Aller au contenu

Nathalie MP

Membre Adhérent
  • Compteur de contenus

    1 199
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    8

Tout ce qui a été posté par Nathalie MP

  1. Eloge débiles : Celui de Hollande en Visite à Cuba en 2015 : "« Je voulais avoir ce moment d’Histoire. C’est l’histoire de Cuba, et c’est l’histoire du monde ! » https://leblogdenathaliemp.com/2015/05/13/tournee-dans-les-caraibes-promenons-nous-dans-lhistoire-avec-francois-hollande/ Partie 4 : "Le quatrième et dernier thème concerne la « fascination » de la gauche pour la révolution cubaine, son chef Fidel Castro et son homme de main Che Guevara. Selon Marisol Touraine, « Fidel Castro représente quelque chose dans l’imaginaire de la gauche française », tandis que Ségolène Royal parle d’une rencontre « mythique » et Christiane Taubira d’un moment « symbolique ». On se rappellera que Danielle Mitterrand, épouse du Président François Mitterrand, était au mieux avec le lider maximo et l’accueillait (en 1995) sur le perron de l’Elysée en lui faisant la bise. Usant de son entregent pour faire libérer des prisonniers, elle expliquait : « Il y a des prisonniers à Cuba. Politiques ? Je ne sais pas. » Quand l’imaginaire de ce qui n’existe pas se mêle à l’aveuglement de ce qui existe. Et voilà notre Président de la République pris dans la même fascination, dans le même imaginaire de la révolte et de la libération de Cuba, comme s’il voulait gauchiser sa stature politique en prévision du congrès du Parti socialiste qui aura lieu le mois prochain. S’il est le premier président français de la Vè République, le premier dirigeant européen (excepté Felipe Gonzales, ex-chef socialiste du gouvernement espagnol, en 1986) à faire ce voyage de Cuba, comme il se plait à le répéter aux journalistes qui l’accompagnent, il a malgré tout dans le reste du monde un certain nombre de prédécesseurs politiquement intéressants. D’après un petit diaporama publié par L’Obs à l’occasion de cette visite, François Hollande succède directement à Vladimir Poutine (Russie, janvier 2015), au Président chinois en juillet 2014, au Premier ministre vietnamien en mars 2014, puis à Dilma Rousseff (Brésil), Cristina Kirchner (Argentine), Daniel Ortega (Nicaragua) et Nicolas Maduro (Vénézuela) en janvier 2014, et enfin à Hugo Chavez (Vénézuela) en 2011. Laissons Dilma Rousseff de côté et extasions-nous une fois de plus sur le soin empreint d’humanisme avec lequel François Hollande choisit ses cercles d’amis. Après ses visites au Qatar et en Arabie saoudite au début du mois, on finit par se demander en ne riant qu’à moitié s’il ne va pas prochainement nous annoncer son déplacement en Corée du Nord, Rafale et Mistral sous le bras. Pourtant en 2003 il tenait des propos plutôt durs à l’égard du régime castriste. Dans une tribune intitulée « Dire la vérité », le premier Secrétaire du Parti socialiste qu’il était alors s’y désolait en ces termes : « La belle révolution de 1959 contre la dictature de Batista, celle qui avait fait lever tant d’espérance au-delà même de l’Amérique latine, celle qui avait inspiré tant de rêve et de générosité partout dans le monde, s’est transformée en cauchemar politique : pouvoir personnel, voire familial, refus d’élections libres, censure, répression policière, enfermement des dissidents, camps de travail, peine de mort, bref, l’arsenal complet d’une dictature. » Les exilés cubains vivant aujourd’hui en France auraient certainement aimé qu’il se relût avant de se précipiter chez un dictateur certes âgé, certes souffrant des articulations, mais dont le régime, transmis à son frère Raul en 2006, présente encore aujourd’hui des caractéristiques totalitaires, ainsi que l’explique l’écrivain Zoé Valdés. De nombreux journalistes et écrivains sont en prison actuellement, et le stylo que le Président français a offert à Raul Castro en symbole de la liberté d’expression paraît bien dérisoire. Bien loin de ses préventions de 2003, François Hollande a expliqué, non sans une certaine satisfaction pleine de vanité : « Je voulais avoir ce moment d’Histoire. C’est l’histoire de Cuba, et c’est l’histoire du monde ! » Eh bien, rappelons-nous justement quelques épisodes marquants de l’Histoire de Cuba et voyons s’il y a lieu d’en être