Nathalie MP

C'est comme ça que Cri-Cri se défend avec le fait que Lech Walesa vient aussi de l'auto-gestion.

J'ai eu l'occasion de rencontrer des forumers en chair et en os. Ca m'a décidée !

Me présenter. Il y a plusieurs angles possibles. Celui que j’ai retenu pour mon blog, qui a l’air de ne rien dire et qui dit pourtant beaucoup : « pratique la montagne en été et le ski en hiver. » Si seulement je pouvais passer toute ma vie au Fontenil, partir chaque matin avec Cri-Cri* à pieds ou à skis, revenir pour déjeuner, prendre le café sur la terrasse face au château du gouverneur, puis lire, écrire - pas compter – et discuter sans fin, ce serait simplement génial. Mais il faut bien gagner quelques sous de temps en temps. Alors second angle : «travaille le matin et s’occupe de son blog l’après-midi. » Avec Cri-Cri*, toujours lui, on a créé en 2011 une société de conseil aux entreprises. On a les activités classiques d’une banque d’affaires : acquisitions, fusions, et surtout dette et levées de fonds, mais toujours avec une vision stratégique préalable. Nous sommes associés à d’autres consultants et nos bureaux sont à Paris. Ce matin on devait aller près de Nantes pour un client qui est dans le sandwich et qui s’interroge sur des développements vers la culture hydroponique (culture de salades dans de l’eau vitaminée, le tout dans des petits frigidaires portables). Mais grâce au mouvement social des pilotes, notre avion avait un retard indéterminé. On est rentrés bosser. Je ne travaille donc qu’à mi-temps, et comme l’autre mi-temps me branche plus, Cri-Cri* s’est exceptionnellement fâché : « Va falloir que tu te décides. Tu bosses ou tu geekes ? » L’autre mi-temps est récent, c’est mon blog. Et « mon blog » signifie entre autre libéralisme. Mon père m’a fait lire « La route de la servitude » alors que j’étais au lycée. Premier choc libéral. Le second fut la découverte de Jean-François Revel à partir de ses éditos du Point. Il se trouve que c’était la seule revue qui arrivait régulièrement à la Chambre de commerce franco-péruvienne, où Cri-Cri*, en coopé au Pérou avec moi dans ses bagages, faisait office d’éminent directeur. Je parle là des années 1984 et 1985. A cette époque, j’ai aussi découvert Mario Vargas Llosa, comme écrivain et comme homme politique libéral, ami de Revel. Deux anecdotes sur le Pérou : - Si Alsthom pouvait vendre des centrales électriques, si Dassault pouvait vendre des mirages au Pérou, tout ça payé par nos impôts, il était hors de question, selon la politique du Quai d’Orsay, qu’un chef d’entreprise français noue la moindre relation commerciale avec une entreprise péruvienne même parfaitement solvable. « Votre boulot », avait dit le fonctionnaire en charge des coopérants à Cri-Cri, « les décourager. » - Un autre coopérant est arrivé quelques mois après nous à Lima avec une malle remplie de tous les SAS de Gérard de Villiers depuis l’origine jusqu’à 1984. Eh bien, je ne sais pas si c’est libéral, mais j’ai fait comme lui. Quand d’autres auraient lu tout Proust ou tout Balzac, moi j’ai lu tout SAS. Détail amusant, Gérard de Villiers est venu au Pérou en 1984 pour faire les repérages pour son prochain roman dans le cadre du terrorisme d’obédience maoïste du « Sendero luminoso. » Après les éditos du Point, j’ai lu tout Jean-François Revel. Autrement, j’aime bien sûr les grands auteurs du libéralisme, surtout quand ils écrivent des livres pas trop épais. J’ai donc lu du h16 et du Copeau et j’ai fait des petits compte-rendu sur mon blog. Pour parler sérieusement, disons que je suis loin d’avoir sur ce sujet toute la culture fondamentale qui s’imposerait, je m’en suis rendue compte en parcourant les pages Web du « Dantou » dont Ludo Lesage m’a communiqué les adresses hier. Les journées n’ont que 24 h et je dois aussi y glisser quelques mi-temps consacrés à mes enfants. D’où troisième angle : « mère d’une fille noire et d’un fils homosexuel. » Avec Cri-Cri*, encore lui, on a quatre enfants, de 27 à 15 ans. Bérénice, 18 ans, originaire d’Ethiopie, est en plein bac (technique hôtelier), philo demain. Cette adoption, c’était un projet que nous avions de longue date, avant même de nous marier, et c’est devenu réalité après pas mal de difficultés administratives et morales pour aboutir. On espère trinquer au succès du bac début juillet. Par contre avoir un fils homosexuel, l’aîné, ce fut d’abord en dehors de mes radars maternels, puis redouté, l’angoisse au ventre pendant plusieurs années. N’y tenant plus, incapable d’endurer plus longtemps l’incertitude, imaginant aussi combien ce devait être difficile pour lui de faire comme si de rien n’était, j’ai fini par provoquer les confidences. Beaucoup de pleurs, beaucoup de douleur de part et d’autre, incompréhension et colère, pas contre lui, contre le sort. Des considérations imbéciles : « Et comment vais-je pouvoir dire ça à tes grands-mères ! » Une période compliquée qui nous a tous fait évoluer à grande vitesse. La présence de Bérénice nous a beaucoup aidés. Regarder la personne, comme dit le pape François. Et la personne est formidable, et je l’aime à la folie. Il serait injuste de ne pas parler des deux autres : Balthazar, rugbyman, indiscipliné, fêtard, étudiant en architecture à Paris ; et Elie, 15 ans, passionné de voitures, fan d’escalade et de Top Gear. Il y a enfin l’angle « catholique d’origine juive par son père » dont je parlerai un autre jour car je vois que je suis déjà presque à 1000 mots. Résumons, je suis née en 1962 (oui, 54 ans). J’ai eu mon bac C en 1979, je suis diplômée de l’Essec, libérale et polygonale. *Cri-Cri : mon mari (depuis 32 ans). Un pitre qui tuerait père et mère si ça pouvait servir à un jeu de mot débile, qui s’est clairement fourvoyé dans le conseil en stratégie et la finance, et qui en plus a voté Huguette Bouchardeau à l’élection présidentielle de 1981 (PSU, auto-gestion etc…) L’insulte conjugale suprême : « Rappelle-toi d’Huguette Bouchardeau … »

Carrefour, les supermarchés ?

