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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Ou alors elles profiteraient de l'avantage du nombre pour réduire les mâles en esclavage afin de ne pas avoir à demander. Tyrannie de la majorité, toussa. Un certain féminisme revanchard, éventuellement transmuté en religion, servirait de clé de voûte idéologique justifiant cette domination.
  2. @Librekom & @Mathieu_D Pour moi, faire comprendre aux élèves le ressenti de soldats n’est pas le but d’un cours d’histoire (qui doit expliquer, et non divertir). Que ce soit impossible à faire est presque un problème secondaire. Mais admettons que ce soit utile, et admettons que ce dispositif loufoque puisse fonctionner. Comment se propose-t-on d’évaluer si l’élève a correctement « ressenti la violence du conflit mondial » ? Parce qu’un apprentissage qui ne peut pas être mesuré d’une quelconque façon relève de l’expérience mystique, pas de la science et a fortiori pas de l’éducation scolaire… C’est un peu comme si un prof de français, plutôt que faire plancher ses élèves sur un texte de Hugo, les envoyaient explorer Guernesey pour « leur faire ressentir le drame intime de l’exil du poète »…
  3. Je trouve ce genre "d'expérience pédagogique" assez navrant. C'est effectivement "une approche à la fois émotionnelle et futile de l’événement", qui n'apporte rien et ne retranscrit nullement le sérieux propre à une guerre mondiale. Sans parler de l'inculture avancée de nos chères têtes blondes qui n'auront pas la moindre idée des causes de la guerre et de son déroulement, si le cours se limite à des activités de plein air dignes d'une garderie.
  4. Qui ça ? Franchement vivement la fin de l'euro. Les Allemands n'auront plus à payer le déficit des autres et les Grecs n'auront plus de constructivistes européistes pour leur donner des ordres. Juncker pourra aller se faire voir chez eux fermer sa boubouche.
  5. N'oublie pas que la Commission produit aussi du droit, le Parlement est surtout là pour faire joli et permettre les recasements.
  6. Apparemment il y a une petite possibilité que la mesure soit appliquée avant la fin du quinquennat. Mais on peut être sûr qu'un paquet de députés/sénateurs de droite et de gauche vont tenter de couler le projet au nom du "lien avec le terrain" et tutti quanti.
  7. J'ai terminé L'Action humaine il y a quelques jours. Un gros morceau, plus de 1000 pages, mais ça valait la peine (comme tout ce que j'ai lu de Mises jusqu'à présent). Pour Mises, le caractère rationnel de l'action vient du fait qu'elle est de par sa nature même orientée vers une fin. Ce qui ne veut pas dire que toute action est efficace ou raisonnable (sinon on sombrerait dans le relativisme complet). L'argument selon lequel il est moral de forcer autrui à faire ce qui est bon pour lui est un immense fake d'inspiration platonicienne (Il existe un Bien supérieur objectif, la seule chose que les hommes ont à faire est de le connaître en suivant le philosophe-roi...). En réalité le bien est une appréciation subjective que seul l'individu peut connaître à son propre sujet (comme dirait Spinoza, nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est un bien, c'est parce que nous la désirons qu'elle est pour nous un bien). Les autrichiens sont des spinozistes Lundi prochain je fais un exposé sur Mises dans la fac la plus gauchiste de France. It will be great.
  8. Clouscard (cf:http://philoclouscard.free.fr/pages/extraits1.html) a une théorie sur ce phénomène: "Est-ce « la faute à »… Cohn-Bendit d’avoir engendré Le Pen ou est-ce celui-ci qui a relancé Cohn-Bendit ? Vain débat. Il suffit de reconnaître leur engendrement réciproque, celui du permissif et du répressif, celui du couple infernal. Engendrement réciproque des populismes ! Parce que si Le Pen en est un, Cohn-Bendit en est un autre. N’est-ce pas le même référentiel, les mêmes composantes : leader charismatique, spontanéisme de masse, rejets des partis et des syndicats, absence de programme politique, thèmes incantatoires uniquement revendicatifs."
  9. LOL. J'aurais pu, à la limite, ajouter à ma petite liste les émeutes de 2005 où l'état d'urgence a été déclaré pour la première fois depuis la guerre d'Algérie. Même si ce n'était pas une contestation "révolutionnaire" à proprement parler (au désespoir des groupuscules d'extrême-gauche), c'était incontestablement une ébauche de soulèvement populaire. Sinon il faut se méfier de l'apathie de masse. Les Allemands étaient plutôt pessimistes et divisés entre 1920 et 1933, avant de basculer dans l'hystérie exaltée...
