Aller au contenu

Mes lectures du moment


Messages recommandés

Posté

Situ me relis correctement je n'ai fait qu'expliciter la thèse de Blainville.

PABerryer, si tu te relis correctement, tu verras de quelle faute Dardanus se gaussait. ;)
Posté

Situ me relis correctement je n'ai fait qu'expliciter la thèse de Blainville.

Dardanus souligne simplement que réflection =/= réflexion ;)

Pour ma part je viens de terminer les Journaux parisiens de E. Jünger, rédigés pendant qu’il était en poste en tant qu’officier de la Wehrmacht à Paris, entre 41 et 44 (plus une courte mission dans le Caucase fin 42).

Si la forme est parfois un peu décousue (ce qui est normal après tout pour un journal) et si certaines figures de style tombent un peu à plat par leur côté un poil pompeux, il a l’intérêt de présenter l’Occupation du point-de-vue de l’occupant. On y croise notamment une bonne partie de l’intelligentsia parisienne de l’époque : Morand, Jouhandeau, Léautaud, Céline (ce dernier a d’ailleurs droit à un portrait au vitriol), Picasso (qui lui propose de signer la paix le soir même), Guitry, Cocteau, Braque, etc., ainsi que quelques opposants allemands au nazisme (Speidel, Hielscher, etc.). On suit avec l’auteur l’évolution de la guerre i.e., en vrac, l’apparition des étoiles jaunes (qui lui font horreur), les déportations, les bombardements, la dureté des combats dans le Caucase, les rumeurs concernant l’existence de chambres à gaz servant à assassiner les juifs dans l’est de l’Europe, l’avancée des alliés, l’attentat du 20 juillet 44 contre Hitler, le tout ponctué de réflexions personnelles et de commentaires sur les nombreux livres qu’il lit.

L’évolution de l’auteur est intéressante d’ailleurs : héros belliqueux durant 14-18, il semble avoir pris la guerre en horreur, effrayé par son aspect technique, les massacres de civils ainsi que par la haine qui habite les belligérants et préférant à cela la joie de la "chasse subtile", la fréquentation des salons parisiens et la rédaction de son essai pour la paix. D’autres éléments laissent plus perplexes : alors que le totalitarisme et l’antisémitisme nazis l’horrifient, il semble vouer une grande admiration pour son ami Niekisch, opposant à Hitler certes, et déporté pour cela d’ailleurs, mais chaud partisan d’un Etat total et antisémite notoire. De même, et ce même s’il justifie sa position, on peine à partager son opposition à la tentative d’attentat du 20 juillet 44.

Dans l’ensemble un livre assez intéressant en tout cas.

Même époque mais autres latitudes et dans un registre plus léger, j’ai commencé Fictions, un recueil de nouvelles de Borges. Certaines d’entre elles sont assez marquantes : La bibliothèque de Babel (belle variation du paradoxe du singe savant), Pierre Ménard, auteur du Quichotte (très drôle), Tlön Uqbar Orbis Tertius (et son univers berkeleyen) et La loterie de Babylone.

Pas mal dans l’ensemble pour le moment.

Posté

Ernst Junger ça me dit quelque chose, il me semble l'avoir vu cité dans un bouquin de Dantec.

 

Je vais voir si je peux me procurer le bouquni quand j'aurais du temps.

Posté

Ernst Junger ça me dit quelque chose, il me semble l'avoir vu cité dans un bouquin de Dantec.

Je vais voir si je peux me procurer le bouquni quand j'aurais du temps.

Pour le moment, je n’ai lu que ses Journaux parisiens, très intéressants donc, et Sur les falaises de marbre qui est vraiment un très bon/beau roman que je te conseille de lire si tu en as l’occasion. Ce dernier sera d’ailleurs peut-être plus simple à trouver.

Posté

Ha tiens paul veyne, j'ai un de ses bouquins à la maison.

merci, dans mon marc aurèle, y'a le manuel d'épicète à la fin, je vais commencer par là.

  • Yea 1
Posté

Pour ma part je viens de terminer les Journaux parisiens de E. Jünger, rédigés pendant qu’il était en poste en tant qu’officier de la Wehrmacht à Paris, entre 41 et 44 (plus une courte mission dans le Caucase fin 42).

 

 Jünger, c'est pas l'une des stars de l'extrême-droite avec Evola ou Guénon ? 

Posté

Salut.

 

Chaque livre d'auto-assistance affirme quelque chose de différent. Et ils sont contradictoires entre eux.

Posté

Salut.

