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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. D'après Philippe Raynaud, le débat demeure vivace jusqu'aux années 90 (la chute de l'urss!) l'Etat de droit se distinguant des constitutions autoritaires. L'expression a aussi par la suite une seconde vie en particulier en philosophie politique (par ex philosophie du droit par Sosoé et Renaut en 91). On retrouve cependant la notion dans les différents traités européens qui utilisent le terme rule of law pour opérer une sorte de synthèse entre la notion continentale et celle anglo (le sens n'est fixé qu'en cours de route mais bon). Plus généralement, je suis assez d'accord sur le rapprochement entre les deux traditions (même le royaume uni, le pays de la common law, s'est doté d'une cour constitutionnelle comme un vulgaire constitutional governement), il demeure deux idées tout de même : la conception positiviste de l'Etat de droit permet d'englober un peu trop de régimes autoritaires pour avoir du sens ; la rule of law soumet l'administration au droit commun (c'est une spécificité de la common law qu'observe d'ailleurs Hayek dans la constitution de la liberté), ce que ne fait pas l'état de droit opposé à l'état de police (par ex la France et son famoso droit administratif).
  2. Les japonais de langue anglaise qui demandent des leçons pour tenir leur chambre rangée (Marie Kondo?).
  3. J'ai regardé les dix premières minutes de la vidéo, et en effet, l'Etat de droit pour l'intervenant répond à la définition positiviste qu'en donne Kelsen (un Etat comme pyramide de normes), qu'il oppose explicitement à la rule of law anglo-britannique protectrice des libertés individuelles (habeas corpus, due process, etc). Il est évident que quand les libéraux parlent de l'état de droit, ils se reportent à la tradition portée par Locke et Montesquieu, celle qui a perlé dans le droit anglo-américain (mais aussi britannique) et qui s'est aussi étendu sur le continent relativement récemment (via le droit européen notamment). Dire que l'état de droit au sens positiviste ne dit rien sur les libertés individuelles est un truc assez banal, soutenir que la seconde définition n'a aucune portée est idiot (elle a déjà une portée politique et éthique). Maintenant, pourquoi évoquer l'état de droit avec autant d'insistance ces dernières décennies ? Voilà une question qu'elle est bonne, et qui renvoie au grand ennemi de Kelsen Carl Schmitt : la normalisation de la gouvernance par l'exception, qu'elle soit terroriste, climatique, sécuritaire ou covidiste se construit en opposition à l'idéal nomocratique de l'état de droit libéral. Les circonstances exceptionnelles invoquées systématiquement par les pouvoirs publiques supposent de violer ou de suspendre les règles ordinaires du droit et de consacrer l'arbitraire (le souverain au dessus du droit et légitime à le casser) comme le new normal des activités institutionnelles.
  4. Je vais juste me baser sur les extraits et les commentaires de Vilfredo pour aligner quelques remarques. Sur cette 'nouvelle droite' us : Il me semble que l'absence de révérence envers le constitutionnalisme américain au sein des différents commentateurs/essayistes conservateurs contemporains pointe vers leur européanisation, qui depuis les années 2010 (avec une accélération avec l'élection de Don Trump) les éloigne de l'esprit des institutions US pour explorer les droites illibérales/antilbérales. On traduit et on lit à l'extrême droite les auteurs de la nouvelle droite française. Au sein de la droite modérée, c'est le conservatisme post-libéral qui a le vent en poupe (du genre P Deneen et Compact mag par ex) et qui lui s'inspire du catholicisme traditionnel ou même du nationalisme souverainiste. La référence aux pères fondateurs et la constitution permettent aux conservateurs 'classiques' de se rattacher à une tradition de pensée qui englobe à la fois le patriotisme et sa parenté avec le libéralisme classique. Il y a chez eux une sorte d'invocation rituelle pour se prémunir du procès en illégitimité, qui répond à des problématiques héritées de l'après-guerre: l'idéologie dominante au sein des universités faisait du libéralisme progressiste le socle commun à toutes les sensibilités politiques en présence dans le débat public. Le "conservatisme" de ce point de vue là ne pouvait exister, puisqu'il était synonyme de fidélité à la couronne d'Angleterre (et donc un-american). Ceux qui s'en réclamaient ne pouvaient être que quelques réacs un peu dérangés de la tête ou des marginaux un peu perdus (d'où le succès du livre de R Kirk par ex: qui