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Nick de Cusa

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Révélation

  

Citation

Justin Amash se présente aux élections présidentielles en tant que Libertarien

 

Le membre du Congrès représentant le Michigan, qui en est à son cinquième mandat, rejoint le Parti Libertarien et rentre dans la compétition pour affronter les septuagénaires (Trump et Biden).

 

Plus de trois ans après l'avoir sérieusement envisagé, un an après s'être prononcé en faveur d'une procédure de destitution contre le président Donald Trump, neuf mois après avoir quitté le Parti Républicain, deux mois après avoir marqué une pause dans sa campagne de réélection au Congrès et à peine 22 jours avant que le Parti Libertarien (Libertarian Party - LP) ne choisisse son propre candidat, le député Justin Amash du Michigan, le membre le plus en faveur de la liberté au Congrès, a décidé de former un comité exploratoire sur une candidature à la présidence.

 

"Les Américains sont prêts pour des approches pratiques basées sur l'humilité et la confiance du peuple", a tweeté le membre du Congrès mardi soir. "Nous sommes prêts pour une présidence qui restaurera le respect de notre Constitution et rassemblera les gens."

 

Quadragénaire, ce fils de migrants du Moyen-Orient (sa mère est syrienne, son père est un réfugié palestinien) cherche à défendre un État restreint face aux candidats Donald Trump et Joe Biden. En tant que représentant du Parti Libertarien, il sera probablement le candidat le plus médiatique des cinquante dernières années. Il est aussi le premier à occuper simultanément une fonction élective. Et avec lui, cela fera la quatrième élection d’affilée où le candidat Libertarien est un ancien républicain.

 

Amash, lecteur de Friedrich Hayek, est devenu membre bienfaiteur du LP au cours des deux dernières semaines, répondant ainsi aux exigences minimales du parti en matière de nomination. Il dispose maintenant de trois semaines pour convaincre les délégués de le choisir. Le délai peut-être prolongé si le Comité national du LP décide de reprogrammer la convention nationale. En effet, comme pour les Démocrate, la primaire est perturbée par la pandémie. L'hôtel d'Austin où devait avoir lieu la convention a brusquement annulé l'événement. La décision du Comité est attendue le 2 mai.

 

Comme l'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique Gary Johnson en 2012 et l'ancien membre du Congrès du Texas Ron Paul en 1988, Amash est actuellement le politicien préféré des partisans de la liberté. Il a longtemps été présenté comme l'héritier de Ron Paul au Capitole, s'est décrit comme "le seul membre libertarien du Congrès" et a déclaré à Reason en juillet 2017 qu'il préférait le qualificatif "libertarien" à "républicain à tendance libérale". Au Congrès, il aura tenté de déconstruire l'État de surveillance, de restaurer la responsabilité de ses membres et de s'opposer à la logorrhée législative.

 

Mais cela ne lui garantie pas l'investiture.

 

Le fondateur de la Future of Freedom Foundation, Jacob Hornberger, un pilier de l'antiguerre et de l'anti-Fed, qui a dominé jusqu'à présent les primaires, s'est fait plus tranchant dans ses critiques depuis que M. Amash a fait connaître son intérêt pour l’investiture du parti.

 

"À combien de congrès du LP le député Justin Amash a-t-il participé l'année dernière ? Aucun", a écrit Hornberger dans le cinquième volet d'une série qu'il a intitulée "Justin Amash, l'intrus du LP". "À combien de débats présidentiels du LP Amash a-t-il participé ? Aucun. En fait, la raison évidente pour laquelle Amash n'a pas assisté aux conventions d'État du LP et n'a pas participé aux débats présidentiels du LP est qu'il ne veut pas soumettre ses positions conservatrices à l'examen, à la critique et à la contestation des membres du LP et des autres candidats à la nomination présidentielle du LP".

 

Les critiques de Hornberger trouvent un écho même chez les supporters d'Amash. Les sympathisants se lassent de voir défiler des membres du Congrès. Le militant anarchiste Adam Kokesh, pour sa part, mène une campagne énergique depuis début de 2018.

 

Lors de la conférence LibertyCon de janvier 2019 à Washington DC, Amash a déclaré à Reason que le candidat libertarien idéal ne devrait pas être un "républicain mou" comme le controversé Bill Weld, devrait être "une personne persuasive pour les autres, qui peut faire participer les républicains et les démocrates, faire participer une grande partie de l'électorat, parce que vous ne pouvez pas simplement faire appel à des libertariens purs et durs et gagner l'élection".

 

Cette intervention, ainsi que plusieurs autres moments forts dont sa déclaration d'indépendance du Parti républicain du 4 juillet 2019 - qu'il a ponctué de propos tels que "le système biparti a évolué en une menace existentielle pour les valeurs et les institutions américaines" - ont fait saliver les membres du LP. La perspective d'une longue campagne présidentielle, à gorge déployée, avec l'un des membres du Congrès des plus éloquents et des plus médiatiques n’est jamais venue. Au lieu de cela, depuis 15 mois Hornberger, Kokesh, Vermin Supreme anarchiste satirique et plus d'une douzaine d'autres candidats se disputent la victoire pour représenter le LP.

 

Dans le seul sondage de 2020 confrontant les Républicains, les Démocrates et les Libertariens, seulement 1 % des intentions de votes sont en faveur d’Amash. Deux sondages en 2019 ont donné Amash à 5,5 %. Son impact potentiel dans l'état du Michigan (swing state) est un sujet que les deux partis suivront avec intérêt. Le climat politique reste malgré tout très polarisé et après une élection présidentielle 2016 très serrée, les électeurs auront tendances à voter pour les Républicains et les Démocrates plus que pour de petits candidats.

 

On ne sait pas encore si Amash se retirera de sa propre campagne de réélection au Congrès, ne pouvant pas briguer les deux postes en novembre.

 

 

 

Traduction https://reason.com/2020/04/28/justin-amash-is-running-for-president-as-a-libertarian/

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On 4/28/2020 at 9:30 AM, F. mas said:

Sinon un Philip Bagus sur les conséquences de la pandémie sur l'UE

 

https://mises.org/wire/covid-19-crisis-driving-eu-brink

 

Voilà.  J'aime beaucoup cet article ?

