Invité rogermila Posté 15 novembre 2010 Signaler Posté 15 novembre 2010 Une nouvelle fois, les dépouillements de scrutins électoraux dans un pays d'Afrique (ici la Guinée) se terminent par des émeutes, des pillages, des affrontements qui font des victimes.
h16 Posté 15 novembre 2010 Signaler Posté 15 novembre 2010 En tout cas, ce sondage permet de dégager une tendance ferme. C'est une bonne chose.
Invité rogermila Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 La sérénité règne autour des bureaux de vote à Conakry.
Invité rogermila Posté 18 novembre 2010 Signaler Posté 18 novembre 2010 Des elections ethniques c'est pire que des dictatures ; ça devrait être condamné par l'ONU. le général Sékouba Konaté, a décrété mercredi "l'état d'urgence", "sur l'étendue du territoire de Guinée", jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle.Les violences post-électorales ont fait au moins quatre morts depuis lundi, dont trois tués par les forces de l'ordre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. Le premier ministre, Jean-Marie Doré, a déclaré au journal télévisé de la chaîne nationale : "Depuis quelques jours, des loubards (…) se sont livrés à des actes de vandalisme en s'attaquant à des citoyens innocents et à leurs biens", "sous prétexte" que les résultats provisoires de la présidentielle étaient publiés. Evoquant "des actes inadmissibles", il a cité des noms de fiefs électoraux de M. Diallo : Ratoma (seule commune de Conakry où M. Condé n'était pas en tête), Labé, Pita et Dalaba, trois villes de Moyenne-Guinée (Centre), une région à majorité peule, l'ethnie de M. Diallo, alors qu'Alpha Condé est malinké. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2010…41401_3212.html
Invité jabial Posté 18 novembre 2010 Signaler Posté 18 novembre 2010 Comme quoi, la démocratie c'est quand même un progrès par rapport à un certain état de non-droit.
Invité rogermila Posté 27 novembre 2010 Signaler Posté 27 novembre 2010 A quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote en Côte d'Ivoire pour le second tour de la présidentielle, la situation s'est tendue encore un peu plus. Une manifestation de l'opposition contre le couvre-feu instauré par décret à partir de samedi soir par le président Gbagbo, a dégénéré dans le quartier d'Abobo, à Abidjan. La foule en colère s'en est prise aux policiers, qui ont riposté, faisant au moins trois morts et huits blessés d'après des sources internationales http://www.liberation.fr/monde/01012304900…n-cote-d-ivoire
RedGhost Posté 28 novembre 2010 Signaler Posté 28 novembre 2010 Ca me rappelle à chaque fois l'argument d'Hayek en faveur de la démocratie.
Invité rogermila Posté 30 novembre 2010 Signaler Posté 30 novembre 2010 Soirée electorale en Cote d'Ivoire. C'est autre chose qu'avec David Pujadas ou PPDA . La tension est montée aujourd'hui en Côte d'Ivoire en l'absence de résultats provisoires de la présidentielle de dimanche entre le président Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, ce dernier accusant le chef de l'Etat de vouloir "confisquer le pouvoir".Signe de la tension grandissante: chaque camp était en train de rapatrier vers sa zone les éléments armés qui avaient été envoyés dans l'autre partie du pays pour sécuriser le scrutin de dimanche. Ainsi 1.500 soldats loyalistes sont redescendus vers le sud du pays, tandis que les 1.500 hommes des Forces nouvelles (FAFN, ex-rébellion) étaient en train de remonter vers le nord. Politiquement aussi, le climat s'est alourdi dans l'attente des résultats de cette élection six fois repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/…le-au-calme.php
Esperluette Posté 2 décembre 2010 Signaler Posté 2 décembre 2010 Ouganda: Un homme politique appelle ses partisans à la «grève du sexe» INSOLITE - Il veut empêcher leurs épouses de voter pour ses adversaires… Comment empêcher son épouse de voter pour un autre candidat que le sien? En Ouganda, Stanley Kalembaye, membre du Forum pour le changement démocratique, un parti d’opposition, a trouvé la solution: la grève du sexe. «Vous dites que vous êtes des partisans de l'opposition mais vos femmes votent toujours pour le Mouvement de résistance nationale (NRM)», a déclaré ce jeudi l’homme politique à des militants lors d'une réunion. «Je vous propose de leur dire que vous ne remplirez plus votre devoir conjugal tant qu'elles n'auront pas changé d'avis», a-t-il ajouté. Les prochaines élections se déroulant en février, la bataille psychologique entre époux s’annonce longue et rude. Malheureusement pour Stanley Kalembaye, les spécialistes de la vie politique ougandaise pensent que ce scrutin confirmera quoi qu’il arrive la domination du président Yoweri Museveni et du NRM. Les grèves du sexe sont des moyens de pression courant dans certains pays africains, mais ils sont utilisés plus généralement par les femmes à l’encontre des hommes, comme au Kenya en avril 2009. C.C. avec Reuters http://www.20minutes.fr/article/632883/ins…sans-greve-sexe
Invité rogermila Posté 4 décembre 2010 Signaler Posté 4 décembre 2010 Et voilà le travail, l'ONU et la communauté internationale en faisant pression ont réussi deux choses en Cote d'Ivoire : 1) Obtenir des élections…. mais sans qu'on connaisse le résultat du scrutin (dommage, mais l'esseniel était que ces élections aient lieu) 2) Amener tous les ingredients pour le déclenchement prochain d'une nouvelle guerre civile. Quel beau bilan !
