PABerryer Posté 20 février 2014 Signaler Posté 20 février 2014 Je viens d'achever Les sociétés de pensée et la démocratie moderne d'Augustin Cochin. Malgré sons inaboutissement du fait de la mort de son auteur durant la Grande Guerre ce livre met en lumière les mécanismes à l'oeuvre dans la période pré révolutionnaire, comment les sociétés de pensé (club de lectures, comité philosophique, loges maçonniques, etc) se sont organisés pour promouvoir leurs idées au moment de la préparation des États Généraux, ces mécanismes se retrouvant par la suite dans le fonctionnement de la Révolution. On ne peut pas parler de complot, plus de lobby. Par contre la thèse de l'auteur, si elle était confirmée, serait explosive, elle infirme la thèse de la spontanéité du mouvement révolutionnaire et la dichotomie entre 1789 et 1793. Pour me détendre après la fin de mon stage je viens de terminer Jeux de nains de Terry Pratchett, cela fait du bien Là j'attaque un ouvrage de Xavier Martin La France Abîmée, Essai historique sur un sentiment révolutionnaire.
Miss Liberty Posté 20 février 2014 Signaler Posté 20 février 2014 Ah oui, je l'ai lu ce Cochin au tout début de mon engagement politique. Il est excellent, tu me donnes envie de le relire.
DiabloSwing Posté 25 février 2014 Signaler Posté 25 février 2014 "Pourquoi les banlieues sont de droite" Bizarre je ne me souviens pas qu'on en ait parlé ici d'autant que c'est une hypothèse qui a souvent été relayée ici.
neuneu2k Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Le 16/02/2014 à 19:59, Anton_K a dit : Ça y est, j'ai commencé une lecture intégrale et critique de Democracy : the God that Failed, et je ne suis pas déçu, le débat introductif sur la possibilité de l'historiographie contrefactuelle et le statut des hypothèses a priori est dense est très intéressant même si je ne suis pas certain d'être d'accord avec Hoppe, je me demande même s'il ne fait pas certaines confusions (en passant de l'analytique à l'a priori et du synthétique à l'a posteriori - ce détail peut paraître pédant mais c'est pour faire un appel de phare aux lecteurs de ce livre). D'ailleurs, si des membres de liborg connaissent bien le bouquin, il faudra qu'on en discute sérieusement quand je l'aurai fini. L'analyse de Hoppe est bonne, sa préconisation et prédiction de communautés discriminantes me semble juste et bonne, mais il fait dans ses prédictions des conséquences deux erreurs notoires : 1. Il manque d’imagination et n’imagine qu’une seule forme de société capable de créer de la civilisation 2. Il fait une erreur classique d’économiste, il cherche la situation d'équilibre à l'infini et en conclus une uniformité sociale optimale. Alors que dans un environnement bruité et chaotique, c'est la diversité sociale qui permet la plus grande adaptabilité, donc le mieux est l'ennemi du bien. L’existence de multiples communautés, avec des règles de discrimination sociales diverses permet en effet, sur ce point il a raison, de faire émerger la « meilleure solution » à moindre cout humain, mais la « meilleure solution » est changeante, en fonction du temps, des besoins de sa population propre, et de la situation relative aux autres communautés avec lesquelles on commerce. C’est quand même dommage de construire toute une théorie sur la subjectivité de la valeur, et de l’oublier complètement quand il s’agit de défendre son idéal de société, comme si cet idéal n’était possible que s’il était universel quand on a passé des pages à démontrer que ce n’est pas le cas. Tous les problèmes de HHH viennent de la, son racisme n’est problématique que parce qu’il l’universalise, il mélange une théorie subjective et par conséquent non universellement normative avec une volonté normative universaliste alors que sa volonté normative à tout à fait sa place dans le cadre de sa théorie... parmi d’autres… Je ne l’ai pas lu depuis au moins un an, donc si tu veux discuter de détails, il faut mieux que je le relise (si je le retrouve…)
Miss Liberty Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Il est dans notre bibliothèque, neuneu2k. Je suis sûre que f.mas serait prêt à le prêter si c'est pour un ami dans le besoin
Rincevent Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Mais qu'est-ce qui n'est pas dans votre bibliothèque, à toi et à f.mas ?
Miss Liberty Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Le 26/02/2014 à 12:44, Rincevent a dit : Mais qu'est-ce qui n'est pas dans votre bibliothèque, à toi et à f.mas ? Beaucoup de choses. Je peux t'assurer qu'il n'y a pas de Guillaume Musso par exemple
Rincevent Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Et Bernard Werber, c'est dans ma bibliothèque.
