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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Posté

Voilà. (J'espère qu'il n'y a pas trop de fautes. Merci pour les relectures).

 

Une large coalition d'organisations fait équipe pour attaquer la NSA en justice

Mots-clés : EFF, PRISM, NSA, Snowden, premier amendement

San Francisco - 19 organisations se sont regroupées pour porter plainte contre la NSA (National Security Agency) le 16 juillet 2013 pour violation de la liberté d'association issue du premier amendement en collectant illégalement les enregistrements des appels des citoyens.
La coalition est représentée par l' Electronic Frontier Foundation (EFF), une association qui a déjà des années d'expérience dans le combat contre la surveillance illégale du gouvernement dans les tribunaux.

"Le premier amendement protège la liberté de s'associer et d'exprimer ses opinions politiques en tant que groupe, mais la collecte massive et non-ciblée des enregistrements téléphoniques des citoyens américains viole ce droit en donnant au gouvernement une image beaucoup trop détaillée de nos liens associatifs,"
"Qui nous appelons, combien de fois nous nous appelons, quelle est la durée de nos conversations, voilà qui montre au gouvernement à quels groupes nous appartenons ou sommes associés, quelles sont nos préoccupations politiques, ainsi que nos croyances religieuses.
Mettre au jour ces informations - de manière massive, non-ciblée, et pour une longue période - viole la constitution et la jurisprudence basique du premier amendement en place depuis plus de 50 ans".

- Cindy Cohn, directeur juridique de l'EFF.

La plainte contre la NSA porte principalement sur le stockage massif des données des enregistrements téléphoniques qui a été confirmé par la publication le mois dernier d'une instruction issue du Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC).
Ce document initialement secret a été confirmé comme authentique, et comme partie d'un programme plus vaste de collecte de l'ensemble des historiques des appels des clients des principaux opérateurs téléphoniques.
L'instruction requiert la collecte massive de chaque appel effectué, la localisation du téléphone, le moment de l'appel, la durée de l'appel, et d'autres "information d'identification" pour chaque téléphone et chaque appel pour tous les clients de Verizon pour une durée de 3 mois.
Des membres du gouvernement ont confirmé ultérieurement que cette instruction faisait partie d'une série d'instructions identiques et régulières depuis au moins 2006.

Le communiqué complet de l'EFF peut être consulté ici :
https://www.eff.org/press/releases/unitarian-church-gun-groups-join-eff-sue-nsa-over-illegal-surveillance

L'intégralité de la plainte est disponible ici :
https://www.eff.org/node/75009 (également au format PDF).

Autres liens : https://www.eff.org/cases/first-unitarian-church-los-angeles-v-nsa

Pour un équivalent de l'EFF en Europe : http://www.laquadrature.net/

Autres articles de Contrepoints sur ce sujet :
* http://www.contrepoints.org/?s=snowden&x=0&y=0 Liste des articles Contrepoints sur Edward Snowden

* http://www.contrepoints.org/2013/07/09/130348-laffaire-snowden-rappelle-de-tres-mauvais-souvenirs-en-allemagne
* http://www.contrepoints.org/2013/07/05/130089-affaire-snowden-les-sercets-de-zuckerberg
* http://www.contrepoints.org/2013/07/02/129716-nsa-indignation-selective-politiques
* http://www.contrepoints.org/2013/06/22/128726-ecoutes-que-retenir-de-linterview-dedward-snowden
* http://www.contrepoints.org/2013/06/19/128362-nsa-vous-navez-rien-a-cacher
* http://www.contrepoints.org/2013/06/15/127940-ce-quedward-snowden-dit-du-gouvernement-americain
* http://www.contrepoints.org/2013/06/13/127694-edward-snowden-jamais-dans-lhistoire-il-ny-a-eu-americain-avec-une-tache-plus-importante

Pour une illustration éventuelle :
* le fac-similé de la 1° page de la plainte : https://www.eff.org/node/75009
* ou bien l'illustration de l'EFF https://www.eff.org/sites/default/files/features/nsa-newcase-1d.jpg
* ou bien le logo de l'EFF https://www.eff.org/sites/all/themes/frontier/images/eff-logo-opengraph-noalpha-square.png
 

Posté

Each week we bring you interesting #opensource headlines from around the web.

