Rincevent

Sérieux, qu'est-ce qu'on a de romain ? Je n'ai jamais vu dans la rue de mec en toge, ni avec une jupette cloutée et un glaive de tafiolle. Soit tu considères qu'on est des Gaulois, enrichis de divers apports (via les Romains, les Francs, et la suite des évènements) ; soit tu considères que la latinité est un élément parmi d'autres (c'est mon cas). Personnellement, je n'ai rien de romain, et pourtant je suis tout ce qu'il y a de plus franchouille. Quant à Napoléon, c'est facile de faire n'importe quoi quand on prend le pouvoir dans une société bouleversée. Tu remarqueras qu'après l'intermède Napoléon et pour un siècle, le Français moyen est revenu à la description que j'en donnais. Et même Napoléon a été relativement soutenu parce qu'il apportait de la stabilité juridique et monétaire après le grand n'importe quoi de la Révolution. Je ne l'ai pas lu, mais je me demande si ses écrits sont sérieux ; je les crains un peu "hors sol", dénués de preuves et donc non scientifiques.

Moi aussi, mon grand père a été de gauche. Bah, il a compris son erreur par la suite.

Et ils battent leur mayonnaise en adaptant un fouet à l'embout de leur perceuse électrique.

C'est bien là le drame du pouvoir, que les qualités nécessaires à son acquisition et à sa judicieuse utilisation soient radicalement différentes.

A commencer par le leur. Ce sont les socialistes qui ont largement libéralisé les marchés financiers en France à partir de 1985, simplement parce que l'Etat n'arrivait plus à emprunter à des taux soutenables. Avec tout le respect que je te dois, ce sont des conneries de A à Z. Il faut relire "Aux Sources du Modèle Libéral Français", ou encore la partie historique du "Grand Méchant Marché", pour comprendre à quel point les Français étaient propriétaristes, anti-étatistes, anti-fiscalistes et très "foutez-moi la paix" jusqu'entre deux guerres. Après, c'est l'esprit citadin et la corruption de l'Etat-Providence qui ont changé les choses, mais il n'y a absolument aucun déterminisme, ni historique ni racial, à ça.

Le système d'élections à deux tours engendre des systèmes de partis très différents de ceux engendrés par des élections à un tour (je parle d'élections uninominales, hein). Avec deux tours, la discipline de parti est bien plus forte, les appareils desdits partis difficilement contournables, et en même temps les nouveaux partis ont plus de mal à émerger, mais dès qu'ils représentent une force d'appoint suffisante, ils se font très lourdement draguer. Ajoute à ces considérations théoriques le fait que l'appareil de l'UMP est avant tout l'appareil du RPR, donc des gaullistes, qui a pour but unique de faire élire un candidat enfaiant taire et obéir les militants… Et tu vois que la réponse est non. A moins d'avoir un charisme extraordinaire, une chance insolente et un entregent hors du commun.

C'est assez différent du plafond de verre, mais l'idée est là. Entre un pourri prêt à toutes les saloperies, toutes les corruptions, toutes les démagogies et toutes les promesses d'une part, et d'autre part une personne qui s'y refuse, le premier a beaucoup plus de chances de grimper plus haut. Répète ça à toutes les étapes, et tu vois que, pour répéter Acton, "les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais". Ceci dit, un homme honnête peut aussi monter haut. Par exemple, Robespierre et Saint-Just étaient parfaitement honnêtes. Et inversement, il n'est pas impossible qu'un pourri fasse aussi de bonnes choses (je pense à Napoléon III entre autres).

Et surtout, elle ne progresse que si ses défenseurs se sortent les doigts du cul. Parce que les ennemis de la liberté, eux, ils y travaillent en permanence.

Je crois que tu n'as pas compris. Mais c'est pas grave, ça vient avec la maturité en général.

En fait, c'est une citation mal citée de Lord Acton. L'idée est plutôt, comme le dit F.Mas ici (et Hayek dans la RdlS) que le pouvoir sélectionne les corrompus.

Fait attention avec tes rêves. Même si c'est peu probable, il se pourrait qu'un jour tu sois en position de les réaliser. Et c'est à ce moment là qu'il faudra que tu prouves que tu vaux mieux qu'eux. Sinon, à quoi bon ?

Y compris le tuer ? Allons bon. Ah, donc non, pas "tout". Faut faire gaffe aux mots qu'on emploie, pour définir des principes.

