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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Voila :

 

L'original : http://dailycaller.com/2012/12/17/why-im-against-gun-control/

 

La traduction :

 

 

Pourquoi je suis contre le contrôle des armes ?

 

            Je viens de Californie. Je ne soutien pas la NRA (National Rifle Association). Je ne possède pas d’armes, tout comme les membres de ma famille. Je n’ai jamais chassé. Je n’ai usé d’une arme à feu qu’une seule fois dans ma vie (accidentellement). Je ne suis pas contre les lois sur le contrôle des armes par principe. Et, sincèrement, j’apprécie le maire de New York, Michael Bloomberg.

 

Tous ces faits font de moi un opposant improbable au contrôle des armes. Et pourtant c’est ce que je suis.

 

Le principal problème avec ces lois, c’est qu’elles ne fonctionnent pas. Le criminologue Gary Kleck de l’université d’Etat de Floride, politiquement orienté à gauche et ex-partisan des réglementations susdites, a étudié les armes et leur effet sur la violence et le crime depuis 1976. Il découvrit au cour de ses recherches que les règles n’ont pas d’effet sur les taux de violence et de crime, puisque les avantages de la détention d'armes généralisée annulent ses coûts.

 

Il y a plusieurs bénéfices à la légalisation du port d’armes. Premièrement, elles dissuadent les criminels. Les cambrioleurs sont moins incités à voler des maisons ou bureaux occupés dans des pays aux taux de possession d’armes élevés, probablement parce ce qu’ils ne veulent pas se faire tirer dessus. Les armes à feu permettent également d’égaliser le rapport de force entre agresseurs et victimes, qui sont souvent plus vulnérables. Comme le dit Kleck ; « on dénombre entre 600 000 et 1 million cas d’usage d’armes à feu dans un but défensif chaque année, approximativement le même nombre que celui des crimes commis avec des armes. » Et contrairement à une croyance populaire, les personnes se défendant avec une arme ont moins de chance d’être blessé que des personnes désarmées.

 

La théorie de Kleck selon laquelle les lois ne permettent pas de réduire le crime – qui fut corroborée par d’autres universitaires – est cohérente avec le fait que le taux de crime violent aux Etats-Unis n’a pas cessé de diminuer depuis les années 90 même si les obligations comme celles sur l’interdiction des armes d’assaut et l’interdiction des armes de poing de Chicago ont soit expiré, soit ont été abrogé. Aujourd’hui, les crimes sont plus répandus en Europe Occidentale qu’aux Etats-Unis.

 

Les contraintes légales vaudraient la peine d’être appliquées si elles permettaient de destituer les criminels de leurs moyens, ou au moins de les obliger à utiliser des armes moins dangereuses. Mais elles n’y parviennent pas pour deux raisons.

 

Tout d’abord, les criminels obéissent rarement la loi. Des études montrent que la plupart des malfaiteurs acquièrent leurs armes grâce à leurs contacts ou par le vole, ce qui signifie qu’ils sont capable de contournés les homologations et autres restrictions bien intentionnées. Adam Lanza, le « tireur de Sandy Hook », avait volé les armes qu’il a utilisé à sa mère.

 

Ensuite, il y a près de 300 millions armes à feu privées aux E.U. Même si le Congrès passait une loi bannissant la vente de toute arme à feu dès demain – ce qui violerait le second amendement – il faudrait des siècles pour que la quantité d’arme décroisse significativement, particulièrement en ce qui concerne les armes toujours opérationnelles 100 ans ou plus après qu’elles aient été produites. Le gouvernement devrait être en mesure d’éliminer cet immense stock d’arme en sachant qu’un programme de rachat n’irait pas bien loin et que la confiscation pure et simple est interdite par le quatrième amendement. Entre temps, les armes illégales d’origines étrangères pulluleraient sur le territoire.  

 

Les fidèles de la cause anti-arme évoquent les lois adoptées en Australie en 1996 comme une preuve que celles ci fonctionnent. Actuellement, il est difficile d’affirmer si ces directives marchent en Australie. Les études aboutissent à des résultats différents, et tandis que le taux d’homicide en Australie a baissé depuis les années 90, il en va de même aux E.U. De toute façon, la comparaison n’est pas valable : le taux de possession d’arme personnelle était de 7% en Australie en 1996 contre 34% de nos jours aux E.U.

 

Je ne suis pas opposé à toute législation relative au port d’arme. Je pense seulement qu’il n’existe que certaines mesures efficientes. En général, le contrôle des armes ne garantit pas la sécurité des individus. Ce qu'il engendre, c’est d’inutilement envoyer des gens en prison et de voler aux citoyens respectueux des lois la dignité et la paix d'esprit que procure la détention d'armes.