Spoiler

COVID-19 : l’Union Européenne au bord de la catastrophe

Par Philip Bagus

La zone Euro est une gigantesque machine à redistribuer de la monnaie.  Plusieurs Etats indépendants peuvent financer leurs dépenses par des déficits monétisés directement ou indirectement par une seule planche à billets.   Plus précisément, la Banque centrale européenne (BCE) peut acheter des obligations d’Etats directement sur le marché ou bien les accepter en garantie dans ses opérations de prêts, ce qui a pour effet d’augmenter la masse monétaire. Avec de cette monétisation, un Etat peut partiellement externaliser les coûts de son déficit au détriment des citoyens des autres pays de la zone Euro sous la forme d’un affaiblissement du pouvoir d’achat de l’Euro.  Cette configuration ressemble à une tragédie des biens communs.  La ressource possédée en commun est le pouvoir d’achat de l’Euro qui est exploité par plusieurs utilisateurs.  Ces utilisateurs sont les administrations de la zone Euro.   Ils émettent de la dette, ce qui augmente la création monétaire.  En faisant des déficits comparativement plus importants que leurs pairs, les Etats de la zone Euro peuvent tenter de vivre aux dépens des étrangers.

Il n’est pas surprenant que la plupart des administrations aient ignoré le nouveau traité institué à l’aube de la crise de la dette européenne pour réduire les dettes et les déficits.  Au cours des dernières années, avec une croissance économique modérée et des taux d’intérêt pratiquement à zéro, des Etats fortement endettés n’ont pas profité de la situation pour réduire leur dette. Ils ont plutôt profité de la hausse de la collecte de l’impôt et des faibles taux d’intérêt pour accélérer les dépenses publiques dans d’autres domaines.  Les Etats pensent qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte.  La logique de ce comportement irresponsable est simple : à la prochaine crise ces Etats se contentent d’émettre encore plus d’obligations d’Etat, de les faire acheter par leurs banques et de faire payer les autres sous la forme d’une baisse de pouvoir d’achat de l’Euro.  Ces Etats croient que personne ne mettra fin à la monétisation car stopper ce mécanisme provoquerait un défaut sur la dette souveraine, ce qui causerait des dégâts aux autres Etats de la zone Euro.   Les banques européennes, et en particulier la BCE, sont gavées d’obligations d’Etats de la zone Euro.  Le défaut d’un Etat provoquerait des pertes non seulement dans le pays en défaut, mais pour toutes les banques de la zone Euro.  Cela conduirait à des faillites en cascade, une immense crise bancaire, une immense crise de dette souveraine et une immense crise économique.  La confiance dans l’Euro pourrait être sévèrement affectée par le risque d’(hyper-)inflation.

Bien que les Etats du sud comme l’Italie, la France et l’Espagne, n’aient pas utilisé les dernières années pour réduire leurs déficits, l’Allemagne et d’autres pays du nord comme les Pays-Bas ont réduit leurs dettes, ce qui, ironiquement, augmente le risque que les Etats du sud aient besoin du soutien financier de l’Allemagne et du nord.

Durant la panique de la pandémie COVID-19 et les confinements qui en ont résulté, l’Italie, l’Espagne et la France ont vigoureusement réclamé la « solidarité » de l’Allemagne, en faisant mine de menacer de quitter l’UE si leurs exigences n’étaient pas satisfaites.  Malgré leur incapacité à réduire les dépenses publiques et les déficits dans les périodes fastes, ils croient qu’ils ont droit à une aide financière.   Leurs déficits excessifs passés peuvent s’expliquer par la perspective d’une mutualisation européenne des dettes.  De fait, plusieurs schémas d’aide financière ont été institués pendant la panique du coronavirus.  La BCE a annoncé qu’elle achèterait pour 750 milliards d’Euros d’obligations et l’Union Européenne a approuvé un volet d’aide financière de 540 milliards.

Malheureusement, l’aléa moral qui est la conséquence de la mise en place de l’Euro a non seulement influencé l’excès de dépenses publiques mais encore il influence très probablement la réaction des Etats à l’épidémie.  Les coûts des confinements et des aides financières apportées aux citoyens et aux entreprises sont énormes.  Les Etats doivent examiner avec prudence la décision qui consiste à imposer un confinement coûteux.  Mais que se passe-t-il si un Etat peut faire porter une partie des coûts du confinement sur les autres avec de la dette supplémentaire ou des aides ?  Si cette possibilité existe, comme c’est le cas dans la zone Euro, il devient plus probable qu’un Etat décrète le confinement et le poursuive plus longtemps.  Au lieu de lever les restrictions aussi vite que possible, les Etats du sud les prolongent car ils comptent sur une aide financière et un soutien des Etats dont les finances sont en meilleure posture.  En ruinant leurs propres économies les Etats du sud font de fait monter la pression pour la mise en place de circuits de redistribution et au final d’un super-Etat européen.  Le raisonnement, illustré par le tristement célèbre ex-ministre grec des finances Yanis Varoufakis est le suivant :  si vous ne venez pas à notre secours nous ferons défaut, ce qui conduira à une crise bancaire européenne, de lourdes pertes pour la BCE et une forte récession.  Vous feriez mieux de nous aider.

Ainsi, la mise en place de l’Euro pourrait être responsable dans certains pays de la zone Euro de confinements suicidaires qui dureront plus longtemps qu’ailleurs avec toutes les conséquences néfastes d’un point de vue social, politique, sanitaire et économique.  Et il se peut que cette crise aboutisse à une décision radicale concernant l’avenir de l’Euro et ouvre la voie à un super-Etat européen.

 

Posté
On 4/28/2020 at 8:05 AM, F. mas said:

Un rappel sur le keynésianisme (alors que tout le monde est en train de vouloir le remettre en selle)

 

https://fee.org/articles/generations-of-keynesian-policies-have-made-us-extremely-vulnerable-to-the-covid-19-economic-crisis/

 

Et voilà.  Vive la fête du (télé-)travail.

 

Spoiler

Des années de politiques keynésiennes nous ont rendus extrêmement vulnérables à la crise économique du COVID-19

Une économie privée d’épargne est bien peu résistante au moindre choc.

Par Mark Hornshaw

« Il y aura de plus un grand avantage à l’ordre des choses que je défends dans le fait que l’euthanasie du rentier, de l’investisseur inutile, ne sera aucunement soudaine, mais une continuation graduelle et prolongée de ce que nous avons vécu récemment en Grande Bretagne, et nous n’aurons pas besoin d’une révolution. »

Ce sont les mots de John Maynard Keynes dans sa Théorie Générale de 1936.  Ce que la Grande Bretagne avait « récemment vécu » à cette époque était la grande dépression.

