Melkion Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Elle coule elle coule, la démocratie. On m'a parlé récemment de ce concept qui m'était inconnu : la démocratie liquide ou démocratie délégative. Citation La démocratie liquide aussi connue sous le nom de démocratie délégative est une forme de gouvernement démocratique où le pouvoir de vote est confié à un délégué plutôt qu'à un représentant. On peut considérer ce système comme une synthèse entre la démocratie directe et la démocratie représentative. D'invention assez récente, cette innovation organisationnelle connaît un écho particulier dans le milieu informatique. A vrai dire cette organisation n'est pas si nouvelle puisque comme exemple de démocratie liquide, puisque sont cités la commune de Paris et les premiers soviets. Je n'ai eu letemps de creuser un peu plus mais ça fait penser aux tentatives des trotskistes de revenir par la fenêtre avec le fameux argument du "l'URSS n'était pas communiste et Staline a tout fait foirer notre expérience sociale ouin ouin". La démocratie liquide serait une synthèse de la démocratie directe et de la démocratie participative. Citation Le concept de démocratie liquide a été détaillé par Bryan Ford dans son article Delegative Democracy. Les principes suivants sont détaillés: 1. Choix du rôle : Chaque membre peut choisir d'occuper soit un rôle passif en qualité d'individu, soit un rôle actif en qualité de délégué. On note ici la différence avec la forme représentative où seulement des représentants spécifiques sont autorisés. Les délégués peuvent choisir l'importance et le domaine de leur implication. 2. Facilité d'accès : La difficulté et le coût engendré par le fait de devenir un délégué sont faibles. Il n'y a ni frais de campagne ni de compétition élective induite. 3. Délégation d'autorité : Les délégués exercent leur pouvoir dans les processus d'organisation en leur nom et au nom des individus qui les ont choisi en tant que délégué. Différents délégués peuvent, néanmoins, exercer différents niveaux de pouvoir décisionnel. 4. Confidentialité : Pour éviter la pression sociale ou la contrainte qui pourraient influencer les individus, les votes sont à bulletins secrets. 5. Responsabilité des délégués : Afin d'assurer la responsabilité des délégués envers leurs électeurs et la communauté au sens large, toutes leurs décisions sont prises en public. 6. Spécialisation par re-délégation : Les délégués ne peuvent pas uniquement agir directement au nom des individus, ils peuvent aussi déléguer leur pouvoir entre eux. Le délégué choisi sera alors considéré comme spécialiste d'un domaine. Les variations autour de ce modèle général existent. Par exemple, dans "Joy of Revolution", les délégués peuvent devenir spécialistes par le seul vote des individus. De plus, ces principes généraux peuvent se voir agrémentés de « fluidité » de telle sorte que les individus puissent réviser leur vote à n'importe quel moment, en changeant de délégué pour en récuser un qui ne se comporterait pas comme attendu, où seulement parce que leur vision du problème a évolué. Là j'ai du mal à suivre et à comprendre comment ça pourrait bien fonctionner concrètement, notamment sur une échelle large. Prendre des décisions en public ça fait très Athènes mais l'application ne peut se faire que dans un espace très limité. Qui choisit qui ? Comment ? Pourquoi et pour quels pouvoirs ? Sur les différences avec la démocratie représentative : Citation 1. La durée du mandat est facultative ; 2. La participation directe des individus est possible ; 3. Le pouvoir du délégué est décidé par l'association volontaire d'individus plutôt que grâce à une victoire électorale pour une juridiction prédéfinie (voir aussi le Scrutin à vote unique transférable) ; 4. Les délégués peuvent être récusés à n'importe quel moment et dans n'importe quelle proportion ; 5. Souvent, les votants ont l'autorité pour rejeter une loi via un référendum populaire ce qui n'est généralement pas le cas en démocratie représentative ; 6. La possibilité de différencier quels pouvoirs sont légués par les individus existe. Par exemple, on peut choisir un délégué uniquement pour les questions agricoles et/ou militaire. Les décisions prises par les délégués s'appliquent-elles à l'ensemble de la population ? Bref, je sollicite vos esprits affûtés ainsi que ceux qui ont croisé dans leurs lectures / conversations ce concept qui reste pour moi très flou. Déjà il y a démocratie dedans donc par essence ça m'a l'air mal barré en plus d'être assez foutraque
Rincevent Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Ca a peut-être un rapport avec le mode de démocratie entraperçue dans The Probability Breach.
José Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 La seule réforme de la démocratie qui vaille : celui qui propose une loi doit se présenter avec une corde autour du cou ; si sa loi n'est pas adoptée, on le pend.
