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Sociologie, tout n'est pas à jeter


Rincevent

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Mais c'est le cas pour tous les sujets, ce ne sont pas des spécialistes qui écrivent les manuels ou les programmes.

 

Et dans un sens c'est pas plus mal, l'école primaire ou secondaire n'est pas là pour enseigner les controverses académiques du moment (celles de l'esclavage par exemple)

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  Le 30/11/2017 à 08:13, poney a dit :

Mais c'est le cas pour tous les sujets, ce ne sont pas des spécialistes qui écrivent les manuels ou les programmes.

 

Et dans un sens c'est pas plus mal, l'école primaire ou secondaire n'est pas là pour enseigner les controverses académiques du moment (celles de l'esclavage par exemple)

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C'est clair, et même chez les historiens d'ailleurs, et même quand c'est écrit par de grands historiens ça peut tourner au nimp.

 

Je me rappelle des mots d'un historien qui avait dit à une conference: le problème c'est qu'on essaie d'apprendre aux enfants à critiquer les documents alors même qu'ils n'ont aucune culture historique.  On essaie de former des historiens avant même de les former à l'histoire.

 

Je pense qu'il a mis le doigt sur quelque chose. 

  • Yea 4
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  Le 29/11/2017 à 14:38, poney a dit :

C'est quelque chose auxquels sont imperméables les libéraux par essence, mais pas l'étatisme au sens large.

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  Le 29/11/2017 à 14:46, Tramp a dit :

Imperméable je ne dirais pas. Le despotisme éclairé a quelques atomes crochus avec le liberalisme (que ce soit un autocrate ou la version neo-liberale/nudge) et l'élite a un rôle à jouer.

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Ce qui à mon avis se rapproche le plus de ce culte de l'élite chez certains libéraux, c'est le culte de l'entrepreneur. Sans imputer de telles idées à Ayn Rand elle même, j'imagine que la lecture d'Atlas Shrugged a dû en pousser quelques un dans cette direction.

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C'est parce que l'entrepreneur est notre VRP, comme le prolétariat pour les cocos

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Le liberal en costard noeud pape qui se pâme dès qu'un entrepreneur pète me fatigue un peu.

  • Yea 3
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  Le 30/11/2017 à 17:55, Noob a dit :

Sans imputé de telles idées à Ayn Rand elle même, j'imagine que la lecture d'Atlas Shrugged a dû en pousser quelques un dans cette direction.

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Comme disait Christian Godin à propos de Marx, nous ne sommes pas responsables des imbéciles qui nous admirent.

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  Le 30/11/2017 à 17:58, NoName a dit :

C'est parce que l'entrepreneur est notre VRP, comme le prolétariat pour les cocos

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Jusqu'à un certain point.

 

"Nous devrons sauver le capitalisme sans les capitalistes." -Ayn Rand (je suis en train de me dire que c'est très léniniste comme raisonnement :D ).

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@poney :

https://www.monde-diplomatique.fr/2017/12/GALY/58188

  Citation

Diversité des esclavagistes

Lovejoy synthétise et actualise les recherches internationales sur cinq siècles de l’histoire de l’esclavage, pour l’ensemble du continent africain et les pays de destination de la traite. Son ouvrage renouvelle les schèmes de l’anthropologue français Claude Meillassoux sur le « mode de production esclavagiste ». Dans le même temps, il insiste sur les transformations continues du phénomène à travers les siècles. L’auteur s’appuie en particulier sur les études qui se développent depuis les années 1960 des deux côtés de l’Atlantique, passant du quantitatif au culturel, au fur et à mesure que les sociétés africaines, d’un côté, et les milieux de déportation, de l’autre, deviennent mieux connus. Traite, génocide, esclavage : ces thèmes proches et inextricablement liés recouvraient il y a peu des champs de recherche différents, que Lovejoy rapproche.

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  • Yea 1
Posté

yep, une enième version/traduction de son classique de 1983 "transformation in slavery (je ne sais pas le nombre de fois ou j'ai écris "(Lovejoy, 1983)" dans ma thèse, mais beaucoup :P

 

 

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  Le 06/12/2017 à 11:25, poney a dit :

yep, une enième version/traduction de son classique de 1983 "transformation in slavery (je ne sais pas le nombre de fois ou j'ai écris "(Lovejoy, 1983)" dans ma thèse, mais beaucoup :P

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Tu es en train de suggérer que l'Immonde Diplodocus retarde de plus de trente ans ? :lol:

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  Le 06/12/2017 à 13:19, Rincevent a dit :

