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Filthy John

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Tout ce qui a été posté par Filthy John

  1. Désolé, mais l'étiquette veut qu'après une soirée arrosée entre amis, on évite de gerber partout : "After a night drinking with buddies, please refrain from projectile vomiting on the train."
  2. Ouaip, ça se passe comme ça durant le rush hour. Comme je disais, il ne faut pas avoir peur de jouer des épaules. Tu remarqueras l'empressement avec lequel tout le monde se rue dans le wagon dès que les portes s'ouvrent, avec les types du fond qui poussent comme des malades pour faire rentrer tout le monde en un minimum de temps (avant même que les portiers ne s'y mettent pour finir le boulot)... Du travail d'équipe. Une vraie mêlée. Ca a l'air impressionnant comme ça, mais en fait, tu ne risques pas vraiment de te blesser, et même si au final c'est plutôt serré, ce n'est pas étouffant. Et c'est plutôt sympa. La plupart des gens rigolent à chaque fois que le train chahute un peu et que tout le monde se retrouve précipité dans les bras du voisin. En même temps, il faut dire que j'ai de la chance. La plupart des fois où je me retrouve dans des trains bondés, je suis au milieu d'un pack de demoiselles... Ca rend les choses bien plus agréables. Non, le gros problème, c'est quand tu es loin des portes et que tu dois sortir. Alors que dehors, t'as une vingtaine de personnes qui attendent impatiemment de pouvoir rentrer. Là encore, t'as intérêt à anticiper, sinon tu te retrouves vite coincé. Et l'absence de parfums forts. Ici, quelqu'un qui sent bon, c'est quelqu'un qui sent le savon. Pour beaucoup, le parfum est vu comme un artifice utilisé par les gens sales cherchant à masquer leur puanteur. Donc le matin, ça sent le shampoing, et c'est plutôt agréable. Par contre, dans les derniers trains, ça pue la picole. Odeurs de sake, bière, clope et dégueulis. Avec une densité de deux types bourrés au mètre carré, tu pries pour que personne ne se mette à gerber, sans quoi la réaction en chaîne risque de repeindre la rame en moins de deux. Et ton costard avec.
  3. C'est marrant les différences de comportement entre pays. Je ne voyais pas les Canadiens aussi mous du cul. Ici, ça fait une belle file bien droite avant de rentrer dans l'ascenseur, le premier qui entre presse systématiquement le bouton maintenant les portes ouvertes jusqu'à ce que suffisamment de personnes se soient entassées dans le bouzin pour qu'on ne puisse ne serait-ce que bouger un orteil, et ça part. Il ne faut pas avoir peur du contact : un petit "Sumimasen", et tu pousses, jouant des épaules pour pouvoir entrer ou t'extraire de la cage. Et ça va vite : ça court pour rentrer, même s'il n'y a que deux mètres à parcourir. C'est comme pour les escalators. Tu fais la queue, et tu serres bien à gauche sur les marches pour laisser de la marge aux salary-men pressés qui vont te doubler. Quand tu débarques de ta province, ça demande un temps d'adaptation. Les Tokyoïtes, c'est une large foule de gens pressés, un torrent humain contre lequel tu n'as aucune chance d'aller à contre-courant. T'as vite intérêt à comprendre de quel côté de la rue tu dois marcher (comme les voitures : serre à gauche), apprendre à anticiper vers où tu dois aller pour t'extraire du courant, et savoir que même avec une densité de cinq personnes par mètre-carré, il faut aller vite.
  4. Tu n'as pas la moindre idée de ce que tu racontes, n'est-ce pas ? Non seulement, tu es ignorant sur bien des points, mais en plus, tu t'appuies sur ces informations erronées pour en tirer de grandes conclusions dont tu dois à être le seul à ne pas doute de l'exactitude. Ainsi, la faible natalité du Japon s'explique par le fait que les femmes restent à la maison pour élever les enfants. Tu n'as pas l'impression de te contredire, ici ? A moins que tu ne veuilles faire entendre qu'elles n'ont font pas d'enfants car elles préfèrent poursuivre leur carrière professionnelle plutôt que de devoir tout abandonner pour rester au foyer ? Mais là, ce sont les statistiques qui vont te contredire. Et les sondages, aussi : il y a tout autant de Japonaises qui VEULENT devenir femme au foyer que de Japonaises désireuses de vouloir poursuivre leur carrière. Et, fait intéressant : la majeure partie des hommes NE VEULENT PAS voir leur femme rester à la maison pour s'occuper des enfants ( http://www.japantoday.com/category/national/view/1-in-3-japanese-women-want-to-be-housewives-poll). Curieuse société patriarcale et machiste que celle-là : les hommes y sont plus "féministes" que les femmes. Maintenant, si tu connaissais le pays, tu saurais que la dénatalité est due à trois facteurs : 1) deux "décennies perdues" avec peu de chances de voir l'économie se reprendre, et des salaires qui n'évoluent plus, ce qui n'encourage pas à faire des enfants, 2) une vision du couple et du mariage en pleine mutation ( j'en ai longuement parlé ici : http://www.liberaux.org/index.php/topic/51744-ethnologie-de-comptoir-sushi-et-beurre-de-cacahuète/page-5#entry1082346) 3) la peur du "Big One" : depuis le grand tremblement de Terre du Tohoku en 2011, on attends tous la prochaine catastrophe avec anxiété, en se doutant bien qu'elle finira par toucher Tokyo. Tu racontes de la merde. Les allocations existent et n'arrêtent pas d'être revalorisées ces dernières années, et cela fait partie du pack politique de lutte contre la dénatalité. Quant au crèches, tu en as littéralement à tous les coins de rue. J'en ai deux rien que dans ma rue, et je vis dans un coin les moins denses de la mégalopole. Et tu vas donc nous dire que s'il y a de plus en plus de célibataires au Japon, c'est parce qu'ils n'arrivent pas à s'affranchir de leur préjugé "La femme doit rester à la maison pour élever les gamins" ? Le Japon, traditionnellement centré sur l'homme. Raison pour laquelle leur divinité la plus importante, celle qui siège au dessus de tous les autres dieux, est une femme. Et son symbole n'est rien d'autre que le "hinomaru", le disque solaire qui figure sur le drapeau national. Raison pour laquelle les plus anciens textes historiques japonais (Kojiki et Nihongi) sont de véritables hymnes à la femme, présentée comme les meilleures gardiennes de la paix et de la prospérité. Cultive-toi un peu : le Japon est traditionnellement un matriarcat. Et ce n'est pas parce que l'emploi des femmes est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE que cela y change quoi que ce soit. Tu es à côté de la plaque sur toute la ligne. Tu n'as aucune idée de ce dont tu parles. Alors pourquoi vouloir étaler ta science alors que tu n'es qu'ignorance ? Quand on ne sait pas, on se tait.