si fasciné (*). Arrêté et emprisonné pendant deux ans sous la dictature de Batista, Fidel Castro prend le pouvoir en janvier 1959 suite à une marche de guérilleros menés par Che Guevara sur La Havane. La capitale fait un accueil triomphal au nouveau régime, mais tout va basculer très vite dans le sens d’une dictature soviétophile très éloignée des projets libéraux exprimés avant la prise de pouvoir. Les partisans de Batista sont fusillés systématiquement, la constitution de 1940 n’est pas restaurée, au profit d’un gouvernement par décrets, et la réforme agraire se transforme en confiscation des terres par l’armée castriste. Peu à peu, tous les démocrates quittent le gouvernement. La première grande vague d’exils a lieu en 1961. Elle concerne surtout les classes moyennes, mais le monde ouvrier ne sera pas non plus épargné : les syndicats sont marginalisés par noyautage des communistes et Castro parvient à imposer l’interdiction du droit de grève. L’église catholique avait accueilli avec satisfaction la chute de Batista, mais très vite elle doit se replier sur elle-même car nombre de prêtres sont expulsés, les collèges religieux sont fermés et les revues diocésaines interdites. Le monde artistique sera touché de la même façon. La thèse de Castro est simple comme le totalitarisme : « Dans la Révolution, tout, en dehors, rien. » La dictature est en place et elle a son Saint-Just en la personne de Che Guevara, être froid et sectaire, convaincu que « la solution des problèmes de ce monde est derrière le rideau de fer. » C’est lui qui met en place dès 1960 le premier camp de travaux forcés et qui aime assister aux exécutions des opposants en fumant un cigare. Guevara sera aussi ministre de l’économie à laquelle il ne connaît rien. Il finira par ruiner la banque centrale cubaine. Au total, plus de cent mille cubains ont connu les camps ou les prisons, et de 15 000 à 17 000 personnes ont été fusillées. Voilà le « moment d’Histoire » que François Hollande s’est offert. Bien sûr, l’argument du gouvernement consiste à dire que les choses ont changé, que Raul Castro a amorcé une ouverture du régime ainsi qu’en témoigne le dégel des relations avec les Etats-Unis. Dans cette optique, il importe que la France se positionneau premier rang des partenaires de Cuba. Quelques contrats, avec le groupe Accor notamment, ont d’ailleurs été signés lors de ce voyage et François Hollande s’est prononcé officiellement pour la levée de l’embargo imposé par les américains. Mais à vrai dire, Cuba n’a guère d’autre choix que de tenter de se rapprocher des Etats-Unis. Son économie est exsangue et ne survivait jusqu’à aujourd’hui que grâce aux pétro-dollars en provenance du régime ami du Vénézuela. Or avec la chute du prix du pétrole, ce dernier n’est plus en mesure d’assurer sa propre solvabilité, encore moins celle de Cuba. En se rapprochant des Etats-Unis, Raul Castro cherche moins à assouplir le régime castriste qu’à retrouver des marges de manoeuvres en vue de consolider son propre pouvoir. Etait-il si urgent de se précipiter à Cuba, était-il si nécessaire de rencontrer Fidel Castro ? Tout ce qui est « dans l’Histoire » est-il bon à prendre ? A mon avis, non.
  2. Pour patienter jusqu'au résultat de ce soir : La scène se passe dans la soirée du jeudi 24 novembre 2016 au Palais de l’Elysée dans le bureau du Président de la République. Un canapé bon marché a été placé devant l’écran de télévision. François Hollande a invité son équipe rapprochée habituelle à suivre avec lui le dernier débat de la primaire de droite qui oppose François Fillon à Alain Juppé. https://leblogdenathaliemp.com/2016/11/26/soiree-tele-loukoums-a-lelysee/
  3. Bon anniversaire !
  4. Bienvenue, Romy !
  5. Juppé : les promesses d'une cohabitation à lui tout seul ! (un article de mai 2015) https://leblogdenathaliemp.com/2015/05/27/le-cas-juppe-les-promesses-dune-cohabitation-a-lui-tout-seul/
  6. Semaine politique : #Macron #Fillon #PrimaireDroite https://leblogdenathaliemp.com/2016/11/17/macron-fillon-fausse-surprise-et-vrai-suspense/
  7. Dossier Macron : https://leblogdenathaliemp.com/2016/09/01/rentree-2016-macron-garde-le-haut-et-siffle-la-fin-des-vacances/
  8. "Blinded by anti-leftism" : My point exactly. J'adore ce Mister Tucker.