montre qu'il existe une vraie tradition intellectuelle et politique cons us même si ça se discute enfin bref). Si, c'est l'ultralibéralisme qui pose problème aux yeux de cette 'nouvelle droite', alors les institutions US originelles deviennent forcément néfastes ou à dépasser plus qu'à restaurer. Sur l'anti-démocratisme des founding fathers (et celui contemporain) : la convention de Philadephie accouche d'un gouvernement mixte mais ayant forme républicaine, ce qui n'en fait tout de même pas une oligarchie pure (et surtout pas une monarchie, malgré les accusations des anti-fédéralistes). Cela veut dire que son fondement demeure populaire, et que ses institutions représentatives ne sont légitimes que par son fondement électif au fond (pour aller vite). Comme la plupart des libéraux des 18e et 19e siècles, la démocratie rejetée par les rédacteurs de la nouvelle constit, c'est celle directe et égalitaire : la représentation politique -un artifice pioché ches Hobbes- est sensée à la fois étendre l'orbite de la république, garantir sa pacification par la raison (les pères fondateurs répondent à Montesquieu sur le sujet) et encourager le pluralisme (en particulier au sein de la propriété). Maintenant, on parle de la république de 1787. L'Etat y est minuscule, l'exécutif restreint, il n'y a pas d'armée régulière, et l'économie ne connaît pas encore la généralisation du salariat, la domination de la propriété industrielle, la financiarisation de l'économie. La massification de l'économie (et l'ère des grandes organisations pour répondre à la massification) n'intervient qu'au cours du 19e siècle et entraîne une dynamique de centralisation éco et pol sans précédent, ce qui aux yeux des élites US et même européenne obsolétise les mécanismes du gouvernement représentatif du 18 siècle. En parallèle de l'évolution éco, il y a plusieurs éléments qui viennent changer le constitutionnalisme US de l'intérieur : la guerre civile et la reconstruction, le New Deal et la seconde guerre mondiale, et la politique de Great Society de Johnson. La république fédérale se centralise pour devenir une nation unitaire, l'exécutif devient dominant (avec une admin fédérale extrêmement puissante) et la politique d'intégration de Johnson clot définitivement la période de limited government. En résumé, l'esprit des founding fathers est bel et bien perdu, les conservateurs vont chercher à le déterrer pour opérer un roll back du gouvernement fédéral devenu en grande partie déjà technocratique, interventionniste et méfiant du suffrage populaire (je peux développer, mais le progressiste s'appuie sur l'admin, plus essentiellement sur le peuple directement depuis Wilson). En résumé : revenir à l'esprit 'anti-démocratique' des FF ne me semble pas possible essentiellement parce qu'il s'agit d'un gouvernement qui ne s'appuie pas ou ne gouverneme pas de 'masses' : les échelles sont différentes, et tenter de greffer un mode de gouvernance lié à un stade antérieur du développement capitaliste à la société contemporaine me paraît relever de l'exercice purement rhétorique. PS : une dernière petite remarque à propos du christianisme et des founding fathers : la société américaine du 18e est chrétienne, essentiellement protestante, mais les FF sont francs maçons et il n'y a rien dans la constitution qui évoque le christianisme comme identité commune ou socle politique commun.
  5. Je vois que la Macronie en profite pour essayer de se faire détester un peu plus. Décidément, ils font des efforts extraordinaires pour passer pour le parti des privilégiés, des rentiers et de la nomenklatura bureaucratique la plus déconnectée et méprisante de ce qui n'est pas elle-même.
  6. Rendez-nous Jacques Médecin!
  7. Je comprends l'envie de voir le libéralisme traduire concrètement dans l'arène politique démocratique, en particulier chez ceux qui s'agacent de le voir systématiquement coincé au stade de la théorie propre à égayer les discussions amicales ur les réseaux sociaux. Seulement, il me semble prudent de rappeler qu'entre le discours (ou la communication) et pratique du pouvoir, il y a non seulement un fossé, mais deux activités très différentes, que la classe politique française, en particulier à droite, a découplé depuis longtemps. Il y a le Lisnard libéral, celui sécuritaire, celui impliqué dans l'asso des maires de France, etc. Cela introduit une certaine incertitude quant à ce que l'homme d'Etat ferait effectivement une fois élu à une place décisionnaire importante, surtout quand cette place est un maquis bureaucratique qui ne fonctionne qu'avec l'onction des technocrates qui en vivent.
