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Social-libéralisme et libéralisme classique : où est la différence ?


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Posté

Bonjour,

Le PLD, qui se revendique du libéralisme classique, défend le système des "chèques éducation" (par exemple). Je trouve que c'est une mesure tout à fait sociale, qui a le mérite toutefois d'être relativement bien soluble dans le libéralisme. Alors qu'est-ce que le social-libéralisme défend-il et peut-il défendre de plus (par exemple sur cette question) qui ne sombre pas dans la social-démocratie ? Moi il me semblait que le libéralisme classique défendait un État confiné à ses fonctions régaliennes. Le PLD a-t-il donc raison de se revendiquer du libéralisme classique ? N'est-ce pas plutôt du social-libéralisme ?

Invité Arn0
Posté
Bonjour,

Le PLD, qui se revendique du libéralisme classique, défend le système des "chèques éducation" (par exemple). Je trouve que c'est une mesure tout à fait sociale, qui a le mérite toutefois d'être relativement bien soluble dans le libéralisme. Alors qu'est-ce que le social-libéralisme défend-il et peut-il défendre de plus (par exemple sur cette question) qui ne sombre pas dans la social-démocratie ? Moi il me semblait que le libéralisme classique défendait un État confiné à ses fonctions régaliennes. Le PLD a-t-il donc raison de se revendiquer du libéralisme classique ? N'est-ce pas plutôt du social-libéralisme ?

La plupart des grands libéraux classiques ne sont pas minarchiste : Locke, Smith, Turgot, Burke, Montesquieu, Paine, Jefferson, La Fayette, Mill, Toqueville…

Posté

Heu… en gros si tout de même ^^

Par exemple Alexis de TOQUEVILLE observe que peu de ses contemporains se souviennent qu'à peine quelques décennies plus tôt on avait des armées privées et des fermiers généraux ; pourtant le nouveau système étatique n'est pas forcément mieux que le précédent, ayant des abus distincts mais peut être plus pesants encore.

Pour revenir au sujet du fil, le revenu minimum solde son compte aux multiples clientélismes qui stimulent l'étatisme dans chaque domaine et empêchent de voir clair dans les subventions reçues par les uns et par ls autres. Avec le revenu minimum il y a un unique curseur permettant de prendre en compte l'attente électorale de solidarité contrainte. Une fois en place dans une période géopolitiquement calme, on peut faire converger sa valeur vers 0 au fur et à mesure que le corps électoral se convainc qu'il n'en a pas besoin. C'est infiniment plus facile et lisible qu'avec les inombrables biais catégoriels et subventions locales actuellement à l'oeuvre.

Invité Arn0
Posté
Heu… en gros si tout de même ^^

Par exemple Alexis de TOQUEVILLE observe que peu de ses contemporains se souviennent qu'à peine quelques décennies plus tôt on avait des armées privées et des fermiers généraux ; pourtant le nouveau système étatique n'est pas forcément mieux que le précédent, ayant des abus distincts mais peut être plus pesants encore.

Je vois vraiment pas en quoi c'est censé prouver que Tocqueville est minarchiste ?

Ça me fait penser à sa citation :

Je plais à beaucoup de gens d’opinions opposées, non parce qu’ils m’entendent, mais parce qu’ils trouvent dans mon ouvrage, en ne le considérant que d’un seul côté, des arguments favorables à leur passion du moment
:icon_up:
Invité jabial
Posté

Il y a une forte marge entre "pas minarchiste" et "social-libéral". Des libéraux classiques favorables à une école publique ou aidée, par exemple, ça se trouve. Je pense d'ailleurs que la différence essentielle entre classiques et minarchistes et la notion d'égalité des chances. J'hésiterais par contre à qualifier de classique, sauf au sens purement chronologique du terme, la position d'un libéral qui défend une redistribution des revenus ou un système de retraite ou de santé par répartition.

Ceci dit, il ne faut pas confondre les hommes et les idées. Ce n'est pas parce qu'un libéral a une position socialiste parmi la masse de ses idées qu'il devient automatiquement un social-libéral. Il n'en reste pas moins que sa position socialiste, elle, n'est pas classique.

