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F. mas

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Messages postés par F. mas

  1. D'ailleurs je soupçonne F. Mas d'être un lecteur de Herder qui illustre bien cette position.

    :lol:

    Non, je me situe plutôt dans le sillage de David Hume, GE Moore, M Oakeshott, JQ Wilson, et Anthony de Jasay, c'est-à-dire peu ou prou l'école du sens moral. S'il y a quelque chose d'universel dans les comportements et les actes moraux (langagier ou pas), c'est leur ressort émotionnel, infra-rationnel et portant sur des objets eux-mêmes injustifiables en raison. C'est d'ailleurs pour cette raison que la défense de la liberté proposée par de Jasay me convient très bien : elle est essentiellement logique, et non morale.

  2. C'est écrit par les rédacteurs d'un magazine féminin ou quoi ?

    Je crois que c'est le format mag qui veut ça : on ne peut pas développer en 2500 signes ce qui nécessiterait une dizaine de pages. Du coup, et c'est peut être le seul intérêt de cette merde, on peut parfois y lire des gens pas trop cons s'exprimer comme dans Marie Claire. C'est aussi ça, la philosophie française contemporaine.

  3. La logique libérale supporte de ne pas supporter tout le monde automatiquement. Libre à toi de trouver ces crevures repoussantes de Hipsters sympathiques, et de les comparer avec les générations précédentes histoire de leur donner le relief qu'ils n'ont jamais eu, mais bon, encore une fois, ça n'engage pas en soi le libéralisme, sauf bien entendu à en défendre une acception purement éthique avant d'être politique. Mais dans ce cas, on change de registre pour adopter celui du "libéralisme de gauche", qui estime que tout le monde doit adopter l'individualisme moral comme conception éthique vraie. Ca devient compliqué. .

  4. La question la plus pertinente est : pourquoi les jeunes voteraient pour Mme Le Pen?

    J'ai un début d'explication, inspirée par la lecture passionnante du livre de T. B. Smith sur "La France injuste" http://www.amazon.fr/La-France-injuste-1975-2006-fonctionne/dp/2746707861/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1335272198&sr=8-1

    Le poids de l'Etat providence dans le pays rend le marché du travail particulièrement rigide (impôts sur la consommation élevés, poids des charges, droit du travail byzantin). Les premières victimes d'un système qui se fait au bénéfice quasi exclusif des csp qui ont déjà un job (et des retraités) sont les nouveaux entrants (les jeunes, les immigrés, les chômeurs) sur le marché du travail. Ceux-ci, qui vivotent entre stages, boulots précaires et prestations sociales se fadent forcément les coins les plus pourris, sont pour certains plus tentés par la délinquance que les autres catégories soc pro (les politiciens mis à part) et subissent une compétition accrue qui peut susciter des rancœurs et laisser vagabonder l'imagination (quand on ne retrouve pas de rétributions symboliques dans son boulot, on essaie de les retrouver ailleurs : par exemple en se bricolant des identités de substitution ou en focalisant son ressentiment pour telle ou telle catégorie de population).

    Du coup, c'est sûr, quand on interroge des étudiants, y'a pas de problème, tout va bien, Le Pen est un salaud, mais quand on commence à s'intéresser aux jeunes confrontés au monde du travail, les chiffres ne sont plus les mêmes. Il s'agit d'un début d'explication, elle n'est sans doute pas la seule, mais qui doit se rapprocher de la vérité.

  5. En ne procédant pas à des négociations, il affecte un complet désintéressement en faveur de la défaite de Sarkozy. A l'inverse, des négociations signifieraient l'importance d'autres objectifs de nature politique ou de rétributions bien vilaines.

    Je parierai que sa vanité va le pousser à maintenir le front de gauche, qui est le fondement de sa nouvelle stature.

    La négociation peut très bien porter sur des principes (justement posés comme non négociables). En ne conditionnant pas son ralliement à Hollande, Mélenchon prend le risque de passer pour un vendu auprès des cadres et des militants des groupuscules qu'il a rassemblé pour gagner ses galons. Il peut donc passer pour quelqu'un de désintéressé auprès de son électorat, mais pas auprès de ses cadres et de ses militants, qui font vivre concrètement le parti.

    Et plus on s'apercevra que le bastringue ne servait qu'à placer quelques uns au détriment du gros des troupes du FG, plus on va entendre les déçus du mélanchonisme pleurer dans les micros. Je prends le pari (même si c'est risqué, mais autrement, ça ne serait pas drôle) que le fg, c'est un one shot qui va pas faire long feu.

  6. Remarquons au passage que le front de gauche a absorbé toutes les formations radicales qui vivotaient à la gauche de la gauche, pour finalement s'offrir sans même discuter ou négocier au PS tant honni (en paroles). JP Mélenchon a donc réussi son coup, il va pouvoir revenir gentiment dans le giron socialiste en pavoisant, et abandonner en rase campagne les partisans qui l'ont porté au pouvoir sans complexe.

  7. S'il y a bien une chose qui m'agace, c'est le côté pleutre et bouché à l'émeri des socialistes. Une connaissance via facebook, militant PS, explique doctement sur son wall que le vote FN, parce qu'il ne touche pas les grandes villes, est un vote exclusivement rural, ce qui l'entraîne sur la pente glissante de l'analyse de bistrot : comme il n'y a pas d'immigrés en zone rurale, ça montre bien que la peur de l'immigré est un fantasme (logique). Et là, il y a un de ses copains qui rajoute, sûr de ne pas être contredit : ouais, parce que les quartiers authentiquement populaires comme la Seine Saint Denis par exemple, eux, c'est pas vrai qu'ils votent FN. Ils votent François Hollande.Exemple typique d'explication journalistique-sociologisante ne servant qu'à une seule chose : éviter tout contact avec la réalité pour être certain de ne pas avoir à remettre en cause ses convictions préjugés stupides.

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