Librekom Posté 23 juillet 2012 Signaler Posté 23 juillet 2012 Je ne comprendrais jamais rien à la poésie, ça me dépasse complètement. Et il y a z aussi.
José Posté 23 juillet 2012 Signaler Posté 23 juillet 2012 Le 23/07/2012 à 08:15, librekom a dit : Je ne comprendrais jamais rien à la poésie, ça me dépasse complètement. Pas étonnant : tu es le seul poète de ce forum.
José Posté 23 juillet 2012 Signaler Posté 23 juillet 2012 Le jour où tu mouriras, on enterrera ton étoile dans un grand champ de blé.
Silence Posté 23 juillet 2012 Signaler Posté 23 juillet 2012 Kipling a dit : I KEEP six honest serving-men (They taught me all I knew); Their names are What and Why and When And How and Where and Who. I send them over land and sea, I send them east and west; But after they have worked for me, I give them all a rest. I let them rest from nine till five, For I am busy then, As well as breakfast, lunch, and tea, For they are hungry men. But different folk have different views; I know a person small— She keeps ten million serving-men, Who get no rest at all! She sends'em abroad on her own affairs, From the second she opens her eyes— One million Hows, two million Wheres, And seven million Whys!
Solomos Posté 23 juillet 2012 Signaler Posté 23 juillet 2012 PERDICAN Sais-tu ce que c'est que des nonnes, malheureuse fille ? Elles qui te représentent l'amour des hommes comme un mensonge, savent-elles qu'il y a pis encore, le mensonge de l'amour divin ? Savent-elles que c'est un crime qu'elles font, de venir chuchoter à une vierge des paroles de femme ? Ah ! comme elles t'ont fait la leçon ! Comme j'avais prévu tout cela quand tu t'ès arrêtée devant le portrait de notre vieille tante ! Tu voulais partir sans me serrer la main ; tu ne voulais revoir ni ce bois, ni cette pauvre petite fontaine qui nous regarde tout en larmes ; tu reniais les jours de ton enfance ; et le masque de plâtre que les nonnes t'ont plaqué sur les joues me refusait un baiser de frère ; mais ton coeur a battu ; il a oublié sa leçon, lui qui ne sait pas lire, et tu es revenue t'asseoir sur l'herbe où nous voilà. Eh bien ! Camille, ces femmes ont bien parlé ; elles t'ont mise dans le vrai chemin ; il pourra m'en coûter le bonheur de ma vie ; mais dis-leur cela de ma part : le ciel n'est pas pour elles. CAMILLE Ni pour moi, n'est-ce pas ? PERDICAN Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ” Il sort. Exrtait de Musset, On ne badine pas avec l'amour le dialogue complet ici: http://bouche-a-oreille.pagesperso-orange.fr/textes/musset.htm Et puis quand même mon pseudo vient de ça : "Je te reconnais au tranchant de ton glaive redoutable, je te reconnais à ce regard rapide dont tu mesures la terre. Sortie des ossements sacrés des Hellènes, et forte de ton antique énergie, je te salue, je te salue, ô Liberté ! …" Dithyrambe de Solomos ou Hymne à la liberté.
kolb Posté 5 juillet 2013 Signaler Posté 5 juillet 2013 D'un gôut nécessairement éclectique le libéral a souvent tendance à minorer sa tendance à la poésie, le pendant de son idéalisme! Quelle poésie ou poète vous a le plus marqué? Shelley mais aussi Vigny pour ma part! Le Port Une ancre sur le sable, un cordage fragileTe retiennent au port et, beau vaisseau,Deux fois l’onde en fuyant te laisse sur l’argile,Et deux fois, ranimé, tu flottes plus agileChaque jour au retour de l’eau ! Comme toi, l’homme en vaint fuit, se cache ou s’exile;La vie encor souvent le trouble au fond du port,L’élève, puis l’abaisse, ou rebelle ou docile;Car la force n’est rien, car il n’est point d’asileContre l’onde et contre le sort.
