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Les Infirmieres Ne Sont Pas Des Marchandises


Chitah

Messages recommandés

Voir graphique tout en bas.

L'article ci dessous est extraordinairement intéressant je trouve: le marché sera toujours supérieur à la planification étatique, même simplement au niveau de l'efficacité.

Dans le même journal, on trouve une interview de Rose Marie Van Leberghe, directrice des Hopitaux de Paris.

Le contraste est saisissant: elle parle de ses difficultés à trouver des infirmieres, et propose encore et toujours des recettes dirigistes, tout en se plaignant du fait que ça ne marche pas très bien.

États-Unis : l'heure d'infirmière mise aux enchères

Pour répondre au manque chronique d'infirmières dans les hôpitaux américains, certains administrateurs ont eu l'idée de mettre aux enchères, auprès de leur propre personnel, les créneaux horaires non attribués.

L'US Bureau of Labor Statistics, l'Insee américain, prévoit pour 2012 un manque d'un million d'infirmières !

Victoria Casto, quarante-cinq ans, infirmière de l'hôpital Nashoba Valley Medical Center (Etat du Massachusetts), adore le nouveau système d'enchères mis en place par sa direction. Très régulièrement, elle s'installe chez elle, devant son ordinateur. Elle clique sur le site de l'hôpital et regarde quelles heures supplémentaires elle pourrait effectuer. Mardi prochain, elle a du temps libre, cela tombe bien. Elle se lance… et propose son prix pour les douzes heures que l'hôpital n'a pas encore attribuées. En espérant que ses collègues n'ont pas jeté leur dévolu sur le même créneau.

Victoria Casto a déjà un poste à temps plein au Nashoba Valley Medical Center : douze heures, trois fois de suite dans la semaine. Mais elle se verrait bien ajouter a son programme douze heures de plus tous les quinze jours, pour s'offrir des extras. « Ma fille habite en Floride, dit-elle, j'aime bien aller la voir. » De plus, elle voudrait économiser pour retourner à l'université, décrocher son master et avancer dans la carrière : « Je voudrais devenir prof », assure-t-elle. Autrefois, quand l'infirmière en chef lui proposait des heures supplémentaires, ce n'était pas l'enthousiasme. « Ce n'était pas très bien payé. »

Des salaires bien supérieurs

Mais depuis le mois d'avril, tout a changé. La direction de l'hôpital a investi dans le logiciel du consultant Flexestaff et changé les règles du jeu : une bonne semaine à l'avance, elle inscrit sur son site Internet les heures à distribuer, en fixant un prix maximum, à ne pas dépasser. Et les infirmières de Nashoba Valley Medical Center, une centaine, font leurs paris. C'est la moins-disante qui l'emporte et reçoit un courrier électronique lui annonçant sa victoire. « Pour ces heures-là, confie Victoria Casto, on gagne une fois et demie, voire deux fois plus que sur les horaires habituels. » Et la concurrence n'est pas trop sévère. « Lorsqu'une collègue voit que j'ai choisi une plage horaire, elle ne va pas parier moins. Elle ira chercher du travail un autre jour. » L'infirmière américaine est payée en moyenne 25 dollars de l'heure. Aux enchères, l'heure se situe autour de 35 dollars. L'infirmière apprécie la différence, et l'hôpital aussi. « Avant la mise en place des enchères, je devais avoir recours au travail temporaire. Cela coûtait de 50 à 65 dollars l'heure », raconte Andrei Soran, le PDG de Nashoba Valley Medical Center. Aujourd'hui, l'hôpital a réduit de 75 % son recours à l'intérim. « Nous allons consacrer aux patients les économies réalisées », dit Andrei Soran. Ce n'est pas tout.

