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Hausse des coûts et hausse des prix


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L'augmentation des coûts engendre-t-elle une augmentation des prix ?

Il ne s'agit pas ici de parler d'inflation mais de hausse de prix concernant une entreprise en particulier, et pas forcément au niveau général étant donné que l'inflation par les coûts n'existe pas.

Est-ce qu'une augmentation des coûts engendre une augmentation des prix ? Si par exemple les salaires d'une entreprise augmentent, les coûts totaux augmenteront. Il y a deux théories pour déterminer ce qu'il va ensuite se passer :

Il me semble que pour Rothbard, les firmes étant sur un marché concurrentiel, elles n'ont pas de marge de manoeuvre et ne peuvent pas augmenter les prix, car les entreprises sont "price takers". Si le prix de marché est de 10, les coûts ont beau augmenter de 2, le prix du marché reste de 10. Donc l'augmentation des coûts est uniquement à la charge des entreprises et il n'y a pas d'augmentation des prix.

Cette théorie entre en contradiction avec une autre théorie que l'on retrouve notamment chez Hazlitt qui dit simplement que si les coûts augmentent, les entreprises augmentent leurs prix pour maintenir leur marge de profit ou simplement ne pas faire faillite. Pas forcément d'autant que la hausse des coûts car cela dépend aussi de l'élasticité de la demande. Par exemple si l'élasticité est faible, la hausse des prix sera quasiment équivalente à la hausse des coûts.

La réalité c'est un mélange des deux ?

Notons que le raisonnement est exactement le même quand il s'agit de l'introduction d'une taxe.

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La deuxième proposition est bizarre. Pourquoi mettre un prix de n € quand on détermine que les clients achètent encore dans les mêmes quantités pour n+2 € ?

Tant que les coûts sont inférieurs à ce que le client veut bien claquer on peut s'en sortir ;-)

La répercution d'une augmentation des coûts sur le prix dépend de tellement de paramètres et diffère tellement selon le secteur…

En tout cas en FMCG c'est pas la peine de rêver à un simple shift.

Guest jabial
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La réponse courte est "ça dépend".

En fonction du marché, les coûts sont supportés partiellement et répercutés partiellement dans le prix.

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La réponse courte est "ça dépend".

+1

Dans ce genre de questions, on est, malheureusement ou pas, obligés de faire des études de cas. Par exemple, dans les métiers d'intermédiation pure, les augmentations de coûts sont presque à 100% répercutés. Exemple typique : si la compagnie aérienne vend le billet plus cher, l'agence de voyage le vend plus cher à son client. Si à Rungis la sole prend 20%, alors le jour même sur le marché la sole augmentera aussi autour de 20% (plus ou moins quelquechose).

Dans d'autres cas, une augmentation à un bout d'une chaîne se répercutera progressivement sur tous les maillons. Ou pas.

Dans le cas général, en cas d'augmentation de coût, en gros, l'entreprise a le choix entre ne pas augmenter son prix, et donc rogner son pourcentage de marge pour maintenir les volumes, et entre maintenir sa marge mais prendre le risque de baisses ses volumes.

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Toutes autres choses égales par ailleurs, oui : l'augmentation des coûts entraîne une hausse des prix.

Mais bon ce n'est ni systématique, ni proportionnel. Ça dépend, comme expliqué plus haut.

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Il me semble que pour Rothbard, les firmes étant sur un marché concurrentiel, elles n'ont pas de marge de manoeuvre et ne peuvent pas augmenter les prix, car les entreprises sont "price takers".

Cela me ressemble plus à un idéal qu'à une réalité, en tout cas dans notre monde.

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Cela me ressemble plus à un idéal qu'à une réalité, en tout cas dans notre monde.

Cela dépend :

La hausse des coûts n'affecte qu'une seule entreprise qui n'a pas de pouvoir de marché => Alors, les prix n'augmentent pas, l'entreprise en question réduit sa production et perd des parts de marché qui sont prises par ses concurrents.

La hausse des coûts affecte toutes les entreprises ou presque (cas d'une nouvelle taxe par exemple) => Les prix augmentent, la demande diminue.

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Cela dépend :

La hausse des coûts n'affecte qu'une seule entreprise qui n'a pas de pouvoir de marché => Alors, les prix n'augmentent pas, l'entreprise en question réduit sa production et perd des parts de marché qui sont prises par ses concurrents.

La hausse des coûts affecte toutes les entreprises ou presque (cas d'une nouvelle taxe par exemple) => Les prix augmentent, la demande diminue.

En disant cela, je pensais à l'effet cliquet qui fait que les baisses de coûts entrainent très peu de baisse des prix même dans des secteurs concurentiels.

Et donc, je doute fortement que dans les secteurs concurentiels il n'y ait pas de marges de manoeuvre.

C'est là où mon libéralisme fait défaut, c'est que je pense que même dans un secteur concurentiel les entreprises ont tendance à s'entendre sur les prix même si ceux-ci peuvent être baissé.

