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"les Vrais Néolibéraux Au Sens De Reagan-thatcher


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Le libéralisme est forcément un idéologie, puisque tout par de la raison, tout comme le pragmatisme est une idéologie. Je vois pas trop le problème, à part qu'en France idéologie = obscurentisme peut etre.

(Wikipedia, sans adoration)

Aujourd'hui, la notion d'idéologie prend souvent une acception négative, comme le montrent les formules suivantes :

* « L'idéologie, c'est ce qui pense à votre place » selon Jean-François Revel.

* « L'idéologie est l'idée de mon adversaire » serait une des moins mauvaises définitions de l'idéologie » selon Raymond Aron.

* « L’idéologie déforme en prenant forme » Edgar Morin.

* « L'idéologie est le sens au service du pouvoir », Thompson.

* « Ce qui fait la force des idéologies, ce n’est pas leur justesse mais leur capacité mobilisatrice », Philippe Braud.

On devrait peut-être clarifier le débat en se contentant du terme de philosophie politique.

Le débat je le vois vers là :

http://edenlord.free.fr/dotclear/index.php…-et-decouvertes

On a tous une grille de lecture, un système de pensée, ou même un ensemble de grille de lecture. Et un certains nombres d'axiomes dont on peut difficilement se defaire. On m'a toujours présenté Reagan et Teacher depuis tout petit comme étant le summum de la bêtise intellectuelle, de l'économisme théorique inhumain, du cynisme de classe, et du cynisme en général d'ailleurs. L'axiome que j'en garde, c'est que Reagan et Teacher sont des cons. Bon, je fais un effort d'ouverture d'esprit, la preuve ;-)

Zut, je disgresse. Les gouvernants ont donc aussi une philosophie politique en tête. Mais il gère aussi la réalité. Il y a un équilibre. Parfois il font des erreurs parcequ'ils sont trop dans la seule gestion des affaires courantes, même s'ils le font brillament. Parfois, ils font des erreurs, en essayant de prendre une décision courageuse, allant dans le sens de leur philosophie politique. Parceque c'est trop tôt, trop tard, ou parcequ'il y a un paramètre, ou tous, de leur réflexion qui est certe séduisant, mais à jamais à côté de la plaque.

Personnellement j'aime bien distinguer dans une philosophie politique, le court terme, le moyen terme et le long terme. Pour le très long terme, aucune philosophie politique actuelle n'est pertinente, à moins d'une imagination débordante et d'une chance extra-ordinaire. Voilà où je veux en venir : il y a une nature humaine, mais on ne sait la déterminer avec exactitude. Et les interactions sont impossible à modeliser avec certitude. Une philosophie politique ne peut donc jamais être totale, définitive. Sauf pour servir de repère intellectuel, de borne kilométrique de la pensée. Si elle prétends l'être, elle m'est utile, et pourtant je ne peux y adhérer, et même elle me fait peur.

Enfin, perso, je désapprouve les idées trop simpliste : le monde est complexe et il le sera toujours, comme un organisme vivant, qui plus est en perpétuel mutation. Il est possible qu'il y ait à jamais besoin d'un bidule qui ressemble à un état et que les idéologies anarchistes : communisme-libertaire ou l'anarcho-libéralisme soient à jamais des vus de l'esprit, qui deviendront au mieux une texture, un arrière goût à une société réelle qui n'y aura jamais rien à voir. Il est possible que le corps se disloque sans certains de ses tissus. Hari Seldom n'existera jamais que dans la science-fiction. Peut-on appréhender la complexité de son propre cerveau. Dans une certaine mesure oui. Et c'est indispensable. Mais un peu de modestie ne peut pas faire de mal.

En ce qui concerne Teacher et Reagan, c'était probablement des utopistes pragamatique, comme moi. Et pourtant je crois qu'ils étaient complêtement à côté de la plaque. Ce qui en doute trouveront au moins une justification à mon argumentation dans l'extrait de hayek cité plus haut, que je vous invite à relire avec un regard différent.

