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Dans Huxley on a quand même la destruction systématique des neurones chez le nourisson!

Les deux ont soulignés les dangers de l'ingénierie sociale: l'un manipulant le biologique et l'autre le mental avec un peu le même résultat macro-

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  Le 06/06/2013 à 12:24, kolb a dit :

Un "1984" a contribué énormement à la diminution des idées constructivistes ! C'est un des romans les plus lus encore aujourd'hui !

Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

Posté
  Le 06/06/2013 à 17:26, Lancelot a dit :

Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

 

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

Posté
  Le 06/06/2013 à 17:26, Lancelot a dit :

Certainement mais, j'en avais aussi parlé il y a quelques mois, je trouve au final 1984 assez faible et Animal farm bien supérieur.

  Le 06/06/2013 à 17:34, Malky a dit :

Tout pareil

  Le 06/06/2013 à 17:46, kolokotronis a dit :

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

+1984

Posté
  Le 06/06/2013 à 17:46, kolokotronis a dit :

la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

 La doublethink aussi est plus que jamais d'actualité.

Posté
  Le 06/06/2013 à 17:46, kolokotronis a dit :

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

 

La ferme des animaux est vraiment bien dans le sens ou on voit l'évolution vers le totalitarisme, et je suis sur qu'en prenant le discourt des cochons et celui du FDG il y a des similitudes. 1984 par contre commence a vieillir, les technologies ne sont plus les mêmes, la seul partie à encore bien passer est celle sur la novlangue.

 

Ce n'est pas pour rien que Pink Floyd à fait un CD sur ce livre (qui a quand même bien tronqué le message).

 

Mais elle est cruciale.

Posté
  Le 06/06/2013 à 17:46, kolokotronis a dit :

+1, il faudrait que les profs le donnent a lire plutôt que 1984.

Bin euh...à l'école j'ai étudié La ferme des animaux (en 3e) et jamais 1984...

Posté

Moi je pense à Annie Lennox chaque fois qu'on me parle de cet essai.

Posté
  Le 06/06/2013 à 16:23, John Hoxton a dit :

Sociologie en ce moment. Après Science de la science et réflexivité de Bourdieu,

 

Je suis sur La société des individus de Norbert Elias, l'auteur de La dynamique de l'Occident et de La civilisation des moeurs. Dans celui-ci, il pose sa théorie de l'interaction (l’équilibre je-nous) comme fondement du social. Il ne se sert ni de l'individu (je sans nous) ni des théories holistes (nous sans je). C'est très intéressant mais pas mal abstrait, bien que les exemples soient là. Je suis plus attiré par ses travaux socio-historiques, mais je vais essayer de finir celui-là tant bien que mal.

 

T'as pensé quoi de Bourdieu ?

 

Elias, c'est vraiment bien sinon. Mais là, t'as lu les 4 :D

Posté

N'ayant pas moi-même suivi de formation de sociologie accompli, mon avis est approximatif, mais voilà ce que j'en pense. J'ai été surpris de la rigueur de son raisonnement mais surtout de son obsession de continuellement vouloir appliquer à lui-même ses principes d'objectivation de la connaissance. Comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne. Aussi, la manière dont il distingue construction de la science et fiction du savoir (notamment au chapitre où il bash La vie de laboratoire de Latour) l'éloigne des post-modernes mais lui permet de ne pas considérer le savoir comme un cadeau du ciel pour autant. C'est habile. Il arrive aussi à briser la contradiction de Kuhn qui présente la Science comme façonnée par des révolutions mais pourtant considérée elle-même comme un objet extérieur aux scientifiques. D'ailleurs j'ai eu un sujet de partiel là-dessus, on verra bien si j'ai pas trop raconté de bêtises à ce sujet. Son écriture reste cependant très lourde et souvent indigeste, mais c'est sûrement le prix de la précision. Mes deux centimes.

 

Et je n'ai pas lu les autres bouquins d'Elias, j'ai étudié une partie de ses travaux en cours, mais du coup je voudrais en faire la lecture intégrale.

 

J'ai cru comprendre que tu avais étudié la socio en profondeur, qu'en as-tu retiré ?

Posté
  Le 07/06/2013 à 13:11, gio a dit :

Bin euh...à l'école j'ai étudié La ferme des animaux (en 3e) et jamais 1984...

 

On a du être dans la même classe. En même temps c'est logique, la révolution bolchévique correspond au programme d'histoire de 3e

 

Posté
  Le 07/06/2013 à 21:09, John Hoxton a dit :

N'ayant pas moi-même suivi de formation de sociologie accompli, mon avis est approximatif, mais voilà ce que j'en pense. J'ai été surpris de la rigueur de son raisonnement mais surtout de son obsession de continuellement vouloir appliquer à lui-même ses principes d'objectivation de la connaissance. Comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne. Aussi, la manière dont il distingue construction de la science et fiction du savoir (notamment au chapitre où il bash La vie de laboratoire de Latour) l'éloigne des post-modernes mais lui permet de ne pas considérer le savoir comme un cadeau du ciel pour autant. C'est habile. Il arrive aussi à briser la contradiction de Kuhn qui présente la Science comme façonnée par des révolutions mais pourtant considérée elle-même comme un objet extérieur aux scientifiques. D'ailleurs j'ai eu un sujet de partiel là-dessus, on verra bien si j'ai pas trop raconté de bêtises à ce sujet. Son écriture reste cependant très lourde et souvent indigeste, mais c'est sûrement le prix de la précision. Mes deux centimes.

