besoin d'être défendue) entraîne davantage de lois liberticides, d'actions publiques correctrices, de subvention des groupes d'oppression judiciaire et médiatique.

La propriété de soi, en plus d'être une catégorie juridique inopérante et contradictoire, ne peut servir à justifier le meurtre d'innocents. Les "causes" de l'avortement et de l'euthanasie permettent surtout l'emprise du couple infernal biopolitique & thanatocratie, donc une augmentation des prérogatives techniciennes du gouvernement sur le contrôle des conditions de la vie et de la mort des citoyens.

questions relatives à la vie privée et au sécuritarisme => Refus de voir l'état s'immiscer dans la vie privée des individus.

Je sais que ces propositions ne font pas l'unanimité auprès des libéraux et des libertariens, mais de là à parler de droits créances…

Votre distinction entre droits créances et vrais droits requiert une certaine orientation idéologique et une interprétation spécifique, dans les faits elle ne se distingue pas des buts visés par les socialistes (qu'on peut nommer "émancipation") , mais seulement par les moyens préconisés. De ce fait, l'orientation progressiste de votre programme, qui se traduit par une destruction de l'ordre traditionnel, ne fera que préparer le terrain à l'accroissement de la dépendance d'individus consommateurs de droits envers l'Etat.

Pourquoi je veux que les libéraux s'en fassent les défenseurs ?

1/ D'un point de vue idéologique, je considère qu'il s'agit là d'aspects essentiels de la défense de la liberté, qui ont pour moi autant sinon plus de valeur que les libertés économiques ;

2/ D'un point de vue stratégique, je suis convaincu que la connotation conservatrice que revêt le libéralisme dans l'opinion lui est largement nuisible, là où une image progressiste modifierait radicalement la manière dont il est appréhendé, et augmenterait considérablement tant le nombre de gens qui s'y intéressent que les chances que ceux-ci finissent par y adhérer.

1) Comme vous le dites, votre vision du libéralisme est idéologique, donc inadaptée à la réalité.

2) C'est un voeu pieux. Concrètement, si ce programme emprunte la voie consistant à concurrencer les verts et le NPA sur leur terrain sans-papiériste ou féministe, son message deviendra inaudible pour son électorat naturel, qui est bien plus attaché à l'ordre qu'au déchaînement des luttes "émancipatrices".

Je pourrais retourner l'argument en disant que le sécuritarisme sera de toute façon récupéré, et forcément beaucoup plus efficacement, par le FN ou l'UMP. D'autant que c'est déjà à ces derniers que les libéraux sont assimilés, ce qui contribue à la méconnaissance et à la diabolisation des deux.

Force est de constater que les méthodes de l'UMP & Cie ont échoué en matière d'insécurité galopante. Les chiffres du ministère, pourtant sérieusement biaisés, montrent que les agressions sur les personnes continuent d'augmenter, les gangs prolifèrent, ainsi que le nombre des commerçants menacés. C'est donc un sujet de premier choix pour faire connaître les solutions libérales en matière de sûreté, et de rappeler que celle-ci est la première des libertés, y compris dans une lecture libertarienne.

Posté

+1 Free jazz ne pas calquer le libéralisme sur les moeurs en un espèce de gauchisme "progressiste".

J'imagine qu'il y a aussi une façon spécifiquement libérale de shampouiner son caniche et de faire réparer sa voiture ? Si c'est le cas, j'avouerais bien volontiers avoir eu tout faux lorsque j'ai écrit que le libéralisme ne peut arriver au pouvoir qu'en perdant son âme. Notre stratégie devrait alors être de transformer le libéralisme en une idéologie séduisante pour le commun des mortels, par exemple avec un slogan tel que "respectons le Droit Naturel pour choper plus" ou encore "La liberté rend plus beau".

Il n'y pas de façon spécifiquement communiste ou socialiste de shampouiner son caniche non plus et ça ne les a pas empêchés de vérouiller le système. Je ne vois pas pourquoi un mouvement libéral ne pourrait pas entamer une conquête du pouvoir par le combat des idées, et pas forcément de partis car bon AL on en a encore pour un moment avant qu'ils soulèvent les foules…

Posté
Si je comprends bien sa position, POE énonce un principe éthique dont il ne faudrait pas sortir pour avoir une chance de réussir. Chez Aristote, les vertus sont un milieu entre deux extrêmes (POE indique 'Aristote' comme référence).

Et puisque dans toute éthique objective il n'y a pas d'opposition entre ce qui est moral et ce qui est pratique, suivre un principe moral sûr est théoriquement assez pour réussir.

Donc POE exprime bien un principe stratégique.