h16 Posté 5 décembre 2010 Signaler Posté 5 décembre 2010 Conclusion : les résultats du sondage en début de fil étaient pertinents.
F. mas Posté 5 décembre 2010 Signaler Posté 5 décembre 2010 Ca me rappelle à chaque fois l'argument d'Hayek en faveur de la démocratie. Si je me souviens bien le principal argument d'Hayek en faveur de la démocratie, c'est la pacification de la compétition politique. J'en déduis donc que si elle ne l'apporte pas, elle n'a pas de valeur (en termes hayékiens toujours).
free jazz Posté 5 décembre 2010 Signaler Posté 5 décembre 2010 La démocratie ne serait ni transposable en Afrique ni un modèle universel, on m'aurait menti?
Invité rogermila Posté 8 décembre 2010 Signaler Posté 8 décembre 2010 Haiti n'est pas en Afrique mais les problèmes sont identiques. Toute election se termine par des violences. Mardi, c'est la publication des résultats du premier tour de la présidentielle qui a secoué la population. Contrairement à ce qu'avait laissé entendre un dépouillement partiel, le candidat qui affrontera Mirlande Manigat (31,4% des voix) au second tour sera Jude Célestin (22,5%), et non pas le chanteur populaire Michel Martelly (21,8%). L'éviction inattendue du candidat Martelly au second tour de la présidentielle fait peser de forts soupçons de fraudes. Furieux, ses partisans ont monté des barricades et tiré des coups de feu mardi à Port-au-Prince où la population s'était repliée dans les maisons. Des coups de feu ont été tirés et et des pierres lancées sur des passants. Des débuts d'incendies se sont déclarés dans de petits commerces. A Pétion-Ville, banlieue de la capitale, plusieurs centaines de jeunes cagoulés couraient dans les rues, pour la plupart bloquées, pour demander l'annulation du scrutin
Johnnieboy Posté 8 décembre 2010 Signaler Posté 8 décembre 2010 Haiti n'est pas en Afrique mais les problèmes sont identiques. Toute election se termine par des violences. Ah, où est donc passé le bon temps des Duvalier ? L'erreur est de croire qu'un régime sans élection serait plus stable et moins meurtrier dans ces pays. L'élection n'est qu'un prétexte comme un autre. J'irai même plus loin et dirai que l'instabilité de ces pays est due à l'absence de démocratie et aux régimes précédents qu'ils ont connu.
Rincevent Posté 8 décembre 2010 Signaler Posté 8 décembre 2010 L'erreur est de croire qu'un régime sans élection serait plus stable et moins meurtrier dans ces pays. L'élection n'est qu'un prétexte comme un autre. J'irai même plus loin et dirai que l'instabilité de ces pays est due à l'absence de démocratie et aux régimes précédents qu'ils ont connu. Pas mieux. Comme aurait pu le dire Constant, "je ne reconnais là que l'éducation de la servitude".
