Aller au contenu

Ronnie Hayek

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    27 632
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages postés par Ronnie Hayek

  1. Où est la morale ici ? Liberté = polycentrisme, non-collectivisation. S'il était prouvé que l'organisation consciente était plus efficace que l' "anarchie de la production" nous serions tous socialistes.

    Quel rapport avec mon propos ?

    Sinon, la liberté ne se définit pas premièrement contre le collectivisme; elle existait avant lui.

    2) C'est là où certains ne veulent pas comprendre c'est que les droits de l'Homme de 1789 font une belle jambe à l'Humanité. Les marxistes ont raison d'insister sur les conditions réelles. Il faut leur répondre en "réalistes" = de manière pratique (Aron, Polanyi et d'autres l'ont fait) non pas en terme moraux.

    Aron était un social-démocrate, peu ouvert au libre-échange, que je sache. Quant à Polanyi, son grand intérêt est justement qu'il apporte une réflexion morale, à contre-courant de l'utilitarisme (ce n'est pas une mienne interprétation, il l'écrit noir sur blanc, relis-le quand tu auras le temps).

    Ensuite, réflexion morale et considérations pratiques se recoupent, non ? L'éthos, n'est-ce pas le comportement ?

    Pour le pauvre ce sont les droits de l'Homme de 1948 qui comptent. Rester dans le formel ne sert à rien. Celui qui a faim veut manger. Celui qui a froid veut un toit. Pas le droit d'en avoir un, mais un vrai. Maintenant, tout de suite. Peut-être à n'importe quel prix. Ce n'est pas moi qui le dit, puisque j'ai été convaincu des arguments en faveur des marchés ; je vous dis que celui qui crève de faim préférera manger en écoutant Brecht que de dépendre du bon vouloir d'un homme généreux.

    Tu as été convaincu par le "marchéisme", pas par le libéralisme comme tel. Pour les mêmes raisons qu'auparavant tu professais des idées socialistes : ta vision du monde reste ancrée en profondeur dans le matérialisme. Toute la réflexion éthique et juridique - au fondement du libéralisme - t'échappe, me semble-t-il. Ce qui n'était pas le cas de Hayek…

  2. @ =S=

    Je ne comprends pas ton obstination à ne pas admettre la nature morale du libéralisme. Sa supériorité sur toutes les autres doctrines politiques est dans l'énoncé suivant : la liberté est la charpente indispensable à toute société civilisée. Pour toutes les autres philosophies politiques, la liberté est facteur de désordre, voire carrément LE fauteur de troubles. Au contraire, pour les libéraux, la liberté est bonne (et n'est donc pas ce paradoxe formulé par Mandeville et Smith, qui montrent par là qu'ils étaient moins libéraux qu'on le pense généralement), car elle permet à chacun de nous de déployer le meilleur de nos potentialités sans y être contraints par un pouvoir coercitif.

    D'un point de vue épistémologique, il faudrait aussi s'intéresser aux relations entre liberté et message de vérité : http://www.acton.org/fr/publicat/dulles2.pdf

    Pour la question de la charité, elle ne pose aucun problème en termes libéraux - comme jabial te l'a fait remarquer. De plus, il y aura toujours des gens pauvres, parce qu'inaptes à offrir quelque service à leur prochain. Autant que ce soit un généreux donateur privé qui s'en charge, non ? J'ajoute que privilégier l'aide publique à la charité véritable, au motif qu'avec la première, le bénéficiaire n'est pas tenu de remercier celui qui le paie me dérange profondément. Tu sembles ne même pas t'apercevoir que tu cautionnes ainsi le caractère nocif, immoral et déresponsabilisant du socialisme… sans doute parce que tu t'appuies sur une Weltanschuung foncièrement matérialiste.

    Quant à ton argument : "la bouffe d'abord, la morale ensuite", je suis navré, mais cela me rappelle une phrase de Brecht qui justifiait ainsi la violence communiste et donc la suppression de l'état de Droit.

