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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Je déteste les gens qui emploi "totalitaire" et "totalitarisme" à longueur de temps. Respecter un peu le travail des penseurs politiques qui se sont cassés la tête à définir un phénomène inédit avant le XXème siècle: https://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme Les mots ont un sens. Le totalitarisme n'est pas la tyrannie, la dictature, la monarchie de droit divin, l'Etat-policier, ni le nationalisme ou le socialisme (qui sont des doctrines et pas un régime). Ergo le FN n'est pas totalitaire, il en est même loin, ce qui ne le rend pas sympathique pour autant.
  2. Personne ne peut lui enlever d'avoir dit ça: « Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d'un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer. » -François Fillon, 21 sept. 2007 (cf: http://www.ina.fr/video/I09082525).
  3. Bon, j'ai fini les trois premiers tomes de Homo Sacer, la série d'ouvrages d'archéologie des concepts du philosophe italien Giorgio Agamben. Je ne sais pas trop quoi en penser. C'est exigeant (il discute Arendt, Schmitt, Foucault, et d'autres) et un peu décevant comparés aux teasing qu'il fait à plusieurs endroits. Je déconseille à ceux qui n'ont pas envie d'entendre parler de théologie chrétienne et de droit romain (ce qui pourrait bien m'inclure).
  4. Mais mon intuition n'était pas absurde. D'ailleurs entre-temps, j'ai trouvé un texte de Karl Kautsky ( https://www.marxists.org/archive/kautsky/1888/more/), qui fait l'éloge de More mais explique (en bon marxiste) que l'auteur d' Utopia était trop en avance sur son temps, les forces productives n'étaient pas assez développés pour permettre le passage au socialisme et résoudre la crise sociale générée par la privatisation des commons. Et pareil pour Rousseau, on trouve des textes de Jaurès où il est mentionné comme précurseur. Donc parler de proto-socialisme ou de socialistes avant la lettre n'était pas absurde. Edit: « Il était impossible à Rousseau vivant en communion de cœur avec la nature et Dieu, la liberté et la joie, de ne pas protester contre l’existence misérable, factice et servile que les gouvernements faisaient aux hommes, privés de tout par la folie des uns et la frivolité des autres, et succombant sous l’excès d’un travail malsain. » "Rousseau a encore donné beaucoup d’autorité à ses idées, et notamment au commencement d’idée socialiste qui était en lui, par son désintéressement, son détachement personnel." -Jean Jaurès, Les Idées politiques et sociales de Jean-Jacques Rousseau, Conférence prononcée le 19 décembre 1889, à la Faculté des lettres de Toulouse (cf: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Idées_politiques_et_sociales_de_Jean-Jacques_Rousseau).
  5. Entre ça et les déclarations de la NKM, la droite écologiste est en forme.
  6. Exactement. Le problème des gauchistes n'est pas le salariat, mais l'argent, le fait de devoir travailler ou à l'inverse de subir le chômage (dû aux zinégalités). Le socialisme est une révolte contre la réalité, c'est pas pour rien que ça commence avec l'Utopia de Thomas More.
  7. D'autant que c'est un non-sens historique, l'impôt sur le revenu a été voté pendant la Première Guerre mondiale: https://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%B4t_sur_le_revenu_(France)
  8. Je vois pas trop ce que tu lui reproches, c'est un discours relativement honnête, il est juste pas libertarien. Il y a le "plébiscité par nos concitoyens" qui est too much, mais bon, il est difficile de proposer quoi que ce soit sans croire (ou au moins dire) que l'on a derrière soit de gros batailleurs d'électeurs. Et puis au moins l'impôt sur le revenu est moins insidieux que la foule d'impôts indirects type TVA.
  9. Une ouverture totale des frontières suppose qu'un gouvernement libéral soit au travail, ce qui présuppose qu'il est été élu, ce qui présuppose un profond retournement de l'opinion en faveur d'une société libre. Ce qui ne ferait pas les affaires du FN. Ergo, inutile de discuter d'hypothèses absurdes.
