h16 Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 J'ai du mal à comprendre exactement la valeur ajoutée des contrats de travail inscrits dans la loi. Mis à part l'engraissement des stafs juridiques et des DRH, je me perds en conjectures. Pour ma part, un contrat de travail, c'est un accord de gré à gré entre deux personnes consentantes, l'une qui offre son travail, l'autre, ses thunes pour que le travail soit fait. Après, à eux de se mettre d'accord sur les modalités, etc… Moyennant quoi, le droit commun règle le reste et les litiges possibles qui découleraient d'un problème survenu dans ce cadre. Que la loi m'impose de travailler 35 H (alors que je fais en réalité plutôt 45 ou 50 H sans forcer), comprends pas. Que la loi impose à mon employeur une salle pour allaitement dès lors qu'il a plus de 10 employés, comprends pas. Que la loi m'impose mes périodes de repos, mes jours de congés, le nombre de toilettes par étage et par bureau, la taille de mon bureau et le nombre de stylos bics dans mon godet me paraît incroyable.
Invité jabial Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Tout à fait. Mon propos n'était pas de dire que les cadres imposés par l'Etat était légitimes, mais que leur multiplication est positive plutôt que négative ; en effet, il ne s'agit pas d'une interdiction supplémentaire, mais d'une dérogation supplémentaire.
Largo Winch Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Dans le cadre d'un système étatique, tout contrat supplémentaire, si restrictif qu'il soit, est un choix supplémentaire qui s'ouvre à l'employé comme à l'employeur. C'est donc parfaitement libéral de multiplier les contrats, et antilibéral d'en supprimer. Tiens, ça me fait penser aux "gains de liberté concrète", argument souvent avancé sur ce forum par une autre personne… Jabial ! AK72 a piraté ton login sur liberaux.org !…
wapiti Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Le problème de ces contrats à la noix, c'est qu'ils sont restreints à chaque fois à une catégorie particulière (entreprises de moins de 20 salariés, jeunes de moins de 26 ans …). Ça complexifie le bouzin et ça crée des effets de seuils ; diviser pour mieux régner quoi.
TWIN Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 cela me fait penser a la pub vache qui rit "le casting"
Ronnie Hayek Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Pour ceux que cela intéresse, en 2004, l'Institue of Economic Affairs a sorti une étude sur la réglementation du marché du travail en Europe (comprenant des tableaux comparatifs assez lisibles et utiles): http://www.iea.org.uk/record.jsp?type=publication&ID=51
Invité jabial Posté 3 février 2006 Signaler Posté 3 février 2006 Tiens, ça me fait penser aux "gains de liberté concrète", argument souvent avancé sur ce forum par une autre personne… Jabial ! AK72 a piraté ton login sur liberaux.org !… L'argument par analogie avec un "diable" est un sophisme qui figure en bonne place dans les Réfutations Sophistiques, bien que je ne me souvienne plus du nom qu'il porte ; et par ailleurs l'analogie est fausse car il n'y a aucun rapport. AK72 considère comme un "gain de liberté concrète" toute augmentation des possibilités, légitimes ou non ; je ne considère, moi, comme un gain de liberté qu'une augmentation des possibilités d'actes conformes au DN sans violation supplémentaire de celui-ci. De fait, le CPE n'engendrera aucune violation supplémentaire des droits des gens, mais permettra à certains d'échapper à quelques violations. Je suis choqué par le fait que certains libéraux se ruent dans la brêche collectiviste en attaquant systématiquement toute mesure dénoncée par les syndicats comme favorable au patronat. De fait, le CPE est une chance immense pour tous les jeunes qui ne peuvent trouver un emploi. Si vous saviez le nombre de fois qu'un recruteur de ma connaissance m'a rapporté avoir été tenté de répondre favorablement à un jeune parfois sous-diplômé qui lui disait "testez-moi, vous verrez bien que je peux faire le boulot", et puis n'a pas pu le faire car le risque est trop grand. Six mois, c'est moins que le temps qu'il faut pour que quelqu'un devienne opérationnel sur une technologie de pointe, à laquelle aucun diplôme ne prépare.
