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Je viens d'achever Les sociétés de pensée et la démocratie moderne d'Augustin Cochin. Malgré sons inaboutissement du fait de la mort de son auteur durant la Grande Guerre ce livre met en lumière les mécanismes à l'oeuvre dans la période pré révolutionnaire, comment les sociétés de pensé (club de lectures, comité philosophique, loges maçonniques, etc) se sont organisés pour promouvoir leurs idées au moment de la préparation des États Généraux, ces mécanismes se retrouvant par la suite dans le fonctionnement de la Révolution. On ne peut pas parler de complot, plus de lobby. Par contre la thèse de l'auteur, si elle était confirmée, serait explosive, elle infirme la thèse de la spontanéité du mouvement révolutionnaire et la dichotomie entre 1789 et 1793. 

 

 

Pour me détendre après la fin de mon stage je viens de terminer Jeux de nains de Terry Pratchett, cela fait du bien

 

 

Là j'attaque un ouvrage de Xavier Martin La France Abîmée, Essai historique sur un sentiment révolutionnaire.

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  Le 16/02/2014 à 19:59, Anton_K a dit :

Ça y est, j'ai commencé une lecture intégrale et critique de Democracy : the God that Failed, et je ne suis pas déçu, le débat introductif sur la possibilité de l'historiographie contrefactuelle et le statut des hypothèses a priori est dense est très intéressant même si je ne suis pas certain d'être d'accord avec Hoppe, je me demande même s'il ne fait pas certaines confusions (en passant de l'analytique à l'a priori et du synthétique à l'a posteriori - ce détail peut paraître pédant mais c'est pour faire un appel de phare aux lecteurs de ce livre).

 

D'ailleurs, si des membres de liborg connaissent bien le bouquin, il faudra qu'on en discute sérieusement quand je l'aurai fini.

 

L'analyse de Hoppe est bonne, sa préconisation et prédiction de communautés discriminantes me semble juste et bonne, mais il fait dans ses prédictions des conséquences deux erreurs notoires :

1.    Il manque d’imagination et n’imagine qu’une seule forme de société capable de créer de la civilisation

2.    Il fait une erreur classique d’économiste, il cherche la situation d'équilibre à l'infini et en conclus une uniformité sociale optimale.

 

Alors que dans un environnement bruité et chaotique, c'est la diversité sociale qui permet la plus grande adaptabilité, donc le mieux est l'ennemi du bien.

 

L’existence de multiples communautés, avec des règles de discrimination sociales diverses permet en effet, sur ce point il a raison, de faire émerger la « meilleure solution » à moindre cout humain, mais la « meilleure solution » est changeante, en fonction du temps, des besoins de sa population propre, et de la situation relative aux autres communautés avec lesquelles on commerce.

 

C’est quand même dommage de construire toute une théorie sur la subjectivité de la valeur, et de l’oublier complètement quand il s’agit de défendre son idéal de société, comme si cet idéal n’était possible que s’il était universel quand on a passé des pages à démontrer que ce n’est pas le cas.

 

Tous les problèmes de HHH viennent de la, son racisme n’est problématique que parce qu’il l’universalise, il mélange une théorie subjective et par conséquent non universellement normative avec une volonté normative universaliste alors que sa volonté normative à tout à fait sa place dans le cadre de sa théorie... parmi d’autres… :D

 

Je ne l’ai pas lu depuis au moins un an, donc si tu veux discuter de détails, il faut mieux que je le relise (si je le retrouve…)

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Mais qu'est-ce qui n'est pas dans votre bibliothèque, à toi et à f.mas ? ;)

Posté
  Le 26/02/2014 à 12:44, Rincevent a dit :

Mais qu'est-ce qui n'est pas dans votre bibliothèque, à toi et à f.mas ? ;)

Beaucoup de choses. Je peux t'assurer qu'il n'y a pas de Guillaume Musso par exemple ;)
Posté

Je viens de finir...

 

9782851815705FS.gif

 

...qui rassemble plusieurs textes de Bastiat, j'en suis très satisfait, et je là lis la postface de Jean-Pierre Vesperini :

 

  Citation

Il est clair qu'aucune société moderne ne saurait s'accommoder d'un État dont l'espace d'intervention soit aussi restreint.

 

  Citation

Contrairement à ce que pensait Bastiat, l'harmonie naturelle des intérêts n'existe pas, qu'elle n'est ni nécessaire (au sens philosophique de ce mot), ni progressive.

 

  Citation

Il est juste aussi de dire que nous-mêmes, nous serions également horrifiés si par quelque renversement du Temps, nous nous trouvions demain transportés à son époque et confrontés aux mondes d'Eugène Sue, de Zola ou de Dickens. Certes les États modernes, et particulièrement ceux d'Europe, redistribuent des masses considérables de ce que l'économie produit, mais cette redistribution correspond à la sensibilité de la majorité des citoyens, qui ne supporteraient pas l'inégalité et la misère de la société dans laquelle vivait Bastiat.

 

  Citation

Mais la redistribution n'a pas seulement une fonction sociale. Elle possède aussi une fonction économique dans la mesure où elle favorise la croissance. En effet, la production de masse, l'élargissement de l'échelle de production exigent l'extension de la demande qui ne peut elle-même se développer que par l'élévation du pouvoir d'achat du plus grand nombre. 