Keynes utilise le mot français rentier pour exprimer son dédain du genre de personne que Henry Hazlitt décrit comme « l’horrible individu qui économise un peu d’argent et le met sur un compte épargne.  Ou alors il achète une obligation de United States Steel. »  L’œuvre de Hazlitt, l’échec de la nouvelle économie, est la meilleure source qui soit si vous voulez vraiment comprendre Keynes.

Bien que Keynes emprunte à la langue française lorsque ça l’arrange, il y a un autre mot français que vous ne trouverez pas dans sa Théorie « Générale » : l’entrepreneur.  Keynes voit le monde en termes de macro agrégats.  Dans son modèle le « capital » est homogène et toute « quantité » de ce capital qui existe au moment présent est considérée comme donnée ; de même pour le « travail ».

Dans le modèle keynésien il n’y a pas de procédé au cours du temps (intertemporel) pour calculer, choisir et produire les formes particulières de capital d’équipement qui permettent de produire des biens et services qui plaisent aux consommateurs.  S’il n’y a pas de diversité dans les biens d’équipement, pas de structure de la production, pas d’orientation d’avenir ni de choix, alors il n’y a pas besoin de l’entrepreneur.

Alors, lorsque Keynes observe dans le monde réel des personnes qui n’ont pas de rôle dans son modèle imaginaire (par exemple les entrepreneurs), il les dépeint comme des fardeaux sans valeur pour la société et il défend des politiques qui visent à les éliminer (et, en tant que Président de la Société britannique d’eugénisme, l’élimination des indésirables n’était pas confinée à la sphère économique).  Keynes à nouveau :

« [L’]euthanasie du rentier [signifierait] l’euthanasie du pouvoir croissant d’oppression du capitaliste qui exploite la valeur de rareté du capital.  L’intérêt de nos jours ne récompense aucun authentique sacrifice, pas plus que ne le fait le loyer de la terre.  Le propriétaire du capital peut obtenir un intérêt car le capital est rare, de même que le propriétaire de la terre peut obtenir un loyer car la terre est rare.  Mais, bien qu’il puisse y avoir des raisons intrinsèques à la rareté des terres, il n’y a pas de raison intrinsèque à la rareté du capital… »

L’équipement en capital ce sont des biens de production – des usines, des avions, des camions, des ordinateurs, des tournevis, des machines à expresso, etc.  Le mot capital est quelquefois utilisé de sorte qu’il inclut l’argent disponible pour acheter des biens de production.

Si vous prenez le dernier sens, plus large, le capital semble ne pas être rare, puisque la monnaie fiat peut être créée à volonté par les banquiers centraux.   Mais les véritables biens d’équipement tangibles dont vous avez besoin pour produire de véritables biens et services sont évidemment rares.  On ne peut pas les produire instantanément d’un clic de souris.  Et la nature des biens d’équipement disponibles est clairement importante – préférez vous une usine de machines à écrire ou une usine de microélectronique ?

Une fois choisie la sorte de biens d’équipement que vous préférez, il vous faut avancer dans le temps.  Pendant le temps consacré à produire ces biens d’équipement, vous devez faire un sacrifice – vous devez sacrifier la possibilité de consommer dans le temps présent, afin de vous concentrer à produire des machines qui produiront des biens de consommation dans un futur lointain.

Imaginez Robinson Crusoé naufragé sur une île.   Il rêve peut-être de construire un fort, un canot, un filet de pêche, un champ de blé et bien d’autres projets à long terme – des projets d’équipement.  Avant de pouvoir commencer ces projets il a d’abord besoin de fabriquer une hache, une pelle, et ainsi de suite, selon une longue séquence de production.  Mais ces projets à long terme prennent du temps et il est affamé, assoiffé, glacé et en danger maintenant.  Tous les efforts consacrés à ces objectifs de long terme sont faits au détriment des efforts de satisfaction de ses besoins immédiats de consommation.  Contrairement à l’affirmation de Keynes, le capital est authentiquement rare et il exige d’authentiques sacrifices.

Dans une société plus complexe comme la nôtre, nous pouvons profiter de la division du travail.  Cela n’enlève pas la rareté des biens d’équipement ni le besoin de sacrifier la consommation immédiate pour les produire.   Mais cela signifie que certains peuvent volontairement faire ce sacrifice, évitant ainsi aux autres de le faire.

La plupart des travailleurs veulent être payés immédiatement, avant que les produits finis soient prêts pour la vente et peu importe qu’ils soient vendus un jour avec ou sans bénéfice.  Par contre les entrepreneurs sont des gens qui ont épargné des ressources qu’ils ont décidé de ne pas consommer mais de les utiliser pour payer des travailleurs en espérant faire des bénéfices un jour.  Cet arrangement convient aux deux parties selon leur préférence.  Comme John Stuart Mill l’a fait remarquer en 1848 :

« Quelqu’un qui achète des marchandises et les consomme lui-même n’apporte rien aux classes laborieuses ; c’est seulement par ce qu’il s’abstient de consommer et qu’il dépense en rémunération directe de travailleurs en échange de leur travail qu’il apporte quelque chose aux classes laborieuses ou qu’il ajoute quelque chose au total de leurs emplois. »

Les entrepreneurs supportent l’incertitude du marché, ils font confiance à leurs prévisions et consacrent des ressources aux secteurs d’activités pour lesquels ils anticipent une demande.

Mais que se passe-t-il si quelqu’un possède cette vision entrepreneuriale mais pas les ressources épargnées ?  C’est précisément pour cela qu’il y a l’intérêt.

L’intérêt permet à une personne d’épargner et à une autre d’accéder à ces fonds épargnés pour les investir dans des activités profitables.  Le taux d’intérêt, lorsqu’il n’est pas manipulé par des banquiers centraux, est le moyen par lequel la société détermine le prix du sacrifice qui consiste à attendre.  Comme Mises l’a expliqué dans l’action humaine, cet « intérêt originel » ne peut jamais être éliminé.  Un taux d’intérêt originel de zéro signifierait que les gens acceptent indifféremment d’être payés tout de suite ou dans un million d’années.  Mais comme nous sommes tous des êtres limités dans le temps, une telle situation est inimaginable dans notre monde.