On présuppose qu'il n'y a pas d'opposition entre ce qui est bien et ce qui est utile donc une stratégie peut être efficace et morale (note 1). D'autre part on inclut le principe aristotélicien selon lequel "la vertu est un milieu entre deux extrêmes" (note 2), donc une stratégie efficace peut s'établir comme une juste mesure entre des extrêmes.

//

Interlude :

Pour la note 1, il s'agit bien d'une relation de non exclusion et pas d'inclusion. On ne peut pas dire "toute stratégie efficace est morale" à moins d'admettre des choses comme le karma ou le jugement dernier (des tas de gens réussissent plutôt bien leur vie de manière immorale) ; et "toute stratégie morale est efficace" est aussi un acte de foi plus qu'une constatation.

Pour la note 2, ce principe est en fait trop rigide pour être utilisé tel quel : il n'admet pas de pondération et ne prend pas en compte les situations avec plus de deux pôles d'influence. Pour pouvoir l'admettre j'ai du lui substituer la version remaniée "la vertu est une juste mesure entre des extrêmes".

//

Par ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il appelle "voie du milieu", un 'milieu' (sens philosophique sans doute assez trouble) entre la victoire par le désir et la victoire par la violence, qui toutes deux sont de mauvaises méthodes de promotion d'une idée juste, et a fortiori du libéralisme. Il appelle à utiliser la voie qui fait appelle à l'intelligence de chacun ; la "voie naturelle" serait peut être un meilleur terme que 'voie du milieu'.

Bref, je suis plutôt d'accord avec son principe, et complètement d'accord avec sa façon d'aborder la stratégie, qui d'un point de vue pratique permet d'écarter a priori un certain nombre de méthodes, pratiques, stratégies, techniques envisagables pour faire avancer le libéralisme.

Pour moi c'est là que ça se casse la figure. La formulation trop rigide "milieu entre deux extrêmes" pousse d'une part vers un consensus mou (à cause du "milieu") qui est bien souvent tout sauf moral et encore moins efficace, et d'autre part elle amène (tel le fameux marteau qui fait voir des clous partout) à envisager tout problème comme une alternative à deux branches.

Or, qu'est-ce que ça veut dire "victoire par le désir" et "victoire par la violence" ? Est-ce que ça recoupe au moins des positions défendues dans cette discussion ? Je n'en ai pas l'impression. Personne n'a dit qu'il ne faut rien faire du tout ou poser des bombes. Ce qui était à écarter a priori a déjà été écarté… a priori (dans une large mesure).

Et là, nous risquons fortement de nous heurter à trois os :

- le libéralisme est par essence décentralisé. Songez à nos multiples chapelles,

- le libéralisme postule (faussement à mon avis, en tout cas dans une perspective pragmatique) que l'être humain est parfaitement rationnel. Il méconnaît ou ignore complètement les autres composantes de l'esprit humain : lucre, vanité, paresse, jalousie, etc.

- le libéralisme repose sur la vérité et le respect du droit et s'interdit donc, du moins en l'état, de se livrer aux actions illégitimes nécessaires à son succès.

Voilà pourquoi je ne crois pas à un succès à grande échelle du libéralisme, sauf dans une version complètement dévoyée que l'on peut raisonnablement qualifier de "néolibéralisme". L'authentique libéralisme est condamné à demeurer confidentiel et individuel.

En gros, le libéralisme n'est pas sexy parce qu'il n'est pas utopique et ne peut pas le cacher parce qu'il est honnête… C'est vrai que c'est un problème.

Posté

En fait, j'expose deux voies possibles.

La première est celle de la "guerre" politique. Pour gagner la guerre, il faut manipuler les masses, et pour cela s'appuyer sur les bas instincts de l'homme. Pour simplifier, le désir et la violence. Le désir (d'une vie meilleure) et la violence contre l'ennemi (qui empêche d'avoir une vie meilleure).

Pour le moment, cette stratégie est impossible pour deux raisons : le libéralisme ne dispose pas d'une armée (pas de puissant parti, pas de personnalités politiques de premier plan, pas d'élu, peu de militants, peu de sympathisants…), le libéralisme ne dispose pas de l'appui de la propagande (journaux, TV, people).

Quelle stratégie adopter dans cette situation ?

Il faut donner des armes aux principaux partis afin qu'ils s'entretuent et s'affaiblissent mutuellement (fournir des arguments anti UMP au PS, et des arguments anti PS à l'UMP…).

Il faut alimenter régulièrement la propagande (journaux) en lui fournissant des faits, des données, des réflexions, des synthèses qui montrent la faiblesse des partis en présence (UMPS).