PABerryer Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Verlaine: Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automneFaisait voler la grive à travers l'air atone,Et le soleil dardait un rayon monotoneSur le bois jaunissant où la bise détone. Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :"Quel fut ton plus beau jour ?" fit sa voix d'or vivant, Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique. Un sourire discret lui donna la réplique,Et je baisai sa main blanche, dévotement. - Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées !Et qu'il bruit avec un murmure charmantLe premier "oui" qui sort de lèvres bien-aimées ! et de manière générale les oeuvres de Racine
Nirvana Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vieEt sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,Ou perdre en un seul coup le gain de cent partiesSans un geste et sans un soupir ;Si tu peux être amant sans être fou d’amour,Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,Pourtant lutter et te défendre ;Si tu peux supporter d’entendre tes parolesTravesties par des gueux pour exciter des sots,Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches follesSans mentir toi-même d’un mot ;Si tu peux rester digne en étant populaire,Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;Si tu sais méditer, observer et connaître,Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,Penser sans n’être qu’un penseur ;Si tu peux être dur sans jamais être en rage,Si tu peux être brave et jamais imprudent,Si tu sais être bon, si tu sais être sage,Sans être moral ni pédant ;Si tu peux rencontrer Triomphe après DéfaiteEt recevoir ces deux menteurs d’un même front,Si tu peux conserver ton courage et ta têteQuand tous les autres les perdront,Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la VictoireSeront à tous jamais tes esclaves soumis,Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la GloireTu seras un homme, mon fils. (Rudyard Kipling)
poney Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Un de mes poèmes préféré est depuis près de dix ans du Vian Citation Je voudrais pas crever Avant d'avoir connuLes chiens noirs du MexiqueQui dorment sans rêverLes singes à cul nuDévoreurs de tropiquesLes araignées d'argentAu nid truffé de bullesJe voudrais pas creverSans savoir si la luneSous son faux air de thuneA un coté pointuSi le soleil est froidSi les quatre saisonsNe sont vraiment que quatreSans avoir essayéDe porter une robeSur les grands boulevardsSans avoir regardéDans un regard d'égoutSans avoir mis mon zobeDans des coinstots bizarresJe voudrais pas finirSans connaître la lèpreOu les sept maladiesQu'on attrape là-basLe bon ni le mauvaisNe me feraient de peineSi, si, si je savaisQue j'en aurai l'étrenneEt il y a aussiTout ce que je connaisLe fond vert de la merOù valsent les brins d'alguesSur le sable onduléL'herbe grillée de juinLa terre qui craquelleL'odeur des conifèresEt les baisers de celleQue ceci, que celaLa belle que voilàMon Ourson, l'UrsulaJe voudrais pas creverAvant d'avoir uséSa bouche avec ma boucheSon corps avec mes mainsLe reste avec mes yeuxJ'en dis pas plus, faut bienRester révérencieuxJe voudrais pas mourirSans qu'on ait inventéLes roses éternellesLa journée de deux heuresLa mer à la montagneLa montagne à la merLa fin de la douleurLes journaux en couleurTous les enfants contentsEt tant de trucs encoreQui dorment dans les crânesDes géniaux ingénieursDes jardiniers joviauxDes soucieux socialistesDes urbains urbanistesEt des pensifs penseursTant de choses à voir Àvoir et à entendreTant de temps à attendre À chercher dans le noir Et moi, je vois la finQui grouille et qui s'amèneAvec sa gueule mocheEt qui m'ouvre ses brasDe grenouille bancrocheJe voudrais pas creverNon, monsieur; non, madameAvant d'avoir tâtéLe goût qui me tourmenteLe goût qu'est le plus fortJe voudrais pas creverAvant d'avoir goûtéLa saveur de la mort...
POE Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 En hommage à Georges Schehadé, et son anthologie du vers unique, je vous propose deux vers extraits de poèmes plaisants, faites appel à votre mémoire, ou pas, pour retrouver la suite. Prisonniers des gouttes d'eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels. J'ai longtemps habité sous de vastes portiques.
SilenT BoB Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 La poésie ne m'évoque qu'une seule chose: http://www.youtube.com/watch?v=hzD3Cj5f1Tc hi hi hi
Brock Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 vu que le thread prete a la moquerie je propose de ne poster que des choses serieuses dans ce thread.Dans ce but je reporte amicalement le post de Silent Bob pour qu'on le retire et qu'on garde le thread propre. Je sais, c'est beaucoup d'espoir.
laurett Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 J'aime pas la poésie, c'est un truc de lopettes...