  5. Mis à part ce que tu as pu lire dans un article écrit par une gaijin sur un webzine féminin, tu connais quoi de la culture japonaise ?
  6. Il y a toujours des relais de croissance. Toujours. L'IT a le vent en poupe et les startups fleurissent vers Minato et Shibuya ; la robotique continue de se développer, tant pour des applications industrielles que domestiques ; le secteur financier, qui est à la ramasse par rapport au reste du monde, emploie du cadre étranger à tour de bras pour tenter de rattraper le retard... Malgré un contexte économique dégueulasse, le pays est loin d'être mort économiquement. Et il y a encore tout un tas de secteurs qui ne demandent qu'à être libéralisés. L'électricité est gérée par une dizaine d'entreprises régionales (comme TEPCO) en situation de quasi-monopole sur leurs territoires respectifs et le reste de l'approvisionnement énergétique n'est pas mieux loti ; le secteur de la santé et des assurances maladie est réglementé à outrance ; les jeux d'argent sont interdits ; l'agriculture est subventionnée et soumise à quotas ; etc... Lever tous ces freins à la croissance, c'est censé être la "troisième flèche" des reformes de Shinzo Abe. Mais pour le moment, ça ne bouge que très doucement. A la louche, comme ça, je dirai qu'il y a bien 10~20% de croissance à la clé si la France voulait se hisser au même niveau de service et d'activité que le Japon. J'aimerai bien voir ce que donne les grandes villes de France avec des combinis ouverts h24 à tous les coins de rue, plus de bars et de restaurants qu'il n'y a d'immeubles et des buildings de 100m de haut emplis de bureaux et de commerces à proximité de chaque station. Ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas salariées que les femmes sont inactives, hein... Ca ne rentre pas dans les calculs de croissance, mais entre le volontariat, les tâches ménagères et tout le reste, elles ne chôment pas vraiment, les Japonaises. En plus, faut bien que quelqu'un claque le pognon du foyer. Sans sa femme pour dépenser, le Japonais moyen pourrait survivre avec juste de quoi payer trois bières, deux tickets de métro et un bol de nouille par jour. Et l'immigration, ce n'est pas tant un problème que ça : avec un peu de volonté et de travail, obtenir un visa n'est pas si difficile. Les portes sont lourdes, mais pas verrouillées. Comme la plupart des pays. Et comme dans la plupart des pays, il suffirait juste que le gouvernement lâche un peu la grappe de ceux qui veulent travailler. Parce que même si le Japon est un peu plus libéral économiquement que la France, on est loin, très loin du minarchisme. Bon point tout de même : il y a une réelle volonté de réforme dans le pays, et même si ça manque sévèrement de couille pour se lancer dans des plans de libéralisation massifs, ça va dans la bonne direction. La majeure partie de la population sait que le marché libre est la meilleure voie vers la prospérité, que le libéralisme est souhaitable et bienvenu, et qu'il faut en finir avec l'état-providence. Les freins sont plutôt du côté des cartels et corporations que du côté des électeurs. Parce qu'en France, de ce que je peux lire sur ce thread (et ailleurs), ça n'a pas l'air de vouloir ne serait-ce qu'esquisser un début de remise en question. Je ne me souviens plus très bien mais... le changement, c'était pour quand ?
  7. Vous allez rire, mais en règle générale, les seuls établissements qui ferment le dimanche, ce sont les restaurants français. Et les banques. Les seuls prestataires de service à avoir des horaires dignes d'une administration française. Heureusement, leurs services sont au poil. Sinon, même la poste travaille. La première fois que le bonhomme de la JP Post est venu me livrer un dimanche après-midi, ça a été un choc. Entre ça et les "yuyu madoguchi" (fenêtre de nuit), une sorte de drive-in du courrier qui te permet d'accéder aux services postaux usuels 24/7, tu as de quoi déclencher une crise cardiaque chez n'importe quel syndiqué français.
  8. C'est ce que je remarque ici. Les transports publics au Japon sont entièrement privatisés, et ont été beaucoup libéralisés au cours des dernières décennies. Mis à part un encadrement (relativement peu contraignant) des tarifs et quelques subventions pour certaines compagnies opérant en milieu rural, le marché est relativement libre. Une belle démonstration du pouvoir du marché, d'ailleurs : le système de transport public le plus libre de la planète est renommé pour être le plus efficace, le plus propre, le plus ponctuel et le plus sûr. Et si le gouvernement japonais supprimait la réglementation des prix, j'imagine que même les petites compagnies qui opèrent loin des grosses agglomérations pourraient devenir rentables, en réajustant leurs tarifs à la hausse. Je pense que la clé, ici, est le business model des sociétés ferroviaires. Elles sont propriétaires de l'ensemble des infrastructures et se diversifient beaucoup. Un groupe comme Tobu, en plus de gérer leurs lignes de train et de bus, possède d'énormes gares abritant certains des plus gros centres commerciaux de la planète, ce qui leur permet d'avoir un tiers de leur chiffre d'affaire lié à la location d'espaces commerciaux, et il est aussi le principal investisseur derrière le Skytree, qui draine des millions de visiteurs chaque année. La plupart des stations de métro sont de vastes labyrinthes abritant des dizaines de boutiques. Chaque gare est un pôle économique en soi, par ici, et tout le monde se bat pour avoir son logement et ses bureaux le plus près possible d'une grosse station. J'aime beaucoup ce business model. Il est d'ailleurs applicable aux sociétés d'autoroute : tu peux imaginer des autoroutes presque entièrement gratuite et dont la source de financement principale serait la location d'espace commerciaux sur les aires de repos. Un groupe comme Carrefour ou McDonald's mettrait sans nul doute beaucoup d'argent sur la table pour avoir des points de vente sur tout le long de l'A7. Donc, oui, le train peut être rentable, tout en restant peu cher et efficace. C'est juste que dans la plupart des pays, c'est un secteur sous tutelle de l'état, qui n'a pas son pareil pour transformer une activité économique lucrative en gouffre financier proposant des services de piètre qualité à un tarif honteux.