Peter Tucci est rédacteur pour le Daily Caller.

 

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Et voila :

 

 

En Allemagne : l’Union Européenne est le problème.

 

Son nom ne nous révèlera certainement rien. Né au sein d’une famille juive polonaise de parents ayant survécu aux camps concentrationnaires nazis, Henryk M. Broder, de nos jours naturalisé Allemand, exerce les métiers de journaliste et d’écrivain, et est une figure influente et respectée dans les médias d’Outre Rhin.

 

D’après ses dires, la déchirure actuelle de l’Union européenne est significative. Nous assistons, selon lui, aux derniers jours de cette communauté, non pas d’un point de vue physique mais philosophique et métaphorique.  Dans la continuité du travail de Karl Kraus qui publia en 1922  son œuvre magistrale, « les derniers jours de l’humanité », « les derniers jours de l’Europe » semblent arriver.

 

Son écrit commence par un proverbe russe : « Il n'est point de femmes moches, seulement pas assez de Vodka » afin d’insinuer qu’il faut aujourd’hui être ivre pour voir le mérite de cet ensemble européen. Mais Vodka ou pas, les perdants restent perdants.

 

Broder pense que la remise du dernier prix nobel de la paix est une “idée stupide”, pas si différente de celle qui permit au parti communiste de l’Union soviétique de s’auto-congratuler pour avoir contribuer à la paix et la sécurité en Europe et dans le Monde.

Compte tenu de son expérience personnelle durant les premières années de sa vie en Pologne, il souffre dorénavant d’une légère allergie pour le mot paix : “non pas du fait que je sois pour la guerre, mais parce que la ‘paix’ est un alibi commun qui justifie tout barbarisme. Le mur de Berlin avait été construit dans le dessein de produire et préserver la paix, sa construction était par conséquent inévitable. » Aujourd’hui, le premier tiers venu dirait qu’il n’y avait pas d’alternative.

 

L’UE, articule Border, est la tentative la plus redoutable depuis la fin de l’ère communiste visant à proscrire les droits civiques des citoyens et ‘dé-démocratisé’ les sociétés. L’UE ne résout pas les problèmes, elle est le problème.

 

On voudrait nous faire croire encore et encore qu’il n’existe pas d’autre alternative que cette réunion, que l’effondrement de celle-ci signifierait la fin de la prospérité, et la résurgence d’antagonismes passés. Concrètement, cela signifie que nous devons faire confiance aux mêmes individus qui ont conduit l’ensemble à sa décadence.

Si un médecin nous enlevait l’appendice plutôt que nos amygdales, lui donnerions nous une seconde chance, demande Broder, et répondant à sa propre question par la négative. Cependant, quand on parle de l’Europe, nous nous engageons malgré tout, car au final nous n’avons pas d’autres choix. Il n’y a pas d’alternative. Ainsi, les palles du moulin continuent à tourner, non pas parce que nous sommes convaincus que cela est juste, mais parce que nous avons passé le point de non retour.

 

(et au fait, tu n'as toujours pas répondu à mon invitation sur facebook chenapan)

 

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Ce serait bien de traduire cette critique du prochain Tarantino : Django Unchained

 

Sortie en France le 16 janvier, donc ça laisse du temps pour la traduction.

 

Cet article est assez mal écrit. Voilà un début de trad.

 

Avec Django Unchained, Quentin Tarantino atteint enfin la maturité comme réalisateur. Que Tarantino ait été brillant comme auteur et comme artisan a toujours été clair. Mais même son dernier film, sa revanche fantaisiste sur l'Holocauste Inglourious Basterds, était submergée par son obsession maladive des genres classiques (dans ce cas, les vieux films de guerre). Ainsi, quand il nous montre un groupe de Juifs poussés dans une cave et se faisant tirer dessus au travers du parquet au-dessus, en refusant de descendre et de nous les montrer mourir pour de bon (ceci ayant pu amoindrir l'aspect comédie du film), il nous floue du sujet putatif du film.

Avec Django, le réalisateur a réussi le mariage parfait du style et de l'histoire. Il s'est approprié l'univers d'un autre genre qu'il affectionne, le western spaghetti (en particulier le film culte et brutal de Sergio Corbucci Django, de 1966), et y a introduit une histoire détaillée d'esclavage américain. Le film est scandaleusement drôle, mais n'hésite en rien à détailler toutes les horreurs de son sujet. Là où beaucoup d'autres films sur l'esclavage noir sont diluée dans l'émotivité, ce film-ci semble alimenté par la rage noire qui mijote encore de nos jours. Cela pourrait être la représentation cinématographique la plus sauvage de l'esclavage jamais réalisée. Quelques critiques ayant vu le film en avant-première ont exprimé leur consternation devant l'emploi systématique du mot "nègre" ("C'est un nègre sur un cheval", dit ainsi un crétin s'émerveillant au passage d'un Noir sur sa monture). C'est difficile de savoir quoi répondre devant une telle réaction, mis à part pointer que, eh bien, c'est un film sur l'esclavage.

