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+1 pour Synology. Très fiable, bonne interface de gestion. Beaucoup de fonctions. Ca dépend j'imagine des DD qu'on installe mais assez silencieux. Je veux dire légèrement audible mais pas du tout gênant, à moins de dormir à côté.
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
C'est pas sympa vis-à-vis de Chitah… -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Double peine à mon avis. En tout cas, chez moi : téléchargement illégal + Justin Bieber => direct à la Flèche. Et il prend le nom de famille de sa mère, enfin celui d'avant que j'en devienne propriétaire. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Ces histoires d'échec sont très intéressantes… mais concrètement, il y a aussi probablement plus de façons de se moucher la narine gauche que d'atomes dans l'univers observable. Pour revenir à notre sujet, ça n'en fait pas une oeuvre. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Je comprends ton exemple et ce que tu veux démontrer. Seulement il faut aussi que tu comprennes que tout n'est pas business pour tout le monde, et que les artistes ont aussi d'autres aspects en tête : le respect de leur oeuvre, leur rapport avec leur public, leur relation narcissique avec leur public, etc. En mettant les places directement aux enchères, elles atteindraient des prix similaires à ceux qu'elles atteignent sur le second marché. Donc, ce que je crois, c'est que les artistes ne veulent pas assumer la fonction grippe-sous et ne veulent pas non plus que d'autres fassent de l'argent là où ils auraient pu en faire eux-mêmes parce qu'ils ne veulent pas d'une logique trop marchande pour leur spectacle : c'est souvent leur philosophie, leur attachement à un certain rapport avec leur public. Ils ne veulent manifestement pas toujours maximiser leur profit immédiat mais tiennent pour importante leur relation avec leur public, une sorte d'intimité qu'ils pensent ne pas trouver avec un public sélectionné sur des critères économiques. Ta vision des choses a en l'occurrence pour effet d'interdire d'autres relations que des relations dont l'objectif est d'obtenir le plus grand profit possible. Personnellement, je n'ai rien contre le profit, mais si un type n'en veux pas trop pour les raisons qui lui chantent, c'est bien son droit. Par contre, je serais d'accord avec toi pour dire que ça ne justifie pas d'installer des cameras dans les recoins de nos toilettes pour éviter la revente de billets. Sinon, sur ton dernier message. Agree to disagree en effet. Juste une dernière remarque : le business plan d'une entreprise est amoral (je l'ai d'ailleurs écrit dans plusieurs de mes messages précédents), mais un comportement peut être moral ou immoral. C'est mon côté chevalier blanc… -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
@Chitah C'est rien ça, il suffit de brider l'ampérage Je sais bien que toi ce qui t'intéresse vraiment, c'est le côté pratique des choses, le côté business… Alors oui, je suis d'accord, tel que tu décris ce business et tels que tu décris les gens, ce business plan est une connerie. Tu sais, je suis bien conscient qu'il faille faire avec la réalité quand on lance un business. Il ne me viendrait pas à l'esprit de lancer une activité nécessitant des conditions qui n'existent pas. C'est ce que je voulais dire en écrivant précédemment qu'un business est amoral : il est purement basé sur des données environnementales et doit donc intégrer toutes sortes de contraintes, dont la malhonnêteté humaine. C'est naturellement quelque chose que je comprends. Ce que je ne comprends pas, c'est que, pour reprendre ton exemple de forfait électricité, le truc qui te semble le plus grave dans l'histoire, c'est l'incompétence du directeur marketing et pas le comportement des gens. Pour toi, finalement l'incompétence est plus grave que la malhonnêteté, ce n'est pas spontanément comment je vois les choses. Ton exigence de compétence est très belle et honnêtement admirable, mais de là à ce qu'elle dépasse l'exigence d'honnêteté… Ma position en l'occurrence, serait que ce business doit évoluer pour prendre en compte la réalité, mais que les personnes qui resquillent ne peuvent prétendre être honnêtes ou honorables. C'est cette tranquillité d'esprit que je ne veux leur accorder. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Quelles sont les différences entre les forfaits ? A quoi donnent-ils droit les uns et les autres ? On peut choisir son forfait ou c'est la taille de l'appart seule qui décide ? -
Je ne me moquais pas et j'ai commis à l'époque la même erreur.