Solomos Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Je te reconnais au tranchant de ton glaive redoutable; je te reconnais à ce regard rapide dont tu mesures la terre. Sortie des ossements sacrés des Hellènes, et forte de ton antique énergie, je te salue, je te salue, ô Liberté ! Σε γνωρίζω από την κόψη του σπαθιού την τρομερή, Σε γνωρίζω από την όψη που με βία μετράει τη γη. Απ’ τα κόκαλα βγαλμένη των Ελλήνων τα ιερά, Και σαν πρώτα ανδρειωμένη, χαίρε, ω χαίρε, Ελευθερία !
Hank Rearden Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Poésie ? Poésie noire..un vieux truc de quand j'étais jeune
adrct Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 J'ai 2 problèmes avec la poésie. 1) La poésie un peu "moderne", je comprends rien. je suis complètement insensible. Je me dis que c'est moi le con, mais si ca ne tenait qu'a moi je dirais que c'est de l'escroquerie prétentieuse. Au soleil. Du zénith. Amour. Supreme fauteuil. Langueur dévastée d'un orient oublié. Joie. Le désert me glace le sang nouveau. Bref. 2) La poésie un peu plus classique, "d'avant", baudelaire et compagnie, souvent, je me dis que. "c'est pas compliqué". genre que nimporte quel gars un peu doué peut faire la même chose. J'ai du mal à voir l'exceptionnel en poésie, a savoir ce qui fait la différence, mais la encore je me dis que je suis con et insensible. Sans doute qu'il ne faut pas se poser de questions, et juste trouver ca beau, etre touché, ou pas. Mais ce n'est pas mon caractère.
Nirvana Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 Le 06/07/2013 à 20:12, adrct a dit : J'ai 2 problèmes avec la poésie. 1) La poésie un peu "moderne", je comprends rien. je suis complètement insensible. Je me dis que c'est moi le con, mais si ca ne tenait qu'a moi je dirais que c'est de l'escroquerie prétentieuse. Au soleil. Du zénith. Amour. Supreme fauteuil. Langueur dévastée d'un orient oublié. Joie. Le désert me glace le sang nouveau. Bref. 2) La poésie un peu plus classique, "d'avant", baudelaire et compagnie, souvent, je me dis que. "c'est pas compliqué". genre que nimporte quel gars un peu doué peut faire la même chose. J'ai du mal à voir l'exceptionnel en poésie, a savoir ce qui fait la différence, mais la encore je me dis que je suis con et insensible. Sans doute qu'il ne faut pas se poser de questions, et juste trouver ca beau, etre touché, ou pas. Mais ce n'est pas mon caractère. Réjouis-toi de ne pas t'être tapé ça en fac d'anglais : T.S. Eliot (1888–1965). The Waste Land. 1922. "Nam Sibyllam quidem Cumis ego ipse oculis meis vidi in ampulla pendere, et cum illi pueri dicerent: Σιβυλλα τι θελεις; respondebat illa: αποθανειν θελω." For Ezra Pound il miglior fabbro. I. The Burial of the Dead April is the cruellest month, breeding Lilacs out of the dead land, mixing Memory and desire, stirring Dull roots with spring rain. Winter kept us warm, covering Earth in forgetful snow, feeding A little life with dried tubers. Summer surprised us, coming over the Starnbergersee With a shower of rain; we stopped in the colonnade, And went on in sunlight, into the Hofgarten, And drank coffee, and talked for an hour. Bin gar keine Russin, stamm' aus Litauen, echt deutsch. And when we were children, staying at the archduke's, My cousin's, he took me out on a sled, And I was frightened. He said, Marie, Marie, hold on tight. And down we went. In the mountains, there you feel free. I read, much of the night, and go south in the winter. What are the roots that clutch, what branches grow Out of this stony rubbish? Son of man, You cannot say, or guess, for you know only A heap of broken images, where the sun beats, And the dead tree gives no shelter, the cricket no relief, And the dry stone no sound of water. Only There is shadow under this red rock, (Come in under the shadow of this red rock), And I will show you something different from either Your shadow at morning striding behind you Or your shadow at evening rising to meet you; I will show you fear in a handful of dust. Frisch weht der Wind Der Heimat zu, Mein Irisch Kind, Wo weilest du? "You gave me hyacinths first a year ago; "They called me the hyacinth girl." –Yet when we came back, late, from the Hyacinth garden, Your arms full, and your hair wet, I could not