 

L'histoire se déroule juste avant la Guerre de Sécession. Elle commencen au Texas, avec un groupe d'esclave emmenés dans un pays aride par des gardes blancs odieux. Tarantino nous montre les marques fraîches de fouet sur les dos des hommes, et nous pouvons ressentir toute leur lassitude. C'est alors qu'un petit coche à cheval approche. Sur son toit est monté une énorme dent vacillante. Il est conduit par Dr. King Schultz (Christoph Waltz, qui a gagné un Oscar pour son jeu d'acteur comme Nazi sinistre dans Inglourious Basterds et qui est parfait dans ce film). Schultz est un immigrant allemand et un dentiste itinérant d'avant-garde. Il explique aux gardes perplexes qu'il veut acheter un esclave, mais ils apprennent rapidement qu'il a quelques chose d'autre en tête. L'autre job de Schultz est chasseur de prime — attraper des criminels recherchés et les ramener morts ou vivants. Souvent morts, d'ailleurs. Après s'être rapidement débarrassé des gardes, il choisit l'un des esclaves (Jamie Foxx, magnétique pendant tout le film) pour qu'il se joigne à lui dans sa quête d'un gang de fugitifs appelés les Brittle Brothers. L'esclave estime que cette offre est alléchante : tuer des oppresseurs blancs et se faire payer pour ? Excellent ! Schultz en profite pour le rebaptiser Django.

 

Le film est un peu long, avec ses deux heures et 45 minutes, mais Tarantino l'a rempli de scènes mémorables et de dialogues géniaux, et le temps passe vite. Django a lui-même une quête à mener : retrouver sa femme, Broomhilda (Kerry Washington), dont il a été séparé par son précédent maître sadique qui l'a vendu exprès à un autre esclavagiste (Broomhilda fut ainsi nommée par un propriétaire immigrant, qui en profita pour lui apprendre l'Allemand, ce qui servira plus tard dans le film) Pendant leurs différentes missions, Schultz et Django auront plusieurs aventures rebondissantes, la plupart présentées avec un côté comique inventif à couper le souffle.

 

En traversant une ville frontière, Schultz amène Django au saloon — une grave violation des règles raciales en vigueur. Le shérif est appelé, mais avant qu'il ne puisse gérer les fauteurs de trouble, Schultz le révèle comme un fuyard avec une généreuse prime sur sa tête. Voilà qui est vraiment trop bête pour le shérif.

 

Leur voyage continue. Il y a un arrêt à la plantation d'un propriétaire d'esclave aux cheveux blancs nommé Big Daddy (Don Johnson) avant que Schultz et Django arrivent finalement à Candie Land, un fief géré par un certain Calvin Candie (Leonardo DiCaprio, à l'aise dans ce rôle savoureux). Candie s'amuse lui et ses hôtes des "combats Mandingo” — un passe-temps vicelard dans lequel deux esclaves mâles sont amenés dans  dans l'élégant salon de leur maître pour se cogner dessus sans retenue pendant que les blancs les regardent avec délectation. Pour compliquer le tout, la maisonnée est complétée du manager des esclaves et  majordome Stephen (Samuel L. Jackson, qui fait merveille derrière un épais maquillage d'homme âgé). Stephen a une relation complexe avec Candie, qu'il connaît depuis l'enfance de son maître, et les machinations sournoises qu'il mène pour son tendre maître se transforment en menaces mortelles pour les deux nouveaux arrivants.

 

C'est assez particulier de se retrouver à tant rire d'un film qui montre des choses aussi horribles: des Noirs se faisant fouetter et attaquer par des chiens, enfermer dans des cabines métalliques pendant des jours sous un soleil de plomb. Cela permet de mesurer le talent féroce de Tarantino tant cela ne paraît pas exagéré. Pendant tout le film, le personnage de Foxx agit comme un ange du châtiment, qui remet violemment d'équerre les travers, et que nous encourageons.

 

La distribution est typiquement remplie de visages classiques : Michael Parks, Bruce Dern, Russ Tamblyn — et même Franco Nero, qui avait joué dans le Django d'origine. J'ai toujours pensé que c'était une erreur que Tarentino fasse un caméo — cette fois, avec un accent britannique. Cela reste une distraction, mais comme reproche, c'est plutôt mineur.

