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Enfreindre la loi, est-ce liberhalal?


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Quand il est question d'enfreindre une loi ou pas, je me pose à chaque fois la question suivante : est-ce que je cause préjudice à quelqu'un dans mon action ?

Bien entendu même si la réponse est non, il reste qu'il y à quand même à mon sens une chose qu'il faut garder à l'esprit, c'est que la force publique me dépasse. Le jeu n'en vaut peut être pas la chandelle au final.

Mais, de mon point de vue, il est tout à fait liberhalal d'enfreindre une loi illégitime, et même, de traduire en justice les personnes ayant mis en place ce genre de lois.

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Juste une petite réflexion qui m'est venue ce matin,

@Jabial:

Tu poses la question:

"Pourquoi n'ais-je pas le droit de torturer des millions d'enfants ?"

en pensant j'imagine qu'il s'agit là d'une question qui illustre bien l'existence d'une loi naturelle, dans la mesure où je suppose que selon toi, tout le monde s'accorde à penser qu'on a pas le droit de torturer des millions d'enfants. Et bien je suis désolé, mais même pas. C'est raté.

De nos jours deux des trois grandes religions monothéistes pratiquent quelque chose de tout à fait assimilable à "une torture de millions d'enfants". L'excision, et je ne parle même pas de l'excision féminine, se pratique en effet sans anesthésie et avec une vulgaire paire de ciseaux. C'est très certainement atrocement douloureux. Ces peuples ont-ils le droit de mutiler ainsi leurs enfants ? Je ne sais pas, mais est-ce que cette question a la moindre pertinence de toute façon ? Qu'ils aient le droit ou non de le faire, le fait est qu'ils le font, et je doute que tu juges opportun de leur faire la guerre juste pour leur interdire cette pratique.

Il y a des tas d'autres ethnies plus anecdotiques où des sévices corporels sont imposés aux enfants. Qu'il s'agisse des scarifications dans certains tribus primitives, ou des femmes girafes par exemple, à qui on impose le port de colliers qui va les rendre quasiment infirmes jusqu'à la fin de leurs jours. S'il existait un droit naturel, il faudrait probablement interdire toutes ces pratiques.

Mais afin de ne pas donner l'impression de n'avoir qu'un point de vue trop occidental, je peux citer une pratique athée de nos sociétés modernes, qui est encore pire que la torture de millions d'enfants. Là il s'agit d'assassinats purs et simple. Les athées assassinent des milliers d'enfants chaque année (peut-être des centaines de milliers, je ne connais pas les chiffres). Je parle de l'avortement bien sûr. Les militants anti-avortement n'hésitent pas à parler de génocide, et pour eux, entre l'avortement et l'excision, y'a pas photo. Au moins, après l'excision, l'enfant est toujours en vie, et on peut espérer qu'il ne subira pas trop de séquelles à la suite de la torture qu'il a subi. C'est un point de vue discutable, certes, mais il se défend et il en vaut d'autres.

Je n'écris pas ça pour défendre l'interdiction de l'avortement. Je souhaite juste relativiser cette idée selon laquelle "on n'a pas le droit d'assassiner ou de torturer les enfants". Faut croire que si: on a le droit. Pour certains, on a le droit, s'il s'agit de couper un morceau du zizi. Pour d'autres, on peut tuer des enfants du moment que c'est en deça d'un certain âge gestationnel.

Je ne suis pas fan de la distinction nature/culture, donc je répugne à dire qu'il n'y a pas de droit naturel parce que le droit est par essence, culturel. N'empêche la distinction est utile ici, parce que s'il y a bien une différence entre la nature et la culture, c'est que la nature humaine est unique, mais que les cultures, elles, sont multiples. Elles sont souvent contradictoires et incompatibles l'une de l'autre, et donc on ne peut parler d'une culture humaine unifiée. Dès lors, même si on peut du droit qu'il a une origine naturelle comme l'a tout phénomène culturel, parler de Droit Naturel, au singulier et avec une majuscule, compte tenu du caractère multiple des cultures humaines, ça m'a tout l'air d'être un contresens. C'est à peu près aussi saugrenu que d'imaginer l'existence d'un langage humain naturel, par opposition aux langues usuelles.