Here are our picks this week | http://red.ht/15LzueH

 

Si ça intéresse CP, je peux traduire cet article (qui est en cc-by-sa)

ou bien je peux essayer de rédiger un truc analogue mais sur de l'open franco-français.

A choisir, le Français.

Posté

J'ai beaucoup aimé le dernier Hannan (http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100227375/obamanomics-is-turning-america-into-detroit-ayn-rands-starnesville-come-to-life/). Rajouté sur le gdoc et je m'en charge dans les jours qui suivent.

 

Sur le même sujet, je suis tombé via Zero Hedge sur cet article avec des chiffres très interessants : http://theeconomiccollapseblog.com/archives/25-facts-about-the-fall-of-detroit-that-will-leave-you-shaking-your-head. Je ne vois rien de cet auteur sur Contrepoints, est-ce que ça vaut le coup de le contacter pour traduction ?

Posté

J'ai beaucoup aimé le dernier Hannan (http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100227375/obamanomics-is-turning-america-into-detroit-ayn-rands-starnesville-come-to-life/). Rajouté sur le gdoc et je m'en charge dans les jours qui suivent.

...

 

Ah génial, je n'ai pas eu besoin de le mettre :)

 

Ça ne serait pas un petit coming out randroïde de ce cher Dan ?

Posté

Mais j'ai un gros doute, pas sûr qu'il ait bien été contacté. Donc oui, tu peux peut-être lui demander l'autorisation...

 

Ok, je lui enverrais un email.

 

Ça ne serait pas un petit coming out randroïde de ce cher Dan ?

 

Ça y ressemble beaucoup en tout cas :)

Posté

Pour http://www.marottaonmoney.com/protective-tariffs-the-primary-cause-of-the-civil-war/ , je propose cette traduction :

 

Bien qu’ils se soient opposés à des frais de douanes permanents, l’opportunisme politique poussa les Pères Fondateurs à voter la première barrière douanière des Etats-Unis, en dépit d’une économie saine (

http://www.marottaonmoney.com/what-our-founding-fathers-got-wrong/ ). Pendant 72 ans, les groupements d’intérêts du Nord utilisèrent ces barrières douanières (http://www.marottaonmoney.com/do-tariffs-protect-an-infant-industry/afin d’exploiter le Sud à leur bénéfice. Finalement, en 1861, l’asservissement à ces droits à l’importation déclencha la Guerre de Sécession.

En plus de générer des revenus, une taxe douanière limite la capacité des étrangers à vendre dans le marché domestique. Une marchandise étrangère, bon marché ou de bonne qualité, concurrence dangereusement une marchandise locale, chère ou de mauvaise qualité. Mais quand cette taxe fait augmenter le prix de la marchandise étrangère, elle donne à la locale un avantage sur le prix. Le taux de la taxe dépend de l’industrie.

Si la barrière douanière est assez élevée, même une entreprise locale inefficace peut concurrencer une entreprise étrangère très supérieure. C’est le consommateur qui paye cette taxe in fine (http://www.marottaonmoney.com/the-benefits-of-free-trade-defined-the-consumer-always-wins/)et les producteurs qui en bénéficient dans leurs profits.

 

Lors de la Guerre d’Indépendance, le Sud produisait surtout du coton, du riz, du sucre, de l’indigo et du tabac. Le Nord achetait ces matières premières et en faisait des produits finis. En 1828, les produits finis étrangers faisaient face à des taxes d’import élevées. Les matières premières étrangères, cependant, n’étaient pas taxées.

 

Ainsi, l’industrie du Nord gagnait sur les deux tableaux : comme producteurs bénéficiant de la protection de fortes barrières douanières sur les produits manufacturés, et comme consommateur avec un marché des matières premières libres. Les producteurs de matières premières du Sud devaient se battre contre la concurrence étrangère.

 

Puisque les biens manufacturés n’étaient pas produits dans le Sud, ils devaient soit être importés ou venir du Nord. Dans tous les cas, que ce soit à cause du coût du transport ou des taxes fédérales, le prix des biens était fortement augmenté, seulement pour les gens du Sud. Dans la mesure où l’import était souvent moins cher que le transport depuis le Nord, le Sud payait la plus grande part des taxes douanières fédérales.