Speak, and my eyes failed, I was neither Living nor dead, and I knew nothing, Looking into the heart of light, the silence. Oed' und leer das Meer. Madame Sosostris, famous clairvoyante, Had a bad cold, nevertheless Is known to be the wisest woman in Europe, With a wicked pack of cards. Here, said she, Is your card, the drowned Phoenician Sailor, (Those are pearls that were his eyes. Look!) Here is Belladonna, the Lady of the Rocks, The lady of situations. Here is the man with three staves, and here the Wheel, And here is the one-eyed merchant, and this card Which is blank, is something he carries on his back, Which I am forbidden to see. I do not find The Hanged Man. Fear death by water. I see crowds of people, walking round in a ring. Thank you. If you see dear Mrs. Equitone, Tell her I bring the horoscope myself: One must be so careful these days. Unreal City, Under the brown fog of a winter dawn, A crowd flowed over London Bridge, so many, I had not thought death had undone so many. Sighs, short and infrequent, were exhaled, And each man fixed his eyes before his feet. Flowed up the hill and down King William Street, To where Saint Mary Woolnoth kept the hours With a dead sound on the final stroke of nine. There I saw one I knew, and stopped him, crying: "Stetson! "You who were with me in the ships at Mylae! "That corpse you planted last year in your garden, "Has it begun to sprout? Will it bloom this year? "Or has the sudden frost disturbed its bed? "Oh keep the Dog far hence, that's friend to men, "Or with his nails he'll dig it up again! "You! hypocrite lecteur!—mon semblable—mon frère!" II. A Game of Chess The Chair she sat in, like a burnished throne, Glowed on the marble, where the glass Held up by standards wrought with fruited vines From which a golden Cupidon peeped out (Another hid his eyes behind his wing) Doubled the flames of seven branched candelabra Reflecting light upon the table as The glitter of her jewels rose to meet it, From satin cases poured in rich profusion; In vials of ivory and coloured glass Unstoppered, lurked her strange synthetic perfumes, Unguent, powdered, or liquid—troubled, confused And drowned the sense in odours; stirred by the air That freshened from the window, these ascended In fattening the prolonged candle-flames, Flung their smoke into the laquearia, Stirring the pattern on the coffered ceiling. Huge sea-wood-fed with copper Burned green and orange, framed by the coloured stone, In which sad light a carvèd dolphin swam. Above the antique mantel was displayed. As though a window gave upon the sylvan scene The change of Philomel, by the barbarous king So rudely forced; yet there the nightingale Filled all the desert with inviolable voice And still she cried, and still the world pursues, "Jug Jug" to dirty ears. And other withered stumps of time Were told upon the walls; staring forms Leaned out, leaning, hushing the room enclosed. Footsteps shuffled on the stair. Under the firelight, under the brush, her hair Spread out in fiery points Clawed into words, then would be savagely still. "My nerves are bad to-night. Yes, bad. Stay with me. "Speak to me. Why do you never speak. Speak. "What are you thinking of? What thinking? What? "I never know what you are thinking. Think." I think we are in rats' alley Where the dead men lost their bones. "What is that noise?" The wind under the door. "What is that noise now? What is the wind doing?" Nothing again nothing. "Do "You know nothing? Do you see nothing? Do you remember "Nothing?" I remember Those are pearls that were his eyes. "Are you alive, or not? Is there nothing in your head?" But O O O O that Shakespearean Rag— It's so elegant So intelligent "What shall I do now? What shall I do?" "I shall rush out as I am, and walk the street "With my hair down, so. What shall we do to-morrow? "What shall we ever do?" The hot water at ten. And if it rains, a closed car at four. And we shall play a game of chess, Pressing lidless eyes and waiting for a knock upon the door. When Lil's husband got demobbed, I said— I didn't mince my words, I said to her myself, HURRY UP PLEASE ITS TIME Now Albert's coming back, make yourself a bit smart. He'll want to know what you done with that money he gave you To get