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Aurélien Véron : Quelles retraites voulons-nous demain ?


vincponcet

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http://www.lemonde.fr/opinions/article/201…41612_3232.html

http://www.partiliberaldemocrate.fr/index….b=3&a=10016

Quelles retraites voulons-nous demain ?

Publié le 23/04/2010

Les conclusions alarmantes du Conseil d'orientation des retraites confirment le diagnostic établi il y a vingt ans par Michel Rocard dans son "Livre blanc". Notre système de retraite est en train de s'effondrer sous les yeux de notre classe politique tétanisée. Comme il l'avait aussi prédit, le sujet est une poudrière qui a déjà fait sauter un gouvernement. Déjà fragilisée par un niveau excessif d'endettement public, la France aura du mal à résister à l'ardoise supplémentaire de 2 600 milliards d'euros, déficit cumulé estimé des retraites d'ici 2050. Plutôt qu'un rabibochage de notre système de répartition avec des bouts de ficelle, nous devons avoir l'ambition de refonder notre modèle social. La Suède, l'Australie, la Suisse et bien d'autres pays ont fait le choix de sauver leur système de retraite en recourant à l'épargne retraite individuelle. Pourquoi ne pas élargir le débat et envisager à notre tour ces solutions qui ont fait leurs preuves ?

Loin de constituer un lien de solidarité intergénérationnelle comme les syndicats le prétendent, le système par répartition est intrinsèquement porteur d'injustices pour ceux qu'il couvre. Il n'est pas performant : les cotisants n'en ont pas pour leur argent. S'ils avaient placé l'équivalent de leurs cotisations en obligations d'Etat, les retraités actuels recevraient presque le double de leur pension. Il ne permet pas non plus de choisir l'âge du départ à la retraite, fixé arbitrairement pour tous. Avant l'heure administrative, les prestations sont lourdement amputées. Après l'heure, il n'est pas possible – dans les faits – de continuer à travailler pour un employeur ; et tout le monde n'est pas sénateur ou membre du Conseil économique et social pour profiter d'une retraite dorée. Or, nous n'avons pas tous les mêmes préférences, ni la même résistance physique au terme de nos parcours professionnels. Avec sept ans d'espérance de vie en moins par exemple, les ouvriers du bâtiment ne devraient pas avoir à cotiser aussi longtemps que les cadres et fonctionnaires, et plus longtemps que les bénéficiaires des régimes spéciaux.

Enfin, en prélevant environ un quart du revenu brut pour la seule retraite, la répartition bride la capacité d'épargne des ménages, surtout de ceux qui ont de faibles revenus. Au lieu de permettre à chacun d'accumuler du capital pour ses vieux jours, et d'assurer à ses héritiers un patrimoine protecteur, la répartition ne garantit aucune prestation définie, et ne transmet rien aux enfants. Il s'agit là d'une atteinte fondamentale au moteur d'une société capitaliste : constituer un patrimoine personnel et le transmettre en espérant que chaque génération le fera fructifier. La répartition a injustement stoppé ce processus naturel. Cet élément clef de notre modèle social se révèle en fait un mécanisme de paupérisation de la société qui explique en partie la panne de l'ascenseur social en France.

Devons-nous tenter de préserver la répartition ? Augmenter et allonger la durée de cotisation amplifierait la nocivité de ses vices. La diminution des prestations retraite n'est pas politiquement envisageable, les personnes âgées constituant l'électorat le plus mobilisé. Menacer ce qu'elles ressentent comme un dû des jeunes générations à leur égard serait un pur suicide politique. La proposition d'Alain Madelin de passer à la retraite à points – comme en Suède – fut un premier pas dans la bonne direction. Ses préconisations étant de plus en plus souvent reprises, cela prouve qu'il avait vu juste en répondant à l'une des préoccupations des cotisants. Cela restera insuffisant pour assurer la pérennité du système. Nous avons le devoir de refonder un modèle pour qu'il soit juste, viable financièrement et performant pour les générations futures.

Le passage progressif à des fonds d'épargne retraite répond aux attentes des Français. Dans un sondage récent, 46 % des Français se sont déclarés favorables aux fonds de pension. Pour rassurer les plus hostiles à la capitalisation, on peut envisager un minimum de diversification du portefeuille individuel, ainsi qu'une assurance de place envers les fraudes qu'on ne peut jamais exclure. Chaque salarié pourrait alors affecter ses cotisations vieillesse à un ou plusieurs fonds spécifiques de son choix. Intérêts et dividendes seraient capitalisés sans prélèvements obligatoires pour faire grandir cette épargne personnelle. Sur le plan pratique, nous pouvons nous inspirer des nombreux pays qui l'ont instaurée, partiellement sous la forme de retraites par piliers, ou intégralement. L'essentiel consiste à rendre les citoyens directement libres et responsables de leur retraite, l'Etat continuant bien entendu à assurer un minimum vieillesse à tous.

