Théo31 Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 Honte sur moi, je suis un gauchiste repenti (part se cacher). C'était diffus en moi, mais j'ai toujours eu cette fibre anarchiste du refus du collectif et du militantisme. J'ai découvert les idées libérales à l'occasion des blocages des facs. Convaincu de la justesse des idées libérales par la lecture, entre autres, de livres de Salin et Revel.
Glockinette Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 Honte sur moi, je suis un gauchiste repenti (part se cacher). C'est intéressant de voir que nous venons d'un peu tous les horizons, en fait.
Lancelot Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 C'est intéressant de voir que nous venons d'un peu tous les horizons, en fait. Un vieux sondage sur le sujet avec beaucoup (une trois-centaine) de réponses et récemment déterré.
ernest Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 Un cheminement classique, depuis la campagne présidentielle de 2007 qui m'a plus renforcé dans mon anti-socialisme qu'autre chose. À cette même époque, entraîné par des amis je dévore Nietzsche et Céline, le résultat n'est pas splendide mais je me découvre individualiste, réac' et plus anti-gauchiste que jamais. Puis mon père - ce lecteur de Comte et Alain (imaginer l'ambiance un instant…) - m'introduit aux classiques de la philo po pendant ma terminale, et en est venu à me parler de Rawls et Hayek. Du coup, DDL puis Nozick puis Salin etc…
Rincevent Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 [Confessions Intimes] J'ai un caractère assez individualiste (j'étais le geek de service à l'école, ce qui ne m'a pas toujours réussi). De plus, après avoir été communiste durant deux semaines vers mes 12 ans, j'ai vite compris que ça ne pouvait marcher que pour des insectes sociaux et des robots de classe inférieure. J'ai vite compris, regardant pas mal les débats politiques à la télé, que j'étais moins loin du centre-droit que du reste. En parallèle, j'ai commencé à comprendre confusément que l'Etat était inefficace, qu'il redistribuait forcément moins qu'il ne prenait (j'ai toujours été bon avec les chiffres), etc. Premier virage important, un jour (je devais être en Terminale), j'ai vu Jean-François Revel se faire incendier à la télévision chez Serge Moati, et ça m'a donné envie d'aller acheter le livre qu'il venait défendre, La Grande Parade. Ca m'a beaucoup plu. J'ai commencé à lire ce que publiaient les élèves d'Aron, les gens qui tournaient autour de Commentaire, toussa. Je commençais doucement à revendiquer l'étiquette de libéral. Quelques années après, un ami (que j'ai connu à la LICRA - car j'ai eu une période républicain-laïciste, même si le chevènementisme latent de ce milieu essentiellement composé de profs en tous genres m'exaspérait) m'a conseillé les livres d'économie de Simonnot. Et là, j'ai eu un choc. Si j'avais compris pourquoi l'Etat était inefficace, Simonnot m'avait fait comprendre pourquoi le marché était efficace. J'étais devenu complètement libéral, et même libertarien un moment (des discussions avec Etienne sur l'instabilité de la position minarchiste pure m'ont fait devenir libéral classique). Et puis après, Constant (au système si élégant), Hayek (dont j'avais sans le savoir presqu'adopté l'épistémologie) et les autres ont complété le tout. Précision importante : mon grand-père, de mémoire bénie, a participé à la formation de mon caractère et de mes valeurs. En tant qu'ancien déporté attaché à transmettre ce qu'il avait vécu, de Berlin à Auschwitz et ailleurs, il m'a directement donné le goût de la vérité, et indirectement le dégoût de l'Etat. Rétrospectivement, j'ai trouvé dans le libéralisme l'opposé, le plus grand ennemi du nazisme ainsi que son remède potentiel. C'est aussi pour ça que ce parcours me convient ; c'est quelque chose que je sens au plus profond de moi-même. [/Confessions Intimes] Ce sujet a-t-il réellement sa place dans la catégorie "Action !" ? Carrément. On fait de la Business Intelligence en se renseignant sur ce qui a marché. Keith Joseph. Une excellente référence. Puis mon père - ce lecteur de Comte et Alain (imaginer l'ambiance un instant…) - m'introduit aux classiques de la philo po pendant ma terminale, et en est venu à me parler de Rawls et Hayek. Du coup, DDL puis Nozick puis Salin etc… C'est très bien, Alain ; un modèle de libéral de gauche. Enfin, jusque vers le milieu de l'entre-deux-guerres (il a mal vieilli par la suite).