 

  Citation

Face à la crise de 1929, la science économique a connu, sous l'influence de Keynes, une révolution idéologique établissement la nécessité pour l'État d'intervenir dans la vie économique avant d'en stabiliser le cours, en faisant varier la dépense publique, la fiscalité, les taux d'intérêt ou l'émission de monnaie. La grande crise nous a appris qu'il n'existe pas d'harmonie naturelle qui conduise obligatoirement à l'optimum économique et en particulier au plein-emploi. Elle nous a montré que chaque citoyen poursuivant son propre intérêt et se conduisant rationnellement pouvait créer une situation de sous-emploi global par un excès d'épargne qui ne pouvait être contrebalancé que par une hausse discrétionnaire des dépenses de l'État.

 

  Citation

Il est le reflet [l'État] de cette société, lorsque sa structure démocratique le conduit à en valider les choix. Dans le rapport dialectique qu'il entretient avec la société, l'État a pour mission de faire prévaloir la rationnalité lorsque les choix des citoyens s'en écartent.

 

Voilà. Ils viennent même nous faire chier dans nos propres bouquins.

Posté
  Le 03/03/2014 à 13:36, Corned beef a dit :

Je viens de finir...

 

9782851815705FS.gif

 

...qui rassemble plusieurs textes de Bastiat, j'en suis très satisfait, et je là lis la postface de Jean-Pierre Vesperini :

 

 

 

 

 

 

 

Voilà. Ils viennent même nous faire chier dans nos propres bouquins.

 

Je l'avais lu aussi. A gerber, le mec n'a rien compris.

Posté

Je viens de finir le livre de de Xavier Martin La France Abîmée, Essai historique sur un sentiment révolutionnaire.

 

Très bon, je le recommande vivement, l'auteur décrit les sentiments des personnes qui ont vécu la Révolution, le mythe en prend encore un coup.

 

 

Sinon je commence l'Histoire intellectuelle des droites d'Huguenin.

Posté
  Le 03/03/2014 à 22:34, PABerryer a dit :

Sinon je commence l'Histoire intellectuelle des droites d'Huguenin.

Edition d'origine, ou enrichie au format poche ?
Posté

Perso en ce moment je lis "Les troubadours" de Henri-Irénée Marrou, parce que j'avais envie de lire un bouquin d'histoire et que je trouve le thème et l'époque cool. C'est intéressant !

Et en parralèle je vais attaquer un giono, sans doute "que ma joie demeure".

Posté
  Le 03/03/2014 à 22:48, Rincevent a dit :

Edition d'origine, ou enrichie au format poche ?

 

Enrichie au format poche, la version originale à pour titre le conservatisme impossible

Posté
  Le 03/03/2014 à 23:01, PABerryer a dit :

Enrichie au format poche, la version originale à pour titre le conservatisme impossible

Ah bien (je ne me souvenais plus laquelle avait quelle titre). M'enfin, l'auteur ne comprend toujours pas le libéralisme. ;)
Posté
  Le 03/03/2014 à 13:36, Corned beef a dit :

Je viens de finir...

 

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Tu t'es spoilé les Harmonies économiques. (Ce livre comprend au moins deux chapitres des Harmonies...)

Posté
  Le 04/03/2014 à 12:30, gio a dit :

Tu t'es spoilé les Harmonies économiques. (Ce livre comprend au moins deux chapitres des Harmonies...)

 

Eeeeh non, comme je savais que tu me filerais le bouquin, j'ai sauté les deux chapitres  ;)

Posté

Comme pour Thoreau je suppose, en en parlant sans l'avoir lu et en sélectionnant soigneusement les extraits.

Posté

Au moins Lordon est cohérent, il s'oppose totalement au principe de la servitude volontaire. :D

Posté

Je viens de finir Du conservatisme de M. Oakeshott, livre vraiment très intéressant pour sa présentation du conservatisme et dont l'application politique apparaît comme très libéral au final (défense d'un état minimal se limitant à un rôle d'arbitre entre les individus). D'ailleurs ce texte m'a rappelé l'excellent article de Lucilio, Libéral parce que conservateur.

Par contre j'avoue avoir du mal à comprendre son rejet du rationalisme libéral (surtout présenté dans la préface de A. Guillemin) vu que ce dernier ne cherche pas à modeler les individus selon un schéma prédéfini.

Une seule déception au final : le livre est très court. Cependant, celui-ci m'a donné envie de creuser l’œuvre de cet auteur. Il me semble que Gio conseillait son Morale et politique dans l'Europe moderne sur SensCritique mais y a-t-il d'autres livres de lui tout aussi recommandables ?

Enfin y a-t-il d'autres auteurs dans la même veine que Oakeshott, c'est-à-dire dont le conservatisme apparaît comme libéral ?

Posté

Il faut dès maintenant lire "Rationalism in politics" alors :)

 

La critique de Oakeshott est aussi une critique épistémologique, le rationalisme, qu'il soit libéral ou pas, est une manière erronée de comprendre la conduite humaine, son esprit, son rapport à la pratique comme à la théorie. Elle est très inspirée de celle développée par le philosophe Gilbert Ryle.

 

On being conservative est un livre assez court parce qu'à la base, ça n'est qu'un article (et les éditeurs français sont des escrocs).

 

Sinon dans la même veine, il y a Kenneth Minogue, même si c'est un peu moins subtil.  

Posté

Oui effectivement, il me semble avoir lu qu'On being conservative n'était qu'un essai à la base. Ceci-dit cela a suffit à aiguiser ma curiosité.

En tout cas merci pour ton explication qui me permet de comprendre un peu mieux la position de M. Oakeshott concernant le rationalisme en politique. D'autres questions me viennent à l'esprit mais je pense y trouver des réponses dans Rationalism in politics.

D'ailleurs merci aussi pour les conseils de lectures, je vais aller creuser ça :)

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