Posté
Pour revenir au sujet du fil, le revenu minimum solde son compte aux multiples clientélismes qui stimulent l'étatisme dans chaque domaine et empêchent de voir clair dans les subventions reçues par les uns et par ls autres. Avec le revenu minimum il y a un unique curseur permettant de prendre en compte l'attente électorale de solidarité contrainte. Une fois en place dans une période géopolitiquement calme, on peut faire converger sa valeur vers 0 au fur et à mesure que le corps électoral se convainc qu'il n'en a pas besoin. C'est infiniment plus facile et lisible qu'avec les inombrables biais catégoriels et subventions locales actuellement à l'oeuvre.

Donc, si je te suis bien, la différence entre libéralisme classique et social-libéralisme, ça serait que le premier voit dans ces mesures "sociales-libérales" une étape nécessaire mais amenée tôt ou tard à être dépassée, tandis que le social-libéralisme ne partirait pas de ce principe, voire partirait du principe contraire ? Bon, alors il semblerait que je sois personnellement davantage "social-libéral" que classique au fond : bien sûr, en théorie, avec des êtres humains parfaits, c'est carrément l'Anarcapie qui serait possible. Sauf que je ne préfère pas croire aveuglément en la suffisance de l'initiative privée pour régler tous les problèmes sociaux. Je pense qu'il faut garder un filet public de sécurité en cas de défaillance des solutions privées, tout en s'efforçant de confier au privé le maximum de choses. Bref, entre le tout État (social-démocratie) et le pas d'État (anarcho-capitalisme), je crois que je suis pour un État subsidiaire, aux compétences assez étendues (fonctions régaliennes, santé, éducation, lutte contre la pauvreté, ces trois dernières fonctions étant même de préférence confiées aux collectivités territoriales) mais n'agissant qu'en dernier recours à chaque fois, et se contentant en général de veiller à ce que toutes ces fonctions soient assumées par le privé. Donc, peut-être qu'un jour, les êtres humains n'auraient plus besoin du tout de l'État, mais ce dernier doit rester vigilant, et prêt à intervenir avec modération (suffisamment pour éviter la plongée dans le marasme, mais pas de trop pour inciter à la responsabilisation), si par hasard le besoin devait se faire à nouveau sentir pour l'une ou l'autre raison. J'ajoute que je pense qu'être citoyen de l'État et donc payer des impôts mais aussi bénéficier de ce "filet de sécurité", devrait être une adhésion facultative pour toute personne majeure (donc on n'est pas loin de la panarchie).

Posté
Il y a une forte marge entre "pas minarchiste" et "social-libéral". Des libéraux classiques favorables à une école publique ou aidée, par exemple, ça se trouve. Je pense d'ailleurs que la différence essentielle entre classiques et minarchistes et la notion d'égalité des chances. J'hésiterais par contre à qualifier de classique, sauf au sens purement chronologique du terme, la position d'un libéral qui défend une redistribution des revenus ou un système de retraite ou de santé par répartition.

Oui mais là c'est carrément plus libéral du tout : c'est de la social-démocratie, non ?

Ceci dit, il ne faut pas confondre les hommes et les idées. Ce n'est pas parce qu'un libéral a une position socialiste parmi la masse de ses idées qu'il devient automatiquement un social-libéral. Il n'en reste pas moins que sa position socialiste, elle, n'est pas classique.

Le mot "socialiste" me fait tout de suite penser au supplice de Procuste… ça n'est quand même pas la même chose que de prévoir un filet de sécurité pour éviter que des gens sombrent dans une misère accablante et puissent rebondir.

Posté
Sauf que je ne préfère pas croire aveuglément en la suffisance de l'initiative privée pour régler tous les problèmes sociaux.