TWIN Posté 3 février 2006 Signaler Posté 3 février 2006 Bien vu Quelle entreprise peut se permettre de garder un employé inadaptable aux besoins , il faut dégraisser le mammouth
Fredo Posté 6 mars 2006 Signaler Posté 6 mars 2006 En ce moment sur France 5 dans "C'est dans l'air". Je viens d'apprendre que le CPE n'est "que" le 2545-ème dispositif d'aide à l'emploi. Puis Jacques Marseille d'asséner qu'il faut arrêter de croire que c'est l'état qui crée des emplois. Et même pas indirectement, si les dispositifs d'aide à la création d'emploi marchaient, ça se saurait ! Au mieux les réformes de Villepin créraient 70 000 emplois. Alors qu'il ne faut pas raisonner seulement en termes de "stock d'emplois" mais plutôt de flux. Ainsi il y a 250 000 emplois détruits et crés par mois en France. Autant dire que le chiffre de 70 000 est rudicule. De plus (toujours Jacques Marseille) des aides coûtent en moyenne 10 000 euros par emploi pour les mettre en place. Ce qui revient à une année de SMIC. On est dans un système complètement absurde. Et de rajouter un coup de massue : "Je suis pour la suppression totale, TOTALE, des aides". On crée sans arrêt des aides (presque 2500 !) mais aucun dispositif de contrôle de leur efficacité. La seule commission créée en 2002 pour évaluer les dispositifs d'aide a été dissoute un an plus tard par les sénateurs.
h16 Posté 6 mars 2006 Signaler Posté 6 mars 2006 La seule commission créée en 2002 pour évaluer les dispositifs d'aide a été dissoute un an plus tard par les sénateurs. Argh, ils ont créé des chômeurs avec les ex-employés de la commission chargée d'étudier les aides à l'emploi !
Dardanus Posté 6 mars 2006 Signaler Posté 6 mars 2006 Mes élèves de terminale (les plus faibles étant très mobilisés contre le CPE) m'ont demandé mon opinion : un gadget ai-je répondu. Je suis en parfait accord avec les propos de Jacques Marseille qui fait entendre une parole quelque peu libérale sur les ondes télévisuelles.
Apollon Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Remarquez que ce projet augmente la précarité des jeunes et ne touche pas la protection par l'Etat des vieux qui est la source du problème. Pourquoi aucun gouv ne touche aux vieux ? -ils votent (plus souvent et en plus grand nombre), -pour les partis installés qui seront ceux qui gouvernent; -les jeunes ne votent pas, -et votent davantage dans les partis de contestation. Tout gouvernement va protéger les vieux. C'est dans son ADN, ça n'a même pas besoin d'être un processus conscient : un parti politique qui ne les favorise pas ne peut mécaniquement pas arriver au pouvoir. Le gouvernement rampe devant les baby-boomers mais en même temps il les flatte, les maintient dans l'ignorance et les prive d'esprit critique : il leur fait croire qu'ils sont généreux, qu'ils sont une grande génération… Et ainsi leur exploitation se masque : c'est la défense des "acquis sociaux". Deux questions : les akisocios de qui ? Sur qui? Du peuple sur les patrons ?!?! Non : des vieux sur les autres.
Ronnie Hayek Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Remarquez que ce projet augmente la précarité des jeunes et ne touche pas la protection par l'Etat des vieux qui est la source du problème.Pourquoi aucun gouv ne touche aux vieux ? -ils votent (plus souvent et en plus grand nombre), -pour les partis installés qui seront ceux qui gouvernent; -les jeunes ne votent pas, -et votent davantage dans les partis de contestation. Tout gouvernement va protéger les vieux. C'est dans son ADN, ça n'a même pas besoin d'être un processus conscient : un parti politique qui ne les favorise pas ne peut mécaniquement pas arriver au pouvoir. Le gouvernement rampe devant les baby-boomers mais en même temps il les flatte, les maintient dans l'ignorance et les prive d'esprit critique : il leur fait croire qu'ils sont généreux, qu'ils sont une grande génération… Et ainsi leur exploitation se masque : c'est la défense des "acquis sociaux". Deux questions : les akisocios de qui ? Sur qui? Du peuple sur les patrons ?!?! Non : des vieux sur les autres. Je partage ton analyse. D'ailleurs, il suffit d'entendre les discours solidaristes très présents chez nos aînés, lesquels sont les plus enclins à réécrire l'histoire à la sauce stato-providentialiste ("avant la guerre, y avait pas de retraites; c'était la misère pour les vieux; etc.").