Saucer Posté 19 octobre 2009 Signaler Posté 19 octobre 2009 [Confessions Intimes][/Confessions Intimes] Waw c'était vraiment intime. J'ai eu la désagréable sensation d'avoir couché avec toi, l'espace d'un instant.
Skit Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Comme l'ami Rincevent, j'ai cru au communisme vers 11-12 ans alors que j'étais le geek de service aidé, en 2000, par le coup de poing fulgurant qu'ecolo a donné à la politique belge. Me rendant compte que c'était un non-sens économique; peu importe la façon d'envisager les échanges dans ce genre de société, j'ai longuement réfléchi à la question avant d'abandonner. Je me suis désintéressé de la politique jusqu'à tourner réac, vers 2004-2005, assez conservateur car c'est ce qu'on me servait de plus juste (càd de plus anti-socialiste) à la télé et dans la presse. Au fur et à mesure, ma position de réac c'était libéralisée avant d'arriver ici. Un ami qui lisait activement le forum en 2006 et que j'ai rencontré sur le forum d'adojeunz, m'a donné l'adresse. Il tenait une section AL dans je-ne-sais-plus-quel-arrondissement également. Puis il a laissé tomber avec le scandale hérold-véron. Quand je suis tombé ici, début 2006, j'ai lu des choses intéressantes qui m'incitaient à la réflexion (c'est notamment là que le mythe de la sécu est tombé pour moi). Je me suis donc inscrit fin 2006 et j'ai rapidement eu des différents avec les anarcaps et libcons de service sur l'avortement, la liberté individuelle et les armes. Ne baissant pas les bras, j'ai acheté les sophismes économiques, potassé le wikibéral et découvert un univers incroyable où aucun ami ne m'a suivi; ces amis restants des réacs relativement basiques en terme de politique. J'étais donc rentré dans le libéralisme et, en refermant "le libéralisme" de Salin et en découvrant les valeurs du parti libertarien, j'ai vite pris ce bord où ma passion m'a mené à former LC be avec d'autres (dont John Locke).
pierreyves Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 La question est ambigüe dans mon cas. J'ai commencé par lire pas mal de philo seul … et puis un beau jour de 15 juin 2003 j'ai entendu Sabine arranguer la foule sur un char et c'était la première fois depuis des plombes que j'entendais quelqu'un dire quelquechose qui ne sonnait pas absolument creux. Et pour compléter, le coturnage avec vincponcet à l'université d'été de Liberté J'écris ton nom, c'est une excellente initiation.
Fedaykin Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Personnellement j'ai toujours eu l'intuition qu'on ne pouvait pas aider les gens contre eux même, et que par conséquent l'égalité tellement chère à certains, c'était le monde des bisounours. Il me restait donc la liberté, la fraternité ce n'est pas mon truc. Mais c'était plutot mou. Jusqu'à ce que je m'intéresse vraiment à la politique, et que je commence à discuter sur les forums de Ripostes. Là on m'a vite redirigé par ici au vu de mes positions trop "extrêmes" pour eux. Je me suis lentement converti, mais j'avais encore beaucoup de réticences sur certains sujets. Mais le vrai déclic pour une liberté no limit ça a été la lecture attentive de Bastiat et de Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas.