 

Et je n'ai pas lu les autres bouquins d'Elias, j'ai étudié une partie de ses travaux en cours, mais du coup je voudrais en faire la lecture intégrale.

 

J'ai cru comprendre que tu avais étudié la socio en profondeur, qu'en as-tu retiré ?

 

C'est un des rares livres de Bourdieu que je n'ai pas lu. C'est marrant que tu notes "comme s'il voulait expier son pêché d'humanité par l'application froide, méthodique et incessante de sa sociologie sur sa personne", parce que c'est assez vrai, il fait partie des sociologues qui a fait un "travail sur lui même" et qui a beaucoup réfléchi sur son propre parcours. C'est d'ailleurs une de ses défenses de son travail sur la reproduction : il n'est lui même pas issus de la reproduction (c'est un fils de prolo !) et il balayait de cette manière les critiques qu'on lui faisait sur une sorte d'essentialisation des strates socio-éco. Comment aurait-il pu penser ça, étant lui même un contre-exemple ?

Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

 

Le reste d'Elias est plus digeste, quoi que "la civilisation des moeurs " que je viens seulement de finir il y a quelques mois à certaines longueurs, le texte est daté, ça se sent.

 

Pour ta dernière question : il y a bien trop de choses à dire, mais que du positif. Je pense que les sciences sociales, bien comprises et bien faites, sont très émancipatrices. On a tendance à les dire trop idéologiques, pas assez rigoureuses, mais quand je vois les marxistes en économie, les éternels débats sur l'alimentation ou le GIEC, je souris doucement... ;)

Posté
  Le 07/06/2013 à 23:27, poney a dit :

Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

C'est tout à fait vrai. Ses outils d'analyse (champs, capitaux) sont en général très performants, ce qui ne veut pas dire que ses conclusions politiques soient justes ou défendables (cf. la réunion de plusieurs sociologues dépeinte dans La sociologie est un sport de combat de Pierre Carles). C'est peut-être issu de sa systématisation et de sa maximisation sur le conflit et la domination, au détriment de la coopération. Mais il est définitivement à lire.

Posté
  Le 07/06/2013 à 23:27, poney a dit :

Bourdieu, dans ses bons livres, est en effet très méthodique et rigoriste, je maintiens contre vents et marées sur ce forum que c'est un auteur à lire et que les "anti" qui parlent de bourdieuserie à tours de bras n'ont pour la plupart jamais rien lu de lui.

Si moi j'ai lu Sur la télévision. :lol:

 

Mais on s'attaque généralement plutôt au militant qu'au sociologue. (Même si sociologiquement on peut évidemment lui opposer Boudon.)

Posté
  Le 07/06/2013 à 23:27, poney a dit :

Le reste d'Elias est plus digeste, quoi que "la civilisation des moeurs " que je viens seulement de finir il y a quelques mois à certaines longueurs, le texte est daté, ça se sent.

 

Elias est le moins bien lu des penseurs géniaux du XXè siècle. (Le prochain grand théoricien du libéralisme, soit dit en passant, sera celui qui réunira l'intérêt d'Elias pour l'autocontrôle individuel -qui fait que les individus n'ont plus besoin d'Etat pour qu'ils se comportent bien- et la critique du Pouvoir des libertariens historiques, de Jouvenel à Foucault).

Posté
  Le 08/06/2013 à 18:21, ernest a dit :

Elias est le moins bien lu des penseurs géniaux du XXè siècle. (Le prochain grand théoricien du libéralisme, soit dit en passant, sera celui qui réunira l'intérêt d'Elias pour l'autocontrôle individuel -qui fait que les individus n'ont plus besoin d'Etat pour qu'ils se comportent bien- et la critique du Pouvoir des libertariens historiques, de Jouvenel à Foucault).

 

Cela faisait un temps fou que tu ne postais plus sur le forum. Heureux de te revoir.

D'Elias, j'ai lu son Mozart - Sociologie d'un génie, livre fort intéressant qui démontre que le génie musical de Mozart n'est pas innée, comme une goutte d'eau qu'il lui serait tombé sur la tête, mais le fruit d'un travail continu, colossal et acharné, supervisé par un père lui même musicien qui, du fait de sa frustration à ne pas avoir jouit d'une vie d'artiste important, voudra accomplir ses voeux via son fils.

Posté
  Le 08/06/2013 à 09:08, gio a dit :

Si moi j'ai lu Sur la télévision. :lol:

 

Mais on s'attaque généralement plutôt au militant qu'au sociologue. (Même si sociologiquement on peut évidemment lui opposer Boudon.)