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Admettons. Je vais essayer de reformuler ça. Une oeuvre (opus, le travail) est le fruit du travail de création d'un auteur. Une oeuvre donc existe à partir du moment qu'une ou des personnes ont investi leurs connaissances, leur habileté, leur temps, etc. (bref leur travail dans ce qu'il peut avoir de plus personnel) dans le but de créer quelque chose de stable et défini : cela peut être un objet (comme un tableau, une sculpture) ou bien un enregistrement nécessitant une technologie de lecture (un livre, un titre musical, un film) permettant de l'incarner à volonté. Il n'y a qu'une oeuvre : l'objet initial, l'enregistrement initial, celui que l'auteur a créé. On peut en faire des copies, et admettons même des copies parfaites, mais il n'y aura jamais qu'une Joconde. Une idée, c'est un objet purement mental, c'est un objet indéfinissable parce que plongeant dans les méandres de nos cerveaux sous la forme d'un chemin neuronal instable, mouvant… On peut essayer d'exprimer l'idée, de la formaliser, et on peut alors coucher sur le papier une présentation de cette idée. Cette présentation de l'idée est pour moi une oeuvre qui peut être protégée par le droit d'auteur, ce ne sont cependant pas les idées qui sont protégées, mais seulement leur expression précise. Il y a bien un préjudice et de toute façon, c'est un préalable qui existe surtout pour toi et que je ne reconnais pas comme valide. En ce qui concerne les moyens de combattre ce type de délit, il n'y a pas de solution miracle. Tout azimut : on évite que cela soit possible trop facilement, on poursuit les délinquants les plus actifs qu'on a réussi à débusquer, on communique sur le problème juridique de la rupture de licence… Même si tous ces moyens ne feront jamais cesser totalement le délit, je ne vois pas pourquoi, on ne devrait faire semblant de ne pas voir que des délits sont commis, ou pire, comme près de 70% des personnes du forum l'estiment, qu'aucun délit n'est commis. C'est juste. Ce que cela montre pour moi, c'est qu'un ordre juridique ne tient que s'il est soutenu par la population. Ergo, si la population n'est pas libérale et n'attache pas d'importance au droit naturel, alors effectivement il est impossible de le faire respecter. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Pour l'instant, Chitah, j'ai l'impression que tu as 2 arguments ("pas respecté" et "pas de préjudice") contre le DA et que tu passes à l'un quand on contredit l'autre. Cela peut durer très longtemps… mais j'avoue que tu as l'art de l'esquive. Non, je n'étais pas chez moi. Je suis dehors et j'observe Madame Michu qui promène son chien. C'est pour mon roman. Il faut suivre ! C'est reparti avec l'impossibilité supposée de faire respecter le DA… Il n'y a pas de fatalité à commettre ce délit que je sache ? Je comprendrais si le cas qui nous intéressait, était un super restaurant dont la condition d'entrée est de ne pas respirer du tout, mais là, en quoi est-ce impossible à respecter ? Dans bien des endroits, on ne ferme pas sa maison, et on considère quand même qu'une violation de domicile peut bien avoir lieu. Donc, je ne vois pas le fondement de ton argument… Faut-il porter un gilet pare-balle pour avoir le droit de ne pas être tué ? C'est intéressant mais je ne vois pas le rapport. J'ai voulu interdire le shit ? Et pour la partie pénalisation de la possession de choses piratées, il ne me semble pas que je me situe du côté du laisser-faire. Le scribe en l'occurrence n'est qu'un instrument, comme mon clavier. L'auteur ce n'est donc pas lui : ce ne sont pas ses mots, se formules, ses arguments, etc. bref rien du matériel dont est constitué l'oeuvre n'est le sien. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Je ne vois pas ce qu'il y a de si compliqué… et comme tu insistes à dire le contraire, je vais le dire bien nettement : je n'emploie pas de circonlocutions, je n'essaie pas d'obscurcir le débat, mais au contraire de définir des concepts manifestement pas si évidents que cela quand on lit ce qu'on peut lire les concernant. En effet, quand je parle d'oeuvre, tu as l'air de confondre la chose avec une idée. J'ai beau t'expliquer la différence, tu ne veux pas la voir. Comme je suis un homme gentil et serviable, je peux tenter un dernier essai avec l'étymologie pour mieux faire comprendre qu'une oeuvre est par nature liée à un travail qui a produit quelque