  9. 1) C'est la question de fond et je suis contente de savoir qu'on est d'accord là-dessus. Et d'après moi, logiquement, on devrait s'arrêter là --------- 2) D'après RCP aujourd'hui, en voix, Trump est remonté à 45 % et Clinton est à 47 %, marge d'erreur 4,5 % donc kif/kif. Je ne vois pas pourquoi la victoire de l'un ou de l'autre serait une baffe aux sondages. En tout cas, gros suspense. "tous ceux qui n'ont pas arrêté de dresser un portrait caricatural de Trump sans avoir la décence d'en faire autant pour Clinton. " : J'ai rarement vu des partisans en campagne faire l'éloge de leur adversaire, et si les médias etc...sont majoritairement pro Clinton, les sites pro Trump, à ma connaissance, n'ont pas tressé des couronnes à Clinton. En fait les sites pro Trump parlent peu de Trump, mais ils disent bcp de mal de Clinton. (Pour ma part, j'ai fait un portrait des deux en essayant de dire combien l'un et l'autre, chacun à leur façon, pouvait difficilement passer pour libéral, et vous aussi rapidement dans votre article sur Gary Johnson. En ce qui me concerne, j'ai été immédiatement accusée de pro-clintonisme. Je trouve que l'intolérance est assez bien répartie.) 3) Comparaison avec le Brexit : beaucoup de similitudes en effet, à commencer surtout par l'apport de mauvaises réponses à des situations de difficultés économiques ou d'angoisse de déclassement. Permettez quelques remarques : - "la "vilification" de l'adversaire à un point caricatural qui empêche justement de monter au niveau argumentaire raisonnable." : c'est vrai du côté Clinton comme du côté Trump. Ce dernier ne sait dire que deux choses : "Clinton est corrompue et si je perd, c'est qu'elle aura truqué l'élection." Pour moi, ça fait longtemps qu'il a atteint son niveau d'incompétence. Il radote. - Brexit "alors qu'il s'agissait avant tout de retrouver des marges de manoeuvres législatives" : pour être bien précis il faut rajouter "sur l'immigration." Je l'avais déjà dit dans mon article sur le Brexit (avec notamment comme source une enquête de The Economist) Ca m'avait valu des remarques acides. Voici une autre source (très récente) : http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/brexit-les-motivations-de-ceux-qui-l-ont-vote-611575.html - "qui regrettent d'avoir voté Trump" : au moment du Brexit, il y eut effectivement des gens qui ont regretté d'avoir voté Brexit car ils pensaient "donner une leçon", tout en n'imaginant pas que le Brexit l'emporterait. D'ailleurs, ce coup de pied dans la fourmilière, j'en entends parler ici et dans les commentaires de votre blog. Ce phénomène existe. On peut enquêter sur lui. - "recherche dans ce vote une façon d'exprimer un mécontentement raisonné, tout ceci ne semble pas passer dans l'esprit des médias" : je trouve que ça passe dans l'esprit des médias. L'analyse qui est faite consiste à dire que les réponses proposées par Trump ou une décision de Brexit sont de mauvaises réponses à un malaise réel. C'est un peu mon avis. Voir d'ailleurs la politique sur laquelle Teresa May a embrayé immédiatement. Ce n'est pas exactement du Thatcher, plutôt du big government. - "folie du racisme, de la xénophobie, du nationalisme" : Je déteste les gens de gauche qui accusent tout et tout le monde de racisme à tout bout de champ avec tant de délectation (par exemple critiquer Christiane Taubira quand elle fait ou dit une connerie, ce serait du racisme). Parce que le seul résultat concret de tant de mauvaise foi, c'est de penser que le racisme n'existe pas sauf dans l'imagination des bienpensants. Il y a malheureusement un tabou qui s'est installé à ce sujet. Or le racisme existe et la xénophobie aussi. Quand Trump lance ses idées débiles de mur (même topo quand il tient des propos déplacés sur les femmes) croyez bien qu'il ne capitalise pas sur un esprit d'ouverture. Alors oui, on peut se moquer de tout, jusqu'au jour où on est soit même confronté à des remarques bizarres (dites sur le ton de la rigolade toujours, c'est bien pratique). 4) J'ai personnellement du mal à me moquer d'un camp quand je trouve que le camp d'en face n'a rien de plus malin à apporter comme réponse aux angoisses, au "mécontentement raisonné." Mais c'est plus une attitude personnelle liée à mon caractère qu'une attitude de principe. Cependant, penser que tout le dégueuli vient d'un seul camp, c'est peut-être un peu vite dit, parce que c'est précisément l'effet sciemment recherché par Trump : "Voyez comme les élites, les journaux etc.. sont tous contre moi." Il serait très malheureux et sa campagne marcherait moins bien s'il ne pouvait compter sur ce "dégueuli." Sauf qu'il commençait à arriver à un point où ses déclarations à l'emporte-pièce le desservaient plus que ça ne le servait, notamment dans son camp. Heureusement pour lui, les emails de Clinton ont ressurgi (et pas du fin fond du Midwest, de l'establishment).
