laurett Posté 11 janvier 2014 Signaler Posté 11 janvier 2014 Oui, c'est la seule chose qui me fait dire que non, c'est pas possible. Mais en tout cas le résultat est là.
Tramp Posté 11 janvier 2014 Signaler Posté 11 janvier 2014 J'ai du mal à imaginer que l'état soit miraculeusement assez compétent pour définir une telle politique et la mettre en oeuvre efficacement. Facile : Il fait un plan pour la culture etc. et il est sur d'avoir le résultat inverse. Comme pour l'emploi, l'obésité...
Malky Posté 11 janvier 2014 Signaler Posté 11 janvier 2014 Ta gueule. Tiens il ne me semble pas avoir vu cette option dans le qcm...
Barem Posté 11 janvier 2014 Signaler Posté 11 janvier 2014 Ta bouche. J'ai volontairement placé ma remarque pour voir ta réaction. Tu n'as pas trop débordé cette fois.
sans Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Tu sais aussi bien que moi que l'école est une institution qui fait détester la culture à ses élèves à coup de travaux et lectures obligatoires disparates, sans approfondissement, dont ils ne voient pas l'intérêt. On fait passer les élèves pour des perroquets prêt à apprendre et restituer des notions diverses, ce qui est source d'éparpillement et de dégout pour la connaissance. Le manuel scolaire en lui seul tue l'envie de lire. L'école doit symboliquement faire comprendre à l'élève dès son plus jeune âge qu'il doit se soumettre à l'autorité, c'est d'ailleurs pour cela que l'enseignement est autoritairement assuré par l'Etat. A l'heure actuelle, l'enseignement est du managerial de masse visant à assurer la servilité de tous et le maintien de l'ordre social. L'école publique actuelle est antithétique avec une conception libérale de l'enseignement. Sans prétention, je t'invite à lire ce texte : http://www.naturalchild.org/guest/john_gatto.html (que je traduirais d'ailleurs certainement pour CP un de ces jours) Ca devrait t'intéresser : http://www.psychaanalyse.com/pdf/lebon_psychologie_education.pdf Que peuvent valoir, pour l’instruction et l’éducation de la jeunesse, les professeurs préparés par les méthodes universitaires, c’est-à-dire par l’étude exclusive des livres ? Ces malheureuses victimes du plus déformant régime intellectuel auquel un homme puisse être soumis, n’ont jamais quitté les bancs avant de monter dans une chaire. Bancs des lycées, bancs de l’École normale ou bancs des Facultés. Ils ont passé quinze ans de leur vie à subir des examens et à préparer des concours. A l’École normale, “ leurs devoirs sont littéralement taillés pour chaque jour. Tout se passe avec une régularité écrasante. Les programmes des examens ne laissent pas une ombre de mouvement à ces malheureux esclaves de la science ”. Leur mémoire s’est épuisée en efforts surhumains pour apprendre par coeur ce qui est dans les livres, les idées des autres, les croyances des autres, les jugements des autres. De la vie, ils ne possèdent aucune expérience, n’ayant jamais eu à exercer ni leur initiative, ni leur discernement, ni leur volonté. De cet ensemble si subtil qu’est la psychologie d’un enfant, ils ne savent absolument rien. Ils sont comme le cavalier inexpérimenté sur un cheval difficile. Ils ignorent comment se faire comprendre de l’être qu’ils doivent diriger, les mobiles qui peuvent agir sur lui et la façon de manier ces mobiles. Ils récitent, comme professeurs, les cours que tant de fois ils ont récité comme élèves, et pourraient être facilement remplacés dans leurs chaires par de simples phonographes.
Nihiliste frustré Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Les enfants aiment les histoires, ils aiment dessiner, chanter, courir, bricoler, questionner etc.. jusqu'à qu'on les y force et qu'on leur explique (mal) comment faire (mal) toutes ces choses. Aucun humain n'est capable de retenir le contenu des programmes scolaires, combien en sortiront en se pensant incapables ? On fait détester les mathématiques à des générations entières alors que la géométrie intrigue naturellement l'être humain, le sport est au mieu un moment ou il est facile de ne rien branler, au pire une souffrance physique et une humilation, les sciences deviennent l'antithèse de la curiosité, les arts l'antithèse de la créativité... L'autorité devient affaire de force et répondre, se justifier, une offense. Les enseignants n'ont ni les moyens ni intérêt à promouvoir la curiosité, la créativité ou la liberté. Ils sont par contre facilement enclins à promouvoir la culture officielle, le conformisme et l'obéissance.
