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Skeggjöld

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Tout ce qui a été posté par Skeggjöld

  1. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    Ce sont les deux principaux albums d'Arcturus et mes deux favoris
  2. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    Painkiller est excellent et je ne suis absolument pas dépaysée et en ce qui concerne Sunn 0))) il s'agit d'un très bon groupe de Drone Doom Metal principalement instrumental. En ce moment, j'écoute Winds, du Metal progressif de grande qualité qui joue sur les contrastes voix parlée/chantée, violon/guitare, émouvant et saisissant : Arcturus, un Metal fantasque et grandiloquent :
  3. Génial, je vais pouvoir vous imaginer comme l'homme sur votre avatar Qui est-ce d'ailleurs ? Et que répète-t-il inlassablement ?
  4. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    Il a aussi chanté dans l'unique et excellent disque d'Abstrakt Algebra, groupe fondé par Leif Edling, le meneur de Candlemass. Leif Edling a également participé au groupe Krux, notamment dans le deuxième album, Krux II, où vous trouverez ces excellents titres, toujours chantés par Mats Leven :
  5. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    Je trouve cela horrible… Je préfère largement ce que j'écoutais çe matin pour éviter de m'endormir devant mon clavier, un Doom Metal tourmenté et puissant du nom de Krux. Le chanteur, Mats Leven, est un homme très sympathique, comme beaucoup de chanteurs de doom d'ailleurs : Skeggie n'écoute pas que du baroque et de la musique ancienne
  6. J'ai eu de nombreux professeurs qui ne semblaient pas très passionnés par ce qu'ils faisaient. Je vous laisse imaginer l'effet sur des élèves qui arrivent en cours le matin après avoir déjà regardé la télévision pendant une heure ; ils ne pensent qu'à quitter cette salle infâme où un adulte ânonne des inepties sans saveur et sans grande conviction. J'ai l'intime conviction qu'un savoir ne peut être transmis sans ferveur. La pédagogie ne s'apprend pas (et c'est l'une des grandes erreurs de notre époque que de croire que cela s'apprend), elle se révèle avec la passion que l'on porte pour sa matière. Pour avoir très souvent été plus intéressée que mes professeurs dans toutes les matières littéraires, je dois avouer que voir un professeur avachi mollement à son bureau et psalmodiant sans chaleur un cours qui l'ennuie n'est pas la meilleure façon d'enseigner. Cela m'a toujours infiniment attristée. Pour répondre à ces questions capitales, "à quoi me sert ou me servira de savoir telle chose ? Quelles portes ouvrir par cette information ? ", je dirais que c'est aussi à l'élève de parvenir lui-même à répondre à ces questions. L'ennui avec notre système d'éducation est le manque d'autonomie des élèves ; l'on leur impose un carcan strict pour les cours et, une fois chez lui, l'élève retourne s'adonner à ses jeux vidéos ou sa télévision. Il n'y a pas de continuité qui fait que l'élève ressente l'utilité de ce qu'il apprend en cours pour le quotidien. De fait, la faute revient aux professeurs qui donnent de moins en moins de devoirs et sont de moins en moins stricts et exigeants au niveau de l'apprentissage à la maison, mais aussi à l'élève et à ses parents ; avoir le réflexe d'éteindre la télévision et de prendre un livre, par exemple, est un acte rare mais salutaire. Il faut montrer à l'enfant que l'école ne fait pas tout et que c'est à lui de façonner son parcours intellectuel. Étant donné l'inefficacité du système scolaire français, je ne suis pas étonnée que l'école ne produit que des ânes ; les jeunes ne sont pas même capables de façonner leur intelligence en dehors des cours parce qu'ils pensent que ce qu'on leur inculque en cours suffit, alors