  10. 1. Tout seul ? Quelle blague ! Trump a fait ce qu'il fallait pour ça. Quand on se dit anti-élite et qu'on est milliardaire, il faut bien s'en donner les apparences. C'est du pur populisme. Victimisation à la con. 2. "Bizarrement, le deuxième camp du bien, je le croise rarement" Bizarrement, c'est en lisant les discussions sur liborg que j'en ai pris complètement conscience. Se moquer de la morgue ou de la déconfiture des bonnes gens de gauche au matin du 8 (ou plutôt du 9) c'est ridicule dans la situation présente, vu la nullité (et la morgue) du candidat qu'on leur oppose.
  11. Il y a maintenant deux "camps du bien". Le premier, le progressiste, on le connait bien et ses manigances ne nous étonnent plus. Il est tempst de regarder celui qui se trouve sur votre droite et le regarder se tordre de douleur aussi.
  12. Les petites romanes bourguignonnes sont des bijoux, et moi aussi je croyais que je n'aimais que ça. Mais un jour j'ai découvert l'église Santa Maria del Mar à Barcelone. Gothique, très épurée, lumière ... je vous conseille la visite
  13. Oui, rappelons-nous que dans cathédrales gothiques (ce patrimoine si riche de nos valeurs etc.. aujourd'hui.) le mot gothique signifie barbare : les élites de l'époque les trouvaient horribles / barbares par rapport au classicisme de l'art roman. Dans l'appréciation d'une oeuvre artistique, il y a une énorme part d'habitude de l'oeil, de l'oreille, du format... Il n'est pas forcément facile de s'en défaire (sans tomber dans l'excès inverse de voir de l'art partout.)
  14. Moi aussi (sur l'éco, la suite je n'ai pas regardé).
  15. Economie : Le Maire : ennuyeux, trop littéraire, pas concret, presque vieux. NKM : la plus concernée par (et probablement la plus au fait de) la nouvelle économie, pas mal d'idée (flat tax, retraite) mais bcp de rechutes du genre j'obligerai à ... Juppé : je l'ai trouvé éteint, voire absent. Il soumet son programme à bcp de conditions et se trompe en s'imaginant que la CGT ne se manifestera pas. Sarkozy : Il a posé une bonne question : et si une nouvelle crise arrivait ? Mais son expérience ne lui permet pas d'y répondre. Fillon : Ce que j'ai aimé : il dit qu'il ne propose pas des réformes mais une transformation en profondeur : c'est bien de cela qu'il s'agit. Il a évoqué la possibilité d'une nouvelle crise des dettes souveraines. Il parait plus conscient que les autres. Copé : m'a donné l'impression d'un grand blessé en pleine convalescence. Poisson : le plus à l'ouest, c'est-à-dire en fait plutôt à l'est (petit couplet sur les syndicats, sur la protection de l'Etat)
  16. Je n'ai aucune préférence entre Clinton et Trump car je les trouve terrifiants tous les deux. Et je me dis que si le Congrès reste républicain, il y aura une sorte de contre pouvoir qui jouera pour les deux. Il serait d'ailleurs intéressant de voir comment se passeraient les relations Trump/ Congrès dans ce cas. Le problème serait de voir Hillary élue avec un congrès démocrate. On n'en est pas là, mais des inquiétudes commencent à émerger. (http://investir.lesechos.fr/marches/actualites/wall-street-tremble-a-la-perspective-d-un-congres-a-majorite-democrate-plus-usa-2016-1594216.php) Si jamais ce scénario catastrophe devait se concrétiser, on pourra dire merci Mr. Deplorable, comme ils disent chez Reason.