Invité jabial
Posté

C'est un peu court, mon cher. :(

Non, c'est très clair au contraire : une règle qui ne saurait s'appliquer également à tous ne peut qu'être fausse.

De nos jours deux des trois grandes religions monothéistes pratiquent quelque chose de tout à fait assimilable à "une torture de millions d'enfants".

:icon_ptdr:

Sache que les actes de torture laissent systématiquement des séquelles psychologiques graves. Ces séquelles, on les retrouve sur les victimes d'"excision féminine" (comme si on pouvait parler d'excision masculine :icon_ptdr: mais je digresse) ; si a contrario les circoncis souffraient de ce genre de troubles, ça se saurait. Il faut arrêter de répéter bêtement de fausses évidences répandues par des anticléricaux rabiques.

Quant à débattre sur le fait qu'un avortement est ou non un assassinat, on entre dans le troll pur et simple, là.

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Non, c'est très clair au contraire : une règle qui ne saurait s'appliquer également à tous ne peut qu'être fausse.

Je ne vois pas du tout pourquoi.

Une régle n'est pas une vérité: elle n'est ni fausse ni vraie. C'est un choix, une décision. L'égalité de tous devant la loi, c'est un concept comme un autre, et il est relativement récent (et en plus il n'est pas sérieusement appliqué de toute façon).

Posté

Je ne vois pas du tout pourquoi.

Une régle n'est pas une vérité: elle n'est ni fausse ni vraie. C'est un choix, une décision. L'égalité de tous devant la loi, c'est un concept comme un autre, et il est relativement récent (et en plus il n'est pas sérieusement appliqué de toute façon).

Dés lors qu'au moins deux personnes interagissent, se créent spontanement des règles normatives de coopération. Ces règles s'imposent d'elles même et aucun tiers détenteur de la force n'est nécessaire pour assurer leur pérennité (voire leur application mais ça se discute): c'est le droit naturel.

D'autres règles sont culturelles, conventionnelles, n'apparaissent pas spontanément dans l’interaction des individus. Elles sont choisies par tout ou partie de la communauté. Leur pérennité nécessite l’intervention d'un tiers qui les impose: c'est le droit positif.

Vous semblez refuser la possibilité de règles spontanées, naissant de l'interaction des individus. Dans ces conditions, il est impossible d'accepter l'existence d'un droit naturel.

Ergo, vous êtes socialiste :mrgreen:

Invité jabial
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Je ne vois pas du tout pourquoi.

Parce qu'elle se contredit alors elle-même.

Posté

Dés lors qu'au moins deux personnes interagissent, se créent spontanement des règles normatives de coopération. Ces règles s'imposent d'elles même et aucun tiers détenteur de la force n'est nécessaire pour assurer leur pérennité (voire leur application mais ça se discute): c'est le droit naturel.

Une relation maitre esclave par exemple…

Vous semblez refuser la possibilité de règles spontanées, naissant de l'interaction des individus. Dans ces conditions, il est impossible d'accepter l'existence d'un droit naturel.

Ergo, vous êtes socialiste :mrgreen:

Pour ma part, j'ai beaucoup de mal avec cette notion de Droit Naturel.

J'ai des besoins naturels : manger, boire, dormir ;

J'ai des capacités naturelles : marcher, acquérir un langage ;

Mais je ne peux acquérir un langage qu'en interagissant avec les autres. Et ce langage sera culturellement dépendant.

Le droit, c'est une codification des relations avec les autres qui détermine ce qui est licite de ce qui est illicite. Codification veut dire traduction dans un langage, je vois mal comment cela ne pourrait pas être culturellement dépendant. Ou alors, il existe un langage "naturel" qui s'impose à tous. Mais depuis Babel, on ne le trouve pas.

On peut, on doit, rechercher un droit qui favorise le plus la coopération entre les individus. Mais ce droit n'aura de naturel que le nom. Si en disant ça, je suis socialiste, alors, je suis socialiste : nonosser moi !