que les cours ne sont qu'un début dans la démarche intellectuelle. Et je suis d'accord en ce qui concerne les matières. D'un certain côté, le Triuium et le Quadriuium me semblent plus pertinents que cette façon qu'ont les modernes de séparer chaque matière. Je ne crois pas du tout au ludique et je considère qu'insérer des éléments "ludiques" dans l'apprentissage a été la première cause de la baisse du niveau intellectuel. Je me souviens avoir été profondément choquée au collège quand mon professeur de français nous forçait à souligner de différentes couleurs les éléments de la phrase (vert pour le verbe, rouge pour le sujet, etc.) sous prétexte que c'était ludique. Je n'ai personnellement jamais réussi à apprendre quoi que ce soit de cette façon. Je préfère les gros livres rêches, austères et sans fioritures qui sont des œuvres de maîtres plutôt que de devoir supporter des manuels infâmes avec des dessins immondes et des couleurs criardes (les manuels de langue étaient les plus chargés d'immondices de ce genre, ce qui pourrait peut être expliquer mon inintérêt profond pour les langues quand j'étais petite). Le but est de montrer aux jeunes que l'enseignement est sérieux et qu'il faut s'y investir. Le ludique infantilise le jeune, lui fait prendre l'apprentissage de telle matière comme un jeu sans importance auquel il se livre par amusement au début, mais dont il finit assez rapidement par se lasser, surtout à notre époque où d'autres types de jeux sophistiqués surpassent largement l'apprentissage des nombres avec des dessins de pommes. L'austérité, le sérieux, le perfectionnisme, l'application sont des valeurs plus importantes que l'amusement qui demeure passager et superficiel. La grammaire est indispensable pour connaître une langue, de même que l'apprentissage d'un certain vocabulaire de base. Il faut donc passer par une étape très rébarbative de mémorisation. Les professeurs tentent de rendre cette étape agréable mais commettent une erreur ; ils sont moins exigeants, n'interrogent pas des élèves en plein cours pour éviter de les humilier devant leurs camarades en cas d'oubli, et préfèrent passer des cassettes de dialogues ineptes qui ne servent strictement à rien dans l'apprentissage d'une langue sinon à faire passer plus vite le calvaire. Car en dépit de tous les efforts des professeurs pour rendre ces cours attreyants, l'apprentissage d'une langue est un calvaire, parce que le jeune considère qu'apprendre une déclinaison est une fin en soi et ne sait pas que ce savoir lui servira plus tard à maîtriser une langue. Je pense que l'on devrait apprendre les langues vivantes comme l'on apprend le latin ; grammaire, vocabulaire sans écoutes de petites cassettes ineptes ni pseudo séances de civilisation où l'on apprend aux jeunes que les bus en Angleterre sont rouges et que les anglais aiment manger des fish & chips. Cet enseignement austère serait bien plus efficace et durerait moins longtemps (quand je pense au nombre d'années que les jeunes français passent à apprendre l'anglais et qui, au final, ne sont même pas capables d'écrire la moindre phrase correcte, cela m'horripile). Après la phase difficile, viendrait la phase de plaisir, celle où le jeune comprend que tous ces efforts mènent à quelque chose. Quand l'élève pourra lire sans difficultés son ouvrage favori en langue anglaise ou voir un film en anglais et le comprendre, il verra que son apprentissage certes rude a porté ses fruits.
  7. Je ne sais pas si c'est valable pour tous les pays et si cela peut influer, mais quand je commande aux Etats-Unis ou en Chine et au Japon, les vendeurs mettent systématiquement "gift" sur la déclaration de douane sans que je ne leur demande quoi que ce soit. Je n'ai jamais eu de problème d'ouverture de paquet ou de taxe de douane.
