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Etat De L'art En Économie


Noob

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Posté

Heu, non.

 

Le doigt mouillé c'est l'intuition d'une personne qui sait ou non l'expliquer.

Un modèle c'est un outil et tout le monde peut se l'approprier.

 

En particulier des programmes informatiques pour faire du récurrent...

Posté

On aurait pu le savoir en disant simplement a priori que cela augmente la demande sans modifier l'offre et donc le prix d'équilibre augmente lui aussi. En fait, j'ai du mal à comprendre pourquoi une phrase de ce genre n'aurait aucun crédit scientifique.

 

Oui mais de combien augmente le prix d'équilibre ? Les types qui pensent ce genre de politique se disent qu'avec un euro d'APL il peut y avoir 0,1 € d'augmentation de prix mais que ça fait quand même 0,9 € dans dans la poche du locataire (bien sûr on ne prend pas en compte le fait que ces 0,9 € lui ont été enlevés par l'impôt ou que l'euro investi dans les APL serait bien mieux investi par les promoteurs immobiliers pour construire...). Là le papier montre que 50 à 80 % des aides sont absorbées par les hausses de loyer. Si déjà le grand public savait ça (et si les politiques eux-mêmes le savaient...), ça ferait longtemps que ce genre de politique ne serait plus menée.

Posté

Pourquoi ils y renonceraient alors qu'on leur file 20 à 50% de subventions ? 

Ensuite, si à l'instant T, les APL ont fait augmenter de X euros le loyer, rien ne permet de dire que sur un autre marché de l'immobilier ou à une autre époque, les augmentations auraient été les mêmes. 

Posté

1. J'ai quand même lu quelques auteurs Autrichiens et c'est justement ce qui m'a amené à réfléchir sur la CPP, d'où mes questions.

Ca t'a amené à remettre la CPP en question, c'est déjà pas mal. Mais ça ne t'a amené à remettre rien d'autre en question ?

2/3. Pour moi les maths sont la reine des sciences

Non. C'est juste que la mathématique a un statut épistémologique particulier.

et toutes les sciences peuvent être vues sous le prisme des maths.

Non. A la limite, les maths peuvent fournir des outils aux autres sciences, mais vouloir faire des maths en faisant d'autres sciences, c'est se condamner à faire de mauvaises maths (dans lesquelles il n'y a plus rien d'axiomatico-déductif, ce qui est pourtant l'essence des maths), et à faire de mauvaises sciences (appliquer des méthodes matheuses sans comprendre ce dont on parle derrière, c'est à peine bon pour un sous-taupin transfusé avec du Méthod'X, pas pour un mec qui fait vraiment quelque chose d'intéressant et d'utile.

C'est d'ailleurs de plus en plus vraie quand on voit la mathématisation de la physique (la mécanique quantique c'est de l'algèbre), de la biologie (des modèles probabilistes partout) ou encore de la mécanique (de tenseurs en veux-tu en voilà ;) ).

Ce n'est pas du tout de la mathématisation (à la rigueur, dans certains domaines de la physique théorique, et encore, il reste des reality-checks), c'est l'emploi de méthodes issues des mathématiques. Et c'est vachement différent. La mathématiation, ce serait la transformation en science axiomatico-déductive... Et d'ailleurs, l'économie autrichienne y ressemble bien plus que l'économie néoclassique. Des axiomes ("men act", c'est suffisament bref comme axiome ?), des règles d'inférence (celles de la logique classique), et des théorèmes en conclusion. Tu veux faire d'authentiques maths en faisant de l'économie ? Laisse tomber les néoclassiques, et fait de l'autrichianisme façon logique formelle. Ca, c'est intéressant.

Mais quand je disais maths c'était au sens large. Le théorème d'impossibilité d'Arrow pour moi c'est des maths ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_d'impossibilité_d'Arrow ) alors qu'il n'y a aucune équation (c'est juste des définitions avec des quantificateurs de chaque notion si me je souviens bien).