  8. Disons que le stress test de la crise covid me rend tout aussi suspicieux. https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/22/il-est-temps-de-developper-une-politique-francaise-de-maitrise-stricte-du-covid-19_6077614_3232.html
  9. Il y a aussi l'option de toutes les formations minoritaires radicales en assemblée : transformer son siège en tribune pédagogique (comme l'a fait Ron Paul par exemple). Toute intervention peut devenir l'occasion d'un exposé pédagogique sur les bienfaits du libéralisme/les méfaits du centralisme bureaucratique par ex.
  10. Excellent retour de terrain. La liberté communale est prioritaire, mais n'existe pas dans un pays extrêmement centralisé comme la France, et qui s'est recentralisé subrepticement surtout via la fiscalité à partir des années 2000. PS: je suis incapable de remettre la main sur cet article passionnant qui faisait l'historique de la recentralisation discrète depuis les années 80 en France via la fiscalité (et spécialement le retour de l'Etat dans les budgets des collectivités locales). Si ça dit quelque chose à quelqu'un...
  11. Un libéral conseiller municipal ? Excellente chose, enfin quelqu'un qui se frotte à la pratique politique. Félicitations et bienvenue.
  12. Tiens, les conservateurs postlibéraux (et marxisants) de Compact ressortent Michael Lind du placard pour critiquer les 'Eugenicons' https://compactmag.com/article/against-the-eugenicons Ama ce n'est pas convaincant, mais cela donne une idée des tensions qui sont en train d'émerger au sein du mouvement conservateur américain des années 2020. Edit: The Tablet, de son côté, rattache Hanania a un certain nombre d'ex de l'alt-right qui se sont réinventés centristes après la disparition presque total du mouvement à la droite de la droite https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/what-was-alt-right
  13. J'ai posté cet article dans le fil sur la Chine, mais il mérite amplement de figurer ici (sur la convergence managériale de l'Occident et de la Chine) https://theupheaval.substack.com/p/the-china-convergence?fbclid=IwAR1pymZY1tuFjMusVXlzCEiP_KpVdbfC03pJ0GbFabyPu0GKOaUqOEXJsLI Il complète ama intelligemment la réflexion de Jacob Siegel sur le complexe politico-industriel de la censure. C'est l'une des meilleures réflexions sur le capitalisme managérial qui m'ait été donné de lire. Il permet de comprendre en quoi ce stade du capitalisme est à la fois un spin off et une rupture d'avec le capitalisme bourgeois 'libéral'. Sinon, à l'adresse de @Lameador, j'ai trouvé cette critique intéressante de Peter Turchin https://compactmag.com/article/peter-turchin-s-false-prophecy
  14. Sur la convergence entre capitalisme managérial et la société de contrôle techologique chinoise, un texte très éclairant: https://theupheaval.substack.com/p/the-china-convergence
  15. La tendance obsessionnelle du personnage à tout ramener au qi et à en faire la toise universelle pour juger des inégalités sociales et des rapports politiques est pour moi rédhibitoire. Ce réductionnisme bétassou signale immanquablement le midwit droitard (enfin là, c'était plutôt le upper class twit).
  16. C'est une trace de la réflexion "métapolitique" qui s'est engagée à l'ED à l'issue des années 60. Elle s'est attachée à reconstituer ou repenser une 'culture' de droite à en s'imaginant que c'est sur ce terrain qu'il fallait préparer le terrain pour pouvoir dans un second temps reprendre la main politiquement (le gramscisme!). Ce côté baroque a toujours accompagné les marges de l'ED, qui après tout déteste la politique comme activité ordinaire (et par voie de conséquence la démocratie) et ne manque jamais une occasion de lui préférer la littérature, la quincaillerie militaire ou le scoutisme. Pour l'anecdote, le SdesA est une source d'inspiration ancienne pour l'ED : les Français découvrent aussi la métapolitique avec leurs voisins néofascistes italiens du MSI au cours des années 70 grâce aux campi Hobbit, ces rencontres culturelles très avant-gardistes destinées à former la jeunesse. Déjà le mélange d'élitisme, de mythologies européennes et de culture chrétienne apparaît comme une bonne inspiration pour les gens du FdG.