Deux remarques : d'abord, éviter d'employer le terme "aveuglément", les anarcaps et les minarchistes ne sont pas des mongols membres d'une secte, ensuite prendre garde au fait que parler de "problèmes sociaux", c'est déjà imposer, pour ce qui te concerne, une solution "sociale", donc étatique. En quoi "la pauvreté" est un "problème social"? Il y a des gens pauvres, certes, mais il ne s'agit ni d'une maladie, ni d'une épidémie contre laquelle on ne peut rien : sortir de la pauvreté, c'est possible, individuellement. Ou alors, cela signifie que quelque chose d'extérieur empêche l'ascension vers la prospérité : un seigneur local qui accapare les richesses des autres, etc.

Je pense qu'il faut garder un filet public de sécurité en cas de défaillance des solutions privées, tout en s'efforçant de confier au privé le maximum de choses.

Je n'aurai à ce titre qu'une seule et unique question : qu'est-ce qui garantit que ce "filet de sécurité" demeurera jusqu'à la fin des temps exactement avec le même périmètre que lorsqu'il a été créé? Si ce filet de sécurité, c'est par exemple donner à une famille 500€ pendant 6 mois, qu'est-ce qui garantit que l'assistante sociale ne va pas dire "ce serait pas mal si on pouvait donner un petit coup de pouce pour que l'aîné, brillant, fasse de bonnes études. Donnons-lui une bourse temporaire par exemple. Et puis tiens, pour qu'il soit encore meilleur, donnons-lui une bourse tout court, comme ça il pourra ne pas travailler à côté et se consacrer aux études. Et puis quand il va commencer à bosser, ce sera dur, ses parents ne pourront l'aider, alors si son salaire n'est pas assez élevé, filons-lui une allocation logement pour lui mettre le pied à l'étrier…etc".

50 ans plus tard, c'est la France d'aujourd'hui.

n'agissant qu'en dernier recours à chaque fois

On sait ce que ça veut dire "en dernier recours". Les pompiers sont là pour éteindre les incendies graves "en dernier recours", mais quelques décennies après leur création, ils servent à récupérer des chats bloqués sur les toits ou ramasser les clodos dont les ambulances ne veulent pas.

Invité jabial
Posté
Oui mais là c'est carrément plus libéral du tout : c'est de la social-démocratie, non ?

Le mot "socialiste" me fait tout de suite penser au supplice de Procuste… ça n'est quand même pas la même chose que de prévoir un filet de sécurité pour éviter que des gens sombrent dans une misère accablante et puissent rebondir.

Les deux paragraphes me semblent contradictoires.

Dans le premier, tu qualifies des positions hétérodoxes sur le domaine social de "plus libérales du tout", alors qu'historiquement, des libéraux les défendent et que certaines d'entre elles s'inscrivent dans un certain paradigme libéral.

Dans le second, tu déclares que parler de socialisme est abusif, et tu invoques un filet de sécurité, seul rempart à une misère accablante, alors qu'il y a un monde entre un filet de sécurité minimal qui n'intervient qu'en cas de problème grave et des prestations que, bon an mal an, à peu près tout le monde touche, quelque soit sa situation.

Il ne faut pas avoir peur des mots : une redistribution permanente, bien sûr que c'est du socialisme. Quand Newton s'intéresse de très près à l'astrologie, ça n'en fait pas pour autant une discipline scientifique. Il ne suffit pas qu'un libéral renommé accepte la redistribution pour qu'elle devienne libérale.

Posté

On peut distinguer trois types de mesures coercitives :

- celles qui sont censées bénéficier directement à la personne qui y est soumise ( ex : interdiction de fumer),

- celles qui bénéficient à une autre personne (politique de redistribution).

- celles qui, sans bénéficier directement à la personne qui y est soumise, bénéficieront à tous en étant généralisées. Elles sont la solution données au risque que chacun préfère être un passager clandestin. Exemple : construction d'une digue, service militaire.

Je propose la définition suivante du libéralisme classique : il justifie seulement le troisième type de coercition. Le minarchisme est plus restreint car il justifie seulement la coercition destinée à supprimer une coercition plus importante.