Domi Posté 10 décembre 2010 Signaler Posté 10 décembre 2010 La démocratie ne serait ni transposable en Afrique ni un modèle universel, on m'aurait menti? La première condition est dans le sentiment de former un même peuple. Il est difficile d'appliquer ce système à des mosaïques ethniques comme en Afrique, mais ce serait la même chose pour une anglo-france par exemple.
henriparisien Posté 10 décembre 2010 Signaler Posté 10 décembre 2010 La première condition est dans le sentiment de former un même peuple. Il est difficile d'appliquer ce système à des mosaïques ethniques comme en Afrique, mais ce serait la même chose pour une anglo-france par exemple. Ou une union européenne ? A mon sens, on n'a pas réellement besoin d'un sentiment d'appartenance à une nation pour que des élections puissent être organisées. Il suffit que l'ensemble des électeurs considère qu'on élit un simple représentant et pas un autocrate ; C'est à dire quelqu'un dont le pouvoir est très limité. J'imagine mal des émeutes en suisses pour l'élection des membres du conseil fédéral. Par contre, on en a eu (des toutes petites, mais quand même) lors de l'élection de Sarkozy ;
Rincevent Posté 10 décembre 2010 Signaler Posté 10 décembre 2010 Ou une union européenne ?A mon sens, on n'a pas réellement besoin d'un sentiment d'appartenance à une nation pour que des élections puissent être organisées. Il suffit que l'ensemble des électeurs considère qu'on élit un simple représentant et pas un autocrate ; C'est à dire quelqu'un dont le pouvoir est très limité. Si une élection n'a pas besoin de nation, l'autre sens est bien plus compliqué. Pour le dire comme Yves Lacoste, une nation entend être gouvernée par l'un des siens.
Johnnieboy Posté 10 décembre 2010 Signaler Posté 10 décembre 2010 La première condition est dans le sentiment de former un même peuple. Il est difficile d'appliquer ce système à des mosaïques ethniques comme en Afrique, mais ce serait la même chose pour une anglo-france par exemple. Il suffit de jeter un oeil aux frontières - tracées à la règle - africaines pour comprendre l'instabilité de ce continent.
Rincevent Posté 10 décembre 2010 Signaler Posté 10 décembre 2010 Il suffit de jeter un oeil aux frontières - tracées à la règle - africaines pour comprendre l'instabilité de ce continent. En dehors des zones désertiques, où leur caractère rectiligne n'a aucune importance, je vois assez peu de frontière tracées au cordeau en Afrique. Et j'en vois bien davantage en Amérique du Nord, zone relativement stable. Blague à part, le problème, c'est évidemment leur définition "hors sol", sans prise en compte des ethnies et des tribus qui pose problème. Mais ajoutons un raffinement : ces frontières ont été pour une part le résultat du découpage de l'Afrique en blocs coloniaux, mais aussi et surtout ont été créées quand cs blocs eux-mêmes se sont désagrégé. La question est donc : les Etats actuels correspondent-ils à d'anciennes subdivisions des empires coloniaux, ou bien sont-ils le fruit de la pression de mouvements de libération qui voulaient se tailler un royaume à la mesure de leurs ambitions ?
free jazz Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 En dehors des zones désertiques, où leur caractère rectiligne n'a aucune importance, je vois assez peu de frontière tracées au cordeau en Afrique. Et j'en vois bien davantage en Amérique du Nord, zone relativement stable. Je me suis fait la même réflexion. D'autant qu'un modèle hors-sol s'exporte bien en Afrique, c'est le modèle chinois autoritaire et capitaliste, nonobstant qu'on puisse le considérer comme un progrès par rapport à celui des autocrates népotistes et des juntes militaro-marxistes. Ensuite il faut dire que la démocratie ne se réduit pas aux procédures formelles du respect des élections, mais que son implantation suppose aussi une culture démocratique du pluralisme et de l'alternance pacifique. Blague à part, le problème, c'est évidemment leur définition "hors sol", sans prise en compte des ethnies et des tribus qui pose problème. Mais ajoutons un raffinement : ces frontières ont été pour une part le résultat du découpage de l'Afrique en blocs coloniaux, mais aussi et surtout ont été créées quand cs blocs eux-mêmes se sont désagrégé. La question est donc : les Etats actuels correspondent-ils à d'anciennes subdivisions des empires coloniaux, ou bien sont-ils le fruit de la pression de mouvements de libération qui voulaient se tailler un royaume à la mesure de leurs ambitions ? Concernant la Côte d'Ivoire, le clivage se fait davantage dans la prise en compte du vote religieux que sur la dimension ethnique : Gbagbo représentant le sud chrétien et Ouattara le nord musulman. Cette opposition s'est renforcée avec l'exaltation par Bédié puis Gbagbo des passions identitaires, via la mise en avant du concept d'Ivoirité, notamment pour jeter le doute sur les qualités ivoiriennes de son rival. http://www.lepoint.fr/monde/alassane-ouatt…-1267847_24.php En somme la démocratie n'est pas forcément le modèle le plus adapté à la complexité des réalités africaines et à la corruption endémique. Même s'il ne faut pas généraliser, elle semble par exemple en voie de normalisation au Bénin. Mais dans bien des cas elle est susceptible d'exacerber les tensions identitaires entre les anciens royaumes, comme ce fut le cas dans la région des grands lacs et lors de la tragédie rwandaise. De ce point de vue la démocratie n'est pas une fin souhaitable en soi.
