Aller au contenu

Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

Posté

 

Les républicains libertariens et non libertariens peuvent ils devenir amis ?

Par Scott Shackford, 30/12/2013

    Ross Tilchin de l’Institut Brookings a examiné des résultats de sondage sur les penchants des différentes factions du Parti républicain. Alors que la philosophie libertarienne jouit d’une notoriété croissante au sein de celui ci, Tilchin se demande comment les républicains libertariens, chrétiens conservateurs et promoteurs du Tea Party pourraient s’entendre ? Tilchin pense que les libertariens peuvent prévoir des limites à leur influence au sein du parti puisque que la religion a tendance à jouer un rôle bien moins important dans leur vie que dans la vie des deux autres factions :

        Alors que ces groupes sont aussi conservateurs sur les questions économiques (en effet, les libertariens sont plus à droite que les évangélistes blancs ou les partisans du Tea Party sur certains sujets économiques, telles que l'augmentation du salaire minimum), ils sont très divisés par leurs points de vue sur la religion. Seulement 53% des libertariens décrivent la religion comme la plus importante chose ou parmi plusieurs choses importantes dans leurs vies. A titre de comparaison, pour la même question, 77% des membres du Tea Party répondent positivement et, sans surprise, 94% des évangélistes blancs. Pas moins de 44% des libertariens déclarent que la religion n’a pas la moindre portée dans leur existence ou qu’elle n’est pas aussi essentielle que d’autres choses dans leur vie. Seuls 11% des adhérents au Tea Party et 1% des évangélistes blancs répondent à cette question affirmativement.  

De plus, les libertariens sont parmi les plus probables souteneurs de l’idée selon laquelle la religion cause plus de problèmes dans la société qu’elle n’en résout. (37% au total : 17% étant complètement d’accord, 20% plutôt d’accord); ils sont également ceux qui acceptent le moins le principe selon lequel les enfants doivent avoir une instruction religieuse afin qu’ils apprennent de bonnes valeurs (35% au total : 13% étant complètement en désaccord, 22% plutôt en désaccord); et ils sont les moins susceptibles de penser qu’il est nécessaire de croire en Dieu pour avoir un sens moral et de bonnes valeurs (63% au total, 30% complètement en désaccord et 33% plutôt en désaccord)

 Ces différences significatives dans l’appréhension de la religion aide à expliquer le grand écart de point de vue qui existe entre les libertariens et d’autres conservateurs sur des questions sociales comme l’avortement, l’euthanasie, la légalisation de la marijuana. Étant donné leurs positions sur ces sujets de société, qui sont source de contentieux, il est très difficile d’envisager que les libertariens obtiennent le soutien d’électeurs socialement conservateur dans le parti Républicain.    

Lisez l’intégralité de ce texte. Il expose également le simple problème mathématique démontrant que les libertariens sont en infériorité numérique par rapport aux deux autres factions du Parti républicain dans toutes les régions du pays.

J’ai tenu compte de ces publications dans mon analyse, mais ne voudrait pas en venir trop vite à une conclusion. Ce qui reste est l’idée très libertarienne selon laquelle ce n’est parce que les libertariens ne voit pas la religion comme un composant fondamentale de leurs propres vies que nous nous opposerons à ceux qui en décident autrement. Et penser que «la religion cause plus de problèmes aux sociétés qu’elle n’en résout» ne devrait pas être prie comme signifiant que les libertariens croient que le gouvernement devrait mettre en œuvre des politiques dans le but de «régler» ces problèmes. (revoir peut être la traduction à cet endroit)

Manifestement il y a des différends, mais ce n’est pas actuellement, littéralement à propos de foi. Le désaccord concerne l’étendue et les justifications pour l’usage de la force publique. Dire que les croyances religieuses n’ont pas à être utilisées pour déterminer si l’avortement ou se marier devait être légal ne signifie pas que les gens ne devraient pas faire appel à leur religion pour faire des choix pour eux mêmes dans leur propre vie.

Étant donné le rejet libertarien de la coercition gouvernemental, qui d'autre est mieux pourvu pour au moins aborder ces questions avec les conservateurs ? Qui hormis les libertariens plaide en faveur du mariage de même sexe afin qu’il bénéficie de la même reconnaissance juridique que les mariages hétérosexuels, alors qu’au même moment ils militent pour qu’aucune église n’ait à les reconnaitre, ou qu’aucune entreprise puisse être punie de leur fournir des biens et services ?