Alors que signifie un banquier central lorsqu’il déclare « nous abaissons les taux d’intérêts à zéro » ?  La banque centrale n’a pas de moyen magique pour que les gens apprécient indifféremment que leur satisfaction soit immédiate ou future.  Mais ils peuvent manipuler artificiellement le taux d’intérêt du marché en étant prêts à injecter autant de monnaie supplémentaire et de crédit dans « l’économie » (via leurs complices bien entendu) pour satisfaire la demande d’emprunts à ce taux.  Comme ils peuvent le faire avec des fonds nouvellement créés il n’y a besoin d’aucune incitation pour que les épargnants satisfassent la demande avec leur épargne.   Les emprunteurs peuvent emprunter ce que personne n’a épargné.  Le « rentier » est « euthanasié ».

Alors, quel est le problème ?   Le problème c’est que Crusoé ne veut pas juste une « représentation » de biens d’équipements, il veut un vrai canot.  Les banques centrales peuvent faire illusion pour que les gens « dépensent » de l’argent pour des projets d’investissements en l’absence de véritables ressources épargnés, mais ils ne peuvent pas créer par magie ces véritables ressources épargnées.  Keynes le savait mais il s’en moquait :

« Le chômage se développe, disons, parce que les gens demandent la lune ; on ne peut pas employer des hommes lorsque l’objet du désir (par exemple l’argent) est quelque chose qui ne peut pas être produit et dont la demande ne peut pas être rassasiée facilement. Il n’y a pas de remède, hormis en persuadant le public que la lune est faite de fromage et en ayant une usine de fromage (c’est-à-dire une banque centrale) contrôlée par l’Etat. »

L’interprétation de Hazlitt :

« La théorie qui sous-tend ce paragraphe est que le public est irrationnel, qu’on peut lui faire croire ce qu’on veut et que l’objet de l’Etat est d’être aux commandes de l’escroquerie. »

Mais peu importe que l’Etat pense que nous sommes naïfs, ou qu’ils soient créatifs dans leur manière de nous abuser, le fromage de Keynes (c’est-à-dire la monnaie créée) n’est pas la même chose que les véritables ressources que veulent les gens et pour lesquelles ils travaillent dur.  L’escroquerie conduit à une explosion artificielle de la dépense suivie d’un effondrement, ce qui a pour effet de consommer et d’assécher le capital.

La monnaie est une créance sur de véritables ressources, donc le fait d’en imprimer transfère une partie de cette créance à ceux qui reçoivent cette monnaie nouvelle, aux dépens de ceux qui ont travaillé dur pour les accumuler.  Un commentateur astucieux sur un réseau social a récemment ironisé « on se crève à bosser toute l’année pour 30.000 dollars alors qu’un banquier central clique sur un bouton de souris et crée 2.000.000.000.000 dollars. »   Chacun de ces dollars mis au monde d’un simple clic a le même pouvoir d’achat que les dollars pour lesquels on a travaillé dur.  Pourquoi travailler dur ?

Ludwig von Mises a résumé Keynes comme ceci :

Et alors, vraiment très tardivement, même les gens les plus simples découvriront que Keynes ne nous pas appris le « miracle… qui consiste à transformer une pierre en pain », mais le procédé pas du tout miraculeux qui consiste à manger son blé en herbe.

Dans un environnement où le taux d’intérêt est manipulé, plutôt que d’épargner et d’accumuler des ressources, chacun veut profiter des largesses de l’Etat et de la banque centrale, en mangeant le blé du voisin en herbe, de peur que le voisin le mange le premier.

En 2020 le monde est entré dans une situation de fermeture imposée par les Etats qui va plonger les économies dans une grave récession.  La situation est largement aggravée par les décennies de politiques économiques keynésiennes qui ont précédé.

Cet élément déclencheur du côté de l’offre arrive à un moment où les taux d’intérêts ont déjà été artificiellement réduits presque à zéro pendant dix ans ou plus dans de nombreux pays.  Dans un tel environnement, seuls des fous ont voulu épargner et tout le monde – ménages, entreprises et administrations – ont emprunté à mort alors que le crédit était peu cher et abondant.  Le monde est donc entré dans cette crise du coronavirus avec pratiquement aucun matelas d’épargne, avec des firmes et des employés qui vivent au jour le jour sur une montagne de dette.

Une telle économie n’a aucune résilience face au moindre choc.  Des entreprises sans le sou ne peuvent pas payer les salaires, donc des locataires sans le sou ne peuvent pas payer leur loyer, et donc des propriétaires sans le sou ne peuvent pas rembourser leurs emprunts, ce qui signifie que des banques sans le sou ne peuvent pas rester solvables, à moins d’une aide des Etats – mais que se passe-t-il si les Etats aussi sont sans le sou ?

Les Etats essaient de rassurer les électeurs que personne ne manquera d’aide.  Ne vous inquiétez pas cher électeur, le fardeau sera transféré ailleurs, pas sur vous.  Mais qui est cet autre ?   Il ne reste personne pour fournir des aides.   Nous sommes entrés dans la crise du coronavirus dans une situation économique où le rentier a déjà été euthanasié et où le blé en herbe a déjà été mangé.

Le seul « actif » hypothécable qui reste dans la société c’est les droits de collecte des impôts futurs par les Etats.  Mais ces droits ont été vendus en millions de petites tranches (les obligations d’Etat) et les Etats surendettés en vendent fébrilement de plus en plus.  Qui peut acheter ces obligations si plus personne n’a d’épargne en réserve ?

La seule chose qui reste aux Etats est de faire semblant d’acheter leurs propres obligations en imprimant de plus en plus de monnaie pour eux-mêmes.  Mais plus ils s’engagent dans cette voie apparemment aisée, moins il est motivant pour qui que ce soit de travailler pour vivre.   Si les gens ne produisent pas de véritables biens et services pour que les Etats les achètent, leur monnaie fiat est sans valeur.  Chacun reçoit un bon en or, mais il n’y a pas de chocolaterie.

Voilà le monde que Keynes voulait et que ses protégés de la planification centralisée ont produit en masse.

Bien joué, Monsieur Keynes.

 

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il y a 8 minutes, Nick de Cusa a dit :

Ma reponse a collecte 1200 impressions en peu de temps comme rien

Après Fettke & Cummins, la passe de trois pour cette semaine ? ?? 