Rincevent Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 Ensuite il faut dire que la démocratie ne se réduit pas aux procédures formelles du respect des élections, mais que son implantation suppose aussi une culture démocratique du pluralisme et de l'alternance pacifique. J'irais même jusqu'à dire que l'élection couronne la démocratie : elle en est la conséquence dernière, et surtout pas la fondation.
TODA Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 En dehors des zones désertiques, où leur caractère rectiligne n'a aucune importance, je vois assez peu de frontière tracées au cordeau en Afrique. Et j'en vois bien davantage en Amérique du Nord, zone relativement stable. Blague à part, le problème, c'est évidemment leur définition "hors sol", sans prise en compte des ethnies et des tribus qui pose problème. Mais ajoutons un raffinement : ces frontières ont été pour une part le résultat du découpage de l'Afrique en blocs coloniaux, mais aussi et surtout ont été créées quand cs blocs eux-mêmes se sont désagrégé. La question est donc : les Etats actuels correspondent-ils à d'anciennes subdivisions des empires coloniaux, ou bien sont-ils le fruit de la pression de mouvements de libération qui voulaient se tailler un royaume à la mesure de leurs ambitions ? Dans le cas que je connais bien: La Mauritanie, ex AOF…. Les" Bidanes" (majorité) sont des nomades, vivant sous tente dans un désert sans frontières…. Les Imragens sont une toute petite ethnie- caste, les pécheurs, vraiment "sacrifiés"… Les différentes ethnies noires, sédentaires, du "fleuve" vivent de celui -ci, que ce soit de la pêche, du commerce ou d'agriculture… Le fleuve " Sénégal" est également leur fleuve des 2 côtés, ils ont des embarcations, les villages vis à vis de chaque rive sont (étaient?) habités par les mêmes familles…. c'est une frontière complètement arbitraire et nuisible C'est même pas un complot, c'est de la pure bêtise!!! NO BORDERS ET BAST(i)AT
Domi Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 En dehors des zones désertiques, où leur caractère rectiligne n'a aucune importance, je vois assez peu de frontière tracées au cordeau en Afrique. Et j'en vois bien davantage en Amérique du Nord, zone relativement stable. Blague à part, le problème, c'est évidemment leur définition "hors sol", sans prise en compte des ethnies et des tribus qui pose problème. Mais ajoutons un raffinement : ces frontières ont été pour une part le résultat du découpage de l'Afrique en blocs coloniaux, mais aussi et surtout ont été créées quand cs blocs eux-mêmes se sont désagrégé. La question est donc : les Etats actuels correspondent-ils à d'anciennes subdivisions des empires coloniaux, ou bien sont-ils le fruit de la pression de mouvements de libération qui voulaient se tailler un royaume à la mesure de leurs ambitions ? Tu trouveras peut-être des éléments de réponse dans deux revues actuellement encore en kiosque : le numéro de l'histoire (revue progressiste) sur la décolonisation et celui de la NRH (extrême-droite fascisante) sur l'histoire de l'Afrique coloniale française. L'objet embrassé par l'histoire est plus vaste car ils traite des décolonisations des Amériques au tournant de 1800 et des décolonisations de l'Asie et de l'Afrique après la seconde guerre mondiale. La NRH se consacre à l'histoire des anciennes colonies françaises, c'est à dire à l'histoire de ces "pays" au sens de lieu géographique avant, pendant et après la colonisation. J'essaierai donc de donner des éléments de réponse à la question que tu poses à partir de souvenir de lectures. Ma mémoire pouvant me jouer des tours, il est possible que des erreurs ( ou des extrapolations quelques peu téméraires) se glissent dans les commentaires qui suivent. Tout d'abord, une chronologie trouvée à l'instant sur internet : http://edu-burkina.org/contenusbf/HG/HG_Module3/index.html - 1ère étape : la conférence de Brazzaville.Elle s'est tenue de janvier à février 1944. Elle a été convoquée par le Général De Gaulle. Elle promettait un élargissement des libertés des peuples d'Afrique, mais dans le cadre français. Elle a recommandé la