Au lieu de voir les libertariens en opposition avec les conservateurs, il est plus utile de considérer les libertariens comme des alliés pour la protection des libertés civiles des croyants même s’ils perdent leur influence culturelle. Les libertariens ne peuvent être en mesure de «s’emparer» du parti Républicain (ce qui n’enlève pas le fait qu’ils doivent essayer), mais le parti lui même tomberait dans de sérieux ennuis si ses factions ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

Dans le conservateur américain, W. James Antle III a pris note aujourd’hui de la façon dans le sénateur Rand Paul tente de promouvoir le non interventionnisme et la réforme des mesures sur les drogues  auprès des conservateurs chrétiens.

Raison a fréquemment débattu à propos des moments où les libertariens s’inscrivaient dans le monde politique bipolaire des rouges contre les bleus. Voici une discussion datant de 2010.

Source : http://reason.com/blog/2013/12/30/can-the-libertarian-republican-and-the-n

 

Posté

Merci beaucoup!
 
J'ai corrigé quelques coquilles et proposé une reformulation pour le passage évoqué (mes changements en gras). J'ai notamment remis les titres de magazine en VO.

A la publication, il faudrait si possible mettre l'infographie avec les bulles (dans le texte initial de Reason).

Les républicains libertariens et non libertariens peuvent-ils devenir amis ?

Par Scott Shackford, 30/12/2013

    Ross Tilchin de l’Institut Brookings a examiné des résultats de sondages sur les penchants des différentes factions du Parti républicain. Alors que la philosophie libertarienne jouit d’une notoriété croissante au sein de celui ci, Tilchin se demande comment les républicains libertariens, chrétiens conservateurs et promoteurs du Tea Party pourraient s’entendre ? Tilchin pense que les libertariens peuvent prévoir des limites à leur influence au sein du parti puisque que la religion a tendance à jouer un rôle bien moins important dans leur vie que dans la vie des deux autres factions :

        Alors que ces groupes sont aussi conservateurs sur les questions économiques (en effet, les libertariens sont plus à droite que les évangélistes blancs ou les partisans du Tea Party sur certains sujets économiques, telles que l'augmentation du salaire minimum), ils sont très divisés par leurs points de vue sur la religion. Seulement 53% des libertariens décrivent la religion comme la plus importante chose ou parmi plusieurs choses importantes dans leurs vies. À titre de comparaison, pour la même question, 77% des membres du Tea Party répondent positivement et, sans surprise, 94% des évangélistes blancs. Pas moins de 44% des libertariens déclarent que la religion n’a pas la moindre portée dans leur existence ou qu’elle n’est pas aussi essentielle que d’autres choses dans leur vie. Seuls 11% des adhérents au Tea Party et 1% des évangélistes blancs répondent à cette question affirmativement.  

De plus, les libertariens sont parmi les plus probables défenseurs de l’idée selon laquelle la religion cause plus de problèmes dans la société qu’elle n’en résout. (37% au total : 17% étant complètement d’accord, 20% plutôt d’accord); ils sont également ceux qui acceptent le moins le principe selon lequel les enfants doivent avoir une instruction religieuse afin qu’ils apprennent de bonnes valeurs (35% au total : 13% étant complètement en désaccord, 22% plutôt en désaccord); et ils sont les moins susceptibles de penser qu’il est nécessaire de croire en Dieu pour avoir un sens moral et de bonnes valeurs (63% au total, 30% complètement en désaccord et 33% plutôt en désaccord)

 Ces différences significatives dans l’appréhension de la religion aident à expliquer le grand écart de point de vue qui existe entre les libertariens et d’autres conservateurs sur des questions sociales comme l’avortement, l’euthanasie ou la légalisation de la marijuana. Étant donné leurs positions sur ces sujets de société, qui sont source de contentieux, il est très difficile d’envisager que les libertariens obtiennent le soutien d’électeurs socialement conservateur dans le parti Républicain
.    

Lisez l’intégralité de ce texte. Il expose également le simple problème mathématique démontrant que les libertariens sont en infériorité numérique par rapport aux deux autres factions du Parti républicain dans toutes les régions du pays.

Je ne suis pas d'accord avec l'analyse, quoiqu'en phase avec la conclusion. Ce qui n'est pas pris en compte est l’idée très libertarienne selon laquelle ce n’est parce que les libertariens ne voient pas la religion comme une part fondamentale de leurs propres vies qu'ils s'opposeront à ceux qui en décident autrement. Et penser que «la religion cause plus de problèmes aux sociétés qu’elle n’en résout» ne veut pas dire que les libertariens croient que le gouvernement devrait mettre en œuvre des politiques dans le but de «régler» ces problèmes.

Manifestement il y a des différends, mais ce n’est pas actuellement, littéralement à propos de foi. Le désaccord concerne l’étendue et les justifications pour l’usage de la force publique. Dire que les croyances religieuses n’ont pas à être utilisées pour déterminer si l’avortement ou se marier devait être légal ne signifie pas que les gens ne devraient pas faire appel à leur religion pour faire des choix pour eux mêmes dans leur propre vie.