 

Une grande partie du revenu des taxes provenant des consommateurs du Sud était utilisée pour construire des chemins de fer et des canaux dans le Nord. Entre 1830 et 1850, près de 50 000 kilomètres de voies furent posés. Au mieux, ces voies bénéficiaient au Nord. La plupart n’avaient aucun effet économique. Beaucoup des plans de construction de voies étaient simplement un moyen d’obtenir des subventions gouvernementales. La fraude et la corruption étaient répandues.

 

Avec la plupart des taxes douanières collectées dans le Sud puis dépensées au Nord, le Sud se sentait justement exploité. A l’époque, 90% du revenu annuel du gouvernement fédéral provenait de ces taxes sur les importations.

 

IMAGE

Dessin humoristique dessinée pendant la Crise de Nullification (1832) et montrant les industriels du Nord prenant de l'embonpoint au dépens du Sud s'appauvrissant, à cause des barrières douanières - Encyclopedia of Britannica (http://www.britannica.com/EBchecked/media/113277 )

 

Les historiens Paul Collier et Anke Hoeffer ont montré que quelques facteurs augmentent la probabilité d’une sécession dans une région : salaires plus faibles, économie fondée sur les matières premières et exploitation externe. Bien que les films grand public insistent sur l’esclavage comme cause de la Guerre de Sécession, celle-ci correspond plus à un modèle psycho-historique voyant le Sud se rebeller contre l’exploitation du Nord.

Beaucoup d’américains ne le comprennent pas. Un marchant sudiste, qui ne posséderait pas d’esclave, courroucé par la proposition d’une énième barrière douanière n’est pas une scène incontournable pour un film. Ce serait cependant plus proche de la cause originelle de la Guerre de Sécession qu’aucune scène montrant des esclaves récolter du coton.

 

IMAGE

 

Morrill Tariff Cartoon, dans le Harper's Weekly http://www.sonofthesouth.net/leefoundation/civil-war/1861/april/abe-lincoln-cartoon.htm du 13 Avril 1861 disant : ''La nouvelle taxe sur les biens secs''.

Les conditions malheureuses du Nerf Optique d'un Agent des Douanes qui a compté les trames dans mètre de tissu afin d'évaluer la taxe dûe à la nouvelle loi MORRILL. Les taches lumineuses et les éclairs sont des symptomes ophtalmologiques bien connus. Il est probable que le malheureux homme devienne aveugle.

 

L’esclavage était en effet sur le déclin. Les esclaves passant en Angleterre étaient libres selon les Courts en 1569. La France, la Russie, l’Espagne et le Portugal avaient interdit l’esclavage. L’esclavage avait été aboli partout dans l’Empire Britannique 27 ans plus tôt grâce à William Wilberforce. Aux Etats-Unis, le transport d’esclaves avait été mis hors-la-loi 53 années plus tôt par Thomas Jefferson dans ‘’Act Prohibiting the Importation of Slaves ‘’ (1807) et ‘’ Abolition of the Slave Trade Act in England’’ (1807). L’esclavage était une institution répugnante en train de mourir.

 

La réécriture de la Guerre de Sécession commence avec Lincoln, dans une brillante manœuvre politique pour rallier l’opinion. Le problème de l’esclavage fournissait une accroche émotionnelle, contrairement à l’oppression du Sud par des taxes douanières douloureuses. L’atrocité du diabolique esclavage masquait la souffrance économique que le Nord infligeait au Sud.

 

La situation du Sud aurait pu être une attaque légale légitime, mais aurait perdu le soutien du jury lorsque les témoignages à propos des défaillances morales du défenseur furent admis dans les procédures légales.

Vers la fin de la guerre, Lincoln développa le conflit principalement comme une guerre contre la continuation de l’esclavage. Ce faisant, il fit taire avec succès le débat économique http://www.marottaonmoney.com/the-benefits-of-free-trade-agreements-the-country-always-wins/ et sur les droits des états ( http://www.marottaonmoney.com/the-ninth-amendment-the-value-of-our-unenumerated-rights/ ). La revendication principale des états sudistes étaient les barrières douanières. Bien que l’esclavage était un facteur du déclenchement de la Guerre de Sécession, ce n’était ni le seul, ni la cause première.

 

La taxe de 1828, appelée la Taxe des Abominations dans le Sud, était la pire des exploitations. Elle passa au congrès par 105 voix contre 94 mais perdit parmi les membres du Congrès originaires du Sud. Le Sud affirmait que favoriser une industrie sur une autre était inconstitutionnel.