  17. Les années Chirac I et II : https://leblogdenathaliemp.com/2016/09/25/les-annees-chirac-i/ https://leblogdenathaliemp.com/2016/09/27/les-annees-chirac-ii/ Aussi sur CP : http://www.contrepoints.org/2016/09/28/267198-annees-chirac-ii
  18. Edward Snowden : Ayn Rand était sa muse Jeffrey Tucker, FEE, le 19 septembre 2016 Le cas d’Edward Snowden m’a toujours intrigué. Cet homme travaillait dans une énorme boîte qui prodiguait du pouvoir, du prestige et de l’argent en quantité. Il avait atteint la plus haute position professionnelle possible compte tenu de ses compétences. Tout son environnement de surveillance de masse lui montrait qu’il n’y avait pas d’échappatoire possible et exigeait de lui obéissance, dévouement et soumission. Son travail consistait à laisser son individualisme, son intégrité et sa personnalité au vestiaire pour devenir un rouage ultra-fiable dans la lourde mécanique de sa hiérarchie. Tous ses collègues s’accommodaient de cette situation sans jamais la remettre en question. S’ils s’interrogeaient, c’était purement formel. Une vraie porte de sortie n’existait certainement pas. On ne pouvait que s’adapter, profiter du pouvoir, encaisser l’argent et mourir un jour. Pour je ne sais quelle raison, Snowden décida de suivre un autre chemin. Seul, sans même consulter ses proches, il s’envola un beau matin en prenant le risque inconcevable de copier les fichiers les plus significatifs. Il les enregistra sur un disque minuscule qu’il cacha dans le Rubik’s cube qu’il portait souvent sur lui. Ayant préparé sa fuite, il sortit tranquillement de la NSA (National Security Agency), prit un vol pour Hong-Kong et y rencontra deux journalistes qu’il avait contactés par email crypté. Ce qu’il leur révéla secoua le monde entier. Il vécut toute l’affaire dans la peur, mais ne montra jamais d’hésitation. Peu impressionné par le système qui l’entourait, il ne le considérait ni comme un maître ni comme un égal, mais comme une machine qu’il pouvait battre. Il savait que son projet était juste et il l’avait mis à exécution car, à l’inverse de toutes les probabilités admises, il pensait qu’il pouvait faire la différence. On peut dire sans exagérer qu’il a risqué sa vie au service de la liberté. Pourquoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien l’avoir poussé à faire une chose pareille ? Il n’est pas impossible que nombre de ses collègues y aient songé car ils savaient qu’il était autant illégal qu’immoral de se livrer à une surveillance de masse aussi générale et indiscriminée. Mais seul Snowden est passé à l’acte. Il est proprement extraordinaire de penser qu’à notre époque un homme tel que lui existe. J’ai suivi l’affaire Snowden avec attention, et elle m’a toujours plongé dans la plus grande perplexité. Il est bien beau de dire qu’il a une forte personnalité, qu’il a agi par principe, qu’il a montré du courage. Mais où a-t-il été chercher tout ça ? Il n’est pas particulièrement religieux. Il semble avoir des penchants libéraux, mais ses convictions politiques sont peu idéologiques. Je me suis toujours demandé quelle inspiration morale avait pu pousser Snowden à faire l’impensable au nom de la vérité. C’est pourquoi je suis profondément reconnaissant à Oliver Stone pour son nouveau film « Snowden ». Ayn Rand était sa Muse Dans les premières scènes, on voit Snowden passer un entretien pour son premier poste à la NSA. On l’interroge sur les livres qui l’ont influencé et il mentionne Joseph Campbell (dont le concept de « voyage du héros » en tant qu’influence de Snowden serait un excellent sujet à creuser). Puis, de façon très révélatrice, il évoque Ayn Rand. Son interlocuteur cite un extrait de La Grève (Atlas Shrugged) : « Un homme peut arrêter le moteur du monde. » Snowden acquiesce et le film continue. Nous y voilà ! Cette petite scène éclaire beaucoup de choses. Dans le roman d’Ayn Rand, l’ensemble de la population fait face à un appareil d’Etat gigantesque et totalitaire qui dépouille progressivement les producteurs de richesse avec pour effet d’entraîner toute la société dans la spirale de la pauvreté. Chaque