Étant donné le rejet libertarien de la coercition gouvernemental, qui d'autre est mieux pourvu pour au moins aborder ces questions avec les conservateurs ? Qui hormis les libertariens plaide en faveur du mariage de même sexe afin qu’il bénéficie de la même reconnaissance juridique que les mariages hétérosexuels, alors qu’au même moment ils militent pour qu’aucune église n’ait à les reconnaitre, ou qu’aucune entreprise ne puisse être punie de leur fournir des biens et services ?

Au lieu de voir les libertariens en opposition avec les conservateurs, il est plus utile de considérer les libertariens comme des alliés pour la protection des libertés civiles des croyants même s’ils perdent leur influence culturelle. Les libertariens ne peuvent être en mesure de «s’emparer» du parti Républicain (ce qui n’enlève pas le fait qu’ils doivent essayer), mais le parti lui même tomberait dans de sérieux ennuis si ses factions ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

Dans The American Conservative, W. James Antle III a pris note aujourd’hui de la façon dans le sénateur Rand Paul tente de promouvoir le non interventionnisme et la réforme des mesures sur les drogues  auprès des conservateurs chrétiens.

Reason a fréquemment débattu à propos des moments où les libertariens s’inscrivaient dans le monde politique bipolaire des rouges contre les bleus. Voici une discussion datant de 2010.

Source : http://reason.com/blog/2013/12/30/can-the-libertarian-republican-and-the-n

Posté

Je veux bien le faire. Mais c'est pas mal centré sur UK (rien que les points 5, 8, 9 et 10). Au moins, le dernier point devrait plaire à Hayek's plosive :)

Posté

Désolé, j'ai pris plus de temps que prévu pour traduire le texte suivant. J'ai par ailleurs des doutes concernant les mots en rouge.

 

Quatre choses que l’État peut faire pour les pauvres

Par A. Barton Hinkle, 19 septembre 2012 (traduction : Raphaël C.)

 

 

Le recensement de la population montre que 46 millions d’américains restent coincés dans la pauvreté, ce qui est vu comme une bonne nouvelle étant donné que les démographes s’attendaient à pire. Environ 15% des américains sont pauvres soit le même pourcentage qu’en 2010 (et un pourcentage légèrement plus élevé qu’en 1966, malgré les seize mille milliards de dollars dépensés par Washington pour lutter contre la pauvreté depuis que Lyndon Johnson y ait déclaré la guerre.

 

Jeffrey Miron remarquait l’année dernière dans le National Affairs que « si les 1,45 mille milliards de dollars de dépenses fédérales directes contre la pauvreté en 2007 avaient tout simplement été divisés et distribués parmi les 20% les plus pauvres de la population, cela leur aurait garanti un revenu annuel de plus de 62000 $ par foyer ». Malheureusement, « une bonne partie de cette redistribution va dans les poches des familles de classe moyenne », tandis qu’une plus grosse partie encore est utilisée pour financer le fonctionnement des différents programmes de lutte contre la pauvreté.

 

“Lutter contre la pauvreté” signifie au moins deux choses : 1) Alléger la souffrance des démunis en leur fournissant de la nourriture, un toit et autres biens matériels nécessaires et 2) réduire effectivement les rangs de nécessiteux. Les programmes de luttent contre la pauvreté sont raisonnablement bons concernant le point 1) et très mauvais concernant le point 2).

 

Ils sont très mauvais concernant 2) car ils ne peuvent imposer la seule condition la plus à même d’aider les gens à sortir de la pauvreté : le mariage. Les familles monoparentales sont six fois plus susceptibles d’être pauvres d’après la Heritage Foundation. (Vous ne le croyez pas ? La Brookings Institution partage largement ce point-de-vue : « les enfants d’une femme seule sont, selon les années, quatre à cinq fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les enfants d’un couple marié »). Et tandis que les dépenses pour la lutte contre la pauvreté augmentaient sans interruption durant les 30 ou 40 dernières années, le nombre de familles monoparentales faisait de même.

(Source: http://www.nationalaffairs.com/publications/detail/rethinking-redistribution)

 

C’est une des raisons expliquant que les gains dans le revenu aient accru pour les ménages les plus aisés, ces derniers comprenant plus de couples mariés. Les 20% de ménages les plus riches comprennent 25% de la population tandis que les 20% les plus pauvres n’en comprennent que 14%. Il y aurait toujours une inégalité de richesse par ménage même si tout le monde était payé de la même façon.