 

Le film est en outre enrichi par la bande originale particulièrement éclectique, qui va des vétérans du western spahetti comme Ennio Morricone et Luis Bacalov (le compositeur du Django de 1966) jusqu'à Jim Croce, Rick Ross, et John Legend. Seul Tarantino, je pense, peut arriver à mélanger ainsi ces différents styles et les faire fonctionner — saluant au passage autant la gloire des vieux western italiens et les pulsations électriques d'une rage noire persistante. L'iniquité de l'esclavage n'a rien de comique, ce qui explique pourquoi le sujet est habituellement traité avec gravité. Le génie de Tarantino, ici, aura été de permettre à son héros de se venger des pratiquants de l'esclavage, et, en même temps, de nous réveiller (ainsi que les deux Noirs qui étaient assis à côté de moi lors de la projection) avec un grand éclat de rire.

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Une articles qui fera 2 parties, un très bel état des connaissances sur le réchauffement par Matt Ridley. On à l'autorisation de Ridley ET du WSJ.

 

Les titres pourraient être

 

"1°C de réchauffement d'ici 2100" et "1,6°C de réchauffement si le CO2 double".

 

Un surperbe article de référence, peut-être à se partager entre traducteurs.

 

http://online.wsj.com/article/SB10001424127887323981504578179291222227104.html

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Je ne sais pas si on peut avoir la permission pour traduire cet article là : http://www.motherjones.com/environment/2013/01/lead-crime-link-gasoline?page=1

 

Mais a/ il est très très intéressant, b/ il apporte des éléments nouveaux concernant l'esprit criminel actuel américain (tueries diverses) et c/ il s'inscrit bien dans un contexte historique (notamment la chute de l'Empire Romain, dont une hypothèse veut qu'elle ait été causée par les canalisations en plomb). Bref : Contrepoints mériterait cette trad, je pense.

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Bah il est pas si long que ça, 5 pages sous Word. Je vais le commencer et on verra où j'en suis ce soir.

 

Voilà, voilà...

http://online.wsj.com/article/SB10001424127887323981504578179291222227104.html

 

Matt Ridley: Cooling Down the Fears of Climate Change

Evidence points to a further rise of just 1°C by 2100. The net effect on the planet may actually be beneficial.

By MATT RIDLEY

Oubliez le grand rassemblement de décembre, les disputes théologiques au Qatar sur les arcanes des traités climatiques sont sans intérêt. Le débat le plus important sur le changement climatique a lieu entre scientifiques et porte sur la sensibilité du climat : dans quelle mesure la température augmenterait-elle si on doublait le taux de carbone dans l’atmosphère ? Le Groupement Intergouvernemental d'Experts pour l'évolution du Climat (GIEC) doit répondre à cette question en 2013 dans son cinquième rapport d’évaluation (AR5).

Le grand public ignore ce débat au sein du GIEC, mais j’ai pu parler à une personne qui maîtrise la question : Nic Lewis. Venant de Bath en Angleterre, ce financier semi-retraité avec une formation solide en mathématiques et en physique a produit d’importantes contributions sur le sujet du changement climatique.

En premier lieu, il fait partie de ceux qui ont dénoncé des erreurs statistiques majeures dans une étude de 2009 sur les températures en Antarctique. En 2011, il a découvert une manipulation injustifiée du GIEC qui altérait les résultats d’une étude-clé de 2006 par Piers Forster de la Reading University et Jonathan Gregory du Met Office (le service météorologique national du Royaume-Uni) en exagérant massivement le risque (modeste selon l’article) que la sensibilité climatique soit forte. Il a également reporté la mauvaise interprétation d’une autre étude par le GIEC suite à quoi celui-ci a émis un Erratum en 2011.

D’après M. Lewis, les dernières observations sur les aérosols (par exemple les particules sulfureuses dans la fumée de charbon) indiquent que leur effet refroidissant serait bien moins fort que ce qu’on pensait lors de l’écriture du dernier rapport du GIEC. Le taux d’absorption par les océans de la chaleur provoquée par les gaz à effet de serre serait également plus modeste que prévu. En d’autres termes, les deux justifications à la lenteur du réchauffement (qui tourne à la stagnation puisque les températures mondiales n’augmentent plus significativement depuis 16 ans) ne fonctionnent plus.