PABerryer Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Cela ressemble au mandat impératif ce truc. La Démocratie est un concept foireux qui tourne sur lui-même.
Melkion Posté 2 octobre 2015 Auteur Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 16:31, Rincevent a dit : Ca a peut-être un rapport avec le mode de démocratie entraperçue dans The Probability Breach. Je ne l'ai pas lu, peux-tu détailler un minimum ?
Elphyr Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 16:48, Vincent Andrès a dit : Les pirates pratiquent ça.Lesquels ?
Rincevent Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 17:36, Melkion a dit : Je ne l'ai pas lu, peux-tu détailler un minimum ? Lis donc, c'est en ligne (et c'est relativement agréable). (Et c'est Broach et non Breach, mea culpa).
Lancelot Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Comme tous les machins démocratique ça peut marcher à échelle très modeste. Sinon c'est de la merde.
Melkion Posté 2 octobre 2015 Auteur Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 17:46, Rincevent a dit : Lis donc, c'est en ligne (et c'est relativement agréable). (Et c'est Broach et non Breach, mea culpa). Quand j'aurai du temps alors. C'est pas gagné et on m'interdit le PC au lit
Rübezahl Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 17:45, Elphyr a dit : Lesquels ? Les partis pirates fr et de (au moins). Mais bon, c'est effectivement de mise en oeuvre pas simple. ... et puis, j'ai jamais vu que ce soit plus que des pouvoirs (donner un pouvoir) un peu automatisés.
Johnathan R. Razorback Posté 2 octobre 2015 Signaler Posté 2 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 16:16, Melkion a dit : On m'a parlé récemment de ce concept qui m'était inconnu : la démocratie liquide ou démocratie délégative. C'est le concept de délégués révocables en permanence (et non plus de représentants) qu'on trouve dans la tradition conseilliste => https://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme_de_conseils En théorie ça pourrait être un progrès sur les formes actuelles de délégation du pouvoir, mais dans la pratique ce serait chronophage de nommer / surveiller continuellement de tels délégués, or les gens préfèrent se consacrer à d'autres activités. La politisation intensive de larges pans de la population est l'exception et non la règle dans l'histoire. Plus fondamentalement, d'un point de vue libéral, le problème c'est moins le mécanisme de décision que le contenu des décisions prises. Après, discuter du mécanisme peut-être intéressant dans la mesure où certains seraient moins producteurs de lois liberticides que d'autres. Mais ce n'est pas simple d'isoler l'influence de ce facteur sur les politiques publiques finalement retenues.
Melkion Posté 3 octobre 2015 Auteur Signaler Posté 3 octobre 2015 Sur quelles bases peut-on révoquer ces délégués ? A quelle majorité ? Qui que quoi dont où ? C'est effectivement un point que j'évoquais que celui du pouvoir accordé à ces délégués et leur pouvoir coercitif. De plus, à qui s'appliquent leurs décisions ?
Anton_K Posté 3 octobre 2015 Signaler Posté 3 octobre 2015 Le 02/10/2015 à 23:22, Johnathan R. Razorback a dit : Plus fondamentalement, d'un point de vue libéral, le problème c'est moins le mécanisme de décision que le contenu des décisions prises. This. Et secondairement, a.m.a. le mécanisme de décision de doit pas avoir pour but d'assurer la représentation mais simplement d'empêcher l'abus de pouvoir.
Misesboy Posté 3 octobre 2015 Signaler Posté 3 octobre 2015 Les celtes pratiquaient ce genre de "délégation" en élisant en générale temporairement certain individus pour résoudre des problèmes communs. Ainsi mes celtes n'avaient pas de rois ni d'armées constitué si le besoin s'en faisait sentir ils pouvait désigner des responsables chargés de résoudre les problèmes. Sitôt les problèmes résolus les individus en questions retournaient à leur pénates de plus ces individus pouvaient être révoqués à tout instant si ils ne donnaient pas satisfaction.
Melkion Posté 4 octobre 2015 Auteur Signaler Posté 4 octobre 2015 Le 03/10/2015 à 22:28, Misesboy a dit : Les celtes pratiquaient ce genre de "délégation" en élisant en générale temporairement certain individus pour résoudre des problèmes communs. Ainsi mes celtes n'avaient pas de rois ni d'armées constitué si le besoin s'en faisait sentir ils pouvait désigner des responsables chargés de résoudre les problèmes. Sitôt les problèmes résolus les individus en questions retournaient à leur pénates de plus ces individus pouvaient être révoqués à tout instant si ils ne donnaient pas satisfaction. Quelle est la différence avec l'arbitrage ?
h16 Posté 5 octobre 2015 Signaler Posté 5 octobre 2015 Democracy, what is it good for ? absolutely nothing
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