L’Etat ne peut pas (et ne doit pas) forcer les gens à se marier. Mais il peut faire un certain nombre de choses pour faciliter la sortie de la pauvreté comme :

 

1) Appeler à un cessez-le-feu dans la lutte contre la drogue. Bien qu’il y ait plus d’américains blancs pauvres, la pauvreté et la monoparentalité sont plus aigües dans la communauté noire, celle-ci étant par ailleurs nettement plus touchée par la guerre contre la drogue. D’après le Rutherford Institute de Charlottesville, les blancs consomment plus de drogues que les noirs mais ces derniers sont en proportion dix fois plus nombreux à être incarcérés pour des affaires liées aux stupéfiants. Purger une peine de prison ne rend pas seulement plus difficile de trouver un travail mais ralentit aussi l’accumulation de richesse : les personnes emprisonnées ne développent pas leur valeur immobilière (home equity) ou leur plan 401(k) d'épargne retraite par capitalisation. Et mettre des hommes noirs derrière les barreaux ne fait qu’empirer le problème du mariage.

 

2) Réduire les barrières au travail. D’après l’Institut pour la Justice (ou Institue for Justice) basé à Arlington, cela prend en moyenne 33 jours pour être certifié comme un ambulancier breveté ou un infirmier protocolé pour l'Aide médicale urgente et ayant à prendre des décisions de vie ou de mort. Dans le même temps, la moyenne nationale pour recevoir une licence en cosmétologie vous coûtera 372 jours ainsi que quelques milliers de dollars de cours. La licence demandée dans 49 états pour être manucure nécessite 87 jours de formation en moyenne. Et avant que l’Institut pour la Justice ne se lance dans des poursuites judiciaires, même le tressage de cheveux nécessitait parfois une très onéreuse certification en cosmétologie. De nombreuses autres activités ne nécessitant pas d’expérience sont rendues inaccessibles par des règles d'octroi de licences strictes existant souvent avec le soutien de personnes (industry insiders) craignant la concurrence.

Une autre barrière au travail ? L’Obamacare. Le Patient Protection and Affordable Care Act (ou Loi sur la protection des patients et des soins abordables) oblige toute entreprise de plus de 50 employés d’offrir à ces derniers une assurance médicale. Ce qui fait grimper le coût d’un nouvel embauché de plusieurs milliers de dollars. De plus, la loi imposera pour 2013 une couverture annuelle minimale de 2 million de dollars et interdira tout plafond de couverture pour 2014, ce qui éliminera les « mini-assurances » santé offertes actuellement par des entreprises comme McDonald’s ou des syndicats comme l’United Federation of Teachers pour les enseignants. Ces deux derniers ont d’ailleurs reçu des dispenses d’un an l’année dernière.

 

3) Laisser tomber l’aménagement du territoire. Les partisans de la lutte contre la pauvreté réclament souvent des transports en commun publiques horriblement coûteux pour que les pauvres puissent trouver un travail. Pourtant une des raisons pour laquelle cela est si difficile vient des politiques d’aménagement du territoire très restrictives, séparant quartiers résidentiels et zones d’activité commerciale. Regardez des photos de villes du début du 20ème siècle et vous verrez des buildings avec des magasins au rez-de-chaussée et des appartements au-dessus. Les gens n’avaient pas besoin de lignes de métro léger à plusieurs milliards de dollars pour se rendre à leur travail, ils avaient juste à descendre quelques marches. Les progressistes qui se plaignent de l’absence de travail et de nourriture peu chère et de qualité dans les centres-villes devraient reconsidérer leur opposition systématique à Walmart, ce dernier proposant les deux.

 

4) Réparer (fix) les écoles. Après le mariage et le travail, la formation est la meilleure façon de sortir de la pauvreté. Si la redistribution des richesses est un jeu à somme nulle, augmenter le capital humain permet une croissance économique profitable à tous.

 

Et si les professeurs ne peuvent forcer les étudiants à apprendre, l’Etat peut obliger les écoles à enseigner. Certes, cette façon de faire est difficile comme les grèves des professeurs l’ont montré à Chicago. Augmenter la compétition pourrait aider à cela, tandis qu’augmenter les moyens ne changerait pas grand-chose : depuis 1970, le coût par élève des études de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire dans un établissement public a plus ou moins triplé en prenant en compte l’inflation tandis que le taux de réussite n’a pas varié. De la même manière, les dépenses pour lutter contre la pauvreté sont montées en flèches durant la même période tandis que le taux de pauvreté ne bougeait pas. S’il s’agit d’une simple coïncidence, elle est tout-à-fait remarquable.

 

 

Posté

Home equity, c'est la valeur immobilière moins les dettes qui restent à payer sur l'emprunt qu'on a fait pour acheter. Je ne connais pas le terme équivalent en français par contre (si il n'en existe pas, tu laisse le terme anglais avec un NdT qui explique ce que ça veut dire).

 

Industry insider, je traduirais par "professionnel du secteur".