Extrait de la conclusion de l'article Les intellectuels et le Socialisme de F.A Hayek :

Cela veut-il dire que la liberté n'a de valeur que quand elle est perdue, que le monde doit partout passer par une phase sombre de totalitarisme socialiste avant que les forces de la liberté ne réunissent à nouveau assez de puissance ? Peut-être, mais j'espère que non. Pourtant, tant que les gens qui déterminent à long terme l'opinion publique continueront à être attirés par les idéaux du socialisme, la tendance continuera. Si nous voulons éviter un tel développement, nous devons être capables d'offrir un programme libéral neuf, qui attire l'imagination. Nous devons à nouveau rendre la création d'une société libre une aventure intellectuelle, un acte de courage. Ce qui nous manque, c'est une utopie libérale, un programme qui ne semble être ni une simple défense des choses existantes, ni une forme diluée de socialisme, mais un véritable radicalisme libéral qui n'épargne pas les susceptibilités des puissants (y compris les syndicats), qui ne soit pas strictement pratique, et qui ne se confine pas à ce qui semble aujourd'hui politiquement possible. Nous avons besoin de leaders intellectuels qui soient préparés à résister aux flatteries des gens puissants et influents, qui aient envie de travailler pour un idéal, aussi faibles soient les perspectives de sa prochaine réalisation. Il doit s'agir d'hommes qui veulent adhérer à des principes et se battre pour leur pleine réalisation, aussi éloignée soit elle. Ils devront abandonner les compromis pratiques aux hommes politiques. Le libre échange et la liberté sont des idéaux qui peuvent encore stimuler les imaginations de nombreuses personnes, mais la simple "liberté raisonnable d'échanger" ou le simple "assouplissement des contrôles" ne sont ni intellectuellement respectables ni susceptibles d'inspirer un quelconque enthousiasme. [Depuis ce texte, Rothbard et Rand sont arrivés, rejoints par d'autres libertariens, et ont rempli cette fonctions aux États-Unis. NdT]

La leçon principale que le vrai libéral doit apprendre du succès des socialistes est que c'est leur courage d'être utopique qui leur a apporté le soutien des intellectuels et donc une influence sur l'opinion publique qui rend tous les jours possible ce qui semblait encore récemment tout à fait lointain. Ceux qui se sont limités exclusivement à ce qui semblait possible dans l'état actuel de l'opinion ont toujours pu constater que même ceci est rapidement devenu politiquement impossible à cause des changements de l'opinion publique qu'ils n'ont rien fait pour guider. A moins que nous ne puissions refaire de la construction des fondations philosophiques d'une société libre une question intellectuelle d'actualité, et de son accomplissement une tâche qui soit un défi pour l'ingéniosité et l'imagination de nos esprits les plus vivants, l'avenir de la liberté est effectivement sombre. Mais si nous pouvons retrouver la croyance au pouvoir des idées qui était la marque du libéralisme à sa meilleure époque, la bataille n'est pas perdue. Le renouveau intellectuel du libéralisme est déjà en cours dans plusieurs parties du monde. Sera-t-il à l'heure au rendez-vous ?

Reagan et Teacher ont cru que "quand le batiment va, tout va". Je veux dire que je ne leur reproche pas tant leur dogmatisme dans un libéralisme qui n'est pas le mien, que leur excès de pragmatisme dans leurs alliances, ne voyant que l'ennemi du libéralisme n'étaient pas uniquement les syndicats, les mécanismes sociaux et les idées reçues, les idéologies marxistes et postmarxistes, les réglementations… mais qu'il fallait aussi parfois osé s'attaquer aux intérêts de certains lobbies qui les soutenaient, sans même parler du lobby militaire.

Ont-ils vraiment contribué à la chute du communisme à l'Est. Ce serait la seule qualtité que je leur reconnaîtrais avec certitude. Cela dit je connais mal le dossier, je l'avoue. Mais en ce qui concerne Teatcher, il me semble qu'elle appliquait un peu trop à la lettre le proverbe "on ne fait pas d'omelettes, sans casser des oeufs".

Bref, ces deux gugus sont les meilleurs épouvantails de l'antilibéralisme actuel. Et ils y sont pour quelque chose. Alors pour le développement de l'utopie libérale, on fait mieux.

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