  10. Quel hypocrite, c'est exactement le genre d'accusations qu'il lance à Hollande.
  11. Du laudatif => http://www.ina.fr/video/CAF94060529 Quelques morceaux du discours de Pompidou en Corse: « Dans ce travail de réconciliation de tous les français, Napoléon a joué un rôle important et même décisif. » « Un homme de ce génie, de cette taille, vient anoblir, par sa naissance et son action [insérer ici le nombre de morts des conquêtes napoléoniennes], toute une ville, toute une île, tout une race et toute une Nation. » « Il a atteint aux cimes de la grandeur. »
  12. Napoléon Ier. Note bien que le bonapartisme a une longue histoire à droite: "Napoléon était engagé dans une guerre sans fin avec l'Angleterre, une guerre jusqu'à la destruction du perdant. Une fois encore, Napoléon avait cent ans d'avance. [...] La France s'écroula la première. Alors que le territoire national est attaqué, que le génie de Napoléon est intact, et qu'il a de Moscou demandé qu'on lui livre une nouvelle fournée de soldats, elle refuse de donner ses enfants à l'Ogre corse. Les désertions se multiplient, les jeunes hommes se mutilent, fuient dans les bois: "Mais à force de frapper, il brise l'épée de la France. Les âmes, comme la matière, ont des limites. Et, tandis que rien ne le désespère et qu'il prétend toujours forcer la fortune, il se trouve tout à coup sans soldats, sans armes, et voit se former, grossir, déferler, la vague des malveillances, des lâchetés, des trahisons, qui submerge son génie." (Charles de Gaulle, La France et son armée). Par les guerres de la Révolution et de l'Empire, la France, par un effort surhumain, avait joué son va-tout et tenté de rattraper son retard économique sur une Angleterre qui avait amorcé son industrialisation, au tournant des années 1780, pendant que la France demeurait une nation agricole. [...] Napoléon constate avec dépit que les voisins continentaux de la France servirent ingénument la domination impériale française, en croyant combattre la domination impériale française. Le vrai puissant n'était pas celui qu'on croyait. Ils furent tous victimes d'une illusion romantique et épique -que Marx pressentit- qui leur fit croire que l'imperium était dans les mains du Dieu de la Guerre alors qu'il était subrepticement dans celles du dieu du Commerce. [...] A Paris, Mme de Staël glorifiait le premier général [Wellington] d'un siècle où avait vécu Napoléon. Elle ouvrait le bal de ces intellectuels français libéraux et progressistes qui ne cessèrent depuis lors de se chercher un maître étranger, qu'il soit anglais, allemand, russe, américain. Et demain, chinois, indien, arabe ? La "légende" de la fortune de Nathan Rothschild à Waterloo symbolisait le nouveau cours du monde: l'Angleterre et la City avaient abattu leur plus farouche adversaire." -Eric Zemmour, Mélancolie française.
  13. Je me demande si cette phrase n'est pas apocryphe. Et puis le "libéralisme" de Pompidou...Il a quand même fait un éloge public de l'Empereur à Cannes.
  14. https://chroniquesdesabusees.files.wordpress.com/2015/10/bombepolitique1.jpg
  15. Hum, ça ressemble à ce que j'aurais pu dire à une époque mais ça me paraît utopiste aujourd'hui: "C’est l’opinion commune des philosophes que les passions dont la vie humaine est tourmentée sont des espèces de vices où nous tombons par notre faute, et voilà pourquoi on en rit, on en pleure, on les censure à l’envi ; quelques-uns même affectent de les haïr, afin de paraître plus saints que les autres. Aussi bien ils croient avoir fait une chose divine et atteint le comble de la sagesse, quand ils ont appris à célébrer en mille façons une prétendue nature humaine qui n’existe nulle part et à dénigrer celle qui existe réellement. Car ils voient les hommes, non tels qu’ils sont, mais tels qu’ils voudraient qu’ils fussent. [...] Il y aura des vices tant qu’il y aura des hommes." -Spinoza, Traité politique. Rendre la totalité de la population vertueuse est un rêve jacobin. Une fois cette approche éliminée, il me semble qu'il reste la question fondamentale: un changement de mentalité d'une partie de la population (et non du tout) n'est-il pas suffisamment pour parvenir à des effets politiques substantiels ? Si oui, quels individus visés, par quels moyens, etc. Et même si tu as raison de dire que le collectivisme est diffus, je ne pense pas qu'on puisse faire l'économie de l'ennemi, c'est extrêmement fédérateur et à moment donné pour parvenir à un résultat il faut s'en donner les moyens. Ensuite il ne suffit de viser une cible déterminée, car comme tu l'as dit elle peut être remplacée. Il faut aussi préparer une alternative au niveau politique pour bloquer le renouvellement.
  16. J'ai pas parlé de théologie chrétienne. Paul de Tarse est un apôtre, pas un théologien. Tout discours religieux n'est pas théologique.