  10. Les cathares dénonçaient surtout l' "embourgeoisement" de l'Église et appelaient à un retour au Christianisme ascétique des origines. En cela, ils ne différaient guère des protestants et de bien d'autres mouvements hérétiques chrétiens. En outre les cathares ne prétendaient pas construire une communauté égalitaire mais établissaient une nette différence entre les "parfaits", vivants en reclus, et le reste de leurs adeptes qui n'avaient pas trop de contraintes religieuses. C'est assez différent du communisme, même dans sa version fouriériste ou saint-simonienne.
  11. Il faudrait éclaircir ce qu'on entend par "populaire". Mais contrairement à d'autres pays, la France est habituée aux troubles révolutionnaires (1789, 1830, 1848, 1870, 1936, 1968).
  12. Pas vraiment. Dans le contractualisme lockéen, le propriétaire peut rejoindre l’élite dirigeante, pas le non-propriétaire. Gouvernés et gouvernants ne sont donc pas égaux, sur le plan matériel comme en termes de droits politiques. Même chose dans le contractualisme hobbesien où le souverain à tout pouvoir sur ses sujets sans aucun compte à leur rendre. Sinon, sur la tentation de la gauche de récupérer une pensée réactionnaire antilibérale => http://www.liberation.fr/week-end/2007/02/17/carl-schmitt-est-un-ennemi-intelligent-de-la-democratie_85176 PABerryer=> Tu écris "Dans la conception moderne de la société et du pouvoir il devient alors justifiable, au nom du contrat social et de la volonté générale, de transformer l'individu pourqu'il corresponde à ce qu'il doit être". Mais les socialismes hitlérien ou bolchevik avaient exactement le même projet sans recourir le moins du monde aux notions de contrat social ou de volonté générale.
  13. Au contraire je pense qu'un bon politicien n'a pas besoin outre mesure d'une théorie pour savoir quoi faire. Et même s'il en possède une, il faut une bonne dose de pragmatisme pour l'adapter à des circonstances toujours changeantes (comment vous avez devinés que j'apprécie Machiavel ? ). Par exemple pour réussir politiquement, Lénine n'a pas eu besoin de suivre une quelconque méthode prescrite par Marx. Il a dû au contraire improviser pour "adapter le marxisme" à la situation russe. Et pour rester dans le thème, la stratégie de Mao est encore tout à fait autre chose. Pour répondre à ta question sur la tentative du pouvoir de contrôler les idées de sa population (ce que tout gouvernement essaye de faire un minimum), il me semble (sans être spécialiste) que le théoricien par excellence de cette idée est Thomas Hobbes et sa justification de la censure d'État: "Il appartient de droit à tout homme ou assemblée qui a la souveraineté d'être à la fois juge des moyens de la paix et de la protection, et aussi de ce qui les empêche et les trouble, et de faire tout ce qu'il jugera nécessaire de faire, autant par avance, pour préserver la paix et la sécurité, en prévenant la discorde à l'intérieur, et l'hostilité à l'extérieur, que, quand la paix et la sécurité sont perdues, pour les recouvrer. Et donc, sixièmement, il appartient à la souveraineté de juger des opinions et des doctrines qui détournent de la paix ou qui [au contraire] la favorisent, et, par conséquent, de juger aussi en quels hommes (et en quelles occasions, dans quelles limites) on doit placer sa confiance pour parler aux gens des multitudes et pour examiner les doctrines de tous les livres avant qu'ils ne soient publiés. Car les actions des hommes procèdent de leurs opinions, et c'est dans le bon gouvernement des opinions que consiste le bon gouvernement des actions des hommes en vue de leur paix et de leur concorde. Et quoiqu'en matière de doctrines, on ne doit considérer rien d'autre que la vérité, cependant il n'est pas contraire à la vérité de l'ajuster à la paix ; car les doctrines qui sont contraires à la paix ne peuvent pas plus être vraies que la paix et la concorde ne sont contraires à la loi de nature." -Thomas Hobbes, Léviathan. Traité de la matière, de la forme et du pouvoir de la république ecclésiastique et civile (1651). Donc je dirai que cette pratique absolutiste du pouvoir est conceptualisée bien avant les théories du gouvernement représentatif démocratique.