  9. C'est juste trop casse-couille. Pour payer ton café au distributeur en bas de chez toi ou acheter tes clopes au combini, avoir à sortir son smartphone, lancer ton wallet, prendre une photo, envoyer la transaction... Et il faut encore que le commerçant soit assez sympa pour ne pas te faire attendre que la transaction soit validée par le réseau, ce qui peut prendre presque une dizaine de minutes. Je préfère encore la carte bancaire à la sauce JIM que d'avoir à me tartiner un tel bordel pour chaque petit achat. Je dois justement être dans un des seuls pays à côté duquel le Canada est encore à la ramasse. Parce que tant qu'à utiliser une technologie fermée, les porte-monnaies électroniques sans contacts sont nettement moins emmerdants à utiliser qu'une carte de débit. Au moins, c'est anonyme, rapide, et ça peut se traiter en différé. Non, la question que je me posais était simplement : existe-t-il à l'heure actuelle une techno ouverte et décentralisée (type crypto-monnaie) avec laquelle la transaction serait gérée par le créditeur (ie. le débiteur n'a qu'à scanner une carte et c'est réglé) ?
  10. Par ici, c'est carte sans contact. Avec laquelle tu peux faire des courses au convenience store, payer le coiffeur, prendre le train, le métro ou le taxi, louer une voiture ou payer ton stationnement, te payer un café chaud au distributeur du coin de la rue... ou t'acheter des jeux en la scannant avec ton GamePad Wii U. A l'origine, c'était juste pour payer les transports, mais plus le temps passe, plus les terminaux de paiement sont légions. Et c'est pratique : même pas besoin de sortir la carte du portefeuille. En plus, bien que numérotée (technologie oblige), tu peux opter pour une carte anonyme si tu ne veux pas que l'on puisse relier les transactions à ton identité. Mais pour moi, rien ne vaut une poignée de Yukichi bien sagement rangés dans mon larfeuille. Du stand de takoyaki au festival du coin à l'agence immobilière en passant par le comptoir du bar d'en bas, ça passe partout. La carte de crédit, pour les achats quotidiens, c'est juste absurde et malcommode : un tas d'intermédiaires à rémunérer, des codes à taper, une connexion directe à établir avec la banque, un anonymat bafoué à gogo (même le caissier connait ton nom : il a qu'à regarder ta carte), de la latence dans tous les sens... Une vraie chienlit. La mort —à assez courte échéance— de la carte bancaire à puce me ferait particulièrement plaisir. Le problème de Bitcoin, c'est que le payeur doit initialiser la transaction et utiliser sa clé privée pour ce faire. Si tu as quelque chose à payer, il faut que tu entres l'adresse du récipiendaire, le montant à régler, et que tu envoies la transaction sur le réseau. Il te faut au minimum un smartphone connecté au Net pour pouvoir faire un paiement, une simple carte ne suffira pas. D'ailleurs, je ne sais même pas s'il existe des crypto-monnaies qui puissent être utilisées avec des cartes type RFID. Parce qu'à part filer ta clé privée au vendeur pour qu'il effectue lui-même la transaction de paiement (hérésie !), tu ne peux pas faire grand chose... Des spécialistes ?
  11. In this moment ? Lacuna Coil ? Sinon, vous n'avez rien vu, et je ne suis pas là.
  12. Ô Japon, je t'en prie : ne change rien.
  13. Chez moi il est minuit passé et je suis déjà saoul. Ne vous inquiétez pas, néanmoins : je me suis torché sur le toit de ma sharehouse avec mes colocs qu'on a joué au jeu de la bouteille. Avec Bibi qui raconte l'histoire de ce week-end lorsque la question vient à se poser. Drôle. Avec l'Américaine du second étage qui déclare que si la fin du Monde était pour demain, elle me choisirait. Drôle. Avec la tête du Russe qui a essayé de se la brancher toute la soirée. Drôle. Ce fut une rencontre intéressante, néanmoins. Je la connaissais pas encore, moi, la donzelle. Hajimemashite. Mais pour revenir à ma soirée "hardcore" : honnêtement, plus jamais ça. Je raconte ça l'air détendu, parce que je suis un cow-boy, mais dans l'action, j'étais pas loin de salir mon caleçon. Je remercie la Providence de m'avoir donné un petit quart d'heure de lucidité au milieu de tout ce merdier, car sans Elle, je n'aurai pas pu m'échapper. Et j'aurai fini comme ça : A poil, les poches vidées, le compte en banque tendant vers zéro, et affalé comme une merde dans une rue de Tokyo. A quelques minutes près, telle aurait été la façon dont je finissais ma soirée. Et ici, ne comptez pas sur les passants pour vous réveiller ou vous sortir de votre merde : ce genre de type fait partie du décor. Donc, oui, ça a été une expérience qui m'a enrichi, mais non, pour rien au monde je ne la retenterai. C'est le genre de soirée dont on se souvient en se disant : "plus jamais ça". Même si ça a fini en threesome dans un hôtel cheap de Kabukicho. Plus jamais ça. Cette soirée, c'est le mauvais exemple, la leçon qui vous marque à vie pour que vous ne tentiez plus jamais ce genre d'aventure. Le petit souvenir qui reste au fond de votre crâne et se rappelle à vous à chaque fois que vous buvez seul dans un endroit que vous ne connaissez pas. La petite voie qui vous demande : "Tu comptes rentrer ou tu comptes finir en slip dans une allée ?" Et avec le recul, je dois avouer que ce n'était même pas marrant : les seuls bons moments, j'étais trop groggy pour m'en souvenir. Même le lendemain, quand je me suis réveillé avec ces deux filles dans "mon" lit, j'étais dans une merde absolue —sûrement à cause de ce que j'avais ingéré la veille— et ne pensais qu'à une seule chose : rentrer chez moi au plus vite. Pensez-y : vous vous réveillez en compagnie de deux charmantes inconnues et la seule chose que vous désirez, c'est vous casser de là illico presto. Quelque chose cloche. Définitivement.
