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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Just now, Romy said:

 

Je peux le faire ce week-end. C'est vrai que c'est pas mal d'avoir un article qui valide nos intuitions.

 

Super, moi je sens qu'il a un bon potentiel buzz cet article :)

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La phrase en rouge : 

"Avoir des habitants de diverses origines est un facteur positif pour la croissance d'un pays."

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Le 01/03/2017 à 10:31, Nick de Cusa a dit :

L'alcool et la caféïne ont créé la civilisation,

 

https://www.cato.org/publications/commentary/alcohol-caffeine-created-civilization

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

Aucune drogue n’a eu plus d’influence sur la civilisation humaine que l’alcool et la caféine.

 

La nature les a créées pour tuer des êtres vivants bien plus petits que nous : les plantes sécrètent de la caféine pour empoisonner les insectes prédateurs, et la levure produit de l’éthanol afin de détruire les microbes concurrents.

 

En phase avec ses origines toxiques, l’alcool tue 3,3 millions de personnes par an. Ceci représente 5,9 % de l’ensemble des décès et 25 % si l’on s’en tient aux personnes âgées de 20 à 39 ans. L’alcool provoque des maladies du foie, de nombreux cancers et bien d’autres altérations sanitaires et sociales dévastatrices.

 

Mais d’un autre côté, des recherches scientifiques récentes semblent montrer que l’alcool pourrait avoir contribué au développement de la civilisation humaine.

 

La consommation d’alcool pourrait avoir favorisé la survie des premiers Homo sapiens. A une époque où l’on ne savait ni purifier l’eau ni préparer la nourriture dans de bonnes conditions d’hygiène, le risque d’ingérer des microbes dangereux était si élevé que les caractéristiques antiseptiques de l’alcool rendaient sa consommation plus sûre que celle de produits alternatifs sans alcool – et ce malgré les risques propres liés à l’alcool.

 

Il est fort possible que nos ancêtres primates aient aussi consommé de l’éthanol dans des fruits en décomposition. Robert Dudley, le chercheur à l’origine de l’hypothèse du « singe ivre », pense que les abus d’alcool contemporains proviennent d’un décalage entre l’environnement préhistorique et celui que nous connaissons aujourd’hui.

 

Au départ, les humains obtenaient de l’alcool à partir de plantes sauvages. Le vin de palme, toujours en vogue dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, date très certainement de l’an 16 000 avant JC. Une boisson alcoolisée chilienne concoctée à partir de pommes de terre sauvages remonterait à 13 000 avant JC. Les spécialistes considèrent maintenant que le désir de disposer d’un approvisionnement stable en alcool a pu motiver les débuts de l’agriculture et la sédentarisation.

 

Des résidus découverts sur une poterie excavée sur le site archéologique de Jiahu en Chine prouvent que l’humanité a bu du vin de riz depuis au moins 7 000 avant JC. Le riz fut domestiqué en 8 000 avant JC, mais les habitants de Jiahu se mirent à l’agriculture plus tard, à peu près au moment où l’on sait qu’ils buvaient du vin de riz.

 

« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse.

 

L’alcool nous accompagne depuis le début, mais l’utilisation de la caféine est plus récente. La consommation chinoise de thé caféiné remonte à 3 000 avant JC au moins, mais la découverte du café, dont le contenu en caféine est nettement plus fort, semble avoir eu lieu au Yémen au XVème siècle.

 

Avant le siècle des Lumières, les Européens buvaient de l’alcool à tous les moments de la journée. Puis, suite aux échanges commerciaux avec le monde arabe, les comportements se mirent à évoluer : le café, riche en caféine, donc stimulant, se répandit sur le continent et remplaça l’alcool dont les effets sont dépresseurs.

 

Comme le disait l’écrivain Tom Standage, « L’impact de l’introduction du café en Europe au cours du XVIIème siècle fut particulièrement perceptible, étant donné que les boissons les plus répandues à l’époque, même au petit-déjeuner, étaient des petites bières et des vins à faible teneur en alcool. Toutes deux présentaient moins de danger que l’eau qui risquait d’être contaminée …. Le café … apportait une alternative nouvelle et sûre aux boissons alcoolisées. Ceux qui se mirent à boire du café à la place de l’alcool se retrouvaient alertes et stimulés dès le matin, plutôt que relâchés et en état de légère ébriété. La quantité et la qualité de leur travail s’en trouvèrent grandement améliorées. L’Europe de l’Ouest commença à émerger du brouillard alcoolisé qu’elle avait connu pendant des siècles. »

 

Les cafés (coffeehouses) devinrent rapidement des lieux importants de la vie sociale où les clients débattaient politique et philosophie. Alors qu’il travaillait sur La Richesse des Nations, Adam Smith fréquentait le British sur Cockspur Street et le Turk’s Head.

 

Après l’affaire du Boston Tea Party, la plupart des Américains privilégièrent le café sur le thé, augmentant ainsi leur consommation de caféine. Pour Thomas Jefferson, le café était « la boisson favorite du monde civilisé. » Encore aujourd’hui, les Américains consomment trois fois plus de café que de thé. Selon les mots de l’historien Mark Pendergrast, « la Révolution française et la Révolution américaine furent décidées dans des cafés. »

 

Les Lumières et la Révolution industrielle se sont caractérisées par une explosion des innovations et des idées nouvelles. Les niveaux de vie ont augmenté en flèche. De nouvelles formes de gouvernement sont apparues. Plus récemment, la mondialisation a donné une nouvelle échelle à l’idée libérale classique de libre-échange pacifique, et a ainsi permis de réduire les inégalités dans le monde entier.