En clair : nous sommes maintenant en mesure d’observer la sensibilité de la température au dioxyde de carbone sans dépendre de modèles non prouvés. Comparer la tendance mondiale des 100-150 dernières années avec les modifications de « force radiative » (capacité à réchauffer ou refroidir) du CO2, des aérosols et autres sources, moins l’absorption par l’océan, nous donne une bonne estimation de la sensibilité du climat.

La conclusion (qui prend en compte les meilleures observations et estimations sur une base décennale de la température moyenne mondiale entre 1871-80 et 2002-11, et les changements correspondants dans les forces radiatives et l’absorption océanique) est la suivante : doubler le CO2 entraînerait un réchauffement entre 1.6°C et 1.7°C.

C’est beaucoup moins que l’actuelle estimation la plus optimiste du GIEC, 3°C.

M. Lewis est dans le comité de lecture de l’ébauche (récemment diffusée suite à un piratage) du « WG1 Scientifique Report » du GIEC. Il ne peut faire aucune citation, mais il connait toutes les estimations et les marges d’erreur du document. Ce qu’il m’en a dit est explosif.

En l’état de nos connaissances, le grand réchauffement tant redouté n’a presque aucune chance d’arriver. M. Lewis commente : « En partant du scénario du GIEC, qui présuppose un doublement du CO2 plus 30% d’augmentation pour les autres gaz à effet de serre d’ici 2100, on peut s’attendre à ce que l’effet sur la température soit inférieur à 1°C. »

Un changement total de moins de 2°C d’ici la fin du siècle ne provoquera aucun dommage direct. En fait, cela aurait des bénéfices directs (les scientifiques du GIEC sont déjà tombés d’accord là-dessus dans le dernier rapport) : les précipitations augmenteront un peu, la saison des récolte s’allongera, la calotte glaciaire du Groenland ne fondra que très lentement etc.

Certaines des meilleures recherches se basant sur l’observation convergent également vers une sensibilité du climat d’environ 1.6°C pour le double de CO2. Une étude impressionnante publiée cette année par Magne Aldrin du Norvegian Computing Center donne 1.6°C comme estimation la plus plausible. Michael Ring et Michael Schlesinger de l’University of Illinois, à l’aide des relevés de températures les plus dignes de confiance, arrivent aussi à 1.6°C.

Voilà la grande question : Est-ce que les auteurs en charge de ce chapitre dans le rapport à venir vont reconnaitre que les données expérimentales ne supportent plus l’estimation actuelle du GIEC, une « probable » sensibilité du climat entre 2°C et 4.5°C ? Malheureusement, cela semble peu réaliste vu la tendance de cet organisme à construire les preuves qui arrangent ses présupposés politiques au lieu de fonder ses recommandations politiques sur des preuves ; et les scientifiques auront du mal à admettre qu’ils se sont trompés durant toutes ces années.

***

Comment peut-il y avoir tant de discorde sur la sensibilité climatique alors que les propriétés de gaz à effet de serre du CO2 sont bien établies ? Les gens pensent pour la plupart que la théorie du réchauffement climatique dangereux se fonde entièrement sur le CO2. C’est faux.

Il y a peu de débat dans la communauté scientifique sur la quantité de réchauffement que peut entraîner le CO2 toute chose étant égales par ailleurs : environ 1.1°-1.2°C pour un doublement depuis le niveau préindustriel. Si un tel réchauffement devient dangereux, c’est dû à son amplification par des boucles de rétroaction positive, principalement via la vapeur d’eau et les nuages qu’elle produit.

Voilà comment ça se passe : un petit réchauffement (peu importe la cause) réchauffe la mer, l’air devient plus humide (et la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre). Le changement qui en résulte dans les nuages, d’après les simulations, augmente le réchauffement qui peut être ainsi doublé, triplé, ou plus.

Cette supposition est au cœur de tous les modèles utilisés par le GIEC, mais même le plus fanatique des scientifiques réchauffistes n’ira pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un fait établi. D’abord, la vapeur d’eau n’augmente peut-être pas. Un papier récent de la Colorado State University conclue : « nous ne pouvons confirmer aucune tendance robuste dans les données mondiales sur la vapeur d’eau ». Ensuite, un physicien titulaire du Prix Nobel ayant un rôle majeur dans le combat contre le changement climatique m’a admis un jour : « Nous ne savons même pas le signe » de l’effet de la vapeur d’eau (c'est-à-dire s’il accélère ou freine le réchauffement atmosphérique).

Les modèles climatiques sont connus pour mal simuler les nuages, et étant donné leur très fort impact sur le climat (certains refroidissent la Terre en lui faisant de l’ombre ou en faisant monter la chaleur et descendre le froid durant les orages, d’autres la réchauffent en bloquant les radiations sortantes) il est plausible que le feedback de la vapeur d’eau ne soit pas positif.