Tu es en train de suggérer que l'Immonde Diplodocus retarde de plus de trente ans ? :lol:

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Haha, non, je crois que la traduction française vient juste de paraitre, la version anglaise en est à la 4eme parution je pense.
 

pour l'annecdote, j'écris actuellement un article pour une revue que Lovejoy coordonne l'an prochain, si ça se met, je serai dans la 5ième version :mrgreen:

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  Le 28/12/2013 à 01:20, Rincevent a dit :

Chers érudits, je lance ce fil pour que nous échangions sur certains sociologues intéressants, trop méconnus et qui font honneur à leur champ d'études. On pense bien entendu à Franz Oppenheimer, dont le nom a été sorti des oubliettes de l'histoire par Rothbard (à juste titre, il mérite d'être connu). Mais je pense aussi à Jacob Talmon, connu pour sa théorie de la démocratie totalitaire (mais complètement occulté en France). Et puis je viens de découvrir Ludwig Gumplowicz, qui semble être un précurseur d'Oppenheimer.

En avez-vous déjà entendu parler ? Et si oui (ce que j'espère), qu'en pensez-vous et que recommandez-vous d'en lire ?

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En général, un homme de science méconnu ne sait pas convaincre les gens. Oppenheimer, Talmon et Gumplowicz ont même réussi à manquer dans le livre "Économie et sociologie" de Cusin et Bénamouzig. Pour dire vrai, je pense que c'est plus sensé d'étudier le courant dominant. La sociologie m'intéresse grace à sa compréhension profonde des institutions. Il y a quelques ans, le sociologue J.S. Coleman m'a vraiment impressionné, notamment graçe à son livre "Foundations of social theory". Il a inspiré par exemple Gary Becker. Coleman utilise la théorie néo-classique pour décrire l'échange social. La société est simplement un marché équilibré pour les ressources sociales. Cependant, je suppose que cette idée de l'équilibre effarera tous les adhérents de l'école autrichienne. Peut-être, Coleman est effectivement méconnu ici.

Posté
  Le 06/12/2017 à 14:39, TheRedBaron a dit :

Oppenheimer

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En ce qui concerne celui-ci, on peut trouver une version anglaise de son ouvrage sur l'Etat via sa fiche wiki.

 

@Lugaxker nous a fait aussi ce compte-rendu très intéressant: https://lugaxker.wordpress.com/2017/10/12/la-nature-criminelle-de-letat/

 

Un des ouvrages que j'ai le plus aimé en sociologie est celui de Robert Michels (Les partis politiques - essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, 1914), membre avec Pareto de l'école italienne de sociologie, dite "école élitiste": http://oratio-obscura.blogspot.fr/2015/07/les-partis-politiques-de-robert-michels.html

Posté
  Le 06/12/2017 à 14:39, TheRedBaron a dit :

En général, un homme de science méconnu ne sait pas convaincre les gens. Oppenheimer, Talmon et Gumplowicz ont même réussi à manquer dans le livre "Économie et sociologie" de Cusin et Bénamouzig. Pour dire vrai, je pense que c'est plus sensé d'étudier le courant dominant.

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Oh, c'est sans doute "sensé" quand on est conformiste et normopathe. :lol:

 

Blague à part, j'ai toujours fait une distinction très claire entre "avoir convaincu" et "avoir raison". Le fait est que j'ai toujours préféré ceux qui ont raison, mais c'est sans doute affaire de goût...

Posté
  Le 06/12/2017 à 15:16, Johnathan R. Razorback a dit :

Un des ouvrages que j'ai le plus aimé en sociologie est celui de Robert Michels (Les partis politiques - essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, 1914), membre avec Pareto de l'école italienne de sociologie, dite "école élitiste"

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Est-ce que vous savez, que Coleman a montré qu'on peut combattre les tendances oligarchiques?

Posté
  Le 06/12/2017 à 15:30, Rincevent a dit :

Oh, c'est sans doute "sensé" quand on est conformiste et normopathe. :lol:

 

Blague à part, j'ai toujours fait une distinction très claire entre "avoir convaincu" et "avoir raison". Le fait est que j'ai toujours préféré ceux qui ont raison, mais c'est sans doute affaire de goût...