 

Aujourd’hui, malgré la croissance de la population, de moins en moins de personnes vivent dans la pauvreté. Les hommes vivent plus longtemps, ils sont mieux éduqués, et ils sont de plus en plus nombreux à profiter des avantages de la démocratie libérale.

 

La caféine est la drogue psychoactive la plus consommée dans le monde. L’alcool a permis à la civilisation de démarrer et a certainement contribué à aider l’humanité à surmonter sa détresse pendant les périodes de pauvreté implacable qui ont représenté la plus grande partie de l’histoire humaine. Mais ce fut la caféine qui nous donna les Lumières et nous aida à entrer dans une histoire de prospérité.

 

Article d’origine :

https://www.cato.org/publications/commentary/alcohol-caffeine-created-civilization

 

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Il y a 20 heures, Nathalie MP a dit :

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

 

 

L'auteur (d'origine, pas la traductrice !) me semble énoncer des wagons de bourdes. Même si c'est très fun de lire ce genre de propos, il faudrait remanier 2 ou 3 choses (et du coup, faire dire à l'auteur ce qu'il ne dit pas).

Comment faire : mettre des astérisques à chaque raté ?

J'explique plus bas.

Posté

J'ai mis en gras les problèmes.

 

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

Aucune drogue n’a eu plus d’influence sur la civilisation humaine que l’alcool et la caféine. Si : le sucre. Expériences scientifiques à l'appui.

 

La nature les a créées pour tuer des êtres vivants bien plus petits que nous : les plantes sécrètent de la caféine pour empoisonner les insectes prédateurs, et la levure produit de l’éthanol afin de détruire les microbes concurrents. DETERMINISME !!!

 

En phase avec ses origines toxiques, l’alcool tue 3,3 millions de personnes par an. Ceci représente 5,9 % de l’ensemble des décès et 25 % si l’on s’en tient aux personnes âgées de 20 à 39 ans. L’alcool provoque des maladies du foie, de nombreux cancers et bien d’autres altérations sanitaires et sociales dévastatrices.

 

Mais d’un autre côté, des recherches scientifiques récentes semblent montrer que l’alcool pourrait avoir contribué au développement de la civilisation humaine.

 

La consommation d’alcool pourrait avoir favorisé la survie des premiers Homo sapiens. A une époque où l’on ne savait ni purifier l’eau ni préparer la nourriture dans de bonnes conditions d’hygiène, le risque d’ingérer des microbes dangereux était si élevé que les caractéristiques antiseptiques de l’alcool rendaient sa consommation plus sûre que celle de produits alternatifs sans alcool – et ce malgré les risques propres liés à l’alcool.

 

Il est fort possible que nos ancêtres primates aient aussi consommé de l’éthanol dans des fruits en décomposition. Robert Dudley, le chercheur à l’origine de l’hypothèse du « singe ivre », pense que les abus d’alcool contemporains proviennent d’un décalage entre l’environnement préhistorique et celui que nous connaissons aujourd’hui.

 

Au départ, les humains obtenaient de l’alcool à partir de plantes sauvages. Le vin de palme, toujours en vogue dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, date très certainement de l’an 16 000 avant JC. Une boisson alcoolisée chilienne concoctée à partir de pommes de terre sauvages remonterait à 13 000 avant JC. Les spécialistes considèrent maintenant que le désir de disposer d’un approvisionnement stable en alcool a pu motiver les débuts de l’agriculture et la sédentarisation.

 

Des résidus découverts sur une poterie excavée sur le site archéologique de Jiahu en Chine prouvent que l’humanité a bu du vin de riz depuis au moins 7 000 avant JC. Le riz fut domestiqué en 8 000 avant JC, mais les habitants de Jiahu se mirent à l’agriculture plus tard, à peu près au moment où l’on sait qu’ils buvaient du vin de riz.

 

« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse. On frôle le n’importe quoi : le besoin d’ingérer de l’alcool était plus important que celui de manger ??

 

L’alcool nous accompagne depuis le début, mais l’utilisation de la caféine est plus récente. La consommation chinoise de thé caféiné remonte à 3 000 avant JC au moins, mais la découverte du café, dont le contenu en caféine est nettement plus fort, semble avoir eu lieu au Yémen au XVème siècle.

 

Avant le siècle des Lumières, les Européens buvaient de l’alcool à tous les moments de la journée. Puis, suite aux échanges commerciaux avec le monde arabe, les comportements se mirent à évoluer : le café, riche en caféine, donc stimulant, se répandit sur le continent et remplaça l’alcool dont les effets sont dépresseurs.

 

Comme le disait l’écrivain Tom Standage, « L’impact de l’introduction du café en Europe au cours du XVIIème siècle fut particulièrement perceptible, étant donné que les boissons les plus répandues à l’époque, même au petit-déjeuner, étaient des petites bières et des vins à faible teneur en alcool. Toutes deux présentaient moins de danger que l’eau qui risquait d’être contaminée …. Le café … apportait une alternative nouvelle et sûre aux boissons alcoolisées. Ceux qui se mirent à boire du café à la place de l’alcool se retrouvaient alertes et stimulés dès le matin, plutôt que relâchés et en état de légère ébriété. La quantité et la qualité de leur travail s’en trouvèrent grandement améliorées. L’Europe de l’Ouest commença à émerger du brouillard alcoolisé qu’elle avait connu pendant des siècles. »

 

Les cafés (coffeehouses) devinrent rapidement des lieux importants de la vie sociale où les clients débattaient politique et philosophie. Alors qu’il travaillait sur La Richesse des Nations, Adam Smith fréquentait le British sur Cockspur Street et le Turk’s Head.

