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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. J'y vois une déclinaison ordinaire du mépris de "l'idéologie française" : il y a une prétention au sein des élites nationales (et de leurs imitateurs serviles) à vouloir et pouvoir s'extraire de la culture locale pour tutoyer directement l'universel. Une fois dégagé de la contingence des folkores et des tribalismes nationaux, l'esprit universel renvoie l'identité française à ce qu'elle est : un accessoire identitaire comparable à des centaines d'autres, accessoire qui ne mérite ni plus ni moins de considération que les autres prétentions identitaires et nationales. De temps en temps, l'esprit universel se joue et se moque des travers nationaux qu'il ramène essentiellement à des considérations de ploucs à l'esprit plus ou moins embrumé par leur condition de local. C'est pourtant assez ironique : il n'y a rien de plus français que de vouloir incarné à soi seul l'Humanité toute entière. Il n'y a qu'en France où, par exemple, on choisit d'organiser l'ouverture des JO en forme de célébration du "métissage planétaire" et comme le "contraire d'une histoire héroisée" plutôt que comme occasion de rappeler à nos visiteurs que leur pays hôte en garde encore un peu sous la pédale.
  2. F. mas

    Nécrologies

    Son petit éloge de l'anarchisme est aussi un must read.
  3. Un article totalement hallucinant sur Macron dans Politico (qui certes n'a jamais été très profrançais, mais là... on en vient à convoquer la psychatrie pour parler de son narcissisme et de l'absence totale de retour sur lui-même. A noter également certains propos de ses conseillers proches sur le fait que les Français n'aiment pas son brillo et son intelligence lol). "He somehow seems a bit less than human, a little too perfect, like a humanoid robot that gets the human part a little bit wrong — a concept known in robotics and computer animation as the “uncanny valley,” for the unease and even revulsion it elicits in a viewer. Indeed, it can sometimes seem as if he is playing the character of the president of France, complete with cosplay photo shoots — unshaven in a military hoodie in obvious emulation of Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy, or taking to a heavy bag in an intense boxing session. “Everything is an act,” my psychiatrist friend said recently. “He is always posturing and posing; the psychology of that is fascinating and disturbing.”" "The most jarring character shift came at a formal ceremony with Chinese leader Xi Jinping in the Great Hall of the People in Beijing’s Tiananmen Square. Macron stepped onto the stage looking very severe, almost scowling. The Chinese dictator spoke for just eight minutes, reading a perfunctory, prepared speech off a piece of paper. Then it was Macron’s turn; without notes, speaking directly to Xi in a highly performative, almost lecturing, style that was clearly aimed at the cameras and any French people watching. Xi’s entourage of sycophantic ministers grew increasingly uncomfortable as the lecture continued: 10 minutes, 15 minutes, it just went on. Xi, who is treated in the Chinese system as a modern-day emperor, blinked furiously and looked as if he’d just swallowed a particularly noxious frog. At around the 21-minute mark, he let out a clearly audible sigh — intense impatience emanating from every pore of his body. Macron seemed blithely unaware. His speech went on three times longer than Xi’s — an unforgivable breach of protocol in the Chinese system, especially since it came from the leader of a former colonial, barbarian country that has now fallen on hard times." "On the China trip, one of the things that most struck me was how Macron appeared to be winging things, with little or no input from the French diplomatic service or anyone with deep knowledge and expertise on Xi Jinping’s China." https://www.politico.eu/article/magnificent-mind-emmanuel-macron-france-legislative-election/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR2lra2L8x6cVK77-jg2op2ikX7hxrfsNdAV1OHsafiXunETvIcdQSkkNoo_aem_ueRVn5HasrZhmz7Pl86LMg
  4. Alors que dans le programme vénézuélien de lfi, le chat ferait partie des comestibles
  5. Je me souviens de l'avoir croisé à la leçon d'agreg d'un juriste. Quelqu'un d'intéressant.
  6. F. mas

    Nécrologies

    David Boaz.
  7. Ce qui marque le génocide n'est pas seulement l'intentionnalité en matière criminelle, mais aussi qu'il a pour objet la volonté de détruire un groupe national, religieux, racial ou ethnique. Les victimes ne doivent pas être ciblées de manière aléatoire. https://www.un.org/en/genocideprevention/documents/Appeal-Ratification-Genocide-FactSheet-FR.PDF Toujours en suivant la convention sur le génocide, on peut se dire que la "Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle" peut être discutée dans la situation présente. Utiliser l'Etat ne fait pas partie de la définition du génocide (on peut d'ailleurs se rappeler des génocides au Burundi des Tutsis contre les Hutus).
  8. Heu, et la convention de Vienne?
  9. F. mas

    JO 2024: Paris perdu ?