  8. Ne vous méprenez pas sur mes propos ; ce n'est pas le fait d'initier très jeunes les enfants à la littérature qui me dérange, mais bien le fait de leur faire apprendre bêtement par cœur un texte sans qu'ils soient instruits à propos de celui-ci. C'est rabaisser le texte littéraire au rang d'un simple exercice de mémoire. Sur La Fontaine, il y aurait de nombreuses choses à dire, notamment sur le vers hétérométrique, la variété des genres, la symbolique des sujets, l'articulation fable-moralité, l'inspiration antique. Au lieu de cela, les professeurs se contentent de faire apprendre des fables dont ils ne prennent même pas la peine d'expliquer ni la morale, ni la signification en contexte historique. Pour l'enfant, réciter une fable de La Fontaine reviendrait au même que de réciter des dates historiques ou des tables de multiplications. Sauf que, pour la littérature, il est impossible de se contenter de ce qui est écrit ; la démarche littéraire ne devrait se départir de tout cet arrière-plan interprétatif et symbolique qui fait toute sa richesse. Les professeurs n'encouragent nullement les enfants à comprendre le sens des fables ; pour eux, faire apprendre une notice d'utilisation d'un robot-cuisine à leurs élèves reviendrait strictement au même ; un bête exercice mémoriel. Il est tellement dommage d'avoir rabaissé La Fontaine au rang de simple texte pour enfants à mémoriser. Rares sont les enfants qui, une fois adultes, relisent ces fables à la lumière de l'âge et de la maturité car ils pensent sottement que les fables de La Fontaine sont des écrites pour les enfants ; pour avoir déjà lu des fables en compagnie d'autres personnes, je sais que l'on m'a déjà sorti tous les poncifs du genre sur La Fontaine : - ce sont des fables pour enfants (ce qui est absolument faux, La Fontaine écrivait pour les adultes de la cour, et certaines dédicaces, notamment à Madame de Montespan, l'attestent) - ce sont des fables mettant toujours en scène des animaux (évidemment, puisque les enfants n'apprennent QUE des fables mettant en scène des animaux, mais il existe aussi des fables avec des sujets humains, comme Le Curé et le mort ou La laitière et le pot au lait - etc. Voilà comment l'on rabaisse et l'on mutile un auteur important de la littérature française… Et en ce qui concerne le fait d'approcher très jeune des textes littéraires, je suis convertie ; mais il faut que cela se fasse intelligemment. Je suis navrée qu'à notre époque on ne fasse plus étudier de grands auteurs qu'à partir de la première, et encore, il faut voir la façon dont ils sont étudiés ! J'ai été personnellement très marquée par celle-ci (pauvre tortue) :
  9. Ce qui m'étonne, c'est que les fables de La Fontaine, autrefois conçues pour les gens d'une cour cultivée et érudite, soient à présent apprises par cœur par les enfants dans les petites écoles républicaines ; ces fables sont parfois d'une rare violence et d'un sadisme très appuyé, et les enfants ne doivent de plus pas comprendre le sens véritable des morales qui y sont présentées, la plupart adaptées à un contexte de monarchie et basées sur une ironie subtile et délicate. De plus, les enfants ne sont absolument pas à même de comprendre la beauté du vers de La Fontaine, c'est un réel gâchis…
  10. Avec les gratuits, on a la nausée et les mains sales : pas la peine de lire les œuvres de Jean-Paul Sartre. Comme quoi cela a déjà son petit effet… Nous avons eu la même pensée
  11. Justement, ces journaux sont payants, donc il faut, même pour une somme modique, se permettre un minimum de réflexion pour se déplacer au kiosque et les acheter. Le problème des gratuits c'est qu'ils sont gratuits. Beaucoup de gens les prennent par réflexe, sans réfléchir, juste parce qu'ils sont généreusement distribués, comme ils iraient récupérer tous les échantillons donnés gratuitement dans les rues. C'est pourquoi les journaux payants boudent actuellement ; ils se font supplanter par de simples et ineptes gratuits. Si Métro devenait payant, par exemple, même pour deux centimes, le nombre de personnes le lisant chaque matin chuterait radicalement. La gratuité fait que plus de gens prennent les gratuits et, par conséquent, s'abrutissent avec.