h16 Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Remarquez que ce projet augmente la précarité des jeunes et ne touche pas la protection par l'Etat des vieux qui est la source du problème. Je suis ok pour la partie sur les vieux. Par contre, je ne vois pas en quoi ce projet augmente la précarité des jeunes… Si on me répond : la période d'essai, pardon, mais elle a toujours existé. Factuellement, si une entreprise ne vous trouve pas bon après votre période d'essai, elle vous vire. Point. La notion même de période d'essai est une petite fumisterie de plus pour donner un peu de crédit aux organisations syndicales, mais c'est à peu près tout. La seule souplesse introduite (et encore) serait l'absence du motif de licenciement, qui actuellement est une épine dans le pied de toute entreprise contrainte à ajuster ses effectifs…
Calembredaine Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Je suis ok pour la partie sur les vieux. Par contre, je ne vois pas en quoi ce projet augmente la précarité des jeunes… Si on me répond : la période d'essai, pardon, mais elle a toujours existé. Factuellement, si une entreprise ne vous trouve pas bon après votre période d'essai, elle vous vire. Point. La notion même de période d'essai est une petite fumisterie de plus pour donner un peu de crédit aux organisations syndicales, mais c'est à peu près tout. La seule souplesse introduite (et encore) serait l'absence du motif de licenciement, qui actuellement est une épine dans le pied de toute entreprise contrainte à ajuster ses effectifs… Absolument. En tant qu'entrepreneur, je peux dire qu'à priori (rien n'est figé pour le moment en ce qui concerne le CPE), il est moins coûteux et tout aussi facile de virer un individu en CDI qui à moins de deux ans d'ancienneté. Il faut certes, respecter un formalisme très contraignant (Courrier, délais stricts, convocations etc.)
Sous-Commandant Marco Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 De toute façon, je suis d'accord avec Dardanus que le CPE est plus ou moins un gadget. Il me fait penser à un marin (d'eau douce) qui changerait d'un centimètre l'orientation de sa voile alors qu'il n'y a pas de vent. Les causes du chômage ne sont pas à chercher dans la facilité à licencier ou la difficulté à embaucher, mais dans la faiblesse de la création d'entreprise. Cette dernière prend sa source dans le niveau de taxation (qui décourage les créateurs), la faiblesse de l'investissement (déficits publics et absence de fonds de pension) et la règlementation trop lourde.
Le Clown Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 De toute façon, je suis d'accord avec Dardanaus que le CPE est plus ou moins un gadget. Il me fait penser à un marin (d'eau douce) qui changerait d'un centimètre l'orientation de sa voile alors qu'il n'y a pas de vent. Les causes du chômage ne sont pas à chercher dans la facilité à licencier ou la difficulté à embaucher, mais dans la faiblesse de la création d'entreprise. Cette dernière prend sa source dans le niveau de taxation (qui décourage les créateurs), la faiblesse de l'investissement (déficits publics et absence de fonds de pension) et la règlementation trop lourde. Ca vaudrait le coup de faire une étude économétrique (il y en a certainement), mais il n'est pas évident qu'il y ait une réelle corrélation entre les créations d'entreprise et le taux de chomage. Les créations d'entreprises semblent avoir sensiblement augmentées depuis janvier 2003, alors que le chomage n'a pas plus baissé que ça… http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_co…onnees/crea.pdf Le vrai problème en France (et d'autres pays européen), c'est la productivité. On sait que sur le long terme, le taux de chômage "structurel" (le NAIRU) est fonction décroissante du taux de croissance de la productivité. Or, en France, on estime le NAIRU entre 8 et 9 % (par exemple aux Etats-Unis, c'est 6% je crois)… Et contrairement à ce que l'on affirme souvent, la France n'est pas un pays productif : si nos chiffres ne semblent pas mauvais, c'est parce que seuls les plus productifs (cad les 30-50 ans) travaillent…