Invité jabial
Posté

Le droit, c'est une codification des relations avec les autres qui détermine ce qui est licite de ce qui est illicite. Codification veut dire traduction dans un langage, je vois mal comment cela ne pourrait pas être culturellement dépendant. Ou alors, il existe un langage "naturel" qui s'impose à tous. Mais depuis Babel, on ne le trouve pas.

On peut, on doit, rechercher un droit qui favorise le plus la coopération entre les individus. Mais ce droit n'aura de naturel que le nom. Si en disant ça, je suis socialiste, alors, je suis socialiste : nonosser moi !

Sophisme. Ce n'est pas parce que la forme des chiffres est culturellement dépendante que 1+1=2 n'est pas une loi naturelle.

Posté

Une relation maitre esclave par exemple…

Pour qu'une relation maitre esclave soit pérenne, l'intervention d'un tiers est nécessaire (la force publique qui reconnait par le droit positif cette relation comme possible) sans quoi l'esclave finit par fuir ou se révolter à la première occasion. Je pense que la relation maître/esclave n'est pas une relation qui relève du droit naturel mais plutôt du droit positif car elle n'est pas équilibrée donc sans pérennité.

Pour ma part, j'ai beaucoup de mal avec cette notion de Droit Naturel.

Il a été montré avec des modèles informatiques simples qu'il existe des phénomènes de sélection naturelle des processus coopératifs et donc une sélection au final d'une certaine population agissant selon un certain modèle coopératif, qui est en fait le modèle le mieux à même de pérenniser la coopération. Ces mécanismes sont, je pense, à la base du droit naturel qui légifère la coopération naturelle des individus.

Posté

Sophisme. Ce n'est pas parce que la forme des chiffres est culturellement dépendante que 1+1=2 n'est pas une loi naturelle.

Ce n'est pas si simple…

Les mathématiques reposent sur des axiomes, tu viens d'en écrire un. Un axiome est-il une loi naturelle, comme la gravité ?

Pour le 1+1=2, on peut presque dire oui. Puisque la capacité de numération est inné pour la plupart des humains. Mais là, on parle du droit. Le principe de non-agression par exemple n'a rien d'inné. On peut même dire que c'est l'agression qui est un comportement inné.

Pour qu'une relation maitre esclave soit pérenne, l'intervention d'un tiers est nécessaire (la force publique qui reconnait par le droit positif cette relation comme possible) sans quoi l'esclave finit par fuir ou se révolter à la première occasion. Je pense que la relation maître/esclave n'est pas une relation qui relève du droit naturel mais plutôt du droit positif car elle n'est pas équilibrée donc sans pérennité.

Tu viens de rajouter deux conditions supplémentaires à la recherche du "droit naturel". Une relation doit être pérenne et équilibrée

Il y a des milliers d'interaction dans notre vie qui n'ont pas besoin d'être pérennes, toute celles qui supposent un échange unique, comme par exemple faire un enfant (pas l'élever).

La relation maitre/esclave n'est pas équilibrée. Mais les relations Mari/femme ou patron/salarié non plus. Je ne pense qu'un hypothétique droit naturel interdirait ce genre de pratique.

Quant au consentement des deux parties, même pour l'esclavage, il a eu à de nombreuses reprises d'un esclavage volontaire en particulier dans le cadre du payement des dettes.

Il a été montré avec des modèles informatiques simples qu'il existe des phénomènes de sélection naturelle des processus coopératifs et donc une sélection au final d'une certaine population agissant selon un certain modèle coopératif, qui est en fait le modèle le mieux à même de pérenniser la coopération. Ces mécanismes sont, je pense, à la base du droit naturel qui légifère la coopération naturelle des individus.

Je connais assez bien tous ses modèles. Si effectivement les processus coopératifs émergent, ils ne deviennent jamais exclusifs. Plus le nombre de coopérateurs augmente dans la population générale et plus un freerider peut prospérer. Il y a aussi la possibilité qu'une sous-population puissent prospérer en coopérant entre elle et en "pillant" les autres.

