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Baccalauréat 2016


Adrian

liborg et taille de zizi  

50 membres ont voté

  1. 1. Votre note au baccalauréat de philo

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    • Je n'ai pas passé cette épreuve
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    • J'étais déjà philosophe
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    • Je suis illetré
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  2. 2. Votre mention au bac

    • Sans mention
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    • Assez bien
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    • Bien
      12
    • Très bien
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    • 20 de moyenne
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    • Plus de 20 de moyenne
      0
    • Je me suis arreté au CP
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Messages recommandés

Posté

 

 

Série L

- Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ?

- Le désir est-il par nature illimité ?
 
-

 

Est-ce qu’il existe aucun fait qui soit indépendant de l’opinion et de l’interprétation ? Des générations d’historiens et de philosophes de l’histoire n’ont-elles pas démontré l’impossibilité de constater des faits sans les interpréter, puisque ceux-ci doivent d’abord être extraits d’un chaos de purs événements (et les principes du choix ne sont assurément pas des données de fait), puis être arrangés en une histoire qui ne peut être racontée que dans une certaine perspective, qui n’a rien à voir avec ce qui a eu lieu à l’origine ? Il ne fait pas de doute que ces difficultés, et bien d’autres encore, inhérentes (1) aux sciences historiques, soient réelles, mais elles ne constituent pas une preuve contre l’existence de la matière factuelle, pas plus qu’elles ne peuvent servir de justification à l’effacement des lignes de démarcation entre le fait, l’opinion et l’interprétation, ni d’excuse à l’historien pour manipuler les faits comme il lui plaît. Même si nous admettons que chaque génération ait le droit d’écrire sa propre histoire, nous refusons d’admettre qu’elle ait le droit de remanier les faits en harmonie avec sa perspective propre ; nous n’admettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même. Pour illustrer ce point, et nous excuser de ne pas pousser la question plus loin : durant les années vingt (2), Clémenceau, peu avant sa mort, se trouvait engagé dans une conversation amicale avec un représentant de la République de Weimar (3) au sujet des responsabilités quant au déclenchement de la Première Guerre mondiale. On demanda à Clémenceau : "À votre avis, qu’est-ce que les historiens futurs penseront de ce problème embarrassant et controversé ?" Il répondit : "Ça, je n’en sais rien, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’ils ne diront pas que la Belgique a envahi l’Allemagne."

Hannah ARENDT, "Vérité et politique" (1964)

 

 

Série S :

- Travailler moins, est-ce vivre mieux ?

- Faut-il démontrer pour savoir ?

 

Je n’ignore pas que beaucoup ont pensé et pensent encore que les choses du monde sont gouvernées par Dieu et par la fortune (1), et que les hommes, malgré leur sagesse, ne peuvent les modifier, et n’y apporter même aucun remède. En conséquence de quoi, on pourrait penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer et qu’il faut laisser gouverner le destin. Cette opinion a eu, à notre époque, un certain crédit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prédire. J’ai moi-même été tenté en certaines circonstances de penser de cette manière. 

Néanmoins, afin que notre libre arbitre (2) ne soit pas complètement anéanti, j’estime que la fortune peut déterminer la moitié de nos actions mais que pour l’autre moitié les événements dépendent de nous. Je compare la fortune à l’un de ces fleuves dévastateurs qui, quand ils se mettent en colère, inondent les plaines, détruisent les arbres et les édifices, enlèvent la terre d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cède à la fureur des eaux sans pouvoir leur opposer la moindre résistance. Bien que les choses se déroulent ainsi, il n’en reste pas moins que les hommes ont la possibilité, pendant les périodes de calme, de se prémunir en préparant des abris et en bâtissant des digues de façon à ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci convergent vers des canaux et ne deviennent pas déchaînées et nuisibles. 

Il en va de même pour la fortune : elle montre toute sa puissance là où aucune vertu n’a été mobilisée pour lui résister et tourne ses assauts là où il n’y a ni abris ni digues pour la contenir.