Rübezahl Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 éducation : article récent sur CP : http://www.contrepoints.org/2014/01/09/152634-ecole-4-grandes-libertes-a-reconquerir
alex6 Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Tu sais aussi bien que moi que l'école est une institution qui fait détester la culture à ses élèves à coup de travaux et lectures obligatoires disparates, sans approfondissement, dont ils ne voient pas l'intérêt. On fait passer les élèves pour des perroquets prêt à apprendre et restituer des notions diverses, ce qui est source d'éparpillement et de dégout pour la connaissance. Le manuel scolaire en lui seul tue l'envie de lire. L'école doit symboliquement faire comprendre à l'élève dès son plus jeune âge qu'il doit se soumettre à l'autorité, c'est d'ailleurs pour cela que l'enseignement est autoritairement assuré par l'Etat. A l'heure actuelle, l'enseignement est du managerial de masse visant à assurer la servilité de tous et le maintien de l'ordre social. L'école publique actuelle est antithétique avec une conception libérale de l'enseignement. Magnifiquement dit et ecrit, +1000.
NoName Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Lire vos réactions face à l'EdNat me rempli de joie.
POE Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 On dirait que vous avez tous souffert à l'Ecole. J'ai quand même de bons souvenirs. Lorsqu'on est curieux, l'école est aussi un moyen d'apprendre des tas de trucs. On peut se foutre de la tête des profs, il y a les cours d'espagnol et d'anglais pour décompresser, les repas de classe où on se bourre la gueule, les jours où on arrive en classe avec 2 bières dans le nez, on rit bêtement.
NoName Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 On dirait que vous avez tous souffert à l'Ecole. J'ai quand même de bons souvenirs. Lorsqu'on est curieux, l'école est aussi un moyen d'apprendre des tas de trucs. On peut se foutre de la tête des profs, il y a les cours d'espagnol et d'anglais pour décompresser, les repas de classe où on se bourre la gueule, les jours où on arrive en classe avec 2 bières dans le nez, on rit bêtement. Justement non je l'ai plutôt bien vécu. Mais rétrospectivement, je me rends compte que j'ai passé quinze ans à apprendre en classe ce que j'aurais put apprendre mieux en dix si on m'avait lâché la grappe.
Miss Liberty Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Je n'ai pas que des mauvais souvenirs de l'école pour ma part. À la rigueur de l'école primaire parce que j'ai eu quelques maîtresses lâches face à la méchanceté des élèves et méprisantes de ceux qui cherchaient à apprendre. Mais il sont compensés par de très bons souvenirs d'autres maîtresses. Cela ne m'empêche pas d'être d'accord avec le constat que l'ed nat est incompatible avec une éducation libérale (et tout simplement avec une éducation d'être vertébré si le gamin n'a pas le chance de glaner des éléments d'éducation ailleurs dans son entourage). Aucune stimulation du désir d'apprendre, dénigrement de l'ambition et du travail consciencieux, mépris du raisonnement logique au profit de la soupe pédagogique, refus de mettre l'élève face à ses erreurs et refus de la hiérarchie. Une catastrophe. Le privé sous contrat, idem. Ça fait partie de l'ednat.
POE Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Justement non je l'ai plutôt bien vécu. Mais rétrospectivement, je me rends compte que j'ai passé quinze ans à apprendre en classe ce que j'aurais put apprendre mieux en dix si on m'avait lâché la grappe. Bah, ça reste à prouver. Je remarque qu'en fac, il y a quand même plus de personnes qui perdent leur temps, alors qu'on leur lâche bien plus la grappe qu'à l'Ecole.