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Le 04/05/2020 à 15:15, Nick de Cusa a dit :

ca c'est pas mal : Macron qui se pose en leader du monde alors qu'ils est personnellement a la tete d'un des 5 pays qui s'en sortent le plus mal

 

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1257287138728648704

 

Ma reponse a collecte 1200 impressions en peu de temps comme rien

Y a personne qui lui a dit qu'il fallait sauver des vies et donc qu'il reste chez lui ?

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14 hours ago, Nick de Cusa said:

 

J'aime ?  Voilà:

Spoiler

Selon un officiel de l’OMS la politique de responsabilité individuelle de la Suède est « un modèle » pour le reste du monde

Pour le Docteur Mike Ryan, expert en chef de l’OMS pour les situations d’urgence, la politique de distanciation sociale de la Suède est souvent mal comprise par le public.

Par John Miltimore

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a félicité la Suède cette semaine comme un « modèle » potentiel pour lutter contre le virus COVID-19 qui déferle sur les nations du monde.

Face à la pandémie du nouveau coronavirus, la Suède, contrairement à la plupart des autres nations, a évité la réaction brutale qui a provoqué des arrêts massifs de l’économie et un énorme chômage.  Les bars, les restaurants, les bibliothèques, les piscines publiques et la plupart des écoles sont restés ouverts dans ce pays de 10 millions d’habitants, ce qui a attiré les foudres des critiques qui doutaient de l’approche laissez-faire de l’Etat.

Pourtant, mercredi, l’expert en chef de l’OMS pour les situations d’urgence a déclaré que la politique de distanciation sociale de la Suède est souvent mal comprise.

« Je pense que certains ont l’impression que la Suède n’a pas pris de mesure de contrôle et a simplement permis à la maladie de se répandre » a déclaré le Docteur Mike Ryan à des journalistes.  « Il n’y a rien de plus éloigné de la vérité ».

Ryan a dit que la plus grande différence entre la Suède et la plupart des nations c’est que les Suédois encouragent la participation volontaire de leurs citoyens tout en concentrant les ressources de l’administration sur les populations à risques.

« Ce qu’ils ont fait de différent c’est qu’ils se sont largement appuyés sur la relation avec leurs citoyens et la capacité et la bonne volonté des citoyens dans la mise en œuvre par eux-mêmes de la distanciation sociale et de la discipline. » a déclaré Ryan. « Ce faisant ils ont mis en œuvre une politique publique au moyen de ce partenariat avec la population ». 

Le mot-clef est partenariat. La Suède ne se contente pas de publier des décrets, d’infliger des amendes ou d’arrêter ceux qui désobéissent.  Au lieu de ça, les dirigeants suédois cherchent à agir en coopération avec leurs citoyens.  Ils leurs donnent des informations et leur demandent de se comporter de manière responsable.

Comme l’a fait remarquer mon collègue Dan Sanchez la semaine dernière, cette approche a été autrefois une partie de la trame du système américain.

« Des mesures basées sur la responsabilité individuelle faisaient habituellement partie du modèle américain, aussi, et c’est codifié dans la Déclaration des droits.  Pourtant nous avons développé une culture d’abandon réflexe de cette responsabilité et de ces droits à chaque fois que nous avons peur : des terroristes, des difficultés économiques, d’un virus ».

Beaucoup semblent croire que, d’une certaine manière, les actions volontaires sont moins efficaces que ce qu’impose l’administration, mais ce n’est tout simplement pas vrai.  La coopération humaine et l’action volontaire sont des ingrédients essentiels pour une culture vibrante et prospère.

« Le trait saillant d’une société civilisée est la coopération, à laquelle nous devrions tous penser pendant les périodes comme celle que nous vivons.  Le coronavirus définit notre vie collective à présent, mais la règle veut que ce soit la coopération qui définisse notre vie collective. Toujours,» écrivent l’économiste Ant Davies et le politologue James Harrigan.  « Lorsque notre réaction réflexe à un problème immédiat est de contraindre, comme c’est souvent le cas, nous reléguons les solutions évidentes à l’arrière-plan.  Et pourtant, les gens coopèrent ».

C’est une leçon que nous avons tout simplement oubliée.  Alors que la destruction de l’économie causée par notre dernière panique collective s’accroît, nous voyons le prix à payer pour l’usage de la force autoritaire de l’Etat comme un moyen de parvenir à nos fins.  Rien qu’aux USA, 30 millions de personnes se sont inscrites au chômage.  La production et la distribution alimentaires sont perturbées ; des abattoirs ferment et du bétail est euthanasié.   Les coûts, aux USA et dans le monde, seront graves.

La Suède, par contre, et évité une partie de la destruction de l’économie subie par d’autres nations, bien que le pays s’attende tout de même à une contraction du PIB et une augmentation du chômage.  Mais surtout, la Suède fait fantastiquement mieux que ce qu’annonçaient les modèles de prévision de décès dus au COVID-19.   Une étude récente a prévu que « la stratégie de santé publique actuelle de la Suède produira un pic d’utilisation des unités de soins intensifs au mois de mai qui dépasse plus de 40 fois la capacité pré-pandémie, avec une mortalité médiane à 96.000. »

Alors que nous débutons le mois de mai, le bilan humain du COVID-19 en Suède dépasse à peine 2500 morts.  Les hôpitaux ne sont pas surchargés.   Entretemps, Anders Tegnell, épidémiologiste en chef de la Suède et architecte de ses mesures COVID-19, déclare à USA Today que sa capitale approche de l’immunité de groupe.

« Nous pensons que 25% des habitants de Stockholm ont été exposés au virus et pourraient être immunisés » a dit Tegnell.  « Une enquête récente dans un de nos hôpitaux à Stockholm a trouvé que 27% des personnels y sont immunisés.  Nous pourrions atteindre l’immunité de groupe à Stockholm dans quelques semaines ».

Les résultats de la Suède se passent de commentaires, ce qui est certainement la raison pour laquelle cette semaine l’OMS a fait la promotion de ce pays scandinave en tant que « modèle » pour le reste du monde alors que l’humanité aspire au retour à la normale.

« Je pense que, si nous devons retrouver un fonctionnement normal, la Suède représente un modèle si nous souhaitons revenir à une société sans confinement » a dit Ryan aux journalistes.