F. mas Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 En lisant. Plus précisément en approfondissant mon antilibéralisme (je viens de la droite radicale), je me suis mis à lire attentivement certains auteurs libéraux classiques, qui se sont révélés plus intelligents et moins farfelus que je ne le pensais. De de Maistre, Cortés, Evola, Maurras, Xénophon, Aristophane et Carl Schmitt, je suis passé à Montesquieu, Tocqueville, Montaigne, puis Platon, Aristote, Locke, Hobbes, Hume, Hayek et Oakeshott. Et maintenant David Gauthier, Jan Narveson, Anthony de Jasay. Sur le plan théorique, le passage s'est fait grâce à L. Strauss, qui a eu la grande intelligence de rappeler que la vertu politique se trouvait plus du côté de la prudence et de la modération que de l'indignation morale devant le nihilisme et la vulgarité de ce monde "vétuste et sans joie". Strauss connaissait bien l'oeuvre de Schmitt et partageait une même défiance pour les institutions libérales (mais pas pour les mêmes raisons : pour Schmitt, le libéralisme est foncièrement impolitique donc incapable de faire face à l'évènement exceptionnel, pour Strauss, c'est le dogme de la séparation entre loi et morale, droit et société qui a permis l'oppression de la minorité juive par la majorité national socialiste). Ceci étant dit, il a préféré consacrer une partie de son travail à faire la promotion du rationalisme classique qui est à la source du libéralisme antique, de la vertu de modération et de la civilisation occidentale plutôt qu'à celui de l'état total, au décisionnisme pur, ou à l'ultime sursaut devant la Nuit du Monde. Pour paraphraser George Michael période Wham ! He chooses life (so I did too). Politiquement, il y a deux évènements qui m'ont fait pas mal évoluer : les attentats du 11 sept et Le Pen au premier tour le 21 avril 2002. La réaction de mes amis plus radicaux face à l'attaque terroriste islamique m'a proprement estomaqué. Ils se sont réjouis de voir ce qu'il détestait le plus au monde se faire attaquer et humilier (ils ont même sabré le champagne). Non seulement il y avait pour eux équivalence morale entre tout ce que représentait l'Amérique (l'Occident) et ces adversaires précisément, mais ils étaient tout prêt à excuser aux terroristes ce qu'ils condamnaient chez les occidentaux (la soi disant barbarie le so called totalitarisme, etc). Cette façon de raisonner en deux poids deux mesures n'est certes pas propre à l'extrême droite, puisqu'on la retrouve aussi à l'extrême gauche, mais a participé à mon éloignement d'un milieu qui semble essentiellement porté par des pulsions morbides. Le Pen au second tour, après m'avoir beaucoup amusé (je serai toujours reconnaissant au pétomane du paysage politique français d'avoir fait pleurer autant de cadres et de militants du PS et du MJS) m'a fait prendre conscience de plusieurs choses. D'abord que la droite nationale n'avait aucune ambition politique. Même si elle en avait eu, ceux qui portaient ses couleurs n'étaient ni compétents ni bien meilleurs que leurs adversaires. Ensuite, l'hostilité cumulée des médias, de l'etablishment médiatique culturel et économique était trop grande pour espérer un jour un changement de ce côté là. Ledit etablishment qui a confisqué et qui confisque encore la parole dans ce pays est une amicale de corrompus, de politiciens retors, d'associatifs vicieux, de connards prébendés qui a tout fait pour encourager à l'élection du premier pourri d'entre eux, à savoir el condukator Jacques Chirac. La connivence des politiques et affidés en se révélant au grand jour, a fait état de sa décomposition avancée. La France de Chirac avait quelque chose à voir avec l'URSS de Brejnev : porté par un suffrage digne d'une république sud américaine, il a remis en selle les vieilles barbes et les représentants les plus sclérosés de la droite française dans un but unique : surtout ne rien faire pendant 5 ans. La tradition libérale m'est apparue en conséquence comme une solution plus morale, plus tempérée, mais paradoxalement aussi plus radicale parce qu'appliquée à la situation particulière d'un pays qui ne cesse depuis (au moins) 45 de s'épuiser dans le despotisme oriental.
jubal Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Grace a liberaux.org. Ma famille est communiste depuis des generations, donc j'ai pu savoir tres jeune que je n'etais pas communiste. Je suis tres attache a la liberte depuis l'enfance, et j'ai perdu ma confiance envers l'etat un peu plus tard. Mais je suis ensuite reste de nombreuses annees sans rien savoir du liberalisme, jusqu'a ce que je vienne ici (je sais plus pourquoi je suis venu). Je me demande parfois si il n'y a pas une composante genetique dans le liberalisme d'une personne.
TODA Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 [/Confessions Intimes]Carrément. On fait de la Business Intelligence en se renseignant sur ce qui a marché. C'est très bien, Alain ; un modèle de libéral de gauche…. oui, C'est très bien, Alain Et alors, il n'y avait pas beaucoup le choix… Faut remettre dans le contexte de l'époque… Avec mon papa instituteur,c'était déjà une grande chance, une ouverture que d'avoir accès à Alain, et à Georges Brassens… dés que j'ai su lire,(1966) j'ai dévoré "l'école libératrice", dans les wc, … et grâce à ce fil, je me dis que si j'ai répondu spontanément: internet, des bases avaient étés posées dés ma plus tendre enfance, dans l'éducation familiale et que mon père décédé en 1975 à toujours été un libéral sans le savoir…
Lexington Posté 20 octobre 2009 Auteur Signaler Posté 20 octobre 2009 Ce sujet a-t-il réellement sa place dans la catégorie "Action !" ? Vi Carrément. On fait de la Business Intelligence en se renseignant sur ce qui a marché. Voilà Faute d'avoir lu beaucoup de livres, je dois également la majeure partie de ce que je sais du libéralisme à Wikilibéral. Wikibéral, pas Wikilibéral. Je sais, c'est moche, mais c'est comme ça. Idem adhérent UMP dès 2006 j'ai pris Sarko pour une sorte de Thatcher français. Entre le sarko de 2005 et celui de 2009 il y a tout un monde. Déception énorme qui m'a conduit à radicaliser mes positions à la Keith Joseph. Très bonne référence ce Keith Joseph. On pourrait aussi penser à Alan Walters C'est très bien, Alain ; un modèle de libéral de gauche. Enfin, jusque vers le milieu de l'entre-deux-guerres (il a mal vieilli par la suite). J'ai été assez surpris d'entendre Némo le classer dans les anticapitalistes et antilibéraux d'ailleurs. Qu'en pensez-vous?
ernest Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 oui, C'est très bien, Alain J'ai été assez surpris d'entendre Némo le classer dans les anticapitalistes et antilibéraux d'ailleurs. Qu'en pensez-vous? Alain c'est génial, je n'ai jamais dis le contraire. Ses propos sur l'éducation et les pouvoirs sont de très beaux ouvrages, que je recommande vivement, surtout sur l'éducation. Alain était «radical» à l'époque, mais aujourd'hui sa vision politique est très nettement libérale classique, imprégnée de républicanisme. Nemo dit peut être ça car Alain est un disciple de Comte - l'autre branche étant Maurras - mais il reprendra l'idée de l'humanité chez Comte, pas son socialisme positif. Et même chez Comte, son positivisme est évidemment détestable mais l'idée que l'individu n'existe que par rapport à l'humanité, que les morts gouvernent les vivants etc… ce sont de belles idées.
Nirvana Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Wikibéral, pas Wikilibéral. Je sais, c'est moche, mais c'est comme ça. Je tombe des nues : J'ai TOUJOURS lu et compris "WikiLIbéral"
Invité jabial Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Mon père étant politiquement un néo-conservateur mais pas spécialement pro-américain (l'ordre c'est bien, l'autorité c'est bien, révolte->massacre, etc). J'ai commencé logiquement comme anar en réaction, mais ça a toujours été logique pour moi que la propriété était légitime, donc je n'ai jamais été anomiste même si j'étais plus anti-système, anti-injustices, que libéral pur jus. Finalement à force de me faire traiter de sale droitiste par des anomistes, j'ai fini par prendre conscience que je n'étais pas d'extrême-gauche J'ai donc été voir à droite. J'ai été à DL, et par le biais de la liste des lecteurs du figaro (liste de diffusion de droite) j'ai été mis en contact avec l'ADEL et sa propre liste de diffusion. À la lecture de l'Ethique de la Liberté ça a été le déclic : j'ai toujours pensé ça mais je n'ai jamais su le formaliser, et je me suis dit "voilà le bouquin que j'aurais dû écrire, je suis une feignasse". Rand est venu après et m'a paradoxalement radicalisé dans mon anarchisme autant que dans mon capitalisme. Bien entendu quand DL a été absorbé dans l'UMP j'ai foutu à la poubelle les papiers d'adhésion qui m'avaient été envoyés. J'ai été membre d'AL jusqu'à la trahison des fondateurs, et si je suis à jour de cotisation je dois probablement toujours être membre du PLD, mais c'est plus pour participer symboliquement à toute initiative libérale que par conviction.