Invité jabial
Posté

J'ai du mal à voir comment on peut justifier libéralement le service militaire. Il s'agit quand même d'envoyer des gens risquer leur vie. Ça va nettement plus loin qu'un simple impôt.

Invité Arn0
Posté
On peut distinguer trois types de mesures coercitives :

- celles qui sont censées bénéficier directement à la personne qui y est soumise ( ex : interdiction de fumer),

- celles qui bénéficient à une autre personne (politique de redistribution).

- celles qui, sans bénéficier directement à la personne qui y est soumise, bénéficieront à tous en étant généralisées. Elles sont la solution données au risque que chacun préfère être un passager clandestin. Exemple : construction d'une digue, service militaire.

Je propose la définition suivante du libéralisme classique : il justifie seulement le troisième type de coercition. Le minarchisme est plus restreint car il justifie seulement la coercition destinée à supprimer une coercition plus importante.

Ça me semble être une relecture à la sauce libertarienne du problème. Ne serait-ce que pour la première catégorie on peut évoquer les personnes en état d’incapacité ou de minorité, sans parler du débat sur le droit à la vie.

Invité jabial
Posté
Ça me semble être une relecture à la sauce libertarienne du problème. Ne serait-ce que pour la première catégorie on peut évoquer les personnes en état d’incapacité ou de minorité, sans parler du débat sur le droit à la vie.

Je ne vois pas en quoi c'est libertarien. Il parle de l'État, pas des individus. En ce sens, sa position n'est en rien incompatible avec une obligation à la famille, par exemple.

Posté
J'ai du mal à voir comment on peut justifier libéralement le service militaire. Il s'agit quand même d'envoyer des gens risquer leur vie. Ça va nettement plus loin qu'un simple impôt.

+1

Sans parler du fait que dans les guerres modernes, cela n'a plus de sens du tout.

Posté
J'ai du mal à voir comment on peut justifier libéralement le service militaire. Il s'agit quand même d'envoyer des gens risquer leur vie. Ça va nettement plus loin qu'un simple impôt.

Certes, c'est une obligation très lourde et on peut lui préférer un impôt destiné à financer une armée de métier. Il reste que la défense du territoire justifie la coercition dans le libéralisme classique. Cela fait d'ailleurs partie des prérogatives régaliennes de l'état. Historiquement les démocraties libérales ont préféré avoir recours aux armées de conscription. Historiquement cela peut s'expliquer : elles se sont construites par opposition aux sociétés d'ordre antérieur. Or, le fondement du pouvoir exercé par l'aristocratie était le monopole originel des activités guerrières (au moyen-âge).

Pour répondre à l'objection d'Arn0, je ne prétendrai pas que le libéralisme classique n'admet pas du tout d'exceptions (et la minorité en fait évidemment partie avec les autres types d'incapacité) au refus de principe du premier type de coercition mais elles sont extrêmement rares. Par exemple, j'ai lu récemment que le principe de vaccinations obligatoires avait été âprement débattu et donc contesté.

En ce qui concerne la thèse que je défend ici, même si je ne peux pas citer des sources précises, je crois qu'elle correspond à peu près à ce que j'ai pu lire de la part d'auteurs libéraux du XIXème siècle.

Je vais quand même citer deux exemples :

George Mason dans la déclaration des droits de Virginie (troisième droit) : " Que le gouvernement est ou doit être institué pour l’avantage commun, pour la protection et la sécurité du peuple, de la nation ou de la communauté "

Adam Smith citait parmi les prérogatives de l'état, celles liées à la sûreté (police, armée, justice) mais aussi certains ouvrages nécessaires qui ne pourraient (selon lui) être édifiés à l'initiative des seuls particuliers (routes, ponts) etc.

Posté

On peut aussi se poser la question de ce qui rassemble social-libéral et libéral classique.

Je pense que les deux ont pour point commun de laisser le marché libre de toutes contraintes. Par exemple: Le libéral de dit "de gauche" requerra la présence d'autorité et d'une institution de contrôle, pour ce faire il réclamera une taxe de fonctionnement pour payer les employés et les faux frais.