 

Le militant est à clouer au pilori, mais le sociologue, si on le lis attentivement, n'a rien d'un holiste forcené. Quand je lis, comme sur CP sur l'hommage à Aron, que Bourdieu est le chef de fil du holisme en France, je me marre. Les concepts de "champs" et de "habitus" sont au pire à mi-chemin entre holisme et individualisme, et bien plus proche selon moi du second que du premier.

 

  Le 08/06/2013 à 18:21, ernest a dit :

Elias est le moins bien lu des penseurs géniaux du XXè siècle. (Le prochain grand théoricien du libéralisme, soit dit en passant, sera celui qui réunira l'intérêt d'Elias pour l'autocontrôle individuel -qui fait que les individus n'ont plus besoin d'Etat pour qu'ils se comportent bien- et la critique du Pouvoir des libertariens historiques, de Jouvenel à Foucault).

 

Il est assez méconnu. Même au Centre Norbert Elias ... on en parle assez peu !

 

  Le 08/06/2013 à 19:06, Barem a dit :

Cela faisait un temps fou que tu ne postais plus sur le forum. Heureux de te revoir.

D'Elias, j'ai lu son Mozart - Sociologie d'un génie, livre fort intéressant qui démontre que le génie musical de Mozart n'est pas innée, comme une goutte d'eau qu'il lui serait tombé sur la tête, mais le fruit d'un travail continu, colossal et acharné, supervisé par un père lui même musicien qui, du fait de sa frustration à ne pas avoir jouit d'une vie d'artiste important, voudra accomplir ses voeux via son fils.

 

Ah, j'avais oublié ce livre. Je ne crois pas, personnellement, au génie "pur et dur"... Je vais le mettre sur ma liste tiens.

 

  Le 07/06/2013 à 23:47, Ataraxie a dit :

En parlant de mythe, je vous conseille cet ouvrage : http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100074490

 

Bof. Il reprend quelques erreurs d'Elias, change un peu l'angle d'attaque et je vois en lisant que résumé un gros homme de paille. Il ne fait que rajouter à Elias une idée qui n'existait pas à cette époque : le relativisme culturel. De là a parler de mythe...

Posté
  Le 09/06/2013 à 15:47, Corned beef a dit :

Poney, comment maries-tu ton admiration pour Boudieu et ton libéralisme ? Au regard de sa critique des rapports de domination surtout.

 

Question sérieuse.

 

Je n'ai pas lu grand chose de lui, mais de ce que j'ai lu : si tu passes outre son fourvoiement marxiste, il reste quand même très intéressant à lire.

Posté
  Le 09/06/2013 à 17:33, Malky a dit :

Je n'ai pas lu grand chose de lui, mais de ce que j'ai lu : si tu passes outre son fourvoiement marxiste, il reste quand même très intéressant à lire.

 

C'est justement ce qui m'intringue ; peut-on sérieusement lire Bourdieu en "passant outre son fourvoiement marxiste" ?

 

Est-ce que ce n'est pas comme si un communiste disait "si tu passes outre son fourvoiement libéral, Hayek reste quand même très intéressant à lire" ?

Posté

Je ne savais pas que pour etre libéral, il ne fallait lire que des auteurs libéraux !

 

J'ai découvert Bourdieu avec son livre sur la paysanerie du Bearn, c'est une ethnographie fine, bien écrite, avec de belles descriptions. Bourdieu est le précurseur de l'anthropologie "at home" en France (on est dans les 60's meme si le livre est publié seulement il y a 10 ans), avec Favret-Saada. Pour un anthropologue, ce n'est déjà pas rien ! Dans ce livre, il décrit très bien le célibat, les conditions de vie de l’aîné et du cadet dans les familles paysannes. Il annonce dans ces articles ce qui sera son fil théorique pour la suite de sa carrière : comment ton espace social et culturel influence sur ta compréhension du monde et comment cette grille d'analyse du monde se répercute sur ton corps. Il décrit ces cadets, derniers rejetons de familles d'agriculteurs qui ne seront jamais rien d'autres que des ouvriers agricoles, l’aîné ayant hérité de l'exploitation, qui alourdissent expressément leurs pas de danses au bal face aux jeunes filles, "citadines", du bourg voisin. Il décrit comment les aînés  qui grandissent dans un cadre référentiel (qu'il appelle "structure subjective") où le paysan, fort de son exploitation, est le coq du village, l'homme a marier. Ce même cadre, qui, au tournant des années 1960, voir le paysan devenir l'archétype de l'anti-modernité que plus personne ne veut marier (les "structures objectives"). Il y a donc décalage entre les deux structures. Les aînés se retrouvent à évoluer dans un monde qu'il ne comprennent pas, ou plus, et où "c'était mieux avant", où plus personne ne les regarde comme la génération d'avant-guerre. C'est ce qu'il va appeler un peu plus tard l'habitus. Rien de farouchement holiste ou antilibéral la dedans...

C'est vraiment une belle ethnographie, comme son travail en Kabylie. Ses propos théoriques ("esquisse d'une théorie de la pratique" par exemple) sont aussi très bien, tout comme son approche méthodologie et épistémologique.

Posté

Sur Bourdieu que je n'ai pas lu, je serais d'accord avec minc : trop de jargon. Un de ses ouvrages est il épargné ?

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