MACHIAVEL, "Le Prince" (1532)

 

Série ES :

- Savons-nous toujours ce que nous désirons ?

- Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ?

 

[…] Parce que nous savons que l’erreur dépend de notre volonté, et que personne n’a la volonté de se tromper, on s’étonnera peut-être qu’il y ait de l’erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu’il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois. Car encore qu’il n’y ait personne qui veuille expressément se méprendre, il ne s’en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement à des choses qu’il ne connaît pas distinctement : et même il arrive souvent que c’est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l’ordre qu’il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu’il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles ils n’ont pas assez de connaissance.

René DESCARTES, "Principes de la philosophie" (1644)

 

 

Posté

[liborg_mode]

- Travailler moins, est-ce vivre mieux ? --> Faut régler ça au cas par cas.

- Faut-il démontrer pour savoir ? --> Définissez savoir.

[/liborg_mode]

- Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ?

La réponse tient en trois lignes :

Définissons ce qui est acquis par l'expérience comme tout ce qui n'est pas inné.

Les convictions morales des individus peuvent diverger de celles de leurs parents.

Donc oui.

Posté

- Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ?

 

Sujet intéressant, je trouve. On a le droit de faire de la sociologie, de la biologie, etc etc dans une copie du bac?

 

- Le désir est-il par nature illimité ?
 
Cela me rappelle une petite BD, avec un type capable d'être heureux à l'infini et une intelligence artificielle.

 

 

- Travailler moins, est-ce vivre mieux ?

 

On a le droit de citer la CGT?
Ou je dois me borner à Hegel et Marx?

#Onvautmieuxqueça

#seleverpourgagnersoimemedelargentcestinsultant

 

- Faut-il démontrer pour savoir ?

 

Non, la science blanche a créé l'objectivité et la méthode scientifique pour opprimer les autres. A chacun sa subjectivité. Shitlord.

 

- Savons-nous toujours ce que nous désirons ?

 

Cela dépend de si on est un homme ou une femme.

 

- Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ?

 

"Pour éviter le retour des heures les plus sombres de notre Histoire?"

"Pour comprendre pourquoi Hitler a perdu, ce qui était bien dommage?"

 

Je me demande laquelle de ces deux propositions pourrait passer sur une copie :mrgreen:

  • Yea 4
Posté

 

- Savons-nous toujours ce que nous désirons ?

 

 

“If I had asked people what they wanted, they would have said faster horses.”

― Henry Ford

  • Yea 3
Posté

- Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ?

 

Sujet intéressant, je trouve. On a le droit de faire de la sociologie, de la biologie, etc etc dans une copie du bac?

 

Oui, du moment que c'est bien amené.

 

La question sur le désir des ES invitait de toute évidence à convoquer le Père Freud.

Posté

"J'ai cité le grand Booba dans ma copie de Bac Philo "

J'ai cité la reine des neiges et Tal l année dernière, et j'ai eu.....17.

L'important c'est pas la citation, mais c'est comment on l'explique...une citation de Sartre passera aussi bien qu'une phrase de Bob l'éponge tant qu'elle est justifiée..

Puis ça montre qu'on arrive à faire le lien entre philosophie et vie quotidienne, et que ce n'est pas une matière de pseudo bobos drogués aux airs supérieurs.....

 

Ceux qui critiquent n'ont justement rien compris à la philo... Comme si cette discipline devait se limiter à Nietschze, Kant ou Platon ... Ouvrez vos esprits les gens !!

Posté

J'avais cité Chirac. Et Star Wars.

Mais on jouait à se donner des mots à placer dans les copies.

Posté

La democratie c'est l'égalité des droits et la république c'est l'égalité des chances.

Je l'avais réutilisé en prépa sur un magnifique sujet appelé "Quelle égalité ?" alors que je commençais ma transition libérale après avoir lu La Democratie en Amérique.