yourself some teeth. He did, I was there. You have them all out, Lil, and get a nice set, He said, I swear, I can't bear to look at you. And no more can't I, I said, and think of poor Albert, He's been in the army four years, he wants a good time, And if you don't give it him, there's others will, I said. Oh is there, she said. Something o' that, I said. Then I'll know who to thank, she said, and give me a straight look. HURRY UP PLEASE ITS TIME If you don't like it you can get on with it, I said, Others can pick and choose if you can't. But if Albert makes off, it won't be for lack of telling. You ought to be ashamed, I said, to look so antique. (And her only thirty-one.) I can't help it, she said, pulling a long face, It's them pills I took, to bring it off, she said. (She's had five already, and nearly died of young George.) The chemist said it would be alright, but I've never been the same. You are a proper fool, I said. Well, if Albert won't leave you alone, there it is, I said, What you get married for if you don't want children? HURRY UP PLEASE ITS TIME Well, that Sunday Albert was home, they had a hot gammon, And they asked me in to dinner, to get the beauty of it hot— HURRY UP PLEASE ITS TIME HURRY UP PLEASE ITS TIME Goodnight Bill. Goodnight Lou. Goodnight May. Goodnight. Ta ta. Goodnight. Goodnight. Good night, ladies, good night, sweet ladies, good night, good night. III. The Fire Sermon The river's tent is broken: the last fingers of leaf Clutch and sink into the wet bank. The wind Crosses the brown land, unheard. The nymphs are departed. Sweet Thames, run softly, till I end my song. The river bears no empty bottles, sandwich papers, Silk handkerchiefs, cardboard boxes, cigarette ends Or other testimony of summer nights. The nymphs are departed. And their friends, the loitering heirs of city directors; Departed, have left no addresses. By the waters of Leman I sat down and wept. . . Sweet Thames, run softly till I end my song, Sweet Thames, run softly, for I speak not loud or long. But at my back in a cold blast I hear The rattle of the bones, and chuckle spread from ear to ear. A rat crept softly through the vegetation Dragging its slimy belly on the bank While I was fishing in the dull canal On a winter evening round behind the gashouse Musing upon the king my brother's wreck And on the king my father's death before him. White bodies naked on the low damp ground And bones cast in a little low dry garret, Rattled by the rat's foot only, year to year. But at my back from time to time I hear The sound of horns and motors, which shall bring Sweeney to Mrs. Porter in the spring. O the moon shone bright on Mrs. Porter And on her daughter They wash their feet in soda water Et O ces voix d'enfants, chantant dans la coupole! Twit twit twit Jug jug jug jug jug jug So rudely forc'd. Tereu Unreal City Under the brown fog of a winter noon Mr. Eugenides, the Smyrna merchant Unshaven, with a pocket full of currants C.i.f. London: documents at sight, Asked me in demotic French To luncheon at the Cannon Street Hotel Followed by a weekend at the Metropole. At the violet hour, when the eyes and back Turn upward from the desk, when the human engine waits Like a taxi throbbing waiting, I Tiresias, though blind, throbbing between two lives, Old man with wrinkled female breasts, can see At the violet hour, the evening hour that strives Homeward, and brings the sailor home from sea, The typist home at teatime, clears her breakfast, lights Her stove, and lays out food in tins. Out of the window perilously spread Her drying combinations touched by the sun's last rays, On the divan are piled (at night her bed) Stockings, slippers, camisoles, and stays. I Tiresias, old man with wrinkled dugs Perceived the scene, and foretold the rest— I too awaited the expected guest. He, the young man carbuncular, arrives, A small house agent's clerk, with one bold stare, One of the low on whom assurance sits As a silk hat on a Bradford millionaire, The time is now propitious, as he guesses, The meal is ended, she is bored and tired, Endeavours to engage her in caresses Which still are unreproved, if undesired. Flushed and decided, he assaults at once; Exploring hands encounter no defence; His vanity