Il faut apparaître comme la seule solution possible (pour sauver la France pour les natio, pour sauver l'économie pour les économistes, pour sauver l'éducation, pour sauver les retraites, pour nos enfants…).

Le problème de cette voie est qu'elle ne conduit pas à ce que les individus soient plus sages, et plus rationnels, elle conduit au pouvoir, mais de manière temporaire puisque les masses n'ont pas grandi, et reste manipulables.

C'est pour cette raison que je suis plus favorable à une seconde voie, qui est la voie du milieu. Cette voie au lieu de s'appuyer sur les instincts de l'individu, s'appuye sur sa lumière, son intelligence. Dans cette voie, il n'y a pas de stratégie établie, la lumière peut venir de n'importe où, et celui qui la suit s'adapte sans cesse aux conditions. Dans cette voie, les mots et les idéologies s'évanouissent comme les illusions qu'elles sont réllement. A mon sens, le libéralisme en tant que philosophie naturelle n'est qu'une des nombreuses émanations de cette voie là.

Posté

A force de voir loin et grand et massifiant, n'en viendrait-on pas à omettre les actions individuelles et simples s'inscrivant dans le schéma d'ensemble ?

  • 1 month later...
Posté
euh… en l'occurence on parle de tout ça à la fois parce que la stratégie se construit à tous ces niveaux là.

C’est amusant ce petit "heu…" introductif qui se veut comme gêné, en réaction à mon intervention qui serait donc comme déplacée. Or, ta réponse révèle que tu ne perçois pas la dimension de la stratégie.

En plaçant la stratégie à un niveau supérieur, certains pourraient penser qu’elle englobe tous les autres niveaux, et qu’elle n’est finalement qu’une combinaison de ceux-ci. L’adition et l’accumulation de petites actions peuvent bien sûr favoriser une certaine inclination à l’échelle globale, mais la stratégie consiste précisément à organiser l’ensemble de ces actions ou opérations, non simplement à les multiplier ou seulement les recenser, encore moins à les imaginer ou les préparer dans le détail. Une étymologie pourrait renvoyer « stratégie » à « strates », et désigner par là toutes les couches parallèles qu’il faut investir pour maitriser pleinement tel ou tel milieu. Pour autant, comme le rappelle Jean-Marie Matey, aussi naïf cela semble-t-il : "L’origine de la stratégie est le mot stratège. De même que la médecine se définit comme l’art du médecin, mais qu’elle en désigne aussi l’exercice et les remèdes, la stratégie correspond à la science et à l’activité du stratège ; elle est à la fois théorie et pratique, abstraction et réalité." (cf. Comprendre la stratégie)

La stratégie est nécessairement incarnée - petit paradoxe, la stratégie semblant davantage conceptuelle quand c’est la tactique qui relève directement de l’opérationnel. Précisément, elle imprime la dynamique d’un groupe impliqué dans une praxis. Surtout, elle est indissociable du stratège, qui se voit crédité d’une vision - parfois même sacralisé par cette vision. C’est cet aspect visionnaire qui donne toute sa dimension à la stratégie, qui peut alors se définir essentiellement comme une capacité imaginer le futur. D’où, par principe, la nécessité de s’accorder sur des finalités si l’on veut parler de stratégie sur le plan opérationnel, et non d’un point de vue conceptuel. C’est même une tautologie que de dire qu’il y a stratégie dès qu’il y a action finalisée, comme le pose Vincent Desportes (dans son Intro à la stratégie avec J.-F. Phélizon). Encore faut-il distinguer les finalités de simples objectifs, ces derniers se plaçant en réalité souvent au niveau tactique. D’où ma question sur le but ultime de ce que nous voudrions envisager comme une "stratégie pour le libéralisme". Se projeter dans l’idéal d’une société totalement libérale ou souhaiter l’élection d’un candidat déclaré libéral ne relève pas du même niveau, et n’implique en conséquence pas les mêmes méthodes, les mêmes moyens, ni le même esprit. Pour rappel, un "objectif", c’est un but, un point que l’on vise ; et l’on ne gagne pas un match en un seul but, ou l’on n’avance pas en un point seulement. En strict langage militaire, un objectif est "la cible sur laquelle on dirige le feu d’une arme" : neutraliser ou détruire un à un des combattants ennemis ne suffira jamais à gagner une guerre et rétablir la paix. La "finalité", par contre, est le caractère de ce qui tend à une fin. Certes, une fin peut être considérée comme un but en soi - mais un but ultime, celui qui donne véritablement sens à tous les autres précédemment marqués ou atteints.