Le logiciel de Flexestaff est un précieux « outil de recrutement », affirme le patron de l'hôpital. Comme il peut leur offrir la possibilité de gagner plus d'argent, avec des horaires souples, il peut attirer de bonnes infirmières. « Elles contrôlent leur mode de vie, poursuit Andrei Soran. Si elles sont fatiguées, elles ne cherchent pas d'enchères. Sinon, elles peuvent découvrir d'autres services de l'hôpital. Et, preuve qu'elles apprécient, 70 % d'entre elles se sont inscrites au programme. » Les patients ? Ils en redemandent. En trois mois, les enquêtes de satisfaction de Nashoba Valley Medical Center sont passées de 93 à 97 %. « Les malades préfèrent être soignés par l'infirmière de l'hôpital plutôt que par une intérimaire, explique Victoria Casto. Nous vivons dans une petite communauté, les patients nous connaissent, ils ont vu grandir nos enfants. Dès qu'on arrive à la porte, ils sourient. »

D'autres pays sont tentés

Ce nouveau système d'enchères est à ce point apprécié qu'on en vient à se demander pourquoi on n'y a pas eu recours plus tôt. En fait, la formule a été imaginée par un directeur de centre hospitalier… amateur d'Ebay, le site d'enchères sur Internet. Le patron du Spartanburg Regional Medical Center, en Caroline du Sud, se demandait comment combler le manque récurrent d'infirmières. Car aux Etats-Unis, comme en France, elles ne sont pas assez nombreuses. Les écoles ont vu leurs effectifs se réduire. Selon les statistiques du National Council of State Board, le nombre des jeunes diplômées a baissé de 20 % entre 1995 et 2003. Et les besoins en personnel, eux, ne cessent de croître. Tant et si bien que l'US Bureau of Labor Statistics, l'Insee américaine, prévoit pour 2012 un manque de 1 million d'infirmières !

Toutes les innovations sont bienvenues. Les enchères ont donc été chaleureusement accueillies par les administrateurs d'hôpitaux. Rod Hart, PDG du cabinet de conseil Flexestaff, installé à Chicago, commercialise depuis quelque mois le logiciel rodé par le Spartanburg Regional Medical Center. Huit hôpitaux l'ont déjà adopté et, d'ici la fin de l'année, « nous travaillerons avec 15 hôpitaux », promet Rod Hart. Cerise sur le gâteau, certains pays étrangers, tels que l'Angleterre, l'Australie ou le Canada, se disent intéressés.

Les réserves des syndicats

Les infirmières sont séduites, les patrons d'hôpitaux soulagés. Seuls les syndicalistes affichent quelque réserve. « La vraie solution c'est l'embauche », explique David Schildmeier, le porte-parole du syndicat Massachusetts Nurses Association. « Plutôt que d'appliquer un sparadrap sur la plaie, avec les enchères, l'hôpital devrait embaucher de nouvelles infirmières a plein-temps, fraîches, reposées et bien payées. » Le personnel existant « sera bientôt fatigué », prédit-il, et plus prompt à commettre des erreurs. Carol Cooke, porte-parole de l'American Nurses Association, se veut plus nuancée. « C'est vrai, reconnaît-elle, les infirmières contrôlent mieux leur planning et les administrateurs dépensent moins. Mais nous préférerions qu'il y ait assez de personnel. »

En attendant, les techniciens de radio, les masseurs et les pharmaciens envient secrètement les enchères des infirmières. Et « rien ne dit qu'un jour, on ne le fasse pas avec les médecins », ose Andrei Soran.

Messieurs, faites vos jeux.

CAROLINE TALBOT

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C'est excellent ce système, un peu plus de marché dans l'organisation de l'entreprise n'est pas un mal à mon avis.

Il est d'ailleurs assez logique que les progrès de l'informatique et des réseaux réduisent les coûts de transaction et permettent à l'organisation des entreprises de se rapprocher plus d'un fonctionnement de marché.

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Allez hop, encore un article, je le stocke ici en attendant qu'une problématique émerge!