  17. C'est sûrement comparable au paulinisme et à tout un courant mortifère et doloriste du christianisme. C'est un truc de masochistes frustrés qui ne s'assument pas à cause de la peur du regard des autres et/ou de l'autorité divine qui a décrété que la chair c'était mal (cf Augustin d'Hippone et son invention du péché originel). "Je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du messie" -Paul de Tarse, Épître aux Colossiens. Du coup ils ne sont pas épanouis et se vengent sur les autres. Retournement de la volonté de puissance contre soi et autrui. Nietzsche le souligne clairement: « La "Bonne nouvelle" fut suivie de près par la pire de toutes : celle de saint Paul. En saint Paul s’incarne le type opposé à la "Bonne nouvelle", le génie dans la haine, dans la vision de la haine, dans l’implacable logique de la haine. » -Nietzsche, L'Antéchrist, 42.
  18. Ok, je dois être trop fatigué: dans le marxisme orthodoxe (soit celui de tous les militants de base, de Kautsky, etc.), c'est l'infrastructure qui DETERMINE la superstructure (et pas qui est déterminé, mais ça se comprend si on fait abstraction de ma première phrase qui disait le contraire...). Moi je ne trouve pas ça excessivement intéressant, c'est le problème de la poule et de l'œuf sans les outils de la biologie pour le résoudre...Il y d'ailleurs un passage de Théorie et Histoire de L. V. Mises où il dit que les historiens ne pourront jamais être d'accord sur l'importance relative des facteurs historiques.
  19. Tu trouves le passé rassurant toi ? C'est un peu une succession d'échecs, d'escroqueries, de dérives jacobines suivis de coups d'Etat militaires et d'opportunités gâchés...Le passé c'est plutôt le repoussoir ou le contre-modèle. Et on est pas aux USA, où il est possible de mobiliser l'héritage des Pères fondateurs pour critiquer le présent. En France, le passé libéral se limite à quelques figures isolées ou à la rigueur à certains moments de la Révolution française et de la Troisième République, mais pas à une période durable et bien distincte du reste. Et pour une fois je ne suis pas d'accord avec toi Flashy, on peut cibler des groupes particuliers: la classe politique actuelle (qui prime sur les lobbies fussent-ils pro-crony) et les collectivistes, qui justifient idéologiquement l'action de la classe politique et en demandent encore plus.
  20. Je pense qu'il se serait essuyé les pieds dessus, comme le montre ses relations avec Lasalle ou Lafargue. Je pense aussi qu'être fossilisé en saint du panthéon universitaire, à la façon dont Kant ou Hegel l'étaient à son époque, lui aurait beaucoup déplu. En tout cas moi ça me navre. 3 cours qu'on ne fait que discuter le rapport infrastructure / superstructure, c'est d'un ennui...Si vous saviez dans quel contenu éducatif s'évapore votre argent...
  21. Je vais ressortir la même histoire mais elle m'éclate à chaque fois: "Le jeune homme s'était tu, puis, après réflexion: "Vous savez, monsieur Rearden, il n'y a pas de valeur absolue. Il ne faut pas être trop à cheval sur les principes, il faut un peu de souplesse, tenir compte des réalités du moment, agir en fonction des opportunités. -Allez-y, mon vieux. Essayez donc de fondre une tonne d'acier sans principes, en fonction des opportunités." Ayn Rand, La Grève, p.369.
  22. J'ai lu Mandeville et Smith, merci. Mais ce n'est pas mon point. Je demandais: comment concilier l'idée que l'individu est le meilleur juge de son propre intérêt avec la difficulté de suivre la raison ? "Le but ultime de l'action de l'homme est toujours la satisfaction d'un sien désir. Il n'y a pas d'étalon de grandeur de la satisfaction autre que les jugements de valeur individuels, lesquels diffèrent selon les individus divers, et pour un même individu d'un moment à l'autre. Ce qui fait qu'un homme se sent plus ou moins insatisfait de son état est établi par lui par référence à son propre vouloir et jugement, en fonction de ses évaluations personnelles et subjectives. Personne n'est en mesure de décréter ce qui rendrait plus heureux l'un de ses congénères." -Ludwig von Mises, L'Action Humaine. "Il n’est point douteux que, s’il dépendait aussi bien de nous de vivre selon les préceptes de la raison que d’être conduits par l’aveugle désir, tous les hommes se confieraient à la raison et régleraient sagement leur vie, et c’est ce qui n’arrive pas." -Spinoza, Traité politique.
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