 

Après l’affaire du Boston Tea Party, la plupart des Américains privilégièrent le café sur le thé, augmentant ainsi leur consommation de caféine. Pour Thomas Jefferson, le café était « la boisson favorite du monde civilisé. » Encore aujourd’hui, les Américains consomment trois fois plus de café que de thé. Selon les mots de l’historien Mark Pendergrast, « la Révolution française et la Révolution américaine furent décidées dans des cafés. »

 

Les Lumières et la Révolution industrielle se sont caractérisées par une explosion des innovations et des idées nouvelles. Les niveaux de vie ont augmenté en flèche. De nouvelles formes de gouvernement sont apparues. Plus récemment, la mondialisation a donné une nouvelle échelle à l’idée libérale classique de libre-échange pacifique, et a ainsi permis de réduire les inégalités dans le monde entier.

 

Aujourd’hui, malgré la croissance de la population, de moins en moins de personnes vivent dans la pauvreté. Les hommes vivent plus longtemps, ils sont mieux éduqués, et ils sont de plus en plus nombreux à profiter des avantages de la démocratie libérale.

 

La caféine est la drogue psychoactive la plus consommée dans le monde.

"Psychoactive"... c'est vague. Affirmation un peu catégorique.

L’alcool a permis à la civilisation de démarrer et a certainement contribué à aider l’humanité à surmonter sa détresse pendant les périodes de pauvreté implacable qui ont représenté la plus grande partie de l’histoire humaine. Mais ce fut la caféine qui nous donna les Lumières et nous aida à entrer dans une histoire de prospérité.

 

Posté

 

« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse. On frôle le n’importe quoi : le besoin d’ingérer de l’alcool était plus important que celui de manger ??"

 

Ça peut vouloir dire quepkus simplement que trouver de l'alcool était plus dur que de trouver à bouffer, ce qui est presque certain. 

Posté
Le 02/03/2017 à 15:35, Axpoulpe a dit :

Moral outrage is self-serving

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving 

 

Un des meilleurs articles lus en 2017 pour ma part. Ca explique beaucoup à propos des SJW, et ça s'appuie sur de vraies études sociologiques au protocole scientifique. 

 

Une bonne âme pour le traduire ? 

 

J'ai pris le parti de traduire 'moral outrage' par indignation morale/s'indigner mais il existe peut-être une meilleure traduction. Le 'morale' est parfois un peu de trop à mon oreille mais je ne sais pas s'il est opportun de l'enlever. Je ne suis pas vraiment satisfaite du titre.

Document à télécharger ici: https://framadrop.org/r/ISOWaQP_e7#6OID5T+8xgLw64cmxndkgkbSKy7Lg2kUUGvEDGAu5PA=

 

Citation

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving

 

S’indigner est égoïste selon les psychologues

 

 

Constamment en colère contre les injustices de ce monde ? Vous être probablement en train de compenser.

 

Par Elizabeth Nolan Brown

 

Lorsque les gens se mettent en colère devant les injustices qu’ils perçoivent mais qui ne les affectent pas personnellement, nous avons tendance à présumer que ce sentiment provient de leur altruisme, une "sollicitude désintéressée pour le bien-être des autres". Mais de nouvelles recherches suggèrent que l’expression d’une telle sollicitude envers les autres, ce que les spécialistes des sciences sociales désignent sous le nom d’"indignation morale", n’est souvent qu’une fonction de notre propre intérêt, exercée pour apaiser notre sentiment de culpabilité personnelle vis-à-vis des maux de la société ou pour renforcer (vis-à-vis de nous-mêmes et des autres) notre statut de Gens Très Biens.

 

On pense souvent que s’indigner "au nom de la victime d’une violation morale [perçue]" est une "émotion prosociale" ancrée dans "un désir de restaurer la justice en se battant au nom des persécutés", expliquent Zachary Rothschild, professeur de psychologie à Bowdoin, et Lucas A. Keefer, professeur de psychologie à l’University of Southern Mississippi, dans la dernière édition de Motivation and Emotion. Cependant, cette interprétation conventionnelle, l’indignation morale comme prérogative des êtres particulièrement vertueux, est "remise en cause" par les recherches sur la culpabilité, nous affirment les deux psychologues :

 

«Le sentiment de culpabilité est une menace directe à l’image d’individu moral que nous avons de nous-mêmes. Par conséquent, la recherche sur la culpabilité nous informe que cette émotion déclenche des stratégies visant à apaiser cette culpabilité et qui n’impliquent par forcément de corriger nos actions. De plus, la recherche montre que les individus répondent aux références à la culpabilité morale de leur groupe par un sentiment d’indignation envers les préjudices causés par des tiers. Ces découvertes suggèrent que le sentiment d’indignation morale, que l’on a longtemps cru fondé sur le seul souci de maintenir la justice, peut parfois être l’illustration d’un effort pour conserver son identité morale.»

 

Pour évaluer ce postulat de la chaîne culpabilité-indignation-réaffirmation morale, Rothschild et Keefer ont conduit cinq études séparées analysant les relations entre la colère, l’empathie, l’identité, la culpabilité individuelle et collective, la perception de soi et l’expression de l’indignation morale.

