Astha Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Point de vue | LEMONDE.FR | 19.12.11 | 09h11 par Michel Aglietta, Bernard Chavance, Olivier Favereau et André Orléan, économistes, membres de l'Association française d'économie politique Le monde connaît une crise majeure. Ses effets se feront sentir pendant longtemps. Si nombre d'économistes n'ont rien vu venir, cette crise n'était pourtant nullement imprévisible, à condition de ne pas se laisser enfermer dans les canons d'une orthodoxie économique imbue d'elle-même et de son hégémonie, sourde aux analyses qui ne sont pas les siennes et à leurs mises en garde. Comment ne pas rapprocher, pour ce qui est de la France, cet aveuglement du mode de recrutement des professeurs des universités dans cette même discipline ? La France a en effet une singulière manière de choisir ses professeurs dans l'enseignement supérieur, une exception au regard des autres disciplines mais également au regard des modes de sélection dans le reste du monde. […] http://www.lemonde.f…19939_3232.html Ce qui rappelle assez l'affaire du jury avec Pascal Salin, où les six libéraux hordes libérales fondirent sur l'enseignement économique: « Scandale ». Les enseignants remarquent que trois ou quatre membres du jury (sur sept) partagent avec Pascal Salin, le président, nombre d’affiliations à des associations d’obédience libérale. Ils relèvent des extraits de publications, très marqués idéologiquement, d’au moins six des 40 candidats admissibles à la deuxième épreuve (sur trois) du concours. « On est en face d’un énorme scandale », juge Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (et chroniqueur à Libération). http://www.quebecois…06/061210-3.htm
Nicolas Azor Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Oui mais aussi l'agrégation de mathématiques, de physique, de philosophie, le CAPES, le baccalauréat, les grandes écoles et tout le toin toin. Virez moi tout ça.
Invité Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Quoi ! Il y a encore des économistes libéraux en France ! C'est absolument inadmissible ! Seuls les socialistes et les keynésiens doivent être entendus pour que le triomphe de la pensée unique socialiste soit total !
Mathieu_D Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Je ne comprends pas bien l'article. Est-ce qu'un prof agrégé enseigne automatiquement en fac ? Il me semble bien que non. Ou alors c'est spécifique à l'économie ? En passant je me demande à quoi ressemble un article économétriquement keynesien, si vous avez un lien…
Largo Winch Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 L'article parle de l'agrégation du supérieur, mode de recrutement des Professeurs d'Université pour les disciplines suivantes : éco, droit, sciences po et gestion. Pour les auteurs de l'article, il faut supprimer l'agrégation parce qu'elle défavorise les keynésiens et les marxistes.
Nicolas Azor Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Quoi ! Il y a encore des économistes libéraux en France ! C'est absolument inadmissible ! Seuls les socialistes et les keynésiens doivent être entendus pour que le triomphe de la pensée unique socialiste soit total ! bien résumé
Mathieu_D Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Ha oui je me suis renseigné, ce n'est pas l'agrégation comme dans les autres matières. Sinon de l'économétrie marxiste, ça donnerait quoi ? Quelqu'un a un exemple ? une publi ?
Astha Posté 20 décembre 2011 Auteur Signaler Posté 20 décembre 2011 L'article parle de l'agrégation du supérieur, mode de recrutement des Professeurs d'Université pour les disciplines suivantes : éco, droit, sciences po et gestion. Pour les auteurs de l'article, il faut supprimer l'agrégation parce qu'elle défavorise les keynésiens et les marxistes. Oui Cette logique d'exclusion ne trouve malheureusement aucun contrepoids dans la manière dont sont formés les jurys. Il faut savoir que la nomination du président du jury est une décision politique du ministre chargé de l'enseignement supérieur et qu'il revient ensuite à ce président de désigner l'ensemble des membres qui composeront le jury. L'observation de ces vingt dernières années montre sans ambiguïté que l'écrasante majorité des membres du jury se reconnaît dans la pensée dominante. Il ne faut dès lors pas s'étonner des résultats de ce concours. Cela conduit évidemment à des recrutements de professeurs formés "dans le moule". Pourtant les économistes "atterrés" ne manquent pas en France et à l'étranger, mais les concours de professeurs, depuis vingt ans, n'ont pas manqué de leur fermer hermétiquement les portes et, par là-même, de réduire le champ des recherches et des débats qui nous seraient pourtant fort utiles en cette période troublée. Assez comique de prétendre l'absence de "keynésiens" en fac d'éco. Quoi ! Il y a encore des économistes libéraux en France ! C'est absolument inadmissible ! Seuls les socialistes et les keynésiens doivent être entendus pour que le triomphe de la pensée unique socialiste soit total ! Des socialistes il n'y en a pas tant que cela, 80-85% du troupeau c'est du soc-dem "keynésien" bien baveux croyant à l'utilisation systématique et obligatoire des maths en éco.
poney Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Ben merde. Je serais vraiment curieux de voir à quoi ça ressemblerait si on mettait encore plus de socialos. Déjà que j'ai l'impression qu'ils sont une grosse majorité…
Apollon Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 De quoi vous vous plaignez ? Ces auteurs réclament de fait une libéralisation de l'embauche des profs d'éco par les univ et la fin du diplôme d'Etat.
Largo Winch Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Non, faut pas rêver, ils réclament l'abandon de l'agrégation pour un alignement sur les pratiques des autres disciplines, qui permettent davantage de copinage.