individu confronté à cette machine doit prendre une décision : la rejoindre, la défendre, l’ignorer ou la combattre d’une façon ou d’une autre. Ceux qui empruntent le chemin du courage sont assez avisés pour ne pas s’en remettre à l’appel aux armes. Ils imaginent bien pire : ils se mettent en grève. Ils ne veulent plus que le régime profite de leurs services et refusent de participer à leur propre destruction. Ce faisant, ils rendent un immense service à la société car ils refusent que leurs talents contribuent plus avant à l’oppression générale. Là est l’explication. Edward Snowden a certainement gardé cette histoire fascinante dans un coin de sa tête. Les lecteurs pourront en témoigner, La Grève a le don de vous plonger dans un univers hautement dramatique où toute l’épopée tourne autour de graves décisions morales à prendre. Les gens sont jugés d’après leur volonté à faire triompher ce qui est juste, à se dresser en tant qu’individus contre des systèmes gigantesques qui d’habitude les font paraître impuissants. Le message d’Ayn Rand, c’est qu’un esprit humain, poussé à l’action par des principes moraux, peut effectivement changer le monde. C’est précisément en cela que La Grève est un livre complètement différent de tous les autres au sein de la littérature d’après-guerre sur la défense de la liberté contre l’Etat. Ayn Rand plaçait le choix moral de l’individu au sommet de tout. Elle a créé un monde de fiction, un monde sensible et inoubliable, dans lequel toute l’histoire repose sur l’idée de faire ce qui est juste, quels que soient les risques personnels ou les pertes matérielles. (Rand est sottement critiquée au motif qu’elle aurait mis les acquisitions matérielles au premier rang de ses valeurs. La vérité, c’est qu’elle préférait le courage moral à la sécurité, au pouvoir et même à un revenu régulier). Pourquoi le film fait-il mention de l’épisode Ayn Rand ? Oliver Stone a réalisé son film en étroite collaboration avec Edward Snowden, lequel apparaît en personne à la fin, et lequel a certainement validé tous les éléments biographiques le concernant, dont celui que j’ai relaté plus haut à propos d’Ayn Rand. Oliver Stone est un producteur connu pour ses idées gauchistes et son penchant pour les théories du complot. Pourquoi a-t-il voulu inclure ce détail biographique dans son film ? Une bonne part du contenu dramatique du film fait la chronique de l’éveil idéologique de Snowden, depuis son patriotisme aveugle jusqu’à ses doutes à l’égard du complexe militaro-industriel. Pour entrevoir la vérité, il lui fallait secouer progressivement son conservatisme et adopter un point de vue plus large. Il est possible que Stone ait décidé d’incorporer ce petit épisode sur Rand afin d’illustrer le parti-pris conservateur de Snowden et montrer comment il a évolué ensuite face à l’évidence. Je n’en ai aucune preuve, c’est donc pure spéculation de ma part. Mais ce n’est pas complètement exclu, compte-tenu de ce qui est dit de Rand en général, à savoir qu’elle serait une sorte de déesse de la pensée de droite. Le courage moral La réalité de l’influence de Rand est cependant très différente. Une des façons de comprendre son livre consiste à l’aborder biographiquement. Etant née en Russie, elle se trouva destinée à vivre sous le despotisme communiste. Si elle avait accepté cette situation, elle aurait vécu puis serait morte dans la pauvreté et l’indifférence. Mais elle aspirait à une existence différente, elle voulait que sa vie compte. Aussi, elle organisa sa propre fuite de Russie, débarqua aux Etats-Unis et vécut brièvement à Chicago. Elle déménagea à nouveau et démarra une carrière de scénariste à Hollywood, avant d’écrire ses propres pièces de théâtre et de passer au roman. Cette inconnue venue de Russie fit une très belle carrière personnelle et devint l’un des esprits les plus influents du XXème siècle – et elle obtint tout cela sans appartenir à l’université, ni bénéficier d’appuis dans les cercles du pouvoir. Les plus beaux personnages de Rand suivent exactement la même voie : ils refusent de se laisser embrigader au motif que les dirigeants