Demander une taxe "totobin tu l'a dans le baba" c'est déjà du socialisme krypto-coco. ( comme lui : http://www.lejsl.com/fr/article/1920757/Pe…taxe-Tobin.html ).

Est-ce que vous rangeriez DSK dans la catégorie socialiste libéral ?

Posté
Et un monsieur comme Joseph Eugene Stiglitz ? Social-libéral ?

Ça m'étonnerait, j'aurais dit social-démocrate.

Tout ce que je sais c'est que les sociaux-libéraux, concrètement, à l'oeuvre, je ne vois que Tony Blair ou Gerhard Schroeder, mais la définition reste floue, quand on voit que Wikipedia classe Kennedy et Roosevelt dans cette catégorie, y'a de quoi s'auto-fouetter.

Posté
Les deux paragraphes me semblent contradictoires.

Dans le premier, tu qualifies des positions hétérodoxes sur le domaine social de "plus libérales du tout", alors qu'historiquement, des libéraux les défendent et que certaines d'entre elles s'inscrivent dans un certain paradigme libéral.

Dans le second, tu déclares que parler de socialisme est abusif, et tu invoques un filet de sécurité, seul rempart à une misère accablante, alors qu'il y a un monde entre un filet de sécurité minimal qui n'intervient qu'en cas de problème grave et des prestations que, bon an mal an, à peu près tout le monde touche, quelque soit sa situation.

Il ne faut pas avoir peur des mots : une redistribution permanente, bien sûr que c'est du socialisme. Quand Newton s'intéresse de très près à l'astrologie, ça n'en fait pas pour autant une discipline scientifique. Il ne suffit pas qu'un libéral renommé accepte la redistribution pour qu'elle devienne libérale.

Je me suis mal expliqué. Pour moi, redistribution des richesses au nom d'un certain idéal égalitaire = socialisme, et ce n'est pas soluble dans le libéralisme. Mais aide financière ponctuelle et mesurée de dernier recours au nom de l'humanisme, ça ça n'est pas nécessairement du socialisme, et ça me paraît soluble dans un certain libéralisme. En fait, je crois que l'égalitarisme matériel contredit de plein fouet l'isonomie, car ça veut dire que tout le monde aura la même chose quel que soit ses efforts, ses capacités, etc. ce qui est injuste. Mais donner juste ce qu'il faut à quelqu'un pour qu'il puisse après s'autonomiser, et se prendre en charge lui-même, même si ça n'est pas 100% du pur libéralisme, et même si ça peut dans une certaine mesure s'opposer à du libéralisme pur jus, je crois que ça reste largement compatible avec un certain libéralisme modéré qu'on pourrait donc qualifier de "social-libéralisme".

Bref, pour le dire de manière imagée : donner un poisson tous les jours à un pauvre, ce n'est pas libéral ; lui apprendre à pêcher, oui.

Posté
Est-ce que vous rangeriez DSK dans la catégorie socialiste libéral ?

Je ne crois pas qu'il existe, en France, de vrais sociaux libéraux, dans les partis dits "de gauche", à part peut-être dans le parti de Bockel ? Je ne sais pas, je ne connais pas assez le bonhomme, mais en tout cas il s'en revendique… (mais beaucoup à gauche y voient un parti de droite).

Posté
Je n'aurai à ce titre qu'une seule et unique question : qu'est-ce qui garantit que ce "filet de sécurité" demeurera jusqu'à la fin des temps exactement avec le même périmètre que lorsqu'il a été créé? Si ce filet de sécurité, c'est par exemple donner à une famille 500€ pendant 6 mois, qu'est-ce qui garantit que l'assistante sociale ne va pas dire "ce serait pas mal si on pouvait donner un petit coup de pouce pour que l'aîné, brillant, fasse de bonnes études. Donnons-lui une bourse temporaire par exemple. Et puis tiens, pour qu'il soit encore meilleur, donnons-lui une bourse tout court, comme ça il pourra ne pas travailler à côté et se consacrer aux études. Et puis quand il va commencer à bosser, ce sera dur, ses parents ne pourront l'aider, alors si son salaire n'est pas assez élevé, filons-lui une allocation logement pour lui mettre le pied à l'étrier…etc".