 

Fix = réparer, ça me semble bien.

Posté

Merci pour tes remarques. Voici la nouvelle de la traduction les intégrant :

 

Quatre choses que l’État peut faire pour les pauvres

Par A. Barton Hinkle, 19 septembre 2012 (traduction : Raphaël C.)

 

 

Le recensement de la population montre que 46 millions d’américains restent coincés dans la pauvreté, ce qui est vu comme une bonne nouvelle étant donné que les démographes s’attendaient à pire. Environ 15% des américains sont pauvres soit le même pourcentage qu’en 2010 (et un pourcentage légèrement plus élevé qu’en 1966, malgré les seize mille milliards de dollars dépensés par Washington pour lutter contre la pauvreté depuis que Lyndon Johnson y ait déclaré la guerre.

 

Jeffrey Miron remarquait l’année dernière dans le National Affairs que « si les 1,45 mille milliards de dollars de dépenses fédérales directes contre la pauvreté en 2007 avaient tout simplement été divisés et distribués parmi les 20% les plus pauvres de la population, cela leur aurait garanti un revenu annuel de plus de 62000 $ par foyer ». Malheureusement, « une bonne partie de cette redistribution va dans les poches des familles de classe moyenne », tandis qu’une plus grosse partie encore est utilisée pour financer le fonctionnement des différents programmes de lutte contre la pauvreté.

 

“Lutter contre la pauvreté” signifie au moins deux choses : 1) Alléger la souffrance des démunis en leur fournissant de la nourriture, un toit et autres biens matériels nécessaires et 2) réduire effectivement les rangs de nécessiteux. Les programmes de luttent contre la pauvreté sont raisonnablement bons concernant le point 1) et très mauvais concernant le point 2).

 

Ils sont très mauvais concernant 2) car ils ne peuvent imposer la seule condition la plus à même d’aider les gens à sortir de la pauvreté : le mariage. Les familles monoparentales sont six fois plus susceptibles d’être pauvres d’après la Heritage Foundation. (Vous ne le croyez pas ? La Brookings Institution partage largement ce point-de-vue : « les enfants d’une femme seule sont, selon les années, quatre à cinq fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les enfants d’un couple marié »). Et tandis que les dépenses pour la lutte contre la pauvreté augmentaient sans interruption durant les 30 ou 40 dernières années, le nombre de familles monoparentales faisait de même.

(Source: http://www.nationala...-redistribution)

 

C’est une des raisons expliquant que les gains dans le revenu aient accru pour les ménages les plus aisés, ces derniers comprenant plus de couples mariés. Les 20% de ménages les plus riches comprennent 25% de la population tandis que les 20% les plus pauvres n’en comprennent que 14%. Il y aurait toujours une inégalité de richesse par ménage même si tout le monde était payé de la même façon.

L’Etat ne peut pas (et ne doit pas) forcer les gens à se marier. Mais il peut faire un certain nombre de choses pour faciliter la sortie de la pauvreté comme :

 

1) Appeler à un cessez-le-feu dans la lutte contre la drogue. Bien qu’il y ait plus d’américains blancs pauvres, la pauvreté et la monoparentalité sont plus aigües dans la communauté noire, celle-ci étant par ailleurs nettement plus touchée par la guerre contre la drogue. D’après le Rutherford Institute de Charlottesville, les blancs consomment plus de drogues que les noirs mais ces derniers sont en proportion dix fois plus nombreux à être incarcérés pour des affaires liées aux stupéfiants. Purger une peine de prison ne rend pas seulement plus difficile de trouver un travail mais ralentit aussi l’accumulation de richesse : les personnes emprisonnées ne développent pas leur home equity (NdT : valeur immobilière moins les dettes qui restent à payer sur l'emprunt fait pour acheter) ou leur plan 401(k) d'épargne retraite par capitalisation. Et mettre des hommes noirs derrière les barreaux ne fait qu’empirer le problème du mariage.

 

2) Réduire les barrières au travail. D’après l’Institut pour la Justice (ou Institue for Justice) basé à Arlington, cela prend en moyenne 33 jours pour être certifié comme un ambulancier breveté ou un infirmier protocolé pour l'Aide médicale urgente et ayant à prendre des décisions de vie ou de mort. Dans le même temps, la moyenne nationale pour recevoir une licence en cosmétologie vous coûtera 372 jours ainsi que quelques milliers de dollars de cours. La licence demandée dans 49 états pour être manucure nécessite 87 jours de formation en moyenne. Et avant que l’Institut pour la Justice ne se lance dans des poursuites judiciaires, même le tressage de cheveux nécessitait parfois une très onéreuse certification en cosmétologie. De nombreuses autres activités ne nécessitant pas d’expérience sont rendues inaccessibles par des règles d'octroi de licences strictes existant souvent avec le soutien des professionnels du secteur craignant la concurrence.