chose ? et qu'une idée est bien autre chose, qu'elle existe de toute éternité ? Plus fondamentalement, pourquoi un droit devrait-il pour être vrai pouvoir être décrit ainsi que l'ensemble des cas possibles et imaginables traités, sur l'espace disponible d'un timbre-poste ? Tu crois par exemple que le droit contractuel est un machin supra-simple ? Tout ce qui vrai est-il simple ? Pour ce qui est de la nature de l'information, tu fais toujours la même confusion : le droit d'auteur tel que je le défends, protège une oeuvre, pas une information, un concept, une idée, mais une incarnation objective parfaitement définie, c'est d'ailleurs la fonction du support originel que d'en fixer les caractéristiques précises, d'où sa nécessité. Enfin, pour répondre à un autre de tes commentaires quelque part dans ce thread : ce que fait la justice de tel ou tel pays au nom du DA, tu peux autant l'imputer au DA que tu peux considérer que, par exemple, la législation sur le vol en Afghanistan permet de critiquer l'idée-même de propriété privée. Récapitulons : ton principal argument contre le DA était à la base que beaucoup de personnes ne le respectent pas et donc qu'il est suspect, douteux, probablement faux, en tout cas irréaliste. Je te rapporte un cas historique où quelque chose de contraire au droit naturel était accepté socialement et compatible avec l'opinion des gens, pour te montrer que ce qu'on constate dans la société n'est pas de nature à justifier ou infirmer l'existence d'un droit. Maintenant, ton argument est que le DA n'est pas un vrai droit, parce que personne n'est triste quand on ne le respecte pas. Donc en fin de compte, ton argument, c'est ça : le DA n'existe pas parce que son non-respect n’entraînerait pas de préjudice réel, de dommage identifié ? Un droit n'existerait que par la gravité des conséquences de son non-respect ? Si c'est bien ça, tu as juste tort (tu t'en remettras, ça arrive même aux meilleurs) et je te ferais remarquer que l'économie du droit est certes un sujet passionnant, mais que le droit ne s'y limite pas. Un exemple très simple : si je te dis que tu n'as pas le droit d'entrer chez moi parce que je n'ai pas envie et puis c'est tout… et que tu rentres chez moi quand même, mais que t'es sympa, tu n'as rien cassé, rien volé, rien consommé… bref qu'aucune trace de ton passage n'est visible : il n'y aurait aucun problème ? Mais tu te trompes non seulement sur le droit et la nécessité d'un préjudice, mais aussi sur l'analyse du cas qui nous intéresse : le CD de Lorie qui, la pauvre, n'a pas mérité une attention si péjorative : le piratage d'une chanson de Lorie affecte Lorie parce qu'elle avait expressément demandé qu'on ne le fasse pas, et que c'était même une condition de vente de ses albums : "je te vends cette copie de mon oeuvre, mais tu ne la copies pas, elle reste mon oeuvre à moi toute seule !" se souvient-elle encore avoir dit avant d'accepter les billets de la petite Camille, 10 et demi et jolie comme un coeur. Lorie, elle, a honoré sa part de cet accord, mais Camille non. Et Lorie pleure chaque soir sur son oreiller en y pensant. Pire encore, quand elle se rend compte que plein de gens font ça et grosso modo se foutent d'elle, il faut bien le dire, et qu'en plus les ventes de ses CD sont bien moins importantes à cause de ça, les pleurs de Lorie redoublent et un gémissement poignant traverse la ville, comme celui d'un poney qui cherche sa maman dans l'obscurité. Tu crois que les esclavagistes pensaient qu'ils faisaient quelque chose de mal ? Sans guide juridique un tant soit peu rationnel, la morale commune débouche souvent sur des conclusions effrayantes. Le meurtre lui-même peut parfaitement être un acte socialement admissibles. Le cas en l'espèce est simple : il y a une interdiction légitime formulée -> ne pas la respecter, ne peut par nature, être compatible avec le droit. La seule partie que tu peux attaquer est : l'interdiction est-t-elle légitime ? et la réponse est oui. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Où veux-tu en venir ? -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Je ne suis pas sûr de comprendre : toute oeuvre a bien un support initial… Les duplicatas peuvent être sous n'importe quelle forme (numérique ou autre). Par exemple, en musique, c'est l'enregistrement master ; en photographie, les négatifs ; une peinture par rapport à ses reproductions ; le final cut pour les films ; etc. Quand on achète un CD de Lorie, personne ne s'imagine, j'espère, être propriétaire de l'oeuvre elle-même ? Vous pourriez dire, après avoir acheté un CD de Miles Davis, que cette oeuvre est la votre ? Non, il y a une oeuvre fixée sur un support originel, et de vulgaires duplicatas… -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Tu en as lu un duplicata. L'oeuvre, c'est le master, le support originel, l'épreuve finale. Pour toi, il n'y a aucune différence entre moi qui regarde par la fenêtre en sifflotant, et un clip musical ? Une oeuvre, c'est quand elle est fixée sur son support originel qu'elle acquiert son statut d'oeuvre. Le reste, c'est juste la vie avec toute sa beauté, son intelligence, sa complexité, mais personne n'en est l'auteur, juste des acteurs. Ce point commun que tu identifies, tu pourrais le faire entre n'importe quoi. Je peux tout à fait raconter l'histoire de Madame Michu qui promène son chien, mais tant que je ne le fais pas, tant que je ne prends pas ma caméra ou mon stylo pour créer et fixer ma vision de cet évènement de toute beauté, ça n'est pas une oeuvre même s'il en a toute la potentialité. Et si je le faisais, je ne prétendrais pas breveté son élégante démarche (la déhanchement Michu qu'on l'appelle même) ou encore la technique unique et novatrice de Madame Michu de tenir la laisse. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Ca n'en fait pas un oeuvre : elle n'a pas de support qui la fixe, et même si les coups joués peuvent se reproduire, ils n'auront jamais été joués exactement aux mêmes instants, etc. A la limite, tu peux créer une oeuvre à partir d'une partie d'échec si tu l'enregistres, mais en tout cas, aucune autre oeuvre ne pourra alors jamais lui être parfaitement identique, l'enregistrement captant un moment parfaitement unique, un enchaînement de choses qui ne se reproduiront jamais de la même façon, les acteurs n'en étant pas les mêmes et quand bien même : une mimique, un raclement de gorge, une hésitation, etc. les distingueront toujours. Par aileurs, il est impossible de prouver que ton ouverture, tu l'as piquée à une autre personne. On est manifestement dans un cas très différent de celui de l'enregistrement d'une chanson… mais encore une fois, le cas que tu soulèves a ceci d'intéressant qu'il permet de montrer la différence entre une oeuvre et une idée, c'est à dire pour ce qui nous intéresse ici, la différence entre l'illégitimité du brevet et la légitimité d'une propriété d'un auteur sur son oeuvre. Ce que dit Conrad, c'est que jouer aux échecs est une aventure, pleine de rebondissements, riche d'immenses potentialités. A mon sens, il ne dit pas qu'une partie d'échec, c'est comme un roman, ou alors c'est juste une très inspirée figure de style littéraire, comme quand on dit "ma vie est un roman". Bref, je ne crois pas avoir jamais défendue la possibilité pour Madame Michu de breveter toutes les sorties qu'elle fait avec Rodolphe, son vaillant berger portugais… parce que c'est juste la vie, ce n'est pas une oeuvre, même si avec beaucup de talent on peut probablement en faire un roman. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
@Boeldieu C'est aussi un exemple très bien trouvé… qui pour moi illustre bien le fait qu'une idée (une stratégie) n'est pas une oeuvre : d'après moi, c'est l'expression d'une idée, l'oeuvre, qui peut être protégée d'un droit d'auteur. Des idées, plusieurs personnes peuvent les partager, alors qu'une oeuvre est, elle, toujours unique, le hasard n'en amènera jamais une re-création identique. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
@WBell Effectivement, c'est un cas pratique très intéressant. Je ne me défausse pas, mais je dirais que c'est bien parce que la vie est faite de litiges que la fonction de juge existe qu'il y a un débat dans le tribunal avec des avocats, etc. Pour répondre, en l'occurrence, si j'étais juge, je pense que je considérerais que la pochette pixelart est une référence à l'autre pochette, qu'elle n'essaie pas d'en copier la forme, de l'imiter mais au contraire qu'elle utilise le langage visuel pour communiquer sa différence par rapport à l'album de référence. Je rajouterais que la pochette pixelart ajoute quelque chose à la pochette originale, un regard, une intention, une idée de traitement… bref, une démarche créative qui fait qu'on est à mon avis pas du tout dans la copie. -
Mince, t'es redevenu chiraquien ?!