  17. Le tropisme européen est ancien à la droite de la droite. Bien sûr on commence à le voir apparaître entre les deux guerres chez les régionalistes antijacobins et les sympathisants de l'Allemagne hitlérienne, qui partagent une même opposition au nationalisme français classique à la Maurras/Barrès (on a déjà parlé des pages de Rebatet sur "l'inaction française" dans Les décombres il me semble, mais il y en a d'autres du genre Saint Loup, Saint Paulien ou Benoist Méchin). On ne s'étonnera pas de voir certains précurseurs de l'union européenne et de la 'souveraineté partagée' sous la férule allemande en 1940 parmi les ultras de la collaboration (attention trolling). Après guerre, certains sont restés très européistes, il en a même qui se sont engagés pour le fédéralisme européen. En général, ce sont des profils qui viennent de la gauche (par ex Jean Thiriart). Après la guerre d'Algérie, un peu comme pendant les années 1930, le même clivage est réapparu entre nationaux et européens, entre d'un côté les partisans de la 'France seule' et ceux du dépassement, en général racialiste et volkisch, du cadre national. Parmi ces derniers, on retrouve Mabire, Venner ou encore de Benoist, qui se retrouvent autour d'Europe Action puis de la FEN. Parmi les nationaux, Longuet, Madelin, Holeindre se rapprochent plutôt des trucs du genre l'Oeuvre Française de P. Sidos. Tout ce petit monde est d'abord occidentaliste, puisqu'il s'agit de défendre la civilisation contre les bolcheviques, mais rapidement, le grece va développer une critique anti-occidentale (anglo-américaine, technicienne capitaliste, libérale : le "système à tuer les peuples") en lui opposant la civilisation européenne. De Benoist est la queue de comète de ce double mouvement, qui aboutit finalement à la critique du nationalisme français jugé trop étroit et artificiel, et de l'occidentalisme sous toutes ses formes, y compris sous celle du racialisme scientiste qui pour lui s'en subsume. En général, les identitaires et l'extD européiste, tout en s'inspirant dans les grandes lignes du postnationalisme de la ND, vont se réclamer de ses éléments demeurés fidèles au 'nouvel ordre européen' (Guillaume Faye, Pierre Vial, Terre et Peuple) tout en prenant leurs distances avec de Benoist. Il y a quelque chose d'ironique à voir aujourd'hui les minots du FNJ se réclamer de DB, quand on sait que tout le courant mégrétiste (autour de la revue identités) s'est constitué dans les 90s autour de dissidents du grece qui jugeaient DB trop mou et trop impolitique.
  18. Les zids c'est essentiellement un spinoff des activités groupusculaires nazebroques du début des années 2000. Certains voulu sortir de l'activisme folko pour attirer un plus grand public. Leur grand auteur de l'époque c'était Guillaume Faye, ex du grece mais viré pour extrémisme/racialisme et ses mauvaises relations avec AdeB..
  19. Je vois plutôt un recentrage sur le souverainisme bon teint (qui est le coeur du marinisme), socialement acceptable au-delà du petit cercle de la droite radicale.
  20. Décidément, ils mollissent: plus de Drieu, Brasillach, Degrelle, de Léon Gauthier, d'Otto Rahn, de Jacques du Perron, de Mabire, de Benoist Méchin, de Pierre Sergent ou de Saint Loup. Le FNJ-RE achève sa révolution vaguement conservatrice. Sans doute faut-il interpréter cette réorientation comme une manière de se notabiliser : l'ambition désormais est de prendre la place de LR, plus la rupture avec le 'système', la 'bande des quatre' ou 'l'establishment politico-médiatique'.
  21. F. mas

    Nécrologies

    Richard Lynn, lundi dernier.