Une autre barrière au travail ? L’Obamacare. Le Patient Protection and Affordable Care Act (ou Loi sur la protection des patients et des soins abordables) oblige toute entreprise de plus de 50 employés d’offrir à ces derniers une assurance médicale. Ce qui fait grimper le coût d’un nouvel embauché de plusieurs milliers de dollars. De plus, la loi imposera pour 2013 une couverture annuelle minimale de 2 million de dollars et interdira tout plafond de couverture pour 2014, ce qui éliminera les « mini-assurances » santé offertes actuellement par des entreprises comme McDonald’s ou des syndicats comme l’United Federation of Teachers pour les enseignants. Ces deux derniers ont d’ailleurs reçu des dispenses d’un an l’année dernière.

 

3) Laisser tomber l’aménagement du territoire. Les partisans de la lutte contre la pauvreté réclament souvent des transports en commun publiques horriblement coûteux pour que les pauvres puissent trouver un travail. Pourtant une des raisons pour laquelle cela est si difficile vient des politiques d’aménagement du territoire très restrictives, séparant quartiers résidentiels et zones d’activité commerciale. Regardez des photos de villes du début du 20ème siècle et vous verrez des buildings avec des magasins au rez-de-chaussée et des appartements au-dessus. Les gens n’avaient pas besoin de lignes de métro léger à plusieurs milliards de dollars pour se rendre à leur travail, ils avaient juste à descendre quelques marches. Les progressistes qui se plaignent de l’absence de travail et de nourriture peu chère et de qualité dans les centres-villes devraient reconsidérer leur opposition systématique à Walmart, ce dernier proposant les deux.

 

4) Réparer les écoles. Après le mariage et le travail, la formation est la meilleure façon de sortir de la pauvreté. Si la redistribution des richesses est un jeu à somme nulle, augmenter le capital humain permet une croissance économique profitable à tous.

 

Et si les professeurs ne peuvent forcer les étudiants à apprendre, l’Etat peut obliger les écoles à enseigner. Certes, cette façon de faire est difficile comme les grèves des professeurs l’ont montré à Chicago. Augmenter la compétition pourrait aider à cela, tandis qu’augmenter les moyens ne changerait pas grand-chose : depuis 1970, le coût par élève des études de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire dans un établissement public a plus ou moins triplé en prenant en compte l’inflation tandis que le taux de réussite n’a pas varié. De la même manière, les dépenses pour lutter contre la pauvreté sont montées en flèches durant la même période tandis que le taux de pauvreté ne bougeait pas. S’il s’agit d’une simple coïncidence, elle est tout-à-fait remarquable.

Posté

Bonjour.

 

 

Les partisans du marché libre anglais devraient accueillir l’immigration roumaine et bulgare.

Quelques prétendus supporters du libre échange au Royaume Uni s’oppose à tort à la liberté de mouvement des individus.

Par Matthew Feeney, le 02/01/2014.

Hier, les contrôles de transition restant sur la liberté de mouvement des Roumains et Bulgares en l’Union Européenne ont été levé. Désormains, les Roumains et Bulgares sont libres de travailler partour au sein des pays de l’Union grâce à l’une de ses bonnes mesures.

Sans surprise, dans la période du 1er janvier 2014, les tabloïdes anglais ont affiché leurs craintes face à l’abandon des contrôles de transition pour ces populations. Un article du Daily Mail avertit à ce titre que presque tous les vols et bus partant de Roumanie et Bulgarie pour le Royaume Uni sont bondés. BuzzFeed  expliqua par la suite que cette information du Mail était erronée. Il y eut au moins une exception à la pléthore d’information négative des médias à propos de cette affaire : The Economist publia une lettre ouverte aux Roumains et Bulgares les invitant à rejoindre le R.U.

Certains politiciens rejoignirent les tabloïdes en dévoilant leur inquiétude sur l’arrivée imminente de Roumains et Bulgares. Alors que le 1er janvier arrivait, le premier ministre David Cameron, qui a fait face à des pressions de quelques uns de ses collèges pour s’occuper des migrations européennes, a soutenu que l’U.E. devrait réformer sa politique de liberté de mouvement, et un article du Financial Times affirmait qu’il partagait l’appréhension de ses concitoyens à propos des migrants Roumains et Bulgares, ajoutant que la liberté de mouvement des individus ne pouvait être un principe «complètement inqualifié» de l’U.E. La secrétaire de l’Intérieur britannique Theresa May assura que le R.U. devait limiter le nombre de citoyens européens pouvant travailler sur son territoire, un mouvement que le vice premier ministre Nick Clegg, un libérale démocrate, définit comme devant être illégal. Les membres du Parlement siégeant au sein du groupe parlementaire multipartie sur les Tsiganes, Voyageurs, et Roms avertirent que certains politiciens détérioreront les relations entre communauté avec leur rhétorique anti-Roms.