A mon sens, ces démonstrations apportent plus de l'eau à mon moulin "Recherche des meilleures règles pour favoriser la coopération" qu'a celle du droit naturel (existence préalable de ces meilleures régles).

Posté

Ce n'est pas si simple…

Les mathématiques reposent sur des axiomes, tu viens d'en écrire un. Un axiome est-il une loi naturelle, comme la gravité ?

Pour le 1+1=2, on peut presque dire oui. Puisque la capacité de numération est inné pour la plupart des humains. Mais là, on parle du droit. Le principe de non-agression par exemple n'a rien d'inné. On peut même dire que c'est l'agression qui est un comportement inné.

Ce n'est pas si simple…

Tout est question de limites et d'ensembles clos.

Posté

Antigone, de Sophocle, est une excellente introduction au droit naturel. La pièce de Anouilh n'est pas si mal non plus.

Invité jabial
Posté

Ce n'est pas si simple…

Les mathématiques reposent sur des axiomes, tu viens d'en écrire un. Un axiome est-il une loi naturelle, comme la gravité ?

Pour le 1+1=2, on peut presque dire oui. Puisque la capacité de numération est inné pour la plupart des humains.

Tu es en train de regarder le doigt. Ce n'est pas de capacité de numération qu'on parle, mais du fait que si tu prends un objet et puis un autre objet sans les faire interagir, ça représente deux objets.

Mais là, on parle du droit. Le principe de non-agression par exemple n'a rien d'inné. On peut même dire que c'est l'agression qui est un comportement inné.

Il ne s'agit pas du caractère inné ou acquis de tel ou tel comportement. Le droit ne relève pas de la psychologie. Il s'agit de savoir ce qui objectivement justifie l'usage de la force. Droit naturel ne signifie en aucun cas "droit inné" ou "droit qui es appliqué partout universellement". On n'est pas dans le domaine de ce qui est mais de ce qui devrait être.

Posté

Il ne s'agit pas du caractère inné ou acquis de tel ou tel comportement. Le droit ne relève pas de la psychologie. Il s'agit de savoir ce qui objectivement justifie l'usage de la force.

Penser qu'on puisse justifier quoi que ce soit objectivement, c'est n'importe quoi.

On n'est pas dans le domaine de ce qui est mais de ce qui devrait être.

!? Ah oui si on est dans le domaine de ce qui devrait être, hein…

Posté

Prenons deux communautés d'êtres humains évoluant dans des contextes comparables (technologie, environnement, nombre…). Dans l'une d'elles, le meurtre n'est pas considéré comme un crime a priori, c'est à dire que n'importe qui peut être tué ou tuer sans jamais en répondre. Dans l'autre, le meurtre est considéré comme un crime a priori et, si il peut exister quelques exceptions, celles-ci ne sont tolérées que parce qu'elles sont encadrées par différentes normes.

Je crois qu'on peut raisonnablement faire l'hypothèse que, cent ans plus tard, la première aura de grandes chances d'avoir disparu ou changé cette position, et en tout cas bien moins prospéré que la seconde. Ça, c'est la loi naturelle à l’œuvre.

En étudiant les manifestations de cette loi naturelle, on peut inférer un certain nombre de principes juridiques nécessaires au développement d'une société humaine saine (ici, l'interdiction du meurtre a priori). L'ensemble de ces principes constituent le Droit naturel, et dans l'idéal ils doivent se retrouver d'une manière ou d'une autre dans le Droit positif (qui est est l'état des règles de droit à un certain moment et dans un endroit donné).

Ce qui précède est l'argumentation "technique", mais il y a aussi une argumentation morale dans la mesure où on ne peut pas critiquer le Droit positif sans faire appel à des normes supérieures (d'où l'invention de l'ersatz "droits de l'Homme", notion parachutée et malléable au possible).

Posté

Penser qu'on puisse justifier quoi que ce soit objectivement, c'est n'importe quoi.

Pourtant personne ne te remerciera si tu tente de l'agresser physiquement.

Invité jabial
Posté

Penser qu'on puisse justifier quoi que ce soit objectivement, c'est n'importe quoi.