sont riches et puissants. Au cœur de son message, Ayn Rand nous rappelle sans relâche qu’une personne dotée d’une endurance intellectuelle et morale peut mettre en déroute jusqu’au plus puissant système d’oppression. Cela demande de la ruse, de l’audace et une concentration absolue sur ce que l’on considère comme juste. Et c’est précisément ce que Snowden a fait. Il a suivi l’exemple de John Galt (NDLT : héros de La Grève). Plutôt que d’arrêter le moteur du monde, il chercha à couper le moteur de l’Etat qu’il aidait à construire. Pourquoi ? Parce que c’était la chose à faire, parce que c’était juste. Si Oliver Stone a intégré le passage sur Ayn Rand pour montrer combien Snowden s’en écarte, je pense qu’il se trompe gravement. Pour moi, Ayn Rand fut au contraire la muse de Snowden de bout en bout. Et cela me rend extrêmement fier de la puissante influence qu’elle a eue dans ce monde. Bien qu’elle soit décédée en 1982, sa pensée est encore très vivace, quoique largement sous-estimée. Si je vois juste, on peut dire que Rand participe encore aujourd’hui à rendre le monde plus libre. Posons-nous une dernière question : Edward Snowden a-t-il fait le bon choix ? Aujourd’hui, il est l’une des personnes au monde dont l’opinion est la plus recherchée, il peut rassembler des foules en tout point du globe, il est un défenseur mondialement reconnu de la dignité humaine, du respect de la vie privée et de la liberté. Grâce aux technologies de l’information il est capable d’atteindre des milliards de personnes. Et il a encore devant lui une vie entière à consacrer à tout cela – grâce au choix qu’il a fait. Ayn, vous avez encore frappé fort ! Texte original : https://fee.org/articles/snowden-s-muse-was-ayn-rand-s-john-galt/
  19. Eh bien, c'est moi !
  20. Owi veut dire "je prends" ou bien je peux prendre ? (Texte de Tucker sur Snowden's muse) Ca m'intéresse, mais j'ai besoin d'un petit peu de temps (< semaine).
  21. Adam Smith : libéral d'une main (invisible), étatiste de l'autre ! https://leblogdenathaliemp.com/2016/09/09/adam-smith-liberal-dune-main-invisible-etatiste-de-lautre/
  22. Ca ressemble à une proposition que j'ai faite aussi à CP via Frédéric le mois dernier : "je me suis dit que Contrepoints pourrait aussi mettre au point un indicateur maison (pertinent et intelligent, naturellement, mais aussi un peu iconoclaste) pour contribuer au débat public et se donner en plus une occasion régulière de buzz et reprise presse." Je n'ai pas pensé à un agrégateur de sondages, car mon idée c'était de pouvoir suivre l'évolution de cet indicateur sur une base annuelle (comme la liberté de la presse et toutes les mesures de ce genre), mais l'agrégateur de sondage, c'est une bonne idée aussi. Je suis ravie de voir que ça semble rencontrer un intérêt enthousiaste chez CP.
  23. Cet article (d'opinion) est d'une nullité effarante. Quel méli-mélo, tout y passe. J'ai lu des choses plus intelligentes de la part de "Black Lives Matter". A force de vouloir introduire du racisme partout, y compris dans des sujets qui en eux-mêmes sont déjà très mal posés comme celui du changement climatique, ces associations font plus de mal que de bien, notamment en poussant le public à associer leurs revendications débiles à tous les noirs, qui n'en demandent pas tant.
  24. Le procès Cahuzac s'ouvre aujourd'hui (5 sept 2016) après avoir été reporté plusieurs mois en raison d'une QPC (rejetée) soulevée par ses avocats. Je poste ici un article de fév 2016 qui récapitule l'affaire et qui pourra peut-être vous inspirer quelques idées sur la fiscalité idéale : Cahuzac : portrait d'un homme politique socialiste https://leblogdenathaliemp.com/2016/02/08/cahuzac-portrait-dun-homme-politique-socialiste/
  25. Première remarque : j'insiste sur ma formulation car au total il y a 5 niveaux. Les Dalits sont en-dessous de la hiérarchie à 4 niveaux. Deuxième remarque : l'expression force discriminations, force bouteilles etc.. signifie "beaucoup de" (mais vous vouliez peut-être parler de la connotation violente qu'on pourrait y voir). Et merci pour votre appréciation
×
×
  • Créer...