Si tu aimes les maths, c'est pas grave tu sais, il faut juste avoir la continence de ne pas en mettre partout. Regarde moi, j'aime beaucoup le sexe, et bien j'ai quand même le bon goût de ne pas confondre ça avec l'économie.

Mais est-ce que des libéraux ont tenté de modéliser la liberté différemment que ne l'a fait Sen afin de démonter sa théorie ?

Modéliser la liberté ? Mas que peux-tu bien vouloir dire par un tel charabia ? Je vais te laisser le bénéfice du doute : tu es à l'X, tu es donc probablement plus intelligent que moi. Tu vas donc m'expliquer le sens que cette phrase a pour toi, si tu veux bien.
Posté
Ce n'est pas du tout de la mathématisation (à la rigueur, dans certains domaines de la physique théorique, et encore, il reste des reality-checks), c'est l'emploi de méthodes issues des mathématiques. Et c'est vachement différent. La mathématiation, ce serait la transformation en science axiomatico-déductive... Et d'ailleurs, l'économie autrichienne y ressemble bien plus que l'économie néoclassique. Des axiomes ("men act", c'est suffisament bref comme axiome ?), des règles d'inférence (celles de la logique classique), et des théorèmes en conclusion. Tu veux faire d'authentiques maths en faisant de l'économie ? Laisse tomber les néoclassiques, et fait de l'autrichianisme façon logique formelle. Ca, c'est intéressant.

Modéliser la liberté ? Mas que peux-tu bien vouloir dire par un tel charabia ? Je vais te laisser le bénéfice du doute : tu es à l'X, tu es donc probablement plus intelligent que moi. Tu vas donc m'expliquer le sens que cette phrase a pour toi, si tu veux bien.

 

Si ce n'est pas de la mathématisation c'est quoi ? On exprime à l'aide de l'abstraction mathématique (dans le cas de la mécanique quantique, avec des matrices et des vecteurs) une réalité bien plus complexe et qui a été théorisée auparavant (mais les maths restent un outil et c'est la théorie qui fait tout).

 

La logique formelle aussi c'est de la mathématisation pour moi (là encore, si tu as des trucs là-dessus je prends ^^).

 

Modéliser la liberté c'est vrai que c'est pas forcément la meilleure façon d'exprimer mon propos. En fait si tu regardes le paradoxe de Sen ( http://en.wikipedia.org/wiki/Liberal_paradox et http://www.jstor.org/discover/10.2307/1829633?uid=16782192&uid=3738016&uid=2&uid=3&uid=67&uid=16735784&uid=62&sid=21102152163753 [inscription et consultation en ligne gratuite]) il définit un critère de « libéralisme minimal » (d'abord avec des mots puis avec des quantificateurs mathématiques) :

 

A social choice function respects minimal liberalism if there are at least two individuals, each of whom has at least one pair of alternatives over which he is decisive. That is, where regardless of other individuals' preferences, the social planner will not select the decisive individual's least preferred outcome from that pair. For example, there is a pair f10bc3c94b77e1d6b9f98106daf335c1.png such that if he prefers 9dd4e461268c8034f5c8564e155c67a6.png to 415290769594460e2e485922904f345d.png, then the society should also prefer 9dd4e461268c8034f5c8564e155c67a6.png to 415290769594460e2e485922904f345d.png. Mathematically... (cf. l'article Wikipédia au dessus, les formules ne passent pas).

 

À l'aide de cette définition (évidemment biaisée) il prouve qu'on ne peut pas avoir un système de société à la fois libéral (en ce sens), qui aboutisse à un optimum de Pareto et qui soit universellement transposable. Je te laisse deviner les conclusions que l'on peut en tirer si l'on n'est pas libéral...

 

Mon interrogation est donc : si on définit le libéralisme différemment [se rapprochant le plus possible de « la liberté des uns s'arrête là où celle des autres commencent », de la souveraineté de l'individu et du respect de la propriété privée] ne pourrait-on pas arriver à la conclusion inverse ? Alors peut-être que c'est impossible mais je ne crois pas en l'impossible, à moins qu'on me le prouve.