archiliberal Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 D'accord avec l'analyse selon laquelle le CPE est un gadget inutile. Il faut aller bcp + loin : appliquer le sens véritable de "CDI", bref un contrat où employeur et salarié partent pour une durée "indéterminée" et ou l'un ou l'autre peut arrêter à tout moment sans avoir à se justifier, sans toucher d'indemnité de licenciement, moyennant juste un préavis laissant à chacun le temps matériel d'assurer ses arrières (3 mois à l'avance me paraît confortable). C dans cet esprit que je défends la "libre embauche". On peut p. ex. fixer une durée de travail hebdo de référence, que j'estime p. ex. à 40h parce que c'est une valeur facilement divisible ou multipliable, y appliquer éventuellement un revenu minimal de référence (sur ce point, je suis partagé - êtes-vous favorable à la préservation d'un SMIC pour éviter les abus ?). A partir de cette donnée de référence, on laisse le marché décliner à sa guise le temps de travail, par des correspondances mathématiques. En fonction de sa situation et de ses besoins, chacun pourra bosser le temps qu'il veut : 50h, 30h, 15h, 20h, 60h (du temps partiel basique, en fait, et des "heures supplémentaires" - appelons-les encore comme ça- au même taux horaire, sauf accord différent entre les parties, bien sûr, liberté, liberté). Je reviens sur la seule "contrainte" à laquelle je reste potentiellement favorable : c'est un SMIC pour cette valeur temps de référence (dans mon exemple, 40h hebdo), afin de permettre les calculs et la proratisation du temps de travail et du salaire minimal (= mesure pour éviter plus facilement les abus et les tentatives d'exploitation, hélas probables, l'humain ne distinguant pas naturellement le juste de l'injuste). Je suis ouvert à vos remarques et éclaircissements sur votre approche du SMIC. C un sujet contradictoire qui me laisse perplexe dans l'application d'un système libéral achevé…
Sous-Commandant Marco Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Ca vaudrait le coup de faire une étude économétrique (il y en a certainement), mais il n'est pas évident qu'il y ait une réelle corrélation entre les créations d'entreprise et le taux de chomage. Les créations d'entreprises semblent avoir sensiblement augmentées depuis janvier 2003, alors que le chomage n'a pas plus baissé que ça…http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_co…onnees/crea.pdf Le vrai problème en France (et d'autres pays européen), c'est la productivité. On sait que sur le long terme, le taux de chômage "structurel" (le NAIRU) est fonction décroissante du taux de croissance de la productivité. Or, en France, on estime le NAIRU entre 8 et 9 % (par exemple aux Etats-Unis, c'est 6% je crois)… Et contrairement à ce que l'on affirme souvent, la France n'est pas un pays productif : si nos chiffres ne semblent pas mauvais, c'est parce que seuls les plus productifs (cad les 30-50 ans) travaillent… Pardon, j'aurais dû être plus précis et parler du solde création-destruction. Je faisais référence à cette étude de B. Zimmern, que j'ai d'ailleurs déjà citée plusieurs fois:http://www.bastiat.net/fr/cercle/rencontres/2000-1.html En outre, je crois que, même si le nombre de créations d'entreprise a fortement augmenté en France, nous sommes encore loin derrière l'Espagne, la GB et même l'Allemagne.
Le Clown Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Pardon, j'aurais dû être plus précis et parler du solde création-destruction. Je faisais référence à cette étude de B. Zimmern, que j'ai d'ailleurs déjà citée plusieurs fois:http://www.bastiat.net/fr/cercle/rencontres/2000-1.html En outre, je crois que, même si le nombre de créations d'entreprise a fortement augmenté en France, nous sommes encore loin derrière l'Espagne, la GB et même l'Allemagne. Ok. Là, je suis d'accord.
Sous-Commandant Marco Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Si j'étais méchant, je dirais même que le CPE est une libéralisation suffisante pour apporter une main d'oeuvre taillable et corvéable aux entreprises en place (dont beaucoup sont aidées par l'état) mais pas suffisante pour que ces entreprises soient concurrencées par de nouvelles entreprises. Cela me fait penser à la négociation de Sarko sur la baisse de prix dans les grandes surfaces, qu'il a monnayée avec une augmentation des quotas d'ouverture juste suffisante pour que Carrefour et Auchan puissent améliorer leur C.A. mais pas assez inportante pour qu'un larron comme Walmart vienne s'installer en France.