  14. Kabukicho 2-chome. Dans les ruelles, un cow-boy erre, saoul à en faire pâlir un Polonais, naviguant nonchalamment entre les bars à hôtesses et hôtels de passe, tandis qu'un rabatteur nigérian de deux mètres au carré tente de l'aiguiller vers un bouge local. Bien que totalement rincé, il reste assoiffé. Alors, las, il se laisse tenter : "Vas-y Bobby, montre le moi, ton rade". Et l'instant d'après, affalé sur un canapé, les pieds sous la table et une main dans le slip qui n'est même pas la sienne, le bonhomme déguste un whisky en tirant de longue inspiration sur un de ses mégots. Il sourit. C'est marrant ce genre d'endroit. Sauf les meufs. Laides comme des poux. Et les prix. Le gros Black annonce 20K pour le putain de blend servi avec de la glace que l'on venait de lui apporter. Et qu'il faut que je paie les filles. Ca va pas le faire, Bobby. Et c'est là que je reprends mes esprits. Comme si tout ce qui précédait n'avait été qu'un rêve. Mon instinct de survie vient d'embrayer et ce soudain accès de lucidité me fait réaliser dans quelle situation délirante je me suis collé. Instant bordel-de-merde-j'ai-déconné-là : le cow-boy qui sommeille en moi s'est encore cru dans son putain de Far-West. Je suis dans le quartier le plus mal famé de la capitale, seul, complètement torché, et je viens sûrement d'avaler un verre enrichi en GHB dans un bar à putes où tout le monde semble attendre que je sois complètement raide pour me détrousser. Car l'histoire que je suis en train de vivre, je l'ai déjà entendue 100 fois de la bouche d'expatriés qui m'ont toujours défié d'aller me promener seul dans ce genre d'endroit. Parce que c'est un coup à se faire dépouiller. Et ça ne manque pas d'ailleurs : comme dans toutes ces histoires qui ont mal finie, en face de moi se tient un type qui fait 4 fois mon poids et qui me demande du fric. Par chance, je suis à sec : je dois pas avoir plus de 50 balles en liquide. J'essaie de la jouer fin. Je sais déjà comment ça va se passer : une fois que la came va faire effet, je vais me faire traîner, inconscient et obéissant, jusqu'au distributeur le plus proche ou mon compte va se prendre la claque la plus sévère qu'il ait jamais encaissée. Alors j'anticipe : faut que je dégage avant d'avoir le cerveau qui frit. J'explique que je pensais pas que ça allait être aussi chérot ce tripot, je glisse les quelques billets qu'ils me reste sur la table en gage de bonne foi, et demande au rabatteur de m'accompagner au combini pour que je puisse retirer le reste. Parce que la nuit va pas se terminer comme ça, hein ? Et là, je gruge. Je rentre dans un Lawson, où je sais pertinemment que ma carte ne va pas marcher. Je passe par les toilettes, me fait vomir pour vider un maximum mon estomac, essaie de me ressaisir, me rince la gueule. Je commence à être tout fuzzy, mais j'arrive à rester conscient. Et je vais retirer, ce qui, comme prévu, se transforme en échec. Je ressors. Donne le ticket de caisse au Nigérian qui m'attendait à quelques pas de là, dissimulé des caméras, lui demandant de traduire ce qui est noté. Je joue les types étonnés et je lui dis qu'il me faut un 7-Eleven parce que ma carte elle va forcément y marcher, et commence à tracer à travers les rues. J'essaie de remonter vers Okubo. J’accélère le pas. Quelle idée de commencer à courir alors que je suis totalement défoncé. Mais il faut que je m'arrache de là avant que le roofie qu'on a collé dans ma boisson ne me transforme en un légume qui ne demandera qu'à ce que l'on se baisse pour se faire cueillir. Je sais que juste en face, il y a un Don Quixote, un grand magasin où les rayonnages sont une telle anarchie que même Maïté trouverait facile de s'y planquer. Là-dedans, je serai en sécurité. Je traverse la rue comme une fusée, et y pénètre. Le rabatteur ne m'y suis pas... mais il reste sur le trottoir d'en face, prêt à m'attraper au tournant. Et là, les enfants, la Sainte Providence : deux demoiselles, qui ont bien remarqué que j'étais totalement arraché, m'accostent entre les rayons paquets de chips et ceux des parfums Hello Kitty. Et heureusement : car là, c'est le black-out. D'obscurs flashs où l'on se tripote dans le magasin tout en choisissant des trucs à bouffer. Ou l'on discute. Un coup avec la marrante à lunettes, dont les cheveux ondulés sentent la vanille, un coup avec sa copine aux airs austères mais au jeu bien caché. J'imagine que j'ai du leur raconter mes déboires et qu'elles ont du proposer de me tenir compagnie le temps que mon gros Black se fasse la malle. Et puis plus rien. Lorsque je reprends conscience, je suis allongé entre les deux donzelles. Nu. Elles m'avaient traîné dans un hôtel. Et visiblement, on s'était bien amusé tous les trois. Des capotes mortes, paquets de chips éventrés et canettes achetés au Donki jonchaient le sol à côté de mes vêtements et d'une paire de peignoirs en coton blanc. Mais je ne me souvenais de rien... Tout ce que je sais, c'est qu'au final, elles n'étaient pas très contentes : la veille, j'avais lâché le peu d'argent qu'il me restait au Nigérian pour négocier mon extraction du bar. Et du coup, je n'avais plus un sou pour régler l'hôtel, qu'elles ont dû payer pour moi. Pas très classe. Mais malgré ça, j'aurai quand même réussi à aller picoler dans un bar à putes, à m'en échapper en ne réglant qu'une toute petite fraction de la note, risquer de me faire tabasser par Mike Tyson, et finir au lit avec deux inconnues. Je crois que j'ai battu tous mes records. Par contre, je pense que pendant une semaine ou deux, je vais la jouer calme et éviter d'aller me cuiter tout seul dans les coins chauds. Parce qu'avec le recul, je crois que j'ai un tout petit peu déconné, ce soir-là...
  15. Ce n'est pas du 7,62 M43, ce n'est donc pas celui de Sanksion. Mais l'objet reste effectivement joli (bien que je n'aime pas les ornements sauce steam-punk sur les cotés du plateau).