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Je partage avec toi le diagnostic que ce marché va évoluer. Cela a d'ailleurs déjà commencé, et les artistes compensent déjà la baisse de CA sur la vente de musique par plus de représentations en public. Le marché s'adapte évidemment à son environnement et c'est évidemment très bien, c'est salvateur. Rien à redire. Mais doit-on ne pas condamner le problème de droit qui pousse en l'occurrence le marché à évoluer ? Il faudrait faire semblant de ne pas le voir ? Si en tant que business, il vaut mieux avoir une vision amorale pour survivre, en tant que personne, ça ne légitime pas d'agir de façon immorale. Je sais que ça ne va pas te plaire mais je vais encore faire un "comme si", un "comme si" bien excessif comme on les aime tous : je vais faire un parallèle avec l'esclavage. Je vous avais prévenu. Bien sûr, cela n'est pas comparable en gravité et à aucun moment, je ne le prétends : je me situe sur le plan des principes. Imagine-toi donc en -200 avant JC dans une campagne de l'Empire Romain, ou encore dans les années 1800 en plein coeur de la Louisiane. à ces époques et en ces lieux, le paradigme social, le consensus évident, tout ce que la société semble accepter, c'est qu'un homme peut être propriétaire d'un autre ; et s'il aurait probablement été irréaliste de vouloir imposer par la Loi une autre vérité légale, le droit lui ne s'y trompe pas. Ce que cela montre, c'est que 90% des gens peuvent avoir tort en droit : ils se trompent parce qu'ils déterminent ce qu'ils croient être juste en fonction de ce qui est acceptable socialement à un moment donné, de ce qu'ils ont l'opportunité concrète de faire sans risque. En tant que libéraux, nous somme sensés réfléchir différemment à ces questions. Internet pose en fait un défi civilisationnel à la société de droit : ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que beaucoup de gens ne sont honnêtes qu'à cause de la pression sociale inscrite dans l'espace public (le risque d'être attrapé, la honte publique). Sur internet, il n'y a rien de cela : on est seul face à son écran et la toute-puissance, à laquelle beaucoup aspirent secrètement, peut avoir libre cours, sans les bornes que la vie en société impose habituellement. Avec internet, on est dans une situation similaire à celle où l'on serait si on pouvait se téléporter n'importe-où instantanément ou être invisible à volonté : on imagine très bien les vols, les crimes, etc. qui en découleraient, si on n'opère pas concomitamment un renforcement social de l'impératif du respect du droit comme idéal moral. Il y a des intermédiaires dans pratiquement tous les secteurs, et s'ils existent, c'est qu'ils ont ou ont eu un intérêt. Tu le sais évidemment tout à fait aussi bien que moi, ils n'ont pas émergé sans raison. Le nouvel environnement produit par internet va naturellement changer leurs conditions et je suis totalement d'accord que c'est inéluctable : ils vont économiquement être évincés de beaucoup de marchés. De là à présenter le piratage comme un acte neutre en droit, je ne vois pas ce qui le permet. Je dis "à moins de les vendre par exemple" parce qu'en général, les gens, même des libéraux, comprennent mieux un délit quand celui qui le commet en retire un bénéfice. Mes développements peuvent paraître compliqués, mais ça n'est qu'une impression due au fait que les remarques d'Anton m'ont poussées à décortiquer les choses plus que d'habitude. Cela n'était d'ailleurs pas inutile en fait. Pour ce qui est du fondement de la propriété d'une oeuvre, j'ai essayé de l'expliquer un paquet de fois précédemment. Je crois qu'il est inutile que je me répète encore une fois, mais tu peux revenir à un de mes messages précédents et me faire toutes les objections que tu veux. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Ok je n'avais pas compris ta remarque. En passant, le supermarché ou la radio paye une licence qui l'autorise à diffuser de la musique dans ces conditions… et la personne qui écoute n'ayant rien demandé, je vois mal en effet ce qu'on pourrait lui reprocher. Pour moi, c'est écouter l'oeuvre dont on a copié sans autorisation les "données" qui est vraiment le problème. Les données, à moins de les vendre par exemple, n'ont aucune gravité en elles-même… D'ailleurs, les fichiers mp3 ne sont pas les mêmes données que celles contenues dans un CD, et il n'y aucune difficulté technique à créer un fichier totalement différent de celui vendu par Amazon MP3 par exemple (changement de format, d’échantillonnage, ajout de bruit ou que sais-je) tout en gardant une incarnation quasi-identique concrètement, ce qui montre bien que les données, pour moi, on s'en fiche un peu. C'est l'incarnation qui devrait constituer le délit. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Précisons quelque chose : je crois qu'on emploie des mots en les comprenant dans des sens différents. L'oeuvre pour moi est l'incarnation du support originel d'une idée. Le passage entre l'idée et cette forme originelle demande un travail (écriture, chanteurs, musiciens, acteurs, enregistrement, etc.) qui fonde la propriété sur toute incarnation identique à celle du support originel (ce que j'appellerais des duplicatas dans la suite de ce post). Ma vision des choses est que tu n'as pas le droit d'incarner les données que tu as sur ton ordinateur si leur origine est une oeuvre dont le droit d'utilisation des duplicatas spécifie que le propriétaire initial du duplicata n'en avait qu'un droit de lecture. Leur forme passive n'est pas délictuelle en elle-même, en revanche ce que tu appelles "la fonction de performance" les incarne dans une forme à laquelle tu n'es sensé pouvoir légitimement accéder. Non justement la forme précise à laquelle je fais allusion n'est pas la forme stockée (binaire, digitale, analogique ou que-sais-je) mais la forme incarnées : les images, les sons, les mots, etc. Pour un poème, cette forme précise est constituée des enchaînements de mots qui en font une oeuvre unique, une oeuvre qu'on ne peut pas recréer à l'identique par le hasard. Je ne parle en fait pas d'incarnation en évoquant les CD par exemple. A chaque fois, que j'emploie ce terme c'est pour désigner ce que tu appelles la performance. Ok. Le cycle que j'ai en tête concernant la musique serait plutôt : idée (accords, mélodie, matière brute plus ou moins précise) -> réalisation de l'idée (chant, musique, production…) -> oeuvre fixée sur le support originel -> vente d'un droit d'usage des duplicatas (production de CD, distribution de fichiers pour une distribution numérique) -> incarnation (ou performance) chez le client final. Dans mon esprit, ce n'est pas l'oeuvre qui est une marchandise mais ses duplicatas : idée -> oeuvre -> duplicata soumis à une licence. Je te renvoie par ailleurs à ma remarque liminaire : je ne considère pas qu'une idée puisse être vendue ou même stockée ailleurs que dans un esprit. Ce que l'on duplique pour moi par le piratage, c'est l'incarnation des données contenues dans le support d'un duplicata d'une oeuvre. Est-ce que le reste de mon post a répondu à ta question ? La distinction concernant le streaming dans la Loi m'a toujours laissé très circonspect… -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
La forme de l'information est purement transitoire, arbitraire, il ne s'agit que d'un véhicule. D'ailleurs, tu peux lire cette forme binaire (0001001010110), tu peux regarder la forme des sillons d'un vinyle, cela ne te sert à rien : ce qui nous intéresse, c'est l'incarnation concrète qui elle par définition est bien matérielle. Si tu veux, tu peux légitimement pirater toute la musique que tu veux, tant que tu ne l'écoutes pas Non vraiment, je ne crois pas qu'une idée puisse du tout être apparentée à un programme : une "idée" (une idée de roman par exemple) est un objet mental et cet objet mental devient une oeuvre protégée dans sa forme précise à partir du moment où on l'a couchée sur un support (sous une forme technique sans incidence