A commencer par cette phrase ? :icon_ptdr:

Posté

Il ne s'agit pas du caractère inné ou acquis de tel ou tel comportement. Le droit ne relève pas de la psychologie. Il s'agit de savoir ce qui objectivement justifie l'usage de la force. Droit naturel ne signifie en aucun cas "droit inné" ou "droit qui es appliqué partout universellement". On n'est pas dans le domaine de ce qui est mais de ce qui devrait être.

Il faudrait peut-être définir ce qu'on entend par "droit naturel" plutôt que de le définir négativement.

Lancelot, Rocou et Hank ont l'air de considérer que dès qu'il y a interaction entre humains, il y a des règles qui s'imposent harmonieusement et qui favorisent la vie en collectivité. Et ce serait ses règles qui formeraient le corpus du DN et qu'il suffirait de les découvrir. Ce n'est pas du tout mon avis.

Maintenant, si on considère que le DN, c'est le droit minimal permettant de limiter la violence dans la société tout en laissant la plus grande place possible à la liberté des individus la composant, j'y suis très favorable. Mais à mon sens, la seule façon d'y arriver, c'est de faire évoluer le droit positif vers l'idéal du DN.

Mais le DN, lui même, qu'est-ce que c'est ? Peut-on produire un seul article de ce droit qui serait accepté par l'ensemble de ces partisans ?

Posté
Mais le DN, lui même, qu'est-ce que c'est ? Peut-on produire un seul article de ce droit qui serait accepté par l'ensemble de ses partisans ?

Le DN, en ce qui me concerne, c'est l'ensemble des leçons qu'on peut tirer d'une étude du Droit dans une perspective historique : quelles sont les solutions qui marchent ou pas et pourquoi ? Sachant, et ça fait partie des leçons en question, qu'il n'a pas du tout vocation à être total (beaucoup d'interactions sociales n'ont pas à avoir de conséquences juridiques) ou figé.

Partant de là, presque tout est négociable donc il est difficile de mettre tout le monde d'accord :mrgreen: Certains grands principes se révèlent toutefois assez incontournables, comme celui de non agression, le droit de propriété…

Posté
De nos jours deux des trois grandes religions monothéistes pratiquent quelque chose de tout à fait assimilable à "une torture de millions d'enfants". L'excision […]

J'ai failli t'insulter, sur ce coup, et puis en fait non, ton ignorance ne mérite au mieux que le mépris.

il y a aussi une argumentation morale dans la mesure où on ne peut pas critiquer le Droit positif sans faire appel à des normes supérieures

C'est tout à fait straussien, comme position. :)

Posté

Il faudrait peut-être définir ce qu'on entend par "droit naturel" plutôt que de le définir négativement.

Lancelot, Rocou et Hank ont l'air de considérer que dès qu'il y a interaction entre humains, il y a des règles qui s'imposent harmonieusement et qui favorisent la vie en collectivité. Et ce serait ses règles qui formeraient le corpus du DN et qu'il suffirait de les découvrir. Ce n'est pas du tout mon avis.

Maintenant, si on considère que le DN, c'est le droit minimal permettant de limiter la violence dans la société tout en laissant la plus grande place possible à la liberté des individus la composant, j'y suis très favorable. Mais à mon sens, la seule façon d'y arriver, c'est de faire évoluer le droit positif vers l'idéal du DN.

Mais le DN, lui même, qu'est-ce que c'est ? Peut-on produire un seul article de ce droit qui serait accepté par l'ensemble de ces partisans ?

Le DN n'a pas vocation à être explicité et fixé de la même manière que le Droit Positif puisqu'il est censé en être la source.

Le DN définit les principes du droit pas leur application.

L'interdiction du meurtre, du vol me semble par exemple des articles sur lesquels il est difficile de ne pas être d'accord.

Posté

Prenons deux communautés d'êtres humains évoluant dans des contextes comparables (technologie, environnement, nombre…). Dans l'une d'elles, le meurtre n'est pas considéré comme un crime a priori, c'est à dire que n'importe qui peut être tué ou tuer sans jamais en répondre. Dans l'autre, le meurtre est considéré comme un crime a priori et, si il peut exister quelques exceptions, celles-ci ne sont tolérées que parce qu'elles sont encadrées par différentes normes.