Si tel est le cas, nous devrions avoir jusqu’à présent un réchauffement de 0.6°C, et nos observations devraient pointer vers une augmentation d’environ 1.2°C pour la fin du siècle. Cela correspond en gros aux observations décrites plus haut.

Dans l’année qui vient, les scientifiques du GIEC devront décider s’ils acceptent d’admettre que, malgré ce que leur indiquent leurs modèles informatiques complexes et invérifiables, les observations pointent maintenant vers un tièdissement climatique sans préjudice net. Au nom de tous ces pauvres gens qui se ruinent pour payer de la nourriture et de l’énergie toujours plus cher à cause du détournement du maïs pour faire du biocarburant et de la subvention des énergies renouvelables orchestrée par la carbo-cratie et le capitalisme de connivence, nous ne pouvons qu’espérer qu’ils feront le bon choix.

M. Ridley rédige la colonne « Mind and Matter » pour le Wall Street Journal et écrit sur les questions climatiques pour diverses publications depuis 25 ans. Sa famille loue des terres pour l’exploitation du charbon au nord de l’Angleterre, un projet qui s’achèvera dans 5 ans.

Une précédente version de cet article est parue le 19 Décembre 2012 à la page A19 de l’édition US du Wall Street Journal, avec comme titre : Cooling Down the Fears of Climate Change.

 

J'ai gardé le titre en anglais puisqu'il va de toute façon être modifié.

J'utilise trois mots discutables : réchauffistes (qui me semble tout de même assez répandu), tièdissement (qui est valable au Scrabble, pour ce que ça vaut) et carbo-cratie (correspondant à "carbocrats" dans l'article initial).

Posté

Voilà, voilà...

 

J'ai gardé le titre en anglais puisqu'il va de toute façon être modifié.

J'utilise trois mots discutables : réchauffistes (qui me semble tout de même assez répandu), tièdissement (qui est valable au Scrabble, pour ce que ça vaut) et carbo-cratie (correspondant à "carbocrats" dans l'article initial).

 

De la part de Matt Ridley :

 

Many thanks

 

Et c'est un Monsieur : http://en.wikipedia.org/wiki/Matt_Ridley

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La pire raison d'être dans l'UE serait de le faire pour ménager Obama

Les diplomates du monde entier ont tendance à être les plus grands fans de l'EU : le système, après tout, fut conçu par et pour des gens comme eux. Le département d'état américain a constamment été en faveur de l'intégration européenne depuis les années 50, déversant ses ressources dans différents groupes de pression européens qui partageaient ce but. A cette époque, il s'agissait de construire une alliance à l'Ouest. La CEE était vue comme un bon moyen de renforcer l'OTAN et de conserver ces pays en dehors de l'influence soviétique. On peut débattre de la validité de ces arguments dès les années 50, mais ils ne le sont certainement plus depuis 1989.

 

Après la fin de la Guerre Froide, les élites de Bruxelles ont commencé à se chamailler avec ce qu'ils appelaient alors l'hyperpuissance mondiale. Ils envoyèrent donc des fonds au Hamas, refusèrent de durcir le ton avec les ayatollahs à Teheran, déclarèrent leur accord de principe à vendre des armes à la Chine, refusèrent une entente avec les dissidents anti-Castro de Cuba, commencèrent à construire un système de satellites avec les Chinois pour combattre "l'impérialisme technologique américain" (J Chirac), firent des remontrances aux USA sur ses échecs à rejoindre différentes technocraties et se plaignirent des politiques domestiques américaine, depuis l'usage de certaines formes d'énergie jusqu'à la peine de mort. La plupart des Américans, et même quelques uns au département d'état, ont commencé à réaliser, à la façon d'un Dr Frankenstein, que l'Union Européenne est en train de se retourner contre eux. Ils veulent donc à présent que le plus pro-américain des états membres européens, à savoir le Royaume-Uni, reste à l'intérieur de l'Union pour y modérer un peu ces tendances anti-yankees. Serions-nous gêné d'abandonner notre democracie afin de les aider ?

 

Eh bien désolé les amis, mais oui, nous sommes gênés. De tous les mauvais arguments utilisés pour rester dans l'Union Européenne, le plus mauvais de loin est celui qui explique que nous devrions le faire afin de ménager Barack Obama, le président le plus anti-britannique sur ces 200 dernières années. Et en plus, il ne reflète même pas l'opinion américaine envers l'Union Européenne. Considérer Philip Gordon, ou chacun de ses alter-égos américains, comme la voix authentique des USA sur ce problème reviendrait à considérer les paroles d'un parlementaire anglais comme la seule voie authentique du Royaume-Uni.