SANTÉ

Un tiers des cliniques en déficit

Claire Bommelaer

[03 décembre 2004] 

Réunie hier en assemblée générale, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a présenté son bilan, ses espoirs et ses doléances au ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy. Elle lui a fait passer par la même occasion un message: le secteur des cliniques est prêt à s'engager dans des actions de santé publique aux côtés des hôpitaux publics, mais il reste fragile sur le plan financier.

Les cliniques, a rappelé le président de la FHP, ont su trouver une place dans l'offre de soins.

Elles assurent notamment la moitié des actes chirurgicaux, et 33% des accouchements. Mais alors que les hôpitaux se restructurent à pas comptés, le secteur privé a connu dix ans de restructurations à marche forcée et devrait, dans une moindre mesure, poursuivre le mouvement. Le nombre de cliniques est passé de 1 014 en 1992 à 708 en 2002, soit 30% de moins. Les cliniques spécialisées en médecine ont été peu touchées, et ce sont surtout les établissements de chirurgie et les petites maternités sous-utilisées qui ont fermé en nombre.

Selon des chiffres rendus publics hier, la rentabilité économique des établissements privés s'est améliorée en 2003, passant, d'une année sur l'autre, de 0,4% à 0,7%. Mais elle est restée très faible. Si le chiffre d'affaires des cliniques a sensiblement augmenté, grâce, notamment, à l'augmentation des tarifs, certaines charges ont fortement progressé: + 8% pour la masse salariale, et + 170% pour les primes d'assurance en responsabilité civile.

«Un tel niveau de rentabilité ne permet pas à un établissement d'envisager concrètement le renouvellement de ses immobilisations, de faire face aux investissements ou de se restructurer», affirme la fédération.

Au total, 30% des cliniques se trouvent aujourd'hui dans une situation déficitaire, «dont certaines dans une situation grave, puisque 10% des établissements accusent des pertes dépassant 6,8% de leur chiffre d'affaires».

Dans ce contexte, le président de la fédération de l'hospitalisation privée a interpellé le ministre de la Santé pour lui demander de tenir ses engagements sur la mise en place de la tarification à l'activité, tant dans les hôpitaux que dans les cliniques. A ses yeux, celle-ci permettrait de faire la lumière sur les coûts, et de rectifier, le cas échéant, les tarifs réputés trop bas.

Afin de ne pas se limiter à des récriminations, le président a aussi fait deux propositions au ministre: «Nous sommes prêts à participer à la lutte contre la douleur, en mettant en place un plan douleur dans le privé. Nous sommes aussi ouverts à faire la transparence sur le taux de maladies nosocomiales dans nos établissements».

Saluant ces engagements qui vont dans le sens «de la qualité et de la sécurité pour les patients», Philippe Douste-Blazy a de son côté confirmé que la réforme de la tarification serait appliquée, et que la politique de convergence des tarifs pratiqués dans le privé et le public serait poursuivie. C'est, pour lui, une des réponses aux difficultés économiques affrontées par le secteur des cliniques.

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Mon prof de microeconomie adore prendre eBay comme exemple pour le fonctionnement d'un marche: facilite l'obtention d'informations, de nombreux acteurs qui vendent et qui achetent, comment les prix reagissent quand le site installe une taxe (notamment qu'il n'y a pas de difference entre une taxe sur l'achat ou sur la vente)

Je vois ca sur le site americain, des millers de personnes ont lance leur commerce sur le site, ils ont une certaine quantite a vendre, ils mettent le prix a $0.01 et lancent une offre regulierement, ils sont surs d'obtenir quasimment la meme somme pour chaque article, l'economie en action.

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Invité jabial
Mon prof de microeconomie adore prendre eBay comme exemple pour le fonctionnement d'un marche: facilite l'obtention d'informations, de nombreux acteurs qui vendent et qui achetent, comment les prix reagissent quand le site installe une taxe (notamment qu'il n'y a pas de difference entre une taxe sur l'achat ou sur la vente)

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Hey, towelie! :icon_up:

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