 

(S'il y avait un rapport entre l'intelligence et le fait d'être à l'X ça se saurait ;) )

 

Sinon au risque de me répéter, je partage les conclusions de Bryan Caplan sur l'École autrichienne et la mathématisation :

 

More than anything else, what prevents Austrian economists from getting more publications in mainstream journals is that their papers rarely use mathematics or econometrics, research tools that Austrians reject on principle. They reject mathematical economics on principle because of the assumptions of continuity and differentiability. These objections were examined in section 2.3 and found wanting. Similarly, Austrians reject econometrics on principle because economic theory is true a priori, so statistics or historical study cannot "test" theory. Fair enough, but as section 4.2 argued, econometrics and other empirical work can play a more modest role: to help determine how big (or trivial) various theoretically relevant factors actually are.

 

In short, the principled Austrian objections to mathematics and econometrics (M&E) fail. This does not mean, however, that M&E are immune to a weaker criticism: to wit, that they simply have not delivered the goods. When Mises wrote Human Action in 1949, economists' use of M&E was still in its infancy. There is now nearly fifty years' worth of research using M&E. The science of economics has made progress, but how much of it is due to the use of M&E?

 

Let us consider the question empirically. Here are a few of the best new ideas to come out of academic economics since 1949:

  1. Human capital theory
  2. Rational expectations macroeconomics
  3. The random walk view of financial markets
  4. Signaling models
  5. Public choice theory
  6. Natural rate models of unemployment
  7. Time consistency
  8. The Prisoners' Dilemma, coordination games, and hawk-dove games
  9. The Ricardian equivalence argument for debt-neutrality
  10. Contestable markets

Formal mathematics was the main language used to present these ideas in academic journals. But was math instrumental in the discovery of these ideas? Or did the journal articles merely take an interesting intuition and then work backwards to determine what mathematical assumptions implied it? Out of the whole list, there are few plausible cases where mathematics was more than an afterthought: maybe Idea #2, and possibly #3. Even there, intuition, not math, probably played the leading role.[57]

 

The contributions of econometrics to economics are similarly meager - particularly because econometrics has "crowded out" traditional qualitative economic history. The popularity of econometrics has made it very difficult to do research in any period lacking convenient "data sets"; it has also enforced an uneasy silence about any topic in economic history (like ideology) that is difficult to quantify. When simple econometrics failed to yield universal agreement among informed economists, this merely provided the impetus for econometric theorists to supply increasingly complex estimators and other tools. Truly, this is a case of looking for car keys underneath the streetlight because it is brighter there. The root cause of disagreement is simply that causation and correlation are different, yet almost everyone tends to interpret a correlation as causal if they find the results plausible, and as spurious if they do not.

 

Better experimental design - including the method of "natural experiments" - is a step back in the right direction, but it is only an uneasy beginning. My own view is the econometrics is not useless, but must become a subordinate tool of the economic historian rather than vice versa. Friedman and Schwartz's A Monetary History of the United States is close to the optimal mix - careful historical analysis supplemented with econometrics, rather than vice versa.[58]

 

M&E have had fifty years of ever-increasing hegemony in economics. The empirical evidence on their contribution is decidedly negative. This does not mean, however, that working economists ought to immediately cease to employ M&E in their work. This has been the Austrians' main response, and it has led to their extreme isolation from the rest of the economics profession. The simple fact is that M&E are the language of modern economics, much as Latin was the language of medieval philosophy. These professional languages waste a lot of time and make it difficult for laymen and academics to communicate. But once mastered, even dissident scholars can use these tools to speak their minds.

 

http://econfaculty.gmu.edu/bcaplan/whyaust.htm

Posté

Mon interrogation est donc : si on définit le libéralisme différemment [se rapprochant le plus possible de « la liberté des uns s'arrête là où celle des autres commencent », de la souveraineté de l'individu et du respect de la propriété privée] ne pourrait-on pas arriver à la conclusion inverse ? Alors peut-être que c'est impossible mais je ne crois pas en l'impossible, à moins qu'on me le prouve.