DiabloSwing Posté 26 février 2014 Signaler Posté 26 février 2014 Le 26/02/2014 à 12:47, Miss Liberty a dit : Beaucoup de choses. Je peux t'assurer qu'il n'y a pas de Guillaume Musso par exemple Musso et Levy sont carrément sous-estimés par le lectorat atypique.
Loi Posté 27 février 2014 Signaler Posté 27 février 2014 http://www.amazon.fr/Les-libertariens-aux-Etats-Unis-Sociologie/dp/2753511381 Des avis sur ce bouquin?
Corned beef Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Je viens de finir... ...qui rassemble plusieurs textes de Bastiat, j'en suis très satisfait, et je là lis la postface de Jean-Pierre Vesperini : Citation Il est clair qu'aucune société moderne ne saurait s'accommoder d'un État dont l'espace d'intervention soit aussi restreint. Citation Contrairement à ce que pensait Bastiat, l'harmonie naturelle des intérêts n'existe pas, qu'elle n'est ni nécessaire (au sens philosophique de ce mot), ni progressive. Citation Il est juste aussi de dire que nous-mêmes, nous serions également horrifiés si par quelque renversement du Temps, nous nous trouvions demain transportés à son époque et confrontés aux mondes d'Eugène Sue, de Zola ou de Dickens. Certes les États modernes, et particulièrement ceux d'Europe, redistribuent des masses considérables de ce que l'économie produit, mais cette redistribution correspond à la sensibilité de la majorité des citoyens, qui ne supporteraient pas l'inégalité et la misère de la société dans laquelle vivait Bastiat. Citation Mais la redistribution n'a pas seulement une fonction sociale. Elle possède aussi une fonction économique dans la mesure où elle favorise la croissance. En effet, la production de masse, l'élargissement de l'échelle de production exigent l'extension de la demande qui ne peut elle-même se développer que par l'élévation du pouvoir d'achat du plus grand nombre. Citation Face à la crise de 1929, la science économique a connu, sous l'influence de Keynes, une révolution idéologique établissement la nécessité pour l'État d'intervenir dans la vie économique avant d'en stabiliser le cours, en faisant varier la dépense publique, la fiscalité, les taux d'intérêt ou l'émission de monnaie. La grande crise nous a appris qu'il n'existe pas d'harmonie naturelle qui conduise obligatoirement à l'optimum économique et en particulier au plein-emploi. Elle nous a montré que chaque citoyen poursuivant son propre intérêt et se conduisant rationnellement pouvait créer une situation de sous-emploi global par un excès d'épargne qui ne pouvait être contrebalancé que par une hausse discrétionnaire des dépenses de l'État. Citation Il est le reflet [l'État] de cette société, lorsque sa structure démocratique le conduit à en valider les choix. Dans le rapport dialectique qu'il entretient avec la société, l'État a pour mission de faire prévaloir la rationnalité lorsque les choix des citoyens s'en écartent. Voilà. Ils viennent même nous faire chier dans nos propres bouquins.
NoName Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Le 03/03/2014 à 13:36, Corned beef a dit : Je viens de finir... ...qui rassemble plusieurs textes de Bastiat, j'en suis très satisfait, et je là lis la postface de Jean-Pierre Vesperini : Voilà. Ils viennent même nous faire chier dans nos propres bouquins. Je l'avais lu aussi. A gerber, le mec n'a rien compris.
PABerryer Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Je viens de finir le livre de de Xavier Martin La France Abîmée, Essai historique sur un sentiment révolutionnaire. Très bon, je le recommande vivement, l'auteur décrit les sentiments des personnes qui ont vécu la Révolution, le mythe en prend encore un coup. Sinon je commence l'Histoire intellectuelle des droites d'Huguenin.
Rincevent Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Le 03/03/2014 à 22:34, PABerryer a dit : Sinon je commence l'Histoire intellectuelle des droites d'Huguenin.Edition d'origine, ou enrichie au format poche ?
adrct Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Perso en ce moment je lis "Les troubadours" de Henri-Irénée Marrou, parce que j'avais envie de lire un bouquin d'histoire et que je trouve le thème et l'époque cool. C'est intéressant ! Et en parralèle je vais attaquer un giono, sans doute "que ma joie demeure".