Cela ne signifie pas que l’approche suédoise n’a ni prix à payer ni compromis.  Cela n’existe pas.  Bien que le nombre de morts par habitant de la Suède soit meilleur que celui de la plupart de ses voisins européens – dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas – il est tout de même plus élevé que celui de ses voisins scandinaves, la Norvège et la Finlande.   Il est même possible que la Suède atteigne les terribles prévisions de morbidité des modélisateurs, mais c’est bien peu probable.

Quel que soit l’avenir, le monde doit remercier la Suède.  Les Suédois nous ont montré une meilleure voie.  Ils nous ont rappelé que le véritable rôle de l’Etat est d’informer les personnes et d’œuvrer avec elles, de rechercher l’action volontaire et la coopération plutôt que de recourir à la force brute et aux décrets.

Plus important peut-être, la Suède nous a montré que les virus sont des problèmes médicaux et non pas politiques.  Lorsqu’on commence à les considérer comme cela, tout le monde y perd.

 

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Merci pour ces dernières trads ! Sachez qu'on est en train d'en faire une réserve pour pouvoir faire la une du prochain jour férié. C'est vraiment une aide précieuse.

 

Autre proposition : la différence entre la crise d'aujourd'hui et celle de 2008-2009 (Mises.org)

 

https://mises.org/wire/how-crisis-differs-2008-2009-financial-crisis

Posté
2 hours ago, F. mas said:

Merci pour ces dernières trads ! Sachez qu'on est en train d'en faire une réserve pour pouvoir faire la une du prochain jour férié. C'est vraiment une aide précieuse.

 

Avec plaisir ?   J'ai encore une semaine de chômage technique fin mai et une autre fin juin.  J'aurai certainement du temps pour d'autres traductions.

 

A propos, je suis en contact avec le David Zaruk, alias le Risk-Monger.  J'ai déjà fait quelques traductions pour lui.  Je pense que certains de ses articles pourraient être repris par CP.  Est-ce que ça vous intéresse? 

Posté
On 5/11/2020 at 8:27 AM, F. mas said:

Autre proposition : la différence entre la crise d'aujourd'hui et celle de 2008-2009 (Mises.org)

 

https://mises.org/wire/how-crisis-differs-2008-2009-financial-crisis

 

Hop là.

Spoiler

Une crise bien différente de la crise financière de 2008-2009

 

Par Arkadiusz Sieroń

Il y a plusieurs différences de taille entre la crise financière mondiale (CFM) de 2007-2008 et la crise du coronavirus (CC).

Origine et nature de la crise

La CFM a résulté de déséquilibres financiers, principalement la bulle immobilière, alors que la CC a été déclenchée par un choc négatif exogène (la pandémie et l’arrêt de l’économie qui a suivi) qui a dramatiquement réduit la disponibilité du travail.  En d’autres termes la CFM a été une crise financière, une période de chute du cycle des affaires déclenchée par une mauvaise allocation des ressources en faveur des secteurs de la construction et de l’immobilier, alors que la CC est un choc subi par l’économie réelle suite à la crise sanitaire et les mesures d’endiguement.

Il faut noter que la nature exogène de la CC n’implique pas qu’il y aura une récession en V (même les banques centrales ne l’anticipent pas).  Il y a trois raisons à cela.  Premièrement la peur du coronavirus et la distanciation sociale ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais elles vont demeurer pendant un certain temps, peut-être jusqu’à ce qu’un traitement médical efficace soit développé.  Deuxièmement il y aura un effet d’hystérésis.   Il est facile de se retrouver au chômage ou de faire faillite, mais il sera plus difficile de retrouver un emploi ou de créer une nouvelle entreprise (en particulier compte-tenu du niveau élevé des allocations de chômage par rapport au salaire médian dans beaucoup d’Etats).  Troisièmement les politiques monétaires et fiscales suivies peuvent freiner la reprise, exactement comme elles l’ont fait au lendemain de la Grande Récession.

Profondeur, étendue et rythme de la crise

Les premiers rapports (sur les inscriptions au chômage, le commerce de détail ou la production industrielle) suggèrent que la CC sera plus profonde que la CFM.   Selon le rapport Perspectives de l’économie mondiale du Fonds Monétaire International (FMI) « l'économie mondiale devrait connaître une forte contraction de 3 % en 2020 », bien pire que pendant la CFM – alors que l’économie mondiale a reculé de 0,1% en 2009.  Et puisque la pandémie COVID-19 est un phénomène international, la crise est vraiment mondiale.  Selon le FMI beaucoup plus de pays devraient subir une baisse du revenu par habitant que lors de la CFM.  Mais ce qui est vraiment frappant c’est le rythme de la crise.  En seulement quelques semaines les pertes économiques de la CC devraient dépasser celles de la Grande Dépression qui a duré pas moins d’un an et demi.  Par exemple plus de 30 millions d’Américains se sont inscrits au chômage en seulement six semaines, à comparer aux 37 millions d’inscriptions de chômeurs de la CFM dans son ensemble, comme on le voit sur la figure 1.

Figure 1 : inscriptions au chômage US de janvier 2007à avril 2020.
Source : travaux de l’auteur sur la base des données de la Réserve fédérale de St Louis.

Conséquences

Les différences évoquées ci-dessus ont de graves conséquences économiques et politiques.

Les mesures standards pour stimuler la demande dans son ensemble, telles que les baisses de taux d’intérêts, ne serviront à rien pendant la CC, alors que les gens sont incités à rester chez eux et à maintenir la distanciation sociale.  Les investisseurs ne seront pas non plus encouragés par les taux d’intérêts réduits alors que les chaînes d’approvisionnement sont perturbées que l’incertitude économique est élevée.  Les baisses de taux ne font disparaître ni la crise sanitaire, ni la distanciation sociale, ni le confinement.  Puisque la CC n’est pas une crise financière et que le surendettement des entreprises constitue une menace plus grande que le secteur de la finance, la politique monétaire qui vise à apporter des liquidités aux marchés financiers sera encore moins utile que pendant la CFM.

Puisque les établissements financiers américains ont plus de capitaux qu’avant la CFM et puisque la CC les a moins affectés que les secteurs non financiers, ils sont plus enclins à accorder de nouveaux prêts, en particulier parce que les mesures prises par les banques centrales, qui visent à soutenir le flux de crédits dans l’économie, les y encouragent.   De plus les exigences de fond propres ont été allégées et les entrepreneurs réclament avec insistance de nouveaux prêts pour rester à flot.  Tout cela signifie que la production de crédits peut augmenter plus que pendant la CFM.  Puisque que de la monnaie est créée lorsque les banques accordent des prêts, la masse monétaire va pouvoir augmenter plus rapidement que pendant la CFM.