 

Dans chaque étude, on a présenté à plusieurs groupes de personnes interrogées (recrutées via le programme Mechanical Turk d’Amazon) un faux article de journal soit sur l’exploitation des travailleurs dans les pays en voie de développement, soit sur le changement climatique. Pour les études utilisant l’article sur le changement climatique, la moitié des participants a lu que les consommateurs américains étaient les principaux responsables du changement climatique dû à l’homme. L’autre moitié a lu qu’il fallait au contraire surtout blâmer les consommateurs chinois. Pour l’article sur l’exploitation des travailleurs, les participants de l’une des études étaient incités à réfléchir aux petits gestes par lesquels ils contribuaient potentiellement au travail des enfants, au trafic de main d’œuvre et aux conditions de travail déplorables dans les "sweatshops". Dans une autre étude, les personnes interrogées étaient informées des mauvaises conditions dans les usines fabriquant des produits Apple et de l’échec de l’entreprise pour y mettre fin. Après avoir été exposés à chacun de leurs articles, les participants ont répondu à une série de courts questionnaires et à des exercices pour évaluer leurs niveaux de culpabilité personnelle, de culpabilité collective, de colère envers des tiers ("les multinationales", "les sociétés pétrolières internationales") impliqués dans la destruction de l’environnement et l’exploitation des travailleurs, de désir de voir quelqu’un puni et de croyance dans leur propre position morale ; ainsi que pour évaluer leurs convictions de base sur les sujets en question et les émotions positives et négatives qu’ils suscitent. Voici en substance les conclusions de Rothschild et Keefer :

 

  1. Déclencher un sentiment de culpabilité personnelle pour un problème a augmenté l’indignation morale dirigée vers une cible tiers. Par exemple, les participants qui ont lu que les Américains étaient les principaux responsables du changement climatique "ont présenté un degré d’indignation significativement plus haut face à la destruction de l’environnement" causée par "les multinationales pétrolières" que ne l’ont fait ceux qui ont lu que la responsabilité incombait aux Chinois.

  1. Plus les participants se sont sentis coupables de complicité potentielle, plus ils ont désiré "punir un tiers via une indignation morale accrue à son encontre." Par exemple, les participants de l’étude n°1 ont lu sur l’exploitation des travailleurs dans les sweatshops et ont évalué leur identification aux habitudes du consommateur moyen censées contribuer au problème. Puis, ils ont évalué leur niveau de colère envers les "compagnies internationales" qui perpétuent ce système d’exploitation et leur désir de les punir. Les résultats ont montré qu’une hausse de la culpabilité "anticipait une envie plus forte de punir les responsables de préjudices, cela à cause d’une hausse de l’indignation morale contre la cible."

  1. Avoir l’opportunité d’exprimer leur indignation contre un tiers a diminué la culpabilité de ceux qui se sentaient menacés par "l’immoralité de leur groupe". On a évalué chez les participants qui ont lu que les Américains étaient les principaux responsables du changement climatique lié à l’homme un niveau de culpabilité considérablement plus élevé que chez ceux qui ont lu l’article blâmant la Chine quand ils n’avaient pas eu l’opportunité d’exprimer leur colère envers un tiers ou de lui faire endosser la responsabilité. Cependant, avoir donné aux personnes qui ont lu l’article sur les États-Unis l’opportunité de s’emporter contre des entreprises abstraites les a menés à exprimer un niveau de culpabilité bien plus faible que le groupe Chine. Chez ce dernier, on a constaté des niveaux de culpabilité similaires, peu importait si les participants avaient pu, oui ou non, s’indigner.

  1. "L’opportunité de s’indigner contre les entreprises qui causent des dommages" a gonflé la perception qu’avaient les participants de leur propre moralité. Alors qu’on leur a demandé d’évaluer leur propre moralité après avoir lu l’article blâmant les Américains pour le changement climatique, les personnes interrogées se percevaient comme ayant un "caractère moral considérablement plus bas" que celles ayant lu l’autre article ; donc lorsqu’on ne leur a pas donné une échappatoire sous la forme d’un tiers à accabler. Le groupe États-Unis a exprimé un niveau de fierté morale similaire à celui du groupe Chine quand on lui a d’abord demandé d’évaluer le niveau de reproche que méritaient divers acteurs du monde de l’entreprise et son degré de colère envers ces acteurs. Dans cette étude et une autre similaire utilisant l’article sur l’exploitation des travailleurs, "avoir eu l’opportunité de s’indigner des préjudices causés par les entreprises a débouché, de manière significative, sur une meilleure évaluation de son propre caractère moral", comme les auteurs l’ont découvert.

     

  2. L’indignation morale causée par la culpabilité a diminué dès que les individus ont pu faire valoir leur bonté via des moyens alternatifs, "même dans un autre contexte sans lien." L’étude n°5 utilisait l’article sur l’exploitation des travailleurs et demandait aux participants d’évaluer leur niveau de "culpabilité collective" (par exemple "le sentiment de culpabilité pour le mal causé par son propre groupe") envers cette situation. Puis, on leur a donné un article sur les terribles conditions dans les usines de produits Apple. Après ça, un groupe témoin a répondu à un exercice neutre, tandis qu’on a demandé aux autres de décrire brièvement ce qui faisait d’eux une personne bonne et respectable. Les deux exercices étaient suivis d’une évaluation de leur empathie et de leur indignation morale. Les chercheurs ont découvert que pour ceux ayant un haut niveau de culpabilité collective avoir d’abord eu l’occasion de faire valoir leur bonté leur permettait de moins s’indigner contre les entreprises. Mais quand on leur donnait l’exercice neutre et qu’ils ne pouvaient donc pas démontrer qu’ils étaient des gens biens, ils s’indignaient plus au final contre des tiers. En parallèle, pour les personnes se sentant peu coupables au niveau collectif, affirmer au préalable leur bonté n’a donné lieu qu’à une hausse marginale de leur indignation morale contre les entreprises.

 

Tous ces résultats se sont vérifiés en prenant en compte l’opinion politique des participants, leur sensibilité générale et leurs sentiments préalables à propos des sujets traités.