La satisfaction ou le bonheur d'un individu comme de tout le monde ne sont pas mesurables, ils sont fondamentalement subjectifs et variables et peuvent être relatifs ; à quoi bon tenter vainement de prouver que le libéralisme est compatible ou non avec un optimum mathématique indéfinissable ? Toute proposition dans un sens comme dans l'autre péchera sur sa définition mathématique du bonheur.

La subjectivité de la valeur empêche l'objectivation d'un optimum mathématique (tu peux tout à fait tenter de l'établir pour toi-même ou spéculer sur celui d'autruit, c'est le calcul économique). Penses-tu sincèrement qu'une loi générale puisse prendre en compte tout ce qui entre en considération dans la valeur qu'attribue à chaque instant chacun à chaque chose ?

Ton modèle mathématique devrait agréger tous les différents calculs économiques des acteurs (potentiellement basés sur ton modèle). De plus, il devrait resister sur le long terme aux innovations (technologiques, organisationnelles, sociales) mais aussi prendre en compte tout échange informel (de simples informations par ex.) qui pourrait influencer les échanges mesurés et cela sans que l'aléatoire finissent par constituer l'essentiel de tes resultats. Et fournir de mauvaises explications économiques peut être nuisible économiquement (sans parler de l'influence sur le système des innombrables mesures à effectuer)... En physique ou en biologie les modèles ne régressent pas avec le temps ou en fonction de leur utilisation, on ne peut qu'en préciser les insuffisances préexistantes. En économie, un modèle mathématiques devrait régulièrement être complètement rebâti (à chaque catastrophe que son utilisation massive aurait provoqué?) alors que l'idée est de dégager des lois générales, dans l'espace et dans le temps.

Posté

The simple fact is that M&E are the language of modern economics, much as Latin was the language of medieval philosophy. These professional languages waste a lot of time and make it difficult for laymen and academics to communicate. But once mastered, even dissident scholars can use these tools to speak their minds.

Je connais ce texte, qui est à de nombreux endroits frappé au coin du bon sens. Ceci dit, on ne peut pas comparer le latin comme langue véhiculaire et les mathématiques comme langue d'expression, simplement parce qu'elles n'ont pas du tout le même pouvoir d'expression. C'est même le but de l'utilisation d'outils mathématiques : limiter l'expressivité du langage pour éliminer les confusions, les malentendus et les quaternio terminorum par exemple.

Ca marche remarquablement bien en physique, science qui étudie en gros des objets tous comparables et "à la statistique facile" (des distributions qui obéissent à des causes claires et dont tous les moments existent). Mais qui peut être certain qu'il en va de même des sciences sociales ? Qui oserait dire qu'un homme est mathématisable aussi facilement et aussi sûrement qu'une bielle ou un proton ? Il se pourrait bien que les outils mathématiques ne puissent jamais réaliser cet objectif, i.e. qu'un système formel, axiomatique, cohérent, ne puisse jamais être homo-sapiens-complet, ni même homo-economicus-complet.

Les mathématiques, c'est très acceptable comme outil de "monstration", mais si l'on croit qu'elles nous donnent la moindre idée quant à ce qui se passe derrière les équations, quant à la nature réelle des phénomènes étudiés ou l'étendue des connaissances que l'on peut en avoir, alors on se fourre le doigt dans l’œil jusqu’à l'omoplate.

Posté

Heu, le problème en science humaine est le nombre de degré de liberté qui est au delà de l'entendement.

 

A supposer qu'il soit possible de tout mesurer, le coût expérimental serait hors de porté.

Posté

Et pourtant, elle tourne.

 

Ce qui signifie : et pourtant, les sciences humaines ça existe. Et ça expérimente, et ça utilise des modèles (qui certes ne cassent souvent pas des briques niveau complexité mathématique).

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