  16. Bravo, cela me fait chaud au cœur de voir toutes ces belles âmes se déclarant prête à aller voter. Moi-même, j'ai exprimé mes volontés politiques cette année, et je vous recommande chaudement de faire de même. Pensez surtout à ne pas oublier votre carte d'électeur :
  17. Absolument rien à voir. Le (léger) différentiel entre les taux d'emploi des femmes en Asie par rapport à l'Occident est purement culturel : ces affreux réactionnaires patriarcaux jugeant préférable qu'une femme quitte son travail pour directement s'occuper de son foyer et ses enfants plutôt que laisser crèche ou nourrice s'en occuper. Autre précision : il existe des TONNES de lois du genre dans le code du travail japonais. Ce sont des bureaucrates adorant bouffer du papier, et par conséquent, ils créent des articles pour tout ce qui peut exister : règles douloureuses, chaleur, catastrophes naturelles, panne de réveil, digestion difficile... Il est extrêmement aisé de se faire excuser lorsque vous prenez votre journée par ici, et toutes les raisons sont bonnes. Mais personne ne le fait. Pire : lorsque les Japonais sont dans l'incapacité de venir bosser, plutôt que de poser un arrêt maladie, ils demandent un jour de repos, pris sur la vingtaine de journées de congés payés auxquels ils ont le droit chaque année. Parce qu'une grosse partie du salaire, ici, ce sont les primes que l'on touche à plusieurs reprises au cours de l'année (souvent printemps et automne). Elles sont de l'ordre du tiers du salaire annuel total et sont légèrement moins fiscalisées que les revenus "standards". Une source de rentrées financières très importante. Et sans un bon track-record au niveau de l'attendance, les primes sont fortement dévaluées. Qui plus est, cela peut freiner le montant des revalorisations salariales (fréquentes, une à quatre fois par an) et bloque quasiment toute opportunité de promotion. Ainsi, se faire porter pâle un peu trop régulièrement, c'est l'assurance d'avoir un salaire qui stagne et des primes moins importantes. Et de fait, prendre une journée de congé pour règles douloureuses ou tout autre raison du style, même si c'est inscrit dans la loi, ça ne se fait jamais en pratique. Ce qui est un peu problématique : certains salariés viennent au bureau alors même qu'ils sont malades comme des chiens, pour ne pas avoir à déduire leurs journées de repos de leurs congés payés. Pour peu que ce soit contagieux, les employés ayant beau porter des masques pour la plupart, tu peux quand même te retrouver avec une épidémie et une productivité plombée car la moitié des effectifs se retrouve avec une crève carabinée.
  18. @JIM16 : Votre mission, Jim, si vous décidez de l'accepter, sera de déterminer très précisément l'âge de la donzelle en question... Bonne chance. Et je dois avouer que c'est pas loin d'être mission impossible. J'ai l'impression que l'Asiatique vieillit par à-coups. A la puberté, la gamine devient subitement une jolie jeune fille. Puis, à l'entrée dans la vie adulte, elle se transforme alors en une femme sophistiquée. Mais pas toujours, certaines se complaisant dans le rôle de l'éternelle enfant. Avant de retomber comme un soufflé à la ménopause, et ressembler alors rapidement à un vieux fruit flétri. Entre ces étapes, tu es dans le vague. 27 ? 35 ? 43 ? Va savoir. Surtout lorsqu'elles se plaisent à s'appliquer de nombreuses couches d'un maquillage très élaboré qui change radicalement leur morphologie. Cette gueuze habillée comme une fillette, croisée sur le dance-floor d'une boite sordide au milieu de la nuit, face à laquelle tu te demandes qui a bien pu laisser entrer une adolescente à peine pubère dans un tel établissement ? Sitôt que tu l'as aperçue, ton colocataire te la présente et t'apprends qu'il s'agit de sa grande sœur de 28 ans, celle-là même que l'on est venue rejoindre... Cette femme assise à tes côtés dans le métro, et sur laquelle tu baves, raffinée comme une bourgeoise, belle comme un cœur, et tirée à quatre épingles, Vuitton en bandoulière et bijoux en or autour du cou, tu l'imaginais à l'orée de la trentaine ? Observe le détail qui tue : au milieu des straps accrochés à son smartphone, les clés d'un casier sur lesquelles figurent le blason d'un lycée local. Tu l'aurais croisée en semaine, elle aurait porté un uniforme scolaire. Alors, une femme dans la quarantaine qui paraît avoir 20 ans de moins ? Rien d'extraordinaire. Pour une fois, je pense être tombé sur une fille qui ne pipote pas sur son âge, justement. ____________________ @PJE : Avec plaisir. Mais dans le coin, c'est difficile de s'en procurer, et particulièrement risqué. Je n'ai pas foncièrement envie de me faire extrader pour possession de stupéfiants. J'ai quand même 32 ans, ce qui ne fait "que" 14 années de différence au final. Un peu jeune pour une Maman. Et d'ailleurs, même si j'ai une préférence pour les traits juvéniles, j'aime bien les MILFs aussi. Les femmes mûres, c'est agréable au quotidien, car elles sont moins susceptibles de faire leurs pisseuses et générer du caprice à tour de bras. Et au moins, quand tu dînes avec elles, tu apprécies la conversation. Et quand, par dessus le marché, elles ne font pas leur âge, c'est encore mieux. Mais en tant qu'amantes, pas en tant que potentielles mères de tes enfants. Et mes attentes actuelles, c'est plutôt de me caser. ____________________ @Marlenus : Ne te laisse pas impressionner par le pathos qui suinte de ma prose, il n'est qu'emphases et figures de style. Dans les faits, je ne suis pas un amoureux transi dont le petit cœur va être déchiré par la séparation. Une fois la donzelle lourdée, j'irai me bouffer un philly en matant des culs au Hooters de Shibuya, et cela suffira à me faire tout oublier. Yumm ! Le seul problème, c'est que c'est lassant de toujours devoir abandonner le navire au bout de quelques semaines à cause d'un défaut rédhibitoire et recommencer à zéro le jour d'après. Non. Parce que la fille, et je m'en rends bien compte, est en train de tomber amoureuse de moi. Soit je coupe les ponts rapidement, soit je la laisse s'attacher à moi, et ça ne peut que finir en pleurs, drama et déception sentimentale. Parce que je crois pas trop à la solution "adulte", qui consisterait à bien lui faire comprendre que elle et moi, ce ne sera que passager et que très bientôt, elle ne me pourra plus m'embrasser ni me toucher. Tu ne peux pas exiger d'une fille de se retenir de t'aimer. ____________________ @Johnnieboy : Effectivement, c'est ce que je pensais faire, merci de me conforter dans cette optique. Reste à gérer ça le plus proprement possible. J'ai passé l'âge de faire du tort aux filles, et je n'ai pas envie que ça se termine trop mal pour elle. Là, je ne l'ai pas encore recontacté depuis ce week-end, malgré qu'elle m'ait déjà envoyé deux mails, et j'en suis encore à me demander comment lui annoncer que ça va pas coller sans trop la chagriner. ____________________ @Rincevent : Adulte ? Moi ? Merde. C'est pas incurable en plus, ce truc ? C'est quoi les symptômes ? L'envie de se caser, de fonder une famille, et plus aucune appétence pour l’enchaînement de coups d'un soir sans avenir ? Rassure-moi et dis-moi que mon côté rorikon ne va pas disparaître du jour au lendemain... Heureusement, cela date de bien avant. J'ai toujours apprécié écrire. Peut-être même un peu trop : là, j'aurai aimé taper un petit message rapido pour répondre à tout ceux qui ont pris la peine de soutenir la discussion, et au final, je me retrouve à faire un pavé. Il faudrait que je m'apprenne à rester concis, parce que mine de rien, être incapable de taper le moindre texte sans en faire un mur, ça bouffe pas mal de temps. Spécialement en fin de journée lorsque je dois répondre à tous mes mails.