 

Au final, les résultats des cinq études de Rothschild and Keefer sont, selon eux, "cohérents avec les recherches récentes montrant qu’une indignation morale dirigée hors du groupe peut être déclenchée en réponse à la perception d’une menace envers le statut moral du groupe." Les résultats suggèrent également que "l’indignation née d’une inquiétude sur son identité morale sert à compenser la menace d’une immoralité individuelle ou collective" et la dissonance cognitive potentiellement provoquée. Les résultats des études exposent "un lien entre la culpabilité et les expressions intéressées de l’indignation reflétant une sorte d’"hypocrisie morale" ou du moins une forme de colère amorale mais dotée d’une façade morale."

 

 

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Le 07/03/2017 à 22:37, NoName a dit :

Comment le Portugal a gagner la guerre contre la drogue en ne la menant pas. 

 

http://feedproxy.google.com/~r/FEE-Freeman/~3/8FoZkqf2Fug/?utm_source=zapier&utm_medium=facebook

 

Je ferais ça jeudi ou vendredi

 

Bon en fait je ferais ça plus tard parce que mon chargeur d'ordinateur a disparu 

Posté
Le 07/03/2017 à 22:37, NoName a dit :

Comment le Portugal a gagner la guerre contre la drogue en ne la menant pas. 

 

http://feedproxy.google.com/~r/FEE-Freeman/~3/8FoZkqf2Fug/?utm_source=zapier&utm_medium=facebook

 

Je ferais ça jeudi ou vendredi

 

J'ai retrouvé mon chargeur.

 

Comment le Portugal a gagné la guerre contre la drogue en ne la menant pas.

 

Depuis plus de 100 ans, les États-Unis cherchent à interdire la consommation de drogues. Les partisans de la prohibition affirment qu'en rendant illégales des substances comme le cannabis, la cocaïne et l'héroïne, l’État peut significativement réduire la criminalité liée à la drogue, combattre la toxicomanie et arrêter la propagation des maladies liées à la consommation de stupéfiants.

 

Cette politique n'a pas eu les effets escomptés. Michael Botticelli, directeur du Bureau de la politique nationale de contrôle des drogues, a déclaré que la guerre contre les drogues était constituée « d'échecs politiques et pratiques ».

 

Parmi les alternatives à la guerre contre la drogue, il existe l'option de la dépénalisation des drogues, c'est-à-dire l'assouplissement de l'application de la loi et sanctions pour les infractions liées à la drogue, et la légalisation de toutes les drogues.

 

Oui, toutes les drogues.

 

Le cobaye portugais

 

Ces options peuvent sembler contre-productives, mais les données racontent une autre histoire. En 2001, le Portugal a choqué le monde en votant la dépénalisation de toutes les drogues en réponse à un problème croissant d'héroïne.

 

Le trafic de drogue demeure illégal, mais les consommateurs de drogues sont considérés comme des malades plutôt que des criminels. Au lieu d'une arrestation et d'une incarcération immédiate, les personnes prises avec moins de 10 jours d'approvisionnement en drogues dures sont conduites devant un tribunal spécial d'experts légaux, de psychologues et de travailleurs sociaux. Le but est d'arriver à une solution qui s'occupe d'abord de la santé du patient, avec une petite amende occasionnelle ou un travail d'intérêt général.

 

Quinze ans plus tard, la catastrophe prédite par de nombreuses personnes est démentie par les données. La consommation de drogues parmi les jeunes de 15 à 24 ans a considérablement diminué et les décès dus à la drogue sont tombés de 80 en 2001 à 16 en 2012. Avant 2001, près de 100 000 consommateurs de drogues étaient en prison au Portugal. Dans les 10 premières années de l'adoption de la politique, ce nombre a été divisé par deux. Aujourd'hui, le Portugal possède l'un des taux de consommation de drogues les plus faibles de toute l'Europe.

 

Les gens quittent le marché des drogues et cherchent un traitement. Le nombre de personnes enregistrées en réhabilitation est passé de 6 000 en 1999 à plus de 24 000 en 2008. Le nombre de consommateurs d'héroïne qui se piquent est passé de 45% à 17%, ce qui est particulièrement importants lorsque l'on parle de maladies liées à la drogue : ainsi, les toxicomanes ne représentent plus que 20 pour cent des cas de VIH dans le pays, une amélioration significative par rapport aux 56 précédents.

 

Ces résultats peuvent être expliqués par des considérations économiques de base. À mesure que les gens obtiennent de l'aide pour combattre leur addiction à la drogue, le nombre d'utilisateurs, c'est-à-dire la demande de drogue, diminue. Lorsque la demande baisse, les fournisseurs de drogue constatent que leur entreprise autrefois lucrative ne porte plus ses fruits. Ils sortent donc du marché.

 

 

Redirection des ressources

 

Cela expliquerait pourquoi une étude de 2010 dans le British Journal of Criminology a révélé qu'après la dépénalisation, le Portugal a observé une réduction significative de l'emprisonnement de prétendus trafiquants de drogue, de 14 000 en 2000 à 5 000 en 2010. En fait, la proportion de personnes incarcérées pour crimes commis sous l'influence de stupéfiants ou pour nourrir leur addiction a chuté de 41 pour cent en 1999 à 21 pour cent en 2008.