La rhétorique politicienne dans le R.U. concernant la migration Roumaine et Bulgare a mis en  évidence le fait que des politiciens de parties politiques dont les membres réclament d’être soi pro-marché, soit anti-européen, ou les deux mettraient en oeuvre des politiques anti-capitaliste hostiles au libre mouvement des personnes si ils avaient le pouvoir en main.

Cameron et May sont à la fois membres du partie conservateur, et ont montré leurs adhérences au capitalisme.

Dans un discours en Mai cette année May réaffirma que l’engagement du parti conservateur pour le capitalisme, en prétendant : « nous croyons au libre marché puisque l’histoire nous a prouvé qu’il était le meilleur moyen d’offrir des opportunités à tous, indépendamment de qui vous êtes et d’où vous venez.»

Durant un discours de Janvier 2012, Cameron annonçait : «Je crois que le marché et l’entreprise libre sont les meilleures forces imaginable pour accroitre la richesse et le bonheur,» et dans un discours d’Octobre de la même année à une conférence du partie conservateur Cameron argumenta que les conservateurs «laisseront le socialisme type des années 70 aux autres.»

Cependant, sur le site internet du parti conservateur, conserver l’immigration à un niveau bas est présenté comme un accomplissement, à côté de la réduction des impôts et celui du crime.

Les membres du parti eurosceptique anglais UKIP ont également présentés leurs craintes sur l’afflut prochain de ces populations. Dans son discours à la conférence de l’UKIP cette année, son leader, Nigel Farage, mit en garde son auditoire sur les effets en matière de tourisme de bien-être et de criminalité qu’engendreraient la permission de circulation de ces personnes.

Paradoxalement, Farage n’est pas contre l’idée que le R.U. accueille des réfugiés Syriens (à condition qu’il soit chrétien).

La rhétorique anti-immigratoire de l’UKIP est particulièrement inattendu venant d’un parti se prétendant libertarien dans sa  constitution.


C’est assez frustrant de voir tous ces soits disant supporters du marché libre se montrer aussi hostile l’augmentation de l’immigration. Les défenseurs de ce type de marché réalisent qu’avoir peu de restrictions sur les mouvements globaux de marchandises est préférable à un accroissement des restrictions. Pourquoi dans ce cas les déplacements de travailleurs devraient être traités différemment ?

Et, sans doute, ce qui est encore plus décevant que ce type d’incohérence affiché par ces politiciens c’est à quel point les objections faites contre l’immigration au R.U. sont erronées. Malgré ce qui est souvent avancé dans ce royaume, celui ci n’est pas envahit par des immigrants qui font baisser le prix des logements, et la plus récente immigration peut même être considérée comme contributrice net au finance public.

Il y a, bien entendu, des parallèles américains à faire avec les divagations proférées par les politiciens conservateurs au R.U. Beaucoup de conservateurs américains plaident pour le marché libre, mais alors qu’ils sont pour les déplacements au sein du pays, cette opinion change souvent quand le trajet se fait de Tijuana à Phoenix, ce qui est une honte puisque les migrateurs qui s’installent dans des économies à hauts revenus (comme les E.U.) présentent plus fréquemment les caractéristiques nécessaires à l’aventure entrepreneuriale.  

Cela vaut la peine de rappeler que le niveau actuelle de bureaucratisation et de législation concernant l’immigration est récent en Europe. Au R.U., jusqu'en 1794, tous les passeports étaient délivrés et signés par le monarche, et ressemblaient plus, durant de longs siècles, à des lettres d’introduction que les documents que nous connaissons aujourd’hui. Ce n’est qu’au début du siècle dernier que les passeports comme nous les utilisons de nos jours furent introduit.

A la seconde moitié du 19ème siècle, l’expansion des chemins de fer à travers l’Europe rendait l’efficacité du contrôle des passeports difficile, et en 1914, consécutivement,  «pratiquement partout en Europe» les visas et autres passeports furent abolis. En comparaison avec la majeur partie de l'histoire humaine, les restrictions contemporaines sur le déplacement des personnes sont incroyablement strictes et immobilisatrices.
Les mesures de l’U.E. sur la liberté de mouvement sont bonnes pour l’Europe et devraient être maintenu par le soutien de ceux qui se prétendent capitalistes. C’est une abjection que ces lois européennes sur la liberté de mouvement ne soient pas appliquées mondialement. En 2011, Michael Clemens du Center For Global Development estimait que le PIB global pourrait augmenter d’au moins 67% successivement et autant que 147,3% si tous les pays retiraient leurs contrôles migratoires. Que reste t’il d’inappréciable ?