NoName Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Je n'ai pas que des mauvais souvenirs de l'école pour ma part. À la rigueur de l'école primaire parce que j'ai eu quelques maîtresses lâches face à la méchanceté des élèves et méprisantes de ceux qui cherchaient à apprendre. Mais il sont compensés par de très bons souvenirs d'autres maîtresses. Cela ne m'empêche pas d'être d'accord avec le constat que l'ed nat est incompatible avec une éducation libérale (et tout simplement avec une éducation d'être vertébré si le gamin n'a pas le chance de glaner des éléments d'éducation ailleurs dans son entourage). Aucune stimulation du désir d'apprendre, dénigrement de l'ambition et du travail consciencieux, mépris du raisonnement logique au profit de la soupe pédagogique, refus de mettre l'élève face à ses erreurs et refus de la hiérarchie. Une catastrophe. Le privé sous contrat, idem. Ça fait partie de l'ednat. J'irais encore plus loin: l'école, telle qu'on l'expérimente depuis 100 ans est appelées à disparaître. Personnellement je rêve de voir renaître le système des universitas du XIIe siècle, ou bien une manière d'école comme il en existe pas encore, mais les grands lycées et les collèges, c'est appelé à mourir. Bah, ça reste à prouver. Je remarque qu'en fac, il y a quand même plus de personnes qui perdent leur temps, alors qu'on leur lâche bien plus la grappe qu'à l'Ecole. Oui, mais comme faisait très justement remarquer Lancelot il y'a quelques temps, on a une école entièrement calibré pour les médiocres. C'est à dire que ça peut être une bonne école si tu as du mal a t'y mettre et que tu ne sais as apprendre par toi-même. Mais si tu sais travailler seul, alors l'EdNat deviens juste une machine à te faire perdre du temps. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'alternative.
POE Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Oui, mais comme faisait très justement remarquer Lancelot il y'a quelques temps, on a une école entièrement calibré pour les médiocres. C'est à dire que ça peut être une bonne école si tu as du mal a t'y mettre et que tu ne sais as apprendre par toi-même. Mais si tu sais travailler seul, alors l'EdNat deviens juste une machine à te faire perdre du temps. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'alternative. Je ne crois pas qu'elle soit calibré pour les médiocres. En général, les médiocres restent médiocres en allant à l'Ecole, cela ne change pas grand chose. L'Ecole est surtout devenue secondaire par rapport à d'autres déterminants du succès, de la progression des élèves, déterminants qui sont essentiellement le milieu dans lequel évolue l'élève. Ensuite, je n'aime pas beaucoup cette façon si française de rejetter complètement un système lorsqu'il connait des problèmes. On dénonce une idéologie qui serait à la base des problèmes, pour en mettre une autre à la place qui serait censée tout résoudre à condition que les individus s'adaptent...Je préfèrerais une façon plus pragmatique de voir les choses, identifier les problèmes, voir comment on peut agir dessus, quels sont les freins. Je pense qu'il ne faudrait pas tant de changements pour que l'école retrouve un certain dynamisme, il y a tout de même de bonnes volontés à la base. Il suffirait de relacher un peu la pression, et permettre plus d'initiatives aux enseignants tout en insistant sur la nécessité d'une atmosphère paisible mais dynamique.
PABerryer Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Je suis entrain de lire de livre de Nemo La France aveuglée par le socialisme et sa thèse est fort intéressante. Il considère que le système scolaire n'est pas en échec mais au contraire réussit fort bien la mission qui lui est attribuée; celle d'une immense garderie. L'école n'a plus du tout pour but de transmettre des savoirs, mais de garder les enfants et c'est pour cela que toutes les parties prenantes se plaignent mais ne font jamais rien. Ainsi les parents peuvent vivre leur vie professionnelle plus facilement. Pour les politiques c'est superbe car l'enseignement supérieur permet d'avoir à éviter les étudiants comme chômeurs, cela fait parti du traitement social du chômage.