  22. Sinon la fiche wiki en langue anglaise est étonnamment bonne sur le sujet. Le livre de Miele et Sarich sur la race que j'ai lu récemment me vient de là. https://en.wikipedia.org/wiki/Ethnic_bioweapon A noter, par exemple, le fait que la Russie ait banni l'exportation d'échantillon biologique dès 2007 en raison d'une menace militaire biologique venant de l'Occident (enfin selon le FSB). Le développement des armes biologiques est interdit par certaines conventions internationales, que les USA ont signé, ce qui fait qu'elle n'en développe plus officiellement. Seulement entre un biolab sous tutelle militaire qui développe des armes bio et un autre qui les étudient, la distance paraît mince. et ce n'est pas l'histoire du labo de Wuhan qui va dissiper les suspicions : https://unherd.com/2023/06/why-did-usaid-fund-the-wuhan-lab/?fbclid=IwAR2uFS3kmFRU-FU81j75SipOsKtHqQYO8rgajRRVJ6eZphN7Be1FwG1g7RE La position de la Chine sur le sujet est d'ailleurs, allez voir ce qui se passe à Fort Detrick http://cg.china-embassy.gov.cn/fra/zgzgg/sgkx/202108/t20210828_9112102.htm + les USA refusent de se plier aux conventions internationales touchant le contrôle des armes biologiques afin d'éviter la prolifération des armes de destruction massive https://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/wjbxw/202302/t20230220_11027664.html?fbclid=IwAR2TYbf_i7NbS-TK31cwOpUM_8D3gt-XBFG2IuQb3zShIxm2keIBgLwintQ "Pour le dire autrement, je ne crois pas qu'il existe aujourd'hui de laboratoire de virologie dans le monde qui ne baigne pas, directement ou indirectement, dans le pognon non pas juste public, mais militaire." @Rincevent : oui, et je pense que c'est aussi ce qui alimente la paranoia chinoise. A noter qu'il est assez vraisemblable que la Chine accuse les USA d'une chose qu'ils essaient également de faire de leur côté.
  23. En quelques mots, (parce qu'il s'agit d'un de mes sujets du moment), c'est une histoire ancienne qui est redevenue plausible avec les avancées récentes de la génomique/génétique, ce qui semble être un sujet de fixation pour les Russes comme pour les Chinois. La Chine et la Russie ont immédiatement protesté et demandé le démantelement de plusieurs centaines de biolabs après les révélations de celui en Ukraine. La biowarfare, et maintenant de la guerre biogénétique, est régulièrement évoquée par les officiels, et il est difficile de savoir s'ils grossissent le trait par propagande ou si l'inquiétude est réelle. On retrouve à intervalles réguliers des évocations de telles armes (notamment chez les néocons) par les us, et certains estiment que malgré les dénégations des autorités, le ciblage ethnique est plausible avec les avancées de la génétique (cf Race, the reality of human difference, sarich, miele, 2004). Ca paraît matcher avec ce que je lis sur le sujet, même si les catégories (employées par Moscou par ex) me semblent un peu trop imprécises (notamment après la lecture du livre de Murray sur la diversité humaine). Mais ici ce n'est qu'un impression. Cette histoire de ciblage ethnique n'est pas nouvelle: l'armée américaine a développé pendant des décennies des armes biologiques à Fort Detrick. Parmi ses expérimentations, on compte dans les années 1950 le développement d'armes connues sous le nom d'armes ethniques, c'est à dire de microbes sélectionnés pour affecter les noirs en particulier (via un champignon appelé Coccidioides immitis). En 1951, il a même eu une simulation d'attaque d'un entrepôt matériel naval à Mechanicsburg en Pennsylvanie avec une variante moins léthale du champignon. L'idée ici était d'anticiper une attaque soviétique du même genre (parce qu'en ciblant les noirs, ils pouvaient atteindre tous les travailleurs subalternes d'une base et la paralyser éventuellement). (cf Germs: Biological weapons ans America's secret war Miller, Engelberg, Broad, 2001.)
  24. C'est vraiment dommage, parce qu'il y a un vrai sujet sur les bioweapons et le ciblage ethnique (ce dernier n'étant pas vraiment nouveau), il suffit pour s'en rendre compte de voir le degré de paranoia de Moscou et Pékin sur le sujet. Traiter la question de manière loufoque tend à discréditer l'ensemble d'un problème discret mais bien réel.
  25. Tiens, j'ai appris qu'un de mes compagnons de picole soirées (bouquinistes et broc) quand j'étais à Paris était un ancien membre de LSD. Je parlais souvent musique avec lui (lui était à fond rockab, alors que je défendais Joy Division et Depeche Mode), mais ça m'avait totalement échappé.
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