concrète sur la forme incarnée). L'incarnation peut être opérée par l'être humain lui-même (la lecture), ou par n'importe quelle machine conçue à cet effet. Je me pose quand même la question parce que j'ai un peu l'impression d'être Captain Obvious pour le coup : honnêtement, tu ne fais pas de différence entre une idée et une oeuvre ? -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Un château appartient à l'espace public et du fait donc de l'absence de transaction (on peut le voir depuis la route par exemple), il est impossible, pour moi, d'en rigoureusement protéger la forme précise. S'inspirer devrait être possible, comme on peut s'inspirer d'une musique, d'un film, etc. C'est la reproduction exacte d'une oeuvre (entre les mains d'une personne à la suite d'une transaction n'en donnant pas le droit de copie) qui est pour moi illégitime. Je ne dois pas être clair : je ne parle pas de la matérialité du CD en lui-même, mais du fait que les oeuvres sont incarnées, elles ont bel et bien une réalité matérielle (le son, l'image, etc). Ce ne sont pas des choses sans définition, sans contour, ce ne sont pas des objets mentaux, ce sont bien des objets "objectifs". Ils s'incarnent dans une dimension particulière, et il ne leur manque que la spatialité. -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
On en a déjà pas mal parlé ces derniers jours dans ce thread. En résumé, ma position est qu'il y a une différence de nature entre une idée et une oeuvre : l'oeuvre peut être définie "objectivement", elle est souvent un enregistrement qu'on peut incarner par un dispositif matériel (chaîne hifi, télévision…), elle est en tout cas quelque chose qui a une forme incarnée très précise. En revanche, une idée est un objet mental dont on ne peut déposséder la personne puisqu'il en est littéralement une partie de son corps, les idées n'existent que dans la tête d'une personne. C'est pour cette raison que je soutiens que le droit d'auteur est compatible avec le libéralisme, alors que la propriété intellectuelle est illégitime dans sa forme actuelle. Là encore, le sujet a été abordé et tu pourras dans les messages précédents trouver des développements plus longs. Ma position, de manière condensée, est que la rareté est ce qui permet à une économie d'émerger, à des échanges de se faire, à la valeur marchande d'être synthétisée : c'est une donnée économique. C'est d'ailleurs pour cette raison que les industries dont l'activité est basée sur le commerce de droits d'usage d'oeuvres mettent en place des dispositifs juridiques dont la fonction est de maintenir la rareté, donc leur commerce. Par ailleurs, je ne crois pas qu'il n'y ait pas de délimitations possibles des choses dont nous parlons ici : leur forme est précise, définie, ce ne sont pas des concepts vaporeux. Ce dont tu parles peut s'appliquer à des idées dont en effet on ne sait où elles commencent et finissent précisèment, mais je ne crois pas que ce soit le cas avec un CD, un livre… -
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Asthenik a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Politique, droit et questions de société
Une parfaite dichotomie entre droit et morale est je crois illusoire, ces deux notions finissant pour moi par se rejoindre en ce que j'ai tendance à penser que ce qui est contraire au droit, l'est à la morale, sans que l'inverse ne soit nécessairement vrai. Ce qui est intéressant, c'est la question de la légitimité d'un acte, et on peut essayer de la déterminer rationnellement par une méthode axiomatico-déductive prudente. Quoi qu'il en soit, je déduis la possibilité de la propriété d'un titre musical, d'un film ou d'un livre des mêmes principes qui fondent la propriété elle-même, c'est-à-dire que le travail est de nature à conférer à celui qui produit quelque chose une légitimité supérieure à toute autre sur cette chose. Ensuite je conçois le commerce de ces choses comme étant le commerce de droits d'usage et non de propriétés sur les choses en elles-même.