Gio

Si déjà tu pars du principe que ce sont des connards, je vois pas ce que le vouvoiement changerait. Par ailleurs, permet moi de douter fortement qu'en tant que collégien tu pensais vraiment comme ça. Avant d'être prof, je me suis rendu compte que je surestimais très largement le niveau de réflexion de mes élèves. En fait, j'avais un souvenir totalement décalé de mon niveau de maturité en tant que collégien, et je me suis aperçu que beaucoup de gens ont le même travers. Ils croient qu'à 12 ans, ils avaient ce qui est en réalité la maturité de quelqu'un de 15 ans minimum. C'est quelque chose qui m'a frappé.

Je regrette que le seul documentaire de Norberg qui ait été sous-titré en français c'est son docu sur la crise (Overdose, qui n'est même plus en ligne), car c'est un des seuls à faire des films pro-capitalistes.

Ça ne me met pas mal à l'aise car ce sont des gamins, un peu plus grand qu'à l'école primaire certes mais comme à l'école primaire (et pourquoi on ne les vouvoieraient pas à l'école primaire d'ailleurs ? Cela se faisait à une époque.) et comme le dit Lancelot, c'est la norme en fonction de certains âges. Lorsque j'étais gamin (j'inclus bien sûr le collège), les adultes me tutoyaient tandis que je les vouvoyaient, je trouvais ça simplement normal, c'est la norme, ce n'était pas une question de respect (enfin pour moi si, vouvoyer un adulte c'était être respectueux, mais lorsque nous avions 12 ans, il ne nous serait pas venu à l'esprit que nous tutoyer était un manque de respect ou une marque de copinage, d'autant que c'est ce que nous avions toujours connu). J'ai bien eu quelques profs qui nous vouvoyaient au collège, mais cela n'avait pas la moindre incidence en terme de respect. On trouvait ça juste bizarre un prof qui ne respectait pas les normes habituelles. Maintenant tu peux penser ce que tu veux, mais en plus de l'expérience d'élève, j'ai l'expérience de prof avec moi. Et je me suis posé la question avant de commencer à enseigner, si je devais tutoyer ou les vouvoyer comme une marque de respect. J'ai tenté le tutoiement, sachant que le vouvoiement des gamins ne m'était pas spontané (j'aurais dû me forcer, je me serais souvent trompé, et j'avais des choses autrement plus importante à régler quand je commençait), d'autres collègues débutants ont choisis le vouvoiement, et je sais que parmi eux, la plupart sont moins respectés par leurs élèves que moi, mais cela n'a rien à voir avec une histoire de tutoiement ou de vouvoiement, l'important est ailleurs. Je ne suis pas du tout contre le vouvoiement, mais d'après mon expérience, je pense que cela doit convenir à certains contextes, certaines personnalités, certains publics. Faire du vouvoiement un dogme me paraît stupide. Croire que le tutoiement supprime la distance avec les élèves et fait une relation de copinage relève d'une méconnaissance évidente de la réalité. Je tutoie mes élèves et pour autant, j'ai la distance qu'il faut avec eux, je ne suis évidemment pas leur pote. Cela n'a tout simplement rien à voir, c'est une question d'attitude. C'est bête à dire, mais chaque professeur est différent (les élèves aussi selon les établissements) et chacun a son style, sa méthode, sa manière de faire, en fonction de son public. Il faut que le professeur soit à l'aise avec la manière d'enseigner (sans quoi ce n'est tout simplement pas la peine) et que celle-ci soit évidemment adaptée au contexte.

Le ifeminism est une critique du féminisme contemporain.

Non, c'est le marxisme où le prolétariat est remplacé par les femmes et la bourgeoisie par les hommes.

Il dit qu'il préfère l'autonomie à la liberté à cause du renard libre dans le poulailler libre. Il s'en prend quelque fois aux libéraux "purs et durs".

Bis repetita : Le problème n'est pas de savoir si la définition est correcte ou exacte, la seule chose qui compte quand on a des préférences, c'est de pouvoir définir. (Quand bien même la définition est fausse, discutable, etc. Ça c'est un autre problème.)

Il n'y a aucune présomption, je peux me tromper mais je peux au moins définir ce que je préfère, c'est la moindre des choses.

Ah si, je suis capable de définir ce qu'est pour moi la vie, quand bien même tu contesterais cette définition. Sans quoi je ne pourrais évidemment pas préférer la vie à la mort.

Donc un conservateur est favorable à un truc qu'il ne peut même pas définir. Donc, si l'étatisme est une tradition, être libéral-conservateur c'est être libéral-étatiste.

Tiens d'ailleurs, moi aussi j'ai créé mon État dans ma coloc dans ma chambre dans mon lit. I am the king of the bed !

Oui, c'est une vieille histoire, on me l'avait raconté il y a pas mal de temps.

J'ajoute que le premier à avoir qualifié la cité platonicienne de "communiste" est Aristote (Les Politiques, II.1-6) Par exemple ?

Il y a quand même un sacré paquet de monde (dont beaucoup d'esprits brillants) depuis un siècle et demi qui considère que Platon est le premier communiste, pas que Sudre. On a peut-être aujourd'hui une définition restrictive du communisme, eut égard à l'influence de Marx sur le communisme et à l'histoire du XXe siècle.

Je viens de voir une vidéo de Soral où ce dernier range Ron Paul parmi les siens, les adeptes de la théorie du complot.

Alfred Sudre a écrit en 1848 la première histoire du communisme (qui a été primée par l'Académie française à l'époque), qui va de Platon à Proudhon en passant par Morus et les anabaptistes. Jamais Marx et Engels n'y sont mentionnés. Elle a été réédité aux éditions du Trident.

Alors pourquoi ajouter le mot conservateur s'il s'agit de laissez faire ? Comment le libéral conservateur définit-il une tradition ? Et est-ce que certaines pratiques politiques peuvent être des traditions ?

A propos de la distance, je vois pas en quoi le fait de tutoyer empêche la distance. Ça c'est bien plutôt une question d'attitude, en tout cas dans mon expérience, le fait de dire "tu" ne m'a jamais empêché d'avoir une distance convenable avec mes élèves. Après si certains ont besoins de ça...

L'autorité c'est l'égalité ?

Moi aussi.

Je crois pas être habillé comme une loque humaine, en revanche j'ai fait le choix de tutoyer mes élèves. J'ai tort selon toi ? Je pourrais vouvoyer, mais ça me ferait très bizarre (le tutoiement me reviendrais spontanément, il faudrait vraiment que je me force) surtout pour ceux qui ont 10-11 ans...et je pense pas que ça change grand chose pour les élèves.

D'autres exemples ?

Oui mais tout le monde est historiquement condamné. On commence par éliminer les ennemis, puis au fur et à mesure on élimine des gens plus modérés, puis les "gêneurs", puis les "mous", puis des innocents et ainsi de suite. (Tout ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi, etc.) Il n'y a qu'à voir au Cambodge, où le communisme a sans doute été le plus littéralement appliqué, à la fin tout le monde y serait passé.