La confusion vient du fait que pour se faire élire, par exemple, le candidat devra bien sembler avoir une stratégie (ou encore, que l’élection d’un tel candidat s’inscrit dans une stratégie libérale), mais le plus grand nombre des techniques mises en œuvre en vue de son élection ne relèveront pas de la stratégie - elles seront le fruit d’actions déconcentrées reparties sur le territoire de la circonscription électorale, par des agents qui auront donc avant tout un rôle d’exécutant. Si le général Vincent Desportes déclare dans un premier temps qu’ "il ne saurait y avoir de stratégie sans objectif. Dans le contexte militaire en tout cas, on ne peut pas concevoir de stratégie sans but à atteindre, puisque c’est à partir de là que se construit la cohérence du raisonnement opérationnel", il précise cependant très vite en suivant que "la stratégie ne se définit pas comme une collection d’objectifs à atteindre".

A vrai dire, la vraie difficulté à saisir la stratégie dans sa pleine dimension vient surtout du fait que ce mot est tordu dans tous les sens, et qu’on essaye de l’appliquer à n’importe quel domaine sans chercher précisément les similitudes avec son champ d’application originel. Famas a pourtant bien recadré la discussion en rappelant qu’il s’agit d’abord d’un terme militaire. C’est vers les auteurs militaires qu’il faut se tourner pour partir d’une première définition pertinente et exploitable, à commencer, forcément, par le monumental Clausewitz.

"Le mot stratégie a-t-il encore un sens ? Est-il utilisable pour la compréhension et la conduite des conflits ? Ou est-il voué à l’inexorable dérive des mots flous dans lesquels se cache mal la confusion du monde contemporain ? La généralisation de la guerre à toutes les activités humaines, - depuis que la guerre n’est plus ce qu’elle était -, la fascination qu’exercent les concepts "militaires" sur les esprits civils, le caractère de gravité que donne l’adjectif "stratégique" à n’importe quelle entreprise ont dévalué et banalisé le concept de stratégie." C’est le général Eric de La Maisonneuve qui fait ce constat décevant (cf. Incitation à la réflexion stratégique), et continue en citant J.-P. Charnay qui va plus loin encore dans la dépréciation : "Est qualifié de "stratégique" ce que l’on veut valoriser : projet, restructuration, produit ; on parle ainsi de "stratégie anti-rides" ou de "stratégie minceur" pour vanter les mérites d’une crème de beauté ou d’un aliment diététique" (cf. le Que sais-je sur la stratégie). A ce stade, on voit bien qu’à vouloir faire tout dire à la stratégie, elle ne signifie vraiment plus rien, et inviter à la réflexion stratégique dans un domaine ou un autre ne peut conduire à rien de conséquent. Et si le lien semble pourtant évident entre stratégie et politique (puisque la première, au sens de conduite de la guerre, est la continuation de la seconde et vice-versa selon que l’on cite Clausewitz ou Foucault), vouloir parler de "stratégie politique" brouille encore plus les pistes du fait de ce lien même.

Il faut non pas tenter de définir une "stratégie politique", mais étudier dans quelle mesure la stratégie peut être transposée à la "politique", entendue au sens du jeu d’opposition entre partis ainsi que du point de vue de la dynamique de groupe au sein d’un parti. Lorsque se lance une discussion sur la "stratégie", tout le monde veut trop vite donner ses idées sur ce qu’il faudrait faire ou ne pas faire. Oui nous avons besoin d’une stratégie, mais non ce n’est pas ça la stratégie. Prenons donc d’abord le temps de nous former à l’esprit stratégique, en puisant dans les fondamentaux. Alors, disposant de concepts opératoires, dans le bon esprit, avec la bonne méthode, nous pourrons décupler notre capacité d’action et son impact par le développement d’une stratégie efficiente.

Voici donc, dans un premier temps, quelques suggestions bibliographiques qui serviront assurément de socle de référence à toute personne désireuse de trouver les moyens les plus efficaces pour servir tous ses projets :

Stratégie théorique I, II et III :

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Nb : je suis parti du principe en discutant que la stratégie ne se limitait pas à la stratégie militaire (contra H Coutau Bégarie par exemple mais avec T de Montbrial). Se former à la stratégie dans tous les sens du termes est très bien (lire ou relire Clausewitz, Jomini et Liddell Hart ne fait jamais de mal), mais essentiellement, cela se rapporte à une façon d'envisager l'action pour vaincre ou convaincre. Et comm tu dis, définir une "grande stratégie" demande aussi de fixer des objectifs communs.