archiliberal Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Je poursuis ma théorie, car je veux vous soumettre un autre point : l'assurance chômage. Entre la situation actuelle (durées d'indemnisation du chômage à n'en plus finir) et rien, il doit être possible de fixer des droits minimum à une prestation chômage minimale (pour les licenciements du fait de l'employeur, pas les démissions bien sûr). Je propose 1 seule filière d'indemnisation applicable à tous (après tout, être chômeur, que l'on soit cadre ou ouvrier, c la même chose, on est sans travail) : - 3 mois d'indemnité à 80% de mon SMIC de référence (rappel 1200 EUR) p. ex. si le salarié à bossé 6 mois (en équivalent temps plein - rappel 40h hebdo) sur les 12 derniers mois. Dans ma théorie, 3 mois de préavis + 3 mois d'indemnité, ça fait 6 mois pour oeuvrer à son reclassement, ça me parait pas violent socialement, non ? Ces chiffres ont une valeur purement indicative. C juste pour vous exposer un début de théorie sur le droit du travail. L'avantage, c aussi qu'avec des durées d'indemnisation aussi courtes, l'absence d'indemnités de licenciement, vous réduisez substantiellement le niveau de charges des entreprises, le rôle interventionniste de l'Etat, l'attentisme des chômeurs et autres fléaux de notre société bourrée de blocages.
Sous-Commandant Marco Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Personnellement, même si je suis bien évidemment contre les gaspillages et les abus, je ne suis plus partisan de l'optimisation des systèmes en place. L'assurance chômage doit être libéralisée au plus vite, au même titre que tous les postes assurés aujourd'hui par la sécurité sociale. Cela fait partie du point "règlementation trop lourde" dont je parlais. La liberté des entrepreneurs et des salariés est fortement bridée par tout un tas de contraintes et l'emploi est devenu la seule variable d'ajustement possible (pour employer une expression de technocrate).
archiliberal Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 L'assurance chômage doit être libéralisée au plus vite, au même titre que tous les postes assurés aujourd'hui par la sécurité sociale. Evidemment, égarement de ma part, sorry ! Tu as raison : il faut aller au bout des choses. Nul besoin d'un financement étatique en la matière. L'autofinancement du risque du chômage (par la voie de contrats volontaires d'assurance privée par ex.) est la solution. D'autant plus aisé que l'Etat ne nous prendrait quasiment plus le pognon que nous gagnons… Alors que j'en suis convaincu pour l'assurance maladie, je n'ai pas vu la même logique pour l'assurance chômage. Stupide de ma part ! C certainement parce qu'en tant qu'entrepreneur individuel (non-employeur), je suis marqué par le racket des cotisations URSSAF… Le magazine L'Entreprise (référence sur demande) s'est d'ailleurs déjà penché sur ce sujet, car la France, en ne libéralisant pas sa sécu sociale, n'applique pas les directives européennes. Certains entrepreneurs ont déjà tenté de refuser de payer leurs cotisations URSSAF en s'appuyant sur cette décision européenne. Les représentants de l'Etat se sont littéralement "acharnés" sur ces opposants aux racket organisé et les a fait plier. L'Europe a même fait temporairement marche arrière en jugeant qu'il revenait finalement aux Etats de décider de leur propre système de couverture sociale. Terrible pas en arrière !
h16 Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Je poursuis ma théorie, car je veux vous soumettre un autre point : l'assurance chômage.Entre la situation actuelle (durées d'indemnisation du chômage à n'en plus finir) et rien, il doit être possible de fixer des droits minimum à une prestation chômage minimale (pour les licenciements du fait de l'employeur, pas les démissions bien sûr). Je propose 1 seule filière d'indemnisation applicable à tous (après tout, être chômeur, que l'on soit cadre ou ouvrier, c la même chose, on est sans travail) : - 3 mois d'indemnité à 80% de mon SMIC de référence (rappel 1200 EUR) p. ex. si le salarié à bossé 6 mois (en équivalent temps plein - rappel 40h hebdo) sur les 12 derniers mois. Dans ma théorie, 3 mois de préavis + 3 mois d'indemnité, ça fait 6 mois pour oeuvrer à son reclassement, ça me parait pas violent socialement, non ? Ces chiffres ont une valeur purement indicative. C juste pour vous exposer un début de théorie sur le droit du travail. L'avantage, c aussi qu'avec des durées d'indemnisation aussi courtes, l'absence d'indemnités de licenciement, vous réduisez substantiellement le niveau de charges