requires no response, And makes a welcome of indifference. (And I Tiresias have foresuffered all Enacted on this same divan or bed; I who have sat by Thebes below the wall And walked among the lowest of the dead.) Bestows one final patronising kiss, And gropes his way, finding the stairs unlit. . . She turns and looks a moment in the glass, Hardly aware of her departed lover; Her brain allows one half-formed thought to pass: "Well now that's done: and I'm glad it's over." When lovely woman stoops to folly and Paces about her room again, alone, She smoothes her hair with automatic hand, And puts a record on the gramophone. "This music crept by me upon the waters" And along the Strand, up Queen Victoria Street. O City city, I can sometimes hear Beside a public bar in Lower Thames Street, The pleasant whining of a mandoline And a clatter and a chatter from within Where fishmen lounge at noon: where the walls Of Magnus Martyr hold Inexplicable splendour of Ionian white and gold. The river sweats Oil and tar The barges drift With the turning tide Red sails Wide To leeward, swing on the heavy spar. The barges wash Drifting logs Down Greenwich reach Past the Isle of Dogs, Weialala leia Wallala leialala Elizabeth and Leicester Beating oars The stern was formed A gilded shell Red and gold The brisk swell Rippled both shores Southwest wind Carried down stream The peal of bells White towers Weialala leia Wallala leialala "Trams and dusty trees. Highbury bore me. "Richmond and Kew Undid me. By Richmond I raised my knees Supine on the floor of a narrow canoe." "My feet are at Moorgate, and my heart Under my feet. After the event He wept. He promised 'a new start.' I made no comment. What should I resent?" "On Margate Sands. I can connect Nothing with nothing. The broken fingernails of dirty hands. My people humble people who expect Nothing." la la To Carthage then I came Burning burning burning burning O Lord Thou pluckest me out O Lord Thou pluckest burning IV. Death by Water Phlebas the Phoenician, a fortnight dead, Forgot the cry of gulls, and the deep sea swell And the profit and loss. A current under sea Picked his bones in whispers. As he rose and fell He passed the stages of his age and youth Entering the whirlpool. Gentile or Jew O you who turn the wheel and look to windward, Consider Phlebas, who was once handsome and tall as you. V. What the Thunder Said After the torchlight red on sweaty faces After the frosty silence in the gardens After the agony in stony places The shouting and the crying Prison and palace and reverberation Of thunder of spring over distant mountains He who was living is now dead We who were living are now dying With a little patience Here is no water but only rock Rock and no water and the sandy road The road winding above among the mountains Which are mountains of rock without water If there were water we should stop and drink Amongst the rock one cannot stop or think Sweat is dry and feet are in the sand If there were only water amongst the rock Dead mountain mouth of carious teeth that cannot spit Here one can neither stand nor lie nor sit There is not even silence in the mountains But dry sterile thunder without rain There is not even solitude in the mountains But red sullen faces sneer and snarl From doors of mudcracked houses If there were water And no rock If there were rock And also water And water A spring A pool among the rock If there were the sound of water only Not the cicada And dry grass singing But sound of water over a rock Where the hermit-thrush sings in the pine trees Drip drop drip drop drop drop drop But there is no water Who is the third who walks always beside you? When I count, there are only you and I together But when I look ahead up the white road There is always another one walking beside you Gliding wrapt in a brown mantle, hooded I do not know whether a man or a woman —But who is that on the other side of you? What is that sound high in the air Murmur of maternal lamentation Who are those hooded hordes swarming Over endless plains, stumbling in cracked earth Ringed by the flat horizon only What is the city over the mountains Cracks and reforms and bursts in the violet air Falling towers Jerusalem Athens Alexandria Vienna London