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Citadelle de Kowloon


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Citadelle de Kowloon

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D'autres images de la citadelle ici.

Période 1 : Citadelle militaire

Après la cession de l'île de Hong Kong à la Grande-Bretagne en 1842 prévue dans le Traité de Nankin signée par les Qing, les autorités chinoises y établirent un poste militaire et administratif afin de contrebalancer l'influence des Britanniques dans le secteur.

Suite à la convention pour l'extension du territoire de Hong Kong signée en 1898, la Grande-Bretagne obtint les « Nouveaux Territoires » en bail pendant 99 années, à l'exception de la ville murée. Celle-ci avait alors une population d'environ 700 habitants. Il a été convenu officieusement que la Chine pourrait continuer d’y garder des troupes, à condition que celles-ci n'interfèrent pas avec l'administration provisoire britannique.

Les britanniques n'ont rien fait par la suite de la citadelle et de son avant-poste, laissant ainsi en suspens la question de la propriété et de la nationalité de la ville murée de Kowloon. Entre les années 1890 et 1940, l'enclave était composée d'un yamen, ainsi que d'autres bâtiments, qui finirent par devenir un ensemble de constructions de faible hauteur mais extrêmement denses en population. La citadelle resta une enclave chinoise en dépit des évènements turbulents du début du XXe siècle qui entraînèrent la chute de la dynastie Qing, et l'établissement de la République de Chine en 1911, puis de la République populaire de Chine en 1949.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée d’occupation Japonaise a expulsé les habitants de la citadelle, et l'a démolie en grande partie – notamment son mur d'enceinte – afin d'alimenter la construction de l’aéroport voisin, Kai Tak.

Période 2 : Enclave anarchiste

Après la capitulation du Japon, les squatters (soit des anciens résidents, soit plus probablement des nouveaux venus) ont commencé à habiter la citadelle, résistant à plusieurs tentatives par la Grande-Bretagne en 1948 de les en expulser. Désormais sans mur pour la protéger, la Citadelle devint un asile pour escrocs et toxicomanes, car la Police de Hong Kong n'avait aucun droit d'y entrer, et aucune autorité chinoise en Chine continentale - ni seigneur de guerre, ni communiste, ou Kuomintang, ne souhaitait en prendre la responsabilité.

En 1949, la République populaire de Chine fut établie, et des milliers de réfugiés supplémentaires affluèrent, beaucoup en provenance de Guangdong, se rajoutant à la population déjà présente. L'administration coloniale britannique adopta une politique de laisser faire. Lorsqu'un meurtre fut commis dans la citadelle en 1959 ce qui provoqua une mini-crise diplomatique entre le Royaume-Uni et la Chine, les deux nations tentèrent de pousser l'autre à accepter la responsabilité de cette vaste parcelle de terrain pratiquement en anarchie, dominée par les Triades chinoises anti-Mandchou

En tant que syndicats de crime organisé, les triades y ont été puissantes jusqu'au milieu des années 1970. En 1973-1974, une série de plus de 3 000 incursions de police ciblant les triades au sein de la Citadelle les ont affaiblies. Bien qu'elle ait été décrite comme le foyer du crime, la vie quotidienne était en grande partie organisée par les habitants plutôt que par les triades. La plupart des résidents y vivait paisiblement, et n'avait aucun lien avec des activités criminelles. Beaucoup de charités et groupes religieux ont aidé à améliorer la vie des habitants, ainsi écoles et d'autres services sociaux avaient été présents au sein de la citadelle. Le Gouvernement de Hong Kong a également fourni certains services tels que l'eau et la distribution du courrier.

La puissance des triades étant diminué, une sorte de synergie s'est développée, et la ville murée a commencé à se développer de façon presque organique. Il n’y avait que deux règles de construction : l'électricité a dû être fournie pour éviter l’incendie, et les bâtiments doivent se limiter à quatorze étages en hauteur, en raison de l'aéroport voisin.

Au début des années 1980, la Citadelle avait une population estimée à 35 000 habitants. Quartier anarchique, la citadelle était réputée pour sa profusion de maisons closes, casinos, salons d'opium et de cocaïne, ses restaurateurs qui servaient de la viande de chien, et pour ses usines clandestines. La Citadelle de Kowloon était également connue pour son nombre très élevé de cliniques de dentiste à l'état d'hygiène déplorable, puisque les dentistes non autorisés pouvaient y pratiquer sans risque de poursuite.

Période 3 : Évacuation et démolition

Au fur et à mesure du temps, les deux gouvernements, britannique et chinois considéraient l'anarchie de la citadelle de plus en plus insupportable, malgré le bas taux de crime rapporté. La qualité de la vie au sein de celle-ci, conditions sanitaires en particulier, était très en retard sur le reste de Hong Kong.

Après la Déclaration commune sino-britannique de 1984, les autorités britanniques, avec l'accord de la RPC, décidèrent de démolir la ville et de reclasser ses habitants en 1987. À ce moment-là, elle avait 50 000 habitants sur 0,026 km². Sa densité de 1 923 076 habitants au km² faisait de la Citadelle le quartier le plus densément peuplé du monde.

Des évacuations commencèrent en 1991 et ont été achevée en 1992. Le gouvernement dépensa jusqu'à HK$ 3 milliards pour reclasser les résidents et les commerçants. Quelques résidents n'ont pas été satisfaits de la compensation, et certains ont même tenté d'empêcher la démolition de toute manière possible.

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Invité jabial
Bah je sais pas, il semblerait qu'il y eut une activité économique digne de ce nom et le taux de crimes était bas donc bon…

Ce n'est pas ce que j'ai lu.

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