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Bien entendu, il y a des génies, qui étaient longtemps méconnues. Mais ils sont des exceptions. La plupart des prophètes seuls aspirent à des chimères, ou pire encore, à des doctrines. Un laïque peut apprendre plus d'un expert respecté que d'un excentrique. Il y a de la sagesse dans les nombres. :lecon:

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  Le 06/12/2017 à 14:48, ttoinou a dit :

Essaie de nous convaincre :)

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In Ordnung. C'est profitable d'analyser les institutions sociales, parce qu'ils sont assez durables. Donc ils stabilisent la vie sociale, et de ce fait c'est possible de prédire les événements. L'homme déteste ne pas avoir prise sur son destin.

 

La plupart des sociologues juge, qu'on ne puisse pas échanger les biens et les rélations sociales. Ils seraient incommensurables. Selon moi, la méthode de Coleman est excitante, parce qu'il accepte la formation des prix pour les phénomèmes sociales. La réputation, la confiance, l'obligation, l'amitié, la morale etcetera ont un prix monétaire. Je pense qu'il a raison et que la psychologie sociale s'accorde avec son idée.
 

Posté
  Le 08/12/2017 à 14:34, TheRedBaron a dit :

Donc ils stabilisent la vie sociale, et de ce fait c'est possible de prédire les événements.

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Joli non sequitur. Je passe sur l'absence de liens logiques entre tes phrases parce que je pense que Coleman est sans doute plus intéressant que ça.

  • 3 weeks later...
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  Le 29/12/2017 à 13:29, TheRedBaron a dit :

Les épinards sont mieux pour votre santé, et ils sont à meilleur marché.

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J'en ai mangé de très bons il y a quelques jours. Les épinards hachés, le secret des cacas bien moulés.

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  Le 29/12/2017 à 14:56, Rincevent a dit :

J'en ai mangé de très bons il y a quelques jours. Les épinards hachés, le secret des cacas bien moulés.

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Blague à part, Coleman a inventé le concept du capital social. Le capital social est un index pour l'habilité de bâtir un réseau social. Il exprime le degré de confiance dans la société. Bien que le capital social soit associé aux groupes, on l'utilise aussi pour l'état. Par example, Fukuyama soutient, que le capital social en France est plus faible qu'en Allemagne.

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Quelqu'un peut m'expliquer la partie en gras sur les "vérités oppositionnelles" ? Je n'ai pas compris.

 

  Citation

Opposer "vérité" et "politique", la "science" et le "militantisme" peut peut-être valoir quelques points dans une dissertation de L1 mais il faut se tenir au courant des avancées dans le champ quand on prétend être un chercheur. Comme je l'ai montré dans "Penser dans un monde mauvais" et "Juger", à la suite des arguments de Adorno ou Bourdieu, s'il est vrai qu'il existe des vérités neutres, il existe aussi des vérités oppositionnelles dans un monde faux - notamment lorsque l'on objective les fonctions objectives des institutions, comme l'Ecole, la Prison, le Tribunal, le Marché, etc. Par conséquent, la démarche oppositionnelle est liée à la valeur de la vérité et de science.
Le savoir sociologique est intrinsèquement déstabilisant. Il met en question le monde tel qu'il fonctionne, les narrations individualisantes sur lequel il s'appuie pour fonctionner et les mystifications à l'oeuvre dans le monde social et qui masquent aux acteurs la vérité. https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/041017/la-sociologie-face-aux-offensives-reactionnaires

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  • 2 years later...
Posté

Bon allez je reprends le débat ici @poney @Mégille @Atika.

 

Je n'ai pas vraiment lu Auguste Comte et je ne sais pas ce que valent les arguments d'Aron qui fait commencer la sociologie avec Montesquieu. Mais je vais être plus provocateur: en quoi Les Politiques d'Aristote ne sont-elles pas un ouvrage (au moins en partie) de sociologie ? Qu'il y ait dedans un aspect historique (parce qu'il nous raconte des histoires et chercher à expliquer les faits) et un aspect de philosophie politique (description de traits invariants lié à l'essence de la politique elle-même -comme le fait que la politique présuppose un certain type de commandement-, doublé d'aspects normatifs sur le meilleur régime politique) ne change pas qu'Aristote s'y intéresse aussi à des structures sociales ou des institutions (comme les constitutions dont il fait une typologie ; ou à la nature de l'échange et du commerce). Ce dernier point n'est-il pas (en partie ?) l'objet spécifique de la sociologie ? 

Posté

S'il suffisait de parler de la société pour être sociologue, alors (et contrairement à ce que je pense), tout ce que les universités comptent de cliques post-modernistes qui confondent leurs opinions et commentaires sur le monde arrosés d'un semblant de vocabulaire philosophique sont des sociologues.

Et c'est évidemment hors de question de laisser penser ça.

  • Yea 2

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