50 ans plus tard, c'est la France d'aujourd'hui.

On sait ce que ça veut dire "en dernier recours". Les pompiers sont là pour éteindre les incendies graves "en dernier recours", mais quelques décennies après leur création, ils servent à récupérer des chats bloqués sur les toits ou ramasser les clodos dont les ambulances ne veulent pas.

J'aime beaucoup cette intervention

L'effet cliquet de l'état doit être dénoncé, et c'est un argument libéral méconnu qui pourtant fait réfléchir pas mal de gens à qui on en parle.

Posté
Je ne crois pas qu'il existe, en France, de vrais sociaux libéraux, dans les partis dits "de gauche", à part peut-être dans le parti de Bockel ? Je ne sais pas, je ne connais pas assez le bonhomme, mais en tout cas il s'en revendique… (mais beaucoup à gauche y voient un parti de droite).

Je viens de parcourir le programme de la Gauche Moderne en diagonal. Il me semble que malgré quelques réelles inspirations louables, ça reste de la social-démocratie, "soft" certes…

Posté

Extrait.

http://www.lagauchemoderne.org/des-idees-p…html,1,15,0,0,0

La chute du Mur de Berlin a mis un terme à l’illusion d’une meilleure gestion de la richesse au moyen d’une économie administrée d’en haut par un État tout-puissant. En retour, dans l’euphorie de cette victoire de l’Occident, s’est développée l’idée que l’État et la règlementation devaient être totalement évacués de la sphère économique. L’ultra-libéralisme néo-conservateur est fils de la chute du communisme. Son résultat est là. Il nous montre que la voie n’est ni dans un excès, ni dans l’autre. Nous devons trouver un équilibre entre la liberté et la réglementation qui lui permet de s’exercer, entre les nécessités du marché et les exigences de l’intérêt collectif, entre l’économique et le politique qui, sans prétendre administrer l’économie ne peut, à l’évidence, s’en désintéresser, représentant l’intérêt collectif, qui ne découle pas plus de l’addition des intérêts particuliers que du simple produit des actions des acteurs individuels. Et puis sera aussi plus nécessaire que jamais la moralisation de ce système qui ne peut fonder une efficacité à long terme sur l’ignorance absolue des principes de justice et d’équité, sur l’écrasement des plus faibles, sur des modes de rémunération extravagants, dans leurs montants, et dans le fait qu’ils ne sont basés sur aucune efficacité économique, aucune utilité sociale.

La France, l’Europe, la communauté internationale, doivent contribuer à définir les nouvelles régulations, dont tous aujourd’hui semblent comprendre la nécessité, et à leur permettre d’être mises en application. Cette volonté d’un capitalisme mieux contrôlé, correspond à l’équilibre, que nous appelons depuis longtemps de nos vœux, entre la liberté qui permet la création de richesse et la régulation qui permet l’optimisation de son utilisation. Pour apporter des solutions à cette crise, comme pour faire face à d’autres situations, ce sont les orientations que nous proposons depuis plusieurs années, compromis entre les libertés et la solidarité, les dynamiques individuelles et les régulations collectives, les initiatives de la société civile et le volontarisme de l’Etat, qui paraissent toujours les mieux adaptées.

Ce n'est pas tout à fait du blairisme non plus, ça ressemble à du DSK, ce n'est pas marxiste non plus c'est évident mais on est encore loin du manifeste de Gauche libérale par exemple, c'est dire. Certains y verront de l'ordo-libéralisme peut-être.

Posté
Extrait.

http://www.lagauchemoderne.org/des-idees-p…html,1,15,0,0,0

Ce n'est pas tout à fait du blairisme non plus, ça ressemble à du DSK, ce n'est pas marxiste non plus c'est évident mais on est encore loin du manifeste de Gauche libérale par exemple, c'est dire. Certains y verront de l'ordo-libéralisme peut-être.