 

Le South Carolina Exposition and Protest, écrit par le Vice-Président John Calhoun prévenait que si la taxe de 1828 n’était pas annulée, la Caroline du Sud ferait sécession. Il citait Jefferson et Madison comme précédent pour qu’un état ait le droit de rejeter ou de nullifier une loi fédérale.

 

Dans un discours de campagne de 1832, Lincoln définit sa position en disant : ‘’Ma politique est courte et douce, comme la danse d’une vieille femme. Je suis en faveur d’une banque centrale… en faveur d’un système d’amélioration intérieure et de taxes douanières très protectrices’’. Il était fermement contre le libre marché et en faveur de l’utilisation du pouvoir du gouvernement fédéral au bénéfice de certaines entreprises, comme sa préférée, Pennsylvania Steel.

 

Le pays expérimenta une période de taxes plus faibles et une croissance économique dynamique entre 1846 et 1857. Puis une faillite bancaire entraîna la Panique de 1857. Le Congrès en profita pour commencer à discuter une nouvelle taxe douanière, plus tard nommé le Morrill Tariff of 1861. Cependant, ces débats furent la cible d’une telle hostilité de la part du Sud que le Sud fit sécession avant que la loi ne passe.

 

A l’origine, le Sud ne fit pas sécession à cause de l’esclavage. Dans son premier discours d’inauguration, Lincoln promit qu’il n’avait pas l’intention de modifier l’esclavage au Sud. Il expliquait que ce serait inconstitutionnel de sa part. Mais il promit qu’il envahirait tout état qui ne réussirait pas à collecter ses taxes, afin de les appliquer. Ce fut reçut, de Baltimore à Charleston, comme une déclaration de guerre au Sud.

 

L’esclavage était une pratique odieuse. C’est peut-être la cause qui réunit le Nord afin de gagner. Mais ce n’était pas la raison primaire pour laquelle le Sud fit sécession. La Guerre de Sécession commença à cause d’une pression de plus en plus forte pour mettre en place des taxes protectionnistes et favoriser les intérêts du commerce nordiste et chaque foyer sudiste en paya le prix.

 

Je pense qu'il n'y a pas de charabia. J'ai conservé certaines expressions en anglais pour les noms de lois (ça reste transparent en français et j'étais incapable de trouver une seule source dans un journal/wiki français qui les traduise).

 

Les légendes des images sont en gras. J'ai souligné les textes à transformer en lien avec à côté le lien à mettre (j'espère que ça facilite la mise en page WP).

Posté

http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100227375/obamanomics-is-turning-america-into-detroit-ayn-rands-starnesville-come-to-life/

 

Les Etats-Unis vont connaître le même sort que Detroit - Le cauchemar d'Ayn Rand va devenir une réalité

Voici la description que The Observer fait de Detroit :

Tout ce qui n'est pas jeté est volé. Les usines et maisons ont été dépouillées de quasiment tout objet de valeur. Les voleurs s'en prennent désormais aux pots d'échappement de voitures. L'analphabétisme atteint les 47%. La moitié des adultes de certaines zones sont au chômage. Dans de nombreux quartiers, le seul signe d'activité est une personne marchant lentement vers le magasin de spiritueux.

Maintenant, voici la description étrangement prophétique de Starnesville, une ville du centre-ouest des Etats-Unis dans le roman dystopique d'Ayn Rand, La Grève. Cette ville avait été le foyer de la grande Twentieth Century Motor Company, mais avait décliné à cause du socialisme.

Quelques maisons étaient encore debout dans le squelette de ce qui avait été autrefois une ville industrielle. Tout ceux qui pouvaient se déplacer étaient partis, mais quelques personnes étaient restées. Les bâtiments vides étaient en ruines, ils avaient été mangés, non pas par le temps, mais par les hommes : des planches arrachées au hasard, des tuiles manquantes, des trous laissés dans des caves brûlées. On aurait dit que des mains invisibles s'étaient emparées de tout ce qui pouvait servir sur le moment, sans aucun concept de rester en vie le lendemain matin. Les maisons habitées étaient dispersées au hasard parmi les ruines, la fumée de leurs cheminées restant le seul mouvement visible de la ville. Une coque de béton, qui avait été une école, se tenait à la périphérie. Elle ressemblait à un crâne, avec les orbites vides de ses fenêtres sans vitres et quelques mèches de cheveux s'accrochant, sous la forme de câbles à l'abandon.

