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Le Cas Du Citoyen Napoléon B.


Dilbert

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Aujourd'hui 2 décembre, date fétiche pour les bonapartistes (sacre de Nap1 en 1804, Austerlitz 1805, coup d'état de Nap3 en 1851).

Au-delà du mythe, intelligemment entretenu par le fondateur (via le Mémorial de St Hélène) et par ses successeurs, j'ai du mal à évaluer l'apport de la dynastie. Au plan politique le bonapartisme est un républicanisme autoritaire centralisateur populiste et plébiscitaire. On est assez loin du libéralisme tel que nous le concevons aujourd'hui… en effet Bonaparte aurait pu être le George Washington français, mais il a préféré être Napoléon Ier. Quant à Napoléon III, c'est un curieux mélange de bonapartisme de gauche et de libéralisme économique sous tutelle étatique.

Que reste-t-il aujourd'hui du bonapartisme ?

Quelques institutions étatiques, si on les voit comme un moindre mal par rapport au désordre post-révolutionnaire ?

Peut-être le Code civil ("ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code Civil"), mais celui-ci n'est pas l'oeuvre exclusive de Nap1.

Qu'est-ce que ça vous inspire??

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Les tenants actuels du bonapartisme sont ouvertement pour une république autoritaire et se triturent le cervelet pour trouver le moyen de pousser en avant le "prince impérial" qui semble se foutre de la politique comme de l'an 40.

En ce qui me concerne Napo n'a été qu'un parvenu qui à force de flagorneries et d'opportunités savamment attrapées au vol a réussi à mettre en place un pouvoir personnel, caricature de l'ancien régime, et qui a surtout su s'entourer de militaires de talent pour durer. Napo III, le retour, à part quelques avancées exotiques et stupides au Mexique, quelques pantalonnades militaires, rien de bien concluant. Napoléon le petit, pas si faux.

Artistiquement, le règne des deux bonaparte n'a rien apporté si ce n'est le triomphe du conformisme. La rectitude de l'art du 1er empire était déjà présente à l'époque de Louis XVI, le retour aux antiques, la rigueur des lignes, tout est déjà là, seule nouveauté l'égyptomanie. Quant au règne de Badinguet, le pompier était déjà à l'honneur il n'a fait que l'amplifier pour déboucher sur le kitsch absolu.

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Il est vrai que l'art étatique sous Napoléon III était nul, comme tous les arts subsidés. Mais l'art privé, lui, a été le plus grand de son époque. Le règne de Napo le petit jusqu'à la fin du 19è a été la période d'or absolue de la France, celle qui a compté ses plus grands apports à l'histoire universelle de l'art. En science également les percées françaises ont été majeures pendant ces cinquantes années.

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Personne pour parler du gaullisme, qui est finalement un bonapartisme adapté au XXe siècle, avec les mêmes leitmotive, mais sans l'affirmation dynastique : apparition de l'homme providentiel, mystique de la Nation française, goût pour le plébiscite, etc. ?

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J'ai bien apprécié l'article de Bourlanges dans le Monde d'hier qui explicitait les propos d'Ase.

Voici le lien vers cet intéressant dossier : Napoléon, regards d'Europe

En vis à vis à l'article de Bourlanges, celui de Max Gallo, nettement plus favorable à Napo : "Napoléon reste un personnage libéral et porteur des idées révolutionnaires dans toute l’Europe".

Je crains que notre perspective ne soit parfois faussée, et qu'on oublie ce qu'était la France d'il y a 200 ans…

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En vis à vis à l'article de Bourlanges, celui de Max Gallo, nettement plus favorable à Napo : "Napoléon reste un personnage libéral et porteur des idées révolutionnaires dans toute l’Europe".

Je crains que notre perspective ne soit parfois faussée, et qu'on oublie ce qu'était la France d'il y a 200 ans…

Bonaparte libéral ? Ce dictateur dirigiste et protectionniste. :icon_up:

"Porteur des idées révolutionnaires dans toute l’Europe" ? Faux ! C'est justement l'épouvantail bonapartiste qui a permis le retour de la réaction dans une Europe qui se libéralisait peu à peu tout au long du 18e siècle.

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Napoléon autant que de Gaulle et bien d'autres sont l'illustration bien française de ce que donne une politique où c'est le dirigeant (l'homme providentiel) qui est mis en avant au détriment des idées.

Il est bien rares que de tels hommes (soi-disant supérieurs, en réalité à l'ego démesurément boursouflé) sachent s'effacer devant les idées (encore faut-il avoir des idées, et qu'elles ne soient pas néfastes !).

"La présomption est notre maladie naturelle et originelle. " (Montaigne)

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Napoléon autant que de Gaulle et bien d'autres sont l'illustration bien française de ce que donne une politique où c'est le dirigeant (l'homme providentiel) qui est mis en avant au détriment des idées. Il est bien rares que de tels hommes (soi-disant supérieurs, en réalité à l'ego démesurément boursouflé) sachent s'effacer devant les idées (encore faut-il avoir des idées, et qu'elles ne soient pas néfastes !). "La présomption est notre maladie naturelle et originelle. " (Montaigne)

Je dirais plutôt que le problème survient non pas quand un dirigeant est mis en avant au détriment des idées, mais bien quand un dirigeant s'imagine être l'incarnation d'une (ou plusieurs) idée(s). Dès que cela se présente, courrez tous au abris !

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Le "libéralisme" de Napoléon est surtout une référence à la méritocratie qu'il a introduite en France.

Je partage l'avis de Ase, mais il faut reconnaître que Bonaparte est aussi la cheville ouvrière du Code civil, du Concordat, etc.

Quant à Napoléon III, c'était un pantin qui s'est fait magistralement botter le cul par Bismarck.

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…il faut reconnaître que Bonaparte est aussi la cheville ouvrière du Code civil…

Bof… le travail d'harmonisation des lois françaises et de la jurisprudence des parlements [organes judiciaires sous l'Ancien Régime] français avait été entamé bien avant Bonaparte, le Code civil n'est que la conclusion d'un travail qui occupa toute la seconde moitié du 18e siècle. L'impulsion finale par Bonaparte fut certes méritoire, mais sans plus.

…du Concordat, etc.

Également ici, je doute qu'il faille se féliciter : Bonaparte inventa là l'alliance du sabre et du goupillon.

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