Osons abattre notre mur de Berlin en passant du système opaque de la répartition aux fonds d'épargne retraite. Ce changement de paradigme ne préserverait pas seulement l'avenir de nos retraites, il réconcilierait les Français avec l'économie en matérialisant le lien entre épargne de long terme et investissement durable. En étant majoritairement investis dans l'économie française, les fonds d'épargne retraite augmenteraient considérablement le potentiel de croissance du pays .

Aurélien Véron est Président du parti libéral démocrate.

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Et bien, les premiers commentaires ne sont pas très positifs. Et je suis un peu dubitatif sur cette phrase :

S'ils avaient placé l'équivalent de leurs cotisations en obligations d'Etat, les retraités actuels recevraient presque le double de leur pension.

Je ne sais pas d'où il sort ces chiffres. Je suis en profession libérale, j'ai fait (il y a deux ou trois ans) un calcul sur le ROI de la cotisation. En prenant des hypothèses normales (espérance de vie à 75 ans, dégradation faible du points (1 % par an) etc… on sortait avec un ROI un peu supérieur à 5 - 6 % net d'impôts (enfin en ne comptabilisant pas les impôts sur le revenu à la retraite).

C'est à dire sensiblement supérieur au rendement des emprunts d'états qui est a 2 3 % net d'impôts.

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Et bien, les premiers commentaires ne sont pas très positifs. Et je suis un peu dubitatif sur cette phrase :

Je ne sais pas d'où il sort ces chiffres. Je suis en profession libérale, j'ai fait (il y a deux ou trois ans) un calcul sur le ROI de la cotisation. En prenant des hypothèses normales (espérance de vie à 75 ans, dégradation faible du points (1 % par an) etc… on sortait avec un ROI un peu supérieur à 5 - 6 % net d'impôts (enfin en ne comptabilisant pas les impôts sur le revenu à la retraite).

C'est à dire sensiblement supérieur au rendement des emprunts d'états qui est a 2 3 % net d'impôts.

Prends l'ensemble de tes cotisations retraite, soit environ 35% de ton net (cf salairecomplet.com ), place les à 3% pendant 42 ans, et ça te fera 350 fois ton salaire mensuel (370 ke pour un smicard).

Arrivé à la retraite, les seuls intérêts du capital ainsi constitué te sert 88% de ton ancien salaire net, sans toucher à ton capital.

Le système actuel sert une pension allant de 83 à 42% de l'ancien salaire net (non-cadre retraité en 2003 vs cadre partant en 2050), sans capital, avec des conditions de réversion et une décote en cas de carrière non complète très pénalisantes.

http://www.gestion-et-patrimoine.com/IMG/File/A4%2817%29.pdf

La comparaison avec le système actuel le met bien en défaut.

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Et bien, les premiers commentaires ne sont pas très positifs. Et je suis un peu dubitatif sur cette phrase :

Je ne sais pas d'où il sort ces chiffres. Je suis en profession libérale, j'ai fait (il y a deux ou trois ans) un calcul sur le ROI de la cotisation. En prenant des hypothèses normales (espérance de vie à 75 ans, dégradation faible du points (1 % par an) etc… on sortait avec un ROI un peu supérieur à 5 - 6 % net d'impôts (enfin en ne comptabilisant pas les impôts sur le revenu à la retraite). […]

On aimerait avoir le détail de ton calcul car le problème, c'est justement que la retraite par répartition n'est pas financée, autrement dit que l'état prélève le déficit sous forme d'impôts. Comme j'ai vérifié que tu n'es pas "baby boomer" (qui sont les grands gagnants de la retraite par répartition, vu qu'ils ont fait le gros de leur carrière avec peu de cotisations), je ne vois pas comment tu peux arriver à ce ROI.

D'ailleurs, il me semble que l'on ne peut faire abstraction des impôts payés en plus des cotisations, vu qu'une bonne partie de ces impôts sert à payer les intérêts des déficits cumulés.

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Prends l'ensemble de tes cotisations retraite, soit environ 35% de ton net (cf salairecomplet.com ), place les à 3% pendant 42 ans, et ça te fera 350 fois ton salaire mensuel (370 ke pour un smicard).

Arrivé à la retraite, les seuls intérêts du capital ainsi constitué te sert 88% de ton ancien salaire net, sans toucher à ton capital.