Dans les prochains mois et années, il n’y a pas de doute qu’on verra des reportages sur des minorités Roumaines et Bulgares commetants des crimes et s’engageant dans la fraude d’aide sociale au R.U., et certains politiciens garantissant soutenir le capitalisme s’egosieront à l’encontre des derniers flux migratoires entrants dans ce royaume. Parmi toute cette inévitable rhétorique politicien anti-immigration et ces documentaires alarmistes, il n’est pas trop tard pour se remémorer qu’il n’est pas rationnel de combattre l’immigration en se disant capitaliste ou libertarien, et que la libre circulation des individus n’est pas seulement bénéfique économiquement, mais correspond également à une norme pour l’histoire humaine.

 

Source : http://reason.com/archives/2014/01/02/british-free-marketeers-should-welcome-r

 

 

Posté

Je réfléchis à proposer, prochainement, une traduction collaborative aux lecteurs de contrepoints.

ça se ferait simplement via un petit appel dans la rubrique "lu ailleurs"

et via un pad en ligne comme https://uplib.framapad.org/2

(je pense qu'il faudrait une adresse du type cp.framapad.org ou contrepoints.framapad.org ou ?)

 

Comme il y a pas mal de traducteurs ici, je vous fais part de l'idée

et j'aimerais avoir votre avis quant au meilleur moment (jour/heure) de la semaine pour ça ?

Si ça marche pas trop mal on pourrait envisager de tenter ça sur une base régulière, eg 1x/semaine, avec un RV fixe.

 

Pour info, le framablog fait ça régulièrement, avec annonce par twitter, et il se trouve toujours au moins

une demi-douzaine de volontaires pour s'y coller.

 

Si vous avez des idées pour que ça se passe bien, allez-y.

(Je pense que pour un 1° texte, faudra y aller mollo coté longueur, consensuel, etc.)

 

 

Posté

Bonjour.

 

Merci beaucoup Barem !!

 

On dit plutôt "contrôle transitoire" et "liberté de circulation".

 

 

Rappel à tous : Il est nettement préférable d'éviter d'utiliser le passé simple pour des articles de presse. Privilégier les temps du présent, du passé composé et de l'imparfait. Style beaucoup plus vif et direct.

Posté

Je réfléchis à proposer, prochainement, une traduction collaborative aux lecteurs de contrepoints.

 

Je veux bien mais comment le travail s'organiserait et quel est l'intérêt de la traduction collaborative ? (à mon sens, c'est déjà ce que nous faisons puisque nous pouvons demander l'assistance des membres du forum lorsque nous avons quelques difficultés pour traduire un texte)

 

A Largo : Je t'en prie. Je tiens compte de ta remarque concernant l'emploi des temps.

Posté (modifié)

Je veux bien mais comment le travail s'organiserait et quel est l'intérêt de la traduction collaborative ? (à mon sens, c'est déjà ce que nous faisons puisque nous pouvons demander l'assistance des membres du forum lorsque nous avons quelques difficultés pour traduire un texte)

L'idéal est de participer à une traduction collaborative pour voir concrètement l'intérêt.

J'essaie quand même de résumer :

  • vitesse : ça va très vite, 3h/2h voire 1h et c'est torché. Sympa pour saisir certains trucs chauds.
  • travail réduit par tête : chacun se prend un petit paragraphe (au début/milieu/fin)
  • correction instantanée, simultanée et par plusieurs personnes (pas d'aller-retour mail etc). Tous les traducteurs sont relecteurs.
  • émulation, car on peut chater en même temps, discuter de tel ou tel mot etc
  • création/fidélisation d'une communauté de traducteurs

Dans le cas de CP, j'y vois aussi l'intérêt de continuer à pousser dans le sens lecteurs -> acteurs de leur journal.

 

Attention : il y a évidemment des textes qui se prêtent plus ou moins bien au jeu. Et ça serait un truc complémentaire de ce qui se fait ici.

 

J'essaierai de relayer les prochains appels à traduction du framablog, pour que les intéressés puissent voir.

Compte twitter à suivre : https://twitter.com/framasoft

 

Pour quantifier un peu, @framasoft a ~12000 followers mais l'audience du framablog est bien inférieure à celle de CP.

Avec ces données, il y a quasiment toujours une dizaine de traducteurs présents à chaque fois.

Bien sûr, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain et la formule a déjà qqs années de bouteille.

Mais franchement, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas chez CP.

 

edit : last trad :

Framasoft @framasoft 8 Janv

Appel à traduction pozmidi "Not A Single Published Work Will Become Public Domain Until 2019" http://lite3.framapad.org/p/nopdonus  Thanx!

Modifié par Vincent Andrès

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...