 

Chaque livre d'auto-assistance affirme quelque chose de différent. Et ils sont contradictoires entre eux.

 

Self-help you mean ?

 

On dit "développement personnel" en français.

 

Pour en lire un peu, je trouve pas qu'ils se contredisent tant que ça.

Posté

Self-help you mean ?

 

 

Oui.

 

 

 

 

On dit "développement personnel" en français.

 

Merci.

 

 

 

Pour en lire un peu, je trouve pas qu'ils se contredisent tant que ça.

Certains disent que vous devez travailler dur à quelque chose, d'autres vous devez travailler peu, ou  prendre le risque ou ne jamais risquer, etc.

Posté

Si on continue ce petit jeu des photos de Jünger posant avec ses fans, on peut tomber sur ça aussi :

ernst-junger-21.jpg

Bref, tout ça ne nous avancera pas à grand chose.

Edit : grillé par F. Mas.

Posté

 Je ne l'accuse de rien. Je dis juste que l'extrême droite française l'adore. De Benoist n'est qu'un exemple, Venner aussi l'admirait. 

Posté

En fait, beaucoup de monde l'apprécie :il est même entré dans la Pléiade il y a quelques années ;)

Posté

Vu que les liens Jünger/extrême-droite semblent te titiller Nigel, je vais essayer de clarifier les choses à partir de mes maigres connaissance de l’auteur.

Il est vrai que Jünger, dans les années 20, fait partie des revolutionnaires conservateurs et que certains de ses essais (notamment Le travailleur) défendant l’État, la technique comme force mobilisatrice et le vitalisme auront une certaine influence dans le milieu puis, il me semble, chez certains penseurs de l’extrême-droite européenne de l’après-guerre.

Toujours durant cette période, il devient d’ailleurs assez proche de certaines figures nationalistes comme Ernst Niekisch que j’ai mentionné plus tôt.

Il me paraît néanmoins erroné de réduire Jünger aux positions qu’il défend à cette période-là.

C’est en effet oublier son opposition au nazisme qui lui vaut d’être surveillé par la Gestapo dès 33 et plus généralement au totalitarisme (lire à ce sujet son roman Sur les falaises de marbre rédigé en 39) et négliger de manière générale l’évolution du personnage, passant de positions nationalistes à un certain individualisme anarchisant influencé par Stirner après guerre (position que l’on retrouve notamment dans son roman Eumeswill il me semble), de la position du héros belliqueux de 14-18 à un certain dégoût de la guerre.

Ses Journaux sont d’ailleurs intéressants à de sujet, on y voit bien l’évolution de sa pensée. Hannah Arendt a d’ailleurs mieux résumés ces livres que moi : « Le "Journal de guerre" d’Ernst Jünger apporte sans doute le témoignage le plus probant et le plus honnête de l’extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n’ont plus aucune expression visible. Malgré l’influence indéniable des écrits antérieurs de Jünger sur certains membres de l’intelligentsia nazie, lui-même fut du début jusqu’à la fin un antinazi actif et sa conduite prouve que la notion d’honneur, quelque peu désuète mais jadis familière aux officiers prussiens, suffisait amplement à la résistance individuelle. »

Posté

Vu que les liens Jünger/extrême-droite semblent te titiller Nigel, je vais essayer de clarifier les choses à partir de mes maigres connaissance de l’auteur.

Il est vrai que Jünger, dans les années 20, fait partie des revolutionnaires conservateurs et que certains de ses essais (notamment Le travailleur) défendant l’État, la technique comme force mobilisatrice et le vitalisme auront une certaine influence dans le milieu puis, il me semble, chez certains penseurs de l’extrême-droite européenne de l’après-guerre.

Toujours durant cette période, il devient d’ailleurs assez proche de certaines figures nationalistes comme Ernst Niekisch que j’ai mentionné plus tôt.

Il me paraît néanmoins erroné de réduire Jünger aux positions qu’il défend à cette période-là.

C’est en effet oublier son opposition au nazisme qui lui vaut d’être surveillé par la Gestapo dès 33 et plus généralement au totalitarisme (lire à ce sujet son roman Sur les falaises de marbre rédigé en 39) et négliger de manière générale l’évolution du personnage, passant de positions nationalistes à un certain individualisme anarchisant influencé par Stirner après guerre (position que l’on retrouve notamment dans son roman Eumeswill il me semble), de la position du héros belliqueux de 14-18 à un certain dégoût de la guerre.