F. mas Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Disons qu'ils sont contre l'agreg jusqu'au moment où la gauche reviendra au pouvoir, et que le jury redeviendra keyneso-compatible. Je suis sûr qu'à ce moment là, ils loueront les vertus d'excellence et d'impartialité de l'exercice (contre les attaques partisanes et ultra-libérales d'une droite décidée à casser l'université au nom du tout marché).
xara Posté 20 décembre 2011 Signaler Posté 20 décembre 2011 Disons qu'ils sont contre l'agreg jusqu'au moment où la gauche reviendra au pouvoir, et que le jury redeviendra keyneso-compatible. Je suis sûr qu'à ce moment là, ils loueront les vertus d'excellence et d'impartialité de l'exercice (contre les attaques partisanes et ultra-libérales d'une droite décidée à casser l'université au nom du tout marché). Je ne crois pas une seconde la suggestion des auteurs selon laquelle on pourrait ne pas avoir l'agrégation sous prétexte qu'on est keynésien. On n'a pas dû fréquenter les mêmes universités avec Aglietta & co. Le fait est que la macro de base qu'on apprend avant toute autre version est d'inspiration keynésienne par exemple.
F. mas Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 Je ne crois pas une seconde la suggestion des auteurs selon laquelle on pourrait ne pas avoir l'agrégation sous prétexte qu'on est keynésien. On n'a pas dû fréquenter les mêmes universités avec Aglietta & co. Le fait est que la macro de base qu'on apprend avant toute autre version est d'inspiration keynésienne par exemple. Le but est uniquement politique : pourrir le gouvernement et toutes ses initiatives (y compris la nomination du jury de l'agreg), même les plus anodines, pour mobiliser. Tiens, le ps avait fait la même chose avec le sénat par exemple : ils réclamaient à corps et à cris sa suppression, et maintenant qu'ils sont majoritaires, on ne les entend plus sûr le sujet. L'une des caractéristiques de l'art politique, c'est de trouver l'occasio, c'est-à-dire la bonne opportunité pour désarçonner son adversaire, et cela par tous les moyens possibles. Y compris des moyens qu'on abandonnera à la prochaine occasion.
Apollon Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 Le but est uniquement politique : pourrir le gouvernement et toutes ses initiatives (y compris la nomination du jury de l'agreg), même les plus anodines, pour mobiliser. Tiens, le ps avait fait la même chose avec le sénat par exemple : ils réclamaient à corps et à cris sa suppression, et maintenant qu'ils sont majoritaires, on ne les entend plus sûr le sujet. L'une des caractéristiques de l'art politique, c'est de trouver l'occasio, c'est-à-dire la bonne opportunité pour désarçonner son adversaire, et cela par tous les moyens possibles. Y compris des moyens qu'on abandonnera à la prochaine occasion. Bien sur. Mais de fait cette demande va dans le sens de l'indépendance des universités. Reste évidemment à faire la bonne indépendance : celle des étudiants contre la médiocrité instituée et non l'inverse.
xara Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 Le but est uniquement politique : pourrir le gouvernement et toutes ses initiatives (y compris la nomination du jury de l'agreg), même les plus anodines, pour mobiliser. Tiens, le ps avait fait la même chose avec le sénat par exemple : ils réclamaient à corps et à cris sa suppression, et maintenant qu'ils sont majoritaires, on ne les entend plus sûr le sujet. L'une des caractéristiques de l'art politique, c'est de trouver l'occasio, c'est-à-dire la bonne opportunité pour désarçonner son adversaire, et cela par tous les moyens possibles. Y compris des moyens qu'on abandonnera à la prochaine occasion. Je ne pense pas que le but soit spécialement de pourrir le gouvernement. Tu dis ça comme si Aglietta et Orléan étaient des politiciens ou militants d'un parti. Plus vraisemblablement, ils se battent pour un pré carré dans le petit monde de l'université. La plupart des initiatives du gouvernement ne sont pas leur problème et je doute qu'ils soient spécialement fans des types qui viendront à la prochaine alternance. Et ils auront le même intérêt quand le PS sera en poste, c'est-à-dire pouvoir embaucher leurs étudiants marxistes/keynésiens/institutionnalistes sans avoir à franchir des barrières levées à l'échelon national (les barrières n'étant bien sûr pas là pour préserver une orthodoxie néo-libérale inexistante mais préservant de fait l'hégémonie de la méthode mathématique au niveau de l'exigence de publications, barrière qui les dérange comme elle dérange les autrichiens, qui eux ont en plus le handicap du libéralisme).
Bastiat Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 marxistes/keynésiens/institutionnalistes ??!
Bastiat Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 ? un institutionaliste peut être liberal ou marxiste qouquoi que ce soit. j'en suis un en plaidant pour la DD
xara Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 Je cite les propos de Aglietta & co. Ils font probablement allusion aux héritiers de l'école historique allemande. Autrement dit, ça les gave que les économistes anti-théorie, i.e. les anti-économistes, n'aient pas autant de facilité qu'ils le voudraient à obtenir des postes.
Rincevent Posté 21 décembre 2011 Signaler Posté 21 décembre 2011 un institutionaliste peut être liberal ou marxiste qouquoi que ce soit.j'en suis un en plaidant pour la DD L'institutionnalisme en économie, c'est quelque chose de bien spécifique, tu sais. Autant dire que Schwarzenneger est un économiste autrichien, puisqu'il a une maîtrise d'éco-gestion et qu'il est originaire de Graz.
Bastiat Posté 22 décembre 2011 Signaler Posté 22 décembre 2011 L'institutionnalisme en économie, c'est quelque chose de bien spécifique, tu sais. Effectivement c'est spécifique et mal placé, mais il y a bien chez nous des penseurs qu'il faut classer. Soto, ostrom, Hayek, etc méritent une dénomination commune pour leur travail sur les institutions. Evolutionistes ? ça n'est pas très adapté je trouve, même si je revendique ce terme. [dailymotion]xchzm1_ostrom-les-institutions_newsundefined[/dailymotion]
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