    Pour mémoire : https://theupheaval.substack.com/p/the-china-convergence
  10. Peut être, mais il met le doigt sur quelque chose qui me semble vrai.
  11. Fun fact, attention à l'arrivée des libertarianbots : Tyler Cowen a proposé à Claude 3 de formuler une critique à la Peter Boettke de la théorie de l'entrepreneur d'Israel Kirzner (c'est à dire une critique d'un économiste 'autrichien' à l'endroit d'un autre économiste 'autrichien'). Eh bien ça fait le job de manière assez satisfaisante : "In summary, as Peter Boettke, I would acknowledge the important insights of Kirzner’s theory, particularly its emphasis on the central role of entrepreneurship in driving market processes. However, I would also seek to enrich and extend the theory by drawing on other strands of Austrian thought, emphasizing the roles of uncertainty, capital, institutions, competition, and subjectivism in shaping entrepreneurial activity." https://marginalrevolution.com/marginalrevolution/2024/03/claude-3-opus-does-austrian-economics.html
  12. Oui, on avait remarqué.
  13. C'est vrai qu'il y a le green new deal, mais aussi la loi egalim. Et pour ça pas besoin de l'UE. Je te rejoins en fait.
  14. @Largo Winch : je pense en partie comme toi, mais je crois que tu sous-estimes le pouvoir de nuisance de la clique qui dirige l'UE actuellement. On voit depuis pratiquement deux semaines tous les professionnels de la récupération politicienne pour profiter du mouvement de colère des agriculteurs. Un peu comme pour les gilets jaunes qui n'avaient pas de représentants officiels/institutionnels, on assiste à une bataille de politiciens, syndicats, idéologues et bureaucrates pour s'en réapproprier l'esprit et en profiter pour faire du placement de produit. On entend Mélenchon qui explique qu'en fait, le vrai ennemi des paysans, ce n'est pas Bruxelles ou l'inflation législative, mais le 'libre échange', Tondelier ou Mamère expliquer qu'écolos et agri sont alliés naturels (what ????), la CP chouiner contre le libéralisme qui produit trop de normes (hein), la grande distrib qui fait des marges etc. Il y a même Karine Lemarchand qui est venue pousser à la roue pour accuser le consommateur d'acheter de la merde et accuser la grande distribution de faire des promos. Etre pauvre, ça devrait être interdit. Chaque parasite vient placer son produit en ignorant plus ou moins les revendications réelles des types sur leurs tracteurs. Dans tous les cas, ce sont des stratégies rhétoriques d'évitement : zi elephant in the room, c'est la réglementation étatique démentielle, la planification écologique et l'acceptation servile de tout ce qui se fait de pire en matière écologique à Bruxelles par une classe politique aux fraises. Sur l'Europe par contre, je pense que tu sous estimes les effets attendus du green new deal et surtout de la stratégie farm to fork (merci Ursula) qui va pousser l'agriculture UE vers la décroissance et la destruction du monde agricole. Ces bureaucrates sont cinglés : ils sont en train d'organiser la disparition du secteur.
  15. F. mas