    Ensuite et enfin, tu te méprends (délibérément, pour forcer ta démonstration ?) sur la critique hayékienne : il dénonce uniquement la récupération (et déformation) socialiste du concept de justice, dénaturée en "justice sociale". Si le vieux Friedrich avait refusé de voir en la justice la pierre angulaire du libéralisme, je doute qu'il eût passé plusieurs années de sa vie à se consacrer à la philosophie du droit.

  3. Je ne suis pas versé dans l'eschatologie et je ne peux donc te répondre.

    Mais la taverne, ce sont des sujets plus léger qui n'ont pas leur place ailleurs, pas une tribune ouverte aux affabulateurs.

    C'est pourtant le cas depuis belle lurette, sans que quiconque ait trouvé à y redire… jusqu'à aujourd'hui.

  4. L'Etat n'est injuste que dans la doctrine de Rothbard en l'occurrence. Dans celle de Hegel, par exemple, l'Etat incarne au contraire la souveraineté absolue. Ne parlons pas de celle de Lénine. Comme dirait un grand homme d'Etat du siècle avant-dernier, "tout ce qui est exagéré est insignifiant", l'Etat selon les anarcaps exactement comme l'Etat selon les Marxistes-Léninistes à mon avis. La nature de l'Etat n'est un absolu en bien ou en mal que pour les doctrines extrémistes qui prêchent le salut par l'abolition de l'Etat ou le salut par l'étatisation de la société.

    Le refus à tout prix de "l'idéologie" est en soi un excès idéologique.

    Sinon, tu oublies gentiment que plusieurs d'entre nous sont devenus anarcaps en observant l'histoire et les faits, avant de lire Rothbard.

    Toutes les configurations politiques ont été essayées, toutes reposaient sur l'appareil d'Etat, toutes ont échoué ou se sont révélées être des désastres, voire des horreurs sans nom. Le pragmatisme commande donc de réfléchir à quelque chose d'autre. C'est ce que propose l'anarcho-capitalisme, qui n'est qu'une continuation du libéralisme classique tenant compte de ses limites.

    Enfin, à la différence des bolcheviks, nous ne sommes pas des millénaristes prétendant instaurer le paradis terrestre. C'est encore plus vrai pour les anarcaps croyants qui ont toujours en tête cet avertissement : "Mon Royaume n'est pas de ce monde"

  5. Le relativisme qui permet de comparer les deux organisations sous-tend un idéalisme complètement utopique qui en vient à identifier un criminel et un fonctionnaire par principe. No comment.

    D'abord, petit rappel : tout racket n'est pas un impôt, mais tout impôt est du racket.

    Ensuite, concernant le relativisme, je signale qu'il est de ton côté, puisque tu considères que l'Etat démocratique serait par principe à l'abri de toute critique au motif qu'il est démocratique-donc-gentil… alors que plusieurs personnes t'ont montré qu'il pouvait tout se permettre. La démocratie organise le déplumage de certains au profit d'intérêts constitués, voilà la vérité. Est relativiste celui qui croit que c'est permis parce que c'est démocratique.

    Tu accordes naïvement trop de crédit aux textes sur papier sans t'intéresser à la réalité de la politique.

  6. soit, la mafia n'est qu'une organisation, plus influente que les Alcooliques anonymes mais moins que la Sécurité Sociale et alors il faut remiser les délires conspirationnistes au rayon des romans ou des enquêtes de Thierry Meyssan.

    Ce n'est pas parce que certaines thèses conspirationnistes sont hautement farfelues (avec à la clef des interventions extra-terrestres façon Jean-Pierre Petit) que toute théorie du complot est invalidée. Il y a toujours eu des complots, il y en a, et il y en aura encore.

    L'assassinat de JFK, par exemple, c'est quoi ? Une balle perdue tirée par un désaxé qui se promenait là par hasard ?

  7. Bien sûr que si - simplement, elles sont plus simples. Ca se résume à l'axiome fondateur de l'Etat - "je veille sur mes petits".

    Parce qu'elle n'en a pas les moyens.

    A mon avis, les différences quantitatives sont telles que l'on peut parler de saut qualitatif. Surtout, il existe quelques autres distinctions. J'en avais parlé ici : http://chacun-pour-soi.blogspot.com/2004/11/etatmafia.html

×
×
  • Créer...