  14. Le prochain président sera donc Sarko ou Juppé. Les paris sont ouverts.
  15. Exactement. Le déclassement incite à vouloir se venger sur quelqu'un. Une histoire de ce genre est arrivée dans les années 30 en Allemagne. On connaît la fin. Hormis une miraculeuse sortie de crise par le haut, la farce va se transformer en tragédie.
  16. Ce n'est pas un "ressenti" qui fait voter "rouges-bruns". C'est la divergente d'intérêts entre classes populaires et classes moyennes.
  17. Parce que le gouvernement admet que son action doit être limitée par le bloc de constitution ? (hypothèse idéaliste). Parce que l'opposition se sert du CC pour gêner le gouvernement et qu'il n'a pas les moyens de la réduire au silence ? (hypothèse réaliste).
  18. La réponse est dans la question. Si tout le monde se fout du CC, c'est vrai aussi du gouvernement, donc il n'y a pas de raison qu'il respecte les avis du CC. Le fait qu'il les respectent prouve qu'il ne le tient pas pour quantité négligeable. Ta remarque a le mérite d'exclure l'hypothèse de l'inertie pure.
  19. Elle est abstraite dans la mesure où cette situation ne se présente pas, et que ne peut donc que faire des hypothèses sur les partisans et les adversaires du Conseil Constitutionnel (sauf si un groupe politique quelconque a déjà exprimé publiquement une opinion tranchée là-dessus. Je ne suis pas au courant de tout). En revanche les individus qui pourraient se bagarrer sur cette question sont on ne peut plus concrets, évidemment. On pourrait répondre à ta question en disant que le Conseil Constitutionnel fait partie de la Vème République, qu'elle a reçu un soutien populaire du fait de son adoption par référendum sous De Gaulle, et que ce soutien n'a pas disparu depuis (les putschistes étant tout aussi marginaux que les militants d'une VIème république). [Réponse alternative]: On pourrait dire qu'il n'a pas de soutien populaire, mais que ce n'est pas nécessaire à son maintien vu qu'aucune force contraire ne réclame sa suppression. Dans ce cas, l'institution se maintient par pure inertie
  20. Je ne sais pas. C'est une question abstraite. Pour savoir qui soutient le Conseil Constitutionnel (ou le Sénat, l'élection du président de la république au suffrage universel, ou n'importe quelle institution), il faudrait que l'institution en question soit critiquée / menacée. Si quelqu'un propose la suppression du Conseil Constitutionnel, je suppose que l'on verra des juristes, des politiques, etc, défendre son utilité. La survie d'une institution dépend de sa capacité à apparaître comme légitime et nécessaire aux yeux des individus.
  21. Ceux qui les soutiennent (et qui les soutiendraient en cas de remise en cause). Pour reprendre cet exemple, ce n'est pas grâce (ou à cause, selon le point de vue) de ton boucher que le Conseil Constitutionnel continue d'exister.
  22. Plus fort que toi ? Jusqu'à un certain point, oui. Mais les institutions seules ne peuvent suffire à garantir la liberté. Elles n'ont que la force que les individus leur confèrent. Il n'existe aucune garantie absolue qu'elles ne seront pas renversées au profit d'une vision du monde autre. Par conséquent la "bonne volonté" (je dirai plutôt la vigilance des citoyens) n'est jamais superflue.
  23. F. mas => Tu veux pas m'opposer un contre-argument plutôt ? Ceci dis je garde tes conseils de lecture sous le coude.
  24. Je n'ai pas dit que les institutions n'ont aucun effet, mais il ne faut pas leur accorder une force démesurée (ne serait que parce qu'elles n'existent que par la volonté de certains individus de les maintenir). Une politicien qui a une certaine intention essayera toujours de l'imposer, au besoin en "tordant" les règles de l'institution si celle-ci le limite (et ce qu'elle que soit l'institution). Par conséquent la liberté dépend moins d'une structure institutionnelle que des valeurs communément acceptées (ce qui ne veut pas dire que toutes les institutions politiques se valent).
  25. Je n'ai pas encore lu l'Ancien Régime et la Révolution mais de ce que j'en sais il n'y a pas de téléologie (cause finale) chez Tocqueville. Il ne dit pas "le pouvoir français se centralise parce que les lois de l'Histoire le conduise inéluctablement vers plus de centralisation", il constate une continuité historique. Sinon Charles VII a pas mal innové sur ses prédécesseurs en obtenant pour la monarchie le double monopole fiscal et militaire sur l'ensemble du royaume.
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