Je crois qu'on peut raisonnablement faire l'hypothèse que, cent ans plus tard, la première aura de grandes chances d'avoir disparu ou changé cette position, et en tout cas bien moins prospéré que la seconde. Ça, c'est la loi naturelle à l’œuvre.

Je crois qu'il est arbitraire de faire des hypothèses pareilles.

Le fait de pouvoir tuer et le faire réellement sont deux choses différentes.

De plus une société où tu peut te faire tuer à chaque instant va créer en réaction des communautés de soutien beaucoup plus grande.

Quand la vie ne vaut pas grand chose, l'entre-aide est encore plus importante.

Invité jabial
Posté

Mais le DN, lui même, qu'est-ce que c'est ? Peut-on produire un seul article de ce droit qui serait accepté par l'ensemble de ces partisans ?

Il est facile de trouver "un" principe accepté par tous ; ce qui est dur, c'est de trouver un corpus complet qui le soit.

Il y a tout un tas de versions, alors voici la mienne en simplifié.

Pour résumer, le Code Jabial dit ça :

1. Limitation de l'usage de la force

Il n'est permis d'utiliser la force que pour empêcher la violation d'un droit et pour exécuter une décision de justice. Même dans ce cas, la plus petite force disponible et efficace doit être employée.

2. Présomption de licéité

Tout ce qui ne viole pas un droit bien défini de quelqu'un de bien défini est permis. Il ne saurait exister de violation s'il y a consentement libre d'une personne en pleine possession de ses moyens intellectuels.

3. Protection des droits fondamentaux contre les faux droits

Les droits fondamentaux sont la liberté et la propriété. Tous les autres droits en découlent. Il ne peut exister de droit qui ne relève ni de l'un ni de l'autre.

4. Liberté

La liberté est un droit inaliénable. Elle ne peut être perdue que par décision de justice. Elle consiste en une souveraineté absolue sur son propre corps.

5. Propriété

La propriété est un droit transférable. Elle consiste en un droit d'exclusivité, c'est-à-dire d'interdire par la force l'accès, sur tout ce qu'on a créé. Elle se transfère par contrat et par acte unilatéral (testament, don…). Le possesseur, habitant, exploitant, etc, est considéré comme propriétaire jusqu'à preuve du contraire.

6. L'état de nature

Tout ce qui existe dans la nature et qui n'a pas été approprié n'appartient à personne - et certainement pas à tout le monde. Tout élément de la nature peut être approprié en l'incorporant dans une création personnelle.

7. Les contrats

Les contrats sont des accords entre individus qui y consentent librement. Ils ont force de loi pour les personnes capables qui les ont librement acceptés. Ils ne sont valides que tant qu'ils ne violent pas un droit. Aucun contrat ne saurait engager un incapable.

8. La justice

Quiconque viole un droit d'autrui volontairement perd ce droit pour lui-même jusqu'à réparation pleine et entière. Le rôle de la justice est de déterminer l'étendue et la durée de cette perte de droit, qui ne peut être supérieure au double du dommage subi par la victime. Cette perte de droit prend aussi immédiatement fin sur décision librement consentie de la victime. Quiconque est présumé disposer de l'intégralité de ses droits jusqu'à preuve du contraire. Il ne saurait exister d'exception pour la violation de bonne foi des droits d'autrui dès l'instant où elle est volontaire, et il appartient aux juges et aux policiers de n'ordonner et de n'utiliser la force que lorsqu'ils ont acquis la certitude absolue de l'infraction au DN fondant cette réaction.

L'organisation du système (minarchie, anarcapie, copropriétés ou pas, etc, voire démocratie pourquoi pas) n'est volontairement pas définie ici. Tout système qui respecte ces 8 règles me semble juste sous réserve que je n'aie pas, humain faillible que je suis, oublié quelque chose d'important (malheureusement il est presque certain que ce soit le cas :mrgreen:)

Posté

6. L'état de nature

Tout ce qui existe dans la nature et qui n'a pas été approprié n'appartient à personne - et certainement pas à tout le monde. Tout élément de la nature peut être approprié en l'incorporant dans une création personnelle.