PABerryer Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Le 03/03/2014 à 22:48, Rincevent a dit : Edition d'origine, ou enrichie au format poche ? Enrichie au format poche, la version originale à pour titre le conservatisme impossible
Rincevent Posté 3 mars 2014 Signaler Posté 3 mars 2014 Le 03/03/2014 à 23:01, PABerryer a dit : Enrichie au format poche, la version originale à pour titre le conservatisme impossibleAh bien (je ne me souvenais plus laquelle avait quelle titre). M'enfin, l'auteur ne comprend toujours pas le libéralisme.
Gio Posté 4 mars 2014 Signaler Posté 4 mars 2014 Le 03/03/2014 à 13:36, Corned beef a dit : Je viens de finir... Tu t'es spoilé les Harmonies économiques. (Ce livre comprend au moins deux chapitres des Harmonies...)
Corned beef Posté 4 mars 2014 Signaler Posté 4 mars 2014 Le 04/03/2014 à 12:30, gio a dit : Tu t'es spoilé les Harmonies économiques. (Ce livre comprend au moins deux chapitres des Harmonies...) Eeeeh non, comme je savais que tu me filerais le bouquin, j'ai sauté les deux chapitres
Gio Posté 7 mars 2014 Signaler Posté 7 mars 2014 Je viens de finir le Discours de la servitude volontaire. Plus libéral que je ne le pensais, je me demande même comment il peut être à ce point récupéré par les gauchistes.
NoName Posté 7 mars 2014 Signaler Posté 7 mars 2014 Comme pour Thoreau je suppose, en en parlant sans l'avoir lu et en sélectionnant soigneusement les extraits.
Gio Posté 7 mars 2014 Signaler Posté 7 mars 2014 Au moins Lordon est cohérent, il s'oppose totalement au principe de la servitude volontaire.
Ultimex Posté 10 mars 2014 Signaler Posté 10 mars 2014 Je viens de finir Du conservatisme de M. Oakeshott, livre vraiment très intéressant pour sa présentation du conservatisme et dont l'application politique apparaît comme très libéral au final (défense d'un état minimal se limitant à un rôle d'arbitre entre les individus). D'ailleurs ce texte m'a rappelé l'excellent article de Lucilio, Libéral parce que conservateur. Par contre j'avoue avoir du mal à comprendre son rejet du rationalisme libéral (surtout présenté dans la préface de A. Guillemin) vu que ce dernier ne cherche pas à modeler les individus selon un schéma prédéfini. Une seule déception au final : le livre est très court. Cependant, celui-ci m'a donné envie de creuser l’œuvre de cet auteur. Il me semble que Gio conseillait son Morale et politique dans l'Europe moderne sur SensCritique mais y a-t-il d'autres livres de lui tout aussi recommandables ? Enfin y a-t-il d'autres auteurs dans la même veine que Oakeshott, c'est-à-dire dont le conservatisme apparaît comme libéral ?
F. mas Posté 10 mars 2014 Signaler Posté 10 mars 2014 Il faut dès maintenant lire "Rationalism in politics" alors La critique de Oakeshott est aussi une critique épistémologique, le rationalisme, qu'il soit libéral ou pas, est une manière erronée de comprendre la conduite humaine, son esprit, son rapport à la pratique comme à la théorie. Elle est très inspirée de celle développée par le philosophe Gilbert Ryle. On being conservative est un livre assez court parce qu'à la base, ça n'est qu'un article (et les éditeurs français sont des escrocs). Sinon dans la même veine, il y a Kenneth Minogue, même si c'est un peu moins subtil.
Ultimex Posté 10 mars 2014 Signaler Posté 10 mars 2014 Oui effectivement, il me semble avoir lu qu'On being conservative n'était qu'un essai à la base. Ceci-dit cela a suffit à aiguiser ma curiosité. En tout cas merci pour ton explication qui me permet de comprendre un peu mieux la position de M. Oakeshott concernant le rationalisme en politique. D'autres questions me viennent à l'esprit mais je pense y trouver des réponses dans Rationalism in politics. D'ailleurs merci aussi pour les conseils de lectures, je vais aller creuser ça
Gio Posté 11 mars 2014 Signaler Posté 11 mars 2014 Je viens de lire Lettre sur la tolérance, l'acte de naissance du libéralisme.
Rübezahl Posté 13 mars 2014 Signaler Posté 13 mars 2014 Un dernier livre, de Hermann Hesse, qui m'a vraiment bien plu : http://uplib.fr/wiki/Siddhartha
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