Unreal A woman drew her long black hair out tight And fiddled whisper music on those strings And bats with baby faces in the violet light Whistled, and beat their wings And crawled head downward down a blackened wall And upside down in air were towers Tolling reminiscent bells, that kept the hours And voices singing out of empty cisterns and exhausted wells. In this decayed hole among the mountains In the faint moonlight, the grass is singing Over the tumbled graves, about the chapel There is the empty chapel, only the wind's home It has no windows, and the door swings, Dry bones can harm no one. Only a cock stood on the rooftree Co co rico co co rico In a flash of lightning. Then a damp gust Bringing rain Ganga was sunken, and the limp leaves Waited for rain, while the black clouds Gathered far distant, over Himavant. The jungle crouched, humped in silence, Then spoke the thunder DA Datta: what have we given? My friend, blood shaking my heart The awful daring of a moment's surrender Which an age of prudence can never retract By this, and this only, we have existed Which is not to be found in our obituaries Or in memories draped by the beneficent spider Or under seals broken by the lean solicitor In our empty rooms DA Dayadhvam: I have heard the key Turn in the door once and turn once only We think of the key, each in his prison Thinking of the key, each confirms a prison Only at nightfall, aethereal rumours Revive for a moment a broken Coriolanus DA Damyata: The boat responded Gaily, to the hand expert with sail and oar The sea was calm, your heart would have responded Gaily, when invited, beating obedient To controlling hands I sat upon the shore Fishing, with the arid plain behind me Shall I at least set my lands in order? London Bridge is falling down falling down falling down Poi s'ascose nel foco che gli affina Quando fiam uti chelidon—O swallow swallow Le Prince d'Aquitaine à la tour abolie These fragments I have shored against my ruins Why then Ile fit you. Hieronymo's mad againe. Datta. Dayadhvam. Damyata. Shantih shantih shantih
PABerryer Posté 6 juillet 2013 Signaler Posté 6 juillet 2013 NERON Excité d'un désir curieux,Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes, Belle, sans ornement, dans le simple appareilD'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil. Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs,Relevaient de ses yeux les timides douceurs.Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue :Immobile, saisi d'un long étonnement,Je l'ai laissée passer dans son appartement.J'ai passé dans le mien. C'est là que solitaire,De son image en vain j'ai voulu me distraire.Trop présente à mes yeux, je croyais lui parler,J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler.Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce ;J'employais les soupirs, et même la menace.Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,Mes yeux sans se fermer, ont attendu le jour. Racine, Britannicus, 1669 (acte II, scène 2)
Brock Posté 7 juillet 2013 Signaler Posté 7 juillet 2013 Dans une casserole, mélanger la cassonade, la farine, la fécule et le sel. Incorporer la crème, le sirop d’érable et porter à ébullition en remuant à l’aide d’un fouet. Laisser tempérer. Placer la grille dans le bas du four. Préchauffer le four à 200 °C (400 °F). Foncer un plat à tarte de 23 cm (9 po) avec une abaisse. Y répartir la garniture au sucre. Badigeonner le pourtour de la pâte avec du lait. Couper la deuxième abaisse en lanières d’environ 2,5 cm (1 po) de largeur. Les badigeonner de lait et les déposer sur la garniture en les tressant de manière à former un quadrillage (voir note). Presser le pourtour de la tarte à l’aide d’une fourchette ou avec les doigts. Retirer l’excédent de la pâte. Cuire au four de 35 à 40 minutes ou jusqu’à ce que la croûte soit bien dorée et que la garniture bouillonne. Servir tiède ou froid
Nihiliste frustré Posté 7 juillet 2013 Signaler Posté 7 juillet 2013 Alfred de MUSSET Tristesse J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté; J'ai perdu jusqu'à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d'elle Ici-bas ont tout ignoré. Dieu parle, il faut qu'on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelquefois pleuré.