 

Mais comme il a tout de même décidé de patauger dans ce sujet, j'ai une question pour M. Gordon, et pour les autres Américains Euro-enthousiastes. Quand allez vous planifier la mise en commun de votre souveraineté nationale avec l’Équateur, le Vénézuela, le Nicaragua et Cuba ?

 

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Encore du grand Matt Ridley si quelque'un a le courage.

 

Mieux que Nostradamus.

 

Guest post by Matt Ridley

I first wrote about man-made climate change more than quarter of a century ago in 1986, when I was science editor of The Economist. Here’s what I wrote then:

 

“If man were not around, the planet would, over several centuries, cool down enough for snow to last through the summer in Europe and much of North America. That snow would accumulate until ice sheets covered the land. The next ice age would have begun.

But man is around, and he has fiddled with the thermostat. In particular, he has burned wood, coal, gas and oil in increasing amounts, turning it into carbon dioxide and steam in the process. At the same time he has cut down forests to make way for agriculture. More carbon dioxide, fewer plants to turn it back into oxygen: as a result carbon-dioxide levels are rising steadily. They have now reached 150% of their pre-industrial levels: about 280 billion tonnes of carbon have been added to the atmosphere.

All this extra carbon dioxide makes the atmosphere slightly less transparent to infra-red rays. More of the earth’s reflected heat stays here rather than escaping to space.so, the planet is getting warmer. Slowly, and erratically (for about 30 years after the second world war the climate cooled slightly), the average temperature of the whole globe is going up. It has risen about ½ degC since 1850. Carbon dioxide takes time to show its effects, though, so even if levels stay the same as they are now, the temperature will continue to climb. If they go on rising, in the next century the temperature will rise by several degrees.

That may not sound much. To the inhabitants of cold countries, it might sound attractive. But it is worrying mainly because of its effect on the oceans and the pattern of climate. If the temperature of the oceans rises, the water expands slightly and the ice caps melt slightly: on present trends, the sea level will rise by between two and ten feet by 2100. That will inundate low-lying parts of the world, including such populous places as Bangladesh and Holland.”

I think you will agree that this is a fairly standard account of the greenhouse effect and – apart from the male pronoun for the species – could have been written today. Very little has changed in the conventional account of global warming. Indeed, today I would change almost none of it. (Almost! Read on.) I am moderately relieved to find that with just a few weeks exposure to the science of global warming I got most of it roughly right. In those days, remember, there was no internet and journalists had to find things out the hard way.

But as the years passed I came to understand more, and soon I no longer accepted every word of the above account. In particular, I discovered something my informants had failed to disclose – that even fast rising levels of carbon dioxide could not on their own generate “several degrees” of warming in a century: for that to happen requires amplification by water vapour. All the models assumed this amplification, but the evidence for it began to look more and more threadbare. So by 1993, six years after the piece just quoted, I no longer thought that 2-10 feet of sea level rise was likely and I no longer thought that several degrees of warming were likely. Instead, I wrote – in a single throwaway sentence in a long piece about eco-scares generally – that

“Global warming, too, has shot its bolt, now that the scientific consensus has settled down on about a degree of temperature increase over a century-that is, little more than has taken place in the past century.”

This was published in a book the Economist put out each year called (in this case) “The world in 1994”. The main prediction of the essay, by the way, was that genetic engineering was the next big eco-scare. I was right, if a few years early, and I did not spot that tomatoes, rather than dolphins, would be the species that touched the heart strings and purse strings of the green movement. I’ll append the essay at the end of this blog post for those that are interested.

I am even prouder of that sentence. At the time such a “lukewarm” view was unfashionable among activists, though not yet among scientists – and you were allowed to say things like that without being treated like a holocaust denier. But it’s not far from what I think now. Since the modal climate sensitivity in all the best studies is now settling down at a bit over 1.5 degC, and since the effect of aerosols, black carbon, ocean heat uptake etc are now all better understood and provide fewer and fewer excuses for high sensitivity models to disagree with data, for me to have come up with “about a degree” two whole decades ago, in a single sentence in an essay on other topics, seems quite surprising. Climate change was not my main interest then: I was writing a book about the evolution of sex having left the Economist to be my own boss.

Indeed, if you take a look at the graph below, you will see that over 34 years, there has been about 0.36 degrees of warming on a rolling average using data from five different sources: or on track for 1.08degC in a century, give or take. About a degree?

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Graph from climate4you.com

I am not claiming prescience, more like surprise. As a journalist you get used to cringing at the things you once wrote, usually when you were too much of a slave to the conventional wisdom of the day. In this case, I feel no need to cringe.