  12. Votre description des gratuits correspond exactement à ce que j'en pense. J'ai une profonde aversion pour ces immondices distribués dans les gares ; il m'arrive assez souvent d'assister à des scènes d'abrutissement infâmes. Des personnes qui iront jusqu'à vous pousser sans aucune délicatesse alors que vous vous rendez tranquillement sur votre quai parce vous vous trouvez entre eux et la pile de gratuits. Quand je vois les gens, chaque matin et chaque soir, se précipiter sur ces piles avec frénésie et allégresse, et presque se pousser pour avoir l'infime privilège de poser leurs mains en premier sur ces journaux sales et puants, je pense toujours à quelque animal qui, un jour de disette, se jetterait sur une épluchure de légume. Quand j'ai assisté pour la première fois à ce genre de spectacle, j'en ai été profondément choquée. Régulièrement, quand je sors de la station Luxembourg, je prends l'escalator car il s'agit de la sortie la plus proche de la Sorbonne. Tous les matins, il y a un goujat qui distribue des gratuits en tendant la main au dessus de l'escalator. Les gens qui le montent saisissent un par un le gratuit qu'il leur tend. Comme je ne m'abaisserais jamais à prendre cet amas de papier immonde, je me retrouve toujours dans la plus grande des difficultés pour éviter le gratuit (il est impossible de l'éviter, étant donné que l'escalator est étroit et que le type entrave complètement l'issue avec son bras). Les "non, merci" ne suffisant même plus pour que le type retire son gratuit de devant mon visage, je ne me risque même plus à ce genre de politesse. Les gens n'ont ils vraiment aucune dignité pour qu'on leur distribue ce genre de chose comme s'ils étaient des bêtes élevées en batterie ? J'ai la nette impression que la propagande contenue dans ces médiocres pages a fait son effet ; ils prennent et lisent le gratuit comme s'il s'agissait d'un réflexe irréfléchi et irrépressible. La propagande en français rudimentaire enrobée de pages prétendues "culturelles" contenue dans les gratuits est devenue un besoin vital pour certains. Un jour un type a même voulu me draguer en me tendant le gratuit qu'il venait de lire je vous laisse imaginer ma réaction !
  13. Strictement rien n'oblige les gens à croire la dite "information". Le discernement n'est décidément pas une caractéristique française ; je me demande même si cette façon de sacraliser et de ritualiser l'information n'est pas un énième moyen menant à l'abrutissement volontaire. Le français croit que le fait de prendre son sempiternel gratuit et de regarder la télévision le dispense de réfléchir, quand il exprime une opinion, c'est toujours celle que les media donnent ; comme cela le français a l'impression qu'il a réfléchi sans trop se donner de peine et il peut ainsi se vanter de ne point être un marginal. J'ai pu remarquer que quand vous exprimez une opinion différente, même si elle est rigoureusement pensée et argumentée, vous n'affrontez que des regards fuyants et des silences gênés. La semaine dernière, j'étais à côté d'un homme lisant son gratuit ; comme j'avais terminé mon livre et que j'étais lasse, mon regard s'est porté vers l'article qu'il lisait, à propos de prétendus "experts" se réunissant sur la question du réchauffement climatique. Un article parlait de taxer à outrance l'essence et qu'il fallait bien dire "aux gens à quelle sauce ils vont se faire manger". La justification donnée pour la hausse du prix de l'essence était : "dans quinze ans, il n'y aura plus d'énergies fossiles". Le type à côté de moi lisait cette page de son gratuit avec un air profondément concerné et prétendument érudit. Pour ma part, j'ai bien failli m'étrangler sur mon siège tant cet article était immonde d'énormités. Des réflexions très simples, qui semblent relever du bon sens, sont aussitôt nées dans mon esprit (qui sont ces "érudits", sur quoi se basent-ils pour déterminer que le réchauffement climatique existe, en quoi le fait de taxer l'essence maintenant va faire qu'il y en aura plus pour dans quinze ans, qu'est-ce que cette taxe va changer au fait que dans quinze ans il va falloir trouver une nouvelle source d'énergie, qu'y a-t-il de mal à exploiter les ressources de notre planète et, en cas de tarissement, à en trouver de nouvelles, à qui ira l'argent de cette taxe, pourquoi, et dans quel but, en quoi augmenter les prix va rendre les gens "plus responsables" sur les questions de l'environnement, pourquoi devrions-nous nous sentir concernés par ces questions, pensent-ils vraiment que les gens vont moins rouler avec une hausse des prix, sont autant de questions que je me suis posées). Le type à côté de moi était l'archétype du français ; il croit qu'il fait preuve d'une réflexion individuelle mais ses pensées ne sont que soumission à un modèle type et, au final, il se fait toujours avoir ; on lui dit qu'on va le taxer et que c'est pour la bonne cause, et lui, bonne poire, se réjouit de pouvoir payer parce que c'est une démarche citoyenne et équitable et parce que, de toute façon, il ne peut en être autrement.