Posté

Non ben je faisais une critique du regime démocratique totalitaire (les pauvres vont spolier les riches).

Mais le but etait de pouvoir dire "comme disait Jacques Chirac"

Posté

Je me suis jamais amusé à citer des trucs de ce genre.

Sauf une fois, en SES, à propos de l'égalité H/F, où j'avais cité un sociologue expliquant que la valeur/attractivité de la femme diminuait avec l'âge et qu'après 30 ans, c'était fini, elles ne valaient plus rien. Ma prof avait adoré.

Posté

En prépa j'étais plus sérieux, personne ne voulait jouer à ca avec moi.

Posté

Quelle bêtise, alors que les femmes sont au top entre 30 et 40

Posté

Allons, tout le monde sait que les femmes vivent les 10 plus belles années de leur vie entre 30 et 31 ans.

Posté

J'ai pas souvenir qu'ils étaient beaucoup mieux les années précédentes

Posté

Je me suis souvenu que citer l'interprétation matérialiste dialectique de l'histoire en exemple de totalitarisme aux côtés de la lutte des races n'était pas nécessairement une si bonne idée. Je dois vraiment avoir un gros problème pour que la pensée ne m'ait pas même effleurée l'esprit pendant que je rédigeais.

Posté

Quel est le rapport entre le matérialisme historique comme grille d'analyse de l'histoire et le totalitarisme ?

Posté

Je ne sais pas, j'ai un peu paniqué et j'ai cité en gros tout ce qui me venait à l'esprit tant que ça rentrait dans le mouvement de pensée dans lequel j'étais embarqué - ce qui était précisément l'attitude que je dénonçais à travers le terme totalitarisme d'ailleurs. Tout réduire à une seule interprétation, y soumettre les faits, se laisser convaincre par une énorme construction linguistique etc.

Le manque de rigueur me tuera.

Posté

:D

 

T'as peut-etre fait partie de ses élèves stars dont les profs balancent en privé les perles sur facebook.

Ce sont mes moments préférés de l'année, et comme il y a 3 sessions d'examens par an à l'université, on reprends 3x des moules, c'est rigolo :D

Posté

C'est un peu comme si un gérant de fond se vantait de ses investissements ratés...

Posté

Ben si mon élève écrit de grosses conneries, je me pose des questions sur mon enseignement.

Posté

A un moment si des mecs de 22 ans disent des conneries monstreuses c’est qu'on n'ont rien branlé dans l'année ni rien étudié, ça n'a pas grand chose avoir avec l'investissement d'un financier.

Posté

Ben si mon élève écrit de grosses conneries, je me pose des questions sur mon enseignement.

Non mais tu peux en rigoler entre potes.

"'tain, j'ai shorté LinkedIn pour le 17 juin"

Posté

- Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ?

En partie sur l'expérience individuelle, en partie sur l'expérience collective, les deux étant bornées par la biologie et la physique.

 

- Le désir est-il par nature illimité ?

Oui, sauf peut-être en cas de perte d'auto-activation psychique : http://www.hypersomnies.fr/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=230

 