    L'Afghanistan

    Comme quoi, l'extrême droite au pouvoir n'a pas que des inconvénients.
  16. On parle ici de déplacement forcé en vue d'établir un Etat homogène ethniquement, mais nécessairement d'élimination physique systématique.
  17. Les échanges épistolaires entre Strauss et Voegelin sont intéressants. On ne peut pas en dire autant de ceux de Strauss et Scholem par exemple.
  18. John Gray est vraiment agaçant et décevant. Agaçant parce qu'on aimerait le suivre dans son scepticisme politique, parce qu'il est lecteur de Strauss, Oakeshott et Hobbes, parce qu'il a proposé une fois il y a très longtemps une critique intéressante du libéralisme. Décevant parce qu'au fond son oeuvre en tant qu'universitaire est globalement oubliable, et que l'essayiste est poussif, paresseux et superficiel. Je suis en train de lire son dernier essai (The New Leviathans), et sauf à être extrêmement complaisant, c'est un peu de la merde. Il prétend s'inspirer de Hobbes, mais en propose une lecture de classe de terminale, resuce une de ses critiques plus anciennes du libéralisme pour en faire un portrait suffisamment simplet pour le réfuter, le tout tartiné de considérations sur la politique internationale contemporaine digne de BFTM TV. Il ne prend pas la peine d'argumenter, restitue de manière approximative les théories/idéologies qu'il prétend critiquer, le tout sur un ton dépressif qui visiblement plait au supplément littéraire du Times.
  19. Je pense que pour comprendre la démarche de Strauss, il faut se rappeler que son ambition est d'abord de défendre la philosophie politique 'socrato-platonicienne' contre ce qu'il estime être ses concurrents ou ses négateurs modernes (le droit naturel moderne, le positivisme, l'historicisme, la théologie mais aussi les conceptions thomistes ou néothomistes). Le droit naturel ancien se comprend comme une manière de poser les problèmes fondamentalement différente du droit naturel moderne. D'un côté, la question de la vie bonne, du bien humain, et de l'ordre politico-social correspondant aux réponses apportées à ces premières questions, de l'autre des attributs associés aux individus en dehors de tout contexte théologique immédiat (Hobbes, Locke, Rousseau). De mémoire, l'aspect 'engagé' de DNH, in a very straussian way, va être de reconnaître aux auteurs classiques anciens et modernes un idiome commun (celui de la référence à la nature, et non à l'histoire), qui rend possible la démarche philosophique que l'historicisme ou le positivisme interdit au sein de la démocratie libérale. Toutefois, il laisse entendre que ce n'est pas tout à fait la même chose quand on commence à gratter. Je prend un exemple pour être plus clair: Strauss fait de Locke le philosophe par excellence de la démocratie américaine, en remarquant qu'au fond il appartient à la première vague de la Modernité, celle qui parle le langage de la loi naturelle, ce qui est pour lui un terrain d'entente -parler de nature des choses plutôt que des conventions- pour revenir à la possibilité même de philosopher. Super! La démocratie libérale américaine mérite d'être défendue parce que son philosophe roi parle la langue des philosophes, en gros. En gros, parce qu'en détail, Locke reste un moderne et surtout, selon Strauss (et c'est une de ses thèses controversées) ne défend pas vraiment la loi naturelle mais plutôt une réorganisation rationnelle du monde en rupture avec le monde théologique chrétien (enfin cette partie là, il la développe dans ses études de philosophie platonicienne).
  20. C'est très intéressant, et témoigne d'une proximité avec les textes que je n'ai plus depuis quelques années. Je n'ai pas grand chose à ajouter, et les lectures philosophiques plus récentes se situent plus dans le sillage de Richard Rorty, Oakeshott et d'hégélianieries plus ou moins subtiles. J'aurais également tendance à historiciser l'idée de nature (oh!) et donc à collectionner ses différentes significations à travers les auteurs et les contextes langagiers. C'est mon côté sceptique/philosophie du langage ordinaire un peu paresseux.
  21. F. mas

    Nécrologies

    Ce n'était pas vraiment un politicien, mais un technicien de la politique et un écrivain-historien étonnamment prolifique (peut être un criminel de guerre). Son dernier livre sur l'IA cosigné avec un mec du MIT et un ex ceo de Google a quand même été écrit à 98 ans si je me souviens bien.
  22. D'après Philippe Raynaud, le débat demeure vivace jusqu'aux années 90 (la chute de l'urss!) l'Etat de droit se distinguant des constitutions autoritaires. L'expression a aussi par la suite une seconde vie en particulier en philosophie politique (par ex philosophie du droit par Sosoé et Renaut en 91). On retrouve cependant la notion dans les différents traités européens qui utilisent le terme rule of law pour opérer une sorte de synthèse entre la notion continentale et celle anglo (le sens n'est fixé qu'en cours de route mais bon). Plus généralement, je suis assez d'accord sur le rapprochement entre les deux traditions (même le royaume uni, le pays de la common law, s'est doté d'une cour constitutionnelle comme un vulgaire constitutional governement), il demeure deux idées tout de même : la conception positiviste de l'Etat de droit permet d'englober un peu trop de régimes autoritaires pour avoir du sens ; la rule of law soumet l'administration au droit commun (c'est une spécificité de la common law qu'observe d'ailleurs Hayek dans la constitution de la liberté), ce que ne fait pas l'état de droit opposé à l'état de police (par ex la France et son famoso droit administratif).
  23. Les japonais de langue anglaise qui demandent des leçons pour tenir leur chambre rangée (Marie Kondo?).
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