Comme le montre la figure 2, à fin mars le taux de croissance des crédits bancaires et la masse monétaire M2 ont commencé à gonfler de plus de 10% en rythme annuel, beaucoup plus vite qu’au lendemain de la CFM.  Notez que la figure 2 montre la production de monnaie et non pas la base monétaire, car les réserves des banques ne circulent pas dans l’économie réelle.

Figure 2 : Variation annuelle des crédits bancaires US et de M2 de décembre 2007 à avril 2020.
Source : travaux de l’auteur sur la base des données de la Réserve fédérale de St Louis.

Il est peut-être trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais si la tendance actuelle de production de monnaie se poursuit, la CC pourrait être plus inflationniste que la CFM, en particulier parce qu’elle est à la fois un choc négatif de demande et d’offre.  Et en effet, comme le montre la figure 3, le marché attend pour dans cinq ans une inflation plus élevée que lors de la CFM.

Figure 3 : Taux d’équilibre de l’inflation U.S. à 5 ans (déduit du cours des bons du trésor indexés sur l’inflation) du 3 décembre 2007 au 30 avril 2020.
Source : travaux de l’auteur sur la base des données de la Réserve fédérale de St Louis.

Cela ne signifie pas, bien entendu, qu’une inflation US élevée dans un avenir proche est une certitude.  La CC est aussi un choc négatif sur la demande et la baisse récente des prix du pétrole provoquera une pression à la baisse sur l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation.

En conséquence, bien que le scénario de déflation à court terme semble le plus vraisemblable, à long terme le risque de stagflation augmente, en particulier avec une croissance trop rapide du crédit et une monétisation excessive de la dette (l’Etat pourrait être tenté de se débarrasser de son importante dette publique par l’inflation, qui réduit les taux d’intérêts réels).  Les économistes, politiciens et investisseurs, devraient prendre en compte la possibilité que la CC soit plus inflationniste que la CFM.

 

Posté
9 hours ago, Rübezahl said:

Ce serait pour https://libland.be

Ron Paul: How to Fight For World Peace https://lfb.org/ron-paul-fight-world-peace/

c'est un discours de 2017, mais ça reste d'actualité ama.

je suis désolée, je suis trop vieille pour vivre "sérieusement "et faire des traductions "friables"...

 voici ma derniére pour donner une idée:

Quote
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Flo Coussan
22 h · 
 

Ma traduction, en bonne Francaise
"Rien a faire de Bruxelles,
Laissons le gouvernement européen à l'écart et permettons à nos agriculteurs de livrer en toute sécurité des viandes saines de la ferme et des fromages, au consommateur. Le parlement doit se remettre au travail et adopter un PRIME act a la francaise, une loi redonnant a chacun sa responsabilité de producteur et de consommateur, et permettant a chacun de "consommer local" s'il le désire

Nous devons agir maintenant pour éviter les pénuries alimentaires, réduire les déchets et garantir que les Francais de toutes régions aient accès au bœuf, au porc et au poulet élevés localement, ainsi qu'aux fromages , choucroutes et jus de la treille artisanales pour nourrir leur famille."

Fiére de moi, Merci sénateur Ran Paul, vous étes digne de votre pére..

pour la vidéo de Ran Paul, que je n'ai pas réussi a retrouver ailleurs que sur facebook.

 

  • Yea 1
Posté
Il y a 6 heures, Nick de Cusa a dit :

peut-etre a se partager mais indisprensable Tucker : D'ou est venue l'idee en confinement en 2006 ?

 

https://www.aier.org/article/the-2006-origins-of-the-lockdown-idea/

Je ne te cache pas que c'est une question qui me tourne intensément dans la tête depuis des semaines, et sur laquelle des historiens devront se pencher en grand détail. En attendant, consider it done.

  • Love 1
Posté
11 hours ago, Nick de Cusa said:

peut-etre a se partager mais indisprensable Tucker : D'ou est venue l'idee en confinement en 2006 ?

 

https://www.aier.org/article/the-2006-origins-of-the-lockdown-idea/

plutot que 

Quote

D'ou

je me demanderai 

Quote

pourquoi

 cui bono ?

ou vu  par le petit bout de la lorgnette, qui subit, quel est la victime ?

Posté
On 5/18/2020 at 12:44 PM, Nick de Cusa said:

Le marche libre pour aider la biodiversite 

 

https://humanprogress.org/article?p=1911

 

Voià voilà.  Pour info, la semaine prochaine je suis de nouveau en chômage partiel.

Spoiler

Détruire la liberté du commerce ne résoudra pas la crise de la biodiversité

Les menaces qui pèsent sur la biodiversité ne seront traitées ni par les cris d’orfraie des biologistes ni par la destruction du capitalisme.

Par Matt Ridley

C’est peut-être parce qu’ils sont envieux de l’attention portée au changement climatique, ou alors parce qu’ils ambitionnent de monter un nouvel organisme intergouvernemental qui permet d’expédier des scientifiques dans des méga-conférences, que des biologistes sont partis en vrille au sujet de la biodiversité en ce début mai 2020.

Ils ont raison de dire que beaucoup de choses vont mal dans le monde sauvage, que nous pouvons faire beaucoup plus pour le protéger, l’améliorer et le restaurer, mais une grande partie de la couverture dans les médias et beaucoup de déclarations de Sir Bob Watson, président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services - IPBES) sont franchement bizarres.

Les menaces qui pèsent sur la biodiversité ne sont pas nouvelles, elles ne sont pas nécessairement en train de s’accélérer, elles sont principalement dues à d’autres causes que la croissance, la prospérité économique ou le changement climatique et elles ne seront pas contrées en se repliant sur du bio en autarcie.  Voici quelques petits rectificatifs.