représentation, des colonies à l'Assemblée Française, la suppression de l'indigénat et du travail forcé, le développement de l'enseignement et surtout le rétablissement des libertés d'association et de presse. Cette dernière décision ouvre la voie à la naissance du RDA. - 2ème étape : L'union française En 1946, une nouvelle constitution permettait de mettre en place la IVe République française. C'est cette constitution qui a permis la mise en place de l' « Union Française ». A partir de cette Union, on ne parlait plus d'Empire colonial français mais d'une union entre la France et ses colonies. Les députés africains participent désormais aux prises de décision à l'Assemblée française. - 3ème étape : La loi-cadre Cette loi dite loi cadre Gaston Deferre date du 23 juin 1956 et prévoit des reformes. Elle prévoit une autonomie des territoires : chaque territoire possède désormais son assemblée, son gouvernement avec des ministres africains et des conseillers. - 4ème étape : Le Référendum Les événements d'Algérie, l'indépendance de la Gold Coast sont des facteurs qui accélèrent la décolonisation. Le général de Gaulle de retour au pouvoir en 1958, propose un référendum à l'ensemble des territoires français. A ce référendum, deux choix étaient possibles : - Voter le ‘'Oui'' s'est s'associé avec la France pour former la communauté franco-africaine. - Voter ‘'Non'' c'est se séparer de la France et accéder à l'indépendance immédiate. Le Oui l'emporte sauf en Guinée qui sous l'impulsion de Sékou Touré accède à l'indépendance en 1958. Les autres territoires entre dans le cadre de la communauté franco-africaine qui préconise des Assemblées constituantes qui ont la possibilité des républiques mais doivent dépendre de la France. Pour la France il n'était donc pas question d'indépendance. Mais les choses vont se précipiter par la suite. - 5ème étape : La modification de la constitution française et les indépendances. La révision de la constitution française le (4) juin 1960 donne désormais la possibilité à un Etat membre de la communauté de devenir indépendant (sans cesser d'appartenir à la communauté). C'est ainsi qu'en 1960 toutes les colonies françaises d'Afrique noire accèdent à l'indépendance sans conflit et dans l'allégresse générale. Un commentaire personnel maintenant : En premier lieu, il n'y avait pas ou peu de mouvement anticolonialiste en Afrique noire après la seconde guerre mondiale. Beaucoup d'africains "évolués" (c'est ainsi qu'on les appelaient à l'époque) souhaitaient oeuvrer à "l'assimilation du peuple colonisé et du peuple colonisateur". La France et ses colonies formeraient une seule et unique patrie unie par ses idéaux universalistes et garantissant l'égalité de tous ses citoyens. Le rêve de la république universelle en somme. Cette entreprise d'assimilation destinée à amener le colonisé à égalité avec le colonisateur a toujours été la doctrine officielle de la troisième république depuis les débuts de la colonisation qui n'était donc pas justifiée comme une entreprise de domination. Pourtant souvent les colons de base partageaient des stéréotypes sur les populations colonisées et à un stade plus élevé une forme d'"ethnodifférentialisme" pouvait être la doctrine de grands administrateurs comme Lyautey. Les différences et l'inégalité des colonisés et colonisateurs pouvaient alors être vues comme des réalités naturelles permanentes qu'il était vain, utopique ou dangereux de vouloir supprimer. De telles vues, opposées à l'égalitarisme et à l'universalisme, étaient néanmoins plus propices à une tolérance laissant une plus grande latitude aux peuples colonisés. Le colonisateur était cependant le "maître" naturel du colonisé, capable de lui apporter ses lumières, ses capacités d'organisation et de garantir sa stabilité. Alors qu'une telle opposition doctrinale était fondamentale, elle avait peu de conséquences pratiques tant que les assimilateurs estimaient que l'heure de l'assimilation n'était justement pas venue. Après la guerre, les cartes allaient être rebattues. Certes le principe de l'assimilation était réaffirmé avec force à la conférence de Brazaville (1946) tandis que toute perspective, même lointaine d'autodétermination des peuples colonisés était écartée. Pourtant les contradictions du mouvement assimilateur républicain allaient être mise en évidence par la déclaration du radical Herriot selon laquelle la france risquerait de devenir "la colonie de ses colonies" si l'égalité des métropolitains et des colonisés était admise. Je suppose que l'idéal assimilateur était plus facile à adopter lorsqu'il se présentait sous la forme d'une lointaine virtualité que lorsque la nécessité de mettre en oeuvre les exigences de son programme se faisaient sentir. Une telle situation du côté du colonisateur peut expliquer que l'assimilation ait été la revendication majoritaire des intellectuels des pays colonisés dans les dix années qui suivirent la guerre. Il y avait des nuances entre divers mouvements dont certains demandaient davantage d'autonomie locale alors que les autres plaçaient leurs espoirs dans une construction centralisée. Dans ce contexte de doute du colonisateur sur le processus d'assimilation, on peut comprendre que la revendication du colonisé n'ait pas été l'indépendance à cette époque. Une étape très importante a été la Loi cadre de Deferre qui donne l'autonomie aux territoires. Ceux qui ont conçu cette loi même s'ils ne voulaient pas nécessairement l'indépendance connaissaient ses implications. A l'époque, Senghor défendait une orientation fédéraliste avec des entités politiques correspondant grosso modo à l'AOF et à l'AEF. Son modèle s'articulait entre une union verticale de la France et de l'afrique et une union horizontale entre africain. Ouphouët Boigny défendait plutôt la primauté des "territoires" qui sont devenus ensuite les états indépendants africains. En favorisant, les territoires la loi cadre de 1956 a virtuellement favorisé un certain type d'indépendance, même si ce n'était pas le but affiché. Il reste que Messmer qui a participé à l'élaboration de cette loi a expliqué que la solution fédéraliste et Senghorienne avait été rejetée car elle ne paraissait pas viable, appréciation qui se situe déjà dans une perspective d'indépendance. Il reste qu'en 1958, le but de la communauté instaurée par De gaulle avec l'assentiment (au moins apparent) de la plupart des peuples colonisés n'était pas la décolonisation. Celle-ci a été précipitée sans que ses acteurs en aient réellement fait leur objectif auparavant. Malgré la loi-cadre de 1956, la solution fédéraliste imaginée par Senghor (ou sous une autre forme) restait envisageable et durant quelques mois le Sénégal et le Mali furent effectivement unis avant de se séparer.
José Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 L'objet embrassé par l'histoire est plus vaste car ils traite des décolonisations des Amériques… L'indépendance des républiques américaines n'a absolument rien à voir avec un quelconque processus de décolonisation.
Domi Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 L'indépendance des républiques américaines n'a absolument rien à voir avec un quelconque processus de décolonisation. C'était des colonies et à la fin ce n'était plus des colonies. Donc, il s'agit bien d'une décolonisation ? A moins que le terme ne soit utilisé que lorsque le processus est piloté par la métropole. Sinon l'article insistait également sur les dimensions sociales du processus (oppositions indiens/créoles).
José Posté 11 décembre 2010 Signaler Posté 11 décembre 2010 C'était des colonies… En ce qui concerne l'Amérique espagnole, non : c'étaient des territoires de la Couronne d'Espagne. Il n'y avait pas de colonie mexicaine, mais le royaume de Nouvelle-Espagne, pas de colonie colombienne, mais le royaume de Nouvelle Grenade, pas de colonie chilienne, mais le royaume du Chili, etc. Tous sur mêmes pied d'égalité que tous les autres territoires européens de la Couronne d'Espagne (Castille, Aragon, Navarre, Sicile, Naples, Milan, Pays-Bas, Franche-Comté, etc.) Quant aux États-Unis, vraiment difficile de présenter son indépendance comme une décolonisation. Et le Canada n'a jamais été "décolonisé".
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