  19. Je l'avais rencontré par le plus pur des hasards, au milieu des commerces chics du Midtown à Roppongi, alors que je bavais copieusement devant la sélection de produits d'une échoppe Dean & Deluca. Rêvant éveillé de toutes les recettes que je pourrai réaliser —et que je n'ai pu confectionner depuis longtemps, faute d'ingrédients— avec un parmesan comme j'en croise désormais rarement, des pâtes qui ne soient pas des nouilles, ou encore un pesto digne de ce nom, je n'avais guère remarqué sa présence... et l'ai malencontreusement bousculé. A croire que je ne m'habituerai jamais à ce pays si densément peuplé que, si l'on relâche son attention ne serait-ce que quelques secondes, on se marche littéralement dessus. Foutues fourmis. Mais la demoiselle était sacrément jolie. Dans la confusion, je me mis à bredouiller quelques mots d'excuse. Et tandis qu'elle me dévisageait, amusée, je m'interrompis, me sentis rougir, chercha mes mots : par réflexe, je m'étais mis à parler en français, et avais démarré le traditionnel couplet du : "Toutes mes excuses, je ne vous avais pu vu". Ricanant un instant de ma propre stupidité, je lui traduisais celui d'après ce que j'essayais de dire précédemment. Et c'est ainsi que nous avons commencé à discuter. Oui, je suis français. Oui, c'est la raison pour laquelle mon accent est dégueulasse. Mais le tien l'est tout autant. D'ailleurs, non, ce ne sont pas kurowasantsu, mais des croissants. Un thé ? Pourquoi pas. Mais je suis plutôt café. Cette rencontre avait quelque chose de magique. Tout semblait rouler comme sur des rails, tel un script de comédie romantique à l'Américaine. De fil en aiguille, nous nous somme retrouvé à aller dîner dans un restaurant italien, une proposition de Madame après que celle-ci ait pris connaissance de la raison pour laquelle je l'avais percutée. Car c'est ainsi mon enfant : face au rayon "pâtes", je perds toute notion de mon entourage. L'heure d'après, nous buvions un "dernier verre" ensemble. Celle suivante, nous étions saouls. Une paire d'autres heures plus tard, nous partagions le même taxi. Puis le même lit lors de celles qui vinrent par la suite. Et au petit matin, la promesse de se revoir. J'étais sur un petit nuage. La donzelle avait véritablement flashé sur moi, et de mon côté, je dois avouer que j'étais tout aussi séduit. Elle était mignonne, semblait intelligente, avait un bon métier dans le secteur bancaire, parlait un anglais presque irréprochable, avec un charmant accent nippon, possédait un très joli corps, petit et menu comme je les aime, mais non dénué de toutes rondeurs, une peau douce et satinée, de très longs cheveux d'un noir de jais... Adorable. Je pensais enfin m'être trouvé une petite amie. Alors, me direz-vous, quel est le problème ? Encore une femme mariée qui a "oublié" de le préciser ? Une personnalité narcissique imbuvable ? Des dents de travers à faire pâlir un Rosbif ? Une odeur corporelle donnant l'impression qu'elle a dormi dans les caniveaux du marché aux poissons de Tsukiji ? Rien de tout cela pourtant. Le problème, et elle l'a suggéré à plusieurs reprises lors de nos différents rendez-vous, c'est son âge. Sur le coup, je n'avais pas foncièrement fait grand cas de ses remarques. Car toutes les Japonaises, une fois passé les 30 ans, commencent à se considérer comme trop vieilles. Car avec son joli petit minois, il était impensable qu'elle soit si âgée que ça. Car elle vit encore chez ses parents, comme la plupart des filles qui sont encore suffisamment jeunes pour supporter d'habiter avec leur mère. Mais comme elle insistait encore sur ce point lors de notre dernier rendez-vous, je me suis dit qu'il fallait la réconforter. Comme je parais beaucoup plus jeune que je ne le suis, j'imaginais qu'elle me voyait encore dans la vingtaine. Et m'attendant à ce qu'elle soit encore au début de sa trentaine, je me permis de lui demander son âge, me préparant à lui faire savoir que nous sommes de la même génération et qu'elle peut donc se relaxer. Et d'apprendre qu'elle a 46 ans. Je suis resté comme une grosse buse, incapable de digérer l'information. Quasiment une quinzaine d'années de plus que moi. Pas une putain de ride, pas un défaut, un corps et une figure de jouvencelle, et elle approche en fait de la cinquantaine. Abracadabrant. D'ordinaire, je sors avec des filles plus jeunes que moi, souvent de beaucoup, et parfois même à la limite de mériter l'approbation de Pedobear, parce que je suis grand fan de néoténie. Et là, je n'y ai vu que du feu. Du coup, je ne sais vraiment pas quelle suite donner à cette histoire. Elle me plait beaucoup, mais elle est tout de même beaucoup trop vieille pour moi : dans le futur, je tiens quand même à me marier et fonder une famille, et avec elle ce ne sera pas possible du tout. Et en plus, un beau matin, elle va prendre la pente descendante, et risque de se retrouver toute fripée et rabougrie illico presto. Je n'ose même pas la garder comme amie, car je sais qu'aucun de nous deux ne va pouvoir éviter que notre relation garde son aspect "physique", et que de son côté, comme je la vois tomber amoureuse à grands pas, elle risque de beaucoup trop s'attacher à moi. Si ce n'est pas déjà fait. La seule alternative que je puisse considérer est de ne plus jamais la revoir. Car plus le temps passera, plus mal cela fera lorsque j'aurai à lui expliquer que je me suis trouvé une petite amie et qu'il est hors de question de la garder comme maîtresse. J'apprécie trop cette fille pour lui briser le cœur ainsi. Mais putain, ce que ça me fait chier. Je pensais m'être habitué au rôle de cow-boy solitaire, mais ce statut d'éternel célibataire commence à être difficile à supporter. Au fond de moi, ça commence méchamment à piquer. Surtout avec des histoires comme celle-là.