Anyway, what’s the point of all this? Well, this sentence, taken out of context, was reprinted last week by a website called Deltoid in a blog post entitled rather strangely “The Australian’s War on Science 81: Matt Ridley’s 20 year old wrong prediction” (I am not an Australian, and I have as far as I recall only once written an article for the newspaper called the Australian; I have enlisted in no war on science – indeed if there is such a war, I’ll join the infantry on science’s side). The sentence was said to have come from the Globe and Mail, a Toronto newspaper that again I have hardly ever written for, in 1993.

Alerted by a tweet from Andrew Revkin, I replied in three tweets a few seconds apart: “I did not write for the Globe and Mail in 1993, let alone about climate…maybe the GandM quoted something else I wrote and anyway…not yet wrong”. This led to a torrent of tweets from some activist claiming I had denied the article, I was an idiot, etc. Good luck to him. Anyway somebody –- actually Gavin Schmidt – then kindly posted the article on the Deltoid website (the “owner” of which, Tim Lambert, had failed to do me the courtesy of letting me know he was posting this strange attack) so I could check that yes, I did write it and that yes unbeknownst to me the Globe and Mail did reprint it, presumably with the permission of the Economist, on the last day of 1993.

Now for all I know Tim Lambert may be very good at his day job, which is lecturing in computer graphics at the University of New South Wales. He may also be charming company. But let’s just parse his headline. “Matt Ridley’s 20-year-old wrong prediction”. In what way was it wrong? One fifth of a century has passed since I wrote that sentence – I’d hardly call it a prediction, more an assessment – so how can it be wrong yet to say that there will be a degree of warming in a century? And since the fullest data set over the longest period shows that we are on track for 1.08 degrees of warming in a century, “about a degree” is looking pretty good so far, though of course it is far too early to tell. I’m not claiming it was right, just that it’s 80 years premature to call it wrong.

But Lambert seemed to be under the impression that it was obvious that I was already wrong. In a series of tweets and in a very odd, cherry-picked graph with no data source cited, he kept insisting that there’s been 0.4 degrees of warming between 1993 and 2013. I showed him the above graph. Since 1993 was the low point of the post-Pinatubo cooling (conveniently) and by ignoring the black average line in the above graph but taking the one data point that is November 2012, he claimed justification. “UAH 0.42 warming over baseline. 1993 temp on baseline,” he tweeted. At this I have to admit, I burst out laughing so loudly my dog woke up. Truly the mind boggleth.

There ensued a silly little twitter war of words in which Lambert refused me room to reply in a blog post with diagrams – the comments space of his website does not fit diagrams — while a chorus of tweeters heaped abuse on my head. This is what passes for debate in climate science, or computer graphics departments, these days.

Now, let’s look at some predictions that HAVE failed.

First, the IPCC’s many models, only two of which looks any good at this stage. The rest have all overshot the real world by some margin. Woops.

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Chart by John Christy.

Then James Hansen:

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Chart from kaltesonne.de

All three of his scenarios were wildly higher than what actually happened, even though carbon dioxide emissions were HIGHER than in all three of his models.

Then IPCC again, this time for methane:

clip_image008_thumb1.png?w=574&h=481

Chart from the leaked IPCC report.

Er, back to the drawing board, lads.

Now look, fellers, you do this kind of thing for a living. I’m just a self-employed writer with no back-up team, no government grants, no taxpayer salary, no computer simulations, and absolutely no pretensions to being Nostradamus about anything. But it strikes me I did a far better job of predicting the climate back in 1993 than any of you! How could that be?

Anyway, the whole episode was depressing in two ways.

First, it’s a little sad that a lecturer in computer graphics took the trouble to look up a sentence a freelance journalist wrote 20 years ago in a piece about something else and falsely claimed it was already “wrong” when it isn’t, and would hardly matter if it was. Does he not have anything better to do?

Second, it’s also a little sad to read just how little has changed in the climate debate since then. If I could travel back in time and tell my 34-year-old self in 1993 that I would be roughly right to take a “lukewarm” view about global warming, but that in the meantime the world would ignore me and would instead spend hundreds of billions of dollars on ways to prevent the poor getting rich with cheap electricity, on destroying rain forests to grow biofuels, on spoiling landscapes with windmills to provide less than half a percent of the world’s energy, and on annual conferences for tens of thousands of pampered activists, then surely my younger self would gape in disbelief.

[/Quote]

http://wattsupwiththat.com/2013/01/15/matt-ridley-responds-to-tim-lamberts-war-deltoid/

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