La plupart des destructions de biodiversité par l’être humain sont anciennes

Les vitesses d’extinction des espèces de mammifères et d’oiseaux ont connu un pic au 19ème siècle (principalement à cause des navires qui ont amené des rats dans les îles).  La dernière extinction d’une variété d’oiseaux nicheurs en Europe concernait le Grand Pingouin, c’était en 1844.  Voici des milliers d’années les chasseurs-cueilleurs de l’âge de pierre ont provoqué des extinctions de masse de mégafaune en Amérique du nord et du sud, Australie, Nouvelle Zélande et Madagascar, sans aide de la technologie moderne et sans capitalisme.  Cela ne signifie pas qu’il n’y a plus d’extinctions mais la principale raison, et de loin, est toujours l’invasion d’espèces étrangères, en particulier sur les îles : ce sont des champignons chytrides qui ont éradiqué des grenouilles et des crapauds, c’est le paludisme aviaire qui a éradiqué beaucoup de drépanidinés de Hawaii.

Il s’agit d’un problème particulier qui peut être traité et compensé, mais il faudra des technologies, de la science et de l’argent, plutôt que de se replier en autarcie en mangeant des graines.  L’éradication des rats sur l’île de Géorgie du sud a été une réussite exemplaire, avec des hélicoptères, le GPS et beaucoup de science.

C’est un air connu.  En 1981 l’écologiste Paul Ehrlich prédisait que 50% des espèces auraient disparu avant 2005.   En fait, environ 1,4% des espèces d’oiseaux et de mammifères, qui sont à la fois plus faciles à répertorier que des créatures plus petites et plus vulnérables face au risque de disparition, ont disparu en plusieurs siècles.

L’idée que le problème vient des « valeurs occidentales » ou du « capitalisme » est fausse

Au final ce qui réduit vraiment la biodiversité c’est une forte population pauvre qui exploite un territoire.  Lorsqu’un pays s’enrichit et adopte l’économie de marché il inverse généralement le cours de la déforestation, il ralentit la disparition d’espèces et il inverse le déclin de certaines espèces.   Un pays comme le Bangladesh est à présent suffisamment riche pour faire croître ses forêts au lieu de déforester, et c’est comme ça dans le monde entier.  Et il s’agit principalement de forêts naturelles, pas de plantations.   Concernant les animaux sauvages, pensez à toutes les espèces qui sont de nouveau abondantes en Grande Bretagne : loutres, balbuzards, aigles marins, milans, grues, castors, cerfs, et bien d’autres.  Pourquoi y a-t-il de plus en plus de loups dans le monde, de moins en moins de lions, à peu près autant de tigres ?   Tout simplement parce que les loups sont dans des pays riches, les lions dans des pays pauvres et les tigres dans des pays à revenus moyens.  La prospérité est la solution et non pas le problème.

Il n’y a rien de plus rapide pour éradiquer la nature que d’en tirer sa subsistance.  Lorsqu’un villageois africain devient suffisamment riche pour acheter à manger dans un magasin plutôt que d’aller chasser du gibier dans la forêt, c’est à l’avantage de la vie sauvage.   De même s’il peut se payer du gaz pour faire la cuisine au lieu de couper du bois.  Plus nous pouvons urbaniser et plus nous pouvons accroître l’agriculture intensive et les combustibles fossiles, moins nous aurons besoin d’écumer des forêts, que ce soit pour de la nourriture ou pour du combustible.

L’agriculture intensive libère de l’espace pour la nature

On a calculé que si on devait nourrir la population actuelle avec les rendements principalement bio de 1960, il faudrait cultiver 82% des terres mondiales, alors que nous en cultivons environ 38%.  Grâce aux engrais, aux tracteurs, à la génétique et aux pesticides, nous avons besoin de 68% de terres en moins pour produire la même quantité de nourriture qu’en 1960.  C’est une bonne chose.  La plupart des défenseurs de la nature sensés ont compris que la bonne approche consiste à « épargner des terres » - de l’agriculture intensive et des terres en friche, plutôt qu’une agriculture inefficiente avec un peu de nature au milieu des champs.   Le Professeur Andrew Balmford de l’Université de Cambridge a dirigé une équipe dont les recherches approfondies ont montré que c’est la meilleure approche non seulement pour l’occupation des sols mais aussi pour d’autres problèmes environnementaux : ils ont montré par exemple que les élevages laitiers bios induisent 30% de plus d’érosion des sols et utilisent deux fois plus de terres que les élevages laitiers conventionnels pour produire la même quantité de lait.

Faire plus avec moins

Une des rengaines préférées de beaucoup d’écologistes consiste à dire qu’on ne peut pas croître indéfiniment dans un monde aux ressources limitées.  Mais c’est complètement faux, car la croissance économique vient du fait qu’on fait plus avec moins.  Donc, si j’invente un nouveau moteur de voiture qui consomme deux fois moins de litres aux 100 kilomètres, j’ai provoqué de la croissance économique mais nous utiliserons moins de carburant.  De même, si j’augmente le rendement d’une récolte, j’aurai besoin de moins de terres et aussi probablement de moins de carburant.   Cette « croissance dans la réduction » se produit en permanence : voyez combien les téléphones mobiles sont plus petits qu’ils ne l’ont jamais étés.

Les médias ignorent le fait que des espèces sont tirées d’affaire

La BBC a utilisé un chant de baleine à bosse pour illustrer les espèces menacées d’extinction.   Les baleines à bosse étaient tombées à quelques milliers dans les années 60 et elles figuraient sur la liste des espèces « en danger ».  En 1996, comme leur population augmentait, elles ont été rétrogradées à « vulnérables ».  En 2008, comme elles sont devenues nombreuses, elles ont été à nouveau rétrogradées à « préoccupation mineure ».  Aujourd’hui elles sont 80 000, elles sont revenues aux densités d’avant leur exploitation dans de nombreux endroits du monde, et on voit parfois des groupes de 200 qui chassent ensemble, une réussite inimaginable lorsque j’étais jeune.  On peut en dire autant de nombreuses espèces qu’on exploitait autrefois comme les phoques à fourrure, les éléphants de mer, les manchots royaux et bien d’autres.

Quelle qu’en soit la raison, les activistes écologistes détestent parler des réussites des protecteurs de l’environnement en matière de sauvegarde des espèces, de restauration de populations et de réintroduction dans la nature.  Ils préfèrent insister sur les menaces.   Cela apporte plus de publicité et plus de dons mais cela répand aussi un sentiment de désespoir qui fait que beaucoup de gens ordinaires se sentent impuissants plutôt qu’impliqués.  Il est temps d’ouvrir un débat honnête au sujet de ce que nous pouvons faire pour préserver la vie sauvage, plutôt que de crier comme Private Frazer « nous sommes tous foutus ! » 

 

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