  20. Il existe, il s'appelle tout simplement "Economic Realism", et il a été scripté par un libertarien (lien vers le workshop Steam). Avec ça, dépénaliser jeux, armes, drogues et prostitution fait baisser la criminalité, les lois environnementales tuent l'innovation, un secteur public hypertrophié freine la croissance, etc...
  21. Alors, oui, mais sur quelle échelle ? Vous utilisez l'échelle MSK en Nouvelle-Zélande, non ? De notre côté, on utilise celle de Shindo. Celui de lundi matin tapait dans les 4/5- sur cette dernière, c'est à dire (et c'est ce que j'ai constaté) le niveau où les meubles commencent à se déplacer et les objets à tomber des étagères. Ce qui correspond approximativement à du 6/7 sur l'échelle MSK. Et comme tu dis : ça commence à bien secouer. Sinon, comme par chez toi, on a des séismes à 3/4 (Shindo 2/3) assez régulièrement, c'est à dire toutes les semaines. La première fois, ça surprends un peu, mais on s'y fait vite. La plupart du temps ce ne sont qu'une dizaine de secondes de balancier assez léger. Ca ne monte pas si souvent que ça au-dessus de 5 (Shindo 4). Depuis le début de l'année, je n'en ai ressenti que deux ou trois qui tapent à un tel niveau, dont celui de cette semaine. Après, je suis à Tokyo et dans les zones plus rurales du Nord, la terre tremble plus fort et plus souvent. Les types ne sont pas fous, ils ne s'installent que rarement dans les coins dangereux : les zones les plus densément peuplées sont donc parmi les plus calmes au niveau sismique. Trouver des petites maisons, ça se fait aussi, mais il faut s'éloigner du "centre" et en particulier de l'arc Minato - Shibuya - Shinjuku. Ce n'est pas le plus gros problème. Le soucis, c'est que se loger est difficile au Japon. Les propriétaires sont extrêmement tatillons vu l'énorme demande à Tokyo. Et quand tu arrives avec ta face de Blanc, ça devient encore plus difficile : le gaijin, il garde ses pompes dans la maison, il épingle des posters dans sa piaule, il invite tous ses potes pour se torcher la gueule le samedi soir... Une vraie plaie. Alors, c'est malheureux, mais tu prends ce que l'on veut bien te donner. L'immobilier, c'est un des griefs les plus importants ici. Je fais relativement confiance aux bâtiments ici : il y a des maisons beaucoup plus vieille que la mienne, et des immeubles beaucoup plus hauts, tout autour de chez moi, et ils n'ont pas bougé du tout. J'aime bien me faire peur en me disant que tout va s'écrouler, mais au fond, je n'y crois pas trop. Qui plus est, par ici, on abat et on reconstruit à tour de bras. Rien que dans les 50m autour de ma case, quatre maisons ont été abattues et trois nouvelles sont en cours de construction, dont un grand immeuble d'affaire. Et quand tu vois ce qu'ils sont obligé de sortir pour arriver à faire tomber une baraque, tu comprends que c'est du solide : du genre deux mois de marteau-piqueur et engins de chantier pour abattre une vieille masure. Mieux : quand tu vois la manière dont ils construisent, avec du béton armé monté sur structures métalliques avec des pistons et des articulations dans tous les sens, tu te dis que les mecs savent où ils vont. Honnêtement, j'ai déjà vu pas mal de chantiers à travers la planète, mais ce qu'ils font dans ce pays est foutrement intéressant. Chaque édifice semble être une merveille d'ingénierie. J'aurai un peu plus de temps, j'étudierai volontiers les techniques employées, parce qu'il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas sur leur méthodes de construction. Mais à vu de nez, ça a l'air rudement bien étudié. Je note le conseil. J'ai un bureau juste à côté de mon lit. Mais c'est du bureau Ikea pas solide, auquel je ne fais que peu confiance en cas de soucis. Et oui : j'ai déjà bougé mon lit dans un coin de la pièce, là où je ne risque rien. Avant ça, il était placé juste en dessous du bloc intérieur de l'air conditionné, et la première fois que ça a tremblé, j'ai bien cru que j'allais me manger l'aircon sur le coin de la bouche. Les pompiers de la ville organisent des journées de stage à Ikebukuro, où ils ont un centre de formation pour la prévention des catastrophes naturelles. Au menu, simulateur de tremblement de terre de très forte intensité, extinction d'incendie et un parcours où tu dois t'échapper d'un immeuble enfumé sans savoir où est la sortie. Il va falloir que j'aille la faire, histoire d'apprendre certaines petites astuces qui peuvent sauver la vie le jour où ça partira en sucette.
  22. J'aimerai beaucoup savoir ce que l'on ressent lorsque la terre tremble et que l'on est perché dans le Skytree à 450m de hauteur : Tout là-haut, le mouvement de balancier ressenti lors des séismes doit avoir une amplitude terrifiante. Typiquement un coup à se traumatiser à pas cher. D'ailleurs, je pense vraiment qu'il faut j'y aille avec une de mes copines pour profiter du "suspension bridge effect"... Et vu qu'il y a des bars dans le belvédère, je pourrai aussi essayer de combiner ça avec le facteur "complètement torché". J'en mouille déjà mon slip. Maître du Monde ? Sans problème. Dis-moi où je dois signer. Je tiens à préciser que le pouvoir ne m'intéresse pas et délègue donc toutes mes responsabilités à Jim : je sais qu'il n'en fera rien, ce qui est justement le meilleur usage que l'on peut en faire. Par contre, côté champagne, drogue, putes et petits fours, il y a moyen d'avoir sa part de prostituées ? Il est papa, je suis sûr qu'il me les laissera bien volontiers. Et les canapés aussi : c'est pas low-carb et mauvais pour sa diète. Et accessoirement, si Sanksion a vraiment arrêté de se défoncer, je lui troque alcool et stupéfiants contre le reste de mes avantages en nature, et particulièrement tout ce qui touche aux déplacements gratuits. De mon côté, il faut que j'arrête de tant voyager : à force de balader mon énorme paire de couilles d'un coin à l'autre du globe, je vais finir par déplacer l'axe de rotation de la planète. Donc, aucune responsabilité, rester le cul au chaud à la maison, et profiter d'une double ration de champagne, came, catins et autres friandises : c'est exactement ainsi que je vois la vie de Maître du Monde.