  14. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    Il s'agit des atermoiements de Thésée qui demande à Neptune de le venger de l'outrage de son fils Hippolyte mais qui est troublé par un doute horrible ; il entend une "plaintive voix" dans son cœur qui tente de le convaincre de l'innocence de son enfant. Racine avait remarquablement mis en vers les réflexions de Thésée dans sa dernière œuvre profane, Phèdre. Mais Rameau a su bien mieux exprimer le contraste sublime entre le désir d'un meurtre horrible (Hippolyte, après avoir tué le monstre marin envoyé par Neptune, sera broyé et lacéré par ses chevaux) et la pitié d'un père aimant. J'aime beaucoup Handel le programme du festival de Pontoise est merveilleux, il faudrait que j'aille y faire un tour entre deux démarches administratives pour mon inscription en master. Pour Saxval, qui, tout comme moi, apprécie la voix douce et magnifique d'Alfred Deller, et pour ceux qui aiment Handel, voici deux petites merveilles : C'est, en un mot, sublime
  15. Je suis tout à fait d'accord. Notre époque considère que les droits d'auteurs vont de soi, il me semble au contraire que ces fameux "droits" sont une invention relativement récente, qui, en plus de ne pas se justifier par l'âge, est complètement inique. J'aime véritablement faire référence au système romain, j'espère que vous m'en pardonnerez, mais maintes choses me paraissaient à l'époque tourner plus rond que maintenant, si vous me passez cette expression peu élégante. A Rome, le métier d'écrivain n'existait pas car vivre de ses ouvrages était considéré comme une tare immonde. Les auteurs comme Cicéron se gardaient donc bien de gagner quelque argent de leurs écrits ; de toute façon, tout était à leurs frais et ils percevaient bien peu d'argent de la vente de leurs livres. Les livres étaient d'ailleurs souvent offerts par l'auteur à ses amis, en remerciement d'une correction par exemple. Il existait de nombreuses lectures publiques d'œuvres non encore éditées ou qui n'avaient même pas vocation à être éditées. Le plagiat existait, et était plutôt bien considéré ; Horace (rectifiez si ce n'est pas lui, je puis faire une erreur) a un jour appris qu'un prétendu poète, de l'autre côté de l'Empire, avait plagié certains de ses textes. Il en a été honoré, car être connu dans une province romaine était preuve d'un grand succès, et a même ironisé parce que le poète a inséré dans ses textes qu'il a plagié, des poèmes de sa propre composition, de moins bonne facture, évidemment. Tout cela n'a absolument pas empêché les plus grands auteurs romains d'être connus jusqu'à nos jours. Notre littérature est elle-même basée sur cette sorte de plagiat qu'est la réécriture ; les Anciens considéraient qu'il fallait prendre exemple sur les auteurs de l'antiquité. Racine, par exemple, a adapté Phèdre selon les modèles antiques de Sénèque et d'Euripide. Sans cette tendance à utiliser des modèles, c'est tout un pan magnifique de notre littérature qui n'aurait existé. Au Moyen-âge, idem, sans des moines recopiant parfois très librement et sans contrainte les textes médiévaux, nous ne saurions même pas qu'il existait une littérature à cette époque ! Nous connaissons encore aujourd'hui les plus grands écrivains et les plus grands compositeurs de ces époques où les manuscrits et les partitions ne bénéficiaient d'aucune protection contre le plagiat. Il me semble d'ailleurs que leurs œuvres sont si