Au-delà de la ville, sur une colline éloignée, se tenait l'usine de la Twentieth Century Motor Company. Ses murs, toits et cheminées semblaient solides, impénétrables comme une forteresse. L'usine paraissait intacte, à l'exception d'une citerne argentée, renversée sur le côté.

Ils ne voyaient aucune trace d'une route vers l'usine, parmi les kilomètres d'arbres et de collines. Ils conduisirent jusqu'à la maison de la première maison en vue qui avait un faible signe de fumée. La porte était ouverte. Une vieille femme s'approcha en entendant le moteur. Elle était courbée et enflée, pieds nus, habillée d'un sac de farine. Elle regardait la voiture sans étonnement, sans curiosité, c'était le regard vide d'une personne ayant perdu la capacité de ressentir quoi que ce soit, en dehors de l'épuisement.

"Pouvez-vous m'indiquer le chemin vers l'usine ?" demanda Rearden

La femme ne répondit pas tout de suite. Elle le regarda comme si elle était incapable de parler anglais. "Quelle usine ?" demanda-t-elle.

Rearden la pointa du doigt "Celle-là"

"C'est fermé"

Maintenant, voici ce qui est vraiment extraordinaire. Lorsque Ayn Rand publia ces mots en 1957, Detroit était, selon la plupart des indicateurs, la ville avec le plus haut PIB par habitant des Etats-Unis.

Starnesville de la réalité, tout comme la fictionnelle, pourrit lentement, puis s'effondra rapidement. J'ai passé quelques semaines à Detroit en 1991. La ville fonctionnait toujours plus ou moins normalement, mais les premiers signes de décomposition étaient visibles. Mon hôte, un cousin de mon compagnon de voyage britannique, tenait un bar et restaurant. Il semblait à mes yeux adolescents l'incarnation du rêve américain : il n'avait jamais été à l'université mais avait réussi à créer une entreprise prospère, fermement et sans se plaindre. Pourtant, il était inquiet. Il me dit qu'il faisait partie d'un nombre diminuant de contribuables, soutenant de plus en plus de dépendants. Il se disait qu'il valait peut-être mieux vendre maintenant, tant que l'activité était encore bonne.

Il n'était pas seul. La population de Motown [NdT: surnom de Detroit, du même nom que la compagnie de disques fondée dans cette ville] a chuté de 2 millions à 700.000 et les quartiers autrefois prospères sont devenus délabrés. Soixante six mille maisons ont été abandonnées. Les agents immobiliers sont incapables de louer des maisons avec 3 chambres pour un dollar.

Bien entendu, The Observer cite un natif de Detroit se plaignant que "le capitalisme a échoué". Mais le capitalisme est justement la seule chose dont cet endroit a désespérément besoin. Detroit est dirigée par une administration de gauche depuis un demi-siècle. La ville a dépensé et emprunté trop, chassant les entreprises et devenant un outil des syndicats.

Sur les 11 milliards de dollars de la dette de Detroit, 9 milliards représentent les salaires et les retraites du secteur public. Sous la montagne de ces dettes accumulées, l'argent ne va plus dans les services, mais dans les retraites. Le résultat ? La police met une heure à répondre à un appel d'urgence et les deux tiers des ambulances ne sont plus en état de rouler. C'est un échec, non pas du secteur privé, mais de l'Etat. Et aujourd'hui encore, il se bat pour sa clientèle : un tribunal a annulé la demande de faillite au motif que "cela réduira les retraites des employés du secteur public".

Ce qui nous amène à ce qui est le plus terrifiant. Detroit pourrait tout aussi bien être un précurseur du reste des Etats-Unis. Pour citer Mark Steyn du National Review :

Comme Detroit, les Etats-Unis a des dettes non capitalisées, à hauteur de 220.000 milliards de dollars selon l'économiste Laurence Kotlikoff. Comme Detroit, les Etats-Unis chouchoutent la classe gouvernementale et étendent la classe dépendante. Au point que sa "réforme de l'immigration" en accord avec les deux partis principaux va recruter activement entre 50 et 60 millions d'immigrants peu qualifiés. Comme à Detroit, les institutions étatiques américaines sont de plus en plus les responsables corrompus d'un système à parti unique, les exemples les plus évidents étant l'IRS et le Département de Justice au nom trompeur. Comme Detroit, les Etats-Unis se transforment en une classe d' "organisateurs communautaires" et d'habitants malheureux de communautés ainsi organisées.