Brock Posté 7 juillet 2013 Signaler Posté 7 juillet 2013 Jim16Tristesse Dans une casseroleJ'ai perdu ma force et ma vie, mélanger la cassonade,Et mes amis et ma gaieté; la farine, la fécule et le sel.J'ai perdu jusqu'à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Incorporer la crème, le sirop d’érable Quand j'ai connu la Vérité, et porter à ébullition en remuant à l’aide d’un fouet.J'ai cru que c'était une amie ; Laisser tempérer. Quand je l'ai comprise et sentie, Placer la grille dans le bas du four. Le seul bien qui me reste au mondeServir tiède ou froid
Malky Posté 7 juillet 2013 Signaler Posté 7 juillet 2013 Le Mot et la Chose – L'Abbé de Lattaignant Madame quel est votre mot Et sur le mot et sur la chose On vous a dit souvent le mot On vous a fait souvent la chose Ainsi de la chose et du mot Vous pouvez dire quelque chose Et je gagerais que le mot Vous plaît beaucoup moins que la chose Pour moi voici quel est mon mot Et sur le mot et sur la chose J'avouerai que j'aime le mot J'avouerai que j'aime la chose Mais c'est la chose avec le mot Mais c'est le mot avec la chose Autrement la chose et le mot A mes yeux seraient peu de chose Je crois même en faveur du mot Pouvoir ajouter quelque chose Une chose qui donne au mot Tout l'avantage sur la chose C'est qu'on peut dire encore le mot Alors qu'on ne fait plus la chose Et pour peu que vaille le mot Mon Dieu c'est toujours quelque chose De là je conclus que le mot Doit être mis avant la chose Qu'il ne faut ajouter au mot Qu'autant que l'on peut quelque chose Et que pour le jour où le mot Viendra seul hélas sans la chose Il faut se réserver le mot Pour se consoler de la chose Pour vous je crois qu'avec le mot Vous voyez toujours autre chose Vous dites si gaiement le mot Vous méritez si bien la chose Que pour vous la chose et le mot Doivent être la même chose Et vous n'avez pas dit le mot Qu'on est déjà prêt à la chose Mais quand je vous dis que le mot Doit être mis avant la chose Vous devez me croire à ce mot Bien peu connaisseur en la chose Et bien voici mon dernier mot Et sur le mot et sur la chose Madame passez-moi le mot Et je vous passerai la chose
kolb Posté 14 juillet 2013 Signaler Posté 14 juillet 2013 Homme inalphabetToi qui ne saitNi lire ni écrireNi le A ni le B Homme de l’immenseMasse tu le saisL’internité te penseEt te pousse à la paix Homme bien ordinaireTu pars vers la guerreLe cou dans la boueTu tombes et meurt debout
Malky Posté 15 août 2013 Signaler Posté 15 août 2013 Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains. La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif. Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému. Il n'y a pas d'ombre maigre sur la barque chavirée. Bonjour à peine est inconnu dans mon pays. On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de ne pas avoir de fruits. On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur. Dans mon pays, on remercie. René Char - Qu'il vive (1968) Je trouve ce vers.... un peu curieux, dans le contexte.
Malky Posté 22 août 2013 Signaler Posté 22 août 2013 Celle-ci est assez amusante, l'origine (correspondance entre Musset et Sand) est un peu controversée mais bon : Quand je mets à vos pieds un éternel hommage Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturé les sentiments d'un cœur Que pour vous adorer forma le Créateur. Je vous chéris, amour, et ma plume en délire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots Vous saurez quel remède apporter à mes maux. Réponse : Cette insigne faveur que votre cœur réclame Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
José Posté 22 août 2013 Signaler Posté 22 août 2013 En este lugar sagrado, donde viene tanta gente, hace fuerza el cobarde y se caga el valiente. Vos que os creéis sagaz,y de todo os reís, decidme si sois capaz, de cagar y no hacer pis.
Nirvana Posté 22 août 2013 Signaler Posté 22 août 2013 Le 22/08/2013 à 09:54, Malky a dit : Celle-ci est assez amusante, l'origine (correspondance entre Musset et Sand) est un peu controversée mais bon : Quand je mets à vos pieds un éternel hommage Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturé les sentiments d'un cœur Que pour vous adorer forma le Créateur. Je vous chéris, amour, et ma plume en délire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots Vous saurez quel remède apporter à mes maux. Réponse : Cette insigne faveur que votre cœur réclame Nuit à ma renommée et répugne à mon âme. C'est celui où il faut lire le premier mot de chaque vers ?
NoName Posté 22 août 2013 Signaler Posté 22 août 2013 Très classique, mais c'est une des seules poésie(s?) que j'aime, de Joachim du Bellay: Citation Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d'usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,Que des palais Romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant