Saragator Posté 14 janvier 2010 Auteur Signaler Posté 14 janvier 2010 Je me suis inscrit il y a trois ans de ça… et j'y reviens pour la première fois depuis très très longtemps… J'essaie de me rattraper sur wiki. Des livres à lire absolument ?
José Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Des livres à lire absolument ? http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=3152
Saragator Posté 14 janvier 2010 Auteur Signaler Posté 14 janvier 2010 http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=3152 Je vois… Je vais y aller doucement quand même. Si je commence par "Source vive" ca ira ? L'isolement radical est impossible sur le long terme.L'homme est un animal social, il a nécessairement besoin d'autrui pour s'émanciper et perdurer. Sans un alter ego, il me semble que l'on perd tout contacte avec le réel. L'ermitage n'existe qu'un temps, et cet isolement est accompagné fictivement de Dieu. C'est une expérience particulière qui ne me semble pas être un argument suffisant. Mourir peut-être pas… Devenir fou, je pense que c'est possible (probable ?). Mais justement, n'y a-t-il pas des cas où l'homme parvient à dépasser cette dépendance aux autres sans perdre la tête ? Je pense que cela nécessite une certaine force d'âme (construite), proche de celle que semble définir Spinoza.
José Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Si je commence par "Source vive" ca ira ? Honnêtement, je te déconseille Rand : excellente pamphlétaire, mais mauvaise essayiste, mauvaise romancière et méchante philosophe. Si tu veux commencer par un roman :
Saragator Posté 14 janvier 2010 Auteur Signaler Posté 14 janvier 2010 Honnêtement, je te déconseille Rand : excellente pamphlétaire, mais mauvaise essayiste, mauvaise romancière et méchante philosophe.Si tu veux commencer par un roman : Un roman me va très bien ! Je te dirai ce que j'en ai pensé. Merci.
Invité jabial Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Éthique à Nicomaque (va directement au premier et dernier livre). Ça fait une chiée de fois que je te dis de le lire. Déjà lu mais c'est vrai que ça vaudrait la peine de me le retaper, les souvenirs sont vraiment trop anciens. La meilleure traduction en français ou en anglais, c'est ? L'isolement radical est impossible sur le long terme. Impossible, non, mais fort dommageable en tout cas. L'homme est un animal social Je m'inscris en faux : même les vaches ne sont pas des animaux sociaux. Les seuls animaux sociaux connus sont des insectes. Les hommes sont en tant qu'animaux des primates, ce qui fait d'eux des individus à part entière, vivant en famille et non en troupeau. En tant qu'animal, l'homme a donc besoin d'une famille. En tant qu'être rationnel, il a également besoin d'amis. En tant qu'être économique participant à la division sociale du travail, il a besoin de clients (ou d'un patron) et de fournisseurs (et/ou d'employés). En aucun cas il n'a besoin d'une patrie, d'une nation ou de quoi que ce soit de ce genre. il a nécessairement besoin d'autrui pour s'émanciper et perdurer. Comme je l'ai dit, ça dépend de ce qu'on met dans "autrui" - en tout cas c'est beaucoup moins large qu'on ne peut le penser. Sans un alter ego, il me semble que l'on perd tout contacte avec le réel. C'est plus ou moins vrai en fonction des gens, mais il est clair que la solitude absolue est tout à fait anormale et que l'homme en souffre. L'ermitage n'existe qu'un temps, et cet isolement est accompagné fictivement de Dieu. C'est une expérience particulière qui ne me semble pas être un argument suffisant. Personne ici n'a prétendu que l'isolement absolu fût sain, et surtout pas moi.
Rincevent Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 En tant qu'animal, l'homme a donc besoin d'une famille. En tant qu'être rationnel, il a également besoin d'amis. En tant qu'être économique participant à la division sociale du travail, il a besoin de clients (ou d'un patron) et de fournisseurs (et/ou d'employés). En aucun cas il n'a besoin d'une patrie, d'une nation ou de quoi que ce soit de ce genre. L'homme a (généralement) besoin d'appartenir à un groupe humain. Ca peut être la famille comme ça peut être autre chose, au besoin.
Esperluette Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 ça dépend de ce qu'on met dans "autrui" - en tout cas c'est beaucoup moins large qu'on ne peut le penser. Ne penses-tu pas que les relations directes d'humain à humain constituent une partie minuscule des "rencontres" avec nos semblables ? Je pense à tout livre, toute musique, tout dessin, toute technique, tout aménagement - en somme, toute oeuvre de main d'Homme.
Invité jabial Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Ne penses-tu pas que les relations directes d'humain à humain constituent une partie minuscule des "rencontres" avec nos semblables ? Je pense à tout livre, toute musique, tout dessin, toute technique, tout aménagement - en somme, toute oeuvre de main d'Homme. Tu as tout à fait raison.
F. mas Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Déjà lu mais c'est vrai que ça vaudrait la peine de me le retaper, les souvenirs sont vraiment trop anciens. La meilleure traduction en français ou en anglais, c'est ? La plus près du texte : Pellegrin, la plus élégante : Tricot, la plus audacieuse Bodéus (je préfère celle de Tricot). En anglais, la version bilingue grec/anglais de Loeb classical library (je ne me souviens plus là maintenant du traducteur)
Invité jabial Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Qu'est-ce que tu entends par audacieuse ? Quant au bilinguisme, il ne m'apporterait rien puisque je ne comprend pas un traître mot de grec ancien.
F. mas Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Il lui arrive de proposer des traductions totalement novatrices par rapport aux interprètes qui l'ont précédé : par exemple phronesis, traditionnellement traduit par "raison pratique" ou "sagesse pratique" devient sous sa plume "sagacité", ce qui est étonnant, mais pas totalement débile.
Saragator Posté 14 janvier 2010 Auteur Signaler Posté 14 janvier 2010 Je viens de découvrir par hasard l'existence d'une branche de l'économie, "l'économie du bonheur", qui semble démontrer une certaine linéarité entre le revenu et le sentiment subjectif de bonheur. D'après Wikipedia (pour l'instant, ma seule source d'information sur le thème) un seuil existerait à partir duquel l'augmentation de revenu n'entraînerait plus d'augmentation du sentiment de bonheur…. Cette voie semble très intéressante, mais les biais culturels m'apparaissent quasi-indépassables. Qu'en pensez-vous ?
Esperluette Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 J'en pense que je ne comprends pas ce qui te chiffonne à la perspective qu'un idéal de vie s'inspire de la culture dans laquelle on a grandi.
Lancelot Posté 14 janvier 2010 Signaler Posté 14 janvier 2010 Qu'en pensez-vous ? Je ne sais pas pourquoi mais en lisant ce message j'ai été frappé par la réflexion suivante : Si on considère (comme je le fais) que l'humain normalement constitué s'adapte en permanence à sa situation pour revenir à un niveau de bonheur de base, chercher le bonheur dans des choses matérielles comme l'argent est une quête sans fin dans la mesure où la valeur de la chose baisse graduellement jusqu'à devenir négligeable à plus ou moins long terme à partir du moment où on l'a obtenu. Jusque là rien de nouveau. C'est la proximité de cette situation avec les supplices des enfers de la mythologie grecque (typiquement, le tonneau que les Danaïdes essaient de remplir alors qu'il est sans fond) qui s'est soudain imposée à moi, si bien que je pense avoir finalement compris où Camus voulait en venir avec son interprétation du mythe de Sisyphe (dont la conclusion, pour en revenir au sujet, est "il faut imaginer un Sisyphe heureux" pour comprendre pourquoi les gens arrivent à supporter l'absurdité de la vie). Bref, ce n'est pas très intéressant, je voulais simplement remercier Saragator pour m'avoir fait démêler tout ça.
Johnnieboy Posté 15 janvier 2010 Signaler Posté 15 janvier 2010 J'en pense que je ne comprends pas ce qui te chiffonne à la perspective qu'un idéal de vie s'inspire de la culture dans laquelle on a grandi. Ce n'était pas son propos, a mon avis. Il voulait plutôt dire qu'en fonction de sa culture, l'argent avait plus ou moins d'importance dans la quête du bonheur. Cf le Bouthan et son bonheur intérieur brut : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan#Politique
Saragator Posté 15 janvier 2010 Auteur Signaler Posté 15 janvier 2010 Ce n'était pas son propos, a mon avis. Il voulait plutôt dire que en fonction de sa culture, l'argent avait plus ou moins d'importance dans la quête du bonheur.Cf le Bouthan et son bonheur intérieur brut : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan#Politique C'est tout-à-fait ça. Mon message posait surtout la question de la pertinence et de la scientificité d'une telle approche. Merci pour le lien, une vraie découverte !
Esperluette Posté 15 janvier 2010 Signaler Posté 15 janvier 2010 Merci, une explication de texte ne fait jamais de mal.
ЄutΞrpЭ Posté 20 janvier 2010 Signaler Posté 20 janvier 2010 Bonsoir à tous,le fil sur ce qu'a pu nous apporter le libéralisme m'amène à me poser une question plus générale sur votre vision du bonheur. Certains d'entre vous voient le libéralisme comme un moyen d'améliorer leur vie, comme une philosophie au sens de sagesse, de savoir-vivre. Dnas ce cas, est-ce que le libéralisme apporte une réponse à ces questions devenues quasiment tabous : peut-on être heureux ? comment y parvient-on ? Et vous, êtes vous heureux ? Bonjour Saragator, Si l'on se fie à Benjamin Constant, le bonheur doit, dans la mesure du possible, dépendre de nous - propos qui, littéralement, ne conviendrait pas à un véritable stoïcien -, ce qui implique de supprimer toute définition collective du bonheur. Pourtant, je crois que Clément Rosset, qui a sans doute écrit parmi les meilleures pages sur le bonheur, serait de nature à satisfaire une partie au moins de ton interrogation métaphysique. A bientôt.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.