Au bout de 5mn de cette loi on aura un possesseur du soleil, de l'air, etc.

Déjà qu'on a des personnes qui vendent des étoiles….

Posté

Au bout de 5mn de cette loi on aura un possesseur du soleil, de l'air, etc.

Déjà qu'on a des personnes qui vendent des étoiles….

Si quelqu'un vient me dire "hé Chitah, tu as bronzé récemment, je suis propriétaire du soleil tu me dois 10€" j'appelle l'hôpital Saint-Anne direct.

Invité jabial
Posté

Au bout de 5mn de cette loi on aura un possesseur du soleil, de l'air, etc.

Déjà qu'on a des personnes qui vendent des étoiles….

Vas-y, explique moi déjà comment tu vas faire pour incorporer le soleil dans une création personnelle.

Ça m'intéresse.

Posté

Le DN n'a pas vocation à être explicité et fixé de la même manière que le Droit Positif puisqu'il est censé en être la source.

Le DN définit les principes du droit pas leur application.

L'interdiction du meurtre, du vol me semble par exemple des articles sur lesquels il est difficile de ne pas être d'accord.

Ben, Jabial a une vision différente. Mais si on retient la tienne, le DN, c'est une juste une idée générale et indéfinissable. A quoi sert-il ?

Quant au meurtre et au vol, une société qui appliquerait le DN n'aurait pas dans son arsenal de peine, ni les amendes ni la peine de mort ?

Il est facile de trouver "un" principe accepté par tous ; ce qui est dur, c'est de trouver un corpus complet qui le soit.

Il y a tout un tas de versions, alors voici la mienne en simplifié.

Pour résumer, le Code Jabial dit ça :

Il me plait bien ton code ; Je signe tout de suite.

Mais bon, il y avait un piège à ma demande. En exprimant ton droit naturel, tu le transforme en droit positif. Non ?

Posté

Vas-y, explique moi déjà comment tu vas faire pour incorporer le soleil dans une création personnelle.

Ça m'intéresse.

Tu penses que l'imagination humaine à des limites quand il s'agit de ce genre de choses? :rolleyes:

Il devrait pas être trop dur pour qui veut (et à les moyens) par exemple de changer la couleur du ciel en mettant un filtre suffisament haut dans l'atmosphère et donc il a mis dans une création personnelle, la lumière du soleil.

Sinon dans l'air que tu respire je peut ajouter une senteur en plus.

Là je te fais ça à l'arrache, mais j'ai confiance en l'être humain pour arriver à trouver des trucs encore plus tordus si on lui laisse la possibilité de s'approprier ce genre de choses.

Posté

Il devrait pas être trop dur pour qui veut (et à les moyens) par exemple de changer la couleur du ciel en mettant un filtre suffisament haut dans l'atmosphère et donc il a mis dans une création personnelle, la lumière du soleil.

Sinon dans l'air que tu respire je peut ajouter une senteur en plus.

Ben, l'air que tu respires, par nature est à toi et tu le transformes : un peu d’oxygène devient du CO2 ; C'est juste l'abondance de l'air qui fait que personne ne ressent la nécessité de s'en approprier une partie. Maintenant, si tu le mets dans une bouteille de plongée, tu vas effectivement pouvoir le vendre. Il y a la même chose avec l'eau.

Pour le soleil, c'est pareil. Les rayons de soleil qui touchent ta propriété et font grandire tes plantes (ou fonctionner tes cellules photovoltaïque) sont à toi. Le soleil lui-même pas vraiment. Et si tu installes un énorme panneau qui s'interposent entre la terre et le soleil, il va se heurter au droit 5 (puisque tu rendras inutile les cellules photovoltaiques instalée plus bas) et au droit 4 (puisuq'en privant de soleil l'humanité, tu nuis sérieusement à sa capacité à survivre). On a le même soucis (en plus réaliste) sur l'usage de l'eau d'un fleuve.

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