 

En réorientant les ressources précédemment allouées à l'arrestation et à la mise en prison de toxicomanes, le Portugal a non seulement réprimé son problème de drogue, mais il a créé une société plus saine. Alex Steven, président de la Société internationale d'étude de la politique pharmaceutique, a déclaré: « La principale leçon à tirer, c'est que la dépénalisation de la drogue ne conduit pas nécessairement à la catastrophe, Et elle libère des ressources pour offrir des réponses plus efficaces aux problèmes que la consommation de drogues engendre. »

 

Il y a quelque chose à apprendre du traitement de la consommation de drogues comme une maladie physique et mentale. Considérons les résultats de la politique portugaise par rapport à l'approche américaine. Alors que les taux d'utilisation, d'incarcération et de maladie au Portugal ont tous baissé, la consommation de drogues aux États-Unis est demeurée relativement inchangée depuis une dizaine d'années. Chaque année, 1,5 million de personnes sont arrêtées mis arrêtées et mises en examen pour des faits liées à la drogue, dont 80 pour cent pour simple possession. La moitié de toutes les incarcérations fédérales sont reliées aux drogues.

 

Peu de gens pensent que l'usage de drogues n'est pas un problème. Sans aucun doute, la consommation de drogues pose des problèmes pour la santé publique et détruit de nombreuses vies. Cependant, lorsqu'on examine l'efficacité des politiques en matière de drogues, le modèle américain n'est rien de moins qu'un échec total. Il est temps de regarder les alternatives. Comme l'illustre le cas portugais, les politiques dites «radicales» peuvent être parfaitement raisonnables.

 

  • 2 weeks later...
Posté
Le 14/03/2017 à 12:25, F. mas a dit :

Excellente idée ! Va-y ! :)

 

Je me propose et j'oublie de le faire :facepalm: Tête de linotte que je suis. 

 

Citation

Wikipédia, cette huitième merveille du monde qui n’était pas censée exister

 

Au VIème siècle, Saint Isidore de Séville entreprit de rédiger un livre qui condenserait toute la connaissance humaine. On peut vraiment parler d’ambition ! Le résultat fut époustouflant : vingt volumes et 448 chapitres réunis sous le titre d’Etymologiae.

 

Et quelle longévité ! Ce livre fut un best-seller pendant mille ans. Pour contextualiser, cela reviendrait aujourd’hui, pour connaître les faits, à se tourner vers un livre écrit en 1017. Disons simplement qu’il nous manquerait quelques bribes d’information.

 

Après l’invention de l’imprimerie, écrire des encyclopédies était devenu une tâche aisée mais la méthode n’avait pas changé : un expert réputé transmettait ses connaissances au reste du monde.

 

Wikipédia fut fondée le 15 janvier 2001, une date magnifiquement symbolique un nouveau millénaire ! – pour marquer la naissance d’une nouvelle façon de découvrir, d’accumuler et d’itérer les flux d’informations à l’ère numérique.

 

L’expertise d’une seule personne était suffisante tant que c’était tout ce que nous permettaient nos outils. Mais aujourd’hui nous pouvons utiliser le crowdsourcing et la collaboration. Cela crée une nouvelle forme d’expertise, un nouveau type de socle pour la connaissance mondiale, un socle qui extrait les informations dispersées parmi des sources diverses et les assemble dans un unique portail partagé qui peut être rendu universellement accessible. Et plus important encore : les erreurs peuvent être rectifiées. Indéfiniment. C’est là l’essence même d’un système complexe adaptatif. Il n’y a pas de finalité mais un progrès perpétuel.

 

A ce jour, il y a sur Wikipédia 27 milliards de mots dans 40 millions d’articles en 293 langues. Ai-je mentionné que tout cela était gratuit ? Alors oui, cela a mis au chômage les autrefois inévitables vendeurs d’encyclopédies qui faisaient du porte à porte.

 

La démonstration du concept

 

Partout dans le monde, nous aimons et adorons Wikipédia. Et nous savons aussi qu’elle n’est pas la source ou l’autorité ultimes. C’est un point de départ pour nos recherches. Quand on y découvre des erreurs connues, on les rectifie. Vous avez un problème avec un article ? Prenez l‘initiative et corrigez-le. Ce n’est pas parfait mais chaque imperfection découverte devient une opportunité d’évolution. C’est de cette façon, un jour à la fois, une modification à la fois, que Wikipédia est devenue une ‘merveille du monde’.

 

Cela n’a pas toujours été le cas. Pendant les dix premières années de son existence, on a ridiculisé cette plate-forme, on l’a rabaissée, dénoncée, moquée et rejetée. Puis un jour, nous nous sommes réveillés et nous nous sommes rendus compte que : "Attendez mais c’est devenu génial en fait!" (Wikipédia a un bon article sur ses critiques à travers les ans.)

 

L’idée qui a rendu possible Wikipédia n’est pas un accident. Jimmy Wales, son fondateur, a étudié le travail de F.A. Hayek, en particulier L’utilisation de la connnaissance dans la société. Hayek y a expliqué l’impossibilité de centraliser une connaissance à la fois fiable, vraie et opérationnelle. Il a montré que c’est la raison pour laquelle les marchés fonctionnent. Ceux-ci dépendent d’une connaissance localisée, spécialisée et soigneusement calibrée c’est ce que nous avons de mieux des extrémités du système. En agissant et en choisissant, les individus puisent dans une connaissance qui est décentralisée et diffuse. La connaissance qui rend possible ce que nous appelons la société n’est pas accordée à un seul esprit, qu’il s’agisse d’un intellectuel ou d’un agent de la planification. Elle est indiscernable et est même inaccessible à tous sauf à l’acteur.

 

Wikipédia a pris cette source de pouvoir qui se trouve au sein des marchés et a construit une plate-forme qui a donné naissance à un marché de la connaissance. Comme Wales l’explique, l’ancienne manière de rassembler des informations fiables était de les rassembler de l’extérieur vers l’intérieur et ensuite les experts triaient ce qui avait de la valeur et devenaient la source de distribution de cette connaissance. La nouvelle façon donne au contraire l’opportunité à n’importe qui connaissant quelque chose de contribuer à la construction de ce marché de la connaissance.