Barem Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Ca devrait t'intéresser : http://www.psychaanalyse.com/pdf/lebon_psychologie_education.pdf Merci Snow
NoName Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Je ne crois pas qu'elle soit calibré pour les médiocres. En général, les médiocres restent médiocres en allant à l'Ecole, cela ne change pas grand chose. L'Ecole est surtout devenue secondaire par rapport à d'autres déterminants du succès, de la progression des élèves, déterminants qui sont essentiellement le milieu dans lequel évolue l'élève. Ensuite, je n'aime pas beaucoup cette façon si française de rejetter complètement un système lorsqu'il connait des problèmes. On dénonce une idéologie qui serait à la base des problèmes, pour en mettre une autre à la place qui serait censée tout résoudre à condition que les individus s'adaptent...Je préfèrerais une façon plus pragmatique de voir les choses, identifier les problèmes, voir comment on peut agir dessus, quels sont les freins. Je pense qu'il ne faudrait pas tant de changements pour que l'école retrouve un certain dynamisme, il y a tout de même de bonnes volontés à la base. Il suffirait de relacher un peu la pression, et permettre plus d'initiatives aux enseignants tout en insistant sur la nécessité d'une atmosphère paisible mais dynamique. Quand je dis médiocre, je parle bien de l'élève oscillant entre le parfaitement moyen et le légèrement mauvais. Celui qui veut abandonner l'école tôt pour passer dans le manuel l'a dans l'os comme il faut, et ceux ceux qui sont capables de se débrouiller par eux-même sont empêchés d'aller aussi vite qu'ils pourraient. Et je ne vois pas ce que ça a de français de dire que l'EdNat est bonne à jeter. Quand une institution part en vrille à absolument tous les niveaux et ne fait qu'empirer de manière continue, c'est que le changement à apporter est radical. Il considère que le système scolaire n'est pas en échec mais au contraire réussit fort bien la mission qui lui est attribuée; celle d'une immense garderie. Voilà; l'autre fonction étant de donner justifier un salaire à des dizaines de milliers de fonctionnaires. D'ailleurs, j'ai l'impression que la multiplication du nombre de cours en fac sert à ça: justifier le salaire des profs.
Lancelot Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Je ne crois pas qu'elle soit calibré pour les médiocres. En général, les médiocres restent médiocres en allant à l'Ecole, cela ne change pas grand chose.L'EdNat c'est le nivellement par le milieu. On a tous les enfants de France qui arrivent chaque année à un bout du tuyau et le but du jeu c'est d'en faire sortir 80% par l'autre bout. Si on considère que le niveau des élèves est distribué selon une loi normale, la ligne de moindre effort va être de baisser l'exigence un peu au dessus du niveau moyen (j'ai la flemme de retrouver où exactement). Cela va impliquer un changement dans le contenu qualitatif des cours pour s'adapter au nouveau public-cible. Par exemple on va beaucoup plus se centrer sur le par-coeur et les exercices-type que sur la créativité et le raisonnement. On va moins chercher à s'appuyer sur la curiosité ou la motivation de l'élève. On va également revoir les mêmes bases de nombreuses fois et être globalement plus "scolaire". Tout ça en plus de la simple baisse de niveau. Bien sûr ces changements se font au détriment des bons élèves puisque la méthode pédagogique ne leur est plus adaptée. Ils sont en souffrance dans ce système qui leur coupe les ailes (impression de stagnation, ennui, découragement...). Ils ont intérêt à avoir une maturité émotionnelle et sociale importante pour tenir le coup, malheureusement c'est rarement le cas. Les plus mauvais élèves quant-à eux restent mauvais et ne reçoivent pas d'attention particulière. Mais comme l'école est obligatoire pour tous ils sont eux aussi en souffrance entre les redoublements et autres humiliations. Certains deviennent des perturbateurs et restent comme une épine dans le pied de tout le monde, baladés d'établissement en établissement au fil des expulsions. Les médiocres restent des médiocres, et dans ce contexte ils ont bien raison car ils sont encouragés dans leur médiocrité et obtiennent des résultats comparables aux bons. Les difficultés commencent pour eux dans le supérieur, et plus exactement au moment où, pour la première fois de leur vie, ils se retrouvent confrontés à une véritable sélection. Ils s'inscrivent en masse à la fac et 80% d'entre eux ne survit pas jusqu'au master. Malheureusement maintenant même les universités sont obligées de s'adapter à leur nouvelle clientèle, d'où la multiplication des cours pour apprendre à se servir de Word ou à écrire en français dans le cadre de la "lutte contre le décrochement". Et je ne parle même pas de l'effet pervers qu'est l'inflation des diplômes (des secrétaires à bac+3, des instituteurs à bac+5...). Il n'y a pas besoin de complot pour expliquer ce cercle vicieux qui détruit l'enseignement du bas vers le haut, tout ça découle logiquement de deux volontés politiques : l'école unique obligatoire et la réussite de 80% d'une tranche d'âge au bac. L'idéal serait de faire exactement le contraire : une multitude d'écoles adaptées aux besoins de chacun et des épreuves qui sanctionnent un vrai niveau d'excellence à la place d'un thermomètre cassé. En attendant, une solution qui resterait dans le cadre du système EdNat serait l'abandon des 80% au bac et la réhabilitation du brevet des collèges (qui serait de nouveau nécessaire à l'accès au lycée). Ainsi le lycée pourrait retrouver sa vocation naturelle de porte d'entrée vers le supérieur, et les offres de formation alternatives dans le secondaires pourraient enfin devenir compétitives.