Pas étonnant que le président préfère alors parler de Trayvon Martin. Si vous voulez voir le résultat final des Obamanomics, regardez Starnesville. Et tremblez.

 

Pour l'autre article, j'ai eu une réponse positive de Michael Snyder, donc je m'y attaque bientôt. Il est même content qu'on soit intéressés par ses textes et espère qu'on en traduira d'autres dans le futur :)

Posté

Je ne crois pas avoir vu passer la trad de Stryker sur les quatre choses que l'Etat peut faire pour les pauvres, me trompé-je ?

(Sinon, j'ai ajouté quelques articles de fond à traduire).

Posté

Mais oui, très bien. On manque d'articles ITC.

ok. C'est en route. Ce sera pas juste une trad de cet article, mais un remix avec un autre article analogue, plus qqs autres infos.

Normalement pondu sous 48h.

 

Posté

L'article sur les soluces RSS open-source est ici : http://uplib.fr/wiki/OpenRSS

 

C'est une liste de liens avec un tout petit peu de commentaires, si la remise en forme wordpress est trop galère, je veux bien m'en charger ... mais je n'arrive plus à accéder à mon compte CP. (Le technicien de surface a du passer).

 

Illustration possible :

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Feed-icon.svg

http://commons.wikimedia.org/wiki/RSS?uselang=fr

 

edit 27/7/2013 : vu que j'ai récupéré mon compte CP (merci à h16), je m'occupe de formater proprement cet article dans wordpress.

 

Posté

Le Hannan décolle bien :)

 

Tant mieux ;)

 

http://theeconomiccollapseblog.com/archives/25-facts-about-the-fall-of-detroit-that-will-leave-you-shaking-your-head

 

Le site est très lent ce soir. Si ce n'est pas que chez moi, voici l'article sur ZH : http://www.zerohedge.com/news/2013-07-21/25-facts-about-fall-detroit-will-leave-you-shaking-your-head

 

EDIT: j'ai ajouté le site à la liste des sources pour les traductions de Contrepoints aussi.

 

 

25 faits sur la situation de Detroit que vous aurez du mal à croire

Il est tellement triste de voir une des plus grandes villes des Etats-Unis subir une mort horrible. Autrefois, la ville de Detroit était une métropole grouillante de 1,8 million de personnes avec le plus haut revenu par habitant des Etats-Unis. C'est désormais un trou pourri en décomposition d'environ 700.000 personnes qui est la risée du monde entier. Le 18 juillet, nous avons appris la décision de la ville de se déclarer en faillite officiellement. Ce qui aurait été de loin la plus grande faillite municipale de l'histoire des Etats-Unis a été stoppé temporairement le lendemain par une juge du comté d'Ingham.

 

Elle a jugé que le dépôt de bilan de Detroit viole la Constitution du Michigan car elle se traduirait par une réduction des paiements de pensions pour les retraités. Elle a aussi déclaré que ce dépôt de bilan "ne respectait pas le président (des Etats-Unis) qui a sauvé (les constructeurs automobiles de Detroit) de la faillite" et elle a ordonné qu'une copie de son jugement soit envoyé à Barack Obama. Le lien entre "le respect du président" et la faillite de Detroit est un mystère, mais la juge s'est assurée qu'il y aura des mois de batailles juridiques à venir sur les problèmes d'argent de Detroit.

 

Il sera très intéressant de voir comment cela se finit. Mais une chose est sûre : la ville de Detroit est fauchée. Une des plus grandes villes de l'histoire du monde n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut autrefois. Vous aurez du mal à croire les 25 faits qui suivent concernant la déchéance de Detroit.

1) Aujourd'hui, la ville de Detroit doit de l'argent à plus de 100.000 créanciers.

2) Detroit est confronté à 20 milliards de dollars de dettes et passif non capitalisé. Ce qui revient à plus de 25.000 dollars par habitant.

3) En 1960, la ville de Detroit avait le revenu par habitant le plus élevé des Etats-Unis.