Ce qu'il y a de plus saoulant dans ce texte, c'est la thématique "nous on est raisonnables, on ne va ni dans un excès, ni dans l'autre". Le mythe de la 3ème voie, qui sous-entend qu'actuellement il n'y a que deux voies, le socialisme de la gauche, ou le mercantilisme de la droite (on va dire l'idée des "grands champions nationaux", dont le chef de l'Etat et les ministres sont les VRPs, sur fond de subventions à l'agriculture, etc.).

Cette notion de 3ème voie abandonne de facto la voie libérale.

Posté
Ce qu'il y a de plus saoulant dans ce texte, c'est la thématique "nous on est raisonnables, on ne va ni dans un excès, ni dans l'autre". Le mythe de la 3ème voie, qui sous-entend qu'actuellement il n'y a que deux voies, le socialisme de la gauche, ou le mercantilisme de la droite (on va dire l'idée des "grands champions nationaux", dont le chef de l'Etat et les ministres sont les VRPs, sur fond de subventions à l'agriculture, etc.).

Cette notion de 3ème voie abandonne de facto la voie libérale.

J'approuve

Posté
Bonjour,

Le PLD, qui se revendique du libéralisme classique, défend le système des "chèques éducation" (par exemple). Je trouve que c'est une mesure tout à fait sociale, qui a le mérite toutefois d'être relativement bien soluble dans le libéralisme. Alors qu'est-ce que le social-libéralisme défend-il et peut-il défendre de plus (par exemple sur cette question) qui ne sombre pas dans la social-démocratie ? Moi il me semblait que le libéralisme classique défendait un État confiné à ses fonctions régaliennes. Le PLD a-t-il donc raison de se revendiquer du libéralisme classique ? N'est-ce pas plutôt du social-libéralisme ?

Les libertariens et les libéraux classiques sont tout à fait prêts à reconnaître que l'éducation peut être un bien public : seulement, à la différence des socialistes (et dans une moindre mesure des socio-libéraux), ils ne pensent pas qu'il doit être forcément assuré par un service public, c'est à dire une organisation dépendante de l'Etat. En l'occurrence, ici, l'éducation est encouragée indirectement, sans passer par l'intervention publique (et encore moins en tant que monopoleur du service), ce qui exclut une telle proposition de la famille socialiste (libérale ou démocrate), sans pour autant l'accueillir chez les libertariens (quoique, Friedman…).

Autre exemple de bien public pas forcément incarné par un service public (enfin normalement) : la langue au sein d'une nation. Tout le monde en profite, ça ne s'épuise pas, et son adoption par tout les individus réduit les coûts de transaction, car il est plus facile de communiquer, de commercer et d'échanger si on se comprend tous immédiatement que l'inverse.

Posté
Ce qu'il y a de plus saoulant dans ce texte, c'est la thématique "nous on est raisonnables, on ne va ni dans un excès, ni dans l'autre".

Méfaits d'une mauvaise lecture d'Aristote et de son "juste milieu", qui voudrait que toute position vertueuse soit un compromis entre un vice par excès et un vice par défaut.

Du coup, qualifier une position d'extrémiste la disqualifie d'emblée, et tout le monde justifie ses positions à grand coup de rejets dos à dos.

Et à quoi ça aboutit ? À la social-démocratie molle et ses faux débats où tout le monde est d'accord d'une part. À Chirac et son "Le libéralisme serait aussi désastreux que le communisme" d'autre part.

Posté
Autre exemple : la nourriture.

La nourriture n'est pas un bien public, parce que sa consommation fait baisser le stock de nourriture disponible, et donc tout le monde ne peut pas en profiter. C'est un bien relativement rare, qui pour cela, fonctionne sur un système de prix régulant son épuisement. Le français, tout le monde peut le parler, et ce n'est pas parce que plus d'individus le parle que le bien "langue française" s'épuise.

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