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C'est là où mon libéralisme fait défaut, c'est que je pense que même dans un secteur concurentiel les entreprises ont tendance à s'entendre sur les prix même si ceux-ci peuvent être baissé.

C'est difficile de s'entendre, qund il y a de nombreuses entreprises. Et d'autant plus quand au moins un des acteurs sort du moule et a une stratégie agressive (comme Free ou Virgin, par exemple).

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C'est difficile de s'entendre, qund il y a de nombreuses entreprises. Et d'autant plus quand au moins un des acteurs sort du moule et a une stratégie agressive (comme Free ou Virgin, par exemple).

Je ne sais plus où j'ai lu que même lorsqu'ils y a entente, en général cela ne marche vraiment pas bien longtemps, et cela n'apporte pas spécialement les bénéfices escomptés à la base.

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De ce que j'ai pu comprendre de Rothbard, le prix est fixé tout le temps par ce que le consommateur peut payer.

Pour faire simple, à moyen terme, imaginons un produit contenant de l'acier qui se vendait 100 et qui se vend à 110. Alors, si les consommateurs préfèrent acheter un autre type de produit pour le même prix (concept d'elasticité de la demande), alors ce bien sera moins produit. L'acier ainsi libéré par la baisse de production du secteur en cause va donc se diriger dans les autres secteurs.

Ai-je bien résumé?

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En disant cela, je pensais à l'effet cliquet qui fait que les baisses de coûts entrainent très peu de baisse des prix même dans des secteurs concurentiels.

Et donc, je doute fortement que dans les secteurs concurentiels il n'y ait pas de marges de manoeuvre.

C'est là où mon libéralisme fait défaut, c'est que je pense que même dans un secteur concurentiel les entreprises ont tendance à s'entendre sur les prix même si ceux-ci peuvent être baissé.

Il y a toujours des marges de manœuvre. Une entreprise dégage normalement des bénéfices. On peut considérer que ces bénéfices sont cette marge de manœuvre. Mais il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui n'accuse pas au moins une perte annuelle sur une période de dix ans dans des secteurs matures.

Alors, d'habitude quand on est dans un secteur concurrentiel, qu'on a un facteur externe qui augmente tes coups de productions, tu réagis un peu tardivement pour augmenter tes prix. Histoires de voir ce que fais la concurrence, de ne pas te fâcher avec tes clients et de voir si le facteur externe est durable. Mais au bout d'un moment, tu le fais.

La baisse par contre, est souvent moins annoncée, au moins dans les entreprises en BtoB ; ce qui se passe c'est que tu négocies très fréquemment ton prix de vente par rapport à ton prix catalogues. Et si d'habitude tu offres un rabais de 25 %, et que tes coûts de productions ont baissé, ton rabais va passer de 25 à 30 % ; Mais je peux t'assurer qu'elle a bien lieu !

Je ne sais plus où j'ai lu que même lorsqu'ils y a entente, en général cela ne marche vraiment pas bien longtemps, et cela n'apporte pas spécialement les bénéfices escomptés à la base.

Il y a des ententes qui tiennent vraiment longtemps, et qui sont très profitables : http://pays-de-la-loire.france3.fr/info/nantes--au-tribunal-pour-entente-illicite-68705038.html

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Il y a des ententes qui tiennent vraiment longtemps, et qui sont très profitables : http://pays-de-la-lo…e-68705038.html

Bof. Une bande de gars qui se connaissaient bien entre eux, qui avaient très peu de risque de voir de nouveaux entrants dans leur marché, et qui pour le verrouiller ont corrompu leur unique client (connu pour être incapable de gérer son fric), client qui s'interdisait la possibilité de chercher des biens de substitution, et tout ça pour des prix supérieurs de quoi, à tout casser 20 % ? Ca n'est ni bien sérieux, ni bien grave.

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Bof. Une bande de gars qui se connaissaient bien entre eux, qui avaient très peu de risque de voir de nouveaux entrants dans leur marché, et qui pour le verrouiller ont corrompu leur unique client (connu pour être incapable de gérer son fric), client qui s'interdisait la possibilité de chercher des biens de substitution, et tout ça pour des prix supérieurs de quoi, à tout casser 20 % ? Ca n'est ni bien sérieux, ni bien grave.

Je suis d'accord pour dire que cette affaire est un peu anecdotique. Mais si on en cherche des vrais, il y a le cartel des ciments, l'entente sur le fret aérien, l'entente sur les vitamines etc…

Et là pour le coût, les chiffres en question se compte en centaines de millions d'euros.

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C'est difficile de s'entendre, qund il y a de nombreuses entreprises. Et d'autant plus quand au moins un des acteurs sort du moule et a une stratégie agressive (comme Free ou Virgin, par exemple).

Oui, mais c'est là où on voit le "problème".

Sans un Free on en serait à payer beaucoup plus cher internet. Et tous les secteurs n'ont pas leur free.

Et il est intéressant de voir que dans tous les cas les prix sont lissés (avec ou sans free), tout le monde propose le même prix ou presque.

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