Rincevent Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 au pétomane du paysage politique français You made my day ! Ceci dit, narration intéressante, quoique pas si surprenante que ça. Et je me doutais bien que tu venais de là-bas. J'ai été assez surpris d'entendre Némo le classer dans les anticapitalistes et antilibéraux d'ailleurs. Qu'en pensez-vous? A la fin de sa vie, quand il s'était commis avec Pétain*, sans doute. Avant 1920-1930, i beg to differ. Ceci dit, ses Essais sont dans ma bibliothèque, et attendent d'être lus depuis, houlà, près de 10 ans maintenant (mais bon, pas facile de lire un livre de la Pléiade dans le métro). *J'y vois d'ailleurs deux raisons. La fatigue de vivre typique du pacifisme, et son attaque cérébrale de 1936.
Sekonda Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Némo Non, pas toi aussi … Qu'en pensez-vous? Dans un autre fil plutôt. Continuons sur ta première question.
JackieV Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 Sinon mon parcours, puisqu'apparemment c'est l'endroit pour le raconter : Je me suis intéressé assez tôt à la politique, vers 14 ans à peu près, je n'avais pas beaucoup d'idées, simplement je savais que fait que j'étais pro-européen. J'ai toujours été individualiste, en tous cas. A l'école primaire j'expliquais à mes camarades que tout ce qui ne nuisait pas à autrui devait être autorisé et donc que le port de la blouse obligatoire était stupide. Un an plus tôt ma maîtresse de CM1 avait dit à un de mes collègues que "la liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres." Ca m'a beaucoup marqué. J'ai toujours détesté l'injustice aussi. En seconde j'ai commencé à me politiser sérieusement, pas forcément pour le meilleur. C'était l'époque de la crise de banlieues. Ca m'a scandalisé et je me suis très rapidement rapproché de l'extrême-droite. J'avais un pote avec qui je partageais plus ou moins le même parcours et on s'encourageait mutuellement dans cette voie, on a fini par s'encarter tous les deux au FNJ. Avec le recul, je me dis que c'était clairement pour s'amuser et que ça ne reposait absolument pas sur de réelles convictions mûries. Toujours est-il que même à cette époque j'étais en faveur du libéralisme économique (que je croyais déceler dans les baisses d'impôts promises par Le Pen), plus par intuition qu'autre chose car je ne comprenait pas vraiment les mécanismes de marché (d'ailleurs j'étais plus ou moins protectionniste). Haine des Etats-Unis pour masquer mon admiration à leur égard (aimer les E-U c'est incompatible avec le nationalisme dur, en fait). Ca a bien changé. Je me suis peu à peu modéré ensuite pour en venir à soutenir Sarkozy en 2007, en bon petit jeune pop que j'était devenu. Je suis resté un lèche-botte du gouvernement pendant six mois. Je me suis centrisé (c'était ma période républicaine laïcarde sociale-démocrate de centre-droit), j'étais en terminale. C'est ensuite que j'ai commencé à devenir plus critique à l'encontre de l'action du gouvernement et que je me suis auto-collé l'étiquette de libéral. C'est alors que j'ai commencé à me renseigner sur le sujet. En prépa, j'avais un prof d'éco anarcap qui nous a fait acheter Bastiat. Je n'y suis resté que deux semaines mais j'ai quand même lu Bastiat et ce fut le déclic. Enfin j'ai découvert Libéraux.org ce qui a achevé ma radicalisation. J'ai pas mal lu aussi, en particulier ces six derniers mois et cela m'a bien aidé dans ma conversion au "véritable" libéralisme. Et me voilà libertarien, en mal d'action. Pas vraiment libertarien en fait, plus à mi-chemin entre libéral classique et minarchiste. J'ai toujours eu du mal avec les classifications de toute façon.
Rincevent Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 En prépa, j'avais un prof d'éco anarcap !!! Quelle prépa ? Quel prof ?
JackieV Posté 20 octobre 2009 Signaler Posté 20 octobre 2009 !!!Quelle prépa ? Quel prof ? Prépa Saint-Exupéry à Mantes, en éco. Je sais pas si je peux dire son nom, c'est peut être impoli…
Jesrad Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 Comme Rincevent et Skit, j'ai été brièvement communiste vers mes 11-12 ans, du fait de m'être demandé longuement si demander un intérêt pour un prêt était justifiable. C'est con mais jeune je passais souvent de longues heures de réflexion à me demander ce qui était juste et ce qui ne l'était pas, et pourquoi. J'ai eu une brève période social-démocrate dans laquelle je croyais que chaque problème de société devrait être réglé par la création d'un corps de fonctionnaires ad-hoc - heureusement ça n'a pas duré bien longtemps, il m'a suffi d'observer des fonctionnaires et des politiciens en action pour réaliser la stupidité de ce raisonnement, et les nombreuses circonstances et conditions inhérentes qui les menaient vers un échec inévitable et logique. De là j'ai simplement "jeté" tout système politique à la poubelle et décidé de me foutre de "la société", pour m'intéresser plutôt à ce que chacun pouvait faire concrètement pour faire face à ses problèmes au lieu d'attendre quoi que ce soit de "la collectivité". Lire Nietzsche pour la première fois en Terminale a été revigorant, même si j'ai toujours gardé des convictions d'extrême gauche dans mon anarchisme non-déclaré. Mais c'est sous l'influence de Laurett que j'ai mis les pieds à la Fête de la Liberté il y a quelques années. À l'époque les libéraux étaient encore pour moi de mystérieuses personnes dont je ne savais pas grand chose, contre lesquelles une bonne partie de la population française était vaguement hostile… d'où une certaine déception une fois sur place, de voir le peu de monde et la taille très limitée de l'événement. J'y ai feuilleté des œuvres de Bastiat, et après quelques pages ai voulu en savoir beaucoup plus sur le fonctionnement réel de l'économie. Sur place j'ai repéré un livre curieux qui s'appelait "Vers une société sans état". Je me suis dit "banco, c'est exactement ça que je souhaite", j'ai pris ça plutôt que "outrages à chefs d'état" de Spooner qui ressemblait un peu trop à TAZ dans son format ou que "39 leçons d'économie moderne" de Simonnot. En lisant Friedman fils, j'ai constaté que la réalité économique avait des implications lourdes en matière de droit et d'institutions - j'ai commencé à étudier plus en détail le sujet, tout en écrivant sur mon blog tout ce que j'apprenais, à mesure. À plusieurs reprises des commentaires ont mentionné Liberpédia et Wikibéral, c'est par là que j'ai débarqué sur lib.org, c'est aussi comme ça que j'ai découvert l'école autrichienne. Leur approche épistémologique m'a semblé parfaitement appropriée, leurs conclusions justifiées, j'ai embrayé sur Ludwig von Mises et Rothbard dans mes lectures, et j'ai basculé d'utilitariste à jusnaturaliste, ce qui a été une seconde révélation. J'en suis arrivé à un gloubiboulga éthique et économique où se mêlent joyeusement dans le désordre et la confusion Droit Naturel, chaos, émergence, Discordianisme, praxéologie, poudre noire et saucisson. Un commentateur américain sur mon blog m'a fait savoir que ça s'appelait "agorisme", j'ai vérifié et approuvé cette définition.