Est-ce qu’il existe aucun fait qui soit indépendant de l’opinion et de l’interprétation ? Des générations d’historiens et de philosophes de l’histoire n’ont-elles pas démontré l’impossibilité de constater des faits sans les interpréter, puisque ceux-ci doivent d’abord être extraits d’un chaos de purs événements (et les principes du choix ne sont assurément pas des données de fait), puis être arrangés en une histoire qui ne peut être racontée que dans une certaine perspective, qui n’a rien à voir avec ce qui a eu lieu à l’origine ? Il ne fait pas de doute que ces difficultés, et bien d’autres encore, inhérentes (1) aux sciences historiques, soient réelles, mais elles ne constituent pas une preuve contre l’existence de la matière factuelle, pas plus qu’elles ne peuvent servir de justification à l’effacement des lignes de démarcation entre le fait, l’opinion et l’interprétation, ni d’excuse à l’historien pour manipuler les faits comme il lui plaît. Même si nous admettons que chaque génération ait le droit d’écrire sa propre histoire, nous refusons d’admettre qu’elle ait le droit de remanier les faits en harmonie avec sa perspective propre ; nous n’admettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même. Pour illustrer ce point, et nous excuser de ne pas pousser la question plus loin : durant les années vingt (2), Clémenceau, peu avant sa mort, se trouvait engagé dans une conversation amicale avec un représentant de la République de Weimar (3) au sujet des responsabilités quant au déclenchement de la Première Guerre mondiale. On demanda à Clémenceau : "À votre avis, qu’est-ce que les historiens futurs penseront de ce problème embarrassant et controversé ?" Il répondit : "Ça, je n’en sais rien, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’ils ne diront pas que la Belgique a envahi l’Allemagne."

Hannah ARENDT, "Vérité et politique" (1964)

La carte n'est pas le territoire mais il y a des cartes plus ou moins bonnes.

 

- Travailler moins, est-ce vivre mieux ?

Non, par contre apprécier son travail oui.

 

- Faut-il démontrer pour savoir ?

Non, il faut démontrer pour avoir des éléments de preuve. Pour savoir il faut avoir la foi.

 

Je n’ignore pas que beaucoup ont pensé et pensent encore que les choses du monde sont gouvernées par Dieu et par la fortune (1), et que les hommes, malgré leur sagesse, ne peuvent les modifier, et n’y apporter même aucun remède. En conséquence de quoi, on pourrait penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer et qu’il faut laisser gouverner le destin. Cette opinion a eu, à notre époque, un certain crédit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prédire. J’ai moi-même été tenté en certaines circonstances de penser de cette manière.

Néanmoins, afin que notre libre arbitre (2) ne soit pas complètement anéanti, j’estime que la fortune peut déterminer la moitié de nos actions mais que pour l’autre moitié les événements dépendent de nous. Je compare la fortune à l’un de ces fleuves dévastateurs qui, quand ils se mettent en colère, inondent les plaines, détruisent les arbres et les édifices, enlèvent la terre d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cède à la fureur des eaux sans pouvoir leur opposer la moindre résistance. Bien que les choses se déroulent ainsi, il n’en reste pas moins que les hommes ont la possibilité, pendant les périodes de calme, de se prémunir en préparant des abris et en bâtissant des digues de façon à ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci convergent vers des canaux et ne deviennent pas déchaînées et nuisibles.

Il en va de même pour la fortune : elle montre toute sa puissance là où aucune vertu n’a été mobilisée pour lui résister et tourne ses assauts là où il n’y a ni abris ni digues pour la contenir.

MACHIAVEL, "Le Prince" (1532)

Le fait qu'il y ait forcément des forces qui nous dépassent est un argument pour faire de meilleurs plans, pas pour arrêter d'en faire.

 

- Savons-nous toujours ce que nous désirons ?

Non.

 

- Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ?

Parce que le présent est fait de restes cristallisés du passé. Mais il faudrait voir à ne pas trop lui donner d'importance non plus.

 

[…] Parce que nous savons que l’erreur dépend de notre volonté, et que personne n’a la volonté de se tromper, on s’étonnera peut-être qu’il y ait de l’erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu’il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois. Car encore qu’il n’y ait personne qui veuille expressément se méprendre, il ne s’en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement à des choses qu’il ne connaît pas distinctement : et même il arrive souvent que c’est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l’ordre qu’il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu’il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles ils n’ont pas assez de connaissance.

René DESCARTES, "Principes de la philosophie" (1644)

Si on voulait minimiser au maximum les chances de se tromper il faudrait devenir le meilleur spécialiste mondial du sujet avant d'adopter la moindre opinion, ce qui est impossible. Donc on divise le travail et des fois on fait confiance au jugement des autres. Deal with it Descartes.

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