 

Quelles sont les règles ?

 

Le premier réflexe de n’importe quel critique a été de dire que cela ne pourra jamais marcher parce qu’il n’y a pas de règles. Mais souvenez-vous de la première règle des systèmes adaptatifs : les problèmes créent des solutions. Pour Wikipédia cela a résulté en un ensemble de normes en constante évolution. On pourrait voir ça comme un marché pour les règles. Contrairement aux règles étatiques, elles sont ouvertes au changement, prennent leur source dans l’humilité et sont appliquées grâce au consentement volontaire. C’est quelque chose que nous choisissons.

 

Le contraste avec les encyclopédies de l’ancien monde est édifiant. L’éditeur assignait à un expert reconnu l’écriture d’un article qui reflète le consensus parmi les experts. Les résultats étaient gravés dans le marbre jusqu’à la prochaine édition. Il y avait une véritable stagnation vu que rien ne pouvait être remis en cause ou changé. Les dernières découvertes académiques en date n’y changeaient rien. Ces encyclopédies étaient merveilleuses pour ce qu’elles étaient mais aujourd’hui nous avons quelque chose de bien mieux.

 

Saint Isidore est désormais le saint patron d’Internet. Malheureusement nous ne pouvons pas converser avec lui mais Jimmy Wales est un excellent substitut.

 

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Posté

Moui la condamnation de Watts Up With That comme site négationiste du climat (expression vide de sens, ce qui devrait chagriner un encyclopédiste) est bel et bien gravée dans le marbre. 

 

Une texte de Tucker sur FEE: La connaissance vaut autant que le capital physique, https://fee.org/articles/knowledge-is-as-valuable-as-physical-capital/

Posté
Le 26/03/2017 à 14:57, Nick de Cusa a dit :

Non, New York Times, la liberté n'est pas "d'extrême droite rebelle",

 

https://fee.org/articles/it-s-fake-news-to-call-the-freedom-caucus-the-rebellious-far-right/

 

Arrêtez de parler d’extrême-droite rebelle à propos du « Freedom Caucus » !

 

Jeffrey Tucker, FEE, 25 mars 2017.

 

 

J’écris cet article dans l’espoir de régler une fois pour toutes le stupide malentendu qui fait parler à tort d’extrême-droite rebelle à propos du « Freedom Caucus ». Mais je n’y crois guère, tant les idées fausses ont la vie dure. Cette appellation est une calomnie doublée d’un mensonge caractérisé, mais on la croise fréquemment, surtout ces derniers temps.

 

Le contexte

 

Tout d’abord, comme vous le savez certainement, la Chambre des Représentants des Etats-Unis abrite en son sein un groupe de parlementaires de plus en plus conscients de la grande tâche de notre époque : empêcher le gouvernement de mettre ses bâtons dans les roues puissamment productives de la liberté, et faire cela pour tous les domaines de l’existence. Ce groupe s’appelle le « Freedom Caucus » et son influence a abouti récemment à l’abandon de la réforme Santé de Donald Trump, car elle ressemblait trop à une fausse alternative préservant toutes les caractéristiques essentielles de l’Obamacare d’origine.

 

Compte tenu des bouleversements à l‘œuvre chez les Républicains, les membres du « Freedom Caucus » sont en train de développer une nouvelle compréhension d’eux-mêmes. Ils ont tenu tête à Trump. Il ressort clairement qu’ils n’appartiennent pas au spectre gauche/droite classique.

 

Si l’on considère la façon dont ils ont géré la débâcle de la réforme Santé, on devrait les appeler « libéraux » au sens actuel de « libertarians » puisque ce dernier terme est le mot américain qui a émergé pour les décrire aujourd’hui.

 

Mais plus correctement, on devrait les qualifier de « libéraux » au sens original de l’américain « liberals ». Si ce terme a évolué au point de décrire aujourd’hui les socio-démocrates ou les progressistes, il évoquait initialement tous ceux qui se firent les champions de la libération de l’humanité. Cette dernière commença à la fin du Moyen-Âge, se développa à l’époque des Lumières, aiguillonna les révolutions du XVIIIème siècle contre l’absolutisme, mit fin à l’esclavage et à l’oppression des femmes au XIXème siècle et combattit le socialisme et le fascisme au XXème siècle.

 

Les parlementaires du « Freedom Caucus » sont aujourd’hui les successeurs de cette tradition. Au XXIème siècle, ils ont pris fait et cause pour l’innovation numérique, le respect de la vie privée et le progrès technologique.

 

On trouvera ici un excellent guide pour naviguer dans toutes ces notions.

 

Le Credo du « Freedom Caucus »

 

Ce groupe, qui vit actuellement une renaissance sous de multiples formes, tend à devenir une puissante force de liberté. Il n‘a pas encore atteint sa maturité, mais la tendance est évidente et se déploie dans la bonne direction. Il n’est pas seulement question d’obtenir des baisses d’impôt, bien que cela fasse partie des demandes. Il s’agit aussi de libre-échange, d’un idéal de libre circulation des personnes, de liberté d’expression, de dérégulation, de réforme pénale et pénitentiaire et de la fin des guerres de tous ordres. Pour le dire en peu de mots, les membres du « Freedom Caucus » considèrent que le gouvernement est le problème et la société libre la solution.

