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L'avenir Du Capitalisme


Punu

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«L’Avenir du capitalisme»

Pascal Bruckner a lu le livre de Jean-Luc Gréau

Parmi tous les griefs adressés aux Etats-Unis, il en est un qu’on avait rarement entendu: les rendre responsables de la destruction du capitalisme! C’est la thèse paradoxale que soutient Jean-Luc Gréau dans un livre stimulant, à l’audace tranquille, et qui devrait faire du bruit au-delà du cercle des spécialistes. Engagée dans une fuite en avant sans précédent, souffrant d’un déficit abyssal, l’économie américaine n’a jamais été aussi vulnérable: elle a fait le choix de l’endettement systématique en ouvrant l’usage illimité du crédit aux particuliers, lequel fonctionne presque comme un don sans contrepartie. Le ménage américain de base est devenu un débiteur chronique à hauteur de deux ans de revenus. Cette surconsommation qui a sauvé les Etats-Unis du marasme après le krach de 2000-2002 les rend aussi tributaires de l’épargne des autres nations. Avec cette particularité: les échanges s’effectuent en dollars, les créanciers sont désormais tenus par les débiteurs. Les partenaires des Etats-Unis deviennent leurs obligés et doivent restituer sous forme de prêts d’investissement les excédents qu’ils réalisent dans leur commerce avec cette nation. Il est tristement ironique que le pays qui vit aux crochets du monde puisse décider, via le FMI, du sort d’autres pays en banqueroute. Le colosse américain est sous la menace d’une faillite déclarée et peut entraîner dans sa chute le reste de la planète.

D’où les deux remèdes que préconise l’auteur: réinventer un néoprotectionnisme bien tempéré à l’échelle régionale ou continentale afin de protéger le travail et de préparer un marché intérieur, et surtout remettre en question la Bourse qui désormais rançonne les entreprises, dépossède salariés et managers et devient une destructrice nette de richesses. L’entreprise est première et si l’actionnaire doit garder un rôle, c’est comme garant de l’indépendance de cette dernière. Récusant la vulgate néolibérale et son obsession de l’ouverture autant que la logomachie altermondialiste qui confine à l’hystérie, l’auteur suggère sans le dire explicitement que le capitalisme doit en revenir à ses principes premiers sans se laisser entraver par des idéologies parasites. Aucune nation n’est exemplaire et ne peut s’ériger en modèle unique de développement. A cette condition et à elle seule, le capitalisme aura un avenir, faute de quoi il sombrera, victime de son rapt par un seul pays!

«L’Avenir du capitalisme», par Jean-Luc Gréau, Gallimard, 302 p., 19 euros.

Pascal Bruckner

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"Le ménage américain de base est devenu un débiteur chronique à hauteur de deux ans de revenus. Cette surconsommation qui a sauvé les Etats-Unis du marasme après le krach de 2000-2002 les rend aussi tributaires de l’épargne des autres nations"

ça alors quel drame ! Heureusement qu'en france nous sommes à l'abri de tout ça.

La dette publique ne se monte qu'à 16000 euros par français, je dis bien par français et non par ménage. (dixit "le monde")

Question un ménage c'est en moyenne combien ? 3 personnes ? La dette par ménage est donc de 16000 x 3 = 48000 euros soit à 2000 euros par mois de salaire moyen : c'est à dire ….. 2 ans de salaire !

Tiens, tiens ! nous serions dans une situation aussi catastrophique que les américains qui s'endettent eux volontairement alors que pour nous les fonctionnaires s'en chargent à notre place !

Il faut absolument que les bruckner et gruau soient informés ! Patience un nouveau bouquin sur les ravages de l'ultraétatisme ne va pas tarder à sortir !

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