ShoTo Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 L'EdNat c'est le nivellement par le milieu. On a tous les enfants de France qui arrivent chaque année à un bout du tuyau et le but du jeu c'est d'en faire sortir 80% par l'autre bout. Si on considère que le niveau des élèves est distribué selon une loi normale, la ligne de moindre effort va être de baisser l'exigence un peu au dessus du niveau moyen (j'ai la flemme de retrouver où exactement). Cela va impliquer un changement dans le contenu qualitatif des cours pour s'adapter au nouveau public-cible. Par exemple on va beaucoup plus se centrer sur le par-coeur et les exercices-type que sur la créativité et le raisonnement. On va moins chercher à s'appuyer sur la curiosité ou la motivation de l'élève. On va également revoir les mêmes bases de nombreuses fois et être globalement plus "scolaire". Tout ça en plus de la simple baisse de niveau. Bien sûr ces changements se font au détriment des bons élèves puisque la méthode pédagogique ne leur est plus adaptée. Ils sont en souffrance dans ce système qui leur coupe les ailes (impression de stagnation, ennui, découragement...). Ils ont intérêt à avoir une maturité émotionnelle et sociale importante pour tenir le coup, malheureusement c'est rarement le cas. Les plus mauvais élèves quant-à eux restent mauvais et ne reçoivent pas d'attention particulière. Mais comme l'école est obligatoire pour tous ils sont eux aussi en souffrance entre les redoublements et autres humiliations. Certains deviennent des perturbateurs et restent comme une épine dans le pied de tout le monde, baladés d'établissement en établissement au fil des expulsions. Les médiocres restent des médiocres, et dans ce contexte ils ont bien raison car ils sont encouragés dans leur médiocrité et obtiennent des résultats comparables aux bons. Les difficultés commencent pour eux dans le supérieur, et plus exactement au moment où, pour la première fois de leur vie, ils se retrouvent confrontés à une véritable sélection. Ils s'inscrivent en masse à la fac et 80% d'entre eux ne survit pas jusqu'au master. Malheureusement maintenant même les universités sont obligées de s'adapter à leur nouvelle clientèle, d'où la multiplication des cours pour apprendre à se servir de Word ou à écrire en français dans le cadre de la "lutte contre le décrochement". Et je ne parle même pas de l'effet pervers qu'est l'inflation des diplômes (des secrétaires à bac+3, des instituteurs à bac+5...). Il n'y a pas besoin de complot pour expliquer ce cercle vicieux qui détruit l'enseignement du bas vers le haut, tout ça découle logiquement de deux volontés politiques : l'école unique obligatoire et la réussite de 80% d'une tranche d'âge au bac. L'idéal serait de faire exactement le contraire : une multitude d'écoles adaptées aux besoins de chacun et des épreuves qui sanctionnent un vrai niveau d'excellence à la place d'un thermomètre cassé. En attendant, une solution qui resterait dans le cadre du système EdNat serait l'abandon des 80% au bac et la réhabilitation du brevet des collèges (qui serait de nouveau nécessaire à l'accès au lycée). Ainsi le lycée pourrait retrouver sa vocation naturelle de porte d'entrée vers le supérieur, et les offres de formation alternatives dans le secondaires pourraient enfin devenir compétitives. Personne ne conteste ça mais quand on en voit ici incapables d'apprécier un livre "parce que c'est une lecture imposée par la prof de français" ça donne envie de chanter les louanges de l'Ednat.