@Tremedo, @Extremo : Je n'avais pas compris qu'il faut juste donner ses impressions. - La place du UK dans l'UE : c'est aussi une façon de raisonner et d'aborder les questions économiques. - "Pas de monnaie unique" : vous avez déjà fait du commerce en Europe avant l'euro ? (couvrir 50 monnaies qui dévaluent tout le temps, qui sont très volatiles et qui font qu'on ne peut pas avoir de stratégie de production à long treme en Europe) - Je n'ai pas parlé de blocs qui se font la guéguerre, mais de zones de libre-échange. Je ne comprends pas où se situe l'objection. - On parle de la couche de l'Europe qui s'est rajoutée : ce qui serait bien, c'est de donner une mesure précise de cette couche qualitativement et budgétairement. C'est une évaluation que je n'ai pas en tête, mais le premier point c'est le budget européen; il est de 140 milliards d'euros pour 28 pays, ce n'est pas ultra colossal. Le second point c'est le niveau d'impact réglementaire sur les pays membres, et là je sèche.

@Extremo "Je comprends pas cette logique, souvent répétée ici, selon laquelle une sortie des britanniques renforcerait le pouvoir de l'UE en la centralisant et en la collectivisant encore plus." Je parle à périmètre constant : la sortie du UK ferait baisser la pondération des politiques plus libérales. Un Brexit effectif produira-t-il un effet domino aboutissant à la dislocation complète ? Je ne sais pas, je ne l'espère pas. @ Tremendo "La question est : la présence britannique au sein de l'UE a-t-elle empêché la dérive vers des politiques plus coûteuses et plus collectivistes tant au niveau de l'UE qu'au niveau national et local ? " Si on parle de la PAC, non, encore que ce budget (40% du budget UE total) soit orienté à la baisse (et le TAFTA pourrait remettre beaucoup de choses en cause) Mais si on parle des tentatives de FH en début de mandat de réorienter la politique européenne vers de la "croissance" en tentant d'enrôler Italie Grèce et Espagne avec lui, ça n'a pas très bien marché. Aux niveaux national et local, les situations des pays membres sont tellement différentes, qu'il faut bien admettre que l'UE n'est pas coupable de tout. L'UE est en train de négocier le TAFTA avec les USA qui sont eux-même en train de négocier avec leur côté trans-pacifique tandis que la Chine s'organise avec ses partenaires commerciaux régionaux. QU'est-ce qu'on va bien pouvoir faire une fois que les 28 pays seront rendus à eux-mêmes et à leurs dévaluations permanentes (car la souveraineté réclamée par une Le Pen, ce n'est pas autre chose, et ça ne facilite pas le commerce intra-européen), à part se dire qu'il faudrait peut-être s'unir pour être plus forts face aux autres régions mondiales ? @ Gilles "notamment face à une UE universellement vue comme peu démocratique et peu transparente" C'est un reproche fait pour le TAFTA par exemple. Pourtant l'UE met en ligne énormément de documents. Qui s'en préoccupe ? Je trouve que ça relève de la critique facile, mais pas forcément toujours fondée. De toute façon, les Etats qui négocient ne donnent pas tous leurs documents aux citoyens. Autre point : je me demande s'il n'y a pas un facteur démographique ou de pyramide d'âge. Au UK, les moins de 35 ans sont anti-Brexit alors que les plus de 50 ans sont pro-Brexit. Ca corrobore assez une étude que j'ai lu récemment sur le fait que les jeunes en général, surtout ceux qui ont fait des études et ont eu la possibilité de voyager grâce aux échanges Erasmus, se sentent Européens. Mais la population vieillit et la génération au-dessus de la mienne déteste les Anglais par principe et les Allemands parce qu'ils ont "égorgé nos fils et nos compagnes." Je ne sais pas si j'ai bien répondu. Mais au moins vous avez compris un truc sur moi : j'aime l'Europe et j'aimerais encore plus qu'elle puisse se réformer dans le sens du grand espace libre qu'elle est censée être.

Bonjour à tout le monde. Je me suis inscrite aujourd'hui et je vais bientôt me présenter correctement dans le fil prévu à cet effet. Mais en me baladant ici, j'ai vu ce petit sondage, c'était facile à faire et c'est dans mon actualité. Donc : Je ne sais si le sondage était prévu pour se faire d'un point de vue anglais ou d'un point de vue français. On pourrait éventuellement avoir des réponses différentes selon les deux positions. En ce qui me concerne, j'ai voté contre le Brexit, surtout d'un point de vue français : sans les Britanniques, plus exigeants sur le plan libéral, je me demande ce qui va empêcher la dérive vers les politiques les plus coûteuses et les plus collectivistes. Ca m'inquiète d'autant plus que je crois l'UE positive pour tenir la bride aux nationalismes qui ont toujours détruit l'Europe.