Ses Journaux sont d’ailleurs intéressants à de sujet, on y voit bien l’évolution de sa pensée. Hannah Arendt a d’ailleurs mieux résumés ces livres que moi : « Le "Journal de guerre" d’Ernst Jünger apporte sans doute le témoignage le plus probant et le plus honnête de l’extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n’ont plus aucune expression visible. Malgré l’influence indéniable des écrits antérieurs de Jünger sur certains membres de l’intelligentsia nazie, lui-même fut du début jusqu’à la fin un antinazi actif et sa conduite prouve que la notion d’honneur, quelque peu désuète mais jadis familière aux officiers prussiens, suffisait amplement à la résistance individuelle. »

 

+10. Sans oublier sa sympathie pour le catholicisme qui semble, dans son cas, l'avoir éloigné du côté obscur.

Personnellement j'ai lu La mobilisation totale, texte de l'époque du Travailleur (pas lu celui-là), et difficile d'y trouver quoi que ce soit de nationaliste, même en lisant entre les lignes avec un a priori hostile. C'est plus une réflexion sur les bouleversement de l'époque liés à la technique.

 

Et dans L'Etat universel (certes beaucoup plus tardif), il cite avec sympathie les réflexions de Tocqueville sur l'emprise de l'Etat sur la vie. Jünger rejette l'Etat-Providence, ce que Bourdieu prend pour prétexte (dans L'ontologie politique de Martin Heidegger) pour le classer comme un dangereux réactionnaire...

Posté

Bon ok je suis super en retard dans mes lectures mais je viens de finir la France Big Brother de Laurent Obertone.

Dans un autre genre, c'est pas moins glauque que la version Orange Mécanique. Cet auteur n'a pas son pareil pour dépeindre voire accentuer une réalité cruelle et la faire entrer jusqu'au fond de ton cerveau. Fortiche.

C'est pas vraiment libéral tout ça mais ça va globalement dans le bon sens.

C'est un ouvrage sur la manipulation des esprits par les médias, les politiques et une sorte de police de la pensée. Assez bien foutu, présenté comme des lettres écrites par des membres du Parti à Mr. Moyen auquel on s'identifie facilement.

Il y a de gros bouts de droitardisme basique dedans, dont certains ne sont pas sans rappeler du Zemmour (sur le féminisme, le multiculturalisme et le mariage gay notamment) mais on peut assez bien les isoler du reste, ça ne tourne pas au leitmotiv comme c'est le cas chez Zemmour. Il y a aussi de gros bouts de dénonciation du socialisme, de la police de la pensée, des dépenses inutiles, de la castration des citoyens par l'état et de la manipulation médiatique. L'auteur s'appuie beaucoup sur 1984, ce qui donne envie de le rerelire et c'est plutôt pertinent.

Sentiment mitigé mais plutôt positif quand même : le style a beaucoup d'impact sur le lecteur, les quelques bouts de droitardisme restent supportables mais sont bien là, le reste est assez intéressant. Ca change pas mal de l'habituel essai socio-politique français.

Posté

J'ai lu La Source Vive de Rand.

Intéressant malgré quelques défauts : des personnages trop parfaits qui ne doutent jamais (pire que ceux de la Grève selon moi), une philosophie encore balbutiante, quelques longueurs.

Bien qu'il soit du coté des méchants, j'ai bien aimé le personnage d'Ellsworth Toohey. Il me rappelle Littlefinger dans Game of Thrones.

Posté

des personnages trop parfaits qui ne doutent jamais (pire que ceux de la Grève selon moi)

Woaw. :o

Dans le film de King Vidor, ils ont pourtant l'air moins pire.

Posté

Le film est bien meilleur que le livre.

Je sais que tu n'aimes pas la prose d'Ayn Rand. Tu as vraiment lu La source vive en entier ?

Posté

C'est moins chiant à la fin qu'au début ?

J'en sais rien je ne l'ai pas lu du tout moi. :lol: Mais je vois que tu n'as pas pu aller jusqu'au bout.

Pour La Grève, j'avais lu un message (bon c'était un vieux message) où tu disais t'être arrêté au début. En tout cas celui-ci est beaucoup moins chiant à la fin qu'au début, il faut être très patient. Bon les personnages et les situations sont caricaturales jusqu'au bout et toussa, mais...

(Et contrairement à ce que je t'ai aussi vu dire sur La Grève, le(s) film(s) est/sont à des années lumière en dessous du livre. Ça n'a même rien à voir.)

Posté

Pour La Grève, j'avais lu un message (bon c'était un vieux message) où tu disais t'être arrêté au début.

 

J'avais repris et arrêté à la moitié.

Dernière tentative.

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...