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Libéralisme et stratégie ? En général une stratégie est une politique guerrière, dont le but est de prendre à une autre ce qu'il a. Ici des voix, des votes, une influence, etc…

(La stratégie - du grec stratos qui signifie « armée » et ageîn qui signifie « conduire ».). "Conduire l'armée" : pas très libéral ça !

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Libéralisme et stratégie ? En général une stratégie est une politique guerrière, dont le but est de prendre à une autre ce qu'il a. Ici des voix, des votes, une influence, etc…

(La stratégie - du grec stratos qui signifie « armée » et ageîn qui signifie « conduire ».). "Conduire l'armée" : pas très libéral ça !

Il faudrait lire la discussion (en plus celle ci n'est pas très longue) avant d'intervenir, ça évite les redondances.

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L'idée de populisme a été déjà faite je crois mais j'ai trouvé un article de rothbard dans lequel il décrit une stratégie si certains ne l'ont pas déjà lu.

http://herve.dequengo.free.fr/Rothbard/Articles/RRR_1.htm

Par contre, je n'ai pas trop compris s'il est sérieux avec les points 4 et 5 qui sont plutôt fascistes je trouve…(et contradictoire avec ses idées de non agression d'ailleurs)

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Je monte dans le train en marche. En fait, je suis cette discussion depuis 2003, débat récurrent et qui n'a pas beaucoup évolué. Je ne prétends pas pour autant avoir la solution, même si je commence à avoir quelques idées.

Quelques remarques à chaud concernant l'action de masse (je ne parle pas de l'influence d'un petit cercle qui, hélas, n'a souvent que peu d'influence élargie ou politique) :

- comparer les US et la France ne tient pas. Un Américain accroche des drapeaux sur son balcon, se mobilise facilement, colle des autocollants sur sa voiture et n'hésite pas à manifester. Un Français est pudique et trouve ces pratiques ridicules, il n'est pas très mobilisable par esprit critique, et seuls la gauche est parvenue à diffuser cet esprit de manifestation. Les autres bossent, ou préfèrent boire une bière en famille ou avec des amis.

- le secteur politique américain est beaucoup plus ouvert que le secteur politique français. Là-bas, n'importe qui peut monter dans les structures partisanes. Médias beaucoup plus concurrentiels, dépendance totale envers e l'argent levé plutôt qu'envers l'argent public, etc. L'influence de la société civile est plus faible chez nous, et l'entrisme politique beaucoup plus long et difficile à réaliser.

- fuir est manifestement de plus en plus inutile. La France a réussi à diffuser son virus au monde, et l'énergie de Sarko y est pour beaucoup, même si on peut ajouter que la mondialisation fait aussi circuler les maux plus vite qu'auparavant : le Royaume Uni vote des lois de plus en plus socialisantes, les EU ont aussi basculé sur la mauvaise pente, la Suisse s'est rendue pour partie, le vent est mauvais et nulle frontière ne le stoppera.

- La "démocratisation de nos idées" :icon_up: n'est possible qu'en étant dans l'action, et à condition qu'elle soit ciblée et appropriée. Ces démarches peuvent être collectives ou individuelles. Quelques exemples proches : Lib.org est un beau succès qui a su traverser des moments difficiles mais qui a permis de former des cercles actifs de militants. H16 touche un public d'internautes non libéraux que sa plume enchante, effet viral efficace. A une autre échelle, Contribuables analyse et critique les thèmes qui préoccupent directement les Français (en tout cas leur cible) sans langue de bois, avec un langage compréhensible par tous. Bref avant de palabrer sur des idées trop complexes, trop éloignées des préoccupations très concrètes du public visé, je suggère de bien choisir une cible, d'écouter ses attentes et d'utiliser son langage pour dérouler les idées libérales sous la forme de propositions concrètes.

- Le nerf de la guerre, c'est l'argent, je sais c'est une lapalissade. Il ne tombe pas du ciel, en tout cas dans le secteur libre. Et chaque fois que je lis : "on va lever de l'argent", c'est une blague. Les Français sont très durs à convaincre de donner quoi que ce soit, ce qui se comprend avec ce qui leur est confisqué. Les grands donateurs sont rares et ont de légitimes exigences, notamment en termes de résultats. Or, sans permanents, sans budgets de comm', il faut bricoler le mieux possible. Cela exige tout de même un minimum de ressources

Au final, on ne prête qu'aux riches. Règle élémentaire qui s'applique très bien au "marché des idées". Un projet qui marche, c'est un projet qui attire de l'argent. Le jugement d'une action collective ciblant un large public, c'est le nombre d'adhérents et l'argent récolté.

Bon, c'était ma contribution du matin.

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