des entreprises, le rôle interventionniste de l'Etat, l'attentisme des chômeurs et autres fléaux de notre société bourrée de blocages. Si on libéralise totalement la sécu chômage, il va de soi que le type, le montant et la durée d'indemnisation est totalement libre et fonction du contrat souscrit. Pour ma part, je suis contre toute mise en place de SMIC. Ca ne sert effectivement à rien si ce n'est à créer des trappes : ça empêche celui qui vaut moins que le SMIC de trouver un job (il y en aura toujours) et ça n'empêche en rien ceux qui veulent abuser d'abuser. Dès lors, pourquoi conserver le bidule ? Pour sa bonne conscience ? Il n'y a aucun système (et j'insisterai lourdement sur AUCUN) qui permette d'assurer que les malfaisants ne seront plus malfaisants. La seule option est de les châtier une fois le forfait commis ou l'abus perpétré, mais AUCUN système ou bricolage légal ne permet d'éviter que le voleur ne vole, le tueur ne tue, etc…
Calembredaine Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Je reviens sur la seule "contrainte" à laquelle je reste potentiellement favorable : c'est un SMIC pour cette valeur temps de référence (dans mon exemple, 40h hebdo), afin de permettre les calculs et la proratisation du temps de travail et du salaire minimal (= mesure pour éviter plus facilement les abus et les tentatives d'exploitation, hélas probables, l'humain ne distinguant pas naturellement le juste de l'injuste).Je suis ouvert à vos remarques et éclaircissements sur votre approche du SMIC. C un sujet contradictoire qui me laisse perplexe dans l'application d'un système libéral achevé… Je vais te donner un exemple concret: J'ai une société dont aucun salarié n'est au smic. Tous ont un salaire bien supérieur et il n'y pas d'ingénieur ou de sur-diplômé, essentiellement des chauffeurs poids-lourds et des manoeuvres. C'est le marché qui fixe les salaires, si j'offrais moins, je ne trouverais personne. Par contre, j'aurais besoin de personnel pour effectuer des tâches simples, sans grande contrainte et sans danger afin d'améliorer le confort de travail de tous, je ne peux pas offrir un salaire au niveau du smic pour cela. Par conséquent, les postes en question n'étant pas primordiaux, je n'embauche pas.
archiliberal Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Salut Rocou, Ton cas concret me fait comprendre comment on peut en effet se passer de fixer un SMIC. Je vois que tu es à Bordeaux. C'est en voisin (Agen) que je te salue. Librement,
Ash Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Le SMIC ne fait qu'empirer les "problèmes" que son existence prétend résoudre. Fixer un salaire minimun et obligatoire cela crée à la fois du marché noir (et les conditions qui vont avec) et du chômage. Si on ose pas embaucher et augmenter les salaires c'est aussi parce que l'entrepreneur est de moins en moins certain de pouvoir contrôler ses propres dépenses. Un comble ! Car demain nos politicien dans un besoin de grâce médiatique peuvent augmenter le SMIC et lui il va devoir suivre, qu'il en ait les moyens ou non. C'est presque une dictature. Si le SMIC serait si nécessaire que cela, pourquoi ne pas mettre la barre très haute dès le début ? Ca réglerait tous les problèmes non ? A moins qu'il faut un exemple très grossier pour qu'on comprenne que le SMIC ne génère pas d'argent et qu'il est de fait coupé de la réalité économique. Le SMIC crée du chômage et augmente précarité, ni plus, ni moins. Un libéral ne peut que décrêter la fin du SMIC, aussi suicidaire que cela parait aux yeux des autres.
archiliberal Posté 12 mars 2006 Signaler Posté 12 mars 2006 Un libéral ne peut que décrêter la fin du SMIC, aussi suicidaire que cela parait aux yeux des autres. On est d'accord, Ash. En tant qu'entrepreneur individuel, je connais la problématique de l'embauche et du SMIC. Je la repousse le + possible pour 2 raisons : - embaucher aujourd'hui en France, c'est hélas se mettre soi-même des menottes. Le contexte est trop plombant - j'ai du boulot pour 2 voire 3 personnes, mais comme je me fais racketer par l'Etat (cotisations URSSAF, taxe professionnelle, etc.), je génère un revenu mensuel plus que moyen (- 2000 EUR par mois) pour facilement 50h hebdo mini. Comme j'aime mon boulot, je n'ai pas encore flingué un agent du fisc, mais le renoncement généralisé des gouvernements de "droiche" m'exaspérent. Si on était dans un système libéral achevé, il est clair que les possibilités seraient autres. Tous derrière Alternative Libérale en 2007 !
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