belles, si uniques et si impérissables qu'elles n'ont besoin d'aucune protection. Notre époque, qui a érigé la médiocrité au rang de talent, voit un fourmillement de chanteurs ineptes se dandiner au son d'une musique idiote. Notre époque voit également des personnes dépourvues du moindre talent littéraire se vanter avec un air maniéré qu'elles écrivent "avec leurs tripes" ce que n'importe quel autre ahuri pourrait écrire. Heureusement qu'il existe des exceptions, mais que restera-t-il de notre époque, d'ici trois siècles, qui vaille le coup de subsister dans les mémoires ? J'ai un jour lu une phrase très intelligente ; la littérature ne mourra pas quand plus personne n'écrira, mais quand tout le monde se mettra à écrire. Vous pouvez appliquer cette phrase à la musique ou à l'art éventuellement. Autrefois, écrire et composer devait être une véritable vocation ; des personnes comme Bloy, Lautréamon, Baudelaire ont vécu et sont mortes dans la misère parce qu'elles savaient qu'elles étaient faites pour écrire. Ces gens, qui ont enduré l'indigence et parfois l'incompréhension, on plus de mérite que les milliers d'usurpateurs qui, pour avoir tenu la plume pendant une semaine ou poussé la chansonnette dans le confort de notre siècle, réclament plus de droits et plus d'argent. Autre chose ; je connais maints groupes de musique fort méconnus et non dépourvus de talent qui n'arrivent à avoir un peu de renommée qu'en donnant gratuitement des démos (je possède un certain nombre de disques qui m'ont été offerts par des chanteurs humbles, humains et passionnés par ce qu'ils font) et qui voient le téléchargement comme un moyen de se faire connaître dans une société qui uniformise la culture et utilise le catalogue de la Fnac comme un maître étalon. Ces groupes obscurs ne cherchent pas à faire profit ni à plaire au maximum de personnes ; ils pratiquent l'art pour l'art, et non pas l'art pour l'argent. Il me semble que quand on pratique l'art pour l'art, c'est un honneur que d'être plagié ou téléchargé ; c'est le signe que ce que l'on fait a acquis de la valeur. Dans le milieu du Metal par exemple, de nombreux groupes font ce qu'ils appellent des "covers", des reprises : peut-on considérer cela comme du plagiat ? La valeur d'un disque ou d'un livre ne se mesure pas à l'étiquette du prix, ni au nombre de personnes qui achètent, parfois par simple désir d'imiter le mouvement général, des livres ou des disques qui vont, deux jours plus tard, prendre la poussière dans un coin. Hadopi et compagnie ne protègent que des sots avides, des usurpateurs qui se doutent bien que ce qu'ils font, d'ici cent ans, ne vaudra pas trois centimes dans le sempiternel rayon d'occasions d'une échoppe moisie.
  16. Merci D'où viennent ces petites images que vous parsemez sur le forum ces derniers temps ? Merci ! Ce petit ivrogne était là pour exprimer mon incrédulité et non pour souligner une quelconque ivresse de ma part. Mais comme il ne me reste plus qu'une note à connaître, que celle-ci va déterminer ma réussite (c'est-à-dire ma mention bien à la licence) et que cette note risque de ne point être fameuse étant donné les conditions (dissertation en cinquante minutes), je sens que je vais partir à la recherche d'une boisson alcoolisée pour noyer mon imminente et profonde déception Merci
  17. C'est ce que je présumais avant de voir les notes catastrophiques des autres étudiants.
  18. Skeggjöld

    Supa Playlist!

