Ray

C'est une attitude qui n'est pas sans poser certains problèmes. Si les Suisses ont pu éviter la désagréable violation de leur territoire par l'armée hitlérienne, tu es bien placé pour savoir que les Belges n'avaient déclaré la guerre à personne et que niveau protection du territoire, cela n'a pas été génial. Si l'objectif numéro 1 de l'armée est : la défense du territoire. Est-ce que tu admets que, dans certains conditions, la stratégie optimale de défense du territoire puisse nécessiter une certaine proactivité ? Est-ce que tu préfères un objectif de défense du territoire sous contrainte de non-intervention à l'étranger, quitte à ce que la réalisation de l'objectif soit pénalisée par rapport à une situation où une telle contrainte est absente ?

A quel moment tu aurais déclaré la guerre à Hitler ? Si je comprends bien, même l'invasion de la Pologne n'était pas un motif suffisant. Qu'est-ce que tu aurais fait lors de la crise des missiles de Cuba ? "OK, bon, ils ont pas encore tiré, on attend." ?

Est-ce qu'il généralise sa remarque pour en faire une doctrine de politique étrangère ? Dire que des interventions militaires sont catastrophiques, pécuniairement intéressées, et totalement injustifiées moralement, cela ne mange pas de pain. Mais c'est autre chose de prôner le non-interventionnisme partout, tout le temps.

J'en ai entendu parlé. Le problème commence lorsque l'on se pose la question de "où commence la défense du territoire ?". Parfois la proactivité peut être utile. Si à côté de ton territoire tu as un groupe de gens dont l'idéologie est la destruction de ton territoire qui se rapproche du pouvoir, tu fais quoi, tu attends qu'ils prennent le pouvoir et qu'il déclare la guerre à ton territoire ? Si tu as un territoire qui envahit les autres territoires un par un et qui se rapproche du tiens, tu fais quoi ? Tu as attends qu'il te déclare la guerre en regardant ? A mon avis ce sont des questions qui méritent d'être posée et la réponse la plus adaptée est plus subtile que "on ne fait rien tant que personne nous déclare la guerre", parce que le moment où la guerre est déclarée, ce sera peut-être déjà trop tard. C'est un peu comme attendre de se revoir un coup de poing ou un coup de couteau dans une bagarre avant de comprendre que la situation a dégénéré.

Oui, c'est ce que je dis, ni toi ni moi ne pouvons trouver des auteurs libéraux qui s'expriment sur la politique étrangère parce que cela ne fait tout simplement pas partie du domaine de réflexion des penseurs libéraux.

C'est d'une naïveté touchante.

Je peux te trouver des penseurs libéraux qui sont fermement contre le protectionnisme et l'Etat stratège. Tu vas avoir du mal à trouver des penseurs libéraux (à part toi ? c'est très ben de faire évoluer le corpus initial avec sa propre pensée, mais n'invoque pas le libéralisme comme argument d'autorité dans tes innovations) qui explique que l'interventionnisme militaire est tout le temps à condamner.

Dans un Etat libéral, le droit s'applique. Entre Etats, la force s'applique. Les mêmes principes ne s'appliquent pas suivant que l'on est sous le règne du droit ou le règne de la force. Vous avez les positions en politiques étrangères que vous voulez, je vais pas vous en faire changer. Mais croire que l'adhérence à ces positions est critère de pureté libérale, c'est assez dérangeant.

La politique étrangère est orthogonale au libéralisme. C'est comme de dire qu'on ne peut pas être libéral et végétarien. Ou de dire qu'un libéral doit être climato-sceptique.

Je n'en connais pas, c'est peut-être parce que le domaine de la politique étrangère (relations entre Etats) n'entre pas le champ de réflexion du libéralisme (relation entre l'Etat et l'individu) . Donc on peut très bien être libéral et néo-con, libéral et pacifiste, ou libéral et non-interventionniste.

Quels sont les penseurs libéraux qui préconisent une non-intervention militaire sous quel que prétexte que ce soit ?

Je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas sûr que je serais très serein si mon avenir dépendait de la loyauté d'Estrosi.

Encore un dépressif...

C'est cette version conquérante qui lui a permis la plupart de ses expansions. Évidemment l'Islam est multiple, mais au regard de l'Histoire, sa plus violente version a été la plus efficace.

C'est différent que de dire que l'Islam n'est pas en guerre contre l'Occident. Cela fait treize siècles que l'Islam est en guerre avec le reste du monde, Occident compris. L'Arabie Saoudite et le Qatar représentent juste un des avatars contemporains (et le plus hardcore) d'une lutte ancestrale.

Ce serait intéressant de savoir s'il purge que les gulenistes ou s'il en profite pour taper dans les kémalistes aussi. Quoi qu'il en soit, le projet d'Ataturk de lier la Turquie a l'Occident est à l'agonie. Même les grands leaders ne peuvent pas changer la course de l'Histoire pendant très longtemps.

La paix vaut-elle plus que les valeurs ? Dans le contexte de l'humanité, sur longue période, les valeurs qui ne sont pas incarnées par des hommes prêts à utiliser la violence pour les défendre tendent à disparaître.

Normalement tu dois importer la clé privée encodée au format WIF (Wallet Import Format). Il commence par un 5.

Hier j'ai fini La Pyschologie des foules de Gustave Le Bon, pendant tout le livre je me suis dit : "mais quel putain de génie". Incroyable. Il entre instantanément dans mon top 5 des livres préférés. Je suis également en train de finir The Social animal, de David Brooks. Le livre résume l'état des connaissances psychologiques et sociologiques début 2010. Il met en évidence à quel point c'est le subconscient (les émotions et la culture) qui régissent la vie des individus, à quel point les Lumières britanniques avaient raison par rapport aux Lumières françaises. Les deux livres apportent de l'eau au moulin de l'anti-rationalisme cher à Hayek.

L'EI est takfiriste non ? De leur point de vue, ils ont tué aucun musulman.

Donc l'utilitarisme prend en compte le monde qui l'entoure pour prendre sa position, pendant que le jus naturaliste raisonne de manière totalement abstraite.

L'Allemagne est en guerre contre quelqu'un ?

Monsieur de la Police de la Pensée, je suis innocent ! Vous pourrez vous cultivé un peu (la culture c'est important !) et comprendre d'où viennent ces critères en lisant le livre de Némo sur la définition de l'Occident.C'est pas qu'une histoire de productivité (il y a pas que l'Occident qui l'est, le sud-est asiatique par exemple ) mais en l'occurrence c'est Tramp qui faisait vibrer cette corde en faisant pleurer sur les habitants des pays peu productifs.

Il y a des cultures qui sont high trust et des cultures qui sont low trust. La confiance est partie intégrante de la culture. En Italie du Sud les gens ne font pas confiance par défaut, aux USA les gens font confiance par défaut. Une culture avec un niveau de confiance élevé vis-à-vis des inconnus est favorable à la prospérité.

Cela montre qu'en moyenne les gens préfèrent rester auprès de leurs proches que courir après l'argent (primat de la culture). Ils s'exilent que quand la situation du pays devient vraiment mauvaise (quand les coûts sécuritaires deviennent trop élevés). Quand ils quittent leur pays en masse, ce n'est pas du fait d'un rejet de sa culture, mais du fait d'un facteur sécuritaire. Ce qui est mauvais quant à l'intégration culturelle dans le pays accueillant.