  23. Hier, c'était la panique chez les expatriés. Sur toutes les lèvres, le même mot : earthquake. Et ça chiait dans son benz pire qu'au lendemain d'un buffet à volonté à Tijuana. Même de mon côté, je dois dire que j'ai eu un gros moment d'appréhension. Une première secousse, aux environs de cinq heure du matin, m'avait tiré de ma torpeur, et quand ça a commencé à remuer à nouveau, je ne dormais plus mais n'étais pas encore sorti de mon lit. Et là, l'espace d'une dizaine de secondes, ça s'est intensifié. Sur l'échelle Shindo, c'est monté jusqu'à 5- juste à côté de chez moi. Un niveau que je n'avais encore jamais ressenti, et qui, paraît-il, n'avait pas été atteint sur Tokyo depuis le "Tohoku daishinsai", le funeste tremblement de terre d'il y a trois ans. Je vis au dernier étage d'une baraque un peu vétuste, qui a tendance à gondoler sévère dès que Namazu gigote un peu, et je n'ai pas pu m'empêcher de me poser cette vilaine question : Et si ça s'écroulait ? La maison a tenu jusque là, et elle en a sûrement déjà vu de pire, mais les risques ne sont pas négligeables pour autant. Et si ça s'intensifiait encore ? Et si celui-ci était celui de trop ? Alors que mes effets personnels dégringolaient les uns après les autres de l'armoire sur laquelle ils étaient juchés, que les interstices entre les lames de bois du faux-plafond s'entrouvraient par intermittence plus salement encore que la bouche d'une gyaru mâchouillant un chewing-gum, que mon lit semblait happé par un trou noir qui aurait décidé de s'ouvrir en plein milieu de ma chambre et que sur leurs cintres, mes vêtements se mettaient à danser la salsa de leur propre chef, je me suis surpris à aimer ça. Un grand rush d'adrénaline. Un putain de thrill ride 100% naturel. Cela n'a duré qu'une grosse poignée de secondes, mais celles-ci furent parmi les plus longues de toute ma vie. Affalé sur mon lit, je me demandais s'il ne fallait pas mieux que je me glisse précipitamment en-dessous de celui-ci. A chaque bruit de casse dans la maison, à chaque objet tombant, je me demandais où est-ce que je pouvais me réfugier si les choses tournaient mal. Si la baraque s'effondrait pour de bon, est-ce que mon instinct de survie et ma chance insolente suffiront à me sortir de là indemne ? Quelque part, j'étais convaincu que ce serait le cas. C'est la raison pour laquelle, même si la plupart de mes potes ont souillé leurs slips et m'expliquent que c'est le genre d'expérience qui leur font reconsidérer leur venue au Japon, de mon côté, je ne peux pas m'empêcher de leur répondre que, personnellement, j'ai trouvé ça très excitant. Je dois être un peu cramé.
  24. Mais c'est exactement ça : tout n'est qu'apparences. Je l'expliquais dans le topic de l'alcolothnographie : tatemae et honne. Même si les types ne peuvent pas te sentir, ils se comporteront toujours avec la plus grande sympathie à ton égard, car c'est la meilleure façon de vivre paisiblement. Les rancœurs personnelles doivent rester privées, et tout doit être fait pour garantir les meilleurs rapports au sein du groupe. Mais je te rassure : pas la peine de sortir les nukes. Ils ne font pas ça en mal, au contraire. A moins que tu ne voulais faire d'une pierre deux coups en profitant du fait que je vive là-bas pour m'atomiser au passage ? Je ne mérite pas autant d'honneurs...
  25. Plutôt rarement ? De mon côté, ce n'est pas du tout ce que je ressens. Je passe rarement une soirée sur les grandes villes françaises sans qu'il n'y ait bisbille pour des conneries. Tu as toujours un casse-couille pour venir essayer de draguer tes amies en mode bulldozer, une outre à alcool qui a décidé qu'il n'aimait pas ta face, une racaille qui confond demander une cigarette et insulter ta mère, une bande de gamins qui viennent essayer de faire les poches... Et quand t'es à la campagne, t'as le droit au groupe de kékés du village d'à côté qui viennent taper l'incruste dans les soirées pour essayer de mettre le souk et aux vieux pochtrons à moitié tarés qui viennent te les briser pour un rien. Quand c'est pas les flics. Eux aussi, pour te faire chier pendant les soirées, ils sont champions. Alors pour sûr, ça ne finit pas en distribution de torgnoles tous les soirs non plus, mais les soirées où tout se déroule dans le calme et la bonne humeur sont rares. Par rapport à ce qu'il se passe ailleurs dans le monde, la France fait clairement pitié de ce côté-là. Parce que même s'il y a embrouille assez régulièrement aussi dans les autres pays européens, ça n'a pas ce côté quasi-systématique comme en France. Evidemment. Je viens de faire une énorme découverte grâce à toi : si j'ai systématiquement des embrouilles lors de mes sorties, c'est parce que je ne sais pas vivre la nuit. A un instant, j'ai cru que c'était parce que les villes de France sont blindées de têtes de con qui se savent pas s'amuser sans emmerder leur prochain, mais en fait, c'est simplement de ma faute. Il faudra aussi d'ailleurs que je pense à expliquer à mes amis asiatiques, lorsqu'ils reviennent de Paris totalement déconcertés d'avoir découvert à quel point c'est une ville sale et dangereuse, qu'ils se font de fausses idées : la France, c'est très bien et c'est très sûr, et s'ils se sont fait dépouiller dans le métro, c'est juste qu'ils avait un petit peu une tête de victime. Donc, la prochaine fois, je fais quoi ? J'évite les tenues trop chic ? D'être tellement saoul que je souris pour un rien ? De fumer dans les rues ? De me balader avec des jolies filles ? Il faut faire quoi, exactement, pour ne pas avoir une tête de victime et savoir vivre la nuit ? Comparer la cinquième puissance économique mondiale avec une quasi-dictature socialiste qui n'en finit plus de faire faillite et est en permanence au bord de la guerre civile... Joli. Belle façon de botter en touche : regardez, tout va bien, il y a pire ailleurs. Le crédo, c'est donc : "Ne te plains pas mon petit Johnny, en Corée du Nord, rien que ta coupe de cheveu t'aurait amené dans un camp !"
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