    J'écoute Hippolyte et Aricie de Rameau, une œuvre sublime et expressive, l'excellence du baroque français:
  19. J'aimerais bien pouvoir acquérir plus d'expérience. Mais nous sommes en France et les employeurs sont pétris de préjugés ineptes et iniques vis-à-vis des étudiants de sciences humaines. Cela ne leur viendrait pas à l'esprit qu'il existe des têtes bien faites en Lettres Modernes. Cela ne leur viendrait pas non plus à l'esprit que ces têtes bien faites soient tout à fait capables de s'intégrer dans le monde de l'entreprise. Les trois entreprises qui ont bien voulu croire en mes capacités n'en ont absolument pas été déçues, j'ai fourni le triple de ce qui était demandé en parfaite autonomie et j'ai parfois mieux travaillé que mes collègues étudiants qui avaient une maîtrise en mathématiques ou en management (à l'époque j'étais en L1 de Lettres, j'étais payée 300 euros et eux un SMIC). Si je fais des lettres de motivations, c'est pour montrer que je suis tout à fait capable ; mais comme personne ne les lit, les recruteurs se contentent de regarder mon cursus et me prennent soit pour une idiote, soit pour une égarée. Le pire a été la première année, quand je n'avais aucune expérience. J'ai eu droit à une conversation qui illustre fort bien l'attitude des recruteurs français : Le recruteur : "Je ne peux pas vous prendre, vous n'avez pas d'expérience." Moi : "J'en suis consciente, mais je débute ; il me semble que tout le monde doit passer par cette étape difficile avant de pouvoir s'enorgueillir d'un CV bien rempli." Le recruteur : "Mais vous n'avez aucune expérience !" Il y tenait, à son expérience… C'était pour un travail que n'importe quel attardé post-bac aurait pu faire sans aucune difficulté. Je lui rétorquai alors : "Il est certain que si tous les recruteurs agissent envers moi comme vous le faites, je ne risque pas d'en acquérir, de l'expérience !" Le fait est que je n'ai jamais demandé pourquoi je n'étais pas prise, je voulais seulement savoir si j'étais prise ou non, de façon à pouvoir organiser mon été en conséquence (je ne vois pas pourquoi je passerais mon temps à attendre une vaine réponse de leur part, que j'attends d'ailleurs depuis le mois de mars). La personne s'est sentie obligée de se justifier, j'ignore pourquoi. Je me contrefous des raisons pour lesquelles ils n'ont pas voulu me prendre et ils ont même le droit de ne pas me choisir pour n'importe quel motif qui leur viendrait à l'esprit. Le respect que l'on doit à la personne et ce qui s'appelle le professionnalisme veulent cependant que l'on envoie un courrier aux personnes qui ne sont pas retenues. J'ai fait une lettre de motivation personnelle, soigneusement élaborée par mes soins. Je n'ai pris aucun modèle et elle n'était ni toute faite, ni passe-partout. Mes candidatures me prennent un temps fou parce que toutes mes lettres sont uniques. Quand je postule à cinquante entreprises différentes et que je n'ai de réponse que d'une seule, j'avoue que c'est cuisant et douloureux. Pourtant, éditer un courrier automatique et le glisser dans une enveloppe leur prendrait bien moins de temps que celui qu'il me faut pour postuler auprès d'eux. De plus (je ne pointe pas le fait que vous me preniez vraiment pour une idiote, parce que c'est ce qu'il faut être pour demander des nouvelles trois jours après), j'ai postulé début mars, pile dans la période de recrutement décidée par l'entreprise pour les emplois d'été.