4) En 1950, il y avait environ 296.000 emplois manufacturiers à Detroit. Aujourd'hui, il y en a moins de 27.000.

5) Entre Décembre 2000 et Décembre 2010, 48% des emplois manufacturiers de l'Etat du Michigan furent détruits.

6) Il y a beaucoup de maisons disponibles à la vente dès maintenant pour 500$ ou moins à Detroit.

7) Il y a désormais environ 78.000 maisons abandonnées dans la ville.

8) Environ un tiers des 362 kilomètres carrés de Detroit est vacant ou abandonné.

9) Étonnamment, 47% des habitants de la ville sont analphabètes.

10) Moins de la moitié des habitants de Detroit de plus de 16 ans travaillent.

11) Encore plus étonnant, 60% des enfants de la ville vivent dans la pauvreté.

12) Detroit était autrefois la quatrième plus grande ville des Etats-Unis, mais au cours des 60 dernières années, sa population a chuté de 63%.

13) La ville est désormais très fortement dépendante des recettes fiscales qu'elle tire des casinos de la ville. A l'heure actuelle, cela représente 11 millions de dollars par mois d'impôts.

14) Il y a 70 sites de déchets dangereux abandonnés à Detroit.

15) 40% des lampadaires ne marchent plus.

16) Seul un tiers des ambulances sont en état de fonctionner.

17) Certaines de ces ambulances ont été utilisées depuis si longtemps qu'elles ont roulé plus de 400.000 kilomètres.

18) Les deux tiers des parcs de la ville sont fermés définitivement depuis 2008.

19) Les effectifs de la police de Detroit ont été réduits de 40% au cours de la dernière décennie.

20) Quand vous appelez la police à Detroit, il leur faut en moyenne 58 minutes pour répondre.

21) En raison des compressions budgétaires, la plupart des postes de police de Detroit sont maintenant fermés au public 16 heures par jour.

22) Le taux de crimes violents à Detroit est cinq fois plus élevé que la moyenne nationale.

23) Le nombre de meurtres par habitant de Detroit est 11 fois supérieur à celui de New York.

24) Aujourd'hui, la police résous moins de 10% des crimes qui sont commis dans la ville.

25) La situation criminelle en est rendue au point que même la police dit aux gens qu'ils entrent à Detroit "à leur propres risques".

Il est facile de se moquer de Detroit, mais en réalité, le reste des Etats-Unis suit la même trajectoire. Detroit est juste en avance : partout aux Etats-Unis, des centaines de gouvernements locaux et d'Etats sont au bord de la ruine. Eric Scorsone, économiste à l'Université du Michigan, résume ainsi :

"Tout le monde va se dire 'Oh, c'est Detroit. Je pensais qu'ils étaient déjà en faillite' Mais la situation de Detroit n'est pas unique. C'est la même chose à Chicago, New York, San Diego et San Jose. Cela concerne beaucoup de grandes villes de ce pays. Ce n'est peut-être pas aussi extrême qu'à Detroit, mais beaucoup de ces villes font face aux mêmes problèmes."

Il y a quelques temps, Meredith Whitney a été fortement critiqué pour prédire qu'il y aurait une énorme vague de faillites municipales dans ce pays. Quand ce ne fut pas le cas, les critiques furent sans merci. Mais elle n'avait pas tort. Elle l'avait juste prédit trop tôt.

Detroit n'est que le début. Lors de la prochaine grande crise financière, nous allons voir une vague de faillites municipales sans précédent.

Et bien entendu, le plus gros problème de dette des Etats-Unis reste l'Etat fédéral lui-même. Nous allons payer un lourd tribut pour avoir laisser s'accumuler 17.000 milliards de dollars de dette et plus de 200.000 milliards de passif non capitalisé.

Partout dans le pays, l'infrastructure économique est éventrée, le niveau d'endettement explose et la pauvreté s'étend. Nous consommons beaucoup plus de richesses que nous n'en produisons, et notre part du PIB mondial a diminué de façon spectaculaire.

Nous avons vécu bien au dessus de nos moyens depuis si longtemps que nous pensons que c'est "normal", mais un "ajustement" extrêmement douloureux est à venir et la plupart des Américains ne sauront pas le gérer.

Donc, ne vous moquez pas de Detroit. La difficulté financière que cette ville connaît frappera l'endroit où vous habitez bien assez tôt.

 

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