Et pourtant, on sait qu'au delà de quelques jours, et en l'absence d'un vrai bank run, le pékin moyen panique d'avoir tout son fric sous son matelas, et va le reposer à sa banque. Quiconque a accès à des données bancaires de production te dira la même chose que moi. La panique touche juste des segments différents de la population selon l'évolution de la situation. Quand un segment panique, le segment qui a paniqué dix ou quinze jours avant est venu reposer son fric la veille.

Un Grec, qui a l'agence de ladite banque en bas de chez lui.

C'est donc probablement en brut, ce que je supposerai jusqu'à preuve du contraire.

Hmmm, je connais cette théorie. Si elle explique remarquablement bien les Nobels de la Paix, et convenablement les Nobels de Littérature, elle échoue à expliquer pourquoi les Nobels d'Economie ne sont pas de gauche au bas mot un tiers du temps, ni pourquoi les travaux récompensés ne sont pas spécialement à gauche, même pour les auteurs de gauche (par exemple, les travaux de géoéconomie et de commerce international de Krugman).

On m'avait conseillé les écrits sur l'argumentation de Perelman (et son Traité m'attend depuis deux ou trois ans sur l'étagère d'une de mes bibliothèques), mais je me suis longtemps demandé ce que valaient ses écrits sur la justice et le droit. Ca donne envie (et de lire ton article, et de se procurer le livre en question).

Moui, ça c'est le rythme des retraits. Et quand tu équilibres avec celui des dépôts ? Genre, les gens qui ont paniqué dans un ses un jour, et qui une semaine plus tard paniquent d'avoir trop de liquide chez eux et le remettent sur leur compte ? Nan parce que depuis le temps qu'on parle de run des Grecs sur leurs banques, à ce rythme, les soldes des comptes devraient être tous négatifs depuis une semaine ou deux.

Ce serait mieux si ils précisaient : des carences en quels nutriments, au juste ?

Consolas forever.

Parce que tu utilises sans doute des polices sans serif pour ton utilisation courante (dans quelle police sont écrits les libellés des icônes de ton bureau, au hasard ?). Le manque de résolution des écrans est la seule raison raisonnable en faveur de l'utilisation de polices "grotesques" (sans serifs) ou "égyptiennes" (à serifs carrés) pour afficher des textes entiers. Avec l'arrivée, enfin, d'une résolution à la limite de l'indiscernable, ça va pouvoir changer.

Voilà. Utilitariste + mathématisant + wertfrei = capable de te justifier qu'un camp de concentration peut être une organisation souhaitable de l'activité économique, sous certaines conditions de dérivabilité. Pour le dire comme Leonard Peikoff, randien gardien de l'orthodoxie, dont j'ai trouvé cette intéressante citation récemment, "Des hommes sans valeurs sont des zombies ou des marionnettes — ou encore des Nazis". Comme quoi, même Peikoff peut dire des trucs justes de temps à autres.

Il a été invité au congrès fondateur de la Société du Mont Pèlerin. Mais, ingénieur wertfrei avant tout, il lui a suffi de pondre quelques modèles mathématiques pour se convaincre que ses préjugés devaient l'emporter sur l'analyse réellement économique de la réalité. Bref, son Nobel, il l'a obtenu pour des mathématiques appliquées à l'économie, pas pour de la science économique. La mathématisation du modèle walrasien d'équilibre général et partiel, c'est marrant, mais ça n'est pas de la science économique au sens que les autrichiens donnent à ce terme. L'idée d'un équilibre général n'a en elle-même juste aucune signification et aucune correspondance dans la réalité (à moins de considérer les individus comme des points sans épaisseur dans un espace imaginaire). Où l'on voit qu'il a reçu son Nobel pour tout autre chose que ce qui fait sa renommée médiatique, tout comme Krugman d'ailleurs. Je ne sais plus qui disait (avec raison) que les économistes n'avaient aucune influence sur les décideurs sur les thèmes où ils étaient d'accord entre eux.

Il est surtout très "pragmatique" (comprendre : il dira ce qu'il faut pour se faire élire, mais peut très bien croire autre chose) et rationnel (comprendre : prévisible). Ca peut aussi être des qualités.

Afficher correctement des polices de caractère avec de vrais serifs, pas des saloperies de serifs carrés. Ah, Bodoni ou Baskerville lisible sur un écran…