  20. ô joie ! Vous avez raison, il est trop tard pour cette année, mais je devrais me renseigner…
  21. C'est une solution, en effet, et je serais bien tentée de m'y frotter de façon à voir si j'ai le panache nécessaire, et surtout la servilité qui se doit pour l'accomplissement d'un travail purement rédactionnel. Pour en faire son métier, cela dépend ; à part demeurer chez ses parents ou être assisté par un conjoint ayant un labeur stable, avec un revenu suffisant pour assurer un logement décent, cette situation peut s'avérer parfois désagréable, surtout dans un pays aussi bridé et mesquin que la France. A moins de vous trouver une administration ou un employeur vous assurant régulièrement du travail et contractant avec vous un accord durable, votre vie sera faite de périodes d'intenses difficultés financières avec les soucis qui vont avec, et de moments plus sereins où vous accomplirez votre travail. L'expérience aide ensuite à se faire un nom, mais, comme pour le journalisme, attendez vous à quelques dures années (ou décennies si vous manquez de chance, ce que je ne vous souhaite absolument pas) où votre statut sera proche de celui du pigiste (vous serez payée à la composition, et vous devrez peiner longuement pour vous faire accepter d'un propriétaire lorsque vous serez en quête d'un logement). Une autre branche relativement intéressante est celle de la correction ; il existe quelques entreprises en France qui me paraissent assez tentantes, si toutefois je ne doutais pas autant de ma prose : même si je suis bien loin d'avoir d'irréductibles problèmes en orthographe, je suis une sempiternelle perfectionniste et une insatisfaite perpétuelle. En ce qui me concerne, je suis bien loin d'avoir des soucis financiers, mais se posent tout de même quelques questions : par où commencer ? Comment se faire connaître ? Auprès de qui postuler ? Combien cela paie-t-il et quelles sont les chances de pouvoir un jour percer dans le métier ? Addendum : pour la petite histoire, et parce que je préfère en rire (après en avoir longuement pleuré la veille), j'ai pris des renseignements auprès de la fameuse entreprise équitable-recyclable-écologique afin de savoir ce qu'il en était de ma candidature. J'ai appris avec stupeur que je n'étais pas prise parce que j'avais soi-disant postulé uniquement pour un mois, en juillet. J'ai pris la peine de faire une lettre de motivation exaltée et puissante (qui était d'ailleurs purement facultative) stipulant que j'étais libre en juillet et aout pour qu'on m'informe que je n'étais en fait disponible qu'un mois La personne chargée de recruter les employés est soit analphabète soit fumiste, mais dans les deux cas je me retrouve sans labeur cet été parce qu'une ilote n'a même pas été capable de lire le dernier paragraphe (de deux lignes et soigneusement mis en évidence) de ma lettre indiquant mes disponibilités. J'ai, si l'espèce humaine est encore dotée de bonté, peut-être une chance d'être prise pour le mois d'aout, mais c'est limite si j'ai envie d'abandonner net tant mon dégoût est profond. Et je n'en suis pas à la première stupidité de ce genre, dans une autre entreprise ils avaient tout simplement perdu mon enveloppe contenant mon CV et ma lettre alors que je l'avais remise en mains propres à la secrétaire ce qui fait que quand j'ai rappelé, ils ont été incapables de la trouver et ne l'ont jamais eue entre les mains. Les entreprises de France sont-elles donc toutes contaminées par la bêtise française où suis-je tombée sur des cas exceptionnels ?
  22. Au moins prennent-ils la peine de vous répondre Tous les ans je tombe sur des entreprises qui ne prennent pas la peine d'envoyer seulement un mail ou un courrier automatique pour rejeter ma candidature. C'est d'un manque de courtoisie. D'habitude, je réussis toujours à me trouver un emploi, mais cet été, je ne risque pas de trouver le moindre travail ; je n'ai eu que des réponses négatives (restrictions suite à ce qu'ils nomment "la crise") et tous mes espoirs se placent dans une entreprise qui préfère acheter du liquide vaisselle écologique (sic) et imposer une signature "before printing, think about the environment" à ses employés (re-sic) plutôt que de se préoccuper des personnes qu'ils recruteront cet été. Des rumeurs stipulent même qu'ils ne recruteront finalement personne. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas une étudiante écologique-équitable-recyclable ; le premier qui ose m'imposer ne serait-ce qu'une signature aussi inepte finira sous un lancer de tronc d'arbre à l'écossaise.
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