 

Leurs liens avec ce qu’on appelle la Gauche sont ténus, sauf en ce qui concerne la réforme des prisons, la dépénalisation de la drogue et la liberté d’expression. Mais ils ne partagent pas plus les valeurs de l’extrême-droite qu’on voit apparaître en Europe ou aux Etats-Unis. Ils rejettent tous les autoritarismes, ce qui expliquent pourquoi ils ne sont pas des partenaires automatiques de l’administration Trump. Ils soutiendront le Président lorsqu’il aura raison à leurs yeux et ils le combattront lorsqu’il aura tort. Leur indépendance tient au fait qu’ils perçoivent la Gauche et la Droite comme deux formes d’une même idéologie étatiste, deux saveurs d’une même dérive.

 

Dans le lexique politique américain, on les appelle souvent « conservateurs ». Ils doivent parfois utiliser eux-mêmes ce terme car il coïncide mieux avec les attentes des médias et des électeurs. Mais ils ne l’aiment pas et il ne les décrit pas correctement. Ils ne veulent justement pas conserver les vieilles habitudes du gouvernement. Ils souhaitent au contraire écarter le gouvernement du chemin afin de laisser les forces du marché et la société en général découvrir de nouvelles façons de mieux faire les choses.

 

Maintenant que j’ai fait de mon mieux pour décrire le « Freedom Caucus » de la Chambre des Représentants, regardons ce que le New YorkTimes en dit. L’article « Trump prisonnier d’une guerre civile féroce chez les Républicains » est signé par Glenn Thrush (twitter.com/GlennThrush) et Maggie Haberman (twitter.com/maggieNYT). Voici ce qu’ils écrivent :

 

« En stoppant l’abrogation de l’Affordable Care Act (ou Obamacare), priorité proclamée du Parti républicain depuis sept ans, l’extrême-droite rebelle du parti de M. Trump s’est dressée contre lui, s’offrant ainsi une une victoire majeure sur l’establishment du parti qu’il dirige aujourd’hui. »

 

Vous avez vu ? « L’extrême-droite rebelle. »

 

L’extrême-droite réelle

 

N’importe quel lecteur associerait cette expression à Marine Le Pen en France, Geert Wilders aux Pays-Bas, l’Aube dorée en Grèce, Jobbik en Hongrie, Norbert Hofer en Autriche, etc… De fait, vous pouvez lire tout ce qui concerne la montée de l’extrême-droite en Europe dans une source éminemment autorisée : le New York Times, au détour d’un article publié il y a seulement quelques mois.

 

Aujourd’hui, on peut aisément prédire la politique de ces partis. Ils veulent plus de protectionnisme, une immigration restreinte, un retour à la planification industrielle et un état-providence puissant. Ils sont généralement en faveur d’un service de santé étatisé.

 

Même aux Etats-Unis, le site internet nazi le plus fréquenté (désolé, pas de lien) a publié en page d’accueil un éditorial ouvertement favorable à une assurance santé nationalisée le jour même du vote républicain contre la réforme Santé de Trump.

 

Ces politiques n’ont rien à voir avec la liberté. Elles ont plus de valeurs en commun avec le style fasciste de l’entre-deux guerres. La plupart des gens qui pratiquent assidument Twitter les connaissent bien car elles génèrent leurs légions de trolls, leurs meneurs sulfureux auto-proclamés (edge lords) qui tweetent nuit et jour des slogans racistes et antisémites. Il existe des logiciels complets destinés à les bloquer.

 

Le libéralisme est différent, très différent, de l’alt-right, de l’extrême-droite, de la droite fasciste, de la droite nazie, etc .. etc…

 

Rebelle, oui. Extrême-droite, non.

 

La différence est particulièrement frappante lorsqu’on en vient au système de santé. Les parlementaires du « Freedom Caucus » se sont opposés au plan Trump/Ryan* parce qu’il préservait les caractéristiques étatistes de l’Obamacare et ne faisait aucune place au jeu du marché. Ils savaient par conviction et expérience personnelles, que cela ne pouvait pas marcher. Leur attitude était une question de principe, mais elle résultait aussi de leur connaissance approfondie du secteur, de ce qui l’a conduit à la faillite et de ce qu’il faudrait faire pour le réparer.

 

Les deux journalistes du New York Times évoqués plus haut doivent vraiment trouver un moyen d’ajuster leur vocabulaire pour ne pas développer une confusion dangereuse. Il est ridiculement trompeur de persister dans les vieilles habitudes qui consistent à décrire les groupes non gauchistes comme des partisans de l’extrême-droite. Ça sent la propagande à plein nez. Nos journalistes doivent trouver mieux s’ils veulent saisir la part libérale qui émerge du Parti républicain avec un tant soit peu de précision.

 

Pour ajouter une touche personnelle, permettez-moi de préciser que j’adore le New York Times. Je le lis chaque jour avec attention. Je suis rarement d’accord, mais j’y trouve une source d’actualités inépuisable. J’aimerais beaucoup assister à l’amélioration des concepts idéologiques diffusés par ce journal.

 

Si vous adressez des tweets à ces journalistes, puis-je vous demander de le faire gentiment ? Ne trollez pas, ce sont des êtres humains. Ils essaient de faire de leur mieux. Ils ont juste besoin d’un petit peu d’aide. Il est crucial qu’ils comprennent bien combien le « Freedom Caucus » n’a rien à voir avec l’extrême-droite.

 

 

*Paul Ryan : Président républicain de la Chambre des Représentants qui soutenait la réforme Santé de Trump.

 

Article d'origine :

https://fee.org/articles/it-s-fake-news-to-call-the-freedom-caucus-the-rebellious-far-right/

 

 

 

 

 

 

Posté
Le 3/26/2017 à 05:57, Nick de Cusa a dit :

Non, New York Times, la liberté n'est pas "d'extrême droite rebelle",

 

https://fee.org/articles/it-s-fake-news-to-call-the-freedom-caucus-the-rebellious-far-right/

 

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