Le système actuel sert une pension allant de 45 à 66% de l'ancien salaire net, sans capital, avec des conditions de réversion et une décote en cas de carrière non complète très pénalisantes.

La comparaison avec le système actuel le met bien en défaut.

Heu…

A 3 %, 370 euros par mois, pendant 42 ans, cela te fais 531 K€ donc des intérêts à 16 K€. Mais avec une inflation à 2 %, le SMIC net est passé de 12 660 à 29 083 annuel. Donc tu es à 53 % du SMIC ;

Mais, en faisant cela, on fait un calcul prospectif, avec des hypothèses très forte sur la stabilité économique du pays. Il faudrait faire les calculs de façon rétrospective, c'est à dire en imaginant un smicard qui a cotisé 42 ans (donc à partir de 1958) et prend sa retraite maintenant ; Je doute fort que la somme qu'il a économisé lui rapporte en intérêt plus de 20 % de son SMIC. Il y a en particulier la décennie assez terrible de 1970 qui a asséché les épargnants avec une très forte inflation.

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Heu…

A 3 %, 370 euros par mois, pendant 42 ans, cela te fais 531 K€ donc des intérêts à 16 K€. Mais avec une inflation à 2 %, le SMIC net est passé de 12 660 à 29 083 annuel. Donc tu es à 53 % du SMIC ;

Mais, en faisant cela, on fait un calcul prospectif, avec des hypothèses très forte sur la stabilité économique du pays. Il faudrait faire les calculs de façon rétrospective, c'est à dire en imaginant un smicard qui a cotisé 42 ans (donc à partir de 1958) et prend sa retraite maintenant ; Je doute fort que la somme qu'il a économisé lui rapporte en intérêt plus de 20 % de son SMIC. Il y a en particulier la décennie assez terrible de 1970 qui a asséché les épargnants avec une très forte inflation.

Si tu comptes la réévaluation du smic, il faut aussi compter la réévaluation des cotisations capitalisées pendant 42 ans.

En 1970, il y avait contrôle des capitaux en France et les taux de toutes les épargnes étaient réglementées.

Bien sûr, je me plaçais dans le contexte actuel de relative liberté de placement et des taux d'intérêt relativement libres.

Tu comptes comment ton 531ke ?

j'utilise une calculette financière de meilleurtaux.com et je trouve 368ke.

J'ai refais le calcul avec excel, je trouve 372ke.

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Si tu comptes la réévaluation du smic, il faut aussi compter la réévaluation des cotisations capitalisées pendant 42 ans.

[…]

Tu comptes comment ton 531ke ? j'utilise une calculette financière de meilleurtaux.com et je trouve 370ke.

Parce que justement j'ai revalorisé les montants versés…

En gros chaque année pendant 42 ans, le smic augmente de 2 %, et le montant des provisions reste à 35 % du SMIC donc est augmente de 2 % aussi.

Pour le sous-commandant, je n'ai pas retrouvé les bases du calcul que j'avais fait il y a quelques années, et que les choses soient claires, mon propos n'est pas de soutenir la retraite par répartition versus capitalisation…

Si j'ai le temps, je ferais quelques recherches. Il suffit de connaître la valeur actuelle du point et le montant de retraite auquel il donne droit, de toute mettre dans une feuille excel et de faire quelques hypothèses d'inflation et d'indexation.

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Parce que justement j'ai revalorisé les montants versés…

En gros chaque année pendant 42 ans, le smic augmente de 2 %, et le montant des provisions reste à 35 % du SMIC donc est augmente de 2 % aussi.

Pour le sous-commandant, je n'ai pas retrouvé les bases du calcul que j'avais fait il y a quelques années, et que les choses soient claires, mon propos n'est pas de soutenir la retraite par répartition versus capitalisation…

Si j'ai le temps, je ferais quelques recherches. Il suffit de connaître la valeur actuelle du point et le montant de retraite auquel il donne droit, de toute mettre dans une feuille excel et de faire quelques hypothèses d'inflation et d'indexation.

Si tu pars sur ces bases là, il faut aussi le comptabiliser pour la retraite actuelle.

Le salaire de référence dans la retraite actuelle est la moyenne des 25 meilleures années.

selon ton calcul, on arrive à un smic à 2442e net/mois au bout de 42 ans, la moyenne des 25 meilleures années (les dernières donc) sera de 1922e.

Là, dessus, l'hypothèse actuelle est un remplacement entre 42 et 55% en 2050, soit entre 807e et 1057e.

J'arrive à 1300e mensuel + un capital de 534ke.

Au final, j'arrive à des ordres de grandeur équivalents au calcul sans prendre en compte l'inflation.

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