Winston Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 J'ai attrapé le libéralisme quand j'étais tout petit et sans même m'en rendre compte. En fait je crois que c'était un mercredi à l'heure du dîner, ce jour là ma mère m'a expliqué que c'était pas bien de : - Regarder dans l'assiette de son frère - Réclamer - Se servir sans demander la permission Etrangement, j'ai facilement assimilé que ces consignes s'appliquaient également en dehors de ma salle à manger. Et que si tout les hommes écoutaient ma maman, le monde serait bien plus facile à vivre. J'ai vite compris que ma mère n'avait pas pris la peine d'enseigner ces principes aux autres enfants de mon âge. Ce fut une énorme déception et je lui en ai toujours voulu. C'est bien plus tard que j'ai réalisé que des gens très serieux avec des beaux costumes avaient écrit des livres entiers sur les règles de ma maman. Je lui en ai parler une ou deux fois mais elle a fait mine de ne pas connaître leurs noms, probablement par modestie. Maman je t'aime pour avoir inventé le libéralisme et inspiré tant de grands penseurs.
h16 Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 J'ai attrapé le libéralisme quand j'étais tout petit et sans même m'en rendre compte. En fait je crois que c'était un mercredi à l'heure du dîner, ce jour là ma mère m'a expliqué que c'était pas bien de :- Regarder dans l'assiette de son frère - Réclamer - Se servir sans demander la permission Etrangement, j'ai facilement assimilé que ces consignes s'appliquaient également en dehors de ma salle à manger. Et que si tout les hommes écoutaient ma maman, le monde serait bien plus facile à vivre. J'ai vite compris que ma mère n'avait pas pris la peine d'enseigner ces principes aux autres enfants de mon âge. Ce fut une énorme déception et je lui en ai toujours voulu. C'est bien plus tard que j'ai réalisé que des gens très serieux avec des beaux costumes avaient écrit des livres entiers sur les règles de ma maman. Je lui en ai parler une ou deux fois mais elle a fait mine de ne pas connaître leurs noms, probablement par modestie. Maman je t'aime pour avoir inventé le libéralisme et inspiré tant de grands penseurs. Excellent
Pandi Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 Je crois que j'ai toujours été prédisposé au libéralisme. Mon parcous a fait que j'ai toujours été anticonformiste (parents déçus du socialisme et athées, mais qui m'ont quand même mis dans une école catholique…) En tout cas, j'ai toujours été anti-gauchiste. Leur malhonneteté et leur propension à insulter tout le monde m'a toujours profondément énervé. Je me suis donc dit que je devais être de droite… Par la suite, je me suis engagé dans les associations étudiantes. Cela a aussi beaucoup contribué à me préparer au libéralisme, de part le caractère résolument non partisan des assos. J'y appris là que la politique n'était pas une affaire de partisan. Enfin, j'ai déouvert par hasard le livre de Boudon "Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme?" Ce fut une véritable révélation, comme ci tout ce que je pensais depuis toujours avait été écrit dans ce livre… Il m'a suffit après de chercher libéralisme sur google pour tomber sur libéraux.org.
Johnnieboy Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 Ca traîne de sacrées casseroles, un libéral. Au fait, quelqu'un aurait l'adresse du blog de l'excellent xxc ?
Johnnieboy Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 google -> citoyen durable Arf, faut être invité pour accéder à son blog. Merci quand même.
Nirvana Posté 21 octobre 2009 Signaler Posté 21 octobre 2009 J'ai attrapé le libéralisme quand j'étais tout petit et sans même m'en rendre compte. En fait je crois que c'était un mercredi à l'heure du dîner, ce jour là ma mère m'a expliqué que c'était pas bien de :- Regarder dans l'assiette de son frère - Réclamer - Se servir sans demander la permission Etrangement, j'ai facilement assimilé que ces consignes s'appliquaient également en dehors de ma salle à manger. Et que si tout les hommes écoutaient ma maman, le monde serait bien plus facile à vivre. J'ai vite compris que ma mère n'avait pas pris la peine d'enseigner ces principes aux autres enfants de mon âge. Ce fut une énorme déception et je lui en ai toujours voulu. C'est bien plus tard que j'ai réalisé que des gens très serieux avec des beaux costumes avaient écrit des livres entiers sur les règles de ma maman. Je lui en ai parler une ou deux fois mais elle a fait mine de ne pas connaître leurs noms, probablement par modestie. Maman je t'aime pour avoir inventé le libéralisme et inspiré tant de grands penseurs. Bravo !
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