NoName Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 L'EdNat c'est le nivellement par le milieu. On a tous les enfants de France qui arrivent chaque année à un bout du tuyau et le but du jeu c'est d'en faire sortir 80% par l'autre bout. Si on considère que le niveau des élèves est distribué selon une loi normale, la ligne de moindre effort va être de baisser l'exigence un peu au dessus du niveau moyen (j'ai la flemme de retrouver où exactement). Cela va impliquer un changement dans le contenu qualitatif des cours pour s'adapter au nouveau public-cible. Par exemple on va beaucoup plus se centrer sur le par-coeur et les exercices-type que sur la créativité et le raisonnement. On va moins chercher à s'appuyer sur la curiosité ou la motivation de l'élève. On va également revoir les mêmes bases de nombreuses fois et être globalement plus "scolaire". Tout ça en plus de la simple baisse de niveau. Bien sûr ces changements se font au détriment des bons élèves puisque la méthode pédagogique ne leur est plus adaptée. Ils sont en souffrance dans ce système qui leur coupe les ailes (impression de stagnation, ennui, découragement...). Ils ont intérêt à avoir une maturité émotionnelle et sociale importante pour tenir le coup, malheureusement c'est rarement le cas. Les plus mauvais élèves quant-à eux restent mauvais et ne reçoivent pas d'attention particulière. Mais comme l'école est obligatoire pour tous ils sont eux aussi en souffrance entre les redoublements et autres humiliations. Certains deviennent des perturbateurs et restent comme une épine dans le pied de tout le monde, baladés d'établissement en établissement au fil des expulsions. Les médiocres restent des médiocres, et dans ce contexte ils ont bien raison car ils sont encouragés dans leur médiocrité et obtiennent des résultats comparables aux bons. Les difficultés commencent pour eux dans le supérieur, et plus exactement au moment où, pour la première fois de leur vie, ils se retrouvent confrontés à une véritable sélection. Ils s'inscrivent en masse à la fac et 80% d'entre eux ne survit pas jusqu'au master. Malheureusement maintenant même les universités sont obligées de s'adapter à leur nouvelle clientèle, d'où la multiplication des cours pour apprendre à se servir de Word ou à écrire en français dans le cadre de la "lutte contre le décrochement". Et je ne parle même pas de l'effet pervers qu'est l'inflation des diplômes (des secrétaires à bac+3, des instituteurs à bac+5...). Il n'y a pas besoin de complot pour expliquer ce cercle vicieux qui détruit l'enseignement du bas vers le haut, tout ça découle logiquement de deux volontés politiques : l'école unique obligatoire et la réussite de 80% d'une tranche d'âge au bac. L'idéal serait de faire exactement le contraire : une multitude d'écoles adaptées aux besoins de chacun et des épreuves qui sanctionnent un vrai niveau d'excellence à la place d'un thermomètre cassé. En attendant, une solution qui resterait dans le cadre du système EdNat serait l'abandon des 80% au bac et la réhabilitation du brevet des collèges (qui serait de nouveau nécessaire à l'accès au lycée). Ainsi le lycée pourrait retrouver sa vocation naturelle de porte d'entrée vers le supérieur, et les offres de formation alternatives dans le secondaires pourraient enfin devenir compétitives. + quelques miyards Personne ne conteste ça mais quand on en voit ici incapables d'apprécier un livre "parce que c'est une lecture imposée par la prof de français" ça donne envie de chanter les louanges de l'Ednat. Ce n'est pas que ça t'en empêche, mais que t'imposer de lire un bouquin que tu n'a pas envie de lire c'est le meilleur moyen de t'en dégoûter et, plus largement, de te dégoûter de la lecture.
Lancelot Posté 12 janvier 2014 Signaler Posté 12 janvier 2014 Personne ne conteste ça mais quand on en voit ici incapables d'apprécier un livre "parce que c'est une lecture imposée par la prof de français" ça donne envie de chanter les